Avec Antoine Armand, ministre de l'Économie, des Finances et de l'Industrie
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##L_INVITE_POLITIQUE-2024-11-14##
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00:00Sud Radio, l'invité politique, Jean-Jacques Bourdin.
00:07Il est 8h36, notre invité Antoine Armand, ministre de l'économie, des finances et de l'industrie.
00:11Antoine Armand, bonjour.
00:12Bonjour.
00:13Merci d'être avec nous. J'ai plusieurs questions, mais je vais commencer avec la réquisition, les réquisitions,
00:21enfin le réquisitoire contre Marine Le Pen et contre tous les prévenus dans le procès des dirigeants du Front National,
00:30je dis Front National puisqu'à l'époque c'était le Front National.
00:33Antoine Armand, est-ce choquant que Marine Le Pen soit inéligible ?
00:38Oui, Jean-Jacques Bourdin, je suis ministre de la République et la séparation des pouvoirs.
00:41Vous comprendrez que je ne peux pas commenter une décision de justice et encore moins une procédure de justice en cours.
00:48Bon, je vous dis ça parce que Gérald Darmanin, lui, n'hésite pas à dire que c'est choquant.
00:53Vous comprenez que Darmanin puisse dire que c'est choquant qu'elle ne puisse pas se présenter en 2027 ?
00:59Chacun s'exprime, il y a des parlementaires, des anciens ministres qui s'expriment.
01:03Si je ne commente pas la procédure de justice, je ne commente pas non plus les débats afférents à cette procédure.
01:08Bien, Antoine Armand, vous êtes ministre de l'économie.
01:11Le Mercosur, l'Union Européenne va-t-elle signer la semaine prochaine au G20 l'accord entre l'Union Européenne et le Mercosur, ces cinq pays d'Amérique du Sud ?
01:24Jean-Jacques Bourdin, je vais essayer de le dire très simplement, dans les conditions actuelles, le Mercosur, c'est non.
01:31C'est non parce que c'est nos agriculteurs et nos éleveurs en particulier qui seraient directement touchés,
01:36qui seraient directement affectés par l'arrivée de viande et notamment bovine dans des conditions absolument défavorables et déloyales.
01:43C'est non parce que climatiquement, cet accord ne respecte pas les standards que nous nous sommes fixés, que l'Union Européenne s'est fixée.
01:51Est-il vrai que la France a passé un accord avec la Pologne, les Pays-Bas et l'Autriche pour bloquer l'accord et créer en quelque sorte une minorité de blocage ?
02:01Ce que je peux vous dire, c'est que je ne fais pas que dire sur les plateaux de télévision ou de radio que le Mercosur, c'est non.
02:07C'est qu'on s'organise avec les pays européens pour faire comprendre le danger que représenterait cet accord.
02:12Donc vous êtes en train de constituer une minorité de blocage ?
02:15La France est totalement déterminée et quand je dis totalement, ça passe par les éléments que vous avez mentionnés à ce que le Mercosur ne soit pas signé en l'état.
02:22Ça veut dire que nous sommes en train de créer une minorité de blocage avec d'autres pays d'Europe ?
02:27Ça veut dire qu'on utilise tous les moyens, y compris les moyens institutionnels et de vote au niveau européen, pour que le Mercosur en l'état ne passe pas.
02:34Donc il n'y aura pas d'accord ?
02:36En l'état, cet accord est inacceptable et insupportable pour nos agriculteurs.
02:40Vous le dites souvent à cette antenne, vous les faites intervenir.
02:44C'est très clair, ça doit être aussi très clair pour l'ensemble de nos compatriotes.
02:47Bien, mais l'idée de l'accord, ce n'est pas une fausse information.
02:51On est bien d'accord, la France discute avec ces pays-là.
02:54Évidemment, on convainc nos partenaires qui peuvent parfois hésiter.
02:57De créer un front du refus, en quelque sorte.
