SANTÉ - « On veut garder notre outil industriel en France. » Jeudi 17 octobre, des salariés de plusieurs sites de production du géant pharmaceutique français Sanofi, qui vient d’annoncer la cession controversée d’une de ses filiales à un fonds d’investissement américain, ont fait grève à l’appel des syndicats pour dénoncer, selon eux, l’abandon d’une partie du patrimoine industriel français.
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00:00On a laissé partir trop de bijoux de la France.
00:02Stop, il faut stopper l'hémorragie.
00:03C'est un coup dur pour l'industrie française.
00:06La cession annoncée par Sanofi de 50% d'Opela,
00:09sa filiale qui produit le Doliprane à un fonds américain, ne passe pas.
00:13Surtout après la pandémie et les engagements d'Emmanuel Macron
00:16sur l'importance de la souveraineté sanitaire de la France.
00:18Les premiers concernés, les salariés de Sanofi, font donc grève aujourd'hui,
00:22notamment ici sur le site de Compiègne.
00:24Ils dénoncent l'abandon d'une partie du patrimoine industriel français.
00:27Ce qui se passe aujourd'hui, c'est un renoncement à la souveraineté.
00:32Si Président de la République croyait un instant à ses promesses,
00:35Sanofi doit être l'outil de notre réarmement pour la souveraineté sanitaire.
00:41On veut garder notre outil industriel en France.
00:44Le Doliprane, c'était le floron de Sanofi.
00:47Du jour au lendemain, on se retrouve à être vendu par un fonds américain.
00:52Nous sommes français, nous travaillons dans une entreprise française
00:55et on a peur que, malheureusement, on finisse délocalisé.
00:59Je pense à nos familles, à nos enfants et à la France surtout.
01:02Au bout d'un an, soit en même temps, ça va deux minutes.
01:04Il faut que les mots s'accompagnent de l'acte.
01:05On a laissé partir trop de bijoux de la France,
01:07que ce soit les autoroutes, Alstom, l'énergie.
01:10Stop, il faut stopper l'hémorragie.
01:11Quelle est la logique derrière tout ça selon vous ?
01:25Pourquoi Sanofi vend une filiale qui produit le médicament le plus consommé en France ?
01:30Je pense que c'est pour donner de l'argent aux actionnaires
01:35parce qu'aujourd'hui, ce sont les actionnaires en premier et malheureusement, pas le patient.
01:38Les gens sont assez fiers de travailler pour la santé.
01:44Là, on travaille pour des financiers.
01:46Ils font comme tous les autres labos,
01:48ils veulent des produits protégés et qui rapportent beaucoup.
01:52Sanofi devrait être un acteur industriel
01:56qui se demande ce qu'il y a à faire en matière de recherche
01:59pour la lutte contre le cancer, pour la lutte contre le diabète,
02:02pour la lutte contre les antibiotiques, ce qu'ils abandonnent petit à petit.
02:05Mais il faut que les sites industriels soient aux mains d'acteurs industriels
02:09et pas d'acteurs de la finance.
02:24Est-ce que vous pouvez ce matin nous garantir
02:26qu'il n'y aura pas de suppression de postes,
02:29ni aujourd'hui, ni demain, ni après-demain j'ai envie de vous dire ?
02:32La pérennité des emplois, des sites et du Doliprane dans les pharmacies,
02:37dans vos armoires de pharmacie à la maison, tout ça, je le garantis.
02:46Est-ce que vous craignez à terme ?
02:47Écoutez, à terme, la plus grosse crainte, bien sûr, c'est une perte des emplois.
02:51On sait que les fonds d'investissement américains ne sont pas réputés
02:53pour préserver des emplois ni des acquis sociaux.
02:55Demain, en plus de ça, avec possiblement M. Trump qui repasse au pouvoir,
02:58on se souvient de son adage qui disait « America is first ».
03:01Demain, rien ne l'empêche de réessentialiser la production de médicaments sur son propre sol.