Pascal Praud revient pendant deux heures, sans concession, sur tous les sujets qui font l'actualité. Aujourd’hui 06/11/2024, il revient sur les nombreux emplois supprimés par Auchan et Michelin.
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00:00Que la crise sociale en France, plus de 3600 emplois supprimés en une journée hier,
00:062400 à Auchan, 1250 à Michelin, Cholet et Vannes.
00:10La détresse des salariés est évidemment terrible et pendant ce temps-là, le Premier ministre Michel Barnier a dit hier à l'Assemblée
00:15vouloir savoir ce que ces groupes ont fait de l'argent public qu'on leur a donné. Je vous propose d'écouter M. Barnier.
00:21J'ai le souci de savoir ce qu'on a fait dans ces groupes de l'argent public qu'on leur a donné.
00:25Et nous verrons si cet argent a été bien ou mal utilisé.
00:29Maud Bréjon, qui est la porte-parole du gouvernement ce matin sur Radio-Télé Luxembourg, a précisé des choses.
00:35Ah, nous ne l'avons pas. Il y a un bug, ça peut arriver de temps en temps.
00:40Est-ce qu'on peut écouter ce qu'avait dit Bruno Le Maire il y a quelques temps,
00:43ou est-ce qu'on est directement avec Cédric qui travaille à Bourg-en-Bresse dans la grande distribution ?
00:49Nous sommes avec Cédric ?
00:51Oui, bonjour Pascal.
00:52Bonjour Cédric. C'est vrai que, d'ailleurs, ça rejoint l'élection américaine.
00:57Il y a des indicateurs macro-économiques qui peuvent être parfois positifs,
01:01mais il y a une réalité du terrain qui ne l'est pas.
01:03Et notamment, les salaires qui sont trop bas en France.
01:07Et puis, alors là, on est au-delà, puisque Auchan va licencier.
01:11Vous, vous êtes dans la distribution. Pourquoi Auchan ne marche pas et que, par exemple, Carrefour marche bien ?
01:16Alors, Carrefour n'a pas si bien marché que ça, dans un premier temps,
01:20parce qu'ils ont cédé une grosse partie de leurs magasins à des indépendants.
01:26Sinon, ils prenaient le même chemin qu'Auchan.
01:29Auchan prend le même chemin que le groupe Casino, tout simplement,
01:33parce qu'ils sont restés bloqués. Ils ne sont pas rentrés en modernité, au fait.
01:38Ils sont restés bloqués sur le modèle hyper-hyper, en pensant que les gens en auraient toujours besoin, etc.
01:44Ils sont devenus vieillots. Ils sont restés chers, quand même.
01:49Et puis, ils payent aussi les décontents.
01:51Auchan, c'est plus cher, par exemple, qu'on va dire Leclerc ?
01:54Oui, c'est plus cher.
01:56Mais pourquoi c'est plus cher que Leclerc ? On ne sait pas.
01:58Ah, mais ça, c'est la famille Mulliez, je veux dire. C'est leur leitmotiv.
02:04C'est comme ça qu'ils avancent. En tout cas, ils pensaient qu'ils étaient intouchables.
02:07Ils ne sont pas réussis à se diversifier, non plus,
02:09quand des entreprises discount, telles que Lidl, par exemple, sont arrivées sur le marché.
02:14Ce qu'a su faire, par exemple, le groupe Les Mousquetaires Intermarché, en créant Netto.
02:19Enfin, il y a plein de choses comme ça.
02:21Donc, Auchan est resté tout là-haut, en pensant qu'ils étaient intouchables.
02:24Et puis, ils payent aussi un peu leurs différents retraits-rappels de produits.
02:28Il faut savoir qu'Auchan a beaucoup, beaucoup de retraits-rappels de produits,
02:31que les gens deviennent méfiants.
02:33Et puis, il y a le symptôme de cette famille Mulliez.
02:38La famille, elle est très riche, elle vit à l'étranger, les machins.
02:41Donc, en fait, c'est un ensemble.
02:43Alors, ils ne sont pas là pour vous répondre.
02:44Moi, je ne souhaite pas, évidemment, qu'on fasse le procès d'Auchan.
02:48Moi non plus, mais en tout cas, c'est factuel.
02:52Oui, mais au-delà d'Auchan, parce que c'est vrai, par exemple, aussi pour Michelin.
