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Michel Barnier s'adresse ce mardi 1er octobre aux 577 députés réunis à l'Assemblée nationale lors de sa déclaration de politique générale. Comme Gabriel Attal et Élisabeth Borne, Michel Barnier ne se soumettra pas à un vote de confiance. Le locataire de Matignon ne dispose pas d'une majorité absolue à l'Assemblée nationale.

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00:00:00Merci Madame la Présidente. Mesdames et Messieurs les députés, avant de commencer cette déclaration de politique générale,
00:00:12je veux simplement vous dire l'émotion qui était la mienne et celle, j'en suis sûr, de chacune et de chacun des membres du gouvernement
00:00:23en prenant part avec vous toutes et vous tous à cette minute de silence à la mémoire de Philippine.
00:00:33Nous pensons à elle, nous pensons à son famille et nous pensons, je pense, à toutes les femmes victimes de violences.
00:00:44Madame la Présidente, Mesdames et Messieurs les députés, au moment où on m'a adressé à vous pour la première fois en tant que Premier ministre,
00:00:55j'ai conscience de la gravité et de l'importance de ce moment pour notre action commune, au service du pays et pour les Français qui nous regardent et qui nous écoutent.
00:01:10À cet instant, j'ai en mémoire l'ordre de mission que le général de Gaulle, de sa propre main, a adressé en mai 1942 à l'un de ses aides de camp,
00:01:24depuis Londres, Pierre de Chevigny. Il l'envoyait à Londres pour tenter de créer une antenne de la France libre aux États-Unis.
00:01:37Et le général écrivait « Je vous demande de faire beaucoup avec peu et en partant de presque rien ».
00:01:49Des décennies plus tard, dans un moment heureusement moins dramatique, cette exigence « faire beaucoup avec peu »,
00:02:04c'est la vie quotidienne de beaucoup de nos compatriotes. Les policiers, les gendarmes, les pompiers, les militaires qui assurent nos sécurités dans des conditions toujours plus dangereuses.
00:02:23Les aides-soignants, les infirmières, les médecins qui ont toujours moins de temps pour soigner toujours plus de patients.
00:02:38Les professeurs, les éducateurs qui font tant d'efforts pour transmettre à nos jeunes le goût d'apprendre à l'esprit de citoyenneté.
00:02:46Pour les personnes en situation de handicap et toutes les associations qui se battent pour l'accessibilité et contre les discriminations.
00:02:55Pour les bénévoles qui donnent leur temps, leur énergie pour les autres.
00:03:00Pour les parents aussi qui connaissent des fins de mois difficiles et se sacrifient souvent pour donner le meilleur à leurs enfants.
00:03:09Et enfin aussi pour ces enfants des milieux modestes qui par leur mérite, avec le soutien de l'école de la République, parviennent à s'engager sur des chemins de vie désirés et non subis.
00:03:23Mesdames et Messieurs les députés, comme chacun de celles et de ceux que je viens de citer, et combien d'autres, nous sommes collectivement sur une ligne de crête.
00:03:33Nous devons faire beaucoup. Et si nous n'arrivons pas à faire beaucoup dans tous les domaines, nous devons faire bien pour répondre aux attentes des Français et des Français.
00:03:44Et nous devons faire avec peu. Dans une économie de moyens et de ressources, j'y reviendrai.
00:03:51En revanche, contrairement à cet ordre de mission signé par de Gaulle, nous ne partons pas de presque rien.
00:04:01Nous partons, je pars, avec le gouvernement, d'un vote populaire qui vous a élus, mesdames et Messieurs les députés, et qui traduit des attentes fortes, urgentes, justifiées.
00:04:24Services publics plus efficaces, sécurité au quotidien, mais aussi, j'en suis convaincu, pour que notre pays retrouve le chemin de l'apaisement, de la fraternité, de l'espérance.
00:04:37Nous partons d'une France forte, de la compétence, de la capacité d'innovation de ceux qui travaillent, produisent, entreprennent, ici en métropole, mais aussi outre-mer et à l'étranger.
00:04:52Nous partons d'une France qui, ces dernières années, je le dis comme je le pense, objectivement, a progressé, dans ses domaines et dans quelques autres, sous l'impulsion du chef de l'État et de ses différents gouvernements.
00:05:06Nous partons aussi d'une France riche de son histoire, de son patrimoine, de ses paysages, de sa biodiversité terrestre et maritime.
00:05:17Nous partons d'une France qui était capable de s'unir, il n'y a pas si longtemps, pour encourager nos athlètes olympiques et par olympiques, pour chanter un peu partout la marseillaise avec fierté et pour, au bout du compte, étonner le monde.
