Pascal Praud revient pendant deux heures, sans concession, sur tous les sujets qui font l'actualité. Aujourd’hui, il revient sur ce qu'il s'est passé dans un hôpital en Haute-Marne. Faute de place, plusieurs patients ont été transférés dans une salle aménagée dans... un garage. L'un de ces patients témoigne dans l'émission.
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00:00Plusieurs patients qui se retrouvent installés dans le garage d'un hôpital, c'est notre nouveau sujet, faute de place, et ça, ça se passe en France,
00:07aux urgences de l'engrais en Haute-Marne. Vous êtes allé à Haute-Marne déjà à l'engrais ?
00:11Non, non, mais allez-y, on est très en retard.
00:13Je peux vous dire qu'il y a des loups à l'hiver, il fait froid, franchement, il fait très très froid.
00:17C'est la seule info que vous avez.
00:18À l'engrais, ça rigole pas. Je salue les, je sais pas si on dit les l'engrais ou les l'angrois.
00:23Les l'engrais.
00:24Alors qu'ils souffraient d'une inflammation des intestins. Un patient, c'est Gérald, il est en ligne avec nous,
00:29il a été transféré dans une salle aménagée dans un garage.
00:32L'établissement a été saturé fin octobre, une nuit dans un garage.
00:36On en est là aujourd'hui, il n'y a plus de place pour les patients.
00:38Gérald, bonjour.
00:40Oui, bonjour Pascal.
00:41Bon, d'abord, comment allez-vous ?
00:43Écoutez, très bien, très bien aujourd'hui, sans aucun problème.
00:46Donc, les soins ont porté ses fruits, on va dire ça comme ça.
00:50Bon, ça s'est passé quand ?
00:51Ça s'est passé le dimanche, enfin, ce fameux garage s'est passé dans la nuit du 27 octobre, c'était un dimanche.
00:59J'étais rentré la veille, le samedi soir, à l'hôpital.
01:03Ils m'ont gardé, ils m'avaient prévu quelques journées sur place.
01:07Et puis, n'ayant pas de place à l'étage, ils m'ont gardé au service des urgences,
01:12puisque des lits avaient été fermés.
01:14Manque de personnel, on connaît le fonctionnement.
01:18Ou manque de recherche de personnel, on pourrait dire ça aussi.
01:21Et puis, l'inconvénient, c'est que ma place était prisée par quelqu'un d'autre,
01:26parce que je n'étais pas forcément appareillé de tous les côtés,
01:30je n'avais pas besoin de suivi cardiaque, quelque chose comme ça.
01:33Par contre, d'autres patients avaient, eux, besoin de ce suivi,
01:37et donc, il fallait que je libère la place.
01:39Et vu qu'il n'y avait de place nulle part, ils m'ont relégué dans un garage.
01:44Et ce garage est tout bonnement infâme.
01:48C'est une zone, j'appelle ça un dortoir d'hôpital,
01:52où on sépare les malades avec un paravent, on met un drap par-dessus, et le tour est joué.
01:57Un bruit d'enfer, c'est incroyable.
02:02Vous avez 55 décibels mesurés avec mon téléphone portable, une application.
02:07Et donc, on était quatre installés cette nuit-là dans ce garage.
02:11Gérald, on marque une pause, c'est tellement terrifiant ce que vous nous dites,
02:15qu'on continue la conversation après le 12h30. A tout de suite.
02:18Si vous nous rejoignez un instant sur Europe 1,
02:21nous sommes avec Gérald Claudet, qui est un patient qui a passé une nuit dans un garage
02:27qui nous paraît absolument incroyable.
02:29Plusieurs patients qui se sont retrouvés installés dans ce garage d'un hôpital faute de place.
02:33Ça se passe en France aux urgences de Langres, en Haute-Marne.
02:36Alors qu'il souffrait d'une inflammation des intestins,
02:39Gérald a été transféré dans une salle aménagée dans un garage.
02:42Vous avez passé, Gérald, combien de nuits dans ce garage ? Une seule ?
02:46Alors, une seule nuit, parce qu'au petit matin, j'ai demandé à sortir de ce salle-là.
02:53Je n'allais pas du tout y passer une deuxième nuit, c'était hors de question.
02:56J'ai demandé, est-ce qu'on me perfuse à la maison si besoin ?
03:00Il n'y a pas eu besoin, on m'a traité sous forme de cachet.
03:03Mais dans tous les cas, je n'aurais pas passé une deuxième nuit.
03:07Il y avait un bruit assourdissant à 55 décibels.
03:10Comment voulez-vous rester dans une pièce ?
03:13Qu'est-ce que vous a dit l'administration de cet hôpital ?
03:17L'administration n'est déjà pas descendue.
03:19Seuls les soignants et les médecins étaient présents.
03:23Derrière, d'une gentillesse exceptionnelle.
03:26Ils sont, comme moi, désœuvrés.
03:28Personne ne les entend, personne n'est à leur écoute.
03:31Et c'est aussi pour ça que je fais le relais aujourd'hui.
03:34Ce qui est terrible, c'est que ce n'est pas la première fois, ce n'est pas un cas isolé.
03:38On est dans un fonctionnement où il faut faire avancer les choses.
03:43Et il y a des blocages qui sont à certains niveaux.
03:45Et à ces niveaux-là, il faudrait qu'ils prennent des décisions qui soient autres.
03:49Je les invite, comme je l'ai dit ce matin, à passer une nuit dans ce garage.