03:00Et d'expliquer qu'on ne peut pas, aujourd'hui, dans la situation dans laquelle est notre agriculture, dans le combat qu'on mène pour le climat,
03:05accepter des accords qui dénaturent les engagements qu'on a pour le climat et qui découragent et qui feraient mal à notre agriculture.
03:13Le budget 2025, le Sénat examine le texte initial du gouvernement.
03:18Avant d'entrer dans le détail, notamment des propositions des sénateurs, Antoine Armand,
03:24le déficit à 6,1% fin 2024, est-ce le choix du gouvernement actuel ?
03:31Je vois à quelle partie de quelle audition vous pouvez faire référence.
03:36C'est Bruno Le Maire qui l'a dit. Je vous pose la question.
03:39C'est toujours une question de choix.
03:42C'est-à-dire qu'on aurait pu, pour ne pas atteindre ce déficit, taxer rétroactivement de 20 ou 30 ou 40 milliards les Français.
03:50En leur disant, à la fin de l'année 2024, on vous taxe.
03:52Est-ce que ça aurait été un choix raisonnable ?
03:55Est-ce que ça aurait été un choix loyal vis-à-vis des entreprises ?
03:58Non.
03:59Moi, ma responsabilité, sous l'autorité de Michel Barnier et avec mon collègue Laurent Saint-Martin, c'est de dire la vérité.
04:05Aujourd'hui, on en est là. Le déficit va atteindre 6,1% au moins à la fin de l'année.
04:12Et ma responsabilité, c'est de dire...
04:14Peut-être plus ?
04:16Non, je crois qu'on sera autour de 6,1%.
04:18Les prochaines semaines permettront d'établir précisément le niveau.
04:21Pourquoi je dis ça ? Parce qu'il y a eu des écarts de prévision.
04:25Il y a eu des différences de déficit.
04:26Et ma première responsabilité, c'est que la confiance soit totale entre nos concitoyens, les représentants de la nation et le gouvernement.
04:33Dites la vérité.
04:34Je fais de la transparence à chaque instant.
04:36Et si la situation doit évoluer, je le dirai.
04:38Si elle s'améliore, je le dirai.
04:40Si elle se dégrade, je le dirai.
04:42La transparence n'a pas toujours été faite.
04:43Ça veut dire qu'on doit faire mieux.
04:44Et ce n'est pas pour accuser les prédécesseurs, parce que ce serait trop facile.
04:47C'est simplement parce que quand vous avez 3 300 milliards de dettes et 6% de déficit, vous ne pouvez pas commencer vos phrases par « tout va bien, circulez, il n'y a rien à voir ».
04:56Oui, mais voilà ce que dit aussi Bruno Le Maire.
04:58Si toutes les mesures que nous avions préparées avaient été mises en œuvre sans délai par le nouveau gouvernement, elles auraient permis de contenir le déficit à 5,5% sans augmentation d'impôts.
05:11Est-ce vrai ? Est-ce vrai ?
05:14Toutes les mesures qui avaient été pensées par le gouvernement sur la dépense publique ont été mises en œuvre à l'arrivée de ce gouvernement.
05:23Donc il dit faux.
05:24Pas du tout, parce qu'il y avait aussi possiblement d'autres mesures qui étaient envisageables sur la fiscalité, sur la taxe sur une production d'électricité qui avait été évoquée, vous vous souvenez, y compris ici.
05:36Et nous avons fait le choix de présenter un budget pour 2025 d'effort, d'effort extrêmement important.
05:43Mais parce qu'il nous semblait que c'était important que ces mesures, y compris celles que vous avez mentionnées, soient étudiées dans le cadre d'un débat démocratique.
05:50Un débat démocratique qui, à la fin, à l'Assemblée nationale, s'est transformé en grande foire fiscale où chacun a voulu rajouter son milliard d'impôts, qui sur une TPE, qui sur un ménage modeste, qui sur un Français qui a épargné sur l'assurance-vie.
06:03Mais ce qui est important de dire, c'est 1. la transparence et 2. oui, ça va être un budget difficile.
06:08Moi, je ne suis pas venu vous dire tout va être simple, on a 3300 milliards de dettes, on va se désendetter, mais on le fera simplement.
