Le Projet de Loi de Finances 2025 vient d’être adopté en deuxième lecture par la Chambre des représentants. Prochaine et ultime étape pour ce texte, sa publication au Bulletin Officiel. La loi comprend des mesures phares : réaménagement du barème de l’IR, exonération fiscale pour les retraités, financement renforcé des TPME et soutien aux initiatives sociales. Mais au-delà de ces dispositions, une question essentielle reste en suspens : quelle est la trajectoire économique à moyen et long terme pour le Maroc ? L'année 2025, qualifiée d'année charnière dans le processus de développement national, marque-t-elle un véritable tournant ou simplement une continuité des efforts engagés ?
Dans cette émission, nous explorons les défis macroéconomiques à venir et les orientations stratégiques nécessaires pour concrétiser la vision du Royaume à l'horizon 2030.
Zakaria Fahim, Président de BDO Maroc
Mostafa El jai, Professeur d'économie à l'université Hassan 2 de Casablanca
Dans cette émission, nous explorons les défis macroéconomiques à venir et les orientations stratégiques nécessaires pour concrétiser la vision du Royaume à l'horizon 2030.
Zakaria Fahim, Président de BDO Maroc
Mostafa El jai, Professeur d'économie à l'université Hassan 2 de Casablanca
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00:00Le projet de loi de finances 2025 vient de franchir la dernière étape du circuit législatif
00:12avant publication au bulletin officiel.
00:14Les députés ont validé le texte en deuxième lecture vendredi lors d'une ultime séance
00:18plénière.
00:19Alors que doit-on retenir de ce budget pour l'année à venir ? Le réaménagement du
00:23barème de l'IR pour les salariés, l'exonération fiscale pour nos retraités, le soutien financier
00:28annoncé au TPME ou le renforcement des piliers de l'état social ? Quoi qu'il en soit, ce
00:32texte, aussi audacieux soit-il, ne peut en aucun cas être une fin en soi lorsqu'on envisage
00:37avec ambition l'avenir économique de notre pays, d'où la question que nous allons nous
00:41poser aujourd'hui.
00:42Quel modèle économique voulons-nous vraiment construire à moyen long terme pour le Maroc
00:47le PLF 2025, tout en étant une réponse aux urgences sociales mais également en lumière
00:53les fragilités structurelles de notre économie ? Si les annonces sont ambitieuses et doivent
00:57s'inscrire dans une stratégie plus vaste, celle de la souveraineté et de la résilience.
01:02A quoi bon débloquer des milliards pour l'emploi si les jeunes ne trouvent pas un écosystème
01:06entrepreneurial à la hauteur de leur aspiration ? Le vrai défi au-delà des chiffres réside
01:10dans notre capacité à bâtir un avenir où les entreprises marocaines prospèrent, où
01:16les talents marocains trouvent leur place et où les transitions énumériques et écologiques
01:20deviennent une réalité tangible.
01:22Cela demande un effort collectif, une synergie entre secteur public et privé, mais surtout
01:27une vision claire et audacieuse.
01:29Car en matière économique comme en navigation, il ne suffit pas d'un cap, il faut aussi des
01:34vents porteurs.
01:35Nous allons parler de tous ces sujets avec mes deux décodeurs du jour, Zacharie Fahim
01:40et Mustapha Djaye, dans quelques instants juste après l'essentiel de l'info présenté
01:44par Mourad Baba.
01:45Nous sommes ensemble jusqu'à 9h30 dans les décodeurs d'Atlantique Matin avec Zacharie
01:50Fahim et Mustapha Djaye.
01:51Zacharie Fahim est à ma droite, président de BDO Maroc.
01:54Bonjour Zacharie.
01:55Bonjour, merci pour l'invitation.
01:57Ça fait un bail quand même.
01:58Attention, à droite et à gauche.
02:01Ça n'a aucune signification politique ou idéologique.
02:03Mais pour les auditeurs, c'est toujours.
02:05Donc c'est bien.
02:06Donc effectivement, quand on dit si c'est la droite-ligne, oui, donc la droite, en tout
02:10cas à ma droite, sociale-démocrate.
02:13Et à ma gauche, Mustapha Djaye, professeur d'économie à l'Université Hassan II de
02:17Casablanca, que nous retrouvons avec plaisir dans le studio Radio Siffi.
02:21Bonjour Mustapha.
02:22Bonjour Sebdali.
02:23Bonjour, c'est Zacharie.
02:24Alors, vous l'aurez compris, on va parler économie ce matin.
02:27Au-delà du PLF 2025, quels horizons pour l'économie marocaine ?
02:31C'est la principale thématique d'aujourd'hui.
02:34Mais avant de poser les vraies questions et d'entrer dans le vif du sujet, à savoir
02:39quel modèle économique voulons-nous vraiment construire pour le Maroc à moyen long terme ?
02:44Je profite quand même de l'occasion de l'adoption définitive de ce texte pour avoir peut-être
02:48votre son de cloche par rapport à ce qu'il en ressort.
02:51Qu'est-ce que vous vous en retenez ? Est-ce que vous êtes plutôt satisfait ou pas de
02:55ce projet de budget de ce budget 2025 ?
02:58Non, je commence par vous, Zacharie Fahim.
