• l’année dernière
Le taux de chômage au Maroc atteint un niveau préoccupant de 13,6% au troisième trimestre 2024, selon la récente note du Haut-Commissariat au Plan. Alors que le gouvernement Akhannouch place l’emploi en priorité pour la deuxième partie de son mandat, le marché du travail continue de subir les effets des faiblesses structurelles de l’économie marocaine, incapables de générer des opportunités d’emploi suffisantes.
La récente déclaration du chef du gouvernement, espérant des "pluies salvatrices" pour stabiliser l’emploi, a suscité des réactions vives dans l’opinion publique, rappelant que le défi est plus vaste et complexe qu’une simple attente climatique.
Alors, quelles mesures peuvent concrètement redynamiser l’emploi au Maroc ? Quels secteurs pourraient jouer un rôle pivot dans cette transformation ?

Taib Aisse, analyste économique
Said youssef, professeur d'économie à l'université Hassan 2 de Casablanca

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00:00Les Décodeurs d'Atlantique Matin. Débat, analyse, opinion. Le réveil de l'info, c'est Atlantique Radio.
00:08S'il y a un domaine dans lequel, et de l'avis de tous, le gouvernement Akhenoche a failli,
00:13c'est bel et bien celui de l'emploi. Avec un taux de chômage qui se maintient au-dessus de la barre des 13%,
00:19des hausses marquées parmi les jeunes et les femmes et un sous-emploi en continuelle progression,
00:25la situation du marché du travail au Maroc reste toujours très préoccupante.
00:29Et la récente déclaration du chef du gouvernement, qui espère des pluies salvatrices,
00:34est apparue pour beaucoup comme un aveu d'impuissance face à des facteurs économiques
00:38qu'il faudrait aborder sans doute par des mesures concrètes et immédiates.
00:42Car si le Maroc ne peut ignorer le rôle de l'agriculture dans son économie,
00:47miser sur la seule clémence du ciel semble une réponse inadaptée à une crise de l'emploi
00:54bien plus vaste qui touche tous les secteurs.
00:57Le Maroc doit donc impérativement repenser son modèle de développement
01:01pour le rendre moins vulnérable aux fluctuations climatiques
01:04et plus apte à intégrer sa jeunesse particulièrement diplômée mais souvent sans emploi.
01:09Les secteurs en difficulté, l'agriculture, le BTP entre autres, nécessitent donc un soutien renforcé.
01:14Alors que des stratégies plus diversifiées pourraient peut-être réduire le taux de sous-emploi
01:19et créer des débouchés pour les 39,5% de nos jeunes qui cherchent toujours activement un emploi.
01:26Alors le gouvernement d'ici 2026 peut-il vraiment inverser cette tendance ?
01:33C'est ce que nous allons tenter de comprendre ce matin avec vos deux décodeurs du jour
01:37Tahir Behis et Saïd Youssef juste après l'essentiel de l'info présenté par Mourad Baba.
01:43Les décodeurs d'Atlantique matin en ce mardi 5 novembre 2024, nous sommes ensemble jusqu'à 9h30
01:51avec mes deux décodeurs du jour Tahir Behis à ma gauche, expert comptable, analyste économique.
01:58Bonjour Tahir. Bonjour Saïd. Bonjour tout le monde.
02:02Et Saïd Youssef à ma droite, professeur d'économie à l'université Hassane II de Casablanca.
02:06Bonjour Saïd. Bonjour, merci pour l'invitation.
02:09Nous allons consacrer cette émission à la création de l'emploi au Mahor qui fait défaut depuis plusieurs mois maintenant, plusieurs années.
02:19Ce que je disais tout à l'heure en introduction, il y a une sorte de consensus d'avoir le constat,
02:25à savoir que depuis l'installation du gouvernement Arnouche I et maintenant Arnouche II,
02:32c'est sans aucun doute là où le bas blesse ou le dossier que les responsables gouvernementaux ont du mal à gérer efficacement.
02:42Et les derniers chiffres du HCP confirment encore une fois ce constat avec un taux de chômage toujours à plus de 13%.
02:49On est à 13,6% plus précisément. Et ce qui attire l'attention, c'est surtout le taux de chômage dans le milieu rural qui atteint un niveau record.
03:00On n'a jamais, au cours des dernières années, atteint un taux de chômage à plus de 7%.
03:06Je crois qu'on est à 7,4 ou 7,7% aujourd'hui et ça rejoint.
03:11On va écouter ce qu'a dit le chef du gouvernement dernièrement sur cette question de la pluie.
03:15Pas tout de suite parce que je voulais en parler la semaine dernière, mais on a eu une actualité assez riche avec cette visite d'État du président Emmanuel Macron.
03:22Donc, on n'a pas eu le temps vraiment de revenir sur ce qu'a dit ou ce qu'a voulu dire le chef du gouvernement.
03:28Mais si je veux me faire l'avocat du diable en quelque sorte, je crois savoir déceler ce qu'il a essayé de dire.
03:34Maintenant, il y a une différence entre expliquer les choses calmement avec une certaine forme de pédagogie et balancer comme ça, parfois, des phrases qui peuvent se retourner contre celui qui les a prononcées.
03:49On va y revenir dans un instant, mais d'abord sur les derniers chiffres fournis par le HCP.