06:15Non, c'est difficile parce qu'il faut sortir de cette addiction à la dépense publique, au déficit qui file toujours plus.
06:21— Alors, Antoine Armand, vous savez que je défends les PME et les TPE ici. Donc j'ai besoin de savoir ce que vous leur proposez, ce que vous leur dites.
06:31Le crédit d'impôt recherche sera durci, si j'ai bien compris ? Vous confirmez ?
06:36— Je voudrais leur dire une chose avant, si vous me permettez. C'est que les chefs de TPE et PME font 90 % de l'emploi en France.
06:43Ils font tourner la boutique France au quotidien. Donc il faut leur dire 1. merci et 2. on va vous aider. Ça, c'est la première chose.
06:49— Alors comment ? En durcissant le crédit d'impôt recherche et en encourageant, par exemple, les jeunes entreprises ?
06:55— Alors d'abord, exactement. On va avoir une petite évolution du crédit d'impôt recherche très marginale, très légèrement,
07:04mais qui nous permettra d'utiliser cet argent pour le crédit d'impôt innovation qui touche les TPE, PME et les jeunes entreprises innovantes.
07:12Parce qu'il faut aussi sortir de l'idée selon laquelle il n'y aurait que les grands groupes, que les entreprises de taille intermédiaire,
07:17qui sont indispensables, qui innovent. Les TPE, PME – moi, je le vois tous les jours dans mon territoire de Haute-Savoie –
07:22ils innovent, ils créent de l'intelligence artificielle, de la numérisation, de la transition écologique.
07:27Donc il faut les aider sur l'innovation. Mais je vais vous dire quelque chose. À mon avis, la première chose qu'il faut rappeler
07:33toujours et toujours, c'est que la première attente des chefs de TPE, PME, c'est la simplification.
07:38C'est qu'on vit dans un monde où il y a trop de normes et pas assez de travail.
07:42— Vous allez en supprimer ?
07:43— Ma responsabilité, c'est de faire moins de normes et plus de travail.
07:46— Quelles normes, par exemple, vous allez supprimer ?
07:48— J'aurai l'occasion, dans les prochains jours, de présenter une manière de faire et une méthode.
07:53Parce que c'est pas moi, dans mon bureau de ministre de l'Économie, qui doit décider quelles normes on supprime.
07:58On va associer les TPE, les PME avec mon collègue Guillaume Casbarian.
08:01— Vous allez les réunir ? Comment ça va se passer ?
08:03— On va les réunir pour absolument dire telle norme, telle norme et telle norme.
08:071. Simplifions. Et 2. Moi, j'ai pas peur de le dire ici.
08:10Simplifier, c'est aussi supprimer des normes. C'est aussi dire à un moment donné...
08:14— Vous allez supprimer des normes.
08:15— Mais c'est aussi dire à un moment donné qu'on est en train de plonger l'économie française dans le formol.
08:21Et moi, ma responsabilité, c'est de lui donner de l'oxygène, en particulier aux TPE et aux PME.
08:26— Vous ne toucherez pas aux conditions de transmission d'entreprise. On est bien d'accord, hein, Anton Armand ?
08:31— Quand vous vous comparez avec l'Allemagne, vous voyez qu'il y a parmi les différences le fait qu'en Allemagne,
08:36on transmet bien les entreprises, et notamment familiales. Ça permet de donner de la vision de long terme.
08:40— Bien sûr.
08:42Donc croire que c'est en pénalisant la transmission des entreprises en France qu'on va améliorer l'économie ou la société,
08:48c'est se tromper complètement. Il faut préserver les dispositifs qui existent, qui permettent de transmettre les entreprises.
08:54— Recherche. Recherche. Réduction des exonérations de cotisations sociales.
09:00Qu'est-ce que vous allez faire avec les cotisations sociales ?
09:04— Aujourd'hui, en France, quand vous voulez augmenter un salarié eusmique de 100 €, il vous en coûte presque 400 €.
09:10— Oui.
