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00:00Générique
00:10Bonjour et bienvenue sur L'Investeur TV, notre émission bourse où les présidents de société cotée viennent nous commenter leurs résultats, exposer leurs stratégies, parler de leur actualité.
00:19Aujourd'hui, c'est Alain Molinier, le président de Cabas, qui nous a rejoint. Alain, bonjour.
00:23Bonjour Stéphane.
00:24Alors pouvez-vous nous présenter Cabas pour ceux qui n'ont pas vu la première interview sur L'Investeur TV il y a quelque temps ?
00:30Oui, donc Cabas va bientôt fêter ses 75 ans. Donc c'est ce qu'on appelle une vieille dame.
00:35C'est un constructeur audio très haut de gamme depuis les années 50 qui a été pionnier de la haute fidélité.
00:41Il faut savoir que Cabas a inventé la haute fidélité, a inventé... À l'époque, il y avait les vinyles qui arrivaient après-guerre.
00:47Et il y avait tout à faire dans les haut-parleurs, dans les amplificateurs, dans les caisses. Il fallait tout intégrer.
00:53Donc Cabas a joué un rôle très fort. Et aujourd'hui, c'est évolué sur un marché où on a des produits qui vont de 1 000 à 30 000 euros,
01:01voire 200 000 euros pour les plus chers, où il y a de très fortes barrières à l'entrée.
01:04La première barrière à l'entrée, c'est les haut-parleurs, un petit peu comme dans l'automobile de luxe.
01:07Il y a des gens qui font leurs propres haut-parleurs et non les faits.
01:10Donc ça, c'est des membranes en Kevlar, en matériaux composites issus de l'aviation, en carbone.
01:17Et ça, c'est un asset très important. D'autres ne le feront pas.
01:21On a des compétences et une forte barrière aussi sur l'amplification.
01:25On met des amplifications énormes, de milliers de watts, dans des produits de luxe, très haut de gamme.
01:32Et enfin, le design, le design qui est important parce que le design permet aussi, si vous regardez nos formes, on est très arrondi.
01:38Et ça permet aussi d'éviter au maximum la distorsion. Donc c'est un design qui est efficace, dit efficace.
01:44Et enfin, le dernier point, c'est ce qui a changé la donne il y a quelques années,
01:47puisqu'on est sur un marché à peu près d'un milliard qui existe depuis, qui est établi.
01:52Mais c'est un marché en remplacement. C'est-à-dire, c'est un marché avant où il y avait des éléments séparés, d'analogiques.
01:57Et aujourd'hui, c'est connecté grâce aux médias de très haute résolution qu'on n'avait pas encore il y a 5 ans.
02:05Donc là, il faut tout réinventer, tout adapter.
02:08Et c'est ce qu'on fait maintenant depuis une dizaine d'années avec la gamme de The Pearl qui est sortie en 2018.
02:13Et là, plus récemment, la gamme Connected Classic.
02:16— D'accord. Donc là, c'est plutôt sur la partie B2C. Mais vous avez aussi une activité B2B, les salles de concerts, de spectacles.
02:22— Alors on a fait quelques réalisations prestigieuses. C'est des réalisations de prestige d'images...
02:28— D'accord. C'est pour l'image. — ...comme la géode, comme le Grand Rex.
02:31— Oui, oui. C'est ce que je m'en fais. — On a même réalisé, pour le portaileur Charles de Gaulle,
02:35un système d'exception très complet sur les ponts d'envol. Mais on est vraiment concentrés sur le B2C.
02:42Et on a une autre activité aussi qui est un marché où on travaille pour quelques marques.
02:48Et on a eu la chance d'être sélectionnés par un des leaders mondiaux du luxe pour réaliser leurs produits.
02:55C'était il y a 2 ans. Premier produit qui rentre dans les magasins actuellement, dans quelques centaines de magasins.
03:00— D'accord. On va parler. La part de l'export, c'est combien ?
03:03— La part de l'export, aujourd'hui, c'est encore trop faible. C'est autour de 30% à 40%, alors qu'on devrait être à 80% en export.
03:10Donc on a pas mal de travail à faire. On développe des géographies maintenant un petit peu partout, surtout en Asie et sur le marché américain.
03:17— Alors lors de notre échange en mars dernier, vous nous avez parlé du lancement de deux nouveaux produits.
03:25Où sont ces lancements ? Comment se passent-ils ?
03:28— Alors le premier a été lancé. Il s'appelle Mewki. C'est un produit qui vient compléter la gamme The Pearl.
03:33C'est notre plus petit produit de la gamme The Pearl qui sort à 1 000 € prix public.
03:38Et c'est un produit assez exceptionnel, puisqu'on parle de 100 décibels – si vous voyez, c'est absolument très très fort – dans 2 kg et sur une petite sphère de 18 cm,
03:50avec des batteries qui tiennent à peu près 10 heures en puissance élevée.