03:00Bon, c'est toujours facile quand on arrive vers la fin et de faire toujours un « est-ce
03:07que c'est bon, c'est pas bon ? ». Ce qui est sûr, moi personnellement, je reste sur
03:10ma fin parce que j'avais, et depuis quelques temps, rappelé qu'on ne peut pas sortir
03:16de l'informel si déjà les gens qui sont dans le formel et qui se battent tous les
03:20jours ont le sentiment qu'on ne s'occupe pas d'eux.
03:22Je reviendrai tout à l'heure sur les auto-entrepreneurs et cette erreur structurelle de penser qu'à
03:32partir de 80 000 dirhams, on est très riche de chiffre d'affaires, qui revient aujourd'hui
03:36mon analyse qui a été décortiquée en rappelant qu'un chiffre d'affaires, ce n'est pas un
03:43revenu net.
03:44On arrive à ce qu'on voit maintenant, un salarié, il paye plus d'impôts à partir
03:48de 6 000 dirhams.
03:49Et pourquoi voulez-vous que quand vous êtes auto-entrepreneur, que vous payez 30% au-delà
03:54d'un revenu net de 4 000 puisque l'équivalent de 80 000, c'est à peu près 4 000 ? Donc,
03:59je pense que depuis toujours, je dis, il faut que nos parlementaires fassent un vie-ma-vie
04:05pour qu'ils comprennent réellement ce que c'est que la vie d'un entrepreneur et je
04:09crois qu'ils confondent encore chiffre d'affaires et bénéfices.
04:11Je pense que c'est un bon exercice, on parle beaucoup, on va à faire, donc je pense qu'ils
04:16doivent s'arrêter et rentrer dans la vie d'un entrepreneur, ça va un peu, je pense,
04:21les remettre dans le monde réel parce qu'on ne peut pas toucher, on parle aussi sur l'informel.
04:27Quand on prend la big picture, on dit c'est super, on a réformé l'IS, la TVA, maintenant
04:33on est sur l'IR, c'est une belle partition et après quand on rentre dans le détail,
04:38on voit toujours qu'il y a ceux qui, pour l'instant, ne sont pas suffisamment soutenus,
04:43je ne dis pas qu'il n'y a rien, il y a beaucoup de choses qui sont faites, il y a juste à
04:46sortir et voir qu'il se passe beaucoup de choses, mais quand on veut jouer en Champions
04:50League, on doit être plus ambitieux et moi, je suis plus ambitieux pour mon pays.
04:53Par exemple, sur les entreprises familiales, rien n'est fait, on ne parle pas, on parle
04:57beaucoup de la création d'entreprises Greenfield, mais on a oublié que la propension de réussir
05:03une création est entre 3 et 5 fois plus forte quand on reprend une entreprise que quand
05:09on crée de zéro et que quand on regarde tout ce tissu aujourd'hui de TPE, de très petites
05:15entreprises où l'entrepreneur est obligé de travailler jusqu'à sa mort parce qu'il
05:21n'avait pas de système de retraite, alors qu'on pourrait effectivement faire ce qu'on
05:25appelle un fonds intergénérationnel, au lieu de donner l'argent aux jeunes, je le donnerais
05:29à celui qui part et lui a une vocation à donner son fonds de commerce et à former
05:34et à accompagner.
05:35Donc voilà, si je devais rester sur 3 mesures, sur le reste, il y a des super experts en
05:41face de moi qui vont vous donner plus de détails, mais réellement, mon coup de cœur, je dis
05:46que c'est encore dommage qu'on a encore des gens qui pensent que les hors-la-loi sont
05:52toujours pas au bon endroit, si vous allez à un aéroport et que vous voulez prendre
05:55un bateau, ça marche pas et on a toujours le sentiment qu'on ne met pas les bonnes
05:59lunettes pour vraiment rétablir cette confiance.
06:04J'ai noté 3 mots-clés qui résument en quelque sorte votre prise de parole initiale.
06:09La question des auto-entrepreneurs, on va y revenir, parce que moi j'ai un avis tranché
06:12sur la question et je crois qu'on ne sera pas d'accord, mais bon, sur la question de
06:16l'informel, c'est vrai que c'est un débat que nous avons régulièrement sur cette antenne
06:24et on a du mal à voir le bout du tunnel et sur la nécessité de renforcer le tissu
06:30des TPME marocains, il y a des choses qui ont été annoncées dans le cadre de ce PLF
06:342025, mais vraisemblablement, si j'ai bien compris le fond de votre pensée, ce n'est
06:38pas assez par rapport aux ambitions que les gouvernants devraient avoir pour le pays.
06:44Juste pour ne pas trop prendre ça, si on ne comprend pas que sans un small business
06:51act, tout ce qu'on dit, c'est, vous savez, mettre une maison sans poser les fondations,
06:58après on revient, on dit mais pourquoi elle ne tient pas, pourquoi effectivement il y a
07:03quelque chose qui ne marche pas, ce n'est pas possible, il y a vraiment une réflexion
07:06de fond.
07:07C'est la raison pour laquelle la question que je vous ai soumise en préparant cette
07:10émission, c'est au-delà du PLF 2025, qui ne contient que des mesures ponctuelles, momentanées,
07:15quels horizons et quels fondements, justement pour reprendre votre métaphore, quels fondements
07:20voulons-nous bâtir, construire pour notre économie ? On va y revenir, mais je donne
07:24la parole à Staphal Jaye, pour un petit son de cloche par rapport à ce PLF 2025, avant
07:30de parler du fond du problème.
