• le mois dernier

Aujourd'hui dans "Punchline", Florian Tardif et ses invités débattent de la mobilisation des maires contre l'immigration illégale.
Retrouvez "Punchline" sur : http://www.europe1.fr/emissions/punchline

Category

🗞
News
Transcription
00:00Punchline, 18h, 19h, Florian Tardif sur CNews et Europe 1.
00:08De retour sur le plateau de Punchline, nous sommes en direct comme je vous le disais avant
00:14la coupure pub avec Natacha Bouchard, la maire de Calais. Merci d'être en notre compagnie afin
00:18d'évoquer la situation migratoire notamment autour de votre commune. Vous êtes plusieurs
00:22maires du littoral à vous réunir depuis quelques semaines maintenant et vous avez
00:28préparé plusieurs propositions à l'État vis-à-vis des tentatives trop nombreuses et parfois
00:33dramatiques de traverser de la Manche. Quelles sont vos propositions et à quoi peuvent-elles
00:38servir concrètement ? Déjà, elles ont le mérite d'exister parce que jusqu'alors on nous laisse
00:45dans l'ignorance et on n'arrive toujours pas à avoir d'échanges avec le ministre Retailleau.
00:54Je sais bien que le foot c'est important mais les morts dans un manche salée tout autant et je
01:00regrette qu'on priorise ce genre d'événements par rapport à ce que nous vivons et les appels
01:07que nous faisons maintenant et que je fais depuis plusieurs semaines. On est quand même à 55 morts.
01:12Vous avez pris la parole à de nombreuses reprises pour évoquer cette situation migratoire. Aucun
01:20échange avec le ministère de l'Intérieur ? Non, il reçoit en fait les fédérations pour ce qui se
01:29passe dans les matchs de foot mais pas par rapport à ce qui se passe dans la Manche ni ce que vivent
01:36actuellement les maires du littoral. Je tiens à le dire publiquement parce que franchement on en a
01:42un peu ras-le-bol d'être ignorés et encore cette nuit on a quand même été interpellé parce qu'on a
01:52encore sauvé des personnes. Il faut savoir, Tardingan, Calais, on a encore ramené une
01:58cinquantaine de personnes et encore cette nuit peut-être d'autres vont mourir. Donc ce serait
02:05bien qu'ils puissent prendre conscience de cela. Les propositions sont ce qu'elles sont,
02:13elles ont au moins le mérite d'exister. Vous demandez notamment l'instauration d'un préfet
02:19à l'immigration sur le territoire ? Oui, tout à fait. Pourquoi ? Parce qu'en fait on s'aperçoit
02:25que le département du Pas-de-Calais déjà est grand, il a plus de 800 communes. On a eu la
02:32problématique des inondations qui sont venues alourdir nos difficultés et puis on voit bien
02:39qu'on a l'impression qu'il y a un manque de coordination entre toutes les forces de l'ordre
02:45et de sécurité, qu'on manque de moyens. Il y a eu de l'argent pourtant qui a été mis,
02:53il y a un problème avec les autorités britanniques peut-être ? Les autorités
03:00britanniques sont dans la plus grande hypocrisie puisque les millions de migrants qui sont passés
03:09depuis plus de 25 ans ne sont jamais revenus. Ils en ont besoin encore parce qu'ils ne bougent pas
03:16de toute manière leurs lois du travail. Donc très clairement ils continuent à accepter cette
03:23population parce qu'ils en ont besoin. Et donc moi dans les propositions c'était de dire demande
03:30un préfet effectivement à l'immigration, on demande à pouvoir expliquer techniquement ce
03:35qui se passe sur la bande littorale, on demande, et ça ces personnages demandent le rétablissement
03:42du délit de séjour irrégulier sur le littoral. Pourquoi ? Parce que techniquement ça permettrait
03:48de pouvoir amener à avoir un éloignement en fait par rapport à ces personnes mais aussi
03:56à les éloigner de la traite des hommes qu'opèrent les passeurs aujourd'hui ou les activistes. Et il
04:04faudrait également qu'on puisse créer un lieu d'accueil humanitaire pour que en dehors de la
04:11bande littorale ces personnes puissent être en fait accueillies de façon réfugiée et qu'on
