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Michelin a annoncé ce mardi la fermeture de ses usines de Cholet et Vannes avant 2026 en raison de "l'effondrement" des ventes des pneus pour camions et camionnettes et des coûts de fabrication en Europe dus au prix de l'énergie. 1.254 salariés sont concernés par cette annonce sur les deux sites.

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Transcription
00:00— Vous attendiez à l'annonce de la fermeture de ces deux sites, franchement ?
00:03— Oui, bien sûr. On s'y attendait. Et on a provoqué le fait que Michelin sorte du bois, quoi, et annonce.
00:12La seule différence... Je partage pas du tout la vision qui est emmenée sur le fait qu'on soit hyper rentable en France.
00:17Connaissant bien l'entreprise Michelin, on a quand même, dans les années 83-84, été près de 50 000 salariés.
00:24Et aujourd'hui, on est rendus à 15 000 salariés. Et avec ce qui est annoncé aujourd'hui, on va se retrouver à 13 000.
00:31Et malheureusement, l'hécatombe pourrait continuer. Là où je partage pas du tout, c'est...
00:36— Comment expliquer ces difficultés, alors ? — Les difficultés, ce sont des choix d'entreprise qui ont mis en priorité
00:44le profit avant tout, avant de parler de responsabilité sociétale de l'entreprise. Quand on connaît l'entreprise Michelin,
00:51qui est quand même sur le podium, sur la première place du podium du pseudo « dialogue social » et d'une justice sociale
01:00qui est totalement bafouée, quand on regarde ce qui se passe... Là, j'apporte déjà mon total soutien à tous les camarades
01:06qui sont en lutte sur les... — La grève a chelé.
01:08— Ah oui, que ça soit la grève a chelé. — C'est-à-dire que l'argument des coûts de l'énergie, des coûts de production,
01:13de la concurrence des pneus asiatiques, ça n'existe pas, alors ? — Non. Je dis pas que ça n'existe pas.
01:18Je dis que Michelin, depuis les années 95-99, a organisé son évasion industrielle. C'est ça. Non, non, non.
01:26La concurrence déloyale, comme c'était abordé, elle n'existe pas. Elle n'existe pas sur le principe que Michelin a délocalisé,
01:34a fait des doublons, des triplons d'entreprises françaises en Asie, en Amérique du Nord, à l'Europe de l'Est pour abonder
01:44et augmenter les profits. Aujourd'hui, si Cholet... Non, non, non. — Vous pensez pas que c'est pour vendre aux constructeurs locaux
01:50pour la première monte ? — Si Cholet aujourd'hui est en difficulté, c'est que le marché qu'ils avaient à Cholet du pneu et camionnette
01:57qui alimentait l'Afrique du Nord aujourd'hui a été accaparé par l'usine Michelin de Thaïlande. Et c'est la Thaïlande qui livre aujourd'hui...
02:05— Donc vous êtes en train de dire que Michelin a délocalisé ses sites de production au détriment des sites français.
02:09— Exactement. Et malheureusement, aujourd'hui, on va prendre l'exemple sans mettre d'inquiétude dans la tête des camarades qui travaillent
02:15dans mon usine, dans l'usine dans laquelle je travaille, à Michelin-Blanzy. On est en concurrence directe avec Campo Grande qui est au Brésil
02:21sur la même gamme de pneus. — Mais parce que pour Michelin, ça coûte moins cher de produire ces pneus au Brésil ou ailleurs, c'est ça ?
02:29— Oui, oui, oui. Ça coûte peut-être moins cher. Mais c'est toujours autorentable de le faire en France. Et la seule différence aujourd'hui
02:34de la recherche de l'entreprise Michelin, c'est d'augmenter ses profits, c'est d'augmenter ses marges pour satisfaire une seule catégorie,
02:41ce sont les actionnaires. C'est pas pour les salariés. — Mais monsieur, je comprends pas parce que Michelin a l'image en France d'une entreprise
02:47très sociale, très proche de ses salariés. Ça a toujours été un modèle. Et d'ailleurs, la famille Michelin a tenu à poursuivre ce modèle.
02:54D'ailleurs, Michel Barnier en a parlé à l'Assemblée nationale. D'ailleurs, il s'interroge aussi. Il dit qu'on donne de l'argent public.
02:58Cet argent public, à quoi sert-il ? Vous avez cette même interrogation ? — Oui, exactement. Exactement, mais sur un chapitre beaucoup plus large,
03:05c'est-à-dire que ça dépasse aussi le cadre de l'entreprise Michelin. Je reviendrai simplement sur les chiffres qui sont connus de tout le monde,
03:10avec les 175 milliards d'euros d'aides publiques distribués généreusement aux entreprises sans contrepartie. La seule contrepartie aujourd'hui,
03:18ça serait quand même au moins que les entreprises maintiennent l'emploi. Et aujourd'hui, la seule chose qui est faite, c'est une désorganisation totale
03:25de l'industrie. On parle de chez Michelin. Mais aujourd'hui, on est à plus de 100 000 suppressions d'emploi de l'industrie. Et je remercie d'être aujourd'hui sur ce plateau
03:33parce qu'enfin, un média qui va mettre à l'abus de tout le monde que notre pays, toute l'industrie du pays est en train de foutre le camp.

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