• le mois dernier
Avec Caroline Imerzoukene, victime d'un squat depuis 2 ans

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##CA_BALANCE-2024-10-02##

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Transcription
00:00Vous recevez Caroline Imherzouken qui est victime d'un squat depuis deux ans, le squat de son immeuble et si vous, auditeurs, vous voulez réagir ou témoigner de ce genre d'histoire, n'hésitez pas à nous appeler au 0800 26 300 300.
00:15Bonjour Caroline Imherzouken, merci d'être là. Alors je rappelle que depuis deux ans, corrigez-moi si ce n'est pas ça, votre immeuble est squatté par une cinquantaine de sans-papiers.
00:29Entrée illégalement, la propriété se situe à Montreuil, c'est ça, en Seine-Saint-Denis, voilà. Deux ans. Alors racontez-nous d'abord comment ça s'est passé.
00:40Alors c'est pas un immeuble que vous habitez, vous louez des appartements, voilà, très bien. Mais comment ça s'est passé, qu'est-ce qui s'est passé ?
00:47Alors c'était un immeuble qui normalement devait être vendu.
00:51Oui.
00:52Du coup...
00:53Vous aviez mis en vente.
00:54Voilà, c'est ça.
00:55D'accord.
00:56Donc il devait être vendu et donc il a été libre de locataire depuis quinze jours lorsque...
01:05Ah ! Depuis quinze jours. Le dernier locataire avait quitté il y a quinze jours avant, oui.
01:10Et donc un nombre de personnes sont entrées dans les lieux illégalement par effraction, je le rappelle, parce que je n'ai pas laissé l'immeuble ouvert.
01:23Par effraction quoi ? Ils ont...
01:25Alors en fait il y a une grille devant, donc ils sont passés par-dessus la grille et puis après ils sont rentrés dans l'immeuble.
01:32D'accord.
01:33Et tout de suite je suis venue, donc il y avait une cinquantaine de personnes dans la cour, avec notamment des associations qui les soutiennent, bien sûr, qui leur donnent toutes les démarches.
01:43Ah vous voulez dire qu'il y avait des représentants d'associations ?
01:46Oui, bien sûr.
01:47Comme par exemple, vous vous souvenez des noms des associations ?
01:51Non, pas du tout, je n'ai pas de nom d'association à donner.
01:53D'accord.
01:54Mais voilà, je sais qu'ils sont soutenus par des associations.
01:57Non mais ils étaient présents quand vous êtes venues ?
01:59Tout à fait.
02:00D'accord.
02:01Quand ils ont voulu rentrer, ils m'ont refusé l'entrée, ils m'ont dit que je n'étais plus chez moi, que maintenant ils avaient élu domicile à cet endroit-là et que je ne pouvais plus rien faire.
02:10Donc moi ce que j'ai fait, j'ai été portée plainte au commissariat.
02:13À Montreuil ?
02:15À Montreuil.
02:16D'accord.
02:17J'ai saisi, alors c'était un dimanche, donc le lundi matin, j'ai mandaté un huissier pour qu'il aille faire un constat, qu'il a fait.
02:25J'ai pris un avocat et on a demandé un référé au tribunal de proximité de Montreuil pour que ce soit accepté, pour que ça aille vite.
02:36C'était quand ça ?
02:37Ça c'était fin juin.
02:39Fin juin 2022.
02:412022.
02:42Ils sont rentrés le 12 août, le constat a été fait le 13, j'ai mandaté le 14 l'avocat, le 16 ou le 17 le référé a été demandé.
02:53Donc une première fois il a été repoussé ce référé, donc on était passé début juillet, on est arrivé au mois d'août 2022.
03:00Le référé a donné sa décision, expulsion, puisque bien sûr la justice m'a donné entre guillemets raison,
03:12avec tout un tas de procédures qui sont légales mais qui font qu'on obtient des délais.
03:17On est arrivé très rapidement à la trêve hivernale, puisque la trêve hivernale c'est fin octobre.
03:22De octobre à avril je crois que c'est ça la trêve hivernale.
03:26On ne peut pas expulser quelqu'un.
03:28On ne peut pas expulser, donc expulsion, décalé.
