• il y a 10 mois
Le Maroc s'impose comme la puissance industrielle montante du Maghreb. Sa volonté : s'insérer dans un maximum de chaînes de valeur mondiales. Sa stratégie consiste à capter le plus possible d'investissements directs étrangers afin de devenir une base arrière de production indispensable aux pays industrialisés, notamment européens. Près de 30 milliards de dollars ont ainsi été collectés sur la période 2012-2022, soit plus que l'Algérie et la Tunisie réunies. [...]

Category

🗞
News
Transcription
00:00 [Générique]
00:09 Le Maroc s'impose comme la puissance industrielle montante du Maghreb.
00:13 Sa volonté, s'insérer dans un maximum de chaînes de valeur mondiale.
00:18 Sa stratégie, capter le plus possible d'investissements directs étrangers
00:22 afin de devenir une base arrière de production indispensable aux pays industrialisés, notamment européens.
00:29 Près de 30 milliards de dollars ont été collectés sur la période 2012-2022,
00:35 soit plus que l'Algérie et la Ténésie réunies.
00:38 Son arme principale, l'attractivité de son territoire qui tient en six atouts majeurs.
00:44 Sa position stratégique aux portes de l'Europe, une main d'œuvre abondante, bon marché et qualifié.
00:52 D'autant que le gouvernement prend en charge l'essentiel des coûts de formation
00:55 organisés par les entreprises elles-mêmes dans les secteurs clés.
00:59 À cela s'ajoute l'implication des autorités à offrir un environnement d'affaires propice à l'implantation
01:05 et au développement d'entreprises étrangères, sans oublier une stabilité politique qui rassure.
01:12 Et la réussite est là.
01:14 Dans l'automobile par exemple, marginal jusqu'à la fin des années 2000,
01:18 la production marocaine se limitait à l'assemblage de véhicules pour le compte de Renault à partir de pièces importées.
01:25 Quinze ans plus tard, 600 000 véhicules sortent des chaînes de production marocaines,
01:30 composées à 60% de pièces fabriquées localement.
01:33 Le million visé pour 2025 semble à portée de main, d'autant que le constructeur de véhicules électriques chinois,
01:39 BYD, devrait bientôt s'implanter près de Tangier.
01:43 Numéro 1 en Afrique, l'industrie automobile marocaine a dégagé en 2022 le premier excédent de son histoire grâce au boom de ses exportations.
01:52 Autre marqueur du succès industriel du pays, l'envol de sa filière aéronautique.
01:58 L'histoire est récente.
01:59 Elle débute en 1999 avec la création d'un joint venture entre Royal Air Maroc et Safran pour assurer la maintenance et la réparation des moteurs.
02:08 Aujourd'hui, 142 sociétés composent le secteur.
02:13 Elles emploient 20 000 salariés, chiffre qui a doublé en 10 ans.
02:16 Boeing et Airbus produisent au Maroc.
02:19 Limité à trois fois rien à la fin des années 2000, les exportations de la filière approchent désormais 1,5 milliard de dollars.
02:26 La dépendance au capitaux étrangers expose toutefois une partie de l'industrie marocaine aux choix stratégiques de multinationales.
02:33 Ce risque, bien compris, pousse l'État à encourager aussi le développement de champions nationaux,
02:39 notamment dans les secteurs qui valorisent les richesses naturelles du pays.
02:43 C'est le cas de l'agroalimentaire.
02:45 Le pays bénéficie en amont de la richesse de son agriculture et de sa pêche, mais est encore freiné par un outil productif sous-dimensionné.
02:53 Son développement, sa structuration, passe par la présence de multinationales étrangères (Nestlé, Coca, Danone)
02:59 mais aussi de plus en plus par de grandes entreprises locales.
03:03 L'exploitation des sous-sols, du phosphate et de ses dérivés est aussi un enjeu stratégique.
03:08 Leader mondial en la matière, le secteur est structuré autour du groupe national OCP et ambitionne de devenir un des futurs hubs de la chimie mondiale.
03:16 Comme pour l'agroalimentaire, l'objectif est de marcher sur deux jambes,
03:20 c'est-à-dire de développer une offre 100% marocaine aux côtés des filiales comme BASF ou Bayer.
03:26 Cette même volonté de sortir de la dépendance de donneurs d'ordre étrangers trop concentrés
03:33 anime la filière traditionnelle du textile tout comme celle en devenir de l'électroménager,
03:38 tirer parti des partenariats internationaux, en l'occurrence Bosch, Siemens, Ayer,
03:43 améliorer l'offre industrielle domestique, développer un écosystème avec une forte intégration de composants locaux, le même schéma se répète.
03:52 Alors certes, la capacité d'entraînement du Maroc sur l'Algérie et la Tunisie est faible,
03:56 le royaume comptant pour moins de 2% des exports de ces deux pays.
04:00 Ce n'est donc pas une locomotive, mais plus un modèle à suivre pour le Maghreb et plus largement l'Afrique du Nord.
04:06 Son voisin algérien l'a bien compris, qui réinvestit désormais sa rente pétrolière dans son industrie.
04:12 [Musique]

Recommandations