07:31Donc moi je rejoins un peu, en partie ce que vient de dire notre ami Zakaria, mais je vais
07:36un petit peu m'intéresser à la TPM, où effectivement on n'a pas vu des mesures fortes
07:44pour encourager ce, je dirais, c'est pratiquement 93% du TUC économique marocain, 12 milliards
07:50de dirhams, 12 milliards de dirhams annoncés dans le cadre de ce PLF pour soutenir financièrement
07:55les TPME.
07:56Oui, mais les 12 milliards de dirhams, je n'ai pas vu dans le détail à quoi ça va
08:02servir.
08:03Je pense que c'est dû à la partie exonération des jeunes pour un premier emploi, où l'État
08:13prend en charge les charges sociales et les cotisations aussi de CNSS.
08:19Mais il faut le dire, c'est 12 milliards, c'est moins de 1% de nos PIB pour 95% des
08:23PME.
08:24Il faut remettre un peu en perspective, 1 milliard sur 150 milliards de dollars d'années,
08:29et quand on est galopant en centimes, j'ai un petit peu l'impression que c'est 100 milliards.
08:34Non mais il faut arrêter, 12 milliards, c'est ce qu'on parle.
08:37Pour 345 milliards, le budget d'investissement public, il faut comparer comme a dit Zakaria
08:43les deux grandeurs.
08:44Moi, ce qui m'intéresse, c'est que pour le plus gros de notre USC économique, il
08:51y a un autre constat, c'est que pratiquement 83% de ces TPE font moins de 3 millions de
08:56dirhams.
08:57Moi, j'aurais vu, par exemple, comme je vois qu'il y a un effort même au niveau de la
09:00réforme de l'IS, de revenir à 2-3 ans, je parle sur le comptable Cizek, il y a quelques
09:06experts comptables, où on était pour les TPE, moins de 1 million de dirhams, à 10%
09:11de l'IS.
09:12Là, on aurait eu une mesure très forte, mais mettre tout le monde à 20% et revenir
09:16progressivement, même pour les petites entreprises qui souffrent déjà, et d'après les statistiques
09:22qu'on voit, on parle même de 40 000 faillites par an, selon la fédération, selon d'autres
09:28statistiques, je pense qu'on parle de 12-13 000, rester à ce niveau-là, ce n'est pas
09:34vraiment une mesure que j'ai trouvée très très forte pour encourager ce dessus.
09:39On va revenir à la notion, peut-être plus tard, de productivité de ces TPE, il y a
09:44aussi, si vous voulez, un autre point fort qui est soulevé, c'est au niveau des doléances
09:53de ce qu'on s'attendait au niveau de cette nouvelle loi de finances, c'est l'accès
09:58au financement, on va peut-être en parler, et les avantages de la charte d'investissement
10:03où la TPE a été le dernier maillon de la chaîne, on vient à peine d'attendre les
10:08decrets d'application des avantages de cette charte, on a commencé d'abord par les grandes
10:14entreprises structurées, les GE, qui ont les moyens, donc honnêtement, il y a quelques
10:19mesures fortes, il faut l'avouer, parce que quand je rappelle, si vous voulez, la note
10:24d'orientation, les quatre grands objectifs, moi quand je vois en deuxième point, consolider
10:30la dynamique de l'investissement, encourager la création d'emplois, je reste sur ma fin.
10:36Justement, ça reste des slogans, maintenant ce qui est intéressant d'analyser, c'est
10:40de rentrer dans les détails et de dépasser au-delà des mesures ou des expressions contenues
10:50dans ce PLF 2025, de se projeter à moyen et à long terme pour justement avoir ce vrai
10:57débat de fonds qui est quelle économie, quel modèle économique vous voulons vraiment
11:00bâtir pour notre pays, je vous le disais en aparté avant la prise d'antenne, chaque
11:05année, c'est quasiment les mêmes interrogations que nous avons, si nous avons une pluviométrie
11:10clémente, on aura une bonne année économique et un PLF qui suivra le train.
11:15Justement, rentrons dans le vif du sujet, il y a l'élément que vous avez évoqué
11:20tout à l'heure, la question de l'informel, mais aussi les auto-entrepreneurs, tout est
11:27lié en fait.
11:28Si vous êtes à 10%, l'informel sera encouragé pour réintégrer le formel, si vous êtes
11:32à 30%, même le formel risque d'aller vers l'informel.
11:36Lors de 5 années d'exonération, mais c'est pour revenir, le plus important c'est quelle
11:40trajectoire, parce que beaucoup de gens te disent ok, je vais rentrer maintenant exonéré,
11:44mais qu'est-ce qui va m'arriver après ? Si je dois payer effectivement comme tu dis
11:4720 ou 30, ce n'est pas faire, donc la réalité, on avait quelque chose qui était structurant,
11:57qui effectivement à un moment donné n'a pas pris, et on revient à mes auto-entrepreneurs,
12:03et moi je leur dis, si vous avez, vous créez un projet où il faut une table, il y a trois
12:08pieds, vous mettez deux, elles tombent, et après vous dites c'est la fête à la table,
12:11non, c'est parce que vous n'avez pas construit la table telle qu'on vous l'a demandé, il
12:14fallait un accès au marché, maintenant on parle de 30%, régionalement, en secteur,
12:19donc il faut qu'on mette les KPI, qu'on donne les outils, notamment digitaux, pour
12:22s'assurer que c'est fait.