09:11— Inutile de vous dire que quand vous êtes un chef de TPE-PME volontaire qui se dit « Je veux augmenter mes salariés »,
09:15à cause du profil des exonérations, vous êtes comme pris à la gorge. Donc ça, c'est un vrai problème qu'il faut régler.
09:21Maintenant, je le dis, on a été alerté notamment par le groupe EPR, augmenter le coût du travail au niveau du SMIC
09:27dans la période que nous traversons, ça risque, ça peut avoir des conséquences.
09:31— Vous ne le ferez pas. Donc vous ne régulerez pas les exonérations de cotisations sociales.
09:37— C'est le débat que nous sommes en train d'avoir avec le groupe Ensemble pour la République, avec les autres groupes qui se sont manifestés.
09:42Maintenant, je dis... J'ai commencé en vous disant « On a 3 300 milliards de dettes ».
09:46Je dois le faire dans un principe de responsabilité budgétaire.
09:49— Vous êtes contre la réduction ?
09:51— J'essaye de trouver la voie de passage avec mes collègues Laurent Saint-Martin, sous l'autorité du Premier ministre,
09:57pour continuer à avoir un budget qui permet d'arriver à 5 % de déficit, certes, et qui aide au maximum l'économie,
10:05et qui pénalise au maximum les chefs d'entreprise qui essayent de mieux payer leurs salariés.
10:09Ce qui veut dire que si on réduit certaines des mesures qui sont préduites, il faut trouver des mesures en face.
10:14Il faut trouver des mesures d'économie. Il faut trouver des mesures pour travailler davantage.
10:17Il faut accompagner la société vers plus de travail et moins de normes, et pas vers plus de normes et moins de travail.
10:23— Bien. 5 milliards d'euros d'économies demandées aux collectivités locales. On est bien d'accord.
10:31C'est le projet initial du gouvernement. Comme vous l'avez dit, le débat arrive maintenant au Sénat,
10:38qui est la chambre qui représente les collectivités. On va avoir un débat au Sénat.
10:42Certaines propositions... En fait, moi, j'ai dit quelque chose depuis le début.
10:45Si on arrive à remplacer des mesures qui freinent l'investissement
10:50ou des mesures qui sont de la fiscalité par des économies en dur, des économies de fonds,
10:55le jour de carence, d'autres économies sur le transport sanitaire,
10:59si on trouve des mesures fortes pour remplacer certaines mesures qui pénalisent l'investissement,
11:03je serai le premier à les retenir, à les instruire et à les garder.
11:07Maintenant, vous savez, c'est souvent plus facile de parler d'économie que de faire des économies.
11:12— Alors quelques questions directes. Le tarif de l'électricité, les tarifs d'électricité,
11:16est-ce que ça va augmenter comme prévu au mois de février ?
11:20— Les tarifs de l'électricité ne vont pas augmenter. Les tarifs de l'électricité vont baisser pour 80% des Français en février.
11:28— En février. Pour les 10% restants qui sont aux offres libres de marché,
11:33c'est-à-dire qui ne sont pas aux tarifs réglementés, qui ont eu des baisses extrêmement importantes.
11:37Pour certains, ce sera stable. Pour d'autres, il y aura une hausse.
11:40Mais c'est important de le dire, parce que c'est pas parce qu'il y a des mesures qui sont prises sur l'électricité
11:44que le tarif de l'électricité va augmenter, qu'il va baisser pour 80% des Français.
11:49— 10% la baisse ? — À peu près. Entre 9 et 10%.
11:54— Entre 9 et 10%. Bien. Est-il vrai que vous réfléchissez au lancement d'un grand emprunt public ?
12:02— Si l'emprunt public doit servir à financer la dette, je vous le dis clairement comme ministre des Finances,
12:09c'est pas absolument pertinent. Pourquoi ? Parce qu'aujourd'hui, la France se finance correctement pour le marché.
12:13Si la question, c'est comment on finance notre économie...
12:16On a eu beaucoup de débats sur la question industrielle pour financer notre économie.
