• il y a 4 semaines

Pascal Praud revient pendant deux heures, sans concession, sur tous les sujets qui font l'actualité. Aujourd'hui il reçoit Didier Barbelivien, pour le ciné concert symphonique "Delon : le dernier samouraï" le vendredi 8 novembre au Palais des Congrès de Paris.

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Retrouvez "Pascal Praud et vous" sur : http://www.europe1.fr/emissions/pascal-praud-et-vous

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Transcription
00:00Et puis dans la dernière partie de l'émission, on parlera du ciné-concert symphonique Delon, le dernier samouraï, et c'est pour cela que vous êtes là, puisque vous êtes partie prenante.
00:10En quelque sorte, oui, à travers un texte inédit qu'Alain a dit sur une musique de Franz Liszt,
00:19qui était une série d'enregistrements qu'on avait commencé, qui à l'origine s'appelait Delon joue ses classiques.
00:27Et je vais vous raconter tout ça, c'était plutôt un voyage intéressant.
00:31On en parlera évidemment tout à l'heure, mais bon, la mort comme c'est un sujet universel, vous écoutiez Brigitte, je ne sais pas si vous-même...
00:36Je suis assez d'accord avec Brigitte, je pense que l'enveloppe corporelle s'en va, mais que l'enveloppe spirituelle reste.
00:46Vous avez le sentiment, vous, d'être accompagné de tout ce jour ?
00:50Oui, toujours, tous les auteurs vous le diront, les auteurs n'écrivent pas seuls.
00:54Vous avez écrit sur la mort ?
00:55Main droite et main gauche, assez peu, mais je l'ai fait, si si, forcément sur 2500 chansons, il y en a forcément qui parlent de la mort, ou qui l'évoquent, ou bien sûr que oui, mais je suis, par rapport à ça,
01:12j'ai écouté attentivement Brigitte, je suis assez d'accord avec elle, je pense que ce n'est pas si grave que ça non plus, c'est grave pour ceux qui restent, non, ce n'est pas si grave.
01:23C'est pour qui ?
01:24Non, il y a un autre truc, pour ceux qui restent, forcément, pour nos enfants, nos familles, nos machins, évidemment, mais je pense que c'est une autre façon de vivre, mourir.
01:36Bon, vous avez vu les chansons les plus diffusées lors des cérémonies d'Obsèque ?
01:39Non, j'ai entendu juste mon vieux, que j'adore.
01:41Il y a Jean-Jacques Goldman, « Puisque tu pars », moi j'aime beaucoup...
01:44Voilà, « Puisque tu pars », qui est sublime, et puis il y a encore un soir, j'aime beaucoup celle de...
01:48Je l'adore aussi, celle-là, toujours, de Jean-Jacques Goldman.
01:51C'est Jean-Jacques Goldman encore un soir ?
01:53Oui, absolument.
01:54Qui est une des dernières...
01:57Je l'adore, celle-là.
01:58Oui, elle est formidable.
02:00En fait, ce qui est toujours dur dans une chanson, c'est quand t'arrives à avoir du souffle, comme ça, de l'irisme, quelque chose qui t'émeut, qui te prend les tripes.
02:09L'émotion.
02:10Oui.
02:11C'est-à-dire qu'il faut envoyer un truc, c'est pas long une chanson, c'est trois minutes, trois minutes trente, pour envoyer l'émotion.
02:18Bon, Brigitte est là, Brigitte, bonjour, Brigitte...
02:22Je la remercie parce qu'elle va repartir dans sa voiture, et maintenant c'est Christelle qui va être avec nous.
02:28Christelle, bonjour, vous habitez en Ménéloire ?
02:31Oui, bonjour Pascal, oui déjà, en Ménéloire, près d'Angers.
02:34Près d'Angers, est-ce que vous êtes allée...
02:36Ça c'est le pays de M. Barbeau-Livier, est-ce que vous êtes allée fleurir une tombe ces dernières minutes ?
