Le 11 octobre, Sanofi annonçait entrer en négociation avec un fonds d'investissement américain pour lui céder 50% de sa filiale Opella, notamment en charge de la commercialisation de Doliprane. La cession de ce "fleuron français" a suscité de vives réactions et engendré une grève des salariés des usines de Lisieux (Calvados) et Compiègne (Oise) en charge de la production du Doliprane. Le 20 octobre, le gouvernement a finalement annoncé son entrée au capital de la filiale Opella. C'est dans ce contexte que les députés de la commission des affaires économiques auditionnent Audrey Duval, présidente de Sanofi France et vice-présidente exécutive du groupe Sanofi, jeudi 24 octobre.
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00:00:00Bonjour à tous. Dans la séance est ouverte aujourd'hui, les députés vont passer sur le grill une grande dirigeante d'entreprise, Audrey Duval, présidente de Sanofi France.
00:00:18Le géant pharmaceutique tricolore a fait la une des journaux ces dernières semaines après l'annonce de son intention de vendre sa filiale Opela aux Américains,
00:00:27une session qui a fait grand bruit, car Opela produit le fameux Doliprane, le médicament le plus vendu en France.
00:00:34Alors, la souveraineté de notre pays est-elle compromise dans le domaine médical ? Quelles conditions ont été négociées par l'entreprise et par l'État à ce rachat ?
00:00:43Élément de réponse lors de cette audition en Commission des affaires économiques.
00:00:48Madame la présidente, mesdames les députés, messieurs les députés, mesdames, messieurs, bonjour. J'entends vos préoccupations et merci de me donner l'occasion aujourd'hui d'y répondre.
00:01:00Alors, en introduction, j'aimerais revenir sur le projet porté par Sanofi pour le développement de la société Opela spécialisée dans les médicaments sans ordonnance
00:01:11et aussi, vous l'avez cité, de la contribution de Sanofi à la souveraineté sanitaire française.
00:01:18Alors, pour comprendre le projet Opela, il faut comprendre le projet de Sanofi.
00:01:23Le défi de Sanofi aujourd'hui, c'est de se concentrer sur le développement de médicaments et de vaccins innovants.
00:01:30Ce que nous souhaitons faire aujourd'hui, c'est répondre aux besoins des milliers de patients dans les maladies pour lesquelles on manquait ou on manque toujours de traitements révolutionnaires.
00:01:40J'aimerais citer quelques exemples. La bronchiolite avec 6 000 hospitalisations de nourrissons évitées cet hiver en France.
00:01:48La bronchite chronique qui touche aujourd'hui 3,5 millions de Français avec 18 000 décès par an.
00:01:55La sclérose en plaques qui touche 125 000 Françaises et Français. C'est la deuxième cause en France des handicaps des jeunes dans le pays.
00:02:04Et enfin, nous manquons aussi de vaccins combinés pour les infections respiratoires qui pourraient nous permettre d'éviter 50 % des infections, soit 50 000 à 100 000 hospitalisations de moins par an.
00:02:18Donc, vous voyez le défi pour la santé des patients et la résilience de notre système de santé reste immense.
00:02:24Alors, comme vous le savez, dans notre secteur, l'innovation, c'est long, c'est coûteux, c'est risqué.
00:02:31En moyenne, il faut 10 ans pour sortir une molécule, investir 2 milliards d'euros et arriver avec un taux de succès de 10 % à l'issue des nombreuses étapes de recherche.
00:02:43Cela nécessite donc pour un groupe comme Sanofi de s'inscrire dans un temps qui est long, de dédier des moyens très significatifs, de faire des choix et enfin de se transformer.
00:02:54C'est ça le défi qui se joue pour Sanofi aujourd'hui.
00:02:57Le défi d'Opéla, c'est différent.
00:03:00Le défi d'Opéla, c'est de répondre de manière agile aux besoins de la santé des consommateurs en faisant rayonner des marques, des marques fortes comme Doliprane,
00:03:08mais aussi des vitamines, des compléments alimentaires dans un marché qui est en plein essor, avec des concurrents, des grands concurrents de la grande consommation américaine ou britannique.
00:03:19Et c'est aussi maintenant que se joue ce défi pour Opéla.
00:03:22Il s'agit donc de deux métiers dans deux secteurs très différents et c'est cette opération aujourd'hui qui répond à un double mouvement stratégique.
00:03:30Donc nous devons développer aujourd'hui ces deux sociétés en parallèle et le faire en trouvant le bon partenaire de choix pour Opéla.
00:03:39Alors permettez-moi de revenir justement sur ce partenaire et les garanties de cette opération.
00:03:45Concernant le partenaire, il a été identifié à la suite d'un processus long, rigoureux, structuré qui s'est achevé avec l'entrée en négociation exclusive avec CDR
00:03:59qui a fait une offre étayée, financée, réelle et crédible.
00:04:05CDR dispose aujourd'hui de moyens importants, d'une expertise à la fois dans le secteur de la santé mais aussi de la consommation
00:04:13et d'un historique de succès dans le développement d'entreprises françaises telles que Rexel ou Spi.
00:04:19CDR partage avec Sanofi une vision, un projet de développement pour faire d'Opéla une grande entreprise française au rayonnement mondial dans le secteur grand public.
00:04:30Concernant, Madame la Présidente, les garanties, des garanties extrêmement fortes ont été données.
00:04:38J'aimerais préciser que tous ces principes et engagements seront confirmés sous condition de finalisation de l'opération et dans le processus, des processus sociaux appropriés.
00:04:49Premièrement, Sanofi reste un actionnaire extrêmement significatif avec un droit de veto sur les décisions stratégiques dont le Doliprane.
00:05:01Deuxièmement, Sanofi, CDR et l'État ont défini ensemble des principes et engagements absolument inédits en lien avec l'emploi, les investissements, l'empreinte et la production industrielle.
00:05:17Troisièmement, l'entrée au capital de BPI France permettra également d'associer pleinement l'État dans l'avenir de la société Opéla.
00:05:29Donc concrètement, Opéla conservera son siège, ses sites, son empreinte en France sans aucun risque sur les emplois et les sites de production et la recherche.
00:05:44L'entrée en négociation exclusive avec CDR nous permet désormais de rentrer dès les jours prochains plus en détail avec les salariés dans le cadre du dialogue social.
00:05:57Concrètement, qu'est-ce que ça veut dire aussi pour le Doliprane ? Le Doliprane continuera lui aussi à être produit en France sans aucun impact pour les patients, pour les professionnels de santé.
00:06:13Nous connaissons l'attachement des Français au Doliprane qui n'est vendu qu'en France. Et il serait absolument impensable de délocaliser alors que même Sanofi est le premier soutien
00:06:26au projet de relocalisation du principe actif du paracétamol porté par l'entreprise Sequence en Iser. Un engagement qu'Opéla continuera.
00:06:37Enfin, c'est d'ailleurs pour cette raison que nous avons investi 90 millions d'euros ces cinq dernières années sur les sites de Lisieux et de Compiègne, dont notamment à Lisieux,
00:06:48un investissement de 20 millions qui permet d'augmenter de 40% la production du Doliprane. Et je sais par ailleurs, Madame la Présidente, que vous avez eu l'occasion cette semaine
00:07:00de rencontrer les salariés, mais aussi de voir la qualité de nos installations et l'engagement des équipes que je salue ce matin. Par ailleurs, nous organisons dès lundi prochain
00:07:10une autre visite groupée pour les élus. J'aimerais aller sur un deuxième sujet qui en est de la contribution de Sanofi à la souveraineté sanitaire française.
00:07:23La souveraineté sanitaire, c'est quoi ? C'est permettre à la France, dans un cadre qui ne peut être qu'européen, de protéger la santé des populations.
00:07:32C'est un objectif que nous partageons tous dans cette salle aujourd'hui. Et soyez-en sûrs, Sanofi est le plus grand contributeur de la souveraineté sanitaire en France.
00:07:44Grâce aujourd'hui à une recherche plus ciblée, plus collective, grâce à un outil industriel à la pointe, modernisé, digitalisé et décarboné.
00:07:56Premièrement, une souveraineté renforcée grâce à cette recherche ciblée et collective. En France, nous allouons de façon annuelle un budget de 2,5 milliards d'euros,
00:08:12faisant de Sanofi le premier investisseur français privé en R&D tous secteurs confondus.
00:08:20L'innovation scientifique aujourd'hui, c'est forcément être plus sélectif dans ses programmes et ses aires thérapeutiques. Je vous le disais pour les besoins des patients.
00:08:30Être plus digitalisé avec un nouvel accélérateur digital pour la recherche à Paris que nous venons d'inaugurer.
00:08:37Enfin, une innovation plus collective, le son de l'épisode du Covid, avec des partenariats forts. Quelques exemples français.
00:08:45Akemia, une start-up en Ile-de-France issue du CNRS qui révolutionne la recherche des nouvelles molécules grâce à l'intelligence artificielle.
00:08:55Paris, sa clé cancer Cluster, le plus grand partenariat public-privé d'Europe pour la recherche contre le cancer.
00:09:03Enfin, autre exemple tout récemment, un investissement de 300 millions d'euros avec une filiale du groupe français Orano pour créer le premier français leader de la médecine nucléaire contre le cancer.
00:09:15Soulignons la première approche mondiale avec les radioligands Alpha.
00:09:20Deuxièmement, une souveraineté renforcée avec un outil industriel, je vous le disais, plus modernisé, plus intégré, digitalisé et décarboné.
00:09:31Sanofi déploie un plan d'investissement massif de 3,5 milliards d'euros à horizon 2030 à travers 9 des 13 régions françaises.
00:09:42Par exemple, 1 milliard d'euros à vitrines pour doubler nos capacités de production en anticorps monoclonaux et répondre pleinement à l'ambition française via le plan France 2030 sur ses biomédicaments.
00:09:59500 millions à Neuville-sur-Saône pour construire Modulus, un site flexible, unique au monde grâce au savoir-faire français dans la production de vaccins,
00:10:09notamment ARN messager, mais aussi faire des biomédicaments que nous avons inaugurés en septembre dernier pour s'adapter aux futures pandémies.
00:10:18Troisième exemple, Marcy l'Etoile, où nous construisons une chaîne de valeur complète sur l'ARN messager pour un investissement de 1,5 milliard.
00:10:27La Normandie, 250 millions investis à Val-de-Reuil pour en faire la plus grande plateforme de vaccins contre la grippe d'Europe avec des efforts de relocalisation.
00:10:37Dernier exemple, 60 millions d'euros assisteront pour la création d'une nouvelle unité de lancement de petites molécules chimiques, notamment pour la neurologie.
00:10:48Ce plan de souveraineté renforcé, il est construit avec une seule ambition, équiper la France de toutes les technologies les plus avancées pour produire à l'échelle les médicaments et vaccins d'aujourd'hui et de demain.
00:11:02Cette contribution de Sanofi à la souveraineté sanitaire française passe aussi par l'engagement exceptionnel et le savoir-faire de nos 20.000 salariés en France.
00:11:13Leur compétence est au cœur de notre stratégie.
00:11:17Pour conclure, Madame la Présidente, Mesdames et Messieurs les députés, Mesdames et Messieurs, j'aimerais rappeler la fierté.
00:11:24La fierté que nous avons chez Sanofi d'être une entreprise française performante qui rayonne dans le monde.
00:11:32Sanofi a toujours fait le choix de la France.
00:11:36Pour preuve, trois éléments majeurs.
00:11:39Premièrement, Sanofi n'a jamais fait le choix de la délocalisation.
00:11:44Seulement 5% de nos principes actifs sont sourcés en Asie.
00:11:49Et on relocalise dans la transplantation, dans le diabète.
00:11:54Deuxièmement, la France qui représente seulement 4% de notre chiffre d'affaires mondial,
00:12:00concentre 25% de nos effectifs, plus d'un tiers de notre production, un tiers de nos dépenses en recherche et développement,
00:12:09un tiers de nos essais cliniques, des ratios assumés et qui resteront stables dans le temps.
00:12:15Troisième élément majeur, la contribution de Sanofi à la balance commerciale française est excédentaire de 13 milliards en 2023.
00:12:24Cela représente un ratio de 1 pour 7 si l'on compare à nos ventes en France.
00:12:30Autrement dit, pour chaque euro dépensé dans un médicament de Sanofi, la France reçoit 7 euros.
00:12:39Alors la France fait donc un parti intégrante de notre stratégie de long terme, de façon réfléchie, de façon cohérente.
00:12:48Et ça repose sur notre histoire, sur notre savoir-faire et ça évolue selon les besoins des patients.
00:12:55Aujourd'hui, en renforçant l'autonomie de la société Opéla, pour lui donner les moyens de se développer,
00:13:03nous faisons à nouveau le choix de la France pour créer deux sociétés françaises au rayonnement mondial.
00:13:10Sanofi concentrait sur les traitements innovants, Opéla concentrait sur la santé grand public,
00:13:16tous deux au service des Françaises et des Français.
00:13:19Nous faisons ce choix en conscience avec un seul objectif, l'avenir de la santé en France.
00:13:27Et je suis bien entendu à votre écoute et là pour répondre à toutes vos questions. Merci.
00:13:31Après ce long exposé liminaire de la présidente de Sanofi France vient le temps des questions des députés.
00:13:39Condition de la vente garantie sur l'emploi et sur l'approvisionnement en Doliprane.
00:13:44Les députés vont multiplier les interrogations pour ne laisser aucun angle mort.
00:13:49Je passe maintenant aux orateurs des groupes politiques, donc pour 4 minutes, réponses comprises de votre part Madame la Présidente.
00:13:57Pour le Rassemblement National, Alexandre Loubet.
00:14:00Merci Madame la Présidente. Madame la Présidente de Sanofi France, merci d'être présente aujourd'hui pour répondre à nos questions.
00:14:09Vous faites le choix donc, votre groupe, d'abandonner la production de Doliprane à un fonds américain.