00:05:33Mesdames et Messieurs les députés, Madame la Présidente, je les ai à l'esprit au moment où, après avoir été nommé Premier ministre pour le président de la République il y a 26 jours, je viens vous présenter avec le gouvernement notre feuille de route qui tient, si vous voulez bien, en une exigence que je vais rappeler, une double exigence, en une méthode qui restera la mienne.
00:05:59Et, à ce stade aujourd'hui, dans cinq grands chantiers. Une exigence d'abord, la réduction de notre double dette budgétaire et écologique. Les Français attendent que nous regardions la vérité en face et ils attendent aussi que le Premier ministre et mon gouvernement, chacun d'entre vous, disent la vérité.
00:06:25Et donc, comme je m'y suis engagé, je dirai la vérité sur la réalité de nos comptes publics et sur la réalité de l'impact de notre mode de vie, de notre économie sur l'environnement.
00:06:39J'ai entendu parler, mesdames et messieurs, d'une épée de Damoclès qui pèserait au-dessus de la tête du gouvernement. Mais la véritable épée de Damoclès est là, sur la tête de la France et des Français, dès aujourd'hui, et faute d'action, faute de courage maintenant, je suis sûr d'une chose, c'est que cette épée de Damoclès pèsera beaucoup plus gravement demain sur nos enfants et nos petits-enfants.
00:07:07La véritable épée de Damoclès, c'est notre dette financière colossale. 3 228 milliards d'euros. Et si on y prend garde, elle placera notre pays au bord du précipice. Cette année, notre déficit public, celui de toutes les collectivités publiques, devrait dépasser 6 % de notre richesse nationale.
00:07:33En 2025, si rien n'est fait, il sera davantage encore. Pourquoi est-ce grave, mesdames et messieurs les députés ? Pas seulement parce que ces chiffres n'ont rien à voir avec les prévisions de début d'année. Pas seulement parce qu'ils n'ont rien à voir avec la trajectoire promise à nos partenaires.
00:07:55Pas seulement parce que cette situation nous affaiblit autour de nous en Europe. Mais d'abord parce que la charge de cette dette, 51 milliards d'euros, est aujourd'hui le deuxième poste dépense de l'État derrière l'école. Est-il acceptable que nous dépensions plus pour payer des intérêts à d'autres que nous ne payons pour notre défense et pour notre recherche ?
00:08:21Ma réponse, à la place où je me trouve aujourd'hui, est non. Face à nos défis, qui sont immenses, nous n'avons pas le choix. Notre responsabilité, c'est d'alléger le fardeau et de retrouver des marges de manœuvre budgétaires.
00:08:37Ainsi, je veux vous dire, comme premier engagement, que notre volonté est de ramener le déficit de notre pays à 5% en 2025. Notre objectif est de remettre notre pays sur la bonne trajectoire pour revenir sous le plafond de 3% en 2029, dans le respect de nos engagements européens.
00:09:03Comment faire ? Nous ne racontons pas d'histoire, et je ne raconterai pas d'histoire. Nos dépenses publiques atteignent 57% de la richesse nationale contre 49% dans le reste de l'Europe. Elles ont augmenté de plus de 300 milliards d'euros depuis 2019.
00:09:23Cela représente, mesdames et messieurs les députés, 5 000 euros en moyenne de dépenses publiques de plus chaque année pour chaque Français, quel que soit son âge. Mesdames et messieurs les députés, le premier remède de la dette, c'est la réduction des dépenses.
00:09:46En 2025, les deux tiers de l'effort de redressement viendra donc de la réduction des dépenses. Réduire les dépenses, c'est renoncer à l'argent madique, à l'illusion du tout gratuit, à la tentation de tout subventionner.
00:10:14C'est en faisant des choix avec responsabilité – et j'utilise ce mot avec gravité – que nous pourrons être capables d'investir dans des actions qui améliorent la vie des Français dans la durée.
00:10:26Ces choix, nous les ferons avec une attention particulière aux plus fragiles, pour qui les services de santé, d'éducation, de cohésion sociale sont essentiels. Ces choix, nous les ferons avec les collectivités locales, pas contre elles ni sans elles, en trouvant ensemble la juste part que chacun doit prendre à l'effort collectif.
00:10:51Réduction de la dépense, le deuxième remède, c'est l'efficacité de la défense publique. Nous sommes champions des dépenses publiques, mais pour quels résultats ? Est-il normal que le coût de l'éducation d'un élève français soit supérieur à celui de nos voisins, alors que nos professeurs sont souvent moins bien payés ?
00:11:10Est-il acceptable que les services de l'État louent à prix d'or des locaux au cœur de Paris, quand un déménagement dans des départements limitrophes permettrait de faire des économies, de participer à la rénovation urbaine, comme d'ailleurs ça a été prouvé en Seine-Saint-Denis avec l'organisation des Jeux olympiques ?
