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00:00 [Générique]
00:09 Bonjour, bienvenue sur InvestirTV et dans notre émission Bourse où les dirigeants de société cotée se succèdent
00:16 pour venir nous parler de leurs résultats et commenter leurs stratégies.
00:21 Aujourd'hui en visio depuis Lyon, c'est Olivier Lamy, le directeur général délégué d'AST Group que nous recevons.
00:27 Olivier, bonjour.
00:28 Bonjour Stéphane.
00:29 Commençons par la présentation d'AST Group pour ceux qui ne connaîtraient pas ou qui connaîtraient peu votre entreprise.
00:38 Oui, AST Group, nous sommes le deuxième constructeur de maisons individuelles en France.
00:42 C'est une société familiale qui a été créée en 1993. Nous allons fêter nos 30 ans.
00:48 Nous avons trois métiers. Un métier historique, c'est la construction de maisons individuelles
00:52 qui représente à peu près les deux tiers de notre chiffre d'affaires.
00:55 Une activité de promotion immobilière qui représente une vingtaine de millions d'euros de chiffre d'affaires.
01:01 Et puis, on a une particularité, c'est qu'on est un industriel.
01:04 Ça fait une quinzaine d'années maintenant qu'on a investi dans un outil industriel pour fabriquer des maisons
01:11 sur notre site intérieur qu'on livre sur le terrain et qui sont montées en quelques heures.
01:16 D'accord. Alors, au-delà de ces trois activités, quels sont vos atouts, vos spécificités
01:22 qui vous distinguent des autres acteurs du marché ?
01:25 Ce qui nous distingue, c'est que très rapidement, on a voulu associer à notre activité maison individuelle
01:30 une activité de promotion immobilière puisque c'est deux business models qui sont assez différents.
01:35 Il y en a une qui génère du cash et l'autre qui consomme du cash.
01:37 Donc, ça a été très complémentaire. Et puis aujourd'hui, ce qui nous distingue,
01:40 c'est qu'on est le leader des maisons à Haussat-Urbois avec une soixantaine d'agents sur la partie Natilia.
01:47 On est le premier concessionnaire de maisons à Haussat-Urbois.
01:50 Et puis, très récemment, on a développé cette activité avec des studios de jardin,
01:54 donc des studios de 15 à 30 mètres carrés qui sont faits en 3D, en totalité en usine
02:00 et qui sont installés en quelques heures sur le terrain de nos clients.
02:04 Oui, c'est une stratégie assez pertinente, en effet. Donc, fin mars, vous avez publié vos résultats.
02:12 Dans les grandes lignes, qu'est-ce qu'il faut en retenir ?
02:15 Alors, il faut en retenir une année compliquée qui a été chahutée par trois éléments majeurs.
02:21 La première, c'est qu'il y a eu, à partir de la fin de l'année 2021, la mise en place,
02:26 au début 2022, de la RE 2020 qui a augmenté le prix de revient de nos maisons.
02:31 Ensuite, il y a eu la guerre en Ukraine qui a généré une explosion des prix de revient des matériaux
02:36 et de l'indisponibilité d'un certain nombre de matériaux.
02:40 Et puis, en parallèle, à partir du deuxième semestre 2022, il y a eu une forte inflation
02:45 avec une augmentation des taux d'intérêt et l'augmentation des taux d'intérêt ne permet plus
02:51 à un certain nombre de nos clients, notamment les primo-accédants, d'accéder à la propriété
02:56 et donc à nos maisons.
02:59 Donc, tout ça a généré un exercice avec un chiffre d'affaires pour lequel on a limité le retrait en 2022
03:08 qui se limite à 2,5 %, avec un retrait...
03:11 Ce qui est peu malgré le contexte, mais c'est la marge qu'on a pris un coup du coup.
03:13 Voilà. Et par contre, en effet, la marge a subi de plein fouet ces impacts,
03:18 étant précisé que dans notre contrat de construction de maisons individuelles,
03:22 on est tenu à respecter des délais et un prix.
03:25 Et donc, on ne peut pas répercuter à nos clients finaux l'impact de la hausse des prix des matériaux.
03:30 Et donc, c'est un impact direct sur la marge et donc sur notre rentabilité.
03:33 C'est ça qui est terrible. Il n'y a pas d'indexation sur l'augmentation des prix,
03:36 comme on l'a par exemple dans l'indexation des loyers.
03:38 Non, il n'y en a pas. On peut appliquer une légère indexation dans un certain nombre de conditions.
03:42 La problématique, c'est que nos clients qui ont acheté une maison en 2021
03:45 avec un taux d'intérêt à l'époque qui était extrêmement faible, de l'ordre de 1 %,
03:49 même si on leur demande une plus-value liée à l'indexation...
03:53 Ça remettra en cause leur financement.
03:55 Absolument. Et donc, de toute façon, ça annule éventuellement le projet.
03:58 Très bien, ça bloquerait. Alors, pour 2023, quelles sont les perspectives ? Quels sont vos enjeux ?
04:05 Alors, les perspectives, c'est de dérouler notre carnet de commandes,
04:08 puisqu'on a un carnet de commandes qui s'élève à 320 millions au 31 décembre 2022,
04:13 un carnet de commandes extrêmement solide.