00:14:16Et en abandonnant effectivement, en cédant votre filiale de santé grand public Opela au fonds CDR,
00:14:25et bien vous faites le choix de fragiliser la souveraineté sanitaire de notre pays.
00:14:30Par conséquent, j'aurai trois questions à vous poser.
00:14:33La première porte sur une déclaration de l'ancien ministre Arnaud Montebourg dans la presse,
00:14:38qui a affirmé que la directrice générale de la filiale Opela toucherait le pactole de près de 200 millions d'euros sous forme de management package
00:14:49avec la solution américaine plutôt que la solution française qui ne proposait que, je mets les guillemets, 50 millions d'euros.
00:14:56Alors ma question est donc, pouvez-vous nous confirmer cette déclaration de Arnaud Montebourg,
00:15:03et nous confirmer donc le cas échéant que la solution américaine de céder ce fleuron stratégique a été dictée par ce management package de 200 millions d'euros.
00:15:13Ma deuxième question porte sur l'ampleur des subventions publiques que reçoit Sanofi.
00:15:20Alors il est bien normal que Sanofi, fleuron national, reçoive des subventions, le soutien de dispositifs publics français.
00:15:28Pouvez-vous nous faire part du montant approximatif que reçoit la filiale Opela de la part du contribuable,
00:15:36étant donné que le contribuable français n'a pas à financer effectivement indirectement le rachat par des groupes américains de fleurons stratégiques.
00:15:43Ma troisième question portera sur la stratégie de votre groupe. Nous sommes effectivement fiers d'avoir un groupe comme Sanofi en France.
00:15:51Votre groupe s'est développé depuis les années 70, essentiellement grâce au soutien de l'État français, mais aussi de nombreux acteurs privés de référence.
00:16:02Je constate effectivement que dans votre stratégie, il y a une volonté de se recentrer sur les médicaments les plus rémunérateurs.
00:16:13Cette stratégie se fait donc au détriment des autres médicaments, en témoigne la vente de la production de Doliprane et d'autres médicaments au fond américain.
00:16:22Donc pouvez-vous nous confirmer dans votre stratégie que vous vous recentrez sur la production de médicaments les plus rémunérateurs au détriment des autres,
00:16:30ce qui fragiliserait notre souveraineté sanitaire, et que malheureusement cette stratégie se traduit par un désengagement de votre groupe dans notre pays ?
00:16:38J'ai noté quelques chiffres. En 10 ans, Sanofi est passé de 47 à 26 sites et de 28 000 à 19 000 employés sur notre sol.
00:16:46Je crois que ça traduit bien effectivement le retrait progressif de votre groupe.
00:16:50Enfin, permettez-moi d'exprimer une inquiétude quant aux garanties sociales du rachat par l'américain CDR de la filiale Opéra.
00:16:58J'ai souvenir malheureusement que le général électrique, en s'emparant d'Alstom, avait assuré à l'État qu'il créerait près de 1 000 emplois.
00:17:07Malheureusement, quelques années plus tard, il en a supprimé 1 500. Je vous remercie pour vos réponses.
00:17:11Merci, madame la présidente, pour une petite minute.
00:17:14Essayons en 45 secondes de répondre. Merci pour les questions. Je vais être très claire sur Doliprane. Ça ira plus vite.
00:17:21Il n'y a absolument rien qui change. La production reste sur le site de l'ISIEU. Il y a du Doliprane aussi à Compiègne.
00:17:27Rien ne change pour le Doliprane. Sur en tout cas les accusations extrêmement graves qui sont faites aujourd'hui sur une dirigeante femme,
00:17:39c'est complètement faux. C'est grave ce qui est dit. C'est complètement faux.
00:17:45J'aimerais revenir sur le sujet très rapidement des aides publiques. Les aides publiques, le crédit impôt recherche.
00:17:53Quand on parle de crédit impôt recherche, qu'est-ce qu'on fait ? On donne des mesures d'attractivité à des entreprises pour aussi investir.
00:18:02Donc le crédit impôt recherche chez Sanofi, c'est 100 millions par an à mettre en regard ce que je vous disais de 2,5 milliards investis tous les ans.
00:18:13Pour vous donner un ordre de grandeur, quand on fait un essai clinique, un patient, c'est 250 000 € en moyenne.
00:18:21Donc si on fait un essai clinique de 1 000 patients, c'est 250 millions d'euros.
00:18:26Donc c'est un exemple qui montre qu'aujourd'hui, sur les essais cliniques, le crédit impôt recherche, il sert.
00:18:32Et pourquoi c'est important ? Dans le positionnement de la France en Europe, la France décline.
00:18:38La France était numéro 1 dans les essais cliniques. On est passé numéro 3. Donc le crédit impôt recherche, ça sert.
00:18:43Merci.
00:18:44Merci. Maintenant pour le groupe Ensemble pour la République, Stéphane Vogeta.
00:18:49Merci Madame la Présidente. Madame Auvray Duval, Présidente de Sanofi France.
00:18:53Compétitivité, attractivité, marge, emploi, souveraineté.
00:18:58Même dans le contexte de notre économie de marché, les enjeux auxquels nous exposent les décisions stratégiques de nos entreprises exigent naturellement une vigilance de la part du gouvernement et des parlementaires.
00:19:08Le choix de Sanofi d'entrer en négociation exclusive avec le Fonds de capital risque américain CDNR dans le cadre du processus de recherche d'un acquéreur pour une participation minoritaire au capital d'Opéla appelle logiquement notre attention collective.
00:19:21De par le profil stratégique des activités cédées et de la nature de l'acquéreur.
00:19:25La loi française en la matière est claire, notamment le décret Montebourg qui a élargi le champ des investissements étrangers soumis à autorisation préalable.
00:19:33Notre loi impose le respect de procédures menant à une indispensable autorisation préalable de l'État.
00:19:39Dans le cas présent, notre gouvernement a démontré sa détermination à ce que cette procédure soit respectée et a par ailleurs obtenu un accord tripartite sans précédent signé entre Sanofi, l'État et l'acquéreur.
00:19:51Un accord qui offre des garanties fortes, comme vous l'avez dit, sur le maintien des emplois et d'ICIT en France et sur l'approvisionnement en médicaments essentiels pour les Français.
00:19:58Une action qui va donc dans le sens de la protection de nos intérêts nationaux, dans le respect des modes de fonctionnement de nos acteurs privés.
00:20:05A titre personnel, je suis en revanche plus réservé quant à l'entrée de la BPI au capital d'Opéla.
00:20:09Cette participation ultra minoritaire ne donnera pas à l'État de droit de gouvernance significatif, ni n'en empêchera la vente.
00:20:16L'expérience collective nous a d'ailleurs appris que les participations étatiques dans des entreprises privées ne sont pas un usage efficace des fonds publics.
00:20:24A ce propos, je tiens à m'exprimer avec force contre l'idéologie incarnée ici notamment par Madame la Présidente de cette Commission.
00:20:31Non, Madame la Présidente, vous n'allez pas nationaliser Sanofi ni Opéla.
00:20:35Notamment parce que nationaliser Sanofi coûterait 130 milliards d'euros à l'État, au bas mot, et que nous pouvons trouver un meilleur usage de nos fonds publics.
00:20:43Oui, cette Commission des affaires économiques doit rester une institution qui travaille dans le sens de l'intérêt de nos industries et qui soutient nos entreprises.
00:20:51Notamment pour en faire des champions européens.
00:20:54Non, le fait d'entreprendre, de prendre des risques d'investir, voire même de réussir, n'est pas un crime contre l'humanité.
00:21:02Oui, il existe en France un principe de libre administration des entreprises et la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen affirme notamment que la propriété est un droit inviolable et sacré.
00:21:11Pourtant, dès qu'il est question de dividendes ou de cession d'actifs, la gauche anticapitaliste sort de ses gonds.
00:21:17Ce qui explique d'ailleurs l'incapacité chronique de l'État à réduire ou à recentrer son périmètre.
00:21:22Le fait que chaque administration considère sa propre expansion comme un objectif en soi.
00:21:27Pourtant, les organisations privées les plus performantes savent qu'elles doivent redéfinir régulièrement les contours de leurs actions pour garantir leur agilité.
00:21:34La gauche anticapitaliste, elle, ne peut pas imaginer que l'entreprise cédant un actif puisse utiliser les recettes de cette vente pour innover,
00:21:40pour développer d'autres produits, voire même pour que les actionnaires puissent réinvestir des dividendes dans d'autres entreprises en croissance.
00:21:46Alors, Madame, ma question est la suivante.
00:21:48Entre innovation et dividendes, quelle sera la stratégie d'utilisation des fonds obtenus par Sanofi à travers cette vente ?
00:21:54Je vous remercie.
00:21:57Je vous remercie.
00:21:58Chers collègues, je vous remercie de ne pas me prêter, en tant que présidente de la Commission, des propos que je n'ai pas tenus ici.
00:22:03Merci.
00:22:04Madame la Présidente.
00:22:05Je donne la parole à M. Vergry pour répondre sur la question très précise qui a été posée.
00:22:10Merci.
00:22:12M. le député, merci.
00:22:15L'utilisation de ces fonds sera en priorité pour servir la feuille de route stratégique de Sanofi qu'évoquait Audrey Duval tout à l'heure,
00:22:23à savoir les investissements dans nos projets de recherche et développement, dans notre outil industriel, dans le lancement de nouveaux produits,
00:22:31et dans un deuxième temps, des opportunités éventuelles de croissance externe, que ce soit sur des rachats de molécules, de partenariats ou d'autres sociétés,
00:22:39qui seront cohérentes avec les priorités de nos aires thérapeutiques et de nos stratégies de recherche et développement.
00:22:46Je vous remercie.
00:22:47Pour le groupe La France Insoumise, Mme la Présidente Mathilde Panot.
00:22:51Merci, Mme la Présidente, pour avoir organisé cette audition et pour votre engagement.
00:22:56Madame la Présidente de Sanofi France.
00:22:59Après l'annonce par Sanofi de la vente d'Opela à un fonds d'investissement américain, la colère est grande.
00:23:04Au sein des salariés de votre groupe, elle est immense pour celles et ceux qui sont conscients de l'urgence d'agir pour notre souveraineté sanitaire.
00:23:10C'est l'intérêt général du pays qui est en jeu.
00:23:13Et quand nous parlons de souveraineté sanitaire, nous ne parlons pas de prise de participation symbolique de l'État au capital d'Opela.
00:23:20Aligner 180 millions d'euros pour 2% de participation au capital, comme le dit la CGT, ça fait cher payer la place de plante verte.
00:23:29Non, quand nous parlons de souveraineté sanitaire, nous parlons de planification pour piloter la relocalisation en France des principes actifs et de la production de médicaments.
00:23:37Nous parlons d'un pôle public du médicament, cela même de passer de l'organisation de la pénurie par le marché à une garantie d'accès pour tous les Français.
00:23:44Entre 2018 et 2023, les signalements de ruptures ont ainsi été multipliés par 6.
00:23:50Amoxycilline, anticancéreux, insuline et antidiabétique, paracétamol, pilules abortives.
00:23:55C'est la santé et la vie des gens que ces pénuries mettent en danger.
00:23:59A Sanofi, vous êtes guidé par l'obsession de la rentabilité pour les actionnaires.
00:24:03Ces dernières années, vous avez donné l'image parfaite de la prédation du capital financiarisé appliqué à la santé.
00:24:09Depuis 2007, vous avez fermé 21 centres de recherche et de production en France.
00:24:14Vous avez sacrifié la recherche sur le diabète, les maladies cardiovasculaires, la résistance aux antibiotiques ou encore maintenant sur le cancer.
00:24:22En 17 ans, vous avez supprimé 10 000 CDI et divisé par 2 vos effectifs de chercheurs.
00:24:26La souveraineté sanitaire passe pourtant par la recherche pour préparer l'avenir du pays.
00:24:31En 2024, ce sont 330 suppressions de postes annoncées en avril à Vitry-sur-Seine, Gentilly et Montpellier.
00:24:38Et maintenant, chez Opéla et notamment à Lisieux et Compiègne,
00:24:411700 salariés sont dépendants du bon vouloir d'un fonds d'investissement rapace
00:24:45qui s'est illustré par les licenciements chez Butte et Conforama
00:24:49après avoir promis main sur le cœur qu'ils maintiendraient l'emploi.
00:24:52Chaque fois, ce sont des luttes acharnées pour les travailleurs, des vies bouleversées, des mobilités forcées,
00:24:56des savoirs et des savoir-faire qui se perdent.
00:24:59Par contre, Mme Von Honcheval, PDG d'Opéla, même si vous le niez,
00:25:02elle toucherait la somme écœurante de 200 millions d'euros pour cette vente.
00:25:06Au vu de ces suppressions de postes, causes de souffrance sociale et de perte d'autonomie sur notre santé publique,
00:25:11on pourrait penser que Sanofi va mal, très mal, pas du tout.
00:25:14Depuis toutes ces années, vous croulez sous les bénéfices et vous pompez l'argent public.
00:25:18Bénéfice net en 2022, 6,7 milliards d'euros.
00:25:21En 2023, 5,4 milliards d'euros.
00:25:24Toujours en 2023, vous avez versé à vos actionnaires 4,4 milliards d'euros de dividendes.
00:25:29C'était la 29e année de hausse consécutive du revenu par action.
00:25:33Quant au PDG de Sanofi, il perçoit 112 fois le salaire moyen du personnel.
00:25:38La vente d'Opéla est la conclusion logique de votre gestion désastreuse.
00:25:41Alors, Mme Duval, j'ai une unique question.
00:25:44Utilisez-vous l'argent public plutôt pour favoriser les plans de licenciement ou pour rémunérer vos actionnaires ?
00:25:51Madame la Présidente.
00:25:53Merci pour les questions.
00:25:55Sur un sujet qui est important pour moi aujourd'hui, c'est les salariés.
00:25:58Ça a été répété plusieurs fois.
00:26:00Le processus est clair et on va rentrer dans les jours qui viennent avec un dialogue social dans les jours qui viennent.
