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La députée écologiste de Paris, Sandrine Rousseau, était l'invitée de BFMTV ce mercredi soir pour évoquer la situation au Proche-Orient et le discours de politique générale de Michel Barnier.

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Transcription
00:00Notre invité ce soir, Sandrine Rousseau, bonsoir, merci d'être l'invité ce soir de BFM TV, députée Europe Écologie Les Verts, NFP de Paris et autrice de ce livre que je sors,
00:11ce qui nous porte aux éditions du Seuil, un livre résolument optimiste, on y reviendra tout à l'heure.
00:18On va évoquer la politique nationale dans un instant, mais avant j'aimerais avoir votre regard sur la situation internationale.
00:24La sécurité d'Israël n'est pas négociable, dit ce soir Sébastien Lecornu, le ministre des armées.
00:31L'Iran a envoyé une pluie de missiles vers l'État hébreu, est-il légitime qu'Israël réponde ?
00:37Là, Israël est en train de mettre le feu tout au Moyen-Orient en ayant des actions sur le Liban
00:46et en ne prenant pas soin d'avoir une réponse proportionnée à ce qui s'est passé le 7 octobre.
00:53Ça a été dit là sur le plateau, mais il y a quand même de multiples sources d'inquiétude sur ce qui va se passer dans les semaines qui viennent.
01:02Et moi, je voudrais vraiment avoir une pensée très forte pour tous les civils qui aujourd'hui ont peur.
01:07Est-ce qu'il y a une réponse proportionnée à ce qui s'est passé le 7 octobre ?
01:09La réponse proportionnée, ce n'est pas de tuer 44 000 civils sur la bande de Gaza,
01:15ce n'est pas de bombarder Beyrouth qui est une des villes les plus denses de la région.
01:22Je veux dire, on ne peut pas continuer et là, nous sommes en train de perdre une partie de notre humanité
01:27à ne pas avoir une réponse ferme sur ce qui est en train de se passer.
01:30Quand Antonio Guterres n'arrive pas à rentrer en Israël, on a un problème.
01:36Que valent les instances internationales aujourd'hui si, dans un conflit, on ne peut pas entendre leurs responsables ?
01:44Si on frappe Beyrouth, et évidemment, il y a des dommages civils terribles,
01:50c'est parce que le QG du Hezbollah est là, enterré,
01:52et que pour tuer ceux qui donnent des ordres pour lancer des roquettes sur les civils israéliens, il faut frapper là.
01:58Parce que si vous frappez dans le désert...
02:00Sur des immeubles en pleine ville de cette manière-là.
02:04D'ailleurs, je rappelle qu'il y a des otages et que les otages aujourd'hui sont très exposés dans cette guerre.
02:13Et que l'objectif premier était de libérer les otages.
02:16Et on oublie cet objectif premier.
02:18Vous avez donné une ressource sur le front libanais précisément.
02:20Parce qu'effectivement, ce sont deux fronts différents.
02:22À Gaza, il y a encore des otages.
02:24Vous le disiez, il y a au moins 40 000 morts civiles.
02:28Sur le front libanais, est-ce que c'est Israël qui a mis le feu ou est-ce que c'est le Hezbollah ?
02:34C'est quand même un pays indépendant, le Liban, et il a été bombardé.
02:42Mais la résolution 17-01 de l'ONU, c'est que le Hezbollah doit évacuer le Sud.
02:47C'est une résolution qui a plusieurs années et qui n'est pas appliquée par le Hezbollah.
02:50Pas appliquée par les talibanais qui n'arrivent pas à imposer ses vies au Hezbollah.
02:53Mais là, il y a des troupes terrestres qui arrivent sur le sud Liban.
02:56La population libanaise est en stress énorme de ce qui est en train de se passer.
03:02Elle est en union sur ce qui est en train de se passer.
03:06Et je pense que nous avons une parole ferme à poser qui est de respecter le droit international.
03:12Nous sommes en dehors du droit international depuis le début.
03:15Le droit international, c'est cette résolution déjà ancienne qui disait au Hezbollah
03:22vous devez évacuer la bande au sud Liban.
03:25Vous ne pouvez pas y installer des caches d'armes, des tunnels et des lances roquettes.
03:28C'est le Hezbollah qui d'abord a défié les instances internationales.
03:31C'est au Liban de gérer cela. On ne peut pas bombarder Beyrouth.
03:34Je rappelle que Beyrouth est une ville de civils.
03:37Que Beyrouth est une ville très dense, encore une fois.
03:40Et que tout missile qui arrive sur un immeuble à Beyrouth met en danger une quantité importante de civils.
03:49Nous ne pouvons pas accepter, nous ne pouvons pas tolérer, nous ne pouvons pas avoir la moindre tolérance
03:57pour une guerre qui tue à ce point-là des civils. Je l'oppose.
04:01Et je pense que la France n'est pas à la hauteur de la parole qu'elle pourrait avoir
04:05pour arrêter ce qui est en train de se faire au Moyen-Orient.
04:08Tout le monde reconnaît que nous sommes dans une forme d'escalade.
04:11Est-ce qu'on laisse l'escalade faire ou est-ce qu'on trouve les moyens de l'arrêter ?
04:15Il y a un moyen de l'arrêter très simple.
04:18Si Noir se rend, le Hamas se rend, libère les otages, le Hezbollah se retire.
04:22Mais ça n'existe pas.
04:23Ça n'existe pas parce que c'est un groupe terroriste.
04:25Mais ça n'existe pas.
04:26Donc c'est aux démocraties de reculer pour laisser les terroristes avancer.
04:29Non, ça n'est pas aux démocraties de reculer.
04:31C'est aux démocraties, particulièrement parce qu'elles sont des démocraties, de respecter le droit international.
04:35Vous reconnaissez d'ailleurs le Hezbollah comme une organisation terroriste ?
04:37Oui, absolument.
04:38Comment vous qualifiez la nature de l'offensive qui est en train de se dérouler ?
04:41Jean-Luc Mélenchon parle d'une invasion du Liban.
04:44Est-ce que vous reprenez ces termes ?
04:45En tous les cas, c'est une entrée de troupes sans l'accord du pays concerné.
04:50Donc c'est à tout le moins une ingérence dans un pays limitrophe et que ce n'est pas possible de faire ça.
04:56Une ingérence mais pas une invasion ?
04:58En tous les cas, c'est une action armée, militaire, dans un pays voisin, indépendant et qui est souverain.
05:06Et donc c'est une agression à minima.
05:09On va revenir sur la politique en France, chez nous, avec la déclaration de politique générale hier de Michel Barnier.
05:15Ce soir, on a eu plus de précisions sur la politique en matière de sécurité et d'immigration que compte mener son ministre de l'Intérieur.
05:22Voilà ce qu'a dit Bruno Retailleau tout à l'heure lorsqu'il était auditionné par la Commission des lois.
05:27Il se trouve que, vous voyez, j'ai été touché personnellement.
05:30Voilà, parce que j'ai perdu un ami.
05:32Celui qui a assassiné trois OQTF depuis plus de dix ans sur le territoire français et régulièrement.
05:37Il brûle la cathédrale de Nantes. Il brûle la cathédrale de Nantes, hein.
05:40Et ensuite, il y a des troubles psychologiques graves.
05:43Au tel point que la garde à vue est déclarée incompatible avec sa santé mentale.