03:54Et ce qu'on a réussi à faire aussi, c'est de pouvoir mettre de la stéréo sur un système du haut en utilisant un réseau Wi-Fi normal, une stéréo très très haute définition.
04:05Donc ça, c'était un challenge. On a pris un petit peu de retard. Ce produit devait sortir en début d'année.
04:11On l'a sorti plutôt cet été. Et donc celui d'après a pris un petit peu de retard aussi et décalé au début de l'année prochaine.
04:17— D'accord. Et le premier produit est bien accueilli par le public ?
04:19— Oui. Le premier produit a fait l'objet de plus d'un million de commandes, un million d'euros de commandes,
04:23ce qui pour nous est un succès, sachant que là, on est en phase industrielle.
04:28Donc on monte en puissance pour livrer à nos clients. Et on va continuer pendant les prochains mois.
04:33— Vos distributeurs, c'est des magasins spécialisés, j'imagine ?
04:36— Alors nous avons des magasins spécialisés, des magasins dits audiophiles et des magasins aussi.
04:42Alors on a un petit peu de grande distribution. On est à la FNAC, par exemple.
04:45On est dans le haut de gamme de... Enfin nous, c'est le bas de gamme. Et la FNAC, c'est tout le haut de gamme de certains produits.
04:52Et sinon, on est présent dans des magasins qui sont soit multimarques, soit depuis maintenant quelques années, des magasins qui représentent uniquement la marque ABS.
05:00On a récemment ouvert deux magasins, un magasin à Manille et un magasin à Bangkok, qui sont uniquement dédiés à la marque, avec l'aide de nos distributeurs.
05:10Ce ne sont pas nous qui les distribuons. — Oui, bien sûr. C'est les distributeurs, donc, locaux.
05:14— Exactement. — OK. Vous avez aussi parlé d'un projet avec une maison de luxe.
05:18Alors à l'époque, c'était encore sous le saut de la confidence. Est-ce que vous pouvez nous en dire plus aujourd'hui ?
05:23— Alors c'est toujours sous le saut de la confidentialité, puisque les maisons de luxe amènent à dévoiler leur partenariat. Et on le respecte.
05:33Donc on a un premier produit qui a été livré aujourd'hui, depuis l'année dernière et encore cette année, et qui commence à rentrer dans les magasins,
05:41dans les centaines de magasins à travers le monde de cette grande maison de luxe.
05:45Et on a réussi avec eux à commencer un développement pour un deuxième produit qui arrivera en 2025, en deuxième partie de l'année.
05:57— Alors côté chiffres, fin septembre, vous avez publié vos semestriels, donc avec un chiffre d'affaires en repli de 10% à 3,6 millions environ.
06:05Par contre, une marge brute qui est en augmentation, donc 10 points à 49% plutôt. On a un résultat négatif en exploitation d'environ –600 000 €,
06:18des frais financiers de 360 000 €. Est-ce que vous pouvez nous commenter ces chiffres ?
06:24— Oui. Alors nos résultats, bon, d'abord, sont en nette amélioration, même s'ils sont pas encore au niveau où on souhaiterait qu'ils soient.
06:30Il faut noter que notre marge brute est maintenant à un niveau... Sur le S1, elle était à un niveau de 50%, qui sont les marges du luxe.
06:38Là où on était encore, il y a un an, sur une période à 40%. Et sur l'année 2023, à 45% en moyenne. Donc on progresse, on commence à atteindre les niveaux qu'on souhaitait.
06:47Il faut noter aussi que grâce à cette montée en puissance, on a plus de 12% de marge brute en valeur, là où on a moins de 10% de chiffre d'affaires.
06:58Donc c'est un peu contre-intuitif. Mais ça montre bien que, quelque part, on peut faire mieux avec moins, même si le chiffre d'affaires en moins venait
07:06de zones géographiques qui ont sous-performé, qui sont les U.S. et la Corée, pour des raisons de stock, essentiellement post-COVID.
07:14Ensuite, sur la perte d'EBITDA, là aussi, on a une amélioration qui est sensible, puisqu'on a sur la première partie de l'année
07:22300.000 euros de perte d'EBITDA contre 800.000 euros sur la même période, au semestre 23. Et on a annoncé aussi un plan de réduction de coûte de 800.000 euros
07:35sur une année pleine, ce qui nous permet d'expirer. – Et sont les postes les plus attractifs ? – Alors, ce sont des postes non productifs, non essentiels, bien sûr.
07:43On a eu une réorganisation commerciale et on a eu des réorganisations en support de développement produit, qui n'étaient pas forcément nécessaires, notamment en Asie.
07:53– D'accord. Au premier semestre, vous aviez réalisé une augmentation de capital d'1,4 million. Là, aujourd'hui, vous lancez la souscription pour une obligation
08:02pour un montant de 3 millions d'euros. Quelles sont les raisons de ce nouveau besoin de financement ?