00:11:32Trop souvent, nos concitoyens ont l'impression, mesdames et messieurs les députés, et vous les entendez, de ne pas en avoir pour leurs impôts. Nous ferons donc la chasse aux doublons, aux inefficacités, aux fraudes, aux abus du système et aux rentes injustifiées.
00:11:52Réduction de la dépense publique, efficacité de la dépense publique, le troisième remède est d'ordre fiscal. Nos impôts sont parmi les plus élevés du monde. Les baisses d'impôts décidées depuis sept ans et les mesures prises pendant la crise du Covid ont aidé, c'est la vérité, beaucoup de Français, beaucoup d'entreprises, à redonner de l'oxygène dans une situation inédite et grave.
00:12:21Mais la situation de nos comptes demande aujourd'hui un effort ciblé, limité dans le temps, un effort partagé dans une exigence de justice fiscale. Ce partage de l'effort nous conduiront à demander une participation au redressement collectif aux grandes et aux très grandes entreprises qui réalisent des profits importants.
00:12:46Nous le ferons sans remettre en cause notre compétitivité. Il n'y a en réalité pas de partage et pas de redistribution possible s'il n'y a pas en amont de l'activité et de la production sur notre territoire.
00:13:01Cette exigence nous conduira également à demander une contribution exceptionnelle aux Français les plus fortunés afin d'éviter des stratégies de défiscalisation des plus gros contribuables.
00:13:17Et puis enfin, cette fois-ci dans la durée, nous lutterons résolument contre la fraude fiscale et contre la fraude sociale, y compris en sécurisant les cartes vitales pour éviter le versement indû d'allocations.
00:13:36Sur ces questions budgétaires, il y aura donc des choix sérieux et graves à faire et à faire avec vous, Mesdames et Messieurs les députés, au moment de la discussion du budget.
00:13:56Le projet de loi de finances qui est préparé en extrême urgence, jamais un Premier ministre n'a été contraint par aussi peu de temps pour présenter un budget. Ce projet de loi tient compte de cette nécessité de redresser les comptes et dans ce cadre, je souhaite que le Parlement, comme c'est son rôle, débatte, ajuste, améliore.
00:14:21S'il y a urgence à redresser la barre, je pense aussi qu'une bonne politique budgétaire se conduit dans la durée. Je souhaite donc que dans les ministères et chez les opérateurs publics, soit engagé un effort de productivité, contractualisé, en responsabilisant chacun des directeurs d'administration centrale.
00:14:43Mesdames et Messieurs les députés, il y a une autre épée de Damoclès tout aussi redoutable, celle de la dette écologique. Nous n'héritons pas la terre de nos ancêtres, nous l'empruntons à nos enfants.
00:15:08Cette priorité m'a accompagné tout au long de ma vie publique, depuis mon tout premier engagement aux côtés du tout premier ministre français de l'Environnement, dans mon pays de Savoie, à l'Assemblée nationale et au Sénat, où j'ai eu l'honneur de siéger, au ministère de l'Environnement, puis au ministère de l'Agriculture et de la Pêche, à la Commission européenne, enfin.
00:15:32Elle sera au cœur de notre action. Parce que j'ai en mémoire, mesdames et messieurs les députés, la recommandation d'un homme d'État que je respectais et que j'admirais, Pierre Mades France, qui recommandait de ne jamais sacrifier l'avenir au présent.
00:15:51Ne jamais sacrifier l'avenir au présent. J'entends bien ce qu'ils disent. À quoi bon ? Que faire pour la France seule face à un problème qui concerne l'ensemble de l'humanité ? Moi, je pense qu'on peut faire beaucoup.
00:16:08Nos émissions de gaz à effet de serre ont à nouveau diminué de 3,6%. Au premier semestre 2024, c'est la preuve que les efforts payent. Nous pouvons et nous devons faire plus pour lutter contre le changement climatique et prévenir tous les risques de plus en plus nombreux et violents qu'ils portent en lui.
00:16:34Préserver la biodiversité, encourager l'économie circulaire. Nous devons agir plus concrètement au sein de l'UE et dans le cadre des accords de Paris. Et nous devons valoriser les initiatives des communes, de nos régions, des départements, de tant d'entreprises et de tant d'associations.
00:16:51La transition écologique doit être l'un des moteurs de notre politique industrielle. Décarbonation des usines, encouragement à l'innovation, implantation de nouvelles industries de la transition, renforcement de nos filières de recyclage, je crois – et depuis longtemps – à une écologie des solutions.
00:17:19Ensemble, nous allons agir aussi sur l'offre énergétique, en poursuivant résolument le développement du nucléaire et notamment des nouveaux réacteurs, mais aussi en poursuivant le développement des énergies renouvelables.