00:26:08Et ça n'empêche pas qu'on a eu beaucoup de réunions avec eux où on abordait ces sujets.
00:26:12Il y a un processus qui arrive d'info-consultation et on saura être à leur écoute comme on l'a toujours fait.
00:26:17Je passe la parole à M. Charreau sur un sujet, je suis médecin moi-même, qui est important, le médicament.
00:26:23Et qu'est-ce qu'on fait pour lutter aujourd'hui contre les pénuries ?
00:26:26M. Charreau.
00:26:27Madame la députée, vous avez mentionné effectivement un point très important.
00:26:32Ce sont les pénuries de médicaments ou les ruptures.
00:26:35Notre raison d'être, c'est effectivement de fournir à chaque malade son traitement.
00:26:38Et toute situation de rupture, pour nous, est évidemment un échec.
00:26:42Il faut savoir quand même deux choses.
00:26:44La première, c'est qu'une rupture ne veut pas dire nécessairement un impact patient.
00:26:48Une rupture, c'est une livraison qui n'a pas été réalisée en temps et en heure.
00:26:52Mais ça ne veut pas dire que le patient est impacté parce qu'il y a des stocks dans la chaîne de valeur.
00:26:56Et le deuxième point, c'est qu'environ simplement 30% des causes de rupture sont liées à Sanofi.
00:27:03Ça veut dire que les deux tiers sont externes à Sanofi.
00:27:06Ruptures chez nos fournisseurs, problèmes de transport ou faibilité des prévisions entraînant des surventes.
00:27:10D'ailleurs, l'année 2022 a été à ce point-là exceptionnelle.
00:27:16Beaucoup d'actions sont en cours pour améliorer la situation en termes de pénurie.
00:27:20Je voudrais simplement vous donner un chiffre pour m'arrêter.
00:27:23En 2022-2023, on était à peu près à 1,5% de volume de rupture sur le total volume vendu en France.
00:27:31Cette année, on est à 0,8%.
00:27:33Donc oui, on a amélioré notre performance d'un facteur 2.
00:27:36Ce n'est pas suffisant.
00:27:37Ce n'est pas suffisant par rapport aux patients qui n'ont pas d'autres médicaments.
00:27:43Merci.
00:27:44Donc pour le groupe socialiste, Mélanie Thomas.
00:27:48Merci Madame la Présidente.
00:27:50Le combat pour notre souveraineté industrielle et sanitaire ne fait que commencer.
00:27:55Madame la Présidente, au nom des députés socialistes et apparentés,
00:27:58je tiens à vous exprimer notre profonde inquiétude ce matin quant à la cession de votre filiale Opéa,
00:28:04Opéa au fonds d'investissement américain CDR.
00:28:07Cette décision soulève des questions majeures touchant à l'avenir de notre souveraineté sanitaire
00:28:12et à la pérennité de notre industrie du médicament.
00:28:14Post-pandémie, cet enjeu est loin d'être neutre.
00:28:17En août 2020, dans l'objectif de rompre notre dépendance aux chaînes d'approvisionnement étrangères,
00:28:22le Président de la République s'était pourtant engagé en faveur de la relocalisation de la production de paracétamol en France.
00:28:28Mon groupe parlementaire partage les préoccupations des salariés du site de l'ISIEU.
00:28:33À ce titre, une délégation conduite par mes collègues Fort et Delaporte s'est rendue sur place hier
00:28:38pour rencontrer vos salariés dont nous saluons le savoir-faire.
00:28:41Le Président d'Alstom General Electric nous a montré les risques associés à ce type d'opération.
00:28:47À terme, suppression d'emploi, démantèlement progressif des activités.
00:28:51Le groupe Clayton Dubillier & Rice est d'ailleurs connu pour la suppression de 3000 emplois, comme l'a dit ma collègue,
00:28:58et les salariés de Butte et Conforama s'en souviennent.
00:29:01Madame la Présidente, que dire aux Français, que dire aux salariés de l'ISIEU
00:29:05lorsque l'on sait que Sanofi et ses actionnaires ont été abondamment arrosés d'argent public ces dernières années ?
00:29:12Vous ne vous exprimez pas au nom de l'État ce matin,
00:29:15mais dans le cadre de la négociation tripartite, vous en êtes le partenaire stratégique.
00:29:20Vous portez donc aussi une responsabilité forte.
00:29:24Vous avez dit sur l'antenne de RTL France, dans une entreprise, personne ne sait où on est à 10 ans.
00:29:30Ces propos sont-ils de nature à nous prouver que vos garanties sont sans faille
00:29:34et que votre objectif principal est bien de protéger la population française ?
00:29:40La vente actuelle de votre filiale intervient dans un contexte critique.
00:29:44Les pénuries de médicaments dont nous venons de parler,
00:29:47ces pénuries ont été multipliées par 20 au cours des dix dernières années,
00:29:51conséquence directe de notre dépendance aux importations.
00:29:54Vendre la production de Doliprane renforce cette vulnérabilité.
00:29:58Les conséquences sont réelles et brutales dans nos pharmacies.
00:30:01Ces pénuries sont vécues comme une injustice profonde,
00:30:04alors que nous avons des capacités de production à la matière.
00:30:07Pour ces raisons, nous avons demandé, au nom de notre groupe socialiste,
00:30:11au gouvernement de procéder au blocage de cette vente aux Américains
00:30:15et au développement d'une politique ambitieuse
00:30:17en reprenant la proposition de loi de Valérie Rabault concernant l'obligation des stocks.
00:30:21Nous considérons que le gouvernement aurait dû aussi apposer son veto à cette vente via le décret Montebourg.
00:30:27Madame la Présidente, deux questions.
00:30:29Dans le cadre de cette session, pouvez-vous préciser la nature de votre partenariat avec l'État ?
00:30:33Est-il seulement associé à titre informatif ?
00:30:36D'autre part, dans le cadre de cette session,
00:30:39les députés doivent-ils faire confiance à l'agilité, comme vous dites, du groupe Sanofi ?
00:30:44Je vous remercie, Madame la Présidente.
00:30:46Merci, Madame la députée, pour les questions.
00:30:49Je retiens quelques sujets.
00:30:51Un, le temps, les garanties dans le temps.
00:30:55Je voudrais prendre un exemple parmi l'ensemble des sujets et des grands principes
00:30:59qui sont dans cet accord tripartite avec l'État.
00:31:02Les engagements d'investissement sur les sites.
00:31:06Quand on fait un investissement sur un site industriel, c'est dans la durée.
00:31:10Un investissement industriel, ça prend, et Philippe Charreau pourrait commenter,
00:31:15des années, parce qu'il faut préparer les sites.
00:31:18Ça prend des années pour que ça soit exécuté.
00:31:21Typiquement, le projet, par exemple, de Sequence en Isère.
00:31:24On l'a décidé, ça prend plusieurs années pour le mettre.
00:31:26Mais c'est surtout que ça dure, ça dure dans le temps.
00:31:29Puisqu'un investissement industriel, ça peut durer 15 ans, 20 ans.
00:31:32Une fois que l'infrastructure, elle est là, c'est de la capacité pour le pays.
00:31:35Et donc, les investissements qui ont été faits par Sanofi ces 5 dernières années, 90 millions,
00:31:41et ce qu'ils ont fait au travers de cet engagement, c'est dans la durée.
00:31:45Puisqu'on va aller au-delà de ces 5 ans, on va aller à 15 ans, à 20 ans.
00:31:49Une fois que les infrastructures sont là, elles restent dans le temps.
00:31:53Je vous remercie. Nous passons maintenant pour le groupe de la droite républicaine à Jérôme Nury.
00:31:59Merci Madame la Présidente. Madame la Présidente de Sanofi France.
00:32:03Lorsque j'ai été réélu en juillet dernier, j'ai eu le plaisir de recevoir une belle lettre de félicitation de votre part.
00:32:09Et je vous en remercie.
00:32:11A l'époque, j'avais trouvé cela sympathique, même si je m'interrogeais sur votre soudain intérêt pour le député provincial normand que je suis.
00:32:19Mais aujourd'hui, je comprends qu'il s'agissait d'un discret exercice de kalinothérapie,
00:32:24visant à me faire avaler ultérieurement la pilule de Doliprane.
00:32:29Dans cette belle lettre, vous regrettiez que la souveraineté industrielle ait été peu évoquée durant la campagne des législatives.
00:32:36Au regard de la situation actuelle et de la stratégie de Sanofi vis-à-vis d'Opela,
00:32:41soit vous n'étiez pas à l'époque dans le secret des dieux qui tire les ficelles, les dividendes et les stock options,
00:32:47soit votre missive était d'une duplicité cynique.
00:32:50Car aujourd'hui, nombre de Français, à commencer par les Normands,
00:32:54directement impactés par l'unité Doliprane de Lisieux,
00:32:57s'émeuvent de la cession d'Opela et donc notamment de Doliprane à un fonds de pension américain.
00:33:03C'est donc un mauvais coup porté à notre pays, à nos salariés, aux actionnaires français de Sanofi,
00:33:08mais aussi à l'image même de la France.
00:33:11Cette humiliation nationale par Sanofi arrive qui plus est après l'humiliation que votre groupe a infligée à notre pays
00:33:18avec l'immense raté sur le vaccin anti-Covid.
00:33:21Alors que les Américains, les Allemands, les Chinois et même les Russes sortaient des vaccins,
00:33:26Sanofi et la France cherchaient, cherchaient, cherchaient sans jamais trouver quelle honte.
00:33:32Et aujourd'hui, une fois encore et parce que Sanofi a raté totalement sa stratégie de lutte
00:33:37contre la plus grande panémie des temps modernes,
00:33:40il faut écoper, éponger et relancer en allant chercher du cash et en vendant les bijoux de famille.
00:33:47Et ce ne sont pas les ridicules 1 ou 2% de BPI, soit 100 millions d'euros ou 150 injectés par l'Etat
00:33:53sur les 16 milliards de la vente d'Opela qui vont nous rassurer
00:33:57et rassurer sur le maintien des emplois en France et notamment en Normandie à Lisieux.
00:34:02Madame la Présidente, quand un tel plantage industriel a lieu,
00:34:07quand un pays entier se sent aujourd'hui dépouillé et humilié,
00:34:11ne pensez-vous pas que les stratégies de votre entreprise devraient en tirer toutes les conséquences ?
00:34:16Je vous remercie, Madame la Présidente.
00:34:19Merci pour la question. Je ne suis pas connue pour faire de la kalinothérapie, donc je vais vous répondre.
00:34:24Ce qui est important dans le projet de l'entreprise Sanofi,
00:34:29c'est d'innover et d'apporter des médicaments et des vaccins qui innovent.
00:34:33Bronchiolite 6000 hospitalisation, évité l'année dernière pour les nourrissons.
00:34:39C'est une innovation et la France a été dans les quatre premiers pays dans le monde à l'avoir dès le premier hiver.
00:34:45Tolibrutinib, une étude clinique dans la sclérose en plaques.
00:34:49Je le redis, sclérose en plaques, c'est la deuxième cause de handicap des jeunes dans le pays.
00:34:54On a apporté des résultats d'essais cliniques et maintenant,
00:34:57des patients qui sont aujourd'hui et qui souffrent vont pouvoir bénéficier de cette innovation.
00:35:02C'est de l'innovation, on n'en parle sûrement pas assez et c'est ça notre mission,
00:35:05c'est notre cœur de notre métier et on continuera à le faire et investir sur les essais cliniques pour ça.
00:35:10On continuera, et parlons de la Normandie, à investir sur l'outil industriel en Normandie,
00:35:16mais aussi dans d'autres neuf régions sur les 13 en France.
00:35:19La Normandie, sur les vaccins, il y a Val-de-Reuil, il y a Lisieux, mais il y a aussi Val-de-Reuil,
00:35:23je vous le disais, 250 millions qui ont été investis, c'est de la capacité supplémentaire
00:35:27et on a fait un effort de relocalisation pour la vaccination dans la grippe.
00:35:32La grippe, encore une fois, on doit aller plus loin sur la campagne de la vaccination.
00:35:36En France, il y a plus de 65 ans, il y en a un sur deux, un Français sur deux se vaccine.
00:35:42Les recommandations de l'OMS, c'est 75%.
00:35:44Donc les efforts qui sont faits sur la grippe, sur des territoires comme la Normandie,
00:35:48Sanofi contribue et contribue fortement.
00:35:51Et je tiens à le dire aujourd'hui, le projet Opela, c'est un projet de croissance,
00:35:56c'est une entreprise qui va bien, on a identifié un bon partenaire pour le faire.
00:36:01Donc quand on a un projet de croissance pour une entreprise qui va bien,
00:36:05je pense que c'est un projet gagnant pour la France. Merci.
00:36:08Merci à vous. Pour le groupe écologiste et social, Charles Fournier.
00:36:12Merci Madame la Présidente, merci d'avoir organisé cette audition,
00:36:16je vous en avais fait la proposition, elle me paraissait indispensable.
00:36:19Au regard de l'émoi qui a été créée dans notre pays par la décision que vous avez prise,
00:36:23et lundi dernier, vous avez décidé de passer sous Giron, américain, une filiale importante,
00:36:29et des marques, alors on parle beaucoup de Doliprane, mais il y en a d'autres,
00:36:32l'Isopaine, Malox, etc., qui sont portées par Opela.
00:36:36Vous nous dites qu'il y a des garanties, et je crois qu'il y a beaucoup de doutes
00:36:39sur les garanties que vous mettez sur la table.
00:36:41Ne serait-ce que parce que vous ne serez plus majoritaire demain.
00:36:45Et donc vous prenez des garanties sans être majoritaire.
00:36:48Donc de fait, évidemment, on a du mal un peu à vous croire.
00:36:51BPI, vous le mettez en avant comme étant finalement le rempart contre les risques,
00:36:55BPI, ça sera 1% dans le capital, et malgré tout, à la fin, ça ne fera que 49% du capital.
00:37:01Donc vous ne serez pas maître des décisions.