12:20En France, on a un système social qui fait qu'on a moins d'épargne qui sert à financer l'économie.
12:25Là, les sujets sont ouverts. C'est pour ça que le Premier ministre a parlé d'un livret industrie.
12:29Pourquoi il a parlé d'un livret industrie ? Parce qu'on a aujourd'hui en France besoin d'installer plus d'usines
12:34et qu'on a besoin d'avoir les financements d'abord privés pour installer ces usines.
12:38— Donc pour avoir les financements, vous êtes prêts à lancer un grand emprunt public ?
12:41— Ça doit d'abord passer par l'épargne. On a aujourd'hui un taux d'épargne très important en France. Pourquoi ?
12:47— Comment allez-vous diriger cette épargne vers l'investissement ?
12:50— C'est la mesure annoncée par le Premier ministre qui s'appelle le livret industrie qu'il aura l'occasion lui-même
12:56de présenter dans les prochaines semaines, au début sans doute de l'année 2025.
13:00Vous comprendrez que je laisse la primeur au Premier ministre sur Jacques Bourdin.
13:03Sinon, je pourrais plus revenir sur Sud Radio pour vous parler d'autres mesures.
13:08Ce qui est important de dire ici, c'est qu'on a beaucoup d'épargne et qu'on a une possibilité d'utiliser
13:13l'épargne des Français pour financer l'usine à côté de chez eux.
13:16Et ça, ça a beaucoup de sens. Et ça, ça sert l'industrie française.
13:19— Est-ce que vous renoncez, vous écartez la piste du lancement d'un grand emprunt public ?
13:24— C'est pas aujourd'hui à l'ordre du jour, parce qu'on travaille sur ce livret industrie.
13:29Mais je vais pas commencer par vous dire tout ce qui n'est pas possible,
13:32alors que la vérité, c'est qu'on a besoin de travailler davantage et d'investir davantage dans notre économie.
13:36— Ah, justement. Travailler davantage. Est-ce que vous êtes favorable à la suppression d'un jour férié ?
13:42Je crois que sur une question aussi importante, l'étape n°1, c'est de rappeler qu'on travaille moins en France que dans d'autres pays.
13:49Un, qu'on travaille collectivement moins. Ça veut dire quoi ?
13:52Ça veut dire que le taux d'emploi en France, il est plus bas qu'aux Pays-Bas, qu'en Allemagne.
13:57Et deuxièmement, que pour ceux qui travaillent, la durée du travail, oui, est inférieure.
14:01Plutôt 1 500 heures en France, 1 570 dans l'UE, 1 700 dans l'OCDE.
14:07Est-ce que ça doit prendre la forme d'un jour supprimé ?
14:11Est-ce que ça doit prendre la forme de plusieurs minutes par jour ou par semaine en plus par an ?
14:16— 7 heures de travail en plus propose le Sénat par an et par salarié.
14:217 heures par actif. 7 heures de travail en plus pour financer l'autonomie.
14:26— Je trouve que c'est une proposition qui est intéressante, qui est judicieuse.
14:29— Vous la retenez ?
14:31— On va avoir le débat, parce qu'il faut évidemment regarder le détail.
14:34— Oubliez-vous. Vous la retenez ou pas ?
14:36— Je vais pas vous dire ici qu'on la retient alors qu'on doit la travailler ensemble.
14:39Ce que je vais vous dire ici, c'est que toutes les propositions qui vont dans le sens de dire
14:43« il faut travailler davantage, on en prend acte », on les étudiera. Pourquoi ?
14:47Parce que c'est pas juste une question budgétaire.
14:49Parce que j'entends ce que certains disent.
14:51Ils disent « très bien, ils arrivent pas à faire des économies dans la dépense publique,
14:54donc ils nous demandent de travailler davantage ».
14:56Là, je vous parle d'une question économique.
14:58On est dans un pays qui ne travaille pas, mais on est dans un pays qui ne libère pas le travail.
15:03Comment allez-vous faire pour encourager les Français, aider les Français,
15:08pousser les Français, comme vous voulez, à travailler plus ?