04:17puisse traiter leur situation. On ne peut pas continuer à dire oh bah tiens il y a des migrants
04:22sur le littoral on les ramène à Calais. Bah non moi je ne suis pas d'accord quoi. Et donc c'est
04:26devenu un petit peu une habitude où tout le monde se dit bon bah elle se débrouille pas mal avec son
04:31problème ou du compte et donc on va continuer à faire comme ça. Dernière petite question Madame
04:36Le Maire. Sans réponse de l'État, j'ai lu vous annoncer que vous travaillez donc certes sur des
04:42propositions, on en parle depuis quelques minutes sur CNews et sur Europe 1, mais aussi sur des
04:46actions. Est-ce que vous lancez ce soir un ultimatum disons-le très clairement au gouvernement si ce
04:53dernier ne vous répond pas ? Oui c'en est un. Oui oui c'en est un et c'en est un clairement parce
04:59que jamais en fait depuis qu'un gouvernement a été installé il y a eu au moins une réponse par rapport
05:10aux nombreuses demandes de rendez-vous et un désintérêt complet de ce qui se passe sur le
05:17littoral. Le collectif a été conçu aussi pour cela pour qu'entre maires on puisse en part solidarité
05:23échanger mais aussi s'entraider et il y aura effectivement des actions qui seront menées si
05:30nous ne sommes pas reçus. Il y a un temps où on avait mené par exemple à Calais une très grande
05:45action pour aller manifester devant le parlement britannique. On était près de 500 et des actions
05:53on peut en faire plein de différentes façons dans différents sites mais tous les cas on en a
05:59assez et on veut vraiment être entendu, écouté et on veut surtout participer en fait aux différents
06:08dispositifs que l'on met en place parce que nous on sait ce qui fonctionne et ce qui ne fonctionne
06:13pas, que les passeurs on les voit tous les jours et qu'on a aussi beaucoup de dégradations qui
06:21s'accentuent ce qui ne crée pas d'un climat super favorable et pourtant il nous reste quand même
06:29une population très humaine sur l'ensemble de la bande littorale et je tiens à saluer aussi
06:36l'ensemble des habitants qui avec beaucoup d'humanité vivent le sable quotidiennement.
06:42Il y en a peut-être qui nous regardent ce soir, merci beaucoup à vous pour ce témoignage et on
06:49espère que les équipes du ministère de l'Intérieur, peut-être le ministre de l'Intérieur lui-même,
06:53vous écoutent et vous apportera dans les plus brefs délais une réponse sur l'ensemble des
06:57questions que vous avez, des propositions que vous nous avez exposées à l'instant. On va
07:04écouter justement Brenon Rotailleau sur ce sujet qu'est l'immigration.
07:07Bien sûr que les conditions dans lesquelles se font les flux migratoires aujourd'hui ça n'est
07:15ni une chance pour les migrants, je veux rappeler quand même les drames qui se passent en
07:19Méditerranée et dans la Manche, les drames qui se passent quand on ne veut pas s'intégrer,
07:24quand on reste dans des ghettos et je veux rappeler aussi que ça n'est pas une chance pour la France.
07:29Alors évidemment dans les beaux quartiers il n'y a pas de problème parce qu'il y a le mur de l'argent.
07:33Quelle est la demande dans tous les peuples européens ? C'est les gens qui sont les plus
07:38modestes, les gens qui n'ont pas les moyens de mettre leurs enfants dans les belles écoles,
07:42d'habiter les beaux quartiers. C'est vrai qu'il se lève une question et qu'on se pose assez peu,
07:51finalement que trop peu il me semble à mon sens, c'est qu'il y a certaines personnes qui ne sont
07:56pas confrontées, qui ne se sentent pas entre guillemets concernées par ce sujet là tout
08:01simplement parce qu'elles ne sont pas confrontées compte tenu de ce mur de l'argent entre guillemets
08:07qui était évoqué à l'instant par Bruno Retailleau. Et souvent d'ailleurs les bourgeois des métropoles
08:14qui ont de l'argent, justement le rapport qu'ils ont à l'immigration c'est un rapport de service,