03:31Entre temps ils demandent des délais d'expulsion au tribunal, les souhaiteurs demandent en fait un délai d'expulsion.
03:42En avril donc 2023, ils obtiennent un délai jusqu'en décembre 2023.
03:52Du coup forcément c'est très hivernale, mais moi j'ai quand même fait appel de cette décision
03:57parce que je ne trouvais pas normal qu'on leur accorde un délai d'expulsion,
04:02que j'ai gagné à la Cour d'appel de Paris.
04:04La Cour d'appel de Paris, en plus la loi, je suis passée au mois d'octobre,
04:08la loi anti-squat était passée depuis juillet, qui a un petit peu modifié les choses quand même, m'a donné raison.
04:15Mais bon, on était en décembre, donc forcément il a fallu attendre avril.
04:20Donc trêve hivernale quand même.
04:22Trêve hivernale quand même.
04:23Donc il fallait attendre avril 2024.
04:25C'est ça.
04:262024.
04:272024, c'est ça.
04:30Entre temps ils ont redemandé des délais en février.
04:33Donc ça déjà, je trouve ça hallucinant que malgré une décision de justice qui dit pas de délai d'expulsion,
04:39on puisse encore redemander des délais.
04:41Donc on n'en finit jamais parce qu'on est obligé quand même d'accepter cette demande de délai,
04:46donc de la juger, etc.
04:49Donc ça prend du temps.
04:50Février, redemande des délais.
04:52Le juge dit non, pas de délai.
04:55En avril, je crois que ça va être pratiquement fait.
05:02Vous allez retrouver votre immeuble.
05:04Tout à fait.
05:05Il y avait vraiment des...
05:07Pour laisser supposer qu'il y allait avoir expulsion et patatra.
05:11Là, plus rien ne se passe parce qu'ils redemandent des délais.
05:14Donc ils redemandent des délais.
05:16Donc je repasse encore au tribunal.
05:18Enfin, je rigole, mais vous savez, je rige jaune.
05:20Je repasse au tribunal en août 2024.
05:23Donc là, c'est très récent.
05:25Le juge redonne une décision en disant pas de délai.
05:31Moi, bien sûr, je vous passe,
05:34mais à chaque fois, on demande à la préfecture
05:37de faire intervenir les forces de l'ordre,
05:39puisque bien sûr, ils ne vont pas partir d'eux-mêmes.
05:42Donc forcément, on est obligé...
05:44– Vous avez demandé assez vite à la préfecture
05:47de faire intervenir les forces de l'ordre.
05:49– À chaque fois qu'il y a eu expulsion notifiée par jugement,
05:53on a demandé l'intervention des forces de l'ordre.
05:56– Et il y a eu intervention ou pas ?
05:58– Pas du tout.
05:59– Pas une fois, il y a eu intervention des forces de l'ordre ?
06:01– Pas une seule fois.
06:02Tout au début, ils m'ont dit que ce n'était pas possible,
06:04puisque ce n'était pas ma résidence secondaire, etc.
06:07Donc ils ne pouvaient pas intervenir dans les 48 heures.
06:09Bon, c'est très bien, j'ai reçu un courrier.
06:11– Ce n'est pas votre résidence principale ?
06:13– Ni ma résidence secondaire.
06:14Donc j'ai reçu un courrier qui m'a dit, voilà,
06:16on ne peut pas faire intervenir pour expulser.
06:18– D'accord.
06:19– Mais depuis qu'il y a eu des jugements d'expulsion,
06:21jamais la préfecture n'a fait en sorte de m'octroyer.
06:26– La préfecture a fait la sourde oreille, en fait ?
06:28– En fait, elle ne répond pas.
06:30Donc j'ai demandé un rendez-vous fin août, que j'ai obtenu.
06:34Enfin, j'ai demandé en mi-mai.
06:36– Vous l'avez dit, il y a un mois et demi, un mois, oui.
06:38– Donc j'ai été reçue par quelqu'un du cabinet du préfet,
06:44qui m'a dit qu'il comprenait ma situation,
06:47mais que seul le préfet pouvait prendre cette décision.
06:50Que là, il y avait la fin des Jeux Paralympiques, etc.
06:53– Ah, bien sûr.
06:54Ils compatissaient, mais il y avait les Jeux Olympiques.