12:23On se rend compte qu'on n'arrive pas à mesurer, est-ce que réellement, c'était 20, c'est
12:29passé à 30, est-ce que c'est fait ? Il faut maintenant qu'on ait quelque chose dans ce
12:32sens.
12:33Quand vous parlez des 30%, vous parlez de ?
12:34Marché public, l'accès au marché public, des TPME, donc c'est génial sur le papier,
12:39mais il va falloir effectivement qu'on dise dans quel type de projet on va réserver,
12:45c'est-à-dire qu'on ne peut pas être en concurrence avec les grands, dans certains
12:48projets on dit maintenant on va les mettre en sous-traitant, oui, dans le bâtiment,
12:52mais il y a plein de petits projets maintenant, on parle de dispensaires, on parle de petites
12:55écoles, il y a des projets qui peuvent être financés dans les PPP, mais avec une réflexion,
13:01Binal M'Ghéli, il n'a pas besoin, je veux faire un truc de dessalement, je veux faire
13:05un truc, une petite centrale, je peux la faire pour un petit village et avoir quelque chose
13:09de rentable, j'ai été ancien cadre, j'ai une expertise et je veux revenir dans mon
13:13petit village, donc on peut, et on l'a vu dans des pays où on a des micro-projets qui
13:18deviennent rentables, on n'est pas obligé d'avoir des trucs comme l'autre, non c'est
13:22bien, ça nous met sur la map mondiale, mais ce n'est pas ça qui va changer la vie de
13:25M.
13:26Tout-le-Monde.
13:27On va poursuivre le débat avec vous messieurs, le débat est très intéressant, il le sera
13:29davantage par la suite, avec Zacharie Fahim et Mustapha Eljay, restez à l'écoute, après
13:33la pub et le journal de 9h, le débat se poursuit dans quelques instants, à tout à l'heure.
13:37La suite des décodeurs d'Atlantique Matin avec Zacharie Fahim et Mustapha Eljay, on
13:41parle aujourd'hui économie avec mes deux décodeurs du jour, au-delà du projet de loi
13:46de finances 2025, quel modèle économique voulons-nous vraiment construire à moyen
13:50et long terme pour notre pays, c'est la question à laquelle nous tentons de répondre ce matin,
13:55et alors j'aimerais poursuivre le débat avec vous messieurs en prenant une donnée qui est
14:00devenue structurelle aujourd'hui lorsqu'on parle de l'économie marocaine, c'est évidemment
14:04celle de la sécheresse, du stress hydrique, de la pluviométrie qui nous fait défaut à chaque
14:10fin d'année, on a quasiment les mêmes débats, les mêmes questions lors de la préparation du
14:15projet de loi de finances, on guette le ciel, la clémence du ciel pour voir si on aura ou pas
14:20une année économique performante ou pas. Comment sortir de ce cercle vicieux, de cette dépendance
14:27de notre économie aux aléas climatiques ? Est-ce que vous avez des pistes de réflexion sur cette
14:33question ? Ou est-ce que nous sommes condamnés à avoir une économie qui soit intimement impactée
14:38par les aléas du climat ? Zacharie Fayem. Il y a une chose qui est très intéressante qu'il faut
14:43rappeler, aujourd'hui le coût industriel électrique au Maroc est plus bas que celui de la Chine,
14:50ce n'est pas moi qui le dit, c'est le ministère, c'est-à-dire qu'on a réussi grâce aux énergies
14:56renouvelables aujourd'hui d'arriver à un coût industriel qui soit très bas et donc on est très
15:02compensé, c'est-à-dire qu'on est capable de faire des choses dans la durée qui peuvent parler à des
15:06investisseurs industriels. Maintenant, ce que je dis toujours, il ne faut pas confondre le monde rural
15:12et le monde agricole. Aujourd'hui on parle de 2030, de la coupe du monde, moi je pense qu'on fait des
15:19pays comme la Lituanie où ils reçoivent autant de touristes que d'habitants et ils ont je crois
15:2760 ou 110 % du tourisme qui va chez l'habitant. Aujourd'hui on pourrait développer de façon
15:32structurée des nouveaux revenus pour les agriculteurs, pour ces gens qui sont dans le
15:36monde rural, qui ne sont pas forcément liés à la pluviométrie. Bien sûr que maintenant le Maroc
15:43est en train de travailler sur le dessalement, donc il y a des nouvelles technologies pour les
15:48nuages mais on a vu que le plus important après c'est l'économie bas carbone sur laquelle le
15:52Maroc s'inscrit parce que l'Europe entre guillemets notre principale partenaire nous y oblige mais je
15:57pense que nous sommes un très bon élève. Mais c'est clair que, on va dire, on va revenir au
16:06bas de la base, c'est l'éducation. C'est-à-dire que si on rate l'école, aujourd'hui l'école
16:13publique c'est 87 %, l'élite ne connaît plus l'école publique et donc ne s'occupe pas de 87 %
16:19de nos enfants. Et après on est surpris de se dire bah tiens ils n'ont pas les clés pour
16:26comprendre ce nouveau monde qui est devenu un village et qui se complexifie et qui a besoin
16:32d'avoir, je dirais, une jeunesse suffisamment ouverte sur les nouvelles technologies, suffisamment
16:39ouverte pour trouver des nouveaux biais et rien ne nous interdit. Maintenant on le voit des gens
16:44qui partent de la ville dans la campagne pour travailler donc si on arrive à valoriser les
16:49nouveaux métiers, à valoriser le monde agricole, vous aurez beaucoup moins d'exodes rurales et on
16:54va arrêter de confondre le monde rural et le monde agricole parce que c'est une réalité.