08:19c'est-à-dire ce sont les Uber qui les transportent d'un endroit à l'autre, ce sont les Uber Eats
08:24qui pédalent sur le vélo pour leur apporter leur déjeuner, ce sont les nounous de leurs
08:28enfants et effectivement c'est un rapport de service à l'immigration mais ils ne vivent pas
08:32au quotidien les effets collatéraux d'une immigration massive et incontrôlée, c'est ça le
08:37vrai défaut et il y a une déconnexion extraordinaire. Et quand je vous parlais tout à l'heure du fait
08:45que la gauche française est la plus immigrationniste d'Europe, c'est aussi parce que c'est la
08:51gauche la plus urbaine, la plus déconnectée des classes populaires et qu'il y a un problème de
08:55sociologie, c'est-à-dire que sociologiquement cette gauche n'étant plus connectée aux classes
09:00populaires, elle ne fait plus résonner cette angoisse de l'immigration et c'est une particularité
09:04sociologique de la gauche française. Et c'est aussi parce que la gauche a perdu tout discours
09:09économique et social convaincant en tout cas et donc faute d'avoir un discours économique et
09:13social comme elle avait pu l'avoir pendant des décennies et des décennies, elle s'est rabattue
09:17sur les questions sociétales et sur les questions d'immigration en faisant, pour le dire de manière
09:22assez abrupte, de l'étalage de vertus. Vous savez, il y a des politologues qui ont travaillé sur ce
09:27concept-là, des luxury beliefs, justement des croyances de luxe. C'est devenu un accessoire,
09:32c'est-à-dire avant vous auriez pu vous acheter un sac d'une grande marque et maintenant si vous
09:35êtes un fameux bobo, un de ces bourgeois des grandes métropoles, vous affichez vos convictions
09:39sur l'immigration parce que c'est perçu. Ils s'en fichent en réalité des immigrés parce qu'ils ne
09:44savent pas ce que vivent les immigrés. Ils ne vont pas voir à la porte de la chapelle le sort désastreux
09:48qui est réservé aux migrants qui sont sans papiers en France. Ils ne se préoccupent pas de ce qu'ils
09:52vivent en Libye, par exemple, dans les camps, livrés aux mains des trafiquants d'armes. Ce qui
09:59les préoccupe, c'est leur propre vertu. Comme par ailleurs, ils se semblent relativement coupables,
10:03quelque part sans doute, d'avoir contribué à la gentrification des villes, d'avoir justement fait
10:08augmenter, poussé à l'augmentation des prix de l'immobilier, d'avoir expulsé aussi les catégories
10:12populaires d'un certain nombre de quartiers. Mais ils se rachètent une bonne conscience. Mais dit
10:16autrement, ce sont les nouvelles indulgences. Ils se moquent éperdument des immigrés. Ils
10:20s'en moquent éperdument. Enfin, bien souvent, en tout cas, ils s'en moquent éperdument. Il y a des
10:24vrais militants, il y a des gens qui essayent vraiment d'agir au quotidien, mais les autres
10:28s'en moquent éperdument. Ils s'achètent une vertu. Maître Bovis. Il y a aussi une confusion
10:35qui est opérée, mais de manière aussi très volontaire. Comme le dit Eugénie Bassier,
10:38il y a une immigration de service qui, d'ailleurs, n'est pas contestée, qui n'est pas regrettée. Au
10:44contraire, que ce soit dans les restaurants, il y a besoin de l'immigration de travail dans les
10:50métiers, surtout en tension. Mais après, surtout, c'est l'immigration illégale qui pose aujourd'hui
10:54un véritable problème et surtout une immigration qui ne veut pas s'insérer, qui ne veut pas s'insérer
10:58socialement, qui ne veut pas s'insérer dans le milieu du travail et qui pose un certain nombre
11:01de difficultés, notamment aussi liées au trafic de drogue. Il est là, le vrai sujet. Mais aujourd'hui,
11:05et c'est aussi le discours qui est tenu en partie par la gauche, de vouloir confondre ces deux,
11:10trois types d'immigration pour accuser derrière la droite de ne plus vouloir des vagues migratoires,
11:18de vouloir couper les robinets, etc. Alors que ce sont des sujets qui sont complètement différents.