06:56– Il n'y aurait rien avant.
06:58Et là, je me retrouve encore sans rien.
07:02Enfin, je ne sais pas, en fait, s'ils vont intervenir.
07:05Et là, qu'est-ce que je vois, moi ?
07:07Je vois que dans un mois, c'est de nouveau la trêve hivernale.
07:10Donc même s'il y a la nouvelle loi anti-squad,
07:12s'il n'est pas intervenu, si le préfet n'a pas déployé les forces de l'ordre
07:16pour libérer ce bâtiment avant la trêve hivernale,
07:19il ne va pas le faire après.
07:21Donc je me dis, là, je suis…
07:23En fait, j'ai des décisions de justice qui sont toujours en ma faveur.
07:26Donc la justice a fait son travail, je dirais.
07:28Voilà, elle l'a fait, voilà, correctement.
07:31– Attendez, Caroline Mersouken, il y a quand même quelque chose.
07:33Je ne sais pas.
07:34Moi, j'essaie de parler de mon sens.
07:35Je ne suis pas avocat, je ne suis pas juge, etc.
07:37Vous non plus.
07:38Mais enfin, vous êtes au cœur de cette histoire.
07:41La trêve hivernale doit s'appliquer,
07:45même si les gens sont en situation totalement illégale, jugée illégale.
07:50Non, il y a un problème, là.
07:51– Je vous explique.
07:52Elle ne s'applique pas à la trêve hivernale
07:55quand il y a voix de fait qui a été dite.
07:59La voix de fait, c'est quand on a pu constater
08:02que les gens sont rentrés par effraction.
08:04Moi, tout au début, en 2022, la voix de fait n'a pas pu être retenue.
08:07Enfin, le juge ne l'a pas retenue.
08:09Parce que moi, dans mon immeuble,
08:12il y a une cour et il y a un portail.
08:15Et ce portail, en fait, ils l'ont barricadé.
08:18Et l'huissier n'a pas pu rentrer dans la cour
08:21pour aller justifier que les serrures avaient été cassées, etc.
08:27Donc, le juge a estimé que la voix de fait ne pouvait pas être retenue.
08:30Maintenant, avec la nouvelle loi anti-squat,
08:32donc la trêve hivernale, on ne peut pas expulser.
08:36Mais maintenant, avec la nouvelle loi anti-squat,
08:38la voix de fait est systématiquement retenue.
08:41Puisqu'il y a eu plusieurs cas comme moi, certainement.
08:44Et du coup, ils ont dit, maintenant,
08:46à partir du moment où des gens rentrent de façon illégale,
08:49on n'est plus obligé de constater qu'ils ont la voix de fait.
08:53Est-ce que, non mais c'est pas clair du tout,
08:56est-ce que le fait que des gens rentrent de façon illégale
09:00dans une cour à l'appartement est considéré comme voix de fait ou pas ?
09:03Maintenant, oui.
09:04Depuis la loi ? Sauf que la loi, quand vous m'avez dit que la loi...
09:07Elle est en 2023.
09:08Voilà, donc pourquoi vous n'avez pas bénéficié de cela ?
09:11Alors, depuis 2023, normalement, je devrais bénéficier de ça.
09:15Mais je ne sais pas.
09:17Mais rien.
09:18Mais rien.
09:19Non, mais c'est ça qui est hallucinant dans votre histoire.
09:21Je veux dire, la loi a été votée même avant.
09:24Enfin, voix de fait, c'est magnifique.
09:25C'est-à-dire qu'ils ne sont pas arrivés avec des ailes de jantes.
09:28Ils n'ont pas survolé le portail.
09:30Ils sont rentrés, etc.
09:31Je redis, je n'ai pas laissé le bâtiment ouvert à tout venant
09:34pour que tout le monde rentre dedans.
09:35Et personne, dites-moi, personne de chez vous,
09:37qui, à part eux et les associations, sont entrés dans l'immeuble ?
09:41Personne.
09:42Personne.
09:43Moi, en tous les cas, pas moi.
09:44Oui.
09:45Et vous ne savez pas si les serrures ont été changées ?
09:47Tout cela, rien du tout.
09:48Je ne sais pas.