17:00On est dans une région où peut-être pour l'instant il pleuvra de moins en moins donc il va falloir
17:05qu'on se dise... Il faut s'adapter. Voilà il faut s'adapter. On améliore déjà la manière de faire
17:10avec des nouveaux engrais donc il y a tout un ensemble de choses sur lesquelles le Maroc a
17:14travaillé mais ce n'est pas suffisant. Ou peut-être revoir déjà à la base notre modèle agricole pour consommer
17:20raisonnablement la ressource hydrique qui est de plus en plus rare. Déjà ce serait un bon début.
17:24C'est comme l'efficacité énergétique. Dans l'énergie vous avez deux choses. Vous avez les énergies
17:28renouvelables et vous avez l'efficacité énergétique. C'est-à-dire que vous avez maintenant dans beaucoup
17:33de résidences on vous dit ouais vous êtes dans une résidence haut de gamme et vous avez rien
17:39à thermique. C'est-à-dire qu'il y a des choses qu'il va falloir commencer à pousser les gens à dire
17:44ok au lieu de refaire trois fois le salon regardez votre votre à thermique mettez du
17:50solaire. Donc responsabiliser aujourd'hui monsieur Tout-le-Monde, donner l'exemple et pour
17:57revenir sur ce volet permettre à des gens qui effectivement dépendent de la pluie de devenir
18:06des gens qui ne la pluie devient 1% mais ne le tue pas. C'est-à-dire que c'est pas crucial et vital pour aujourd'hui c'est binaire.
18:13Safadjé, même question. Voilà, moi juste pour compléter ce que vient de dire Zakaria, donc depuis plusieurs décennies donc comme tu as dit tout à l'heure, même les hypothèses des lois de finance, des prévisions, on est toujours dans l'attente de la clémence du ciel et c'est une réalité maintenant le Maroc était un pays semi-aride
18:35voire même ils s'orientent vers un pays aride, il faut faire avec. Moi je pense qu'un des défis qu'il y a dans le Maroc et il est temps de le faire, c'est diversifier notre économie et au-delà de ce qui a été dit pour le monde agricole donc sur des industries je dirais ou plutôt sur une agriculture moins consommatrice d'eau avec les nouvelles technologies, il faut aussi renforcer
19:03l'industrialisation du pays. On ne peut pas se développer si on reste à un niveau de l'industrie qui représente maintenant 14-15% du PIB. Les pays qui sont développés sont au-delà de 20%. Le Maroc a une position géostratégique très importante. Avec ce qui se passe maintenant, il y a beaucoup d'idées qu'on peut attirer.
19:24Je ne parlerai pas du hub pour l'Afrique. Le Maroc a beaucoup d'avantages compétitifs. Il y a une infrastructure. On est sur des grands projets structurants. On est également sur une transition énergétique. Je viens de voir avant-hier que sur l'hydrogène vert, le Maroc se positionne au niveau mondial.
19:46Donc il faut s'orienter vers l'industrie. C'est très très important. C'est la base également pour créer de la richesse, créer de l'emploi. Tout cela me ramène à ce qui a été dit tout à l'heure pour l'éducation.
20:01Je vais vous dire une sorte d'anecdote ou d'histoire qu'on a vécue. La CGEM, il y a 5-6 ans, avait reçu le Premier ministre de la Malaisie. Il nous a dit, je me rappelle très bien, dans les années 70, qu'on était au même niveau pratiquement en développement que le Maroc.
20:20On prend l'exemple de la Corée du Sud aussi avec le Maroc. C'est un cas qu'on a vécu. La CGEM qui était avec nous lors d'un déjeuner, nous a dit qu'on a travaillé sur 3 variables.
20:30Capital humain, éducation, éducation, éducation. Donc c'est clair. Nous avons un sérieux problème au Maroc, surtout au niveau de l'éducation physique.
20:42La dernière prise de parole du ministre de l'Education.
20:46On a tout compris.
20:48On va dire ça. On va marquer une toute petite pause parce qu'on a un point d'info avec Karim Dronet. On va après parler d'un sujet qui vous intéresse tous les deux.
20:55On a parlé du défi du stress hydrique pour notre économie. Il y a aussi le défi du numérique pour notre économie.
21:02En parlant des PME et des entreprises marocaines, force est de constater qu'elles sont loin d'avoir adopté efficacement cet outil numérique qui est indispensable.
21:11On le sait à court, moyen et long terme. On va en parler dans quelques instants avec vous, messieurs.
21:15Dans quelques instants, juste après le point info signé Karim Dronet.
21:18Suite F1 des décodeurs d'Atlantique matin en ce mardi 10 décembre 2024.
21:24Toujours avec Staphel J.
21:26On parle des projections macroéconomiques pour notre pays.
21:30Quel modèle économique voulons-nous construire à moyen et long terme?
21:33Et lorsqu'on se pose ce genre de questions, on a une date tous en perspective.
21:39Celle de 2030 qui dit 2030 dit Coupe du Monde, mais pas que.
21:43Il y a aussi un modèle de développement fixé sur pas mal de chantiers, le chantier social, le chantier économique.