05:47Et on m'explique, disait la justice de l'Intérieur, il n'y a pas eu de défaillance de l'État.
05:51Jamais je n'entendrai ça. Jamais je ne céderai là-dessus. Jamais.
05:57On peut faire des ronds dans l'eau sur le théâtre de droit.
06:00Mais moi, quand il y a une règle de droit qui ne protégera pas les Français, je ferai tout pour la modifier.
06:05Je parlais tout à l'heure, quand j'ai été interrogé par votre assemblée sur le cas de Philippines.
06:09Je pense que, très franchement, sur la durée de rétention, on va jusqu'à 210 jours pour les terroristes.
06:15Pourquoi est-ce qu'on ne ferait pas 210 jours pour les crimes sexuels ?
06:18Qui ici est contre ?
06:19Mais il n'y aura pas de résultat si l'attelage Beauvau-Vendôme tire à Eudèdia.
06:25Je l'ai toujours dit, je ne vois pas pourquoi, parce que maintenant que je suis ministre, je ne le dirai pas.
06:30Qui est contre ? Est-ce que vous êtes contre, Sandrine Rousseau, de rallonger la durée de rétention des étrangers en situation irrégulière,
06:37condamnés pour crimes sexuels, à 210 jours, comme c'est déjà le cas aujourd'hui pour le terrorisme ?
06:44Je suis pour protéger les femmes de toutes les manières possibles.
06:47Je voudrais qu'on s'arrête un tout petit peu sur ce qui se passe dans les centres de rétention administratives.
06:54On va y revenir, mais sur ce point précisément.
06:56On ne va pas y revenir, parce que c'est précisément le point.
06:58Les centres de rétention administratives sont des endroits où le droit n'est pas respecté.
07:04Ce sont des zones en dehors du droit.
07:11Pour en avoir visité plusieurs, je peux vous dire que ce sont des lieux d'une extrême violence,
07:19particulièrement aussi pour les personnes qui y travaillent, pas que pour les personnes qui y sont détenues.
07:24Là, nous sommes dans des lieux qui nous font perdre aussi une partie de notre humanité.
07:31La question, c'est comment on rétablit à la fois l'état de droit, comment on impose l'état de droit,
07:38comment on fait en sorte de protéger les femmes,
07:40et comment on fait en sorte de ne pas mettre les personnes dans des zones qui sont en dehors de toute humanité.
07:50En l'occurrence, il fait cette proposition concernant non pas les étrangers qui sont en situation irrégulière d'une façon générale,
07:58mais spécifiquement sur les criminels.
08:00Si ils sont criminels, ils doivent aller en prison.
08:02Ils parlent de centre de rétention, mais ce n'est pas la même chose.
08:08Le centre de rétention, c'est pour gérer l'immigration et les personnes étrangères.
08:13La prison, c'est pour gérer les personnes qui ont fait des délits.
08:16Si une personne s'est rendue coupable de violences sexuelles, elle doit aller en prison.
08:20Le centre de rétention administratif, il peut y avoir des femmes dans le centre de rétention administratif.
08:27Il est allé en prison, il était mineur, il ne pouvait pas être expulsé automatiquement.
08:31Quand il est sorti de prison, derrière, il y a eu une ordonnance, une OQTF qui a été prononcée.
08:36Il est allé en centre de rétention administrative en attendant que cette OQTF puisse être exécutée.
08:40Et ça a empêché quelque chose ?
08:42Justement, et c'est ça la question, le point qui est soulevé, c'est que s'il était resté quelques jours de plus,
08:46il aurait eu le laissez-passer consulaire.
08:48On ne va pas refaire l'histoire de Philippines, malheureusement, c'est tragique, c'est arrivé.
08:51Mais est-ce qu'il n'y a pas des leçons à tirer de ce qu'il s'est passé ?
08:54Mais ça aurait duré quelques jours de plus et de toute façon, ça se serait passé.
08:58Enfin, je veux dire, la question, c'est...
09:00Ça ne se serait pas passé s'il était en prison.
09:02Mais si, ça se serait passé ailleurs.
09:04Ça se serait passé ailleurs de la même manière.
09:06La question, c'est la dangerosité de la personne.
09:08Mais vous êtes élue de la République française.
09:09Votre propos, c'est d'abord de protéger les citoyennes françaises, non ?
09:12Absolument, mais toutes les citoyennes, toutes les personnes, toutes les femmes, en fait.
09:16Qu'est-ce qu'on fait des occupées ?
09:18Cette personne qui est dangereuse...
09:20Elles se sont rendues coupables de délit ou crime sexuel.
09:22Cette personne qui est dangereuse doit être mise en prison pour protéger la société.
09:26Il n'y a aucun doute là-dessus.
09:28Il avait purgé sa peine.
09:29Non, mais ce que vous proposez, c'est de la libérer, en fait.
09:31C'est de la libérer dans un autre pays pour qu'il mette en danger d'autres femmes.
09:34Moi, ce que je veux, c'est que cette personne qui est dangereuse puisse être mise en prison au titre de sa dangerosité.
09:40Il avait purgé sa peine.
09:42Il avait purgé sa peine.
09:44Non, parce que quand il est sorti de prison,
09:49et ça, c'est un problème que nous rencontrons dans bien des endroits, dans bien des prisons en France,
09:54qui sont surpeuplées, je le rappelle, à hauteur de 130%,
09:57en fait, il n'y a pas le personnel permettant de faire des évaluations psychologiques,
10:03de dangerosité, d'accompagnement.
10:05Il est sorti sans obligation de soin.
10:07Donc, en fait, il est sorti, on l'a libéré comme ça, faute d'une véritable...
10:12Non, non, il avait des obligations qu'il n'a pas respectées.
10:15Eh bien, dans ces cas-là, il faut alors le remettre en prison puisqu'il ne respecte pas ses obligations.
10:19Enfin, je veux dire, il y a quand même quelque chose qui s'appelle l'état de droit qui...
10:22Non, mais on peut...
10:24Oui, mais on peut le prendre sous l'angle de l'OQTF,
10:28on peut aussi le prendre sous l'angle de la dangerosité de...
10:31C'est passé comme ça.
10:33C'est un fait, quoi, voilà.
10:35On va dire que c'est un fait qui vous dérange, mais c'est un fait.
10:37Mais c'est pas un fait qui me dérange du tout.
10:38Mais sur ce que vous avez dit, on fait des OQTF à tour de bras, on se fait plaisir.
10:41Mais parce qu'il y en a une sur dix qui est exécutée en réalité,
10:45donc en fait, on se fait plaisir.
10:47C'est inutile, en fait, en matière de lutte contre l'immigration.
10:53Il y a des pays qui en font dix fois moins et qui sont bien plus efficaces dans leur application.
10:57Que fait-on de ceux qui n'ont pas de raison de rester sur le territoire ?
11:00Est-ce qu'on les régularise à tour de bras ?
11:02Et là, c'est vous qui vous faites plaisir, votre famille politique.
11:05Ou est-ce qu'on trouve des moyens de les expulser quand même
11:08en renégociant avec les pays d'origine ?
11:10Aujourd'hui, il y a un nombre de personnes qui sont, par exemple, qui travaillent
11:16et qui font partie des salariés qui ont les conditions de travail les plus difficiles.
11:21Et donc, ça n'est pas la même chose qu'une personne qui vient d'arriver sur le territoire.