15:11— D'abord, il faut arrêter de les décourager à travailler plus.
15:13Je vous donne deux exemples qui m'ont beaucoup frappé.
15:16Premier exemple, vous savez peut-être qu'en France, dans la loi,
15:19il est inscrit qu'on ne peut pas faire plus d'un certain nombre d'heures supplémentaires.
15:23En moyenne, 4 heures par semaine.
15:25Je vous donne un autre exemple.
15:27Quand vous n'êtes pas en emploi et que vous voulez travailler...
15:29— Il y a un plafond, 220 heures.
15:31Ça veut dire qu'en moyenne, dans l'année, vous ne pouvez pas travailler plus de 4 heures supplémentaires,
15:35même si vous, salarié, vous êtes d'accord et que votre employeur est d'accord.
15:39Dans quel pays où les salariés ont besoin de plus de pouvoir d'achat
15:43et où les employeurs ont besoin d'activité,
15:45il y a des normes comme ça qui empêchent chacun de travailler davantage ?
15:48— Alors, question, est-ce que vous allez défiscaliser totalement les heures supplémentaires ?
15:55— C'est une question qui est aussi une question budgétaire.
15:58— Oui, on est d'accord, mais est-ce que vous êtes favorable à cela, à la défiscalisation totale des heures supplémentaires ?
16:05— Je crois qu'on ne peut pas s'interdire les débats qui consistent à travailler davantage dans notre pays.
16:11Et je vous donne un autre exemple qui me paraît extrêmement important.
16:13— Donc, pour encourager le travail, des heures supplémentaires très bien payées et défiscalisées.
16:19Et on peut sauter le plafond.
16:21— Mais avant cela, il faut quand même regarder les normes qui, aujourd'hui, nous empêchent de travailler davantage.
16:26Je vous donne un autre exemple qui me trouve très frappant, un exemple très concret.
16:29Quand vous n'êtes pas en emploi, vous pouvez vouloir travailler, pour plein de raisons, moins de 24 heures par semaine.
16:35Parce que vous avez des enfants à garder, parce que vous avez des proches à aider, etc.
16:39La loi l'interdit, Jean-Jacques Bourdin.
16:42Il y a des dérogations, mais la loi interdit de travailler moins de 24 heures par semaine.
16:46Mais si le salarié est pour, si l'employeur est pour,
16:51pourquoi est-ce qu'on interdirait aux gens de travailler un certain nombre d'heures par semaine qui leur convient à eux ?
16:56On est dans une société qui évolue, où on a des rythmes de vie, des rythmes de travail différents.
17:01Il faut libérer ça, il faut libérer le travail.
17:03— Ça veut dire que vous allez permettre aux salariés de travailler plus, on est bien d'accord, par la loi.
17:07— Ça veut dire qu'il faut ouvrir les débats sur lesquels, souvent, au lieu d'avoir la discussion posée qu'on a ce matin,
17:14on entre dans la polémique de dire, comme ça arrivera sûrement après certaines de ces déclarations,
17:19il veut pénaliser les uns, il veut pénaliser les autres. Ce que je veux, moi, c'est que...
17:23— Donc aidez les Français qui veulent travailler plus à pouvoir le faire. C'est votre idée.
17:28— Mon idée, c'est que dans un monde où vous avez l'Amérique de Trump et la Chine de Xi Jinping,
17:33si vous voulez que la France s'en sorte, il faut que l'Europe, que la France produise davantage et ait une meilleure croissance.
17:39Et donc aussi, oui, que la France travaille davantage.
17:42— Vous êtes ministre de l'Économie. Vous voyez les plans sociaux se profiler à l'horizon.
17:46Je pense à Michelin, mais à tant d'autres. Michelin, c'est emblématique. Tant d'autres.
17:52Plans sociaux en pagaille, c'est dit par le gouvernement, par un membre du gouvernement.
17:58Plans sociaux en pagaille, Antoine Armand ?