11:22On a parlé de Calais, on va voir ce qui se passe du côté d'Orléans, toujours sur cette
11:26question de l'immigration. Allez, vous en parlez d'Orléans. Dans cet hôtel situé en banlieue
11:32sud d'Orléans, des dizaines de migrants comme cet homme sont logés, pris en charge par des
11:37associations. Avant d'arriver ici avec sa femme enceinte, Alpha travaillait à Paris avec de faux
11:43papiers. Ils nous ont mis dans un bus là-bas, pour nous ramener de Paris 19ème jusqu'ici. Donc
11:51depuis ce jour-là, nous, on est là. Leur présence s'explique par un système mis en place l'an
11:57dernier par l'État pour sécuriser la capitale en vue des Jeux Olympiques. Mais depuis la fin de la
12:02compétition, les bus remplis de migrants continuent d'affluer dans la ville et certains habitants
12:07l'ont remarqué. Bien sûr, mais en ville, le nombre a doublé depuis les Jeux Olympiques. C'est
12:15inquiétant. Agacé par la situation, le maire alerte les autorités. Nous sommes malheureusement dans
12:22une situation ubuesque, folle, qui fait que l'on a ces arrivées régulières que l'on ne sait pas
12:29traiter. Nous n'avons pas la capacité de prendre en charge ces personnes. L'hébergement d'urgence
12:36est totalement saturé. Il l'est d'ailleurs depuis plus d'un an. Selon les DIL, cette présence cause
12:42des nuisances dans le centre-ville comme davantage de bagarres. Il dit ne pas vouloir qu'Orléans
12:47devienne un nouveau Calais. Alors, c'est vrai qu'aujourd'hui, on a une vision très service
12:57de l'immigration dans les villes, dans les grandes villes, le mur de l'argent, votre nounou, votre
13:03gardien, c'est très juste. Mais là, le phénomène, à mon avis, va se déplacer. C'est-à-dire que vous
13:07allez avoir une archipélisation dans l'autre sens. Ce que dit Serge Groire, il y a quelques mois,
13:12peut-être un an ou deux, il avait découvert, avait-il dit un matin, très en colère, qu'on
13:17avait installé, sans le prévenir vraiment ou sans le prévenir du tout, un centre de migrants. Je
13:22rappelle quand même qu'avec le nouveau pacte asile-migration qui a mis 13 ans à éclore au
13:26niveau européen, il va y avoir la prise en compte par les États, sous peine d'amende, bon, très bien,
13:31des quotas de migrants. Ces quotas de migrants, il faudra bien les répartir. Et on va les répartir
13:35où ? En province. Donc, en réalité, ce que disait Bruno Retailleau, appuyé par Eugène Bastier, va,
13:42à mon avis, se déplacer. C'est-à-dire que le mur de l'argent ne sera plus ce mur qui cachera la
13:47misère de la migration pour certains. Pas du tout. En fait, Orléans, c'est une ville aussi, avec des
13:54quartiers extrêmement bourgeois. Et quand le maire dit, il est en colère, Serge Groire, quand il dit
13:59en fait, je n'ai plus de capacité hôtelière pour loger ce flux de migrants qui arrivent, ça veut
14:04dire qu'en fait, vous allez vous retrouver à Orléans avec des problèmes qu'on trouve aujourd'hui,
14:09porte de la chapelle, c'est-à-dire des migrants qui vont peut-être être sous détente, qui vont
14:13peut-être être laissés à l'abandon, sans travail. Et du coup, tout le monde va comprendre ce qu'est
14:22la migration. Et là, le mur de l'argent ne permettra pas de trier ceux qui emploient des gens avec,
14:30comme pour seul contact, l'emploi de ces gens-là. Emploi précaire. Mais oui, mais emploi précaire,
14:35avec souvent des salaires qui ne sont pas très élevés. Mais ce que je veux dire, c'est que...
14:38Certains parlent d'esclavagisme moderne. Cette situation-là, à mon sens, va s'inverser au
14:43détriment de la province. Mais d'ailleurs, j'ajoute juste une chose, c'est que le mur de
14:45l'argent existe, effectivement. Il y a une préservation de la bourgeoisie, des effets
14:51d'immigration nocifs. Mais il est en train de se fissurer, puisqu'on voit avec le meurtre de
14:55Philippine, par exemple, dans le bois de Boulogne. C'était une jeune fille à Dauphine. Ses parents
15:00habitaient Versailles. On voit bien qu'elle a été touchée aussi par l'insécurité et l'immigration,
15:07et qu'on voit que ce mur d'argent fissure et que tout le monde, désormais, peut être touché.
15:15Dans un instant, on fera un point sur l'actualité et nous poursuivrons dans la
15:20foulée nos débats autour de cette question liée à l'immigration. Je veux notamment savoir ce qui
15:26se passe sur le terrain avec vous, Grégory Joron, secrétaire général Unité, pour savoir comment
15:30vous gérez. Vous aussi, la situation qui se dégrade, malheureusement, d'année en année.
15:38Les annonces-là le rappellent des principales actualités avec vous, Simon. Merci beaucoup à
15:41vous. On vous retrouve d'ici une petite trentaine de minutes pour un nouveau point sur l'actualité.
