• il y a 5 mois
Je vous propose aujourd’hui de défier le sens commun avec une interrogation provocatrice : l'emploi pourrait-il, contre toute attente, contribuer à générer du chômage ?" Oser affirmer que l’emploi fabrique du chômage ! La proposition semble en effet absurde ! L’emploi, c’est le contraire du chômage, et plus on a de personnes en emploi, moins on en a au chômage ! C’est ne regarder que les statistiques, de façon paresseuse et court-termiste. [...]

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00:00Je vous propose aujourd'hui de défier le sens commun avec une interrogation provocatrice.
00:13L'emploi pourrait-il, contre toute attente, contribuer à générer du chômage ?
00:18Oser affirmer que l'emploi fabrique du chômage, la proposition me semble en effet absurde.
00:24L'emploi, c'est le contraire du chômage et plus on a de personnes en emploi,
00:28moins on en a au chômage.
00:31Mais c'est ne regarder que les statistiques, de façon paresseuse et court-termiste.
00:36Si on regarde le phénomène dans sa profondeur,
00:39on ne peut que constater que l'emploi crée le chômage.
00:43Il est facile d'en identifier les causes, et de là des voies de rémédiation.
00:48Ainsi, il faut admettre que le problème n'est pas de sortir du chômage,
00:53mais bien de ne pas y entrer.
00:56Pour cela, il faut rester employable.
00:59Cette employabilité a deux leviers,
01:02la mise à jour constante des compétences métiers
01:05et un état d'esprit qui permet de rester agile
01:09et d'envisager la mobilité professionnelle sans angoisse.
01:13Une fois écartés les chômeurs par confort,
01:16quel pourcentage ?
01:17C'est-à-dire ceux qui utilisent le système pour gagner en flexibilité entre deux emplois,
01:22ou travailler le moins possible.
01:25Il y a l'immense majorité qui ne trouve pas,
01:28car n'ayant pas ou plus les compétences attendues pour tel ou tel poste,
01:33ou restant bloquées à l'idée de changer de poste,
01:36de métier, d'entreprise ou de ville, le cas échéant.
01:41Comment peut-on devenir à ce point inemployable alors qu'on était en emploi ?
01:47Force est de constater que l'emploi peut créer de l'incompétence.
01:52En effet, trop d'employeurs ne prennent pas le temps de former leurs collaborateurs,
01:57ou seulement sur des aspects très techniques et quand il y a obligation.
02:02Les formations au sujet prospectif, aux connaissances génériques,
02:06aux soft skills, à la capacité à se remettre en cause,
02:10à apprendre à apprendre et à désapprendre,
02:13à la résilience, sont complètement absentes.
02:17Or, ce sont ces compétences qui permettent le maintien de l'employabilité.
02:23Quelles sont les causes de ce déficit de formation ?
02:26La formation est vue comme un coût.
02:28Le prix, le temps, et pas comme un investissement immatériel.
02:33Une vision réductrice d'un emploi limité à la productivité et à la performance.
02:38L'âgisme.
02:39À partir d'un certain âge, 50 ans,
02:42les personnes sont jugées comme plus en capacité d'évoluer.
02:46La consultocratie, quand il vaut mieux prendre un consultant
02:50que mobiliser les compétences de ses collaborateurs.
02:54Les changements organisationnels fréquents,
02:56qui bousculent les compétences à un rythme effréné.
02:59La recherche de polyvalence et d'agilité.
03:03Or, les compétences transversales ne suffisent pas.
03:06La multiplication des process, des plateformes, des automatisations,
03:10qui sont de puissants dissolvants à compétences,
03:13puisqu'ils réduisent toute initiative.
03:16L'excès de confiance dans sa pratique professionnelle,
03:19sans remise en cause régulière des connaissances et des compétences,
03:23qui du coup ne sont plus en phase avec les évolutions du contexte.
03:28On en arrive donc à un paradoxe.
03:30Plus l'emploi est sécure, plus les personnes sont performantes,
03:34moins on se remet en cause,
03:35et plus on fragilise l'emploi de demain,
03:38de façon individuelle comme collective.
03:40L'emploi d'aujourd'hui nuit gravement à l'emploi de demain.
03:44Mais on peut y remédier.
03:46Si on attaque le problème à la racine.

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