18:01— On est dans une situation mondiale européenne qui fait qu'il y a une pression énorme – c'est le cas de Michelin,
18:07c'est le cas d'autres entreprises – qui s'applique. La première cause, il faut pas avoir peur de le dire ici,
18:13la première cause, c'est la compétitivité du pays. Autrement dit, quand les situations font que pour une entreprise,
18:20c'est plus difficile, plus coûteux de produire en France parce qu'il y a des impôts, parce qu'il y a des normes,
18:25eh bien les entreprises sont pas ainsi terrestrées. Ça, c'est la solution de long terme.
18:28Sur le court terme, mon travail, ma mission avec le ministre de l'Industrie, avec la ministre du Travail,
18:33c'est d'accompagner chaque cas. Pourquoi ? Pour un, trouver des repreneurs à chaque fois que c'est possible.
18:39Pour deux, accompagner les salariés. Et trois, faire de la reconversion de sites.
18:43On a lancé un certain nombre de programmes, j'en parle parce que c'est extrêmement important.
18:47Parfois, on trouve une solution, c'est le cas de Nifus Aluminia en Savoie, c'est le cas d'autres entreprises
18:53qui l'ont annoncé récemment. Parfois, c'est pas possible et là, c'est une reconversion de sites.
18:57On a annoncé, le gouvernement a annoncé hier, 1,6 milliard d'euros pour la décarbonation des sites.
19:02C'est-à-dire qu'au moment où les entreprises se disent « est-ce que je reste en France ou est-ce que je vais investir ailleurs ? »
19:07Le gouvernement est là pour dire quand vous faites l'usine de demain, quand vous restez en France,
19:12l'État vous soutient parce que produire en France et produire écologique, ça c'est l'industrie de demain,
19:17ça c'est des emplois pérennes.
19:19Antoine Armand, chômage à 7,4, des économistes promettent, enfin promettent, c'est une mauvaise promesse,
19:268% de taux de chômage fin 2025. Vous retenez ce chiffre ?
19:31Je ne prédis pas, je constate un point.
19:35Le chômage est aujourd'hui à peu près stable, c'est quand même le plus bas niveau depuis 40 ans.
19:40Si on veut qu'il continue à baisser, si on veut qu'il continue à baisser,
19:46justement, si on veut reprendre ce combat-là, ça doit passer par le fait que les personnes
19:51qui ne sont pas en emploi aujourd'hui, les « inactifs » comme on dit,
19:54les personnes qui sont sans emploi, sans travail, sans formation, soient mises au travail.
19:59Il y a eu la réforme du RSA qui permet l'accompagnement de ceux qui travaillent.
20:02Il faut encourager les gens à travailler et il faut, je le dis très simplement,
20:06que les aides payent moins que le travail.
20:08Vous en êtes où ?
20:09Elle est en train d'être réappliquée, il y a déjà des premiers résultats dans l'Est et dans le Nord de la France
20:13qui montrent l'efficacité.
20:15Mais c'était le principe de la loi que nous avons adopté, bien sûr.
20:19Mais la loi, elle a suivi son cours, elle est aujourd'hui en oeuvre.
20:23Pourquoi c'est important ? Parce que je ne peux pas vous dire une minute avant,
20:26il faut que les personnes qui travaillent, travaillent davantage,
20:28sans regarder qu'il y a des gens en France qui ne travaillent pas
20:31et qui peuvent contribuer à l'effort national.
20:33– Est-ce que vous êtes favorable, les grèves aussi s'annoncent,
20:35sont annoncées des grèves partout ?
20:37Est-ce que vous êtes favorable à l'encadrement du droit de grève dans les transports
20:40pendant les vacances de Noël par exemple ?
20:44– On commence toujours par dire, et on a raison de le dire,
20:47le droit de grève est un droit constitutionnel, on le préserve.
20:50– Tout le monde est d'accord.
20:51– Je ne suis pas là pour dire qu'un tel ou un tel ne devrait pas faire grève.