21:52Et puis, il y a un élément, un facteur à prendre en considération lorsqu'on parle de toutes ces projections, c'est l'outil numérique.
21:59Il y a une stratégie nationale qui a été adoptée, qui est en cours d'implémentation avec des objectifs chiffrés à l'horizon 2030.
22:08Mais force est de constater, comme je le disais tout à l'heure, que aujourd'hui, en 2024, en 2025,
22:15nous avons déjà une inclusion numérique qui est très basse par rapport aux ambitions du pays.
22:24Et surtout lorsqu'on parle des entreprises et c'est un sujet auquel vous êtes sensible tous les deux.
22:29C'est vrai qu'on a du mal à identifier une politique claire des entreprises marocaines,
22:36des TPME marocaines en matière de transformation digitale et de transformation numérique.
22:41Quel regard vous portez sur cette question de l'appropriation de l'outil numérique par les citoyens et surtout par les entreprises dans le contexte que nous vivons actuellement ?
22:53Ce qui est intéressant, c'est de rappeler qu'effectivement, les PME aujourd'hui ont compris que le digital n'est plus un sujet, mais il n'en reste pas moins.
23:05La dernière étude de HCP constate qu'il y a à peine 81% des très petites entreprises qui sont connectées contre 98% des PME.
23:17C'est-à-dire les TPE c'est 81, 98 pour les PME, à peu près 100% pour les grandes entreprises.
23:23Donc il y a du chemin, même si on a l'impression que l'écart est faible.
23:28Mais est-ce que vous imaginez aujourd'hui arriver dans votre bureau sans votre téléphone, sans votre connexion ?
23:34Ce n'est pas possible.
23:35Donc vous avez encore des entreprises qui n'ont aucune connexion.
23:38C'est pour montrer qu'il y a un réel défi.
23:42Effectivement, le programme digital PME qui a été lancé par l'ADD, qui normalement amène les PME.
23:50Vous savez, j'avais une fois, je discutais avec une dame de la com, elle me disait « faire les choses c'est bien, le faire savoir c'est mieux ».
23:59Le vrai sujet, c'est qu'on a l'impression qu'on n'arrive pas à toucher les bonnes personnes.
24:05Et je donne toujours l'exemple, si vous allez à un port pour prendre un avion, il y a un problème.
24:11On ne tape pas au bon endroit et après on est surpris que les PME ne sont pas au rendez-vous ou ne nous écoutent pas ou ne font pas ce qu'ils font.
24:19Ce n'est pas qu'un défaut de communication.
24:21Parfois, vous avez un manque de volonté ou de visibilité moyenne ou termiste de certains chefs d'entreprise qui ne considèrent pas l'outil numérique
24:31comme étant prioritaire, primordial, crucial, vital pour leurs activités.
24:36Vous savez, le digital aujourd'hui coûte tellement, on va dire, un coût tellement marginal quand vous regardez aujourd'hui avec les nouvelles technologies.
24:47C'est que souvent, malheureusement, et on reviendra à un sujet qui est le passage de relais,
24:54c'est-à-dire que quand vous avez pris l'habitude pendant 10, 20, 30 ans de dire « moi, je prends ma feuille, je descends ma feuille Excel ou je fais la chose de telle manière »,
25:01on dit « ben maintenant non, on va le mettre dans un CRM ou non, on va le mettre ceci ».
25:05Parce que ça vous permet de dire « ben voilà, votre capital aujourd'hui le plus important c'est vos clients et aujourd'hui vous êtes le seul à maîtriser les clients ».
25:12Votre fils arrive dans 5 ans ou là, vos collaborateurs sont là, qu'est-ce qu'on fait ?
25:16Donc on ne veut pas, il faut casser ce mindset de dire « je dois tout garder ».
25:21Et pour ça, on revient à la clé de beaucoup de PME, c'est rétablir la confiance dans l'écosystème, rétablir la confiance.
25:29Moi, j'avais un monsieur que j'avais il y a longtemps quand j'étais encore prêt en CGT, je disais « moi, je ne conçois pas une entreprise où on est tout seul ».
25:37Et il lève la main et il me dit « c'est fait, maintenant qu'on est en train de chercher ma race, on va chercher ma race ».
25:41Donc il y a un vrai sujet de confiance, c'est-à-dire que les gens sont en schizophrénie,
25:47c'est-à-dire qu'au lieu de dire « ben voilà, si on est ensemble, on va faire quelque chose de plus grand, quelque chose de plus fort »,
25:52parce qu'on ne peut pas tout faire, regardez, les plus beaux orchestres, vous avez une diversité mais vous avez quelqu'un qui sait coordonner
26:00et vous avez une harmonie et c'est beau quand vous aimez un seul instrument, mais à un moment donné on se lasse.
26:06Mais quand vous avez une passion qui se joue à plusieurs, ça peut vous mener beaucoup plus loin et capter plus de gens.
26:12Donc moi, quand je regarde beaucoup de PME, très souvent, effectivement, ça aussi on ne le dit pas suffisamment,
26:19beaucoup ont eu du mal, elles étaient sous-capitalisées, la Covid les a cassées.
26:25Et aujourd'hui, il ne faut pas oublier, un patron de PME, il est toujours fier et il ne veut pas reconnaître parfois qu'il vaut mieux fermer et partir faire autre chose.
26:33Donc il va se battre contre mens et marée et parfois, ce n'est pas toujours la bonne solution.