11:27Et je voudrais qu'on retrouve un tout petit peu de raison dans ce débat-là
11:35et aussi de principe de droit.
11:37C'est-à-dire que les personnes qui participent au travail en France,
11:41qui font des métiers qui sont parmi les plus mal payés, les plus pénibles physiquement,
11:46parfois payés illégalement par des gens qui, eux, peuvent être bien français par ailleurs.
11:52Et donc, ces gens-là méritent d'avoir un titre de séjour et de pouvoir avoir des papiers.
11:59Ils travaillent en France.
12:02Est-ce que c'est la majorité des clandestins qui sont en France ?
12:05Mais en tous les cas, c'est une grande partie.
12:07Donc, commençons par ceux-là.
12:08Commençons par ceux qui travaillent.
12:09Et je rappelle, par exemple, que tout le secteur de la vieillesse,
12:12donc de l'accompagnement des personnes âgées,
12:14fonctionne beaucoup avec des personnes qui ont des nationalités étrangères.
12:19Qu'est-ce qu'on fait de nos personnes ?
12:21Qu'est-ce qu'on fait de nos personnes ?
12:23Une personne a purgé sa peine de prison en France et c'est un délinquant.
12:26Mais qu'est-ce qu'on fait quand il n'est pas français ?
12:28On l'emprisonne. On l'emprisonne.
12:30Il a purgé sa peine.
12:31Il a purgé sa peine.
12:32Mais là, il était dangereux.
12:34Il était dangereux.
12:35Il avait des obligations.
12:36Il ne l'a pas fait.
12:37Il s'est rendu coupable de délit.
12:39Donc, on lui fait faire.
12:41Mais non, je protège la société.
12:43Je fais en sorte qu'il soit enfermé.
12:45Et je ne rentre pas dans l'idée qu'en fait,
12:48ce n'est pas grave s'il le fait ailleurs.
12:50Attendez, attendez, Sandrine Rousseau.
12:52Vous dites que c'est important qu'il soit enfermé
12:54parce que derrière, il peut être dangereux pour la société
12:57parce qu'il a commis un crime, qu'il a violé une femme.
13:00Là, la proposition de Bruno Retailleau,
13:02c'est justement, précisément, de dire
13:04comme il se passe avec les terroristes
13:06parce que ce sont des dangers pour la société,
13:08en attendant qu'il soit expulsé,
13:10il faut rallonger la durée de rétention.
13:13Vous nous dites qu'il ne faut pas le laisser dehors.
13:15Et puis là, dans le même temps, vous nous dites
13:17qu'il ne faut pas non plus rallonger la durée de rétention.
13:19Je rappelle que le centre de rétention n'est pas une prison.
13:22Non, mais ce sont deux législations
13:24qui sont différentes en fait.
13:26Mais oui, mais donc je vous dis,
13:28il faut le mettre en maison d'arrêt.
13:31Il faut le remettre en maison d'arrêt.
13:33Mais s'il a fait un délit, s'il a commis un délit
13:37qui est de non-respect des obligations
13:40qu'il avait en sortant de prison,
13:42eh bien, on doit lui faire suivre.
13:46Mais les obligations, il ne les a pas suivies
13:49une fois qu'il était là.
13:51Il était recherché et la police n'a pas réussi
13:53à mettre la main dessus et c'est à ce moment-là
13:55qu'il a tué son fils.
13:56Et donc, vous voudriez qu'il soit en crâne.
13:57Enfin, je veux dire, là, on se trompe complètement de débat.
13:59On tourne en rond en disant,
14:01il y a eu des dysfonctionnements.
14:03Évidemment qu'il y a eu des dysfonctionnements.
14:05Évidemment qu'il y a eu des dysfonctionnements.
14:07Sinon, il ne serait pas à l'air libre.
14:09Sinon, il n'aurait pas échappé à ses obligations
14:11en sortie de prison.
14:13Évidemment qu'il n'y a pas eu une bonne évaluation
14:15de sa dangerosité.
14:16Évidemment que cette personne a échappé
14:19à l'état de droit.
14:21Évidemment.
14:22Et donc, c'est cela que nous devons interroger
14:24dans toutes ces dimensions.
14:25Et se concentrer sur l'OQTF,
14:26c'est ne regarder qu'une partie du problème
14:28vis-à-vis de cette personne.
14:30Vous dites qu'on se trompe de débat ici en plateau.
14:33Mais quand on regarde ce sondage ELAB
14:35qui a été réalisé aujourd'hui pour BFM TV,
14:37quand on demande l'avis aux Français,
14:39ils sont très durs en matière de sécurité,
14:41en matière d'immigration.
14:42Ils se rapprochent de la ligne de retaillot.
14:44Il y a 69% des sondés
14:46qui souhaitent allonger la durée maximale
14:48de rétention administrative des étrangers
14:50en situation irrégulière.
14:51Est-ce qu'il n'y a pas un décalage
14:52entre votre perception politique à vous
14:55et la volonté des Français ?
14:57Moi, j'invite les Français qui veulent cela
15:00à visiter un centre de rétention administrative.
15:02Je pense qu'on ne se rend pas compte
15:03des conditions dans lesquelles
15:04sont retenues les personnes dans ces centres.
15:06Et par ailleurs, je redis
15:07que les violences faites aux femmes
15:08ne sont pas le fait uniquement des immigrés,
15:10voire ils sont le fait marginalement des immigrés.
15:17Évidemment, les Français
15:20qui commettent des délits ou des crimes sexuels
15:22d'avoir allé en prison,
15:23ils purgent leur peine.
15:24Ensuite, il faut les surveiller
15:25puisqu'ils doivent rester sur le sol français.
15:26Mais qu'est-ce qu'on fait avec des étrangers ?
15:29Est-ce qu'on les expulse ?
15:30Est-ce que vous êtes pour la double peine ?
15:32Je n'ai jamais été pour la double peine
15:34et je pense qu'une personne dangereuse,
15:36on ne peut pas se donner bonne conscience
15:38en juste l'expulsant.
15:39Voilà ce que je pense.
15:40Et si elle n'est pas dangereuse,
15:41elle circule librement,
15:42bien qu'elle soit en contravention
15:45avec les règles administratives
15:47de circulation sur le territoire ?
15:48Mais si la personne est dans une procédure
15:52de demande d'asile, etc.,
15:53il y a quand même un droit qui s'applique.
15:55Bien sûr.
15:56Enfin voilà, il y a un droit qui s'applique.
15:57Mais quand ils sont refusés,
15:58vous êtes d'accord pour qu'ils partent ?
16:00Mais s'ils sont refusés,
16:02alors les mesures, la loi doit s'appliquer.
16:06Enfin voilà, la loi doit s'appliquer.
16:08Ce n'est pas zéro départ, votre position ?
16:09La loi doit s'appliquer.
16:11Vous évoquiez tout à l'heure
16:12la difficulté d'exécution des obligations
16:14de quitter le territoire français.
16:15Là aussi, il y a une autre piste
16:17qui a été évoquée par Bruno Retailleau.
16:19C'est la possibilité de renvoyer
16:21des personnes étrangères
16:23dans un pays tiers,
16:25parce que vous savez qu'il y a des difficultés
16:26pour obtenir les laissés-passer consulaires.