02:41Pas du tout.
02:43Pourquoi, vous n'aimez pas ?
02:44Alors, pour moi, j'ai pas forcément besoin d'aller au cimetière, là où reposent mes grands-parents en l'occurrence.
02:50Demandez lui son métier, Pascal.
02:51Quel métier faites-vous, Christelle ?
02:54Alors, je suis conseillère funéraire et maître de cérémonie.
02:57Ah, donc effectivement, vous avez une proximité avec la mort quasiment quotidienne.
03:03C'est ça, au travail, tout à fait, oui.
03:05Depuis combien de temps vous faites ça ?
03:07Alors, c'est une reconversion assez récente, ça fait deux ans et demi.
03:11Donc, c'est évidemment un métier très particulier, parce qu'il y a une charge émotionnelle très forte,
03:17mais qui donne un sens à tout cela.
03:19Mais lorsque vous voyez, tous les deuils ne se ressemblent pas.
03:25Le deuil d'une personne âgée, en fin de parcours, si j'ose dire,
03:30n'est pas la même chose qu'un enfant de 15 ans, 17 ans ou 19 ans,
03:34qui a eu un accident et sans doute avez-vous rencontré ces deuils-là, qui sont les plus terribles.
03:39Tout à fait. Très récemment, j'ai accompagné une famille pour un jeune de 15 ans,
03:43c'est très récent parce que ça date de la semaine dernière,
03:45et effectivement, c'est différent.
03:47C'est complètement différent, parce que même si on est dans le respect de chaque dossier,
03:51même d'une dame ou d'un monsieur de 90 ans,
03:53on se dit, nous on a un rapport avec la mort qui est peut-être un petit peu plus abouti que certains,
03:59et c'est une finalité, ça fait partie aussi de la vie,
04:01et quand c'est dans l'ordre des choses, c'est plus acceptable, forcément.
04:05Comment les gens viennent-ils vous voir ?
04:08Alors, soit ils nous appellent en nous annonçant le décès d'un proche et on convient d'un rendez-vous,
04:12soit ils poussent tout simplement la porte de l'agence en nous annonçant le décès directement.
04:16Et alors, qu'est-ce que vous leur proposez dans ces cas-là ?
04:19Eh bien, on se charge de l'organisation complète des obsèques de A à Z,
04:23l'accompagnement dans les démarches et l'organisation de tout, du convoi, de la cérémonie.
04:29C'est-à-dire que vous pouvez trouver l'église qui convient,
04:32c'est vous qui allez faire toutes ces démarches, si tant est qu'elle soit catholique, bien sûr,
04:37ou aujourd'hui trouver un monsieur loyal qui soit...
04:43C'est moi, du coup, le monsieur loyal, en l'occurrence,
04:45puisque c'est le rôle du maître de cérémonie,
04:47puisqu'on peut officier à la place d'un officiant religieux,
04:50et du coup, orchestrer cette cérémonie.
04:53Le civil se développe énormément,
04:56puisque c'est vrai que nous, on a aussi un rôle de devoir d'information auprès des familles,
05:00vous n'êtes plus obligé de partir de la même façon que tout le monde,
05:03si ça ne vous correspond pas.
05:04Avant, c'est vrai que le schéma église-signataire, c'était pour tout le monde.
05:07J'ai en mémoire une très belle cérémonie,
05:11je ne sais pas si Didier était là, d'ailleurs, ce soir-là, ce jour-là,
05:15lorsque Gérard Leclerc est décédé,
05:17c'était effectivement une cérémonie laïque,
05:20et j'avais trouvé que dans la cour de la maison,
05:24avec Julie, qui a longtemps travaillé dans cette maison,
05:27c'est la première fois, je crois, que j'assistais à une cérémonie laïque,
05:31et j'avais trouvé ça vraiment très émouvant, très réussi.