03:53Quelle lecture en faites-vous ? Je commence par Thaïbaïs, donc un taux de chômage à 13,6%, un taux de chômage qui progresse toujours parmi les jeunes diplômés.
04:02Dans le milieu urbain et un niveau record du chômage dans le monde rural.
04:07Oui, effectivement, la problématique, effectivement, c'est que ce gouvernement a perdu beaucoup au niveau de l'emploi.
04:15On n'a pas créé. Il y a beaucoup de destruction d'emploi. Et en fait, le contraste, c'est avec les promesses du début de ce mandat avec la réalité.
04:26Il y avait beaucoup de promesses, notamment de créer un million d'emplois, etc.
04:31Et finalement, on en a détruit. Chaque année, on détruit de l'emploi et on est arrivé à des sommets records de chômage qui a atteint un certain moment de 13,9%.
04:43Actuellement, il est au niveau de 13,6%, ce qui est très, très important et ce qui est un taux de chômage historique.
04:51Au niveau des jeunes également, il y a une situation catastrophique et nous avons surtout les jeunes qui les net comme on les appelle.
05:01Donc, ni emploi, ni formation, ni études. Avec cela, on arrive à 26,6% de chômage, ce qui est quand même énorme.
05:16Et nous avons aussi des élèves sans qualification qui sont évalués à 12% du secondaire qui quittent l'école sans aucune qualification.
05:26Donc, en fait, nous avons une bombe à retardement qui s'accumule d'année en année. Et non seulement on ne régule pas le problème, mais le problème est accentué au fil des années.
05:38Et donc, le gouvernement est appelé, surtout ce qui reste. Je pense qu'il reste une année et demie avant les prochaines élections.
05:46Je ne sais pas ce que le nouveau gouvernement, ce qu'il aura le temps et ce qu'il aura suffisamment le temps justement pour redresser la situation.
05:57C'est très, très compliqué à dire. Surtout donc, on a vu au niveau rural, la situation est dramatique et également au niveau des jeunes.
06:05La situation s'est aggravée. On va revenir à ce que vous avez dit, qu'il reste effectivement un peu plus d'un an et demi avant les prochaines élections.
06:12Qu'est ce que ce gouvernement peut encore faire? On va revenir sur la nomination de nouveau chargé de l'emploi. Il s'appelle Hicham Saberi.
06:20Qu'est ce qu'il pourra faire que son ministre de tutelle n'a pas pu faire? On va se poser la question de la pertinence de ce choix.
06:28Et puis, on va parler aussi des 14 milliards de dirhams, parce que c'est le chiffre qui a été avancé et par Aziz Arhanouche et par son ministre de l'Emploi,
06:3714 milliards de dirhams qui seront investis dans le cadre d'une feuille de route visant à stimuler le marché de l'emploi.
06:44Je reviens juste sur les chiffres du HCP, ce qu'il faut être précis quand on parle des chiffres.
06:49C'est vrai que la situation est catastrophique depuis le début de ce mandat gouvernemental, mais depuis le début de l'année.
06:55Si on prend la dernière note du HCP au troisième trimestre 2024, il y a un léger redressement depuis le début de l'année.
07:01On a une, pour une fois, contrairement aux années précédentes, une création net positive avec 75 000 emplois nets créés depuis le début de l'année.
07:10Mais bien évidemment, ça ne pourra en aucun cas compenser les pertes accumulées au cours des dernières années.
07:17Saïd Youssef, même question. Quel constat faites vous? Quelle lecture faites vous? Surtout des chiffres publiés par le HCP?
07:23Déjà une première lecture. C'est ce lien étroit entre le chômage et le taux de croissance.
07:31Déjà, il est dégagé à travers la lecture qu'on est à un taux alarmant de chômage 13,6%.
07:39C'est un taux élevé qui veut dire que les politiques de redynamisation de l'économie, de diversification, les politiques sectorielles n'ont pas pu créer suffisamment d'emplois.
07:52Et donc maintenant, maintenant, il y a une panne quelque part dans les choix économiques.
07:59N'oublions pas. Nous l'avons déjà mis en clair. C'est cette situation catastrophique au niveau du monde rural, un taux de chômage de 7%.
08:07Alors que dans le monde urbain, on sait bien qu'il y a des filets de sécurité qui permettent aux gens de retrouver du travail précaire dans le secteur informel.
08:17Juste sur ce point, si je peux me permettre, il y a ça. C'est l'argumentaire, d'ailleurs, qui est utilisé par le gouvernement pour expliquer ces derniers chiffres.
08:26Il y a même aussi une analyse un peu plus poussée pour expliquer d'abord les destructions d'emplois dans le milieu rural et l'impact de cela sur le taux de chômage très élevé dans le milieu urbain.
08:40Je m'explique. La situation catastrophique en termes de stress hydrique dans les campagnes force les gens à quitter le monde rural pour les villes.
08:51Et ces mêmes personnes qui vont à la ville pour chercher du travail se retrouvent en situation de non-emploi et de chômage.
08:57C'est un cercle vicieux. C'est une analyse que j'ai lue d'ailleurs juste ce matin et qui fait sens.
09:02Il y a quelques mois de cela, je me rappelle très bien, parce qu'il faut être intellectuellement honnête.