16:28Écoutez Othmane Nassrou,
16:29secrétaire d'État à la Citoyenneté,
16:31qui était interrogé tout à l'heure
16:32sur le sujet par Éric Brunet
16:33et par Alice Darfeuil.
16:35Alors d'abord, il s'agit de pays tiers
16:37dans lesquels cette personne aurait des liens
16:39ou qui ont été des pays de transit,
16:40des liens notamment familiaux.
16:42Et puis, ce que je peux vous dire,
16:44c'est que d'autres pays font déjà cela.
16:46Je pense notamment à la Grande-Bretagne,
16:47qui a ouvert déjà cette possibilité-là.
16:49Et il y a d'autres pays aujourd'hui,
16:51comme l'Allemagne,
16:52du social-démocrate,
16:53qui a un gouvernement
16:54qui n'est pas un gouvernement de droite,
16:56qui étudient cette possibilité-là.
16:58Le ministre de l'Intérieur évoque
17:00toutes les pistes qu'il compte étudier,
17:02actionner,
17:03pour qu'on puisse améliorer
17:04notre capacité à reconduire
17:06dans leur pays d'origine
17:07ou dans des pays tiers,
17:08des gens qui n'ont plus rien à faire
17:10sur le territoire national.
17:11Ça fait partie des options.
17:13On a besoin de précisions là-dessus, Christophe,
17:16parce qu'aujourd'hui,
17:18un immigré clandestin,
17:20je ne sais pas,
17:21comme dans le cas du Maroc et de l'Algérie,
17:22parce que je sais que c'est compliqué
17:23d'obtenir des laissés-passer consulaires
17:24et que ça peut traîner en longueur,
17:26pas de laissés-passer consulaires.
17:28Dans ce cas-là,
17:29on nous dit cette possibilité
17:30de l'envoyer dans un pays tiers.
17:31Qu'en est-il réellement ?
17:32La directive européenne adoptée en 2008,
17:34la directive retour,
17:35qui a été complétée à plusieurs reprises,
17:37qui a eu du mal à être transposée
17:39dans la loi française,
17:40prévoit un cas où, en effet,
17:42c'est possible.
17:43Si vous êtes du Maroc ou de l'Algérie
17:44et que vous n'avez pas
17:45le laissé-passer consulaire,
17:46on peut vous expulser
17:47dans un autre pays
17:48à condition d'avoir votre accord.
17:50À condition d'avoir votre accord.
17:52Ce qui veut dire
17:53que c'est souvent des gens
17:54qui ont des attaches familiales
17:55ou professionnelles
17:56ou qui sont passés par d'autres pays
17:58et qui, éventuellement,
17:59acceptent d'y retourner.
18:00Ces pays les acceptent.
18:01Mais il faut que ces pays
18:02les acceptent aussi, ces pays tiers.
18:03Donc c'est le même problème.
18:04Le problème est décalé, déplacé,
18:06mais il n'est pas résolu.
18:08Il y a aussi le cas
18:09où on retrace votre parcours
18:11pour venir jusqu'en France
18:13et on vous expulse vers un pays
18:15par lequel vous êtes passé.
18:17Et notamment un autre pays européen.
18:20Vous êtes rentré en Italie,
18:21vous étiez censé y rester,
18:22vous êtes arrêté en France,
18:23on vous ramène en Italie.
18:24Là aussi, ils reviennent.
18:26Et puis de plus en plus
18:27de pays européens
18:28refusent à d'autres pays européens
18:30de récupérer ces clandestins
18:31parce qu'on est bien conscients
18:32du va-et-vient.
18:33Othmane Nassrouf fait allusion
18:34à la Grande-Bretagne.
18:35Ils ont ouvert cette possibilité.
18:36Oui, ils l'ont ouverte
18:37et ils l'ont refermée.
18:38Le nouveau Premier ministre
18:39travailliste a arrêté
18:40ce que le gouvernement précédent
18:41voulait faire,
18:42c'est-à-dire payer le Rwanda
18:44pour envoyer des stocks
18:45de clandestins
18:46qui seraient donc hébergés
18:48au Rwanda
18:49dans des structures
18:50qu'on ne connaissait pas
18:51avant éventuellement
18:52depuis le Rwanda
18:53de retourner volontairement
18:54dans leur pays d'origine.
18:56Ça a été arrêté tout de suite.
18:57Il y a une troisième solution
18:58mais qui est différente,
18:59ce n'est pas celle qui l'évoque.
19:00Ce n'est pas l'abstruction
19:01de Bonne Rotaille ?
19:02Bien sûr, bien sûr,
19:03mais ça a été arrêté
19:04par Kerstheimer.
19:05Mais c'était quand même
19:06assez avancé
19:07puisque l'accord avait été signé
19:08et l'argent était en cours
19:09de déblocage.
19:10Mais ils étaient prêts
19:11à violer ouvertement
19:13Par ailleurs,
19:14la Grande-Bretagne
19:15n'est plus dans l'Union européenne.
19:16Il y a des conventions
19:17qui sont mondiales.
19:18Elle tombait sous le coup
19:19de ces conventions
19:20mais elle n'était plus
19:21sous le coup
19:22de la directive retour.
19:23Il y a l'Italie
19:24qui procède un peu autrement
19:25puisque l'Italie
19:26agit en amont
19:27en demandant notamment
19:28à l'Albanie
19:29de bloquer
19:30des gens qui veulent venir
19:31pour limiter les entrées.
19:32Et là, il y a une aide financière
19:33à l'Albanie
19:34comme il y a eu longtemps
19:35de la part de l'Union européenne
19:36une aide à la Turquie
19:37pour stocker
19:38des migrants
19:39qui venaient notamment
19:40de Syrie
19:42Il faut être honnête
19:43sur ce point
19:44la plupart des pays
19:45le font.
19:46De droite, de gauche,
19:47l'Espagne
19:48s'est arrangée
19:49avec le Maroc
19:50pour que les Marocains
19:51retiennent les immigrants
19:52venant d'Afrique syrienne.
19:53Et le fait de renvoyer
19:54dans un pays tiers ?
19:55Moi, je suis pour le respect
19:56des conventions.
19:57Autant, je pense
19:58qu'il faut être ferme
19:59dans l'application de la loi
20:00notamment sur les OQTF
20:01où on est trop faible.
20:02Et le fait d'en réduire
20:03le nombre
20:04est un tour de passe-passe.
20:05Le cas de l'accord
20:06du volontaire...
20:07Par contre,
20:08on a signé
20:09depuis
20:10juste après-guerre
20:11tous les gouvernements français.
20:12Ils ont ratifié
20:13de droite, de gauche
20:14des conventions
20:15qui donnent des droits
20:16aux migrants.
20:17Les migrants ont des droits.
20:18Il faut les respecter.
20:19Ils n'ont pas les mêmes droits
20:20que les Français, évidemment.
20:21Mais ils ont certains droits
20:22qu'il faut respecter.
20:23Mais ça soulève
20:24quand même une question
20:25Sandrine Rousseau.
20:26Qu'est-ce qu'on fait
20:27quand on est face
20:28à un pays
20:29qui ne délivre pas
20:30le laissé-passé consulaire ?
20:31Non mais là,
20:32je voudrais revenir
20:33sur la question
20:34des Dublinais
20:35puisque c'est une occupation
20:36permanente
20:37des forces de l'ordre
20:38qui s'occupent
20:39des frontières.