00:37:03Et on le sait, le fonds CEDR pourra revendre.
00:37:09Quant au moment venu, ça ne sera pas suffisamment rentable.
00:37:12Et d'ailleurs, l'agence Moody's le montre.
00:37:14Les entreprises détenues par des fonds d'investissement ont des taux de défaillance
00:37:17bien plus importants que les autres, de 15% supérieurs aux autres entreprises.
00:37:21Vous dites que vous n'avez pas déménagé dans 5 ans les deux sites de Lisieux et de Compiègne
00:37:28et qu'aucun licenciement économique ne pourra non plus avoir lieu
00:37:30sous peine d'une sanction de 100 000 euros par emploi supprimé.
00:37:33Mais ça ne pèse pas lourd, tout ça, face à ce que vous représentez globalement,
00:37:37à ce que représente le groupe Sanofi, 12 milliards, 4,7 milliards de dividendes.
00:37:42Et donc on voit bien que même ces garanties-là, elles sont faibles
00:37:45par rapport à ce que pourrait être une décision dramatique.
00:37:49Et ça a été rappelé, General Electric avait fait des promesses d'un main sur le cœur
00:37:52quand il s'agit des salariés d'Alstom et on a vu le résultat derrière.
00:37:56Enfin, Opéra, c'est que la face d'une cure beaucoup plus sévère de restructuration.
00:38:03C'est un ménage de taille qui a été organisé.
00:38:05C'est le plan Pluton et les suites que vous lui avez données.
00:38:09Et c'est 15 sites de recherche et développement qui ont été fermés.
00:38:12Je ne vais pas tous vous les citer, mais Elbeuf, Colomiers, Romainville, Vitry-sur-Seine.
00:38:15C'est moins de 5 000 salariés qui ont été licenciés dans le cadre de la recherche.
00:38:22Et c'est des secteurs dont vous vous désinvestissez.
00:38:25Alors vous nous avez dit, on produit toujours des médicaments extrêmement utiles.
00:38:29Heureusement, heureusement.
00:38:30Mais par ailleurs, sur la cardiologie, la neurologie, Alzheimer, les antibiotiques,
00:38:35vous vous désengagez de ces recherches-là.
00:38:38Alors à travers ça, vous avez, et pourtant vous avez touché beaucoup d'argent public.
00:38:42Vous avez 100 millions par an, ce qui fait en 10 ans 1 milliard d'intervention du CIER.
00:38:46Mais on peut parler aussi du CICE, où vous avez touché 30 millions par an.
00:38:49Emmanuel Macron avait dit, ce serait une folie de déléguer notre protection, notre capacité à nous soigner.
00:38:54Agnès Pannier-Runacher avait dit, nous avons confiance en Sanofi pour ne pas délocaliser ou pour relocaliser.
00:39:00Et finalement, ce qui se passe, c'est plutôt la vente des bijoux de famille.
00:39:04Alors l'État aurait pu agir de manière beaucoup plus stricte,
00:39:08pourrait encore agir en utilisant le décret Montebourg pour s'opposer à cette vente.
00:39:12Et moi, je voudrais savoir ce que vous répondez.
00:39:14Sérieusement, pourquoi ce choix ?
00:39:17Vous le dites, c'est une opération de croissance.
00:39:19Dans le moment dans lequel nous sommes, est-ce que vous pensez que cette opération de croissance,
00:39:22elle est acceptable par les Françaises et les Français,
00:39:25quand tout le sujet, toute notre bataille se mène en direction de la souveraineté,
00:39:29et notamment la souveraineté de nos médicaments ?
00:39:31Et puis, quelle est la prochaine étape de ce plan désastreux ?
00:39:33Quand s'arrêtera l'hémorragie du côté de Sanofi ?
00:39:36Je vous remercie pour 30 secondes, Madame la Présidente.
00:39:39Je vais faire très vite.
00:39:41Encore une fois, on a une société Opéla française.
00:39:44Qu'est-ce qui fait la nationalité d'une entreprise ?
00:39:46C'est où est le siège d'Opéla, est-il en France ?
00:39:51Où est le comité de direction d'Opéla en France ?
00:39:54Où sont les salariés, les 1 700 salariés en France ?
00:39:57Reste pérennité des sites, pérennité des salariés, pérennité de la production.
00:40:01C'est ce qui fait la nationalité d'une entreprise aujourd'hui.
00:40:04Je le répète, rien ne change et rien ne changera.
00:40:08Maintenant, sur peut-être un mot, Monsieur Vergrit,
00:40:12si on peut compléter par rapport aux questions qui ont été posées, très rapidement.
00:40:15Ça fait 4 minutes.
00:40:16Après, vraiment, vous aurez du temps à la fin des interventions.
00:40:19Je sais que l'exercice est difficile.
00:40:21À la fin des interventions des différents orateurs de groupe.
00:40:25Nous en arrivons maintenant au groupe démocrate avec Romain Daubier.
00:40:29Madame la Présidente, je vous remercie de la parole.
00:40:32Oui, j'ai changé de place.
00:40:33Madame Duval, Madame la Présidente de Sanofi France,
00:40:35je vais vous remercier de votre disponibilité
00:40:37et de faire face à vos responsabilités ce matin,
00:40:40lors de cette audition face aux députés,
00:40:42sachant qu'on va nécessairement aborder des sujets qui fâchent.
00:40:45À titre liminaire, je voulais rappeler que moi, j'étais très fier,
00:40:48d'une manière générale, quand il y a des entreprises
00:40:50qui sont des leaders mondiaux en France,
00:40:52qui sont des gagnants au niveau mondial.
00:40:54Et j'ai bien noté également toutes vos remarques
00:40:57sur le nombre de salariés en France,
00:40:59sur vos contributions fiscales en France
00:41:01et votre rôle à la solidarité nationale.
00:41:04Mes questions sont les suivantes.
00:41:06La première, c'est quelle est votre stratégie
00:41:08entre votre impératif de rentabilité,
00:41:10de société mondiale cotée,
00:41:12et votre responsabilité morale de fournir des médicaments
00:41:15efficaces, accessibles à tous,
00:41:17et j'ai envie de dire disponibles.
00:41:19Je ne reviendrai pas ici sur les pénuries de médicaments
00:41:21qu'on a pu connaître en France,
00:41:23qui sont plus dignes de pays en voie de développement
00:41:26qu'une grande puissance mondiale nucléaire
00:41:28avec un siège permanent à l'ONU.
00:41:30Ma deuxième question, c'est vos réflexions
00:41:32que vous avez sur les localisations en France,
00:41:35quelles sont les barrières,
00:41:37quelles sont les perspectives envisageables.
00:41:39Et évidemment, ma dernière question,
00:41:41vous comprenez bien qu'il y a une inquiétude
00:41:43auprès des Français à travers le Doliprane,
00:41:45qui fait partie du patrimoine historique français
00:41:48et qui est dans toutes les maisons.
00:41:51Comment on peut rassurer les personnes
00:41:53sur le changement au niveau du capital d'Opéra ?
00:41:59Parce que derrière, il y a une question
00:42:01de souveraineté sanitaire, de santé publique,
00:42:04et également des emplois avec des personnes
00:42:06qui travaillent chez vous et des familles.
00:42:08Madame la Présidente.
00:42:10Merci pour ces trois questions.
00:42:12La responsabilité, elle passe par les investissements.
00:42:152,5 milliards investis par Sanofi en France
00:42:19tous les ans dans la recherche et le développement.
00:42:21On continue à le faire.
00:42:23La responsabilité, elle passe par les investissements
00:42:25sur les outils industriels.
00:42:273,5 milliards investis d'ici 2030.
00:42:30On a pris des engagements, on continuera à le faire.
00:42:33Sur la relocalisation, je vais passer la parole
00:42:35tout de suite à M. Chareau.
00:42:40La relocalisation d'un certain nombre
00:42:42de principes actifs fait aussi partie de notre stratégie.
00:42:45On peut citer quatre exemples récents.
00:42:47La relocalisation à Tours d'un médicament
00:42:50appelé Zenone, qui est transféré de la Turquie à Tours.
00:42:54La relocalisation à Ambarès d'un autre médicament
00:42:56qui s'appelle Renvela.
00:42:57Et puis deux autres relocalisations
00:42:58que Mme Duval a citées tout à l'heure
00:43:00dans le domaine du diabète et de la transplantation.
00:43:03L'un à Lyon-Gerland, l'autre à Ramon.
00:43:05Donc vous voyez, ça fait vraiment partie de notre stratégie
00:43:07de relocaliser un certain nombre de principes actifs,
00:43:09pas simplement des produits finis, en France.
00:43:12Je vous remercie.
00:43:14Je passe du coup maintenant,
00:43:16sauf si vous voulez réagir à nouveau, M. Daubier, c'est bon.
00:43:21Pour le groupe Horizon, Thomas Lame.
00:43:24Merci, Mme la Présidente.
00:43:26Mme Duval, merci beaucoup de vous être rendu disponible
00:43:29si rapidement pour la Commission des affaires économiques
00:43:32sur un sujet qui, effectivement, a fait beaucoup parler de lui.
00:43:35Moi, ce matin, je voulais parler d'une autre entreprise française,
00:43:38Upsa, qui détient les marques Eferalgan et Dafalgan,
00:43:42comme vous voulez savoir.
00:43:44C'est le deuxième groupe qui fabrique le paracétamol en France.
00:43:48C'est une PME familiale qui est installée à Agen
00:43:52et qui a vécu deux rachats successifs,
00:43:55le premier américain et le second japonais.
00:43:58Ces rachats ont permis d'insuffler des moyens financiers dans l'entreprise,
00:44:05qui ont permis notamment des rachats de marques,
00:44:08mais aussi du développement humain et économique de l'entreprise.
00:44:12Donc, en d'autres mots, ces rachats ont permis
00:44:15l'impulsion d'un nouveau souffle à Upsa.
00:44:18Chez nous, chez Horizon et Indépendant,
00:44:21notre principale préoccupation est de savoir
00:44:24si l'opération avec le groupe CDR va aller dans le même sens
00:44:28que l'histoire d'Upsa, c'est-à-dire vers un développement,
00:44:32un développement de l'entreprise vers de nouveaux marchés,
00:44:35de nouveaux clients qui vont permettre demain de créer,
00:44:38on l'espère, de nouveaux emplois en France
00:44:41et donc de la croissance pour nos territoires ruraux.
00:44:46Merci.
00:44:47Merci, Madame la Présidente.
00:44:49Merci pour la question, M. le député.
00:44:51Ça répond exactement au projet d'Opéla.
00:44:53Quand je dis que c'est un projet d'une société qui va bien
00:44:56pour l'aider à se développer,
00:44:58on a par exemple investi chez Sanofi 1,3 milliard
00:45:02pour aider Opéla sur une acquisition Kinol de suppléments alimentaires,
00:45:05puisque Opéla a besoin de se développer aussi à l'international
00:45:09et notamment aux Etats-Unis.
00:45:10C'est ce qui a été fait chez Sanofi.
00:45:11Aujourd'hui, cette capacité de soutenir le développement d'Opéla
00:45:15face à ses grands concurrents,
00:45:17elle a besoin d'un partenaire.
00:45:19Et c'est ce qu'on a fait.
00:45:20Et je passe la parole très vite à M. Vergrid
00:45:22pour répondre justement en quoi ce partenaire,
00:45:24qui a l'expérience, comme je le disais,
00:45:26sur la santé et la grande distribution,
00:45:28plus de soutenir aujourd'hui les entreprises françaises,
00:45:31est le bon partenaire pour aller exactement dans la direction que vous citiez.
00:45:38Oui, M. le député, vous parlez de nouveaux marchés, effectivement.
00:45:41Un des atouts de ce projet avec CDR,
00:45:44c'est en particulier de pouvoir devenir, pour Opéla,
00:45:47plus compétitif sur le marché américain,
00:45:49qui est le marché de très très loin le plus important dans la santé,
00:45:53que ce soit la santé grand public ou d'ailleurs l'innovation aux Etats-Unis.
00:45:57Et effectivement, autant Opéla est une société aujourd'hui
00:46:00de 5 milliards d'euros de chiffre d'affaires,
00:46:02avec des positions de numéro 1 à 3 dans l'ensemble des géographies du monde,
00:46:05à une exception, celle des Etats-Unis,
00:46:07où on est bien moins positionné aujourd'hui.
00:46:09Donc, du développement, de la croissance,
00:46:11qui pourra bénéficier à Opéla en France et à son but de production.
00:46:16Merci. Nous passons au groupe GDR avec le président André Chassaigne.
00:46:25Merci, Mme la Présidente.
00:46:26Mme la Présidente, Sanofi a enchaîné les restructurations ces dernières années
00:46:31qui me conduisent à parler de la chronique d'une mort industrielle programmée.
00:46:36Après s'être séparé de sa division de principe actif,
00:46:39en l'introduisant en bourse sous le nom d'EuroApi en 2022,
00:46:43Sanofi se sépare à présent, à hauteur de 51%,
00:46:47de sa filiale dévolue plus particulièrement aux médicaments sans ordonnance.
00:46:51Pour justifier ces opérations,
00:46:53vous venez de nous dire que vous avez besoin d'investir dans la science
00:46:57afin de développer des médicaments innovants.
00:47:00Surprenant. Surprenant lorsque l'on sait que Sanofi
00:47:05est cette année à son quatrième plan de suppression d'emplois
00:47:09dans la recherche et le développement en 10 ans.
00:47:12Sur la seule année 2014, 1200 emplois seraient supprimés dans le monde,
00:47:17dont 330 dans la recherche en France,
00:47:21un chiffre qui vient s'ajouter aux 210 suppressions de postes
00:47:25prévues par l'accord Gestion des emplois et des parcours professionnels.
00:47:29Pouvez-vous nier, Mme la Présidente,
00:47:31que les destructions de postes se succèdent et s'accélèrent même
00:47:36ces dernières années, malgré les profits conséquents.