26:38Donc il faut aussi profiter de ce type d'antenne pour dire « l'échec est une école », c'est-à-dire que perdre une bataille, ce n'est pas perdre la guerre.
26:46Donc je peux effectivement arrêter, reprendre un peu de mon activité, redémarrer ailleurs, rebondir différemment.
26:54Donc il va falloir qu'on démystifie un petit peu et de dire qu'un entrepreneur, il doit être ou insubmersible ou pas.
27:01Et donc souvent, vous avez des gens qui arrivent à cette situation où ce qu'on considère comme étant rien du tout devient beaucoup.
27:09Parce qu'à un moment donné, ils sont surindettés, ils n'arrivent pas à avoir un financement auprès des banques.
27:14Parce que quand on va regarder tout ce qu'on va dire aujourd'hui, est-ce qu'on va prêter toujours au même ou est-ce qu'on va prêter à ceux qui ont le plus besoin ?
27:20Comment on crée aujourd'hui ? C'est vrai qu'heureusement qu'on a créé quelque chose qui s'appelle la CCG, qui a donné des éléments nouveaux.
27:26Donc comment maintenant l'autoriser à l'aider ? Parce qu'on parle de ce secteur informel qu'on doit ramener pour qu'il n'y ait plus des garanties financières,
27:37mais qu'on ait plutôt des garanties business, qu'on ait de la lecture. Et dans la loi de finances, je n'ai pas vu suffisamment d'accompagnement.
27:44J'ai vu de l'argent, mais je n'ai pas vu de l'accompagnement. Et j'ai toujours considéré que s'il n'y a pas d'assistance à maîtrise d'ouvrage,
27:51c'est de l'argent qu'on risque de jeter à la poubelle.
27:53C'est la raison pour laquelle le sujet que nous avons programmé aujourd'hui, c'est justement au-delà du PLF 2025.
27:58Quel modèle économique voulons-nous bâtir ? Et dans ce modèle économique, je reviens à la question initiale que j'ai posée, si Zacharie a failli m'évoquer.
28:05Je vous la pose, Mustapha El-Jaye. L'élément de l'outil numérique est indispensable aujourd'hui lorsqu'on imagine une activité économique quelle qu'elle soit.
28:13Et le sentiment qui est le mien, qui est conforté, confirmé par plusieurs études, notamment celle évoquée à l'instant,
28:19c'est que les entreprises marocaines, les TPME surtout, pas les grandes entreprises, mais les TPME, n'ont pas pris peut-être assez la juste mesure de l'importance aujourd'hui de l'outil numérique.
28:32Il ne s'agit pas d'avoir une page Facebook ou d'un site Internet pour dire que nous sommes connectés. Ça va au-delà de ça.
28:37Même si c'est vrai qu'il y a une autre étude du HCP dans laquelle, je n'ai pas les chiffres exacts en tête,
28:42mais il y avait une forte proportion des entreprises marocaines qui n'avaient même pas une visibilité sur Internet,
28:46c'est-à-dire même pas une page Facebook, même pas un site Internet.
28:50Aujourd'hui, quel regard vous portez-vous sur l'approche qui est celle des entreprises marocaines, des TPME, avec cet outil numérique ?
28:58Je pense que la problématique est un peu différente.
29:04C'est-à-dire que ces TPME sont obligées de prendre le train en marche,
29:11puisque déjà, on le voit avec le grand chantier du gouvernement au niveau d'IGOV,
29:18je prends par exemple les cas très simples, la télédéclaration.
29:22C'est Zakaria qui connaît mieux que moi.
29:24Maintenant, vous ne pouvez plus déposer un bilan manuellement.
29:27Vous êtes obligés de faire une télédéclaration.
29:30Vous avez même la dernière TPME, qui est une toute petite entreprise, la microentreprise.
29:34Vous avez également bientôt la facturation électronique.
29:38Je pense que c'est un chantier qui va démarrer en 2025.
29:42Donc, le chef d'entreprise, même s'il y a des obstacles peut-être liés au niveau de formation,
29:50parfois c'est des autodidactes, même s'il y a des réticences peut-être en termes d'investissement,
29:56même si l'investissement devient très faible,
29:58cette PME ou TPME sera obligée de prendre le train en marche.
30:04Et déjà, dans la vision et dans tout ce que prévoit un petit peu ce grand chantier numérique marocain,
30:14même les microentreprises seront obligées de prendre le train en marche.
30:18Ils n'ont pas le choix.
30:19Alors, lorsqu'on se projette à moyen et à long terme,
30:22et ce sera ma dernière question que j'ai envie de vous poser à vous deux,
30:26est-ce qu'on peut imaginer une économie marocaine
30:30dans laquelle le secteur, parce que c'est aujourd'hui un secteur à part entière,
30:37le secteur informel représente toujours entre 40 et 60 % de l'activité économique globale.
30:44C'est aujourd'hui.
30:45C'est beaucoup, 35-40.
30:47Ça reste des estimations.
30:48J'ai pris une fourchette assez large.
30:51Ça va entre 30 et jusqu'à 60, jusqu'à 80.
30:55Jusqu'à 80.
30:56Certains même disent 80.
30:57Bon, je n'ai pas voulu exagérer, mais c'est vrai que...
31:00Disons pour couper la part en deux.
31:03On peut aller jusqu'à 120.
31:05Voilà, 120.