20:40Je suis allée
20:41du côté de Brionçon
20:42sur la frontière
20:43entre l'Italie
20:44et la France.
20:45Et en fait,
20:46c'est quelque chose
20:47qui relève
20:48de la mascarade.
20:49Je le pose comme ça.
20:50C'est-à-dire que
20:51les personnes arrivent,
20:52elles sont prises
20:53dans la montagne
20:54ou à la gare
20:55ou voilà.
20:56Et on les remet
20:57en Italie
20:58et elles reviennent
20:59deux heures plus tard
21:00et on les remet
21:01en Italie.
21:02C'est lunaire
21:03et tout cela
21:04demande des forces
21:05de l'ordre.
21:06Donc je veux dire,
21:07il faut quand même
21:08se rendre compte
21:09que derrière
21:10les discours
21:11de fermeté,
21:12il y a
21:13quelque chose
21:14de totalement
21:15kafkaïen
21:16et qui mobilise
21:17énormément
21:18et d'argent public
21:19et de policiers,
21:20etc.
21:21pour un résultat
21:22qui est nul
21:23si ce n'est
21:24du harcèlement
21:25des personnes
21:26qui sont par ailleurs
21:27des personnes vulnérables.
21:28Je le rappelle
21:29puisque parmi ces personnes,
21:30il y a aussi
21:31des mineurs
21:32qui arrivent
21:33et qui eux aussi
21:34ont des droits
21:35même si pour eux
21:36la préférence nationale
21:37s'applique
21:38ce qui est la seule catégorie
21:39de la population
21:40pour laquelle ça sert.
21:41Mais quelle est votre solution ?
21:42Qu'est-ce qu'on fait
21:43quand on a des personnes
21:44qui sont en situation irrégulière
21:45en France
21:46qui font l'objet
21:47d'une obligation
21:48de quitter le territoire français
21:49et qui ont des pays
21:50qui ne veulent pas
21:51les récupérer
21:52ou alors qui font traîner
21:53et qui ne délivrent pas
21:54ces fameux
21:55laissés-passer consulaires ?
21:56Il faut négocier avec eux
21:57pour qu'ils le fassent.
21:58Oui, mais ça s'est fait.
21:59En supprimant les visas.
22:00Voilà, parfait.
22:01Mais vous avez vu
22:02que Bruno Rotailleau
22:03a dit qu'il voulait
22:04conditionner la politique
22:05et il a donné des chiffres.
22:06Est-ce que ça a été efficace ?
22:07Justement, il a dit
22:08qu'on avait été
22:09je le cite
22:10trop généreux
22:11et qu'on n'avait pas
22:12été payés en retour
22:13et il avait donné des chiffres.
22:14Il a dit qu'en 2023
22:15la France avait délivré
22:16je vous donne les chiffres
22:17donnés par Bruno Rotailleau
22:18avait délivré au Maroc
22:19238 750 visas
22:20et n'avait obtenu en retour
22:21que 725 laissés-passer.
22:22L'Algérie
22:23c'était
22:24250 853 visas
22:25donnés par la France
22:26laquelle France
22:27n'avait obtenu en retour
22:28que 2 183 visas
22:29et qui n'avaient pas
22:30été payés en retour.
22:31Donc, c'est-à-dire
22:32que la France
22:33n'avait obtenu en retour
22:34que 2191 de ces ressortissants
22:36qui n'avait
22:37laissés-passer
22:38pour expulser
22:39des ressortissants algériens.
22:40C'est aussi
22:41cafcaïen.
22:42C'est aussi cafcaïen
22:43et là on voit
22:44que Bruno Rotailleau
22:45a l'intention
22:46de mettre
22:47son attaque
22:48dans les négociations
22:49avec l'Algérie.
22:50Pourquoi on a
22:51arrêté ce bras de fer ?
22:52Je reprends ce que disait
22:53Sandrine Rousseau.
22:54Il faut une politique
22:55équilibrée.
22:56Donc, il faut régulariser
22:57un certain nombre
22:58de migrants
22:59qui viennent
23:00de l'Algérie
23:01de migrants qui sont là depuis longtemps, qui travaillent, qui ont une famille, qui sont installés, qui posent aucun problème à personne.
23:06S'ils sont délinquants, ils vont être en prison, d'accord, mais s'ils ne sont pas délinquants, ils posent des problèmes à personne.
23:10Mais si on veut faire...
23:14admettre ça par l'opinion française, ce qui n'est pas très favorable à l'immigration en général,
23:17il faut que, de l'autre côté, ils aient le sentiment qu'on maîtrise nos frontières, non pas pour les fermer,
23:22mais au moins pour contrôler à peu près le nombre de gens qui arrivent, et proportionner ce nombre aux capacités d'accueil en France.
23:28On ne peut pas mettre les gens sous les ponts d'autoroutes en permanence, donc il faut bien les loger.
23:33Or, on n'a pas les logements, donc il faut les construire, etc., etc.
23:36Donc il faut proportionner le nombre d'arrivants à nos capacités d'accueil, qui sont réelles.
23:40On a besoin de tous ces gens-là. D'ailleurs, il suffit de se promener dans ce quartier ici.
23:44Vous allez dans n'importe quel immeuble. En bas, il y a des gens qui sont manifestement pas d'origine tout à fait française.
23:50Juste sur un point, un détail, justement.
23:54Vous avez dit tout à l'heure qu'on a arrêté de geler les visas contre des laissés-passer consulaires. Pourquoi ?
23:59Je suppose qu'à chaque fois qu'on discute avec l'Algérie ou le Maroc, il y a une liste de demandes de part et d'autre.
24:07C'est-à-dire qu'il y a une négociation plus large que la question des migrants.
24:11En plus, ces pays ont une arme absolue. Ils disent « si vous nous empêchez ou si vous nous embêtez trop,
24:17on va ouvrir nos frontières. On va arrêter de les retenir. Ils viendront en masse chez vous.
24:22Quand vous négociez comme ça, vous avez du mal, c'est vrai.
24:24Sandrine Rousseau, comment vous expliquez qu'une grande majorité des Français
24:28soit favorable à ce qu'on ait une ligne beaucoup plus dure en matière d'immigration,
24:32alors même que, vous le dites, et Laurent Geoffrin le disait il y a un instant aussi,
24:35on a besoin de ces immigrés dans un certain nombre de secteurs ?
24:40Non seulement on en a besoin, mais on en aura de plus en plus besoin même,
24:45puisque c'est le MEDEF, ce n'est pas une organisation de gauchistes radicaux.
24:51Le MEDEF estime à 3,6 millions le nombre de travailleurs étrangers
24:57dont on va avoir besoin pour continuer à avoir suffisamment de salariés dans certains secteurs.
25:05En l'occurrence, ce n'est pas moi qui le dis, donc il y a un besoin.
25:10Présenter l'immigration tout le temps comme un poids, comme jamais une chance,
25:15comme quelque chose qui nuit, voire qui grand remplace, voire qui menace,
25:20bien présenter l'immigration comme ça, c'est ne pas voir la face positive de cette immigration,
25:25qui est déjà la mixité que ça permet, puisque aujourd'hui un Français sur trois
25:29a au moins un grand-parent étranger, né étranger,
25:32ce qui signifie qu'il y a une mixité qui se fait de génération en génération,
25:38et c'est très bien ainsi.