09:49Vous ne savez pas dans quel état est l'immeuble ?
09:51J'ai appris au mois d'août, lors du dernier procès,
09:55au tribunal de Bobigny,
09:57parce qu'eux, ils ont fait plein d'articles dans des journaux.
10:00Enfin, bon, bref, ils ont mobilisé la presse
10:03puisqu'ils ne sont pas d'accord à être expulsés.
10:06Puisqu'ils estiment que...
10:07Ils estiment quoi ?
10:08Ils estiment qu'eux, ils ont le droit au logement.
10:11Ils ont un droit au logement, ce qui est vrai.
10:13Mais, si vous voulez, le droit au logement
10:16passe au-dessus de mon droit de propriété pour eux.
10:18Donc, ils ont le droit d'être là.
10:20Mais, pardon, car on n'est pas seulement pour eux.
10:22Apparemment, en tout cas, écoutez,
10:24moi, si je vous écoute,
10:25en vous écoutant, pardon,
10:27le droit au logement passe après le droit de propriété.
10:30En tout cas, dans votre cas, c'est le cas.
10:32Oui, mais pas dans les faits.
10:33Aujourd'hui, jusqu'à aujourd'hui.
10:34Pas dans les faits.
10:35Si.
10:36La preuve.
10:37Vous ne pouvez pas rentrer chez vous.
10:38Je veux dire, moi, si je regarde objectivement...
10:40Oui, oui, bien sûr.
10:41Si je regarde objectivement les faits,
10:43le droit au logement, aujourd'hui,
10:45dans votre cas, mais je crois que vous n'êtes pas la seule,
10:48passe après le droit de propriété.
10:50C'est-à-dire que moi, j'arrive quelque part,
10:52je n'ai pas de logement,
10:53c'est évidemment le droit au logement.
10:55Moi, je suis tout à fait pour, très bien.
10:57J'entre chez quelqu'un, un appartement, rien pas,
11:00je m'installe, ah ben, droit au logement.
11:03Parce que c'est ça que vous êtes en train de me dire.
11:05Oui, c'est ça.
11:06En fait, moi, ce que je ne comprends pas,
11:07c'est que la France laisse rentrer,
11:11enfin bon, il y a des personnes qui sont sans papier
11:14qui rentrent en France.
11:15Voilà.
11:16Que la France accepte de les garder.
11:19Voilà, c'est comme ça.
11:21Mais qu'après, on nous substitue, nous, propriétaires,
11:25si vous voulez, à l'État,
11:26qui doit leur fournir normalement un logement.
11:28Parce que là, en fait, ce qu'il se passe,
11:29c'est que la mairie me dit,
11:30Madame, nous, on ne peut rien faire.
11:32L'abri de Montreuil.
11:33Oui, l'abri de Montreuil.
11:34Pourquoi ils ne peuvent rien faire, vous disent-ils ?
11:36Alors, ils me disent qu'ils ne peuvent rien faire,
11:38que c'est à la préfecture de faire.
11:39Mais je vous redis encore,
11:40quand j'ai été au tribunal au mois d'août,
11:42j'ai découvert tout un tas de documents
11:44pour soutenir ces personnes qui sont rentrées chez moi,
11:47donc sans droit ni titre, bien sûr.
11:49Et j'ai eu connaissance de courrier,
11:52de la mairie, de politique, enfin, etc.
11:55De tout un tas de gens.
11:56Ils défendent.
11:57Des professeurs du collège qui disent
11:59que les enfants doivent finir leur scolarité,
12:01enfin, etc.
12:02Donc, bon, très bien.
12:04Mais je ne comprends pas pourquoi
12:06c'est à moi de loger ces personnes.
12:09Pourquoi la mairie, qui doit avoir des immeubles,
12:11ne donne pas ?
12:12La mairie me dit que ce n'est pas moi.
12:14Et ce qui est vrai, c'est à la préfecture
12:16de faire en sorte de reloger ces personnes.
12:19Encore une fois, une chose,
12:20c'est le droit du logement.
12:21Une chose, c'est les gens illégaux ou pas.
12:23Ça, ça se discute.
12:24D'avoir des logements ou pas.
12:26Et que fait la politique de la France
12:29en matière d'immigration ?
12:30C'est une chose.