05:34Moi aussi, très émouvant, et à la fois triste,
05:39enfin deux fois triste,
05:41parce qu'on ne peut pas transférer sa peine sur une croyance.
05:45Ils étaient athées.
05:48Et dans ces moments-là,
05:51enfin pas que dans ces moments-là,
05:53mais c'est vrai que la religion est un secours.
05:56Alors est-ce que c'est un secours,
05:59comment dire,
06:01motivé, est-ce que c'est vrai, est-ce que c'est pas vrai,
06:05j'en sais rien, peu importe.
06:09La personne qui endeuillait
06:11peut toujours se pencher en priant.
06:13Eux, ils priaient,
06:15sûrement le regret de Gérard,
06:18je sais pas vers quoi se tournaient leurs prières.
06:20Et puis ils lui rendaient hommage.
06:22C'est-à-dire qu'il y avait, ce qui était très touchant d'ailleurs,
06:24on voyait cette famille,
06:26comment elle avait évolué,
06:28on voyait des photos de Gérard Leclerc
06:30devant tous les endroits du monde,
06:32les pyramides, à New York,
06:34avec ses enfants, beaucoup de photos
06:36qui n'existent pas dans une église.
06:38Il y avait une sorte de mise en scène de la vie.
06:40Ce que je peux parfois reprocher
06:42au rite catholique, c'est qu'on ne parle pas assez
06:44de celui qui vient de mourir.
06:46Il y a évidemment beaucoup de prières, et c'est normal,
06:48dans ce moment-là.
06:50Et ce que j'avais aimé dans cette cérémonie,
06:52c'est qu'on parlait
06:54de celui qui était mort.
06:56Il y avait des témoignages, des enfants,
06:58des amis, des photos.
07:00Et ça, je trouve que c'est assez émouvant
07:02de rendre hommage à celui qui est mort.
07:04On en parlait de manière très concrète,
07:06alors que souvent dans l'église,
07:08tu vas aller vers la maison du père.
07:10Il est 2h31,
07:12c'est un sujet grave,
07:14on peut en parler avec légèreté.
07:16A priori, nous sommes tous
07:18candidats.
07:20A priori.
07:22Même si personne n'imagine qu'il va mourir.
07:24Au fond.
07:26En tout cas, tout le monde l'imagine
07:28sans l'imaginer, vous comprenez ce que je veux dire.
07:30C'est inconcevable, d'ailleurs, que dans les rêves,
07:32nos rêves s'arrêtent toujours au moment où tu meurs.
07:34C'est une représentation qui est impossible.
07:36J'avais entendu un psychanalyste dire ça.
07:38Et Sacha Guitry disait que mourir, c'est un manque de savoir vivre.
07:40Oui.
07:42Elle est mignonne.
07:44Il disait beaucoup de choses, je ne suis pas sûr que ce soit
07:46la meilleure, celle-là, mais il est 12h32,
07:48et on va marquer une pause.
07:50Bon, vous êtes jeunes,
07:52évidemment, Olivier Guenegg, donc pour vous,
07:54c'est loin la mort.
07:56Ça me terrifie quand même.
07:58Souvent, les poètes ou les humoristes,
08:00il vient de citer Sacha Guitry,
08:02Cozymon avait écrit...
08:04Jean-Roger Cozymon.
08:06Ne chantez pas la mort.
08:08C'est un sujet maudit.
08:12Il avait eu cette phrase
08:14où il disait
08:16Je la chantais dès lors
08:18Miracle des voyelles.
08:20Il semble que la mort soit la sœur
08:22de l'amour. La mort
08:24que l'on attend est l'amour qu'on appelle.
08:26Et si lui ne vient pas,
08:28elle viendra toujours.
08:30Ça, c'est a priori, effectivement.
08:32Et puis, vous pouvez aller dans les cimetières.