25:39Et puis ces personnes, quand elles sont en France, travaillent ou désirent travailler,
25:43en réalité celles qui ne travaillent pas souvent, c'est parce qu'on leur interdit de travailler,
25:48parce que la plupart travaillent, et quand elles travaillent,
25:50elles cotisent davantage qu'elles ne reçoivent, il faut aussi le dire.
25:53Donc à un moment, on a une vision de l'immigration comme étant la solution
25:58pour une partie de la population à tous nos problèmes,
26:01c'est au contraire avoir détourné l'attention de véritables problèmes,
26:04et la condition des personnes en France qui pour certaines ont vraiment du mal à remplir le frigo,
26:10qui pour d'autres se sentent en insécurité,
26:14c'est en plus de la suppression de la police de proximité
26:17et de la baisse de nos services publics ou de la solidarité nationale,
26:21que de l'immigration.
26:23Allez dire ça aux parents de Philippines.
26:25Moi je suis un peu estomaquée d'entendre la gauche radicale reprendre les arguments du Medef,
26:31en effet, et devenir non pas cette fois anticapitaliste,
26:33mais pro-néolibéralisme, et donc faire de l'immigration la main d'œuvre pas chère à exploiter.
26:39Je suis toujours estomaquée de ces arguments.
26:41L'autre parti du discours était intéressant,
26:46puisque vous parlez d'immigration comme d'une chance,
26:48évidemment ça peut l'être,
26:50mais quand on fait rentrer plus de 300 000 personnes chaque année sur le territoire français
26:54et qu'on ne se renouvelle pas par ailleurs,
26:56que la natalité est en baisse,
26:57se pose la question de ce qu'on fait en tant que nation, en tant que pays,
27:00pour continuer à transmettre ce qu'est aussi notre civilisation.
27:03Et ça, vous n'y répondez pas.
27:06J'y réponds absolument, disant que la civilisation française,
27:10et vous considérez qu'on peut la diluer.
27:12Vous appelez la civilisation française,
27:14c'est en fait une civilisation qui, au fil de son histoire,
27:17a toujours été traversée de personnes venant de pays étrangers,
27:23mais la France n'est pas une île isolée dans le Pacifique.
27:26Et par ailleurs, on récupère des personnes qui ont été traumatisées,
27:29qui n'ont pas la même culture, et vous qui êtes féministe,
27:33vous devriez vous inquiéter aussi d'avoir des personnes qui n'ont pas,
27:35notamment sur la question du respect du droit des femmes,
27:38je m'inquiète de toutes les atteintes au droit des femmes,
27:41mais je dis que la France n'est pas une île dans le Pacifique,
27:44et qu'elle a été traversée de flux de populations étrangères non-stop.
27:47Et qu'en fait, c'est cela, la France.
27:49Et que donner une autre image de la France,
27:52c'est mettre une France fantasmée qui n'est pas la réalité de notre histoire.
27:57Deux petits problèmes.
27:59Régulariser les clandestins, c'est aussi priver les immigrés
28:02qui ont rempli les formulaires, qui ont rempli les règles,
28:04d'un accès au travail.
28:06Celui qui aura triché sera récompensé, ça me pose un petit problème.
28:08Deuxième point, est-ce que vous seriez d'accord
28:10dans ce processus de régularisation,
28:12qu'il n'y ait pas que j'ai un travail, une famille,
28:14et j'ai un casier judiciaire vierge,
28:16mais j'ai donné des signes d'intégration réelle,
28:18notamment le respect des femmes,
28:20non à la polygamie, non à l'excision, etc.
28:22Mais c'est déjà le cas.
28:24Mais si, c'est déjà le cas, il y a déjà un test de français,
28:26la polygamie est interdite.
28:28Non mais là, vous agitez des fantasmes.
28:30Dans la pratique, on sait qu'il y a beaucoup trop d'excisions pratiquées.
28:34Il y a des personnes qui sont,
28:36certes, qui travaillent
28:38et qui méritent en effet d'avoir des papiers,
28:40puisque c'est un droit
28:42et qu'on devrait quand même respecter
28:44leur droit en tant que travailleur.
28:46Il y a aussi, je le dis, des personnes qui arrivent en France
28:48parce que discriminées en raison
28:50de leur orientation sexuelle dans leur pays d'origine.
28:52Je rappelle que certains
28:54risquent la peine de mort parce que
28:56les personnes sont LGBT,
28:58par exemple.
29:00Ça marche.
29:02Parce qu'en fait, elles peuvent très bien avoir une OQTF
29:04parce qu'elles ont des maladies
29:06qui ne sont pas soignables dans les pays d'origine
29:08ou parce qu'elles fuient des conflits.
29:10Pardonnez-moi,
29:12le sujet est passionnant
29:14et on pourrait encore en débattre
29:16pendant des heures,
29:18mais j'aimerais qu'on avance sur un autre sujet
29:20là aussi essentiel
29:22sur lequel le gouvernement Michel Barnier est attendu
29:24et vous le savez, c'est le budget.
29:26Le budget avec cette dette de 3230 milliards d'euros.
29:28Il y a 70 milliards d'argent
29:31qu'il faut aller chercher.
29:33Les recettes de Michel Barnier hier,
29:35il dit vouloir augmenter les impôts des grandes entreprises
29:37et des Français les plus aisés.
29:39C'est de gauche, ça ?
29:41Je l'encourage.
29:43Donc vous n'allez pas le censurer ?
29:45Ah si.
29:47Déjà, on n'a aucune espèce de précision
29:49sur le montant des impôts
29:51ou sur la manière dont ces impôts vont être...
29:53Vous allez en avoir dans les prochains jours.
29:55Oui, c'est pour ça que j'attends avant de pouvoir
29:57vous répondre de manière très claire.
29:59La motion de censure
30:01est liée au fait qu'il y avait un groupe
30:03qui est arrivé en tête des élections
30:05et que c'est de ce groupe
30:07que devait émaner le Premier ministre
30:09ou la Première Ministre, en l'occurrence Lucie Castex.
30:11Donc la motion de censure
30:13se pose sur un principe
30:15de respect
30:17de l'esprit de nos institutions
30:19et je ne suis pas la seule à le dire
30:21puisqu'il y a de grandes figures de droite
30:23qui elles-mêmes se sont émues du fait que
30:25Emmanuel Macron ne respectait pas le vote des Français.
30:27Ça c'est la première chose.
30:29La deuxième chose, c'est que
30:31sur l'impôt, sur les entreprises
30:33ou sur les grandes fortunes
30:35depuis l'arrivée
30:37d'Emmanuel Macron au pouvoir, soit depuis 2017
30:39il y a eu une baisse de recette fiscale
30:41de 70 milliards.
30:43Une baisse de recette fiscale de 70 milliards.
30:45Aujourd'hui on cherche une économie de 60 milliards.
30:47Vous voyez bien qu'en fait
30:49c'est le résultat direct de la politique
30:51qui a été menée. Par ailleurs, je rappelle
30:53que chaque année en France
30:56il y a 160 milliards
30:58d'aides aux entreprises qui sont
31:00renouvelées chaque année.
31:02Donc en fait, on est dans un système
31:04économique qui vit grâce
31:06à ces 160 milliards
31:08sous une forme de perfusion et je rappelle
31:10que certes les petites et moyennes entreprises
31:12les artisans et commerçants
31:14ont besoin de ce soutien de l'État pour une partie
31:16d'entre eux au moins, mais que par contre
31:18Total en bénéficie de la même manière.