09:08On avait du mal à comprendre l'argumentaire du gouvernement qui, pour dénoncer les chiffres du HCP, ce qu'il ne fallait pas faire d'ailleurs,
09:19nous expliquait que l'économie nationale créait de l'emploi dans le milieu urbain, mais en perdait beaucoup, beaucoup dans le milieu rural, ce qui fait un solde négatif.
09:30C'est vrai qu'à froid, quand on voit la situation climatique du pays, de ce stress hydrique qui dure depuis pas mal d'années, à force de constater que c'est le cas maintenant.
09:43Est-ce que c'est suffisant pour se dédouaner de dire on reste à la merci du ciel ? C'est ça la vraie question.
09:50Le volet agricole touche à la croissance, touche à l'emploi, mais on doit reconnaître que les mécanismes de création de richesses ne sont pas suffisants.
10:00C'est clair, si on veut aujourd'hui lutter contre le chômage, il faut renforcer la machine économique et améliorer de façon brutale la croissance économique.
10:10On sait bien qu'avec un taux de croissance de 3%, on ne pourra jamais créer beaucoup d'emplois.
10:15Surtout lorsqu'on est dans des périodes de sécheresse. Maintenant, quelles sont les solutions ? Il faut repenser le modèle.
10:25Déjà, si on prend le modèle de croissance, il est basé sur trois volets. C'est l'infrastructure, le tourisme et l'immobilier.
10:37Maintenant, il faut aller vers d'autres niches, notamment l'industrie. L'industrie est créatrice d'emplois, créatrice de richesses.
10:45On y est déjà, non ? Pas assez ? Pas assez. Malheureusement, on crée de l'emploi, mais malheureusement, c'est de l'emploi précaire.
10:53Les politiques de création de l'emploi au niveau du gouvernement ne sont pas coordonnées.
10:59On a plusieurs chantiers, plusieurs projets, mais parfois, avec manque de coordination, on est en train de créer des résultats qui ne sont pas à la hauteur des attentes.
11:11Le chômage est un symptôme de dysfonctionnement économique et de choix économiques. Il est fondamental de revoir le modèle et aussi de procéder à des benchmarks.
11:23J'ai lu le modèle du Mexique le matin. Le modèle du Mexique avait un taux de croissance qui frôle les 9 %.
11:31Avec des politiques au niveau du marché de l'emploi, avec des politiques sectorielles, ils ont pu atteindre un taux de 3 %.
11:39Donc, ça peut servir peut-être de modèle du gouvernement pour imaginer d'autres solutions créatrices de valeur.
11:49Et n'oublions pas, nous avons toujours parlé du secteur informel. L'informel crée 30 % du PIB, crée 60 % de l'emploi.
11:57Et c'est une niche de résilience, de création de l'emploi, d'innovation que le gouvernement doit explorer pour créer plus de possibilités d'emploi aux jeunes
12:07et surtout, l'énigme qu'on avait déjà débarquée, c'est une bombe à retardement qu'on doit contrôler, surveiller d'un point de vue économique, mais d'un point de vue social.
12:18Alors maintenant, ce qui serait intéressant d'aborder, c'est une fois qu'on a dit ça, qu'est-ce qui doit être fait ?
12:25Et dans ce sens, je voulais vous faire écouter l'extrait du chef du gouvernement, Alizé Arnouche. On le fera après la pause car on manque de temps.
12:35Je reviens sur cette nomination d'un secrétaire d'État chargé de l'Emploi. Qu'est-ce que ça révèle ?
12:42Qu'est-ce qu'il pourra faire que les autres n'ont pas pu faire avant lui ?
12:48Autant plus qu'à deux ans maintenant, on a d'autres élections. Dans l'extrait que nous allons diffuser, Alizé Arnouche explique et argumente ce choix.
12:59C'est un signal envoyé que l'emploi est une question centrale. Mais est-ce que la nomination d'un secrétaire d'État est suffisante ?
13:06Pas vraiment. D'ailleurs, il y a un plan de 14 milliards de dirhams. Alors, je vais vous lire ce qui a été dit par le ministre Yuskouri pour détailler ces 14 milliards de dirhams
13:16pour la feuille de route visant à promouvoir l'emploi. On a 12 milliards pour encourager les investissements à forte valeur ajoutée.
13:21Un milliard pour améliorer l'efficacité des programmes d'emploi en cours. Je crois qu'il pense au programme Aurage, Força, entre autres.
13:28Et un milliard pour préserver les opportunités d'emploi, particulièrement en milieu rural, ce qu'il a déclaré jeudi dernier lorsqu'il présentait le projet de budget sectoriel de son ministère.
13:38On se contente de ça pour l'instant. Oui, je pense pour la nomination d'un secrétaire d'État chargé de l'Emploi à un an et demi des élections.
13:50Ça n'a pas changé grand chose. En plus, on lui demande quelque chose qui dépasse les capacités de n'importe quel ministre. Voilà exactement.
14:03En fait, la problématique du chômage, ce n'est pas une problématique d'un ministre. C'est une problématique de l'ensemble des départements.
14:15En fait, c'est l'ensemble du gouvernement qui doit travailler justement. C'est la raison pour laquelle le dossier doit être porté par le chef de gouvernement.