08:34Par exemple, j'ai appris que le Père Lachaise est le cimetière
08:36le plus visité au monde. Et c'est vrai que moi,
08:38j'ai souvent utilisé, si j'ose dire,
08:40le Père Lachaise comme un jardin public
08:42parce que c'était un endroit où j'aimais
08:44emmener mes enfants lorsqu'ils avaient
08:4610 ans, 12 ans,
08:48aller se balader le dimanche.
08:50Mais non, il y avait
08:52quelqu'un, il est mort depuis, qui était sur la tombe
08:54de Gérard de Nervalde, qui était là depuis des
08:56années, des années, des années. Il était là tous les jours.
08:58Et puis, au Père Lachaise, il y a
09:00Jim Morrison. Il y a tout le monde.
09:02Pas tout le monde, mais il n'y a pas Dalida.
09:04Dalida est à Montmartre.
09:06Mais il y a Yves Montand,
09:08il y a Simone Signoret au Père Lachaise.
09:10Il y a Molière, alors on dit que c'est Molière.
09:12Je ne suis pas sûr que ce soit Molière.
09:14Mais voilà. Il est 12h33
09:16tout de suite.
09:18Europe 1,
09:20le journal permanent.
09:2212h36 avec Mickaël Dorian. Toute l'actualité, on est très
09:24en retard. En Normandie, 3 personnes sont
09:26mortes dans un accident au niveau d'un péage.
09:28Ce matin, un véhicule qui circulait sur la 13 en direction
09:30de Paris s'est encastré dans un plot en béton
09:32situé à l'entrée du péage de
09:34Debouville. 24 sapeurs-pompiers
09:36sont mobilisés sur les lieux du drame.
09:38Les recherches se poursuivent en Espagne pour tenter
09:40de retrouver les dizaines de disparus
09:42tandis que l'aide aux sinistrés s'organise.
09:44La ministre espagnole de la Défense
09:46a annoncé l'arrivée de 500 soldats supplémentaires
09:48en renfort des 1200 déjà présents.
09:50Les inondations qui ont ravagé
09:52la région de Valence ont fait 158 morts
09:54selon un dernier bilan toujours provisoire.
09:56Pour Sébastien Chenu, le combat contre
09:58les stupéfiants doit être mené auprès des
10:00consommateurs. Le vice-président du Rassemblement
10:02National était l'invité de la grande interview ce
10:04matin sur Europe 1 et C News.
10:06Il estime qu'il faut en finir avec ce
10:08qu'il analyse comme une certaine bienveillance
10:10vis-à-vis de la consommation de drogue.
10:12Le narcotrafic à l'origine
10:14justement d'une gigantesque
10:16risque survenue la nuit
10:18dernière à Poitiers. Plusieurs
10:20centaines de personnes seraient impliquées.
10:22C'est une fusillade survenue dans un restaurant qui a
10:24tout déclenché. Fusillade qui a fait 5 blessés
10:26dont un jeune de 15 ans en urgence
10:28absolue. Au Proche-Orient, les négociations
10:30de cesser le feu entre Israël et le Hezbollah
10:32progressent, c'est ce qu'a indiqué le secrétaire
10:34d'Etat américain Anthony Blinken
10:36lors d'une conférence de presse. Hier,
10:38quatre ressortissants thaïlandais ont été
10:40tués en Israël par une roquette
10:42tirée depuis le Liban. L'armée israélienne
10:44de son côté poursuit ses
10:46opérations contre le Hezbollah.
10:48La hausse du USMIC en France avec deux mois
10:50d'avance cette année, il passe
10:52à 1426,30 euros
10:54soit 2% de plus. Les retraites complémentaires
10:56du privé augmentent elles aussi
10:58d'1,6%. On note également
11:00en ce 1er novembre la baisse du prix du gaz
11:02ainsi que le début de la trêve hivernale.
11:04Et puis en ce 1er novembre, c'est aussi le
11:06coup d'envoi du mois sans tabac.