31:20Total qui est climaticide
31:22Total qui est une des plus grosses
31:24entreprises émettrices de CO2
31:26qui nous met largement en danger
31:28et Total qui fait des milliards d'euros
31:30de chiffre d'affaires.
31:32Il va dans votre sens Michel Barnier
31:34La question que je vais poser à Michel Barnier
31:36c'est quelles entreprises vont être
31:38particulièrement touchées ?
31:40Est-ce qu'il va y avoir des conditionnalités aux aides ?
31:42A priori ce serait un seuil
31:44d'un milliard de reçu
31:46A chaque fois que nous avons présenté des aides
31:48aux entreprises qui soient conditionnées
31:50et bien à chaque fois
31:52la droite et Renaissance
31:54ont refusé ces amendements
31:56donc je poserai la question
31:58dans le débat démocratique
32:00dans le débat parlementaire
32:02à Michel Barnier et en conscience
32:04de savoir vers où iront
32:06les contraintes.
32:08Pour le moment on n'a pas encore de précision
32:10sur le seuil ce qui va permettre
32:12de déterminer si une famille est aisée ou ne l'est pas
32:14évidemment ça change tout
32:16Vous au gouvernement, vous ministre
32:18de l'économie, vous le placez où le seuil
32:20des familles aisées ?
32:22Je pense qu'un des sujets c'est le patrimoine
32:24et c'était d'ailleurs dans le
32:26programme du nouveau front populaire
32:28puisque je rappelle que les
32:30inégalités de salaire sont
32:32à peu près de l'ordre de 1 à 5
32:34entre les 10% les plus faibles
32:36et les 10% les plus
32:38élevés mais que par contre les inégalités
32:40de patrimoine sont
32:4210 fois plus importantes donc en fait
32:44on a l'ISF, la suppression
32:46de l'ISF a été
32:48une erreur politique
32:50mais aussi économique
32:52nous proposons un impôt sur la fortune
32:54climatique
32:56c'est en lien avec les émissions
32:58de carbone que nous émettons
33:00nous proposons aussi qu'il y ait de nouvelles tranches
33:02d'impôts et je rappelle que ces nouvelles tranches
33:04d'impôts étaient portées par
33:06un homme qui s'appelle par exemple
33:08François Mitterrand et qu'on le taxait à l'époque
33:10de communistes donc en fait
33:12l'impôt est le premier outil de la solidarité
33:14le premier vecteur de la solidarité
33:16et que oui il nous faut le revisiter
33:18Qu'est-ce que vous inspire Sandrine Rousseau
33:20le style Barnier
33:22la méthode Barnier c'est à dire cette
33:24il le dit suffisamment
33:26écoute, respect, dialogue et en même temps
33:28de petites fessées données
33:30notamment à Gabriel Attal
33:32dans sa réponse
33:34au contre discours
33:36est-ce que vous vous dites tiens il y a du sérieux
33:38et un nouveau genre ?
33:40Et un nouveau genre ?
33:42Oui il y a un nouveau genre
33:44ça c'est sûr c'est pas le même genre que
33:46Gabriel Attal, c'est pas la même manière de faire
33:48son discours de politique
33:50générale
33:52Est-ce que ça vous plaît ce genre ?
33:54A la fin il y a quand même la même politique
33:56et sur la forme moi j'ai trouvé
33:58ça assez ennuyeux pour tout vous dire
34:00c'est peut-être une vertu
34:02il fallait chercher
34:04à nous apaiser par l'ennui
34:06mais en fait ça n'allait pas fonctionner
34:08il y a 51% des français qui estiment
34:10qu'il va dans la bonne direction donc visiblement l'ennui
34:12est à la mode. Il fallait apaiser le NFP
34:14puisqu'en effet ils ont passé leur temps à...
34:16Je rappelle quand même que
34:18l'hémicycle est un lieu de
34:20confrontation politique et que c'est
34:22ainsi que c'est fait et c'est ainsi que c'est conçu
34:24et que même le son par exemple
34:26résonne beaucoup dans l'hémicycle de sorte que
34:28c'est fait pour l'affrontement, je rappelle qu'il n'y a
34:30pas encore si longtemps, et bien les duels
34:32par exemple étaient autorisés, que nous nous sommes
34:34juste dans des éclats de voix et que
34:36oui la démocratie parfois
34:38nécessite ces éclats de voix.
34:40Quand Xavier Vallat traité Blum de juif
34:42c'était peut-être pas des éclats de voix dont il fallait
34:44s'enorgueillir. On a policé
34:46quand même, non je parle de temps ancien
34:48mais il y a eu
34:50des débats passionnés
34:52et il y a eu des débats violents dans cet hémicycle
34:54de mille et une manières et qu'en fait
34:56même la configuration de l'hémicycle
34:58est faite comme ça, regardez par exemple l'hémicycle
35:00français avec l'hémicycle de l'Union
35:02Européenne, vous voyez bien que ça n'a rien à voir
35:04avec le terme de promiscuité ou le face-à-face
35:06britannique, vous voyez bien que ce sont des
35:08configurations de lieu qui favorisent
35:10le Rassemblement National. Non mais ça
35:12c'est trop facile de poser cette phrase comme ça.
35:14Je vous dis parce que c'est facile, mais c'est facile
35:16parce que c'est vrai. Il n'y a aucune
35:18espèce de preuve à ça en fait. Mais Sandrine Rousseau
35:20vous avez vu qu'autant il est peut-être ennuyeux anesthésiant
35:22Michel Barnier dans sa façon
35:24de présenter son discours de politique générale
35:26mais quand il fait sa réponse aux uns
35:28et aux autres, que ce soit Gabriel Attal
35:30Amathie de Pannoy, Boris Vallaud, là
35:32pour le coup, il y va
35:34je vous dis c'était des petites claques, des petites fessées
35:36des tipiques. Justement, Anna Cabana
35:38j'aimerais qu'on l'écoute, Sandrine Rousseau
35:40vous allez répondre juste après, mais on va peut-être
35:42voir cette passe d'armes entre Michel Barnier et Gabriel Attal.
35:46Nous ne garderons la maîtrise de nos comptes
35:48qu'en réduisant nos dépenses
35:50car nous avons une conviction
35:52avant de demander des efforts aux Français
35:54l'Etat doit toujours balayer devant sa porte
35:56et se serrer davantage la ceinture.
35:58Monsieur Attal, je
36:00je serai très attentif
36:02à vos propositions
36:04d'économies supplémentaires
36:06très attentif
36:10pour faire face
36:12à un déficit que j'ai trouvé en arrivant.
36:14Voilà.
36:16Vous voyez qu'il n'est pas si soporifique que ça ?
36:18C'est pas une excision du tout là.
36:20Mais c'était pas le discours, c'était après.
36:22C'était dans les réponses et moi j'avais vu aussi la passation
36:24de pouvoir entre Gabriel Attal
36:26et Michel Barnier, où il y avait déjà
36:28eu un échange à fleurer et moucheter.
36:32Mais voilà, pour moi ça ne change
36:34toujours pas le fond de la politique et donc
36:36pour autant nous nous opposerons à Michel Barnier
36:38quand bien même parfois il peut avoir
36:40quelques bons mots.