08:08– Notre métier, aujourd'hui, c'est de transformer cette industrie. On transforme une industrie qui était très traditionnelle dans une industrie
08:18connectée très haut de gamme. Et pour ça, il faut faire beaucoup de produits. Parce que d'abord, le luxe demande un choix important de produits.
08:26Et en plus, il y a beaucoup à faire, puisqu'il y a 50, 60 ans d'industrie qu'il faut maintenant transformer et qu'on en est depuis 5 ans au début de la transformation.
08:34Donc, il faut qu'on sorte des produits. Si on veut capter des parts de marché, c'est ce qu'on fait. Et on dépense 1 million d'euros par an, en incorporel et en corporel, en investissement.
08:44Et donc, on veut continuer à financer ce cycle. C'est la raison pour laquelle on fait cet appel, cette obligation.
08:50– Alors, pouvez-vous nous détailler les modalités de l'opération, proposer un rendement intéressant ?
08:54– Oui. Alors, l'obligation est une obligation de 1 000 euros, d'un montant de 1 000 euros, avec une maturité de 5 ans.
09:02Un coupon de 10% annuel payé en numéraire. Et à maturité, possibilité, si le cours est supérieur à 7 euros, de transformer en action à 7 euros.
09:14Si le cours est inférieur, soit un remboursement en numéraire, soit un remboursement en action au cours du moment.
09:20– D'accord. La période de subscription, c'est de quand à quand ?
09:22– La période de subscription dure 6 semaines. Elle a commencé une semaine, donc il reste encore 5 semaines.
09:26– D'accord. Pouvez-vous nous faire un point sur votre situation financière, fonds propres, entêtements, trésorerie ?
09:31– Oui, tout à fait. Donc, les fonds propres atteignent, au 30 juin, 2,5 millions d'euros, en incluant les obligations convertibles
09:40qui ont des échéances lointaines, 2027-2028, pour des dettes de 4,2 millions d'euros, dont 1,9 million d'euros de court terme
09:50qui servent à financer nos stocks et du rolling. Alors, le ratio est encore élevé et on travaille.
09:57On a remboursé déjà 300 000 euros sur la première partie de l'année.
10:02– Comment est répartie le capital, suite à l'augmentation de capital que j'évoquais ?
10:07– Bien, mon groupe possède 32% du capital. Les dirigeants dont je fais partie en possèdent 10%.
10:16Et on a un flottant, donc, de 58%. Alors, il faut noter qu'un nouvel actionnaire nous a rejoint,
10:22qui est intégré dans ce flottant. Il s'agit de Pascal Chevalier, vous connaissez peut-être,
10:26le patron de ReWorld Media, qui nous a rejoint au capital et avec lequel on entretient de très bonnes relations,
10:34notamment quant au développement de nos activités. Il nous a rejoint aussi sur le groupe.
10:41– D'accord, Pascal Chevalier qui est le président de ReWorld Media et d'autres activités.
10:46Pour conclure, Alain, quel message souhaitez-vous délivrer à tous les investisseurs actionnaires
10:52qui nous regardent, qui nous écoutent ?
10:54– Bien, écoutez, tout d'abord, c'est que c'est un formidable marché,
10:58un formidable marché dans lequel le luxe à la française n'a pas encore été exploité.
11:02D'ailleurs, le luxe à la française est le luxe tout court, puisqu'on en est au tout début,
11:06tout simplement parce que les médias de streaming n'avaient pas les qualités de définition voulues
11:13pour passer sur des enceintes très haute définition. C'est pour ça que ce marché n'avait pas décollé,
11:17alors que le streaming a décollé déjà depuis 20 ans sur des petites enceintes.
11:20Donc là, c'est une opportunité énorme et surtout, il y a des très grosses barrières à l'entrée.
11:24Les barrières à l'entrée, je les ai citées, 4 grosses barrières à l'entrée industrielles
11:27qui demandent de lourds investissements, mais aussi une marque qui est capable de supporter
11:31un historique. Il faut savoir que chez Cabas, on répare tous les jours deux produits
11:36qui datent d'il y a 40 ou 50 ans. Tous les jours. Et les gens sont attachés à leurs produits
11:40pour en acheter un neuf. Ils sont attachés à leurs produits parce qu'ils ont été traduits
11:43par les parents, les grands-parents. Donc c'est très important. C'est les codes, l'ADN du luxe
11:48et ça qu'on va faire partager à nos actionnaires et maintenant nos obligataires
11:52pour nous aider à continuer à développer notre gamme produit sur la durée.
11:57Prochaine publication, chiffre d'affaires du troisième trimestre le 25, 29 octobre, je crois.
12:02C'est ça.
12:03Alain, merci.
12:04Merci beaucoup.
12:05Merci à tous de nous avoir suivis. Je vous rendez-vous très vite sur Investisseur TV
12:08avec un autre président de Société Côté.