11:08Un exercice difficile pour les 12 millions
11:10de fumeurs que compte la France. Difficile
11:12mais nécessaire pour être en meilleure santé
11:14selon le comité national contre le tabagisme.
11:16Arrêter de fumer avant 40 ans
11:18peut faire gagner jusqu'à
11:209 ans d'espérance de vie.
11:22Vous fumez, Michael ?
11:24Les jeunes ne fument plus. Vous fumez, Géraldine ?
11:26Oui, vous êtes jeune. Géraldine fume pas mal
11:28mais faut pas le dire à ses parents.
11:30Elle nous écoute, Colette.
11:32Mais vous fumez en cachette, vous n'osez pas
11:34le dire à vos parents.
11:36Nous qui sommes des enfants des
11:38années 70, nos parents,
11:40un dîner en 75
11:42chez mes parents, tout le monde fumait.
11:44Femme comprise.
11:46Femme comprise.
11:48Pourquoi pas, il fumait.
11:50On n'avait pas de 404, nous, monsieur.
11:52C'était des plus petites voitures.
11:54On n'avait pas les moyens, nous.
11:56La 404, c'était pas une voiture de milliardaire.
11:58C'était une voiture de bourgeois, la 404.
12:00Nous, c'était la Mi-8, la Mi-6.
12:02La DS Palace, c'était une voiture
12:04de bourgeois.
12:06Monsieur La Tessier, vous fumez ?
12:07Absolument pas.
12:08Monsieur Lafitte, vous fumez ?
12:09Pas du tout.
12:10Et monsieur Guénac, vous fumez ?
12:12Ah non, monsieur, jamais.
12:13Regardez, c'est extraordinaire.
12:14Et monsieur Alexandre Omar ?
12:15Ah non, non, non.
12:16Vous vous rendez compte ? Personne ne fume, il n'y a que vous qui fumez.
12:18Vous aussi, un petit peu, chère, mais on fume
12:20pas des cigarettes.
12:22Non, mais précisez.
12:24Des cigares.
12:26Des cigares, de temps en temps, si on nous l'offre.
12:28Oui, voilà. Mais pas que les gens pensent que vous fumez des pétards.
12:30Non.
12:32Je n'ai jamais fumé un pétard de ma vie
12:34Je n'ai jamais pris un gramme
12:36Ne crachez pas dessus.
12:38Je veux dire,
12:40on a été gentil avec vous.
12:42Non, mais vous demandez un truc.
12:44Non, mais vous nous crachez dessus.
12:46Non, je ne vous crache pas dessus.
12:48Il faut bien illustrer le sujet.
12:50Pauvre Michel.
12:52Il faut bien illustrer le sujet.
12:54Il n'a pas eu qu'aux femmes.
12:56Je suis pochondriaque en plus.
12:58Pourquoi tu tousses ?
13:00Je n'ai pas pris un gramme de cocaïne.
13:02Tout le monde dans vos milieux, dans les années 70,
13:04devait de temps en temps faire des écarts de ce type.
13:06Il y en avait plus.
13:08Il y en avait, mais pas tant que ça.
13:10Vous êtes là, Didier.
13:12Je vous remercie.
13:14Vous êtes pour le ciné-concert
13:16Delon, le dernier samouraï.
13:18C'est vendredi 8 novembre, c'est le jour anniversaire
13:20d'Alain Delon.
13:22Ce sera au Palais des congrès de Paris.
13:24Il y aura les plus grandes musiques de films d'Alain Delon.
13:26Alors ça, c'est le clan.
13:30C'est formidable.
13:32Ennio Morricone.
13:34C'est un génie.
13:36Est-ce que vous avez vu
13:38le documentaire sur Ennio Morricone ?
13:40Ce n'est pas que je l'ai vu, je l'ai vu 5 fois à Pascal Praud.
13:42Je le connais par cœur.