02:56Michelin, c'est quoi ?
02:58Michelin, c'est différent.
02:59Michelin, c'est de la compétitivité.
03:01Auchan, ils payent, eux, leur concurrence franco-française.
03:05Michelin, en revanche, c'est totalement différent.
03:08Michelin, c'est de la compétitivité internationale.
03:10Et ils ne sont plus capables de s'aligner sur ce que pourrait faire la Chine ou d'autres pays.
03:15Parce que les pneus, évidemment, sont fabriqués en France.
03:17Et un pneu fabriqué par des ouvriers français, c'est plus cher qu'un pneu.
03:21En plus, c'est les camionnettes et les camions, l'usine qui est fermée.
03:25Exactement.
03:26Par contre, en revanche, là où le Premier ministre a raison,
03:29moi j'ai envie de savoir, parce que je paye quand même des impôts dans ce pays,
03:33et l'argent donné par l'État vient de mes impôts et des vôtres aussi, d'ailleurs,
03:38qu'est-ce qu'ils en ont fait, en fait, en réalité ?
03:41D'abord, c'est pas ça qui va...
03:42Mais qu'est-ce qu'on donne comme argent public à Michelin ?
03:46Moi, je ne le sais pas, ça, vous savez précisément ?
03:48Mais moi non plus, je ne sais pas.
03:49Et c'est ça, moi, qui m'interroge, finalement, dans tout ça.
03:52Peut-être des choses comme ça, monsieur Tessier ?
03:5342 millions d'euros, c'est ce qu'a déclaré le président de Michelin.
03:56Oui, mais au nom de quoi ? Qu'est-ce qu'on donne, alors ?
03:58Voilà, c'est ça.
03:59C'est-à-dire qu'on ne sait pas où vont nos impôts, finalement.
04:0242 millions d'euros, mais dans le même temps, vous avez quand même Michelin
04:04qui a investi plus d'un milliard dans l'innovation.
04:06Il faut aussi relativiser au niveau des chiffres.
04:08Oui, Michelin a reçu de l'État 42 millions,
04:12mais dépense effectivement plus d'un milliard d'euros par an pour l'innovation.
04:16Le site de Chola est 40% plus cher que la moyenne des sites européens.
04:20Pour l'électricité, on est deux fois plus cher qu'aux États-Unis.
04:23C'est ce qu'a déclaré le président de Michelin aussi.
04:26Donc, vous savez, les chefs d'entreprise, quand ils ferment une entreprise,
04:29ce n'est pas de gaieté de cœur.
04:33C'est parce que, j'imagine, ils n'ont pas d'autre solution.
04:36Parce que la compétition, la compétitivité est moins forte dans ces cas-là, sans doute.
04:43Après, c'est pareil, ça manque peut-être aussi de transparence comme ça
04:47quand on va chercher de l'argent public.
04:49Parce qu'on me dit, effectivement, ils ont investi un milliard d'euros dans l'innovation.
04:52Mais l'innovation de quoi, au fait ?
04:54Est-ce que nous, on est au courant de leurs innovations ?
04:57Parce que ça reste mes impôts, ça reste l'argent public.
05:00Cet argent public, il aurait pu servir à autre chose aujourd'hui.
05:02Donc, au final, qu'une entreprise ferme ou licencie,
05:06cet argent public, peut-être qu'il aurait pu aller ailleurs.
05:08Peut-être qu'on a acquis, justement, leurs innovations n'ont pas été bonnes
05:11et peut-être que leurs plans de carrière n'ont pas été bons non plus.
05:14Donc, cet argent, peut-être qu'il peut servir à autre chose.
05:16Merci en tout cas de ce témoignage, Cédric de Bourg-Cambrès.
05:20Vous êtes dans la grande distribution vous-même.
05:24On va marquer une nouvelle pause.
05:26Et nous allons recevoir, je crois, dans quelques instants,
05:29un invité pour un nouveau sujet que nous allons traiter.
05:32Grégory Révet, directeur général du groupe Barrière
05:34et président de Casino de France.
05:36Qui ne souhaite pas que les casinos soient taxés
05:41La légalisation des casinos en ligne, sur internet.
05:44Je suis d'accord. Vous avez bien fait de préciser notre prochain thème.
05:48A tout de suite.
05:49Vous écoutez Pascal Prouet, vous suivez Europe 1
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