00:47:39Dans les faits, ce n'est pas une stratégie de développement
00:47:43que poursuit votre groupe, mais une politique guidée
00:47:47par des logiques de gestion marchande de la santé,
00:47:51et non pas, comme vous le dites, par l'avenir de la santé en France.
00:47:56Une logique financière dans laquelle on abandonne les traitements
00:48:00qui rapportent peu pour privilégier ceux qui rapportent gros,
00:48:04sans jamais se soucier de la réponse aux besoins,
00:48:07et les exemples sont légions, je pourrais vous en citer.
00:48:10Revenons à l'accord tripartite intervenu sur la cession d'Opela,
00:48:14qui est présenté comme permettant le plus haut niveau de garantie possible.
00:48:18Dans les faits, l'entrée de l'Etat au capital d'Opela
00:48:21à hauteur de 1% à 2%, via BPI France,
00:48:25ne permettra pas à ce dernier de bloquer quelques décisions que ce soit.
00:48:30Quant au maintien des deux sites français de production,
00:48:34à Ligieux et Compiègne, pendant 5 ans au moins, sous peine de sanctions,
00:48:38mais pensez-vous sincèrement que cet engagement de 5 ans
00:48:42puisse effrayer le fonds américain,
00:48:45coutumier de ce type de durée d'engagement ?
00:48:48Que représenteraient les sanctions prévues
00:48:52au regard des dividendes versés chaque année par votre groupe à ses actionnaires ?
00:48:57Enfin, quelles seraient selon vous les incidences
00:49:01d'un blocage de cette cession telle que notre législation le permet ?
00:49:05Ne pensez-vous pas que ce blocage, au contraire,
00:49:08permettrait de consolider le groupe,
00:49:11alors que les sessions successives de l'activité principative en 2022,
00:49:15de l'activité de distribution en 2023,
00:49:18et maintenant de l'activité grand public,
00:49:21transforme de plus en plus Sanofi en une coquille vide ?
00:49:25Souhaitez-vous que Sanofi soit une coquille vide ?
00:49:28Merci Madame la Présidente pour une minute,
00:49:31et puis après on passera à une autre phase de réponses globales.
00:49:34Merci pour les questions, merci Madame la Présidente.
00:49:37Nous sommes guidés chez Sanofi par une seule ambition,
00:49:45répondre aux besoins des patients.
00:49:48Répondre aux besoins des patients,
00:49:50quand je vous parlais de la sclérose en plaques,
00:49:52la deuxième cause de handicap des jeunes dans le pays,
00:49:54investir en neurologie,
00:49:56c'est capital pour la santé des Françaises et des Français.
00:49:59Éviter 6000 hospitalisations quand on connaît
00:50:02ce qui se passe dans les hôpitaux chaque hiver,
00:50:05on ne peut pas dire que ce soit anodin.
00:50:08S'attaquer à développer des vaccins combinés
00:50:11quand on pourrait éviter 50 000 à 100 000 hospitalisations par an,
00:50:15ce n'est pas anodin.
00:50:17C'est ça qui nous guide.
00:50:19Améliorer la santé des patients
00:50:21et rendre nos systèmes de santé plus résilients.
00:50:23Alors ça, ça nous guide.
00:50:25Après, j'aimerais juste passer la parole à M. Chareau
00:50:27en 15 secondes, quand même,
00:50:29sur répondre sur EuroAPI, s'il vous plaît.
00:50:34Oui, M. le député, vous avez mentionné EuroAPI.
00:50:37Je voudrais quand même dire ici que Opéla et EuroAPI
00:50:40sont deux sociétés complètement différentes,
00:50:43par la taille, par le métier, par le marché,
00:50:46par la dynamique de chacun des secteurs.
00:50:48Il est vrai qu'EuroAPI a été pénalisée
00:50:50par l'augmentation du coût de l'énergie,
00:50:52l'augmentation du coût des matières premières,
00:50:54qu'elle n'a pas pu développer son métier
00:50:56de façonnier comme prévu.
00:50:58A contraire, Sanofi a respecté ses engagements contractuels
00:51:00en termes de commandes
00:51:02et continue de soutenir EuroAPI
00:51:04avec un soutien de 200 millions d'euros supplémentaires
00:51:08ainsi qu'un engagement en termes de réduction de capacité
00:51:10de 54 millions.
00:51:12Donc, on ne peut pas comparer Opéla et EuroAPI.
00:51:14Merci. De toute façon, je vais vous laisser maintenant
00:51:16la parole plus longuement
00:51:18pour répondre à l'ensemble des interpellations.
00:51:20Simplement, je me permets de rebondir
00:51:22sur ce qui est plusieurs fois
00:51:24l'interpellation sur les plans de suppression
00:51:26successifs sur la recherche et développement.
00:51:28Je crois que là, il y a vraiment une attente
00:51:30de la part des députés de la Commission.
00:51:32Et puis, ensuite, sur cet accord
00:51:34qui vient d'être passé,
00:51:36je crois qu'il y a plusieurs interpellations
00:51:38sur la question des sanctions.
00:51:40Sont-elles vraiment dissuasives
00:51:42aux 140 millions, si j'ai bien compris,
00:51:44euros maximum ?
00:51:46Est-ce que c'est vraiment dissuasif
00:51:48pour éviter toute baisse de production,
00:51:50toute suppression d'emplois,
00:51:52sachant les plans successifs de suppression d'emplois
00:51:54qu'il y a pu y avoir ces dernières années ?
00:51:56Je me permets également de rebondir
00:51:58sur la question de la délocalisation
00:52:00parce que, en tout cas,
00:52:02les organisations syndicales disent bien
00:52:04qu'il y aurait des délocalisations
00:52:06depuis un certain nombre d'années
00:52:08sur les fonctions support informatique,
00:52:10en France ou en Hongrie.
00:52:12Donc, qu'est-ce qu'il en est de ce point de vue-là ?
00:52:14Et pour rebondir également
00:52:16sur une interpellation
00:52:18qui a été faite
00:52:20sur la question des génériques.
00:52:22Sanofi a-t-il bien
00:52:24obtenu, oui ou non,
00:52:26le fait que Doliprane ne soit
00:52:28jamais inscrit au répertoire des médicaments
00:52:30que le pharmacien peut proposer
00:52:32de remplacer par un générique ?
00:52:34Est-ce que, là aussi, vous pouvez nous éclairer là-dessus ?
00:52:36Et puis, voilà, on va vous laisser plus longuement
00:52:38la parole. Ensuite, il y aura des questions individuelles,
00:52:40donc plus ciblées également.
00:52:42Et vous aurez encore à nouveau la parole.
00:52:44Merci, Madame la Présidente.
00:52:46Merci, Madame la Présidente.
00:52:48Et je vais revenir sur un certain
00:52:50nombre de points. Sur le sujet de la délocalisation,
00:52:52je propose à Philippe Charreau, dans un instant,
00:52:54de commenter.
00:52:56Il a été utilisé plusieurs fois le mot
00:52:58blocage. Enfin, à quoi bon
00:53:00se mettre dans une position de blocage
00:53:02quand on est en train de parler de développement
00:53:04d'une société française
00:53:06pour rayonner dans le monde ?
00:53:08On est sur un projet
00:53:10de croissance, je le répète,
00:53:12d'une société qui va bien pour trouver
00:53:14le partenaire qui va l'accompagner
00:53:16dans ce projet de développement.
00:53:18C'est absolument déraisonnable
00:53:20aujourd'hui
00:53:22de vouloir bloquer un projet de croissance
00:53:24d'une entreprise française.
00:53:26Je suis convaincue que ce projet fait plein
00:53:28de bon sens pour développer
00:53:30cette société, et c'est ce qu'on essaie
00:53:32d'expliquer aujourd'hui et qu'on va continuer
00:53:34à faire, en tout cas en termes
00:53:36de pédagogie, puisque, encore une fois,
00:53:38c'est un projet de croissance.
00:53:40S'opposer à ce projet aujourd'hui
00:53:42va bien au-delà aussi de Sanofi.
00:53:44On est en train de parler d'attractivité
00:53:46de notre pays.
00:53:48On est en train de parler de comment on développe
00:53:50les entreprises de notre pays.
00:53:52Aujourd'hui, on a l'occasion
00:53:54de travailler avec des partenaires
00:53:56pour faire rayonner des entreprises françaises.
00:53:58C'est un sujet aussi
00:54:00d'attractivité de la France.
00:54:02Sur la transformation,
00:54:04Madame la Présidente, je voudrais revenir.
00:54:06Comme toute entreprise,
00:54:08aujourd'hui, on doit se transformer.
00:54:10On doit se transformer parce qu'encore une fois,
00:54:12d'autant plus quand on travaille dans la santé
00:54:14et qu'il y a des milliers de patients
00:54:16qui attendent.
00:54:18Les patients, ils attendent. Il y a une notion
00:54:20de rapidité aussi et d'agilité
00:54:22pour amener nos médicaments et nos vaccins
00:54:24le plus vite auprès des patients.
00:54:26Donc oui, on a besoin de se moderniser.
00:54:28Oui, on a besoin de se transformer.
00:54:30Comment on le fait ?
00:54:32On le fait dans le meilleur
00:54:34des cas possibles, avec de l'anticipation,
00:54:36dans le dialogue, dans l'accompagnement,
00:54:38dans la formation,
00:54:40dans la formation de nos salariés,
00:54:42dans la mobilité interne
00:54:44aussi. Il y a des besoins
00:54:46de nouvelles compétences. On doit accompagner.
00:54:48On le fait. On continuera à le faire.
00:54:50Donc on continuera cette transformation.
00:54:52C'est vital pour l'entreprise
00:54:54mais c'est aussi vital parce que le monde
00:54:56évolue. On ne travaille pas
00:54:58uniquement dans cette bulle française.
00:55:00On doit aussi rester compétitif.
00:55:02On doit être sur les nouvelles thérapeutiques.
00:55:04On doit être focalisé
00:55:06aussi sur ce qui doit être fait. Et encore une fois,
00:55:08c'est une question de choix et d'orientation
00:55:10stratégique qu'on assume
00:55:12et qu'on le fait en accompagnement
00:55:14avec nos salariés. Je reviens
00:55:16avant de venir sur la délocalisation
00:55:18avec M. Chareau, sur un point.
00:55:20Vous avez parlé sur l'eudoliprane
00:55:22et le répertoire des génériques.
00:55:24Pour être inscrit sur ces
00:55:26répertoires, il faut bien évidemment
00:55:28des études d'équivalence. Il en va de la
00:55:30sécurité des patients, sur de l'efficacité
00:55:32mais aussi sur ce
00:55:34qu'on appelle la sécurité. Il y a toujours cette
00:55:36balance efficacité-effets secondaires.
00:55:38Et c'est très important qu'il y ait ces données
00:55:40d'équivalence. Aujourd'hui, il n'y a pas ces
00:55:42données d'équivalence. Mais un
00:55:44point qui est peut-être sous-jacent derrière votre
00:55:46question, madame la présidente, c'est
00:55:48est-ce qu'il y a un bénéfice pour la sécurité sociale, finalement,
00:55:50à répondre à cette question ?
00:55:52Aujourd'hui, c'est le même prix.
00:55:54C'est le même prix pour l'eudoliprane
00:55:56que les autres entités
00:55:58sur le paracétamol.
00:56:00C'est le même prix. Je passe la parole
00:56:02à M. Chareau sur le sujet
00:56:04de la délocalisation qu'on a entendu plusieurs fois.
00:56:06M. Chareau, et ensuite, je redonnerai la parole
00:56:08parce que je suis désolée, j'avais pas vu
00:56:10l'inscription, à M. Alloncle.
00:56:12Et ensuite, on passera aux questions individuelles.
00:56:14Mais il y aura une dernière intervention de groupe
00:56:16avec M. Alloncle.
00:56:18Sanofi n'a jamais fait
00:56:20le choix de délocalisation.
00:56:22Sanofi a toujours fait
00:56:24le choix de la France. Quelques chiffres,
00:56:26quand même. Un tiers des ressources
00:56:28industrielles de Sanofi mondiale
00:56:30sont en France.
00:56:3240% de la production mondiale de Sanofi
00:56:34est réalisée en France.
00:56:36Et nous continuons d'investir, Audrey Duval
00:56:38l'a mentionné, 3,5 milliards
00:56:40pour justement adapter notre outil industriel
00:56:42aux molécules de demain.
00:56:44Ça ne veut pas dire que, comme je l'ai pu entendre,
00:56:46qu'on laisse tomber les produits matures. Au contraire,
00:56:48on continue de produire ces produits matures
00:56:50sur le sol français.
00:56:52Mais on prépare également l'outil industriel
00:56:54pour soutenir notre portefeuille
00:56:56de nouvelles molécules. Et je voudrais également
00:56:58revenir une minute sur ce qui a été dit
00:57:00sur les sites de Lisieux et de Compiègne.
00:57:02Parler de délocalisation
00:57:04de ces deux sites n'a aucun sens.
00:57:06Aucun sens industriel.
00:57:08Aucun sens économique.
00:57:10Ces deux sites font partie intégrante
00:57:12de la stratégie de croissance d'Opéla.
00:57:14Ils sont compétitifs. Ils sont dans ce qu'on appelle
00:57:16le top des sites. C'est-à-dire, ils sont dans les 10%
00:57:18des sites les plus compétitifs
00:57:20au regard de benchmarks internationaux.
00:57:22On a investi dans le passé.
00:57:24On va investir dans le futur.
00:57:26Un chiffre quand même.
00:57:2894% de la production
00:57:30de Doliprane est réalisée
00:57:32en France sur ces deux sites
00:57:34qui sont encore une fois compétitifs.
00:57:36Quel serait le rationnel
00:57:38de délocaliser ces sites ? Aucun.
00:57:42Je vous remercie beaucoup.
00:57:44Alors, Charles Alloncle, pour 4 minutes, réponse comprise
00:57:46de Madame la Présidente
00:57:48et de Sanofi. Ensuite, nous passerons aux questions individuelles.
00:57:50Merci.