13:44Il explique même la ligne de basse,
13:46comment il compose
13:48le clan des Siciliens.
13:50Et au début, la première fois que j'ai vu le documentaire,
13:52je me suis dit, il raconte n'importe quoi.
13:54Là, je fais que les vieux compositeurs
13:56disent n'importe quoi.
13:58Quand j'ai fini de regarder,
14:00je suis allé au piano et j'ai joué
14:02ce que Morricone disait dans le truc.
14:04C'est la vérité.
14:06Cette musique-là, je l'aime beaucoup, c'est la musique de deux hommes dans la ville.
14:08Je ne sais pas de qui elle est d'ailleurs.
14:10Mais elle est très réussie.
14:12C'est François Droubet ou Philippe Sard, sûrement.
14:14Pas Philippe Sard, je crois.
14:16On va vérifier.
14:18Géraldine, vous vouliez dire quelque chose ?
14:20Oui, exactement. C'est un partenariat avec Europe 1.
14:22Ah, le spectacle ?
14:24Oui, exactement.
14:26Vous allez nous faire découvrir également
14:28en version symphonique
14:30la chanson écrite et enregistrée
14:32par Alain Delon
14:34à Cannes.
14:36Non, qui raconte le festival.
14:38Qui raconte Cannes, la ville de Cannes.
14:40Mais est-ce qu'on peut l'écouter
14:42ou ça sera en exclusivité le soir ?
14:44Non, vous pouvez l'écouter.
14:46Elle sera sur les plateformes, je pense, la semaine prochaine.
14:48Fabrice, allons-y.
14:50Il pleut sur Paris
14:52Et moi, je me souviens de Cannes
14:56La ville du cinéma
14:58La ville lumière
15:06Petit déjeuner sur la terrasse
15:08du Carlton
15:10Les croix sont chaudes, ensoleillées
15:12Quelques starlets
15:14de ci, de là
15:16Cannes
15:18Cette chanson a une histoire
15:20et cette histoire, je voudrais que vous la racontiez.
15:22L'histoire, c'était à l'origine
15:24de faire tout un album
15:26qui allait s'appeler
15:28Delon joue ses classiques.
15:30Et pour ce faire,
15:32je devais en prose,
15:34en texte, comme un dialogue,
15:36c'est ce qu'on entend là en ce moment,
15:38écrire
15:40non pas la biographie
15:42d'Alain,
15:44mais des choses qui lui tenaient à cœur.
15:46Et on avait
15:48commencé
15:52le rewriting
15:54de sa vie à travers ces chansons-là
15:56dont celle-là
15:58qui miraculeusement a été
16:02préservée, Cannes.
16:04Et ça, c'est à l'origine du cinéma ?
16:06Une quinzaine d'années,
16:08un peu moins, 15 ans
16:1013 ans, 14 ans
16:12Peut-être Tony Majorin qui l'a réalisé
16:14me dirait la date exacte
16:16Et vous étiez là dans la prise
16:18de son ?
16:20Plus que là, puisque c'est moi qui écris
16:22le texte. Mais vous étiez présent
16:24quand il l'a enregistré ?
16:26Et ce qui m'intéresse, c'est de savoir combien de prises,
16:28combien de fois ? Je vais vous raconter ça,
16:30c'est merveilleux, parce que
16:32franchement ça reste un de mes souvenirs professionnels
16:34les plus bluffants
16:36pour moi.
16:38Et puis le souvenir personnel aussi,
16:40parce que moi je connaissais Alain Delon déjà depuis un moment
16:42mais j'avais jamais eu
16:44à la voir en tant que
16:46client derrière un micro.
16:48Et là il m'a impressionné, parce que
16:50comment dire ?
16:52Au début, je lui donne
16:54le texte, je lui montre la métrique
16:56à peu près, et je lui dis
16:58c'est pas facile Alain,
17:00tu vas en baver.