12:31Mais là, le droit de propriété,
12:34vous savez, c'est inscrit dans la Déclaration
12:36des droits de l'homme,
12:37c'est inscrit dans la Constitution.
12:38Oui, je le souviens.
12:39À partir du moment où vous êtes
12:41légalement propriétaire,
12:43et qu'on prend votre,
12:45enfin, et qu'on occupe votre bien,
12:47donc aujourd'hui, à l'heure où on parle...
12:50Alors, en plus, moi, dans mon squat,
12:51c'est un squat un peu sensible
12:54parce qu'il y a des femmes et des enfants.
12:56À partir du moment où il y a des femmes et des enfants,
12:58c'est, voilà...
12:59Non, mais je comprends.
13:00Mais qu'il y ait une situation,
13:02ce que je ne comprends pas dans l'histoire,
13:04encore une fois,
13:05c'est pas un problème humanitaire.
13:06Qu'il faille les loger,
13:07et il faille les enfants, très bien.
13:09Mais la mairie et la préfecture n'ont pas des espaces.
13:13Enfin, c'est leur problème, je veux dire.
13:15C'est ce que je dis depuis un petit moment maintenant,
13:19que ce n'est pas à moi de loger ces personnes.
13:23Oui.
13:24J'ai une question.
13:25Et là, justement, vous êtes la propriétaire,
13:27donc vous êtes responsable de cet immeuble.
13:29S'il y a un accident...
13:30J'ai découvert, encore au mois d'août,
13:32qu'ils ont monté un mur,
13:34sans autorisation, bien sûr,
13:36dans l'immeuble.
13:37Alors, je ne sais pas exactement où,
13:39mais ils ont monté un mur pour séparer les espaces.
13:41Donc, comme je dis,
13:43si le mur s'effondre,
13:44ou je ne sais pas,
13:46c'est moi qui irai en prison,
13:48personne d'autre,
13:49puisque c'est moi la propriétaire.
13:50Donc, vraiment, je trouve qu'on marche sur la tête
13:54parce que, moi, j'ai essayé de tout faire dans les règles,
13:57c'est-à-dire de respecter la loi,
13:59de saisir la justice.
14:01Voilà, la justice me donne raison.
14:03Et puis, au bout du compte,
14:04je suis toujours dans la même situation.
14:06C'est-à-dire qu'aujourd'hui,
14:07aujourd'hui, Caroline Imerzouken,
14:09vous ne savez toujours pas ce qui va advenir.
14:11Vous n'êtes toujours pas...
14:12Pas du tout.
14:13Vous ne pouvez pas entrer dans votre propriété.
14:14Non.
14:15Rien.
14:16Rien.
14:17Et que dit votre avocat ?
14:18Il dit, bon, on va continuer.
14:19On va...
14:20Obligé de continuer.
14:21Jusqu'à la prochaine trêve hivernale.
14:23C'est ça.
14:24C'est ça.
14:25Donc, voilà.
14:26La trêve hivernale, elle commence quand ?
14:28C'est dans un mois, là.
14:29C'est à partir du 1er novembre.
14:30Et il vous dit qu'il n'y a aucune possibilité,
14:32avant la trêve hivernale,
14:34de...
14:35Là, je n'ai rien.
14:36Je n'ai pas de nouvelles.
14:37Je n'ai rien.
14:38Malgré un rendez-vous fin septembre.
14:40Est-ce que vous avez juste...
14:41Est-ce qu'il n'y a pas...
14:42Alors, je vous pose la question,
14:44peut-être naïvement.
14:45Il y a des associations,
14:46et c'est très bien pour protéger
14:49ou pour les sans-papiers,
14:51pour les illégaux.
14:52Il n'y a pas d'association ?
14:53Alors, je n'en ai pas trouvé.
14:54Vous avez essayé de...
14:55J'ai cherché un peu au début,
14:57mais franchement, je n'ai rien trouvé.
14:59C'est très intéressant.
15:00Donc, non, je vous lis ça,
15:01au litan sud d'Ordio.
15:02Peut-être qu'il y en a.
15:03Je ne sais pas s'il y a
15:04l'association de propriétaires,
15:05je ne sais pas non plus.