14:23Exactement. Parce qu'en fait, elle est transversale. C'est une problématique transversale qui touche à plusieurs secteurs, à commencer par le pôle économique, en passant par les différents pôles, même l'intérieur, etc.
14:37Donc, tout le monde est concerné finalement. Donc, c'est une problématique qui concerne l'ensemble du gouvernement. Il faut redynamiser justement l'économie nationale.
14:46Il faut justement créer de la croissance. Et pour créer de la croissance, ce n'est pas le ministre de l'Emploi qui va la créer. On a parlé du chômage dans le monde rural.
14:57Ipso facto, le ministre de l'Agriculture est impliqué.
15:00Oui, mais ce qui est impliqué, surtout, c'est la clémence du ciel. Pour le coup, que ce soit pour l'emploi, pour la croissance, on reste dépendant de la pluviométrie.
15:09Justement, c'est une problématique.
15:11Après la pause, je vous relance sur cette question parce qu'elle est au cœur du sujet du jour. On marque une pause. La pub et le journal de 9 heures présenté par Morad Babaï. On se retrouve juste après pour la suite du débat.
15:23Avec Taïbé Ayiss et Saïd Youssef.
15:26Taïbé Youssef qui est très vocal.
15:28Oui, le sens de la communication. Il faut tout le temps communiquer.
15:32Oui, mais quand vous toussez, ça s'entend. Je vous l'ai dit la dernière fois.
15:35On va poursuivre le débat jusqu'à 9h30 avec vous, messieurs. Taïbé Ayiss et Saïd Youssef.
15:42On s'était arrêté sur la question de la pluviométrie et je vous disais, Taïbé Ayiss, qu'on revient à chaque fois à la même question.
15:50C'est notre dépendance, la dépendance de l'économie marocaine à cette fameuse pluviométrie.
15:56Justement, en fait, il faut se rendre à l'évidence. Le Maroc, depuis les années 80, a connu des sécheresses, des périodes de sécheresse très longues et de plus en plus accrues.
16:09Et donc, il va falloir se rendre à l'évidence. La situation est là. Donc, il faut travailler sur cette situation.
16:15Donc, la donnée de la pluviométrie est une donnée pratiquement structurelle et n'est plus conjoncturelle.
16:22Donc, quand une donnée est structurée, il va falloir changer notre stratégie.
16:27Il ne faut plus considérer que le Maroc est un pays agricole et que le monde agricole, le monde rural, travaille essentiellement sur l'agriculture.
16:37Donc, il faut changer ce paradigme. Et justement, je termine juste mon idée.
16:41Donc, si on change ce paradigme, ça veut dire quoi ?
16:43Ça veut dire qu'il va falloir mettre en place dans le monde rural, dans les différentes régions hors de l'axe Casablanca, qui est un état étranger,
16:52il va falloir mettre en place d'autres activités non agricoles et développer ces activités non agricoles.
17:00Que ce soit de l'artisanat, que ce soit du tourisme rural, que ce soit de l'industrie numérique, etc.
17:08Donc, il y a énormément de choses qu'on ne peut pas faire à ce niveau.
17:10Je ne veux pas vous interrompre juste pour vous interrompre, mais quand vous dites qu'il va falloir penser dans ce milieu rural à d'autres activités autres que l'agriculture,
17:19un pays ne peut pas se permettre de tuer son secteur agricole.
17:25Parce que si vous faites ça, vous commencez par dire que l'agriculture, au fond, ce n'est pas très important.
17:30Or, c'est un secteur névralgique.
17:32Oui, vous avez raison, mais je vais vous montrer l'inverse.
17:35Il faut savoir qu'au Maroc, il y a 40% de la population qui vit dans le monde rural.
17:40C'est un taux qui se réduit année après année.
17:43Oui, mais qui est très élevé. Ça veut dire 40%, c'est quand même beaucoup.
17:46C'est la moitié.
17:47C'est un peu moins de la moitié de la population.
17:50Maintenant, ces 40%, combien ils produisent sur le produit intérieur brut ?
17:55Ils ne contribuent qu'à autour de 14%.
17:57Ça veut dire, en fait, 40% de la population produit 14%.
18:00Déjà, vous avez un déséquilibre.
18:02Dans les pays développés du moins, l'agriculture représente 2% du PIB.
18:12Et la population qui vit, c'est moins de 10%.
18:20Donc, il va falloir changer ce paradigme pour installer d'autres activités
18:26et d'autres industries légères.
18:29L'artisanat, le tourisme rural, l'industrie numérique, etc.
18:36Pour donner l'opportunité aux jeunes de travailler dans ces zones.
18:42Hier, j'étais dans la région de Marrakech
18:46et j'ai rencontré des jeunes de Moulay Ibrahim.
18:49J'étais étonné qu'un jeune me dise qu'il travaille dans une maison de jeunes
18:56depuis neuf ans gratuitement, sans salaire, juste pour travailler.
19:01Parce qu'il n'y a rien à faire.
19:02Quand on lit les statistiques, il y a des gens qui sont recensés
19:09dans le cadre de ce qu'on appelle l'emploi non rémunéré.
19:11Il en fait partie.
19:12Justement, mais ce n'est pas normal.
19:14En plus, pour cette question du chômage, il faut savoir que
19:19quand une personne travaille une heure par semaine,
19:22elle est considérée comme ayant un emploi.