31:06Au cas où.
31:07On taquine, on taquine.
31:08Au niveau de l'emploi, il a raison.
31:10Aujourd'hui, c'est une réalité indéniée.
31:14L'informel représente une part importante de nos activités économiques.
31:18Est-ce qu'à moyen et long terme, à l'horizon 2030 par exemple,
31:21on peut toujours se permettre d'avoir une économie
31:24dans laquelle l'informel représente autant d'emplois,
31:27d'activités économiques, de chiffres d'affaires, etc.?
31:30Vous savez, c'est pour ça que je dis...
31:33Nous devons être fiers de ce que fait aujourd'hui le Maroc.
31:37L'amo aujourd'hui, qui devient une réalité pour tout le monde.
31:40On a commencé sérieusement à dire,
31:43il faut qu'il y ait des capillais sur les marchés publics
31:46en montant à 30%.
31:47Maintenant, ce qu'il faut, c'est de la reddition.
31:50C'est important qu'on aille voir tout ce qu'ils sont en train de déclarer,
31:53comment on va s'assurer que c'est fait.
31:56Effectivement, moi, je pense que la base de la base,
32:01il faut un Small Business Act qui va poser le cadre
32:04pour avoir une fondation, parce qu'on a une vue à 360 degrés
32:07de tout ce qu'on dit.
32:08On parle de l'éducation, de la formation,
32:10on va parler de l'accompagnement, on va parler de l'accès au marché.
32:13Quelque chose dont on n'a pas parlé, mais qui pour moi,
32:16aujourd'hui, est une réponse.
32:19Le monde est un village et on continue à regarder.
32:21Une TPE, une PME peut aujourd'hui accéder à l'Afrique
32:24grâce à la Zlekaf.
32:26Le Maroc est un très bon élève et il va falloir dire
32:29à nos TPE, je peux te générer de nouveaux revenus
32:32parce que tu as une expertise et moi,
32:35je vais t'accompagner à développer à l'international.
32:38Il faut qu'on sorte de ce schéma que moi, je suis une PME,
32:41mon marché, c'est ma rue.
32:43Non, le marché, il est beaucoup plus large.
32:46Vraiment, les mesures d'accompagnement...
32:49Oui, mais ça appelle aussi à un changement de paradigme
32:51au niveau de certains esprits.
32:53Déjà, les esprits de nos législateurs qui comprennent
32:56que quand on a des jeunes et des moins jeunes
32:59qui veulent créer une entreprise...
33:01Je vous démontre que quand vous êtes salarié,
33:03vous êtes taxé de la même manière que quand vous êtes un auto-entrepreneur.
33:05Comment voulez-vous que le gars... Vous savez, pendant le Covid,
33:08un salarié avait, pas beaucoup,
33:10avait 2000 dirhams d'indemnité.
33:12Un auto-entrepreneur, on lui a prêté
33:14sur 3 ans, sans intérêt, 5000 dirhams.
33:18Ça veut dire qu'on n'a pas compris.
33:20C'est vous qui créez l'entreprise.
33:22Qui bâtit aujourd'hui des économies des pays ?
33:24C'est les entrepreneurs.
33:26Et on n'a pas encore compris que c'est une race
33:28qu'il faut accompagner, qu'il faut protéger
33:30et pas qu'il faut flinguer.
33:32Vous parlez de la race des entrepreneurs.
33:34On a ces bâtisseurs.
33:36Moi, je suis sidéré
33:38quand je vois
33:40qu'on n'a pas encore compris
33:42que cette ADN, il faut,
33:44je dirais déjà,
33:46et pour revenir à la voix, juste pour finir,
33:48moi je pense qu'il va falloir
33:50accélérer cette inclusion
33:52et qu'il passe des TPME
33:54par effectivement
33:56la mise en place
33:58que je disais du SBI et changer
34:00de mindset d'abord pour nos
34:02politiques parce que nos entrepreneurs sont déjà là.
34:04Le temps qui vous est apporté est terminé.
34:06Merci d'avoir la parole.
34:08Juste pour se voiler de l'informel,
34:10je pense qu'il ne faut pas chercher midi à 14h.
34:12On a un nouveau modèle de développement
34:14qui est tenu en place, il est là
34:16et il y a un chapitre dédié
34:18avec des mesures concrètes
34:20pour intégrer
34:22au moins partiellement
34:24le secteur informel.
34:26Par contre, ce qu'on ne pourra jamais
34:28l'éradiquer, il ne faut pas oublier
34:30que même en Italie, je donne l'exemple
34:32de l'Italie, un pays développé,
34:34même en Italie, l'informel est toujours là.
34:36On applique
34:38la feuille de route de NMD
34:40et on l'applique.
34:42Sinon, on va chaque fois...
34:44Il faut y aller maintenant, il faut démarrer
34:46et ne pas avoir peur de se tromper.
34:48Et comme a dit Stézakaria, l'accompagnement...
34:50Vous faites ce que vous voulez en fait.
34:52On est les décodeurs, on est les maîtres de l'heure.
34:54C'est lui le boss.
34:56On va rendre l'antenne, il est 9h30,
34:58Karim Drone est là, on a 1min30 de publicité
35:00et Karim Drone prendra le relais avec
35:02quelques secondes de retard, il nous en excusera.
35:04Merci beaucoup messieurs, à la prochaine.
35:06Karim Drone revient dans quelques instants.