04:16 On espère qu'il y ait une forte baisse du marché sur 2022 dans la construction de maisons individuelles,
04:21 puisque le marché a baissé de plus de 30 %.
04:24 Il s'est vendu 148 000 maisons en 2021, moins de 100 000 en 2022, et la baisse continue.
04:30 Alors, ça, ça a un impact sur nos ventes, mais ça va nous permettre aussi
04:33 d'avoir un marché qui sera moins tendu avec les entreprises, avec les fournisseurs et les négoces.
04:38 Et donc, on va pouvoir avancer notre chiffre d'affaires plus rapidement.
04:42 Et d'ailleurs, on prévoit une forte augmentation de notre chiffre d'affaires sur l'année 2023.
04:47 Et petit à petit, on devrait être capable de restaurer nos marges, puisque les chantiers...
04:51 Oui, parce que justement, là, vous avez 300 millions d'embarqués, on va dire,
04:54 mais avec des marges dégradées, du coup, non ?
04:56 Alors, on a une partie des marges qui sont dégradées, mais par contre,
04:59 on a fortement augmenté les prix de vente depuis 14-15 mois maintenant, puisque les prix de vente...
05:04 Ah, vous arrivez à augmenter les prix ?
05:05 On n'a plus le choix, en fait. On a augmenté les prix de plus de 25 % depuis fin 2021.
05:11 Et donc, ça nous permet de restaurer les marges petit à petit.
05:13 Et donc, les chantiers qu'on va démarrer avec ces marges restaurées vont nous permettre
05:18 d'améliorer la rentabilité à partir du deuxième semestre 2023.
05:22 C'est plutôt positif. Alors, si vous arrivez à augmenter le chiffre d'affaires
05:26 et en montant les prix, ça veut dire qu'il y a encore des ménages qui peuvent acquérir vos...
05:32 Oui, alors il y aura toujours des ménages, parce qu'on va avoir un marché qui,
05:35 globalement, en deux ans, va passer à peu près de 140 000 maisons à 70 000 maisons.
05:39 Et en parallèle, il y a énormément d'acteurs, de constructeurs de maisons individuelles
05:42 qui disparaissent. Et donc, on souhaite rester un acteur leader dans ce marché.
05:47 Alors certes, il sera plus restreint, mais avec moins d'acteurs.
05:49 Et en effet, après des résultats 2022 très décevants, l'idée, c'est de revenir
05:55 à la rentabilité en 2023 et après, à partir de 2024, de pouvoir repartir
06:01 sur une rentabilité plus normative.
06:03 Oui, c'est un peu le propre décrit, c'est que les faibles disparaissent
06:06 et les plus solides en sortent, comment dirais-je, renforcés.
06:10 D'autant plus que je crois qu'au niveau financier, vous avez une structure financière
06:14 qui est très propre, solide, avec des fonds propres et un gearing qui est très faible.
06:18 Oui, absolument. On a une trésorerie de 29 millions au 31 décembre 2022
06:22 et un gearing qui est négatif à hauteur de -5%.
06:25 Donc, on a les moyens, si je peux dire, de laisser passer cette tempête
06:30 et de pouvoir faire face à ces difficultés, notamment, encore une fois,
06:34 à la baisse de nos marges.
06:35 Parfait. Alors, pour conclure, le titre, en fonction de ce que vous avez dit,
06:40 c'est un petit peu logique, donc, étant repli d'environ une soixantaine de pourcents
06:42 sur un an. Quel message avez-vous à délivrer à tous les actionnaires,
06:46 les investisseurs potentiels qui nous regardent ?
06:48 Le premier message, c'est qu'on est un groupe familial, donc on travaille sur du long terme.
06:52 La famille Thur détient les deux tiers du capital et donc, on n'a pas une stratégie,
06:57 encore une fois, sur le court terme. On veut vraiment travailler sur du long terme.
07:00 Ça, c'est le premier message. Le deuxième, c'est qu'on a un fort carnet de commandes,
07:04 plus de 300 millions au 31 décembre 2022 et une trésorerie qui nous permet
07:08 de pouvoir développer ce carnet de commandes.
07:11 Et puis, le troisième élément, c'est qu'on a une stratégie industrielle
07:14 qui, en tout cas, a montré son fonctionnement et son dynamisme depuis près de 15 ans.
07:20 On est d'ailleurs un des seuls constructeurs à avoir réussi ce modèle dans l'industrie.
07:24 On a commencé par les maisons 2D, on a intégré énormément de valeurs ajoutées dans nos murs.
07:30 On travaille sur le développement de nos studios de jardin qui ont un effort extrêmement important
07:35 puisqu'on est passé de 20 natibox en 2020 à plus de 200 l'année dernière.
07:40 On va continuer dans cette industrialisation et donc ça, c'est vraiment un de nos points forts
07:44 avec d'ailleurs une rentabilité très importante sur ce secteur.
07:48 Olivier, merci pour toutes ces explications et ce message rassurant en dépit du contexte.
07:54 Nous allons suivre bien sûr attentivement le parcours d'AST Group.
07:59 Merci à tous de nous avoir suivis. Je vous donne rendez-vous très vite sur Investisseur TV
08:03 avec une autre société cotée.
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