19:24Juste pour aller dans le même sens, je vais vous faire écouter cet extrait
19:27d'Aziz Arnouj qui parlait de cette question de l'emploi.
19:31Il était interrogé par notre confrère Yusb El Haïssi dans le Média Madar 21.
19:37C'était juste après la nomination des nouveaux membres du gouvernement.
19:40Il a essayé d'expliquer, de justifier les choix des uns et des autres.
19:44La question a été posée sur l'emploi.
19:47C'est là où la fameuse formule sur on attend des plus salvatrices est sortie.
19:54Je vous propose de l'écouter et on revient pour la suite du débat.
20:10On a présenté un programme de 14 milliards d'euros pour l'emploi.
20:17C'est un programme spécial pour aider nos jeunes,
20:21pour qu'ils puissent avoir un emploi.
20:27L'emploi permettra d'approcher la situation normale
20:32jusqu'à ce que l'on puisse travailler.
20:43Donc voilà, c'est vrai que dit comme ça, c'est ce qui a suscité d'ailleurs des réactions très, très vives.
20:52Si la stratégie se résume à attendre des plus salvatrices,
20:56on peut se demander à quoi sert le travail gouvernemental pour stimuler le marché de l'emploi.
21:02Mais si on essaie d'aller au-delà de la phrase prononcée, de comprendre ce qu'il dit,
21:06c'est ce qu'on disait depuis tout à l'heure, à savoir que notre économie reste dépendante de la pluie.
21:11Quand vous avez une bonne année agricole et une bonne pluviométrie,
21:15vous avez un taux de croissance qui est élevé et des emplois qui sont créés.
21:21Justement, il va falloir travailler sur des politiques publiques
21:25qui créent de la croissance, créent de l'emploi,
21:30et non pas attendre quelque chose qui ne dépend pas d'un gouvernement
21:35et qui est au-delà de la planification humaine.
21:40C'est pour ça qu'il va falloir changer de paradigme et changer d'action
21:50pour travailler sur des politiques publiques qui doivent créer de l'emploi.
21:55Séride Youssef, j'aimerais avoir votre réaction par rapport à ce qu'on vient d'entendre.
21:59Mais pas tout de suite, parce que Karim Drôné est parmi nous.
22:01On va marquer la pause info, pas une pause info, mais l'essentiel de l'info avec Karim Drôné.
22:05Et je vous donne la parole juste après, tout de suite.
22:07La suite du débat avec Tahir Beris et Séride Youssef.
22:11Nous sommes ensemble jusqu'à 9h30 et on parle du marché de l'emploi,
22:15de la situation du marché de l'emploi au Maroc.
22:18Et je voulais avoir votre réaction, professeur Séride Youssef,
22:22par rapport à ce qu'on a entendu il y a quelques instants,
22:25cette prise de parole d'Aziz Ahnouch.
22:28Il dit plusieurs choses.
22:29Il dit d'abord que le choix de Hicham Saberi
22:32en tant que nouveau secrétaire d'État chargé de l'Emploi,
22:34c'est un signal positif envoyé.
22:36Je ne sais pas à qui d'ailleurs, mais on comprend que c'est à l'opinion publique,
22:40comme quoi la question de l'emploi est primordiale.
22:44Il confirme effectivement que les 14 milliards de dirhams
22:48seront débloqués et mobilisés pour stimuler ce marché de l'emploi.
22:52Il parle aussi des études qui sont en cours.
22:55Peut-être que ça confirme ce que j'ai pu lire il y a quelques semaines de cela
23:00dans la presse, que nous allons confier encore une fois
23:03à un cabinet de conseil international
23:07la charge et la responsabilité de trouver une feuille de route à suivre.
23:11Et il conclut par dire que le marché de l'emploi,
23:15la situation du marché de l'emploi devrait se stabiliser
23:18si et uniquement s'il y a des pluies.
23:21Je vous laisse réagir par rapport à tout ça.
23:23Il est clair que le PIB dépend énormément du volet agricole.
23:28Il y a ce lien étroit entre le secteur agricole et le PIB.
23:34D'un point de vue purement agricole,
23:38on parle de plus en plus de l'agriculture climato-intelligente.
23:43Une agriculture qui est de moins en moins dépendante de la plébiométrie,
23:49utilisant les nouvelles technologies,
23:52et qui est capable de créer un détour de croissance intéressant.
23:56Donc la nouvelle stratégie agricole doit être orientée dans ce sens.
24:01C'est la seule voie qui nous permettra d'être vraiment autonome
24:06vis-à-vis de la plébiométrie.
24:07Ça c'est un volet.
24:09Quand il dit ça, parce que c'est ça qui m'intéresse,
24:12comment vous avez interprété cette phrase ?
24:14Quand il dit ça, est-ce qu'il a raison de le dire ?
24:16Ou est-ce que c'est une maladresse ?
24:18C'est un constat, c'est un constat.
24:20On sait bien, tous les citoyens, qu'il y a un lien étroit
24:23entre l'agriculture et le taux de croissance.
24:25Mais le constat est là, il faut aller à l'action.
24:28Lorsqu'on sait que depuis 5 ans, 6 ans,
24:31nous avons vécu des années de sécheresse qui étaient dures,
24:35il faut repenser le modèle.