00:57:52Est-ce que vous m'entendez ? Oui, parfait.
00:57:54Merci Madame la Présidente.
00:57:56Madame la Présidente de Sanofi,
00:57:58je vous remercie pour votre présentation.
00:58:00J'étais en hémicycle pour défendre des amendements,
00:58:02mais j'ai pu le suivre quand même à distance.
00:58:04J'aimerais introduire mon propos, déjà en saluant
00:58:06la contribution de votre entreprise
00:58:08à notre pays. Alors qu'en France,
00:58:10il est de bonne guerre de taper sur nos
00:58:12grandes entreprises, voire mieux de les taxer
00:58:14à tout prix. Moi, j'aimerais quand même,
00:58:16en propos introductif, vous dire à quel point je suis fier
00:58:18de ce que vous représentez. Vous êtes
00:58:20une vitrine du savoir-faire français,
00:58:22un grand pourvoyeur d'emplois
00:58:24pour notre pays, avec 20 000
00:58:26salariés qui oeuvrent chaque jour au dépassement
00:58:28de nos frontières technologiques.
00:58:30C'est une fierté pour nous.
00:58:32Et j'estime que c'est parce que vous jouez ce rôle
00:58:34particulier de référentiel pour notre
00:58:36pays, que la mission qui
00:58:38vous incombe, vous en serez d'accord, n'est pas seulement
00:58:40celle d'un simple acteur économique.
00:58:42Vous portez, en quelque sorte, une exigence supplémentaire.
00:58:44Et c'est pour cette raison que,
00:58:46concernant la vente de Doliprane, je serai
00:58:48au titre du groupe UDR, beaucoup plus
00:58:50nuancé. D'une part, je m'interroge
00:58:52sur ce qui a pu déterminer
00:58:54votre choix de préférer un fonds américain
00:58:56à un acheteur français, même si,
00:58:58évidemment, la presse se faisait
00:59:00écho que ce dernier avait
00:59:02surenchéri. À prix similaire,
00:59:04toutes choses égales par ailleurs,
00:59:06le patriotisme économique
00:59:08n'est-il pas, selon vous, une donnée économique
00:59:10majeure à prendre en compte ?
00:59:12D'autre part, je comprends qu'il y a des
00:59:14garanties pour l'emploi.
00:59:16J'espère sincèrement que ces garanties
00:59:18seront plus solides que celles
00:59:20promises par General Electric au
00:59:22moment du rachat d'Alstom. C'est le sens de
00:59:24la question de mon collègue
00:59:26Alexandre Loubet.
00:59:28S'il était besoin de nous rafraîchir collectivement
00:59:30la mémoire, je rappelle que General
00:59:32Electric s'était engagé à créer
00:59:341000 emplois nets en 2014,
00:59:36et il n'en a créé que 25
00:59:38à fin 2018,
00:59:40et ce ne sont pas les 50 millions d'euros d'amende
00:59:42qui l'ont dissuadé.
00:59:44Pour autant, Madame la Présidente,
00:59:46ma question est plus large que celle de
00:59:48la seule session de l'IPRAN.
00:59:50J'ai bien compris que cette opération
00:59:52s'inscrivait dans un plan global de rationalisation
00:59:54autour des biotechnologies,
00:59:56qui est impliqué de vendre certains actifs
00:59:58en faible croissance.
01:00:00Alors, très simplement,
01:00:02est-ce que vous estimez qu'aujourd'hui,
01:00:04au regard de votre plan stratégique,
01:00:06votre pays est suffisamment attractif
01:00:08pour accueillir l'ensemble de votre
01:00:10chaîne de valeur ? Et sinon,
01:00:12quels seraient vos conseils pour y remédier ?
01:00:14Je vous remercie.
01:00:16Merci Madame la Présidente.
01:00:18Un vaste sujet de l'attractivité
01:00:20de la France en général. Peut-être revenir
01:00:22très rapidement sur le processus
01:00:24qui a permis
01:00:26finalement d'arriver à cette entrée
01:00:28en négociation
01:00:30exclusive avec ce partenaire
01:00:32CDR. C'est un processus
01:00:34qui a commencé il y a un an.
01:00:36Il y a un an, on a annoncé
01:00:38publiquement qu'on allait aller vers
01:00:40l'autonomie d'Opéla.
01:00:42Mais il a été
01:00:44présenté en interne aux salariés
01:00:46depuis plus de quatre ans. Donc en fait,
01:00:48on s'inscrit dans quelque chose qui est programmé
01:00:50pour le développement de cette entreprise.
01:00:52Donc il y a eu ce processus
01:00:54qui a été long, rigoureux
01:00:56et à l'issue de ce processus, un conseil d'administration
01:00:58avec les informations
01:01:00dont il disposait, a pris
01:01:02la meilleure décision autour
01:01:04d'un projet.
01:01:06Pas uniquement une offre, un projet
01:01:08de développement de la société Opéla.
01:01:10CDR est un partenaire
01:01:12qui va accompagner
01:01:14Opéla dans son projet de croissance.
01:01:16Je le redis et on en est convaincus.
01:01:18Sur l'attractivité de la France,
01:01:20c'est important de le redire parce que le secteur
01:01:22de la santé aujourd'hui, sur l'industrie pharmaceutique,
01:01:24je vous le disais, déclin.
01:01:26Déclin de la France sur les essais cliniques.
01:01:28On passe de la position numéro 1 à la position numéro 3.
01:01:30Déclin de la France sur
01:01:32l'industriel. On passe de la position
01:01:34numéro 1 à la position numéro 6.
01:01:36Donc, le projet de
01:01:38Sanofi aujourd'hui, on l'a illustré
01:01:40à travers différents exemples,
01:01:42à travers les différentes régions de nos
01:01:44sites, sur nos implantations,
01:01:46on investit très massivement,
01:01:483,5 milliards
01:01:50à horizon 2030 pour monter
01:01:52en capacité technologique
01:01:54à l'échelle, c'est la puissance du groupe Sanofi,
01:01:56à l'échelle sur la production
01:01:58pour gagner en souveraineté
01:02:00sanitaire. Donc oui, il faut continuer
01:02:02d'accompagner les grandes entreprises
01:02:04françaises, il faut continuer.
01:02:06Ce crédit impôt recherche, on peut dire
01:02:08que c'est rien,
01:02:101 million, 100 millions, 50 millions,
01:02:12c'est pas rien. Quand je
01:02:14vous le disais, une étude clinique,
01:02:16un patient en moyenne, 250.000 euros.
01:02:18Si on veut faire aujourd'hui un essai clinique
01:02:20en France, pour 1.000 patients,
01:02:22c'est 250.000 euros.
01:02:24Le granulateur dont on parle
01:02:26pour monter la capacité de production
01:02:28de 40%,
01:02:30c'est 20 millions.
01:02:32C'est pas rien, ce n'est pas rien.
01:02:34Après ces longues
01:02:36salves de questions des orateurs des groupes
01:02:38et de la Présidente de la Commission,
01:02:40d'autres députés vont aussi
01:02:42intervenir. Madame la Présidente,
01:02:44merci. Madame la Présidente Duval,
01:02:46parlons de confiance.
01:02:48Le jour d'après, quand nous aurons gagné,
01:02:50ce ne sera pas un retour
01:02:52au jour d'avant. Le 16 mars
01:02:542020, Emmanuel Macron, après avoir
01:02:56proclamé que nous étions en guerre,
01:02:58s'alarmait ainsi de notre plus total
01:03:00dénuement en matière d'industrie pharmaceutique.
01:03:02Un dénuement dû à notre politique
01:03:04de délocalisation tout azimut
01:03:06et à la vente en gros comme à la découpe
01:03:08de nos plus beaux fleurons français.
01:03:10En 2014,
01:03:12au jour d'avant, le ministre Macron
01:03:14soustraya à la France les activités énergie
01:03:16d'Alstom pour les remettre à l'américain
01:03:18général électrique.
01:03:20En 2024, le jour d'après,
01:03:22le joyau pharmaceutique français Sanofi,
01:03:24dont vous avez la charge,
01:03:26cède sa filiale Opéra,
01:03:28fabriquant le Doliprane, au fonds d'investissement
01:03:30américain CDR.
01:03:32In fine, plus encore
01:03:34que le jour d'avant, ne pensez-vous pas
01:03:36incarner, Madame Duval,
01:03:38ce jour sans fin du désarmement
01:03:40industriel français et de nos forces vitales ?
01:03:42Je vous remercie. Je vous remercie.
01:03:44Ce sera la fin. Il y a au moins
01:03:46une dizaine d'interventions.
01:03:48Jean-Luc Fugit.
01:03:50Merci, Madame la Présidente.
01:03:52Alors, moi, je voulais juste commencer ma question
01:03:54par dire que j'ai été choqué
01:03:56tout à l'heure et j'ai été choqué par les propos d'un collègue
01:03:58qui avait des propos très durs sur la recherche
01:04:00et qui se moquait même des soi-disant
01:04:02chercheurs qui ne trouvent pas des choses comme ça.
01:04:04Je le dis publiquement. Je suis un
01:04:06modeste ancien chercheur. Je trouve, Madame
01:04:08la Présidente de la Commission est aussi un ancien chercheur.
01:04:10C'est assez scandaleux
01:04:12et je suis un peu fatigué d'avoir
01:04:14ces propos de la part de gens qui ne connaissent strictement
01:04:16rien à la recherche. Rapide question.
01:04:18Rapide question sur
01:04:20la recherche, justement.
01:04:22Est-ce que vous pouvez nous préciser combien de milliards d'euros
01:04:24représente la recherche chez Sanofi
01:04:26en matière aussi de développement ?
01:04:28Quel est l'impact du crédit
01:04:30impôt recherche pour avoir un petit peu
01:04:32des chiffres très précis et objectivés
01:04:34sur votre groupe ? Et quels sont aussi
01:04:36les liens avec la recherche académique ?
01:04:38Je pense évidemment à nos organismes de recherche
01:04:40ainsi que les universités.
01:04:42Combien de doctorants ? Combien vous financez
01:04:44aussi de doctorants ? C'est-à-dire de jeunes
01:04:46à qui on aide à faire
01:04:48de la recherche et à faire par la suite
01:04:50leur métier. Donc voilà, ce sont des questions
01:04:52extrêmement simples, simplement pour
01:04:54rappeler que la recherche
01:04:56c'est quelque chose d'assez important et que ce serait
01:04:58bien dans cette Commission qu'on ne passe pas son temps
01:05:00à taper sur les modestes chercheurs français.
01:05:02Merci. Monsieur René Pilateau.
01:05:04Merci,
01:05:06Madame la Présidente, Madame la Présidente
01:05:08Duval, Messieurs les Directeurs.
01:05:10Votre entreprise a perçu
01:05:121,5 milliard de crédit impôt recherche
01:05:14en 10 ans. Cet argent public
01:05:16accompagne l'effort de recherche et développement
01:05:18des entreprises françaises.
01:05:20En 2014, 6500
01:05:22personnes travaillaient dans la recherche
01:05:24chez Sanofi en France.
01:05:26Aujourd'hui, il n'en reste que
01:05:283000. Je cite l'économiste
01:05:30Frédéric Bizarre.
01:05:32Covid-19, l'échec de
01:05:34Sanofi pour trouver un vaccin,
01:05:36est lié à son désinvestissement
01:05:38en matière de recherche et développement.
01:05:404,4 milliards
01:05:42de dividendes versés en 2023.
01:05:44Madame, en avril
01:05:462024, vous avez supprimé
01:05:48330 emplois dans le département consacré
01:05:50à la recherche contre le cancer.
01:05:52A priori,
01:05:54l'argent du crédit impôt recherche,
01:05:56vous n'en avez pas besoin.
01:05:58Deux questions. Pensez-vous rendre l'argent ?
01:06:00Que pensez-vous de l'amendement
01:06:02visant à recentrer ce crédit impôt recherche
01:06:04sur les petites et moyennes entreprises,
01:06:06ainsi que les établissements
01:06:08de taille intermédiaire ? Je vous remercie.
01:06:10Merci.
01:06:12Ensuite, monsieur
01:06:14Arthur Delaporte.
01:06:16Oui, merci, Madame
01:06:18la Présidente, Madame
01:06:20l'autre Présidente.
01:06:22On a eu l'occasion déjà d'échanger,
01:06:24en effet, sur le site
01:06:26de l'ISIEU lors de la présence des ministres.
01:06:28J'ai même accompagné
01:06:30Madame Trouvé lundi dernier.
01:06:32C'est vrai que
01:06:34j'aurais pu visiter le site, mais comme il n'y avait
01:06:36que deux places, la troisième personne n'a pas pu
01:06:38être admise, c'est-à-dire moi-même.
01:06:40J'ai essayé de revenir mercredi. J'avais prévenu
01:06:4248 heures avant le directeur des affaires publiques
01:06:44de Sanofi qui m'a expliqué que ma présence
01:06:46désorganiserait la production.
01:06:48Je crois qu'aujourd'hui,
01:06:50la production n'est pas désorganisée par la présence d'un parlementaire
01:06:52qui vient essayer de voir comment
01:06:54on fonctionne à Sanofi dans
01:06:56une partie que je n'avais pas eu l'occasion de visiter, mais
01:06:58plutôt par le mouvement social
01:07:00qui est en cours, qui
01:07:02pénalise aujourd'hui, finalement,
01:07:04votre stratégie et aussi
01:07:06un impact sur votre image. Voilà. Voyez-le,
01:07:08je le regrette. Je sais que vous organisez une visite
01:07:10Potomkin lundi prochain, mais je ne pourrai pas être
01:07:12présent étant retenu sur le budget de la sécurité sociale
01:07:14qui est aussi quelque chose qui
01:07:16intéresse notre Assemblée.
01:07:18Je me permettrai donc, juste
01:07:20pour finir, de vous poser trois questions.
01:07:22Première question,
01:07:24quel est le montant consacré à la rémunération
01:07:26des actionnaires dans les 15 milliards d'euros ?