17:02T'inquiète pas, t'inquiète pas. Et il part à douche
17:04avec les paroles,
17:06la musique
17:08et un matin il m'appelle, il me dit
17:10je suis prêt, je veux bien enregistrer
17:12comme c'était mon studio,
17:14c'est open bar, je lui dis tu veux quand ?
17:16Il me dit cet après-midi, ben je dis pas cet après-midi.
17:18Mais dans ma tête
17:20je me dis, je préviens l'ingénieur
17:22Tony Metzgerin, je lui dis
17:24Tony on y va, mais on va ramer un peu,
17:26il veut enregistrer cet après-midi,
17:28prévoit que si t'as un dîner,
17:30annule-le, parce qu'on va rester un moment.
17:32Et en fait,
17:34pas du tout.
17:36Il est venu, il avait même pas le texte
17:38à la main, il a mis le casque,
17:40il a fait
17:42un petit réglage
17:44appelé les pompiers, tu sais comme on fait
17:46dans le micro, le temps
17:48qu'on règle le son de sa voix.
17:50Et il a commencé à nous
17:52jouer, parce qu'il n'y a pas d'autre mot
17:54à nous jouer qu'à la ville du cinéma.
17:56Il fait une prise,
18:00je la trouve très bien, mais par
18:02souci de sécurité, et de toute façon
18:04par superstition, on fait toujours faire
18:06deux ou trois prises.
18:08Et il nous fait une deuxième,
18:10franchement aussi bien,
18:12il a peut-être accroché sur un mot,
18:14mais ça sert à rien, on aurait refait au montage.
18:16Et une troisième,
18:18du même tonneau. Et à un moment, je me suis
18:20tourné vers Tony, j'ai dit,
18:22on arrête, on le fait venir.
18:24Alors on appuie sur le bouton d'ordre,
18:26on lui dit, Alain, tu peux venir ?
18:28Et il rentre dans le studio, tu vois, comme tu peux l'imaginer,
18:30il se passe la main dans les cheveux,
18:32il s'assoit, il a l'œil qui pétille un peu,
18:34il me dit, alors ?
18:36J'ai dit, alors, je sais pas comment t'as fait,
18:38mais c'est pratiquement parfait,
18:40quoi, ce que t'as fait.
18:42Il me regarde, il me fait, j'ai beaucoup bossé.
18:46Écoutons, parce que, alors, c'est pas facile ça ?
18:48Ah non, c'est pas facile,
18:50c'est pas facile, et alors il était,
18:52comment dire, je voyais
18:54au fur et à mesure de nos entretiens,
18:56l'entêtement qu'il avait
18:58à vouloir faire ça.
19:00Parce qu'on chante pas,
19:02faut mettre ses mots sur la musique,
19:04écoutons, et techniquement,
19:06dites-nous pourquoi c'est si difficile.
19:08Écoutons une dizaine de secondes, Fabrice.
19:10Il pleut sur Paris,
19:12et moi, je me souviens
19:14le Cannes.
19:16La ville du cinéma.
19:18Le débit, ces noms,
19:20tu colles tout, tu prends, tu lis,
19:22l'annuaire,
19:24il attend.
19:26Petit déjeuner
19:28sur la terrasse du Grand Dôme.
19:30Les croissants chauds ont souillé.
19:32Quelques starlets
19:34de ci de là.
19:36Il rythme avec
19:38la musique du piano.
19:42Moi, je trouve ça formidable.
19:44Franchement, je trouve que c'est
19:46un côté confidentiel.
19:48C'est là que tu vois, c'est pour ça que c'est
19:50une star mondiale.
19:52La voix, le charisme.
19:54Et puis ce qu'il dit,
19:56c'est vraiment ce qu'il voulait dire.
19:58Moi, je n'étais que le
20:00scribe de ce qu'il me racontait.
20:02Vous étiez une porte, comme Fabrice Lafitte.
20:04Il a dit qu'il était une porte.