24:37Ça veut dire qu'on ne peut pas continuer à faire de l'exportation
24:39de la tomate, des légumes, alors qu'on a besoin
24:42des besoins domiciles qui ne sont pas satisfaits.
24:44La preuve en est aujourd'hui, les prêts des denrées alimentaires
24:47qui flambent.
24:48On n'arrive pas à avoir une autosuffisance.
24:50Ça nous interpelle aussi bien d'un point de vue des choix économiques,
24:54mais aussi d'un point de vue de la sécurité alimentaire du Maroc.
24:58Donc, le problème, il faut qu'il y ait une dose d'innovation
25:03dans la politique gouvernementale.
25:06Même au niveau industriel, si on se limite à une simple industrie,
25:10parce qu'on parle, si on veut résoudre le problème de l'emploi,
25:14il faut créer plus de richesses au niveau industriel,
25:17mais une industrie basée sur l'innovation.
25:20Et d'ailleurs, dans les études, on a déjà parlé de ça,
25:24c'est ce lien, on a toujours voulu réaliser la croissance
25:27par trois volets, l'infrastructure, l'immobilier et le tourisme.
25:32Il faut intégrer d'autres variables plus importantes.
25:35S'agissant de votre question, on a nommé un nouveau responsable.
25:38C'est une nomination qui ne peut être que positive,
25:41puisque nous avons un monsieur qui est chargé de l'emploi.
25:44Mais on ne peut pas rester dans l'attente,
25:47parce que d'après les déclarations du chef du gouvernement,
25:50on dit qu'on va faire une étude, il faut passer à l'action.
25:54Nous avons aujourd'hui une panne au niveau de l'emploi,
25:58avec tout ce que ça signifie d'impôt social, économique,
26:01c'est-à-dire que nous avons 13,6% des jeunes,
26:04des personnes à l'âge d'emploi qui ne trouvent pas un revenu.
26:07Et leur seul sopap de sécurité, c'est le secteur informel,
26:11qui, je l'ai dit, est très résilient,
26:13qui arrive à créer de la richesse,
26:15qui arrive à absorber l'exode rural.
26:18Et donc, aujourd'hui, il faut qu'il y ait un nouveau modèle
26:23de développement économique.
26:25Et d'ailleurs, dans le journal d'aujourd'hui,
26:29nous avons parlé de la Coupe du Monde, par exemple.
26:32On dit que la Coupe du Monde va générer
26:34une richesse potentielle de 10 milliards de dollars.
26:37Donc la grande question, comment utiliser ce méga événement
26:41comme un levier de croissance,
26:43un levier de création de l'emploi,
26:45pour absorber ce fléau social, économique,
26:48qui est le chômage.
26:50Thaïberris, dernier point peut-être sur ce premier sujet,
26:53on va parler aussi du droit de grève.
26:56En fait, c'est très simple.
26:58Justement, un gouvernement doit mettre en place
27:01des politiques publiques qui répondent aux besoins
27:04de la population et justement, entre autres,
27:06créer de l'emploi.
27:07Si on analyse l'économie marocaine très rapidement,
27:10nous avons, nous importons, le Maroc importe
27:13554 milliards de dirhams d'importation
27:18contre 331 milliards d'exportation.
27:21Ça veut dire déjà, nous avons pratiquement 200 milliards d'écarts.
27:25Ça veut dire, nous avons un déficit vis-à-vis de l'étranger.
27:28C'est un constat qui dure depuis plusieurs années.
27:30Justement, si on travaille sur ce constat qui est très simple,
27:33prenons les 200 milliards de dirhams que nous importons,
27:36l'écart entre ce que nous exportons et ce que nous importons.
27:39Ça veut dire quoi ?
27:40Ça veut dire les 200 milliards, c'est de l'emploi
27:42que nous créons à l'étranger.
27:44Vous êtes bien d'accord ?
27:45Donc si j'importe, ça veut dire je crée de l'emploi à l'étranger.
27:49Attendez, je termine juste mon idée.
27:51Je dois revendiquer parce que...
27:52Je termine juste mon idée.
27:54Premier juré, vous allez terminer.
27:55Mais quand vous dites que quand on importe,
27:57on crée de l'emploi à l'extérieur,
27:59donc il faudrait créer de l'emploi...
28:01Parfois, vous n'avez pas le choix.
28:02Je prends un exemple juste.
28:03On a toujours le choix.
28:04En politique, on a toujours le choix.
28:06Parfois, vous n'avez pas le choix.
28:07La facture énergétique.
28:08Vous importez des produits énergétiques, des carburants
28:10que vous n'avez pas, que vous ne pouvez pas produire.
28:12Vous ne pouvez pas faire autrement.
28:14Si, on peut toujours faire autrement.
28:16Oui, bien sûr.
28:17Le fait que quand on a installé
28:19les stations d'énergie solaire et UEN,
28:24on a créé de l'énergie localement.
28:27C'est de la création d'énergie.
28:29Mais on ne peut pas substituer les importations.
28:31Oui, mais on peut réduire.
28:32On peut toujours travailler dessus.
28:33C'est ce qui est fait, d'ailleurs.
28:34C'est bien.
28:35Il faut continuer là-dessus.