15:06Mais enfin, c'est intéressant de voir
15:08quand même la situation
15:10de ce point de vue.
15:11Mais, voilà, si vous voulez,
15:13à partir du moment où vous faites...
15:15Vous faites tout ce qui est en votre pouvoir
15:17pour essayer de récupérer...
15:19Vous faites confiance à la justice
15:20et aux lois de votre pays.
15:21Exactement.
15:22Et...
15:23Exactement.
15:24Alors, je le redis,
15:25la justice, elle a fait son travail.
15:27Je veux dire, elle m'a donné raison.
15:29Bon, une fois, elle a octroyé un délai,
15:31mais qui a été cassé par l'accord d'appel.
15:33Non, mais pardon, pardon.
15:34Vous dites que la justice,
15:35elle fait son travail,
15:36c'est sympathique et c'est bien.
15:37Mais attendez,
15:38quand ce n'est pas exécutoire,
15:40ça sert à quoi ?
15:41Ah ben, je sais bien.
15:42Ça sert à quoi ?
15:43Il y a obligation, par exemple,
15:44vous parlez des OQTF,
15:45ça n'a rien à voir.
15:46Les obligations de quitter
15:47le territoire français.
15:48Mais quand cette obligation
15:49n'est jamais actée dans les faits,
15:51quand vous,
15:52vous êtes propriétaire,
15:53je parle pour tous,
15:54pour une million de gens...
15:55Il y a un problème, oui,
15:56ça ne fonctionne pas.
15:57Il y a quelque chose
15:58qui ne fonctionne pas.
15:59Moi, je ne suis pas politique,
16:00je ne sais pas
16:01ce qui ne fonctionne pas,
16:02mais en tous les cas,
16:03il y a quelque chose
16:04qui ne fonctionne pas.
16:05C'est le moins que l'on puisse dire.
16:06En tout cas, merci
16:07de votre témoignage.
16:08Surtout que je paye, bien sûr,
16:09toutes les factures.
16:10Oui, c'est ça.
16:11C'est à vous payer
16:12les taxes foncières.
16:13Je paye la taxe foncière,
16:14je paye bien sûr l'assurance,
16:15je paye les factures d'eau,
16:16puisqu'on ne peut pas couper l'eau.
16:17L'électricité,
16:18je ne paye pas,
16:19puisque j'avais coupé l'électricité
16:20et qu'ils ont mis des compteurs
16:21à leur nom.
16:22C'est pareil.
16:23On peut, en France,
16:24ouvrir un compteur EDF
16:25dans un logement
16:26ou dans un local
16:27sans avoir de titre,
16:28c'est-à-dire,
16:29sans avoir...
16:30Sans avoir ni l'outil de location,
16:31ni l'outil de propriété
16:32ou quoi que ce soit.
16:33Rien du tout.
16:34On peut ouvrir
16:35un compteur EDF.
16:36Et grâce à ce compteur EDF,
16:37parce qu'ils sont très organisés,
16:38les associés,
16:39elles sont très organisées,
16:40donc grâce à ça,
16:41ils peuvent, après,
16:42dire, voilà,
16:43on est dans les lieux,
16:44on a élu domicile là
16:45et vous ne pouvez plus rien faire.
16:46En tout cas,
16:47il y a...
16:48Marie Folium signale
16:49qu'il y a
16:50l'Union nationale
16:51à la propriété immobilière.
16:52Je ne sais pas si ça correspond,
16:53mais voilà.
16:54En tout cas,
16:55écoutez,
16:56votre témoignage,
16:57il est exemplaire,
16:58il est tristement exemplaire,
16:59je dirais,
17:00parce qu'il y a
17:01un vrai problème.
17:02Parce qu'on mélange
17:03l'humanitaire
17:04et on est pour l'humanitaire,
17:05c'est-à-dire,
17:06il y a un problème
17:07dans l'humanité.
17:08C'est-à-dire,
17:09il y a un problème
17:10dans l'humanitaire
17:11et on est pour l'humanitaire,
17:12mais on mélange
17:13l'humanitaire
17:14avec le droit de propriété.
17:15C'est-à-dire,
17:16c'est sur votre dos
17:17que ça se passe.
17:18Et là,
17:19ce n'est pas normal.

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