20:06Je ne sais pas pourquoi il dit qu'il est
20:08une porte, les esprits lui parlent.
20:10Donc il dit qu'il est une porte.
20:12Et il en prend souvent,
20:14il en prend dès le matin.
20:16Il nous écoute, la Fabrice Lafitte ?
20:18Non, il est concentré sur le grand débrief de Laurent Tessier.
20:22Bon, donc ça sera. Il reste des places ?
20:24Alors là, j'en sais rien.
20:26Oui, j'espère qu'il reste des places.
20:28Il y aura Patricia Cass également qui chantera la chanson
20:30qu'elle avait créée pour Delon, je te dis vous.
20:32Patricia Cass, pour qui vous avez beaucoup
20:34écrit. J'ai l'impression qu'elle n'est plus
20:36sur scène aujourd'hui.
20:38Généralement, les anciens chanteurs
20:40font des tours de chant.
20:42Elle a quand même quelques
20:44titres que vous lui avez
20:46écrits. Comme disait Orlando,
20:48le frère de Dalida. Mais chérie,
20:50chérie, elle est chez elle ?
20:52Mais pourquoi elle n'est jamais sur scène ?
20:54Je ne sais pas, vous lui demanderez.
20:56Vous avez écrit pour elle, Dallemagne, qui est une des plus jolies
20:58chansons que vous avez écrites. C'est vrai, ça je l'aime
21:00beaucoup, Dallemagne. Je suis d'accord. Dallemagne,
21:02le romantisme est plus violent. Patricia Cass,
21:04qui fera partie des jurys
21:06de The Voice, qu'on verra à la télé.
21:08Exactement, mais elle chantera la chanson qu'elle avait
21:10créée pour Delon, je te dis vous.
21:12Donc on va la revoir sur scène.
21:14On n'attend pas l'autre, mes enfants. Et Daniel Guichard
21:16viendra chanter Mon Vieux.
21:18La chanson préférée de Delon.
21:20Oui.
21:22Mon vieux par le sud,
21:24sans la neige, l'hiver,
21:26dans le petit matin frileux.
21:28Il y a deux ou trois chansons.
21:30Je viens pas te parler d'amour.
21:32Elle est formidable.
21:34C'est vous qui avez écrit ça ?
21:36C'était la graine qui l'allait.
21:38Je viens pas te parler d'amour.
21:40C'est pas mon truc.
21:42Pascal, il découvre tout le temps des trucs.
21:44C'est ça qui est sympa.
21:46Ça fait 15-20 ans que je le connais.
21:48Vous avez écrit des milliers de chansons.
21:50Mais non, mais celle-là, on n'en a jamais
21:52parlé ensemble.
21:54Puis Guichard, c'est un mec discret.
21:56Vous connaissez cette chanson ?
21:58On peut l'écouter.
22:00Je viens pas te parler d'amour.
22:02C'est pas mon truc.
22:04Les grands mots et les beaux discours,
22:06tu sais, j'ai jamais su faire ça.
22:08Qu'est-ce qu'il se passe ?
22:10Ça va être un gros débrief dans quelques minutes.
22:12J'adore Daniel Guichard parce que
22:14les trucs sont écrits proches
22:16de la parole, de la vraie vie.
22:18C'est le principe
22:20de composer des chansons.
22:24Non, pas forcément.
22:26J'aurais pu me passer de cette façon.
22:28Allez, le grand débrief !
22:30Et Didier, qu'on retrouve dimanche 17h-18h.
22:32C'est qui dimanche ?
22:34C'est Laurent Mariotte.
22:36Je me pose la question.
22:38Ça vous a marqué ?
22:40Oui, parce qu'on est passé
22:42de l'interview des chansons
22:44aux recettes de cuisine très vite.
22:46Heureusement que ça m'intéresse la cuisine.
22:48Écoutez dimanche de 17h à 18h
22:50sur Europe.

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