28:36Il faut encore davantage travailler
28:38sur toutes ces énergies renouvelables
28:40que le Maroc peut exporter.
28:42Justement, c'est l'objectif.
28:43Et donc, ce que nous avons...
28:44Quand vous avez un chiffre d'affaires,
28:46je vais l'appeler un chiffre d'affaires
28:48de 200 milliards d'écarts
28:50entre nos importations et nos exportations.
28:52D'accord ?
28:53Travaillons sur ce chiffre d'affaires.
28:55Si vous donnez aux entreprises marocaines,
28:57vous leur garantissez ce chiffre d'affaires
28:59sur dix ans,
29:00et ça, le gouvernement peut le faire.
29:01Si je prends donc les jeunes,
29:03je leur garantis ce chiffre d'affaires
29:06sur dix ans,
29:07ces jeunes-là, ils vont investir.
29:09Toutes les banques vont les suivre
29:10parce que vous avez une commande publique là-dessus.
29:12Et avec ça, nous allons créer
29:14énormément d'emplois.
29:16Et on peut même importer de l'emploi
29:18à l'extérieur.
29:20Si on va dans ce sens,
29:21on crée de l'industrie,
29:23on industrialise le pays,
29:24aussi bien dans le monde rural,
29:26dans les différentes régions reculées,
29:28avec des incitations du gouvernement
29:31et des incitations de l'État,
29:33on crée de l'emploi pour répondre,
29:35ne serait-ce que aux besoins
29:37des Marocains que nous importons.
29:39Vous savez que nous importons n'importe quoi.
29:41Que nous pouvons produire au Maroc.
29:43Justement, il va falloir juste
29:45accompagner ces entreprises marocaines.
29:49Les industries marocaines,
29:50elles sont prêtes à produire.
29:52Elles sont prêtes à répondre à cette demande.
29:54Mais justement, qu'on les accompagne,
29:55qu'on leur garantisse,
29:56ne serait-ce que le chiffre d'affaires.
29:58Si vous leur garantissez que les 200 milliards,
30:00l'État va les acheter.
30:02Et sachant que l'État,
30:03c'est le premier donneur d'ordre.
30:06C'est le premier qui passe les commandes.
30:08Donc si on oriente toutes ces commandes
30:10vers la production nationale,
30:12on va créer un vrai tissu économique,
30:14industriel marocain,
30:16qui va créer du véritable emploi
30:19qui est durable.
30:21Et non pas juste éphémère.
30:23On parle du droit de grève,
30:24parce qu'il nous reste moins de dix minutes.
30:26Et c'est vrai que c'est un sujet très important.
30:28Enfin, peut-être nous aurons bientôt
30:30une loi qui institue,
30:32qui réglemente le droit de grève au Maroc.
30:35Le projet de loi organique numéro 9715,
30:39qui définit les conditions
30:40et les modalités d'exercice du droit de grève,
30:42est actuellement en discussion au Parlement.
30:46Et c'est vrai que ce n'est pas évident,
30:49parce que chacun essaie de tirer l'accord de son côté,
30:52le gouvernement d'un côté,
30:54les syndicats de l'autre.
30:56Et puis, il y a aussi des institutions,
30:57comme notamment le CBC ou le CNDH,
30:59qui ont émis des recommandations.
31:00Et pour une fois,
31:01il faut donner à César ce qui appartient à César.
31:03Pour une fois qu'un responsable gouvernemental,
31:05en l'occurrence le ministre de l'Emploi,
31:09Yann Scoury,
31:10dit qu'il prendra en considération,
31:12sérieusement,
31:13les recommandations de ces institutions.
31:15Je vous rappelle que,
31:16jusqu'à il y a quelques temps de cela,
31:19quand on parlait soit du CESE,
31:21soit du HCP,
31:22soit même de l'instance de lutte contre la corruption,
31:26c'était pour les dénigrer.
31:28Pour une fois qu'un responsable gouvernemental
31:30prend en compte le travail des institutions officielles,
31:33c'est intéressant à noter, à relever.
31:36La question est très simple.
31:37Vous qui suivez l'actualité économique marocaine
31:41depuis plusieurs années maintenant.
31:44Quelle loi ?
31:46Quel droit de grève ?
31:47Quelle loi ?
31:48Et pour en faire quoi, en fait ?
31:51Parce que le droit de grève,
31:52il est au cœur de la législation du marché du travail.
31:56Je commence par Saïd Youssef,
31:57et je vous donne la parole Taieb juste après.
32:00On est dans l'article 29 de la Constitution
32:04qui parlait de cette loi organique.
32:06L'approche est louable, elle est participative.
32:09Vous l'avez brillamment expliqué Saïd.
32:12Le ministre a dit voilà,
32:13je prendrai en considération toutes les remarques,
32:16tous les souhaits d'amendement.
32:18Après ça, c'est ce qu'il a dit.
32:20On sait bien qu'il va prendre en considération.
32:23Je l'espère parce qu'il l'a dit.
32:24En restant dans ce qui est possible, ça c'est clair.
32:28Cette loi est importante
32:30parce qu'elle va résoudre le problème de la rigidité
32:35de l'emploi au Maroc.
32:36Parce que c'est vrai, on parlait du chômage.