01:07:28Et le deuxième,
01:07:30quelle est la politique de rachat d'action de Sanofi depuis
01:07:3210 ans ?
01:07:34Alors, ensuite, François Ruffin.
01:07:36Oui, Madame la Présidente, j'écoute
01:07:38votre discours, et en vérité, je le trouve
01:07:40obscène et indécent.
01:07:42D'abord, je salue quand même
01:07:44l'exploit littéraire que vous réussissez, puisque
01:07:46vous n'avez pas prononcé une seule fois le mot actionnaire,
01:07:48pas une seule fois le mot dividende,
01:07:50alors qu'évidemment, bien plus
01:07:52que la santé des patients, c'est ce qu'ils vous disent,
01:07:54c'est une stratégie financière.
01:07:56Plus de 4 milliards de dividendes
01:07:58reversés cette année, et c'est au nom de cette stratégie
01:08:00financière que, sur les 10 dernières années,
01:08:02on a eu 13 usines vendues ou fermées,
01:08:048 laboratoires de recherche fermés,
01:08:065 000 emplois supprimés,
01:08:08et que c'est au nom de cette stratégie
01:08:10financière qu'aujourd'hui, on a la vente du
01:08:12Doliprane et compagnie. Et là où
01:08:14ça me paraît obscène et indécent, c'est que
01:08:16vous cachez cette stratégie financière, vous la
01:08:18justifiez au nom des malades, au nom
01:08:20des nourrissons qui souffrent de bronchiolite,
01:08:22au nom des jeunes en handicap qui souffrent de sclérose.
01:08:24Si jamais vous avez la moindre attention
01:08:26pour les jeunes qui souffrent de handicap,
01:08:28la première chose que vous devriez faire, Madame,
01:08:30c'est de payer pour les 35 000
01:08:32personnes qui ont eu
01:08:34prix de la décapacité malgré eux, et qui
01:08:36se retrouvent aujourd'hui
01:08:38souffrant de polyhandicap. Et pour l'instant,
01:08:40ce n'est pas vous qui payez, c'est
01:08:42l'État, ce sont les Français qui payent,
01:08:44parce que vous échappez à vos responsabilités.
01:08:46Merci.
01:08:48Monsieur André Chassaigne.
01:08:52D'abord, je prends acte des propos tenus
01:08:54par M. Chareau, là, sur l'investissement
01:08:56de 200 millions d'euros de
01:08:58Sanofi au sein
01:09:00d'Euroapi. Je précise que c'est sur
01:09:02un plan d'investissement total de
01:09:04350 à 400 millions d'euros.
01:09:06Mais concernant
01:09:08Euroapi, si je lis
01:09:10votre feuille de route
01:09:12opérationnelle Focus 27,
01:09:14eh bien le portefeuille de principes
01:09:16actifs, je lis, c'est un
01:09:18communiqué de presse qu'a fait Euroapi,
01:09:20serait rationalisé,
01:09:22à forte valeur ajoutée, avec
01:09:2413 principes actifs qui
01:09:26seraient supprimés parce que les marches
01:09:28sont faibles ou négatives,
01:09:30parce que les produits ne sont pas
01:09:32rentables, et vous parlez même d'une empreinte
01:09:34industrielle rationalisée
01:09:36avec une priorité mise sur
01:09:38les investissements au rendement. Je ne suis
01:09:40pas sûr que ça corresponde forcément
01:09:42aux nécessités
01:09:44de la santé dans notre pays. Ensuite, j'ai une
01:09:46question. Sanofi, EPIC,
01:09:48BPI France ont prolongé
01:09:50la durée de leur période de conservation,
01:09:52de leur participation, jusqu'en
01:09:54décembre 2025, au sein
01:09:56d'Euroapi. Quels sont les
01:09:58pourcentages de capital détenus
01:10:00par Sanofi et BPI
01:10:02France, d'ailleurs, depuis
01:10:04l'entrée en bourse du groupe Euroapi ?
01:10:06Merci.
01:10:08Si ça vous va, Madame la Présidente, je vous propose
01:10:10déjà qu'on prenne cette salve de questions.
01:10:12Je me permets juste de réagir
01:10:14au propos à la fois de M. Fugit et de M.
01:10:16Pilateau pour dire que, bien entendu, dans notre commission,
01:10:18et là, je réagis aussi en tant que
01:10:20chercheuse de métier, bien entendu,
01:10:22il est hors de question pour nous de remettre
01:10:24en cause les compétences
01:10:26et le savoir-faire de nos
01:10:28chercheurs, des scientifiques, mais aussi des
01:10:30techniciens, des ingénieurs, etc., qui travaillent
01:10:34à la fois
01:10:36dans le public et dans le privé.
01:10:38Simplement, la question qui est posée ici, vous l'aurez
01:10:40bien compris, c'est la question des moyens
01:10:42et notamment des moyens humains,
01:10:44puisqu'il a bien été relevé, la baisse
01:10:46très forte, quasiment la division par
01:10:48deux, du nombre de personnes et
01:10:50de salariés qui bossent dans la recherche et développement
01:10:52dans Sanofi,
01:10:54et je crois que c'est là-dessus que vous êtes interpellés,
01:10:56en particulier parmi
01:10:58d'autres interpellations. Je vous remercie.
01:11:00Merci.
01:11:02Je vais essayer de retenir un certain nombre de sujets
01:11:04qui ont été abordés.
01:11:06Je commence par la dépakine, parce qu'en tant que
01:11:08maman médecin, bien évidemment,
01:11:10nous ne pouvons qu'être sensibles
01:11:12à la situation des familles
01:11:14aujourd'hui en France. J'aimerais
01:11:16aussi rappeler en tant que médecin que la dépakine
01:11:18est un médicament qui est essentiel
01:11:20pour des patients épileptiques,
01:11:22et qu'une procédure est en cours, et donc
01:11:24on se pliera bien évidemment à la décision
01:11:26légale finale.
01:11:28Sur le doliprane,
01:11:30juste rappeler, j'entends
01:11:32beaucoup la BPI.
01:11:34La BPI fait partie d'un
01:11:36des leviers de garantie.
01:11:38Ce n'est pas le seul levier, c'est un
01:11:40des leviers. On n'est pas sur une vente
01:11:42sèche. Sanofi considère
01:11:44que c'est un projet
01:11:46d'investissement, que c'est un projet de développement.
01:11:48Donc Sanofi reste extrêmement présent,
01:11:50quasiment à 50%.
01:11:52Donc on ne parle pas d'une vente sèche.
01:11:54Et je prends le point recherche
01:11:56avant de passer la parole à M.
01:11:58Vergritte et M. Chareau, notamment
01:12:00sur l'euro à pied et la relocalisation.
01:12:02La recherche, et pour avoir
01:12:04moi-même travaillé dans un laboratoire de recherche,
01:12:06je salue le travail des chercheurs
01:12:08qui est fait en France, et donc je ne peux
01:12:10que faire écho à l'excellent travail
01:12:12qui est fait par leurs chercheurs. C'est un métier qui est
01:12:14difficile, c'est un métier qui est long,
01:12:16c'est un métier qui nécessite des investissements
01:12:18et qui doit être soutenu.
01:12:20J'aimerais prendre l'exemple de notre portefeuille
01:12:22en recherche. On a 12 molécules.
01:12:24On a 12 molécules qui,
01:12:26demain, peuvent révolutionner la vie
01:12:28des patients dans différentes
01:12:30aires thérapeutiques. On ne peut pas gagner partout.
01:12:32Il faut faire des choix.
01:12:34Et ces choix, ils sont vraiment
01:12:36faits pour les patients, là où il y a des besoins.
01:12:38Et donc sur ces 12 molécules, pour vous dire
01:12:40à quel point Sanofi fait le choix de la France,
01:12:42sur ces 12 programmes, il y a systématiquement
01:12:44dans 100% des cas, des étapes
01:12:46du processus de développement
01:12:48qui seront faits sur le territoire
01:12:50par des chercheurs français.
01:12:52100%. Sur
01:12:54la partie industrielle aussi,
01:12:56de ces molécules d'avenir pour le groupe
01:12:58Sanofi, et donc pour les patients au final,
01:13:00pareil, on a doublé
01:13:02la capacité de biomédicaments
01:13:04avec cette annonce faite à Choose France
01:13:06de 1 milliard sur le site de Vitry
01:13:08en Île-de-France, parce qu'il y a
01:13:10besoin de montée en puissance
01:13:12sur les biomédicaments en France.
01:13:14C'est ça qui est
01:13:16finalement la continuité dans le plan
01:13:18de souveraineté sanitaire en France.
01:13:20Je passe la parole tout de suite à M. Chareau sur la
01:13:22partie délocalisation
01:13:24et EuroHappy. Merci.
01:13:28Oui, je m'inscris en faux sur le terme
01:13:30de délocalisation ou de désindustrialisation,
01:13:32comme on a pu l'entendre.
01:13:34Encore une fois,
01:13:36Sanofi a fait le choix de la France. Sanofi, c'est
01:13:38le premier site industriel en France.
01:13:40C'est près de 10 000 collaborateurs
01:13:42sur un total de 40 sites dans le monde.
01:13:44Vous voyez que ça représente une part très importante
01:13:46et, encore une fois,
01:13:48avec une stratégie double.
01:13:50Continuer de produire les médicaments
01:13:52matures à des coûts compétitifs
01:13:54de façon à répondre aux besoins de santé publique,
01:13:56et également préparer
01:13:58l'outil industriel aux molécules innovantes
01:14:00qu'Audrey Duval mentionnait
01:14:02et qui seront lancées dans les années à venir.
01:14:04Dans le premier cas, on peut citer par exemple
01:14:06Plavix, Aprovel, Multac,
01:14:08dont les volumes mondiaux
01:14:10sont produits en France
01:14:12sur le site de Cisteron, d'Aramon,
01:14:14d'Ambarès ou de Tours.
01:14:16Le Lovenox, qui est produit en France
01:14:18sur les sites d'Utrecht, Maison-Alfort
01:14:20et de Plohermel, ou les vaccins, bien sûr,
01:14:22avec les sites de Marcy l'Étoile et de Val d'Oreuil
01:14:24et l'investissement GRIP
01:14:26qu'Audrey citait. Mais c'est également préparer
01:14:28l'outil industriel de demain
01:14:30avec tous les investissements qui ont été faits
01:14:32dans les différentes plateformes technologiques
01:14:34nécessaires pour soutenir ce portefeuille
01:14:36de médicaments innovants. Dans la chimie
01:14:38et la pharma solide, on mentionnait
01:14:40l'investissement de 60 millions à Cisteron.
01:14:42Dans les biologiques
01:14:44injectables, on citait Vitry,
01:14:46mais également il faut citer le site d'Utrecht,
01:14:48qui devient un site majeur en France
01:14:50dans le remplissage aseptique des biologiques.
01:14:52Et puis toute la chaîne de valeur des vaccins
01:14:54mRNA avec un centre d'excellence
01:14:56à Marcy l'Étoile, mais également Modulus à Neuville
01:14:58et Val d'Oreuil. Donc vous voyez que
01:15:00non seulement on continue de produire
01:15:02les médicaments matures pour soutenir
01:15:04les besoins des patients
01:15:06et de santé publique, à des coûts
01:15:08compétitifs et en France,
01:15:10et on exporte une grande partie de ces volumes
01:15:12à l'étranger, mais on
01:15:14prépare l'outil industriel français de demain
01:15:16pour soutenir notre portefeuille
01:15:18de nouvelles molécules. Quant à la question
01:15:20d'euro API, si je peux me permettre,
01:15:22je ne peux pas commenter la décision d'euro API
01:15:24d'arrêter un certain nombre de productions
01:15:26qui n'ont rien
01:15:28lié d'ailleurs à une demande de Sanofi.
01:15:30C'est leur choix industriel
01:15:32et pour répondre à votre question sur le capital,
01:15:34Sanofi possède 30% du capital d'euro API.
01:15:42Monsieur le député,
01:15:44pour votre question
01:15:46sur la recherche
01:15:48et vous vous demandiez un petit peu quelques chiffres,
01:15:50quelques précisions, je souhaite
01:15:52rappeler que l'enveloppe
01:15:54de budget annuel de recherche et développement de Sanofi
01:15:56c'est d'un peu plus de 7,5 milliards
01:15:58dans le monde
01:16:00qu'on a décidé d'augmenter récemment
01:16:02pour soutenir les programmes
01:16:04sur nos 12 molécules clés qu'évoquait Audrey Duval.
01:16:06En France, c'est un peu plus de 2,5 milliards
01:16:08un tiers comme on l'évoquait
01:16:10et effectivement, ça passe également
01:16:12par un nombre de partenariats très important
01:16:14avec des acteurs académiques,
01:16:16publics ou privés.
01:16:18On a environ un peu plus de 100 partenariats
01:16:20en France qui sont du
01:16:22Sanofi public, Sanofi privé
01:16:24ou tripartite. On peut citer
01:16:26le Paris-Saclay Cancer Cluster
01:16:28dont on a parlé récemment
01:16:30et ces partenariats sont de nature
01:16:32différentes mais effectivement, on s'appuie
01:16:34énormément sur l'écosystème
01:16:36et vous le savez, dans la recherche
01:16:38c'est en se nourrissant mutuellement
01:16:40qu'on progresse. Donc ça, c'est sur la partie
01:16:42du budget R&D. Je voudrais quand même
01:16:44préciser sur le crédit impôt
01:16:46recherche, qui a été cité
01:16:481,5 milliards sur 10 ans. Non, c'est 1 milliard
01:16:50puisque c'est environ 100 millions par an
01:16:52à mettre en regard de
01:16:54notre investissement de 2,5 milliards annuels
01:16:56dans la recherche en France
01:16:58et c'est effectivement un
01:17:00enjeu d'attractivité
01:17:02et de compétitivité qu'on évoquait.
01:17:04Je vous remercie. Dans ce
01:17:06cas, je vous propose maintenant de passer à une
01:17:08deuxième série de questions
01:17:10de la part de
01:17:12députés qui n'ont pas encore pris la parole.