03:54Et peut-être que leur vision va changer.
03:57Vous étiez combien dans ce garage ?
03:59On était quatre.
04:01Et ce garage, à l'heure à laquelle nous parlons, il existe toujours ?
04:06Il existe toujours.
04:08Il y a des patients dedans, veux-je dire ?
04:10Alors, il y a des patients lorsque le service des urgences et le service des tâches,
04:15appropriées en fin de compte aux soins, sont pleins.
04:20Des lits ont été supprimés il y a quelques années.
04:24Je ne pourrais pas vous dire la période exacte,
04:26mais concrètement, il y a eu des lits de supprimés ou de parés ouverts.
04:29Donc, le service du cul est plein.
04:32On envoie donc aux urgences.
04:34Quand les urgences sont pleines, qu'est-ce qu'on fait ?
04:36On ouvre un garage.
04:38Pourquoi il y a du bruit dans ce garage ?
04:42Parce qu'il y a une ventilation mécanique.
04:44Il y a une ventilation mécanique,
04:46et plutôt que de mettre les patients dehors,
04:48parce que, comme je l'ai dit tout à l'heure, à l'an, il fait froid.
04:50C'est vrai que l'an, il ne fait pas toujours très chaud.
04:53On est d'accord.
04:55À la période du Vietté, c'était plutôt sympa.
04:57Mais ce qui est sûr, c'est que quand ils n'ont pas le choix,
05:01ils sont obligés de trouver un autre local.
05:03Et ce local, c'est ce garage.
05:05Donc, je crois qu'il a été imaginé, il me semble bien,
05:09lorsqu'on a parlé du plan blanc,
05:11notamment il y a quelques années.
05:13Et donc, il y a très peu de commodités.
05:15Quand j'ai dit commodités, il n'y en a pas.
05:17Il n'y a pas de toilettes, vous n'avez rien.
05:19C'est un garage. Donc, en fait, une porte d'entrée de garage
05:21pour faire rentrer normalement des ambulances
05:23d'un endroit et reporter au l'autre.
05:25Ça peut être même dangereux pour un patient.
05:28C'est-à-dire que vous pouvez même...
05:30Au moins, est-ce que la température
05:32était clémente dans ce garage ?
05:34Alors oui, parce que...
05:36Déjà, il ne faisait pas froid dehors.
05:38Je ne sais pas trop ce que ça donnerait en plein hiver.
05:42Dans tous les cas, il y a quand même un aménagement
05:44de chauffage. Donc, c'est donc dire
05:46qu'ils ont réfléchi à mettre un chauffage dedans.
05:48J'imagine, vous voyez, pour le plan blanc
05:50de l'époque.
05:52Mais il n'y a que ça.
05:54Mis à part le chauffage, il n'y a que ça.
05:56Et là, depuis, ça va mieux ? Tout est entré dans l'heure ?
05:58Vous étiez soumis aux inflammations
06:00des intestins ?
06:04Vous étiez soumis régulièrement
06:06à une inflammation des intestins ?
06:08Non, non, non. La première inflammation
06:10a eu lieu il y a 4 ans.
06:12Et là, j'étais en vacances
06:14chez mes parents.
06:16Et pourquoi ça arrive, ça, une inflammation des intestins ?
06:18Peut-être un peu de stress.
06:20Peut-être un peu alimentaire.
06:22C'était un diverticule.
06:24C'était quoi ?
06:26Un diverticule ?
06:28C'était un diverticulite.
06:30Un flammatoire, je crois.
06:32Et ça, ça m'a échappé, le diverticule.
06:34Donc, c'est une douleur
06:36sur l'intestin
06:38qui devait être soignée
06:40tout simplement par cachet ou par
06:42parfum.
06:44Vous êtes resté 48 heures à l'hôpital pour ça ?
06:46Normalement, ils m'avaient prévu beaucoup plus.
06:48Tout au début, lorsque
06:50je suis rentré et qu'on m'a annoncé
06:52que j'allais rester sur place,
06:54on m'a parlé de plusieurs jours.
06:563, 4, 5 jours. Tout dépend
06:58de l'avancée
07:00de la résorption de cette
07:02inflammation.
07:04Et derrière, au bout du deuxième
07:06jour, avec accord du médecin,
07:08on m'a laissé sortir.
07:10Vous avez repris le travail tout de suite ?
07:12Ou vous avez pris quelques jours ?
07:14Je suis enseignant, donc l'avantage, c'est que j'étais encore
07:16pendant ma période de vacances.
07:18Et donc, à la rentrée scolaire,
07:20j'ai pu reprendre mes élèves.
07:22Vous êtes dans quel domaine
07:24de l'enseignement ?
07:26Je suis en secondaire,
07:28je suis sur du bac et du post-bac.
07:30Quelle discipline ?
07:32Économisation.
07:34Économisation.
07:36Essayez de faire passer des notes à Bercy
07:38ou au Président de la République, parce que visiblement...
07:40Écoutez, un courrier est parti
07:42au ministère.
07:44Ils ont besoin d'avoir un prof d'économie
07:46avec eux, ces gens-là.
07:48Quand on voit les dettes, on est bien d'accord.
07:50Je pense que non. Pourquoi vous souriez, M. Boubou ?
07:52Ça me fait sourire, c'est tout.
07:54Franchement, je pense que Gérald
07:56pourrait peut-être mettre un peu d'ordre.
07:58Vous postulez ?
08:00Merci beaucoup, Gérald.