32:39Mais une grande question qu'il faut aborder,
32:42c'est qu'on est en face d'un marché d'emploi précaire.
32:46Les trois quarts presque des contrats
32:50sont essentiellement du contrat CDD.
32:53Et donc, on est en train de créer de l'emploi,
32:55mais de l'emploi précaire,
32:56tout simplement parce qu'il est très difficile
32:58aujourd'hui au Maroc de parler d'un contrat
33:00à durée indéterminée.
33:01Ça se transforme parfois en un véritable mariage catholique
33:04où les employeurs évitent un maximum.
33:07Là, vous parlez plus de la réforme du droit du travail.
33:13Mais je dirais pourquoi les gens,
33:15le droit de grève est étroitement lié à la création de l'emploi.
33:20Donc c'est un point, je veux dire que les deux sujets sont liés.
33:22Maintenant, il y a des remarques.
33:25Moi, ce que j'ai beaucoup apprécié,
33:27ce sont les remarques du Conseil économique
33:30qui a parlé.
33:31Alors selon vous, il penche plus du côté du patronat ou des syndicats?
33:35Il est équilibré quelque part.
33:37Il est équilibré quelque part,
33:38mais j'ai une remarque.
33:40C'est que déjà dans la mouture de la loi organique,
33:44on est orienté beaucoup plus vers le privé que le public.
33:47Et deux, on est beaucoup plus répressif.
33:50Et à mon sens, il faut donner de l'espace aux syndicats
33:53parce que c'est un droit constitutionnel.
33:55Et dernier élément,
33:57oui, à la grève, il faut qu'il y ait un cadrage
33:59parce qu'il est derrière la grève,
34:02il y a l'intérêt économique de l'entreprise.
34:04Il faut trouver un juste milieu parce que ce que propose le patronat
34:06avec des conditions complètement farfelues.
34:09Moi, je me rappelle d'une première proposition émise par la CGM
34:13qui date de plusieurs mois maintenant.
34:15Mais c'est vrai qu'il y avait des conditions complètement farfelues
34:18qui empêchaient même la tenue éventuellement d'une grève
34:21si les salariés le souhaitent.
34:23Taïber, ils se dirigent plus vers un droit de grève
34:26favorable aux travailleurs ou aux entreprises
34:28ou est-ce qu'il faut là aussi trouver un juste milieu
34:30et avoir du bon sens ?
34:32Effectivement, il faut s'orienter vers un juste milieu.
34:35Il faut juste rappeler que le droit de grève
34:37est un droit qui est constitutionnel
34:39et qui est inscrit déjà dans la Constitution de 1962.
34:43Et toutes les constitutions suivantes
34:47ont maintenu justement ce droit de grève.
34:50Le droit de grève est un droit constitutionnel.
34:53Maintenant, il faut juste trouver un juste milieu
34:57et un cadre juridique équilibré
35:01qui garantit d'un côté le droit de grève
35:06et la protection des travailleurs,
35:08ce qui est tout à fait légitime.
35:10Et qui n'empêche pas les entreprises de fonctionner.
35:12Mais qui n'empêche pas les entreprises de fonctionner
35:15et qui assure quand même la continuité du service public
35:19et assure aussi la protection des deux parties.
35:24Finalement, l'entreprise et les employés et les employeurs.
35:29Donc c'est ça en fait, ce juste milieu
35:31sur lequel il va falloir travailler
35:33pour justement trouver un juste milieu
35:35et qui permet à l'entreprise,
35:39aussi bien publique que privée,
35:41de croître naturellement
35:43et justement en respectant les uns et les autres,
35:47mais surtout avoir un cadre juridique
35:52qui empêche des grèves sauvages,
35:54mais aussi qui empêche justement
35:56de casser le droit des travailleurs.
35:59Et donc ce juste milieu,
36:00il va falloir justement faire une grande consultation
36:02et avoir une approche participative.
36:05Je vous fais réagir à l'actualité.
36:06Rien à voir, parce qu'on va conclure là-dessus.
36:08Les Américains votent aujourd'hui pour élire leur nouveau président.
36:11Vous êtes plus team Donald Trump ou Kamala Harris ?
36:13De toute façon, c'est exactement la même chose.
36:16Les deux défendent les intérêts des États-Unis.
36:19Nous, on doit défendre les intérêts du Maroc.
36:21Justement, pour nos intérêts, ce serait mieux quoi ?
36:23Pour le Maroc, je pense que Donald Trump
36:25bat dans la concrétisation de sa promesse
36:29pour justement l'intégrité territoriale du Maroc.
36:32Très bien.
36:33Mais vis-à-vis du reste du monde, c'est exactement la même chose.
36:36Le Maroc a toujours fait preuve de sagesse.
36:41Nous avons des relations équilibrées avec les États-Unis.
36:44Avec les deux camps, le Maroc a sa propre politique
36:47au niveau de la gestion des affaires étrangères.
36:50Mais c'est clair que Donald Trump est beaucoup plus proche
36:53de notre cause nationale, l'intégrité territoriale.
36:55Il paraît en fait que Donald Trump a beaucoup plus de chance
36:58vu les derniers soins.
37:00On verra.
37:01Merci beaucoup messieurs.
37:02Il est 9h30.
37:03Karim Droneh prend le relais pour le journal.

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