20:55Maintenant, quand vous êtes un Français, une Française qui travaille toute l'année,
20:59et que les dix jours où vous avez prévu d'aller voir votre famille
21:03dans le centre de la France, dans le Nord,
21:05et qu'il n'y a pas de service qui permet de le faire,
21:08même pas un minimum de service, je pose la question.
21:11C'est au ministre des Transports d'y répondre, de l'instruire.
21:14Mais je le dis aussi comme ministre de l'Économie,
21:17il n'est pas entendable pour moi que les pays soient mis à l'arrêt
21:21ou soient dans des situations…
21:24– Il y a déjà un encadrement, je crois qu'il faut qu'on regarde…
21:27– Il y a un service minimum, mais minimum.
21:29– Mais je crois qu'il faut qu'on regarde posément
21:31si ce service minimum peut être amélioré,
21:33comment il se décline concrètement en tout état de cause.
21:36– Peut être amplifié.
21:37– Et en tout état de cause, il faut penser aux Françaises et aux Français
21:39qui seront directement pénalisés au quotidien dans leurs vacances.
21:42– Donc vous n'êtes pas opposé, je change ma question à l'encadrement.
21:46– Mais il y a aujourd'hui des mesures, regardons les mesures telles qu'elles sont,
21:50et nous verrons ensuite si elles peuvent être améliorées,
21:52ce sera au ministre des Transports d'y répondre.
21:55– Le gouvernement a renoncé à geler les retraites pendant 6 mois,
21:59Laurent Wauquiez qui n'est ni Premier ministre ni ministre a imposé ce choix,
22:03est-ce que vous l'avez appris en regardant TF1 ?
22:06– Comme ministre de l'Économie et des Finances,
22:08je suis évidemment pleinement associé aux discussions sur ces sujets,
22:12on a eu des discussions notamment avec le groupe de la droite républicaine,
22:16je ne vais pas commenter, j'ai fait la méthode, ce qui compte…
22:20– Et la méthode, pourquoi ne pas la commenter ?
22:23Vous n'avez plus la méthode ?
22:25– Non, parce que ce n'est pas le lieu dont je suis…
22:28– Antoine Armand ?
22:29– Je crois que ce qui est important, c'est de se dire que les petites retraites,
22:32dans un effort collectif important, vont être protégées davantage,
22:36et que oui, c'est une négociation qu'on a eue, une demande qui a été faite…
22:39– Mais les retraites au-dessus du SMIC seront moins protégées
22:42et moins revalorisées que prévues ?
22:44– On a fait des propositions au groupe de la droite républicaine,
22:47c'est celle qui a été retenue par le groupe de la droite républicaine dont acte.
22:51– Dont acte.
22:52Je termine avec Elon Musk, nommé par Donald Trump
22:55ministre de l'Efficacité Gouvernementale,
22:58Guillaume Casbarian a félicité Elon Musk et dit avoir hâte de travailler avec lui, vous aussi ?
23:04– C'est l'homologue de Guillaume Casbarian,
23:07c'est normal que Guillaume Casbarian félicite son homologue.
23:11– Faire des économies, ça vous parle aussi.
23:14– Oui, mais vous posez une question fondamentale,
23:16qui est dans quelle situation demain on sera,
23:19et comment nous allons travailler avec les Etats-Unis de Donald Trump.
23:23Nous sommes des Français et des Européens responsables,
23:25on est là pour protéger l'Europe, défendre les intérêts européens, évidemment.
23:30Et on a aussi une question qui est celle de l'Asie,
23:33et de la manière dont l'Europe et les Etats-Unis doivent s'entendre
23:36commercialement, offensivement, industriellement pour tenir.
23:40– Un adversaire commun.
23:41– Et ça, ce n'est pas des adversaires,
23:43c'est des concurrents qui ont des politiques extrêmement agressives.
23:46On a pris des tarifs douaniers en Europe,
23:48moi c'est beaucoup plus fort, beaucoup plus vite.
23:50– Bien, merci Antoine Armand d'être venu nous voir ce matin sur l'antenne de Sud Radio.
23:54Il est 9h maintenant, Patrick Roger est là, juste après les informations.