01:17:14Monsieur Alégré
01:17:16Pilot.
01:17:18Merci Madame la Présidente.
01:17:20Madame la Présidente, Monsieur le Directeur,
01:17:22petite mise en perspective, le gouvernement a autorisé
01:17:24le rachat de 135 entreprises sensibles
01:17:26par des investisseurs étrangers en 2023
01:17:28en dépit du décret relatif aux investissements
01:17:30étrangers en France et notamment
01:17:32en raison 1, de la faiblesse de nos outils
01:17:34d'investissement en capital, 2, d'une certaine
01:17:36irresponsabilité du court-termisme de
01:17:38grands donneurs d'ordre français, dont dépendent souvent
01:17:40des filières entières, et surtout 3,
01:17:42de la volonté d'éviter des dégâts médiatiques à court terme
01:17:44plutôt que de restructurer effectivement
01:17:46les entreprises concernées. Résultat,
01:17:48notre propriété intellectuelle et nos contrats commerciaux
01:17:50sont siphonnés par des entreprises prédatrices
01:17:52souvent en situation de dumping normatif,
01:17:54social, fiscal et budgétaire.
01:17:56Les fermetures s'enchaînent
01:17:58au frais du contribuable, mais à retardement.
01:18:00Le ministre ayant accepté la transaction
01:18:02n'étant alors plus en poste,
01:18:04l'honneur est donc sauf.
01:18:06Comment demander à une entreprise d'être patriote
01:18:08si l'Etat peine lui-même à l'être ?
01:18:10Ne nous tromperons pas de coupables.
01:18:12Ma question est donc la suivante. Quel regard portez-vous
01:18:14relativement à votre responsabilité
01:18:16sur la filière vis-à-vis de vos sous-traitants ?
01:18:18Je vous remercie. Ensuite, Charles Rodwell.
01:18:26Le micro, s'il vous plaît.
01:18:28Merci, Madame la Présidente Trouvée.
01:18:30Madame la Présidente Duval,
01:18:32merci d'être avec nous ce matin. Avec 70 collègues,
01:18:34nous nous sommes mobilisés il y a 10 jours
01:18:36pour interpeller le gouvernement sur le bien fondé
01:18:38au nom de cette opération.
01:18:40Nous sommes heureux que le gouvernement ait engagé
01:18:42toutes les procédures de contrôle sur les investissements
01:18:44étrangers pour cette opération et, selon nous,
01:18:46trois enjeux majeurs doivent guider
01:18:48l'issue de ce contrôle et je vous les pose.
01:18:50Le premier,
01:18:52pourquoi Sanofi s'est-elle opposée
01:18:54au départ à l'entrée
01:18:56de la banque public d'investissement
01:18:58au capital d'Opelia ?
01:19:00Deuxièmement, si la vente se poursuit,
01:19:02comment Opelia assurera-t-elle
01:19:04l'approvisionnement prioritaire du marché français ?
01:19:06Rappelons les doutes en la matière
01:19:08qui avaient été exprimés par le directeur général
01:19:10Paul Hudson et les pénuries
01:19:12sur le marché français il y a deux ans.
01:19:14Troisièmement,
01:19:16si la vente a lieu, les 15 milliards d'euros
01:19:18de recettes engendrées
01:19:20seront-ils investis dans l'industrie
01:19:22française et dans l'innovation
01:19:24en France ? Je vous remercie.
01:19:26Je vous remercie. Ensuite,
01:19:28Mathilde Ligné.
01:19:30Oui, merci Madame la Présidente,
01:19:32Madame la Présidente Duval.
01:19:34CDR a supprimé
01:19:36quelques
01:19:389 000 emplois dans la chaîne de distribution
01:19:40britannique Morrison dont il est le principal
01:19:42actionnaire. Les salariés de la branche
01:19:44Opelia, de Sanofi,
01:19:46ont donc de quoi s'inquiéter.
01:19:48Madame la Présidente Duval, vous avez
01:19:50parlé de dialogue social, mais
01:19:52un dialogue social pour dire quoi
01:19:54aux salariés ? Que vous allez trouver
01:19:56la meilleure façon de les licencier
01:19:58ou bien que vous allez leur donner des garanties
01:20:00sur le maintien de leurs emplois ?
01:20:02Je vous remercie. Merci.
01:20:04Damien Maudet.
01:20:06Merci Madame la Présidente.
01:20:08Vous avez rappelé que les Français sont attachés au Doliprane,
01:20:10médicament phare dans nos pharmacies.
01:20:12D'ailleurs, il bénéficie d'une exception à ce titre
01:20:14puisque c'est un des seuls médicaments
01:20:16si un médecin le prescrit ou la pharmacie ne peut pas prescrire
01:20:18de générique. Donc enfin, la libre concurrence,
01:20:20ça arrange les gens quand
01:20:22ils le veulent. Contre tout patriotisme,
01:20:24vous le vendez aux Américains. La priorité
01:20:26ne sera évidemment pas d'approvisionner correctement
01:20:28les Français. Vous dites qu'il n'y a aucun risque sur l'emploi, la production
01:20:30et les recherches. Vous dites qu'il est impensable
01:20:32de délocaliser Sanofi alors que
01:20:34Sanofi est le premier partenaire de
01:20:36relocalisation. Mais comment on peut vous faire confiance ?
01:20:38En dix ans, un milliard de crédits impôts recherches
01:20:40avaient supprimé la moitié des chercheurs. Pendant la crise
01:20:42Covid, contre tout patriotisme, à nouveau,
01:20:44vous alliez vendre le vaccin aux Américains.
01:20:46L'État vous donne 200 millions. Dix jours plus tard, vous annoncez
01:20:481000 suppressions de postes en France.
01:20:50Et aujourd'hui, la seule garantie que nous avons, c'est la prise
01:20:52de participation de 2% de l'État. Et les syndicats
01:20:54disent eux-mêmes que ça équivaut à s'offrir une place de
01:20:56plante verte. Et en même temps, ces 4 milliards
01:20:58de dividendes, c'est Sanofi devenu une machine
01:21:00à cash. Donc Madame la Présidente, après cet
01:21:02historique, pourquoi devrions-nous croire
01:21:04aujourd'hui vos nouvelles promesses ? J'ajoute une question.
01:21:06Séquence, sous-traitant d'Opéla,
01:21:08doit exploiter l'usine de production de parastamol
01:21:10en Isère, que Emmanuel Macron et vous présentez
01:21:12comme LE grand projet de relocalisation pharmaceutique
01:21:14en France. Or, si les Américains décident de changer
01:21:16de fournisseur, la viabilité de cette usine
01:21:18sera clairement compromise. Vous annoncez un accord
01:21:20avec eux sur le sujet. Combien de temps va durer cet accord ?
01:21:22Et enfin, sur la dépakine, vous avez été
01:21:24condamnée deux fois. Il s'agirait peut-être aujourd'hui de
01:21:26payer l'amende. Madame la Présidente de Sanofi France,
01:21:28votre entreprise est à fleurons.
01:21:30Aujourd'hui, plus que jamais,
01:21:32il faut être socialement et économiquement
01:21:34responsable et patriote.
01:21:36Vous avez été dans le top 3 en
01:21:382022-2023, des entreprises redistribuant
01:21:40le plus aux actionnaires.
01:21:42Alors, une question cuite de
01:21:44votre programme de rachat d'action pour 2024
01:21:46et vous n'êtes pas sans savoir qu'aujourd'hui
01:21:48nous allons, la représentation nationale, discuter
01:21:50justement d'une taxation du rachat
01:21:52d'action. Aujourd'hui, le gouvernement proposerait
01:21:54une taxe à 8%,
01:21:56la gauche, je pense, entre 90 et 100%,
01:21:58et le Rassemblement National
01:22:00à 33%, qui est pour nous
01:22:02un juste équilibre. Qu'en pensez-vous ?
01:22:04Merci.
01:22:06Et ensuite, Hervé Delépineau.
01:22:08Merci, Madame la Présidente. Madame la Présidente
01:22:10Duval,
01:22:12permettez-nous d'être inquiets, puisque nous
01:22:14savons que dans le dispositif
01:22:16de cession lié à M. Alexis
01:22:18Collère, véritable tour de contrôle
01:22:20éliséenne, et sachez
01:22:22que la représentation nationale a toujours des blessures
01:22:24qui ont du mal à cicatriser.
01:22:26Elle s'appelle Technip, elle s'appelle Alstom,
01:22:28et il y a également une myriade de
01:22:30pépites françaises qui sont parties à l'étranger
01:22:32sous la gouverne de ce monsieur.
01:22:34Vous avez tout à l'heure
01:22:36fait un démenti catégorique
01:22:38aux propos d'Arnaud Montebourg,
01:22:40s'agissant du
01:22:42management de package de 200 millions
01:22:44qu'il attribue
01:22:46à la dirigeante d'Opela. Ma question
01:22:48est très simple. Est-ce que vous entendez
01:22:50attaquer M. Montebourg en diffamation
01:22:52pour que les choses soient définitivement
01:22:54clarifiées ?
01:22:56Je vous remercie.
01:22:58Donc, Mme la Présidente,
01:23:00je voudrais venir peut-être
01:23:02reposer quelques questions
01:23:04pour lesquelles j'ai... Ah, il y a encore
01:23:06une demande de M. Benoy.
01:23:08Merci, Mme la Présidente. J'étais inscrit,
01:23:10mais je crois que mon tour de parole a été sauté.
01:23:12Mme Duval, je vous ai
01:23:14écouté avec attention, mais le
01:23:16discours que vous tenez, nous l'avons déjà entendu
01:23:18des dizaines et des centaines de fois.
01:23:20Stratégie d'investissement, besoin
01:23:22de financement, vente à un fonds
01:23:24étranger, garantie, apportée par
01:23:26le fonds étranger, et bien souvent,
01:23:28cela se termine par délocalisation.
01:23:30Certains de mes collègues l'ont
01:23:32déjà évoqué. Il y a dix ans, Alstom
01:23:34était vendu à General Electric.
01:23:36Aujourd'hui, dix ans après,
01:23:38dans mon département,
01:23:40nous les voyons, après avoir récupéré
01:23:42des compétences, débreuver,
01:23:44délocaliser la fabrication
01:23:46des éoliennes offshore aux Etats-Unis,
01:23:48privilégions le marché américain
01:23:50au marché européen.
01:23:52Mes questions sont donc les suivantes.
01:23:54Pensez-vous vraiment qu'un engagement
01:23:56sur cinq ans soit suffisant ?
01:23:58Deuxième question,
01:24:00nous observons déjà
01:24:02des tensions sur le marché du médicament,
01:24:04avec parfois des pénuries
01:24:06dans nos officines.
01:24:08Ne pensez-vous pas que le secteur
01:24:10du médicament devrait être davantage
01:24:12protégé ? Qui imaginerait
01:24:14par exemple l'industrie de la défense
01:24:16passer sous tutelle étrangère ?
01:24:18Ma troisième question, je peux
01:24:20comprendre votre besoin en investissement.
01:24:22Cependant, quelles sont vos garanties
01:24:24sur le réinvestissement
01:24:26dans l'innovation ? Pourquoi n'avez-vous
01:24:28pas trouvé un investisseur public
01:24:30ou privé français ? Etait-ce
01:24:32pour vous un sujet de préoccupation ? Merci.
01:24:34Merci pour les questions et merci
01:24:36de nous donner l'opportunité d'y répondre.
01:24:38Je vais passer dans une seconde la parole
01:24:40à M.Vergreet sur notamment la politique
01:24:42des dividendes et
01:24:44finalement ce qui sera fait
01:24:46de cette opération.
01:24:48Peut-être pour revenir de façon
01:24:50extrêmement claire, et je pense qu'on le redira
01:24:52jamais assez, il n'y a pas
01:24:54de problème d'emploi, il n'y a
01:24:56pas de problème de production. Donc je
01:24:58garantis l'emploi sur les sites de
01:25:00Lisieux, sur les sites de Compiègne.
01:25:02Nous garantissons au travers de cette opération
01:25:04la production
01:25:06de ces médicaments sur ces sites.
01:25:08Ça a été dit, mais je pense que c'est important de le répéter,
01:25:10ces sites français
01:25:12sont stratégiques
01:25:14pour le groupe Opéla.
01:25:16Donc les sites et les salariés
01:25:18sont stratégiques et ça fait pleinement
01:25:20partie de cette feuille de route
01:25:22stratégique de développement d'Opéla.
01:25:24Donc on est vraiment sur un maintien
01:25:26des sites, un maintien
01:25:28de l'emploi, un maintien de l'outil
01:25:30de production. Sur la durée
01:25:32des cinq ans, moi je
01:25:34ne commente pas sur finalement ce
01:25:36qu'il y a dans ce communiqué de presse qui a été fait
01:25:38par le gouvernement. Oui, on est
01:25:40de façon tripartite,
01:25:42tous ensemble mobilisés
01:25:44pour l'exécution de
01:25:46ces garanties. Encore une fois, il y a un processus
01:25:48qui va se mettre en place. Ce qui est important,
01:25:50n'oubliez pas, c'est ce que j'ai dit
01:25:52avant, c'est-à-dire que
01:25:54quand on investit sur un site,
01:25:56c'est pour un temps long, donc tous les
01:25:58investissements qui seront faits dans les cinq années
01:26:00qui viennent vont avoir un impact
01:26:02bien au-delà de ces cinq années.
01:26:04Donc tous les investissements industriels
01:26:06sont pour du long terme,
01:26:08du 15 ans, du 20 ans.
01:26:10Voilà pour cette audition de la présidente
01:26:12de Sanofi France, Audrey Duval,
01:26:14devant la commission des affaires économiques.
01:26:16Les députés vont continuer de suivre
01:26:18de près ce dossier dans les prochains
01:26:20mois, et notamment le rôle que l'État
01:26:22compte y jouer. C'est la fin de cette séance.
01:26:24Bonne suite de programmes sur LCP.