15:44Je passe la parole à Grégory Joron pour avoir l'ensemble des éléments de ce qui se passe
15:50concrètement sur le terrain autour de cette question migratoire.
15:53Alors, deux ou trois choses. Premièrement, si on veut... J'entends les discours politiques depuis
15:59quelques semaines sur ce sujet. Si on veut lutter efficacement, déjà, ne serait-ce qu'aux frontières,
16:03moi je raisonne évidemment comme un représentant du personnel et des policiers, il va falloir beaucoup
16:08de monde. J'en ai d'ailleurs parlé au ministre quand je l'ai vu, j'ai repris une de ses annonces,
16:13à créer 3 000 places en CRA, par exemple. 3 000 places en CRA, il faut savoir que pour une personne
16:19retenue, c'est 1,5 fonctionnaire pour s'en occuper. 3 000 places en CRA, ça veut dire qu'il nous
16:25faudrait 4 500 policiers pour pouvoir assurer, ne serait-ce que cette mission-là. Alors,
16:29sauf à dire qu'on balance ça vers de la sécurité privée, etc. Tout peut s'être réfléchi, mais pour
16:34l'instant, avec les outils qu'on a, tout va se reporter sur l'action policière. Donc les CRA,
16:40ça va être compliqué. Les gardes aux frontières, on a déjà énormément de forces qui sont consommées
16:43sur la lutte contre l'immigration clandestine, notamment dans les Alpes-Maritimes, évidemment,
16:48et aussi à Calais, même si ça s'est détendu. Il faut savoir qu'à Calais et Dunkerque, il y avait
16:54eu pendant de nombreux mois des affrontements réguliers avec, justement, désolé pour le
16:59terme, mais c'est une réalité, des hordes de migrants qui prenaient d'assaut des poids lourds
17:04pour essayer de passer le tunnel. C'était extrêmement violent. Ça s'est un peu détendu,
17:09même si aujourd'hui, la pression est sur les plages, sur les bateaux, etc.
17:13Et la prise de parole tout à l'heure de la maire de Calais, c'était aussi pour interpeller le ministre
17:19de l'Intérieur. Si les personnes arrivent à Calais, c'est ensuite pour franchir la Manche,
17:24et il y a des morts. C'est dramatique. Il y a 24 ans, je faisais partie des compagnies de
17:28CRS qui avaient démantelé sans gâte le centre de rétention. J'ai vu la jungle pousser parce que
17:34c'est des missions qu'on fait régulièrement quand on est dans ces unités-là. Honnêtement,
17:38c'est humainement un drame absolu de toute façon. Et j'imagine la situation de la maire,
17:43mais aussi des habitants de Calais qui voient ça en étant totalement puissants.
17:47Pour revenir et faire le parallèle aussi avec Orléans, malheureusement, ce qui arrive à Orléans,
17:51ça arrive dans énormément de villes de France. On n'a pas parlé encore des mineurs isolés. C'est
17:56aussi un vrai sujet, puisqu'il y a des hôtels qui sont entièrement réquisitionnés pour pouvoir
18:00les y mettre. Aujourd'hui, on n'a même plus les moyens de pouvoir faire des radioscieuses
18:03pour vérifier qu'ils sont mineurs. Ce qui revient à ce que vous disiez tout à l'heure sur les
18:08déclarations de certains migrants qui annoncent une nationalité qui ne sont pas du pays annoncé.
18:16Et pour les mineurs, c'est pareil. On a des mineurs dont on sait qu'ils ont 35 ans et qui
18:20nous disent être mineurs et on est complètement impuissants par rapport à ça. Donc, il va falloir
18:23faire quand même énormément d'efforts et démontrer énormément de volonté politique pour réussir à
18:29détacher du monde pour surveiller nos frontières, surveiller les crâts pour avoir une reconduite des
18:34OQTF qui soit efficace, essayer de faire en sorte de gérer les flux migratoires jusqu'à Calais et
18:39s'occuper, par exemple, malheureusement, des mineurs isolés qui est aujourd'hui un angle mort
18:43et la démonstration même de notre impuissance. Malheureusement, quand je vous écoute, cela
18:48ressemble à Sisyphe et son rocher. On aura l'occasion de revenir sur l'ensemble de ces
18:52questions dans les prochains jours, mais restez bien avec nous. Dans quelques instants, nous allons
18:56revenir sur les déclarations récentes d'Emmanuel Macron concernant le conflit au Proche-Orient.

Recommandations