00:17:49En mesurant mieux, dans certains cas – je pense aux éoliennes – tous leurs impacts. En valorisant la biomasse pour décarboner efficacement la production de chaleur et de gaz. En développant la filière française des biocarburants pour l'aviation.
00:18:11Et enfin, j'y reviendrai, dans les Outre-mer, qui sont engagées vers un objectif de 100% d'électricité renouvelable en 2030, seront développés des laboratoires d'innovation pour le solaire et la géothermie.
00:18:27Ensemble, ainsi, nous devons maîtriser, poursuivant les efforts engagés, nos besoins d'énergie en faisant preuve de sobriété et d'efficacité. Nous allons mieux cibler l'accompagnement des particuliers et des entreprises, notamment pour la rénovation thermique des bâtiments.
00:18:49En attendant, le diagnostic de performance énergétique sera simplifié et son calendrier sera adapté. L'État, qui, avec ses opérateurs, les plus gros propriétaires immobiliers et fonciers du pays, doit être aussi exemplaire.
00:19:07Et il réduira cette consommation d'énergie en isolant les surfaces qu'il gère. Pour tout cela, les travaux de planification vont reprendre immédiatement la stratégie française énergie-climat, le troisième plan national d'adaptation au changement climatique, la nouvelle programmation pluriannuelle de l'énergie.
00:19:31Voilà les outils dont nous disposons et que nous allons utiliser. Je voudrais dire un dernier mot sur ce sujet de la question de l'eau. Sécheresse ou inondation ? Conflit des usages ? Pollution des nappes phréatiques ? Envolée des prix ?
00:19:53Nous sommes 60 ans après la toute première loi sur l'eau de 1963. Et je pense qu'en prenant en compte les travaux et les réflexions engagées ces dernières années, le moment est venu de consacrer aux enjeux stratégiques liés à l'eau une grande conférence nationale pour agir.
00:20:13Ces deux réalités budgétaires et climatiques, mesdames et messieurs les députés, certains veulent les nier ou les ignorer. D'autres les subissent ou se contentent de les commenter.
00:20:33Et moi je pense que mettre la tête dans le sable ou se lamenter, ça n'a jamais permis d'avancer. Il n'y a pas de fatalité aussi longtemps qu'il n'y a pas de fatalisme. Et moi je pense que les hommes et les femmes politiques que nous sommes n'ont pas le droit en ce moment d'être fatalistes.
00:20:50Je suis convaincu que nous pouvons trouver un chemin de réalisme et d'action qui passe partout par le contrat plutôt que par la contrainte et qui nous permette pas à pas de reconstruire la confiance.
00:21:05Madame la Présidente, mesdames et messieurs les députés, regardons bien avec lucidité, je vous prie de croire que c'est mon cas, à la place où je me trouve, devant vous, regardons bien avec lucidité le moment politique où nous sommes.
00:21:22Les élections législatives ont abouti début juillet à une assemblée nationale divisée comme jamais elle ne l'a été depuis 1958. Aucun parti politique n'y a la majorité absolue à lui tout seul ni avec ses alliés.
00:21:42C'est le choix des Français et c'est la réalité de votre assemblée. Pour autant, les Français ne nous pardonneraient pas l'immobilisme. Dans les trois ans qui viennent, ils nous demandent des réponses urgentes à quelques grandes questions.
00:22:01L'accès rapide aux soins de qualité près de chez soi, comment vivre de son travail et de sa retraite dignement, comment améliorer les services publics, comment assurer la sécurité dans mon quartier ou dans mon village.
00:22:21Pour répondre à ces questions, dans le contexte politique particulier où nous sommes, nous avons besoin d'une nouvelle méthode. D'abord, nous avons besoin d'écoute, de respect et de dialogue. Écoute, respect et dialogue entre le gouvernement et le Parlement.
00:22:47Je demanderai à mon gouvernement de s'appuyer davantage sur le travail parlementaire. Proposition de loi, amendement, recommandation des commissions d'enquête ou d'information, évaluation des politiques publiques.
00:23:00Cela vaut, mesdames et messieurs les députés, évidemment, pour les groupes ici, à l'Assemblée nationale ou au Sénat, dont certains membres sont désormais membres du gouvernement et que je remercie pour leur soutien. Cela vaut aussi pour tous les autres groupes.
00:23:17Je souhaite qu'il y ait moins de textes et qu'il y ait plus de temps pour en débattre. Je suis également prêt à un partage de l'ordre du jour, Madame la Présidente, plus important que le gouvernement et le Parlement, conformément à l'article 48 de la Constitution,
00:23:41pour accueillir des propositions de loi transpartisanes et ambitieuses pour le pays. Cela a été fait dans le passé, notamment pour la loi organique relative aux lois de finances. Et cela pourrait être fait à l'avenir sur de grands sujets, je pense, au handicap.
00:23:56Écoute, respect à l'égard de toutