Cette semaine, un sondage a marqué Anne-Cécile Mailfert. Elle a du mal à croire ses résultats, mais voilà il est fait par L’IFOP pour Sud Radio et POLLItics et il examine le regard des français sur le féminisme suite au procès des violeurs de Gisèle Pélicot à Mazan…
Retrouvez "En toute subjectivité" sur https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/anne-cecile-mailfert-en-toute-subjectivite
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00:00En toute subjectivité avec vous Anne-Cécile Maïfert et ce qui vous a marqué cette semaine
00:10Anne-Cécile, c'est un sondage ! Un sondage qui m'a marqué, dont j'ai même eu du mal
00:14à croire ses résultats, mais voilà, il est fait par l'IFOP pour Sud Radio et Politics
00:19et il examine le regard des français sur le féminisme suite au procès des violeurs
00:22de Gisèle Pellicot à Mazan et pour faire vite, la conclusion c'est que tout le monde
00:28est devenu féministe en France, ou presque ! Ah bon ? Expliquez-nous ! Sans vous accabler
00:32de chiffres, voici ceux qui m'ont le plus interpellée et montrent à quel point les
00:35idées féministes ont progressé.
00:37Plus des deux tiers des personnes interrogées sont maintenant convaincues que le patriarcat
00:41est une réalité et qu'il confère plus de pouvoir aux hommes.
00:45Femmes ou hommes, près de 6 personnes sur 10 reconnaissent aujourd'hui qu'il y a bien
00:49une culture du viol en France et que les violences sexuelles sont banalisées et excusées.
00:54Plus encore, les deux tiers des français, quels que soient leurs bords politiques, pensent
00:58que l'affaire Mazan illustre le fait qu'en matière de violences sexuelles, tous les
01:03hommes portent une part de responsabilité.
01:05Oui, tous ! Enfin, pour près de 9 français sur 10, ce procès doit être l'occasion,
01:10notamment pour les hommes, de s'impliquer dans la lutte contre les violences sexuelles
01:14en s'y intéressant ou en les dénonçant et en évoluant aussi, puisque pour la moitié
01:18des hommes de moins de 35 ans, cette affaire les a fait réfléchir à leur propre comportement.
01:23Ils sont aussi nombreux à comprendre pourquoi les femmes en viennent à détester les hommes.
01:27A une quasi-unanimité, le féminisme est devenu l'affaire de toutes les femmes et
01:32des hommes aussi.
01:33En France, on est donc tous et toutes d'accord, il faut changer la société, en finir avec
01:37la culture du viol.
01:38Je dois vous avouer que ça m'a vraiment donné beaucoup d'espoir.
01:41Oui, vous avez un grand sourire ce matin !
01:42Voilà, surtout que du coup, nous les femmes ne serons pas obligées de nous exiler pour
01:46de vrai à Tanalande.
01:47Tanalande, qu'est-ce que c'est ? Où est-ce que c'est ?
01:50Tanalande, c'est un pays imaginaire, mais qui existe vraiment sur les réseaux sociaux.
01:54Il vient de « Tana », mot utilisé jusque-là par des hommes pour dénigrer et harceler
01:57les femmes, sur le réseau social TikTok en particulier, et signifie, comme vous pouvez
02:02vous l'imaginer, « PUTE ». Ces femmes ont décidé de retourner l'insulte et d'en
02:12faire l'étendard d'un pays rêvé, un pays sans hommes ! Depuis, elles se mettent
02:17en scène, fantasment, et échangent sur ce qu'elles feraient si elles habitaient
02:21dans un monde où il n'y avait que des Tanas à Tanalande.
02:24Si l'esthétique serait un peu trop rose, plus intéressant, elles se verraient bien
02:28patronnes ou présidentes, s'habilleraient comme elles veulent, sortiraient de chez elles
02:33sans avoir peur et rentreraient chez elles sans avoir peur.
02:35Elles n'auraient sans doute, en somme, plus jamais peur.
02:39D'ailleurs, mesdames, imaginez-vous deux secondes ce que vous feriez ou ce que vous
02:43ne feriez plus jamais si vous étiez certaines de n'être ni dénigrées, ni harcelées,
02:49ni agressées, ni violées.
02:50Ce monde imaginaire promet une vie si douce que des hommes se battent maintenant pour
02:55avoir un visa.
02:56Un visa pour Tanalande ! Et si on peut l'imaginer, on peut certainement y arriver, et comme tout
03:01le monde a l'air d'accord qu'il faut en finir avec le patriarcat et la culture du
03:05viol en France, on n'aura sans doute pas besoin d'aller vivre à Tanalande.
03:08NICOLAS ROCHEFORT « Merci Anne-Cécile Maïffert, présidente de la Fondation des femmes, et
03:12à vendredi prochain ! »