36:42Mais ça me plaît ou ça me plaît pas, c'est pas le sujet
36:44parce que là il y a une espèce d'opposition
36:46je vais vous dire en plus une opposition vraiment
36:48pour le coup de fierté
36:50réciproque parce qu'au fond c'est la même politique
36:52au fond c'est exactement la même politique.
36:54Et profondément, est-ce que l'art du consensus
36:56que recherche
36:58Michel Barnier, est-ce que ça, ça vous plaît ?
37:00Mais l'art du consensus quand
37:02ça n'est pas lui qui est arrivé
37:04en majorité et qui n'est pas arrivé
37:06en premier, je vois pas où est le consensus en fait.
37:08C'est une confiscation, ça n'est pas
37:10un consensus. Et quand on l'a
37:12vu d'ailleurs à la fin de son discours
37:14les députés
37:16qui l'applaudissaient étaient sur une toute petite
37:18partie du camembert de l'hémicycle
37:20et je me suis dit mais alors
37:22c'est vraiment une toute petite minorité
37:24et à voir c'était encore plus
37:26flagrant que ce qu'on a pu dire.
37:28Vous avez vu que Cyrielle Chatard, la présidente
37:30de votre groupe
37:32à l'Assemblée Nationale
37:34elle a souri quand il lui a
37:36répondu et qu'il lui a
37:38expliqué que les effets de manche
37:40qu'elle lui reprochait de faire
37:42il n'en avait pas et qu'il lui a dit mais moi de toute façon
37:44l'écologie je m'en occupe bien avant vous
37:46et là elle s'est marrée
37:48et c'est lui qui a marqué le point.
37:50Alors Michel Barnier, je rappelle que
37:52il est rentré en politique l'année où moi je suis née
37:54d'accord ?
37:56Donc à la couleur de mes cheveux vous voyez qu'il a une forme d'expérience
37:58dans le mandat politique
38:00et qu'il maîtrise quelques passes d'armes comme ça
38:02ça me semble quand même être le minimum après une telle carrière.
38:04Vous dites que c'est la même politique mais enfin
38:06l'assurance chômage c'est terminé, les retraites ça va être corrigé
38:08la Nouvelle-Calédonie c'est terminé
38:10les impôts augmentent, le SMIC va augmenter
38:12c'est pas la même politique.
38:14Alors sur
38:16la Nouvelle-Calédonie, la situation
38:18est tellement tendue en Nouvelle-Calédonie que je pense
38:20qu'il n'y avait pas d'autres solutions en réalité
38:22que je salue cette avancée.
38:24Pour autant sur le reste
38:26on est exactement dans la même politique
38:28la politique de réduction des dépenses
38:30c'est absolument la politique qui
38:32était menée et d'ailleurs on l'a vu cet été
38:34il y a eu une mission d'information qui est
38:36menée notamment par ma collègue Léa Ballage
38:38sur ce qui s'est passé cet été alors que le gouvernement
38:40était démissionnaire, où il y a eu des lettres
38:42comme ça envoyées aux ministres
38:44et dans les plus grands ministères
38:46en disant vous ferez 5 milliards d'économies.
38:48Sur les retraites
38:50justement Christophe soulevé le point
38:52des retraites, il dit
38:54il faudra reprendre le dialogue et il dit
38:56il y a certaines mesures qui peuvent être corrigées
38:58alors il prend la question par exemple de la retraite progressive, de l'usure professionnelle
39:00de l'égalité femmes-hommes
39:02et il va proposer aux partenaires sociaux
39:04de discuter et de trouver un accord sur ces points-là.
39:06C'est pas l'abrogation de la réforme des retraites
39:08c'est déjà mieux que rien. Non et puis surtout
39:10c'est totalement en contradiction
39:12avec les 60 milliards d'économies qu'il a posées
39:14dans le débat et sur
39:16par exemple sur l'usure professionnelle
39:18puisque vous utilisez ce terme
39:20c'est lui qui a utilisé ce terme
39:22oui oui absolument mais vous le reprenez
39:24ce terme d'usure professionnelle
39:26interrogeons-le puisqu'on est passé
39:28du terme de pénibilité
39:30qui était attenante aux métiers
39:32et aux emplois donc c'était les employeurs
39:34qui étaient responsables de la pénibilité
39:36des emplois qu'ils offraient
39:38aux salariés à l'usure professionnelle
39:40qui part de l'individu
39:42et qui considère du coup que
39:44c'est l'individu qui s'est lui-même usé
39:46donc en fait vous voyez bien qu'il y a un transfert
39:48de responsabilité entre d'un côté
39:50l'employeur qui offre des emplois
39:52qui sont pénibles et de l'autre côté un ouvrier
39:54ou une aide à domicile
39:56qui s'use elle-même, ça n'est pas du tout la même
39:58logique, la pénibilité c'est des choses
40:00qui sont négociées au niveau des branches
40:02au niveau de l'Etat, au niveau des salariés
40:04alors que l'usure professionnelle
40:06est quelque chose qui vient finalement
40:08de notre propre santé
40:10et en fait pour moi c'est vraiment une question
40:12de rapport social au travail
40:14et nous avons perdu
40:16enfin les salariés ont perdu
40:18dans ce rapport social
40:20de la force
40:22parce que les syndicats ont été
40:24complètement mis de côté dans la réponse des retraites
40:26et que ces notions-là
40:28qui sont des neuves langues
40:30l'usure professionnelle c'est de la neuve langue
40:32j'ai juste l'impression que
40:34l'usure professionnelle c'est une neuve langue
40:36c'est un mec qui ne sait, très bien, ça ne dit pas
40:38le rapport de force entre un salarié
40:40et un employeur, quel que soit le côté
40:42de l'hémicycle où on se situe, c'est quand même
40:44une donnée fondamentale. Mais ça fera
40:46l'objet de discussion avec les partenaires sociaux
40:48il dit bon ben voilà la réforme des retraites
40:50elle est passée en force
40:52là aujourd'hui les partenaires sociaux
40:54on vous redonne les clés sur certains points
40:56il n'a pas dit on vous redonne les clés
40:58il dit en tout cas ça fera l'objet d'une discussion
41:00entre les partenaires sociaux et c'est à eux
41:02de discuter de ces fameux points pour essayer de l'améliorer
41:04c'est quand même un
41:06ça va dans votre sens. Il n'a pas dit qu'il donnerait
41:08les clés aux partenaires sociaux, il n'a pas dit
41:10qu'il abrogerait cette retraite à 64 ans
41:12donc je rappelle quand même qu'à chaque fois
41:14qu'on déplace l'âge de la retraite
41:16et bien à chaque fois on pénalise
41:18ceux qui ont les métiers
41:20les plus durs, je le rappelle, et les carrières
41:22les plus longues. Et donc
41:24il n'a pas dit qu'il donnait les clés
41:26aux partenaires sociaux, il a dit qu'il les recevrait
41:28ce qui est le minimum, ce qui n'a pas
41:30été fait pendant la réforme des retraites
41:32par Elisabeth Borne ou Emmanuel Macron
41:34ce qui était une faute politique
41:36majeure, parce qu'ils ont été
41:38humiliés, ils ont été déniés
41:40pendant cette période-là, alors même qu'il y avait
41:42un mouvement dans la rue qu'ils
41:44organisaient et qui était
41:46le premier, le plus important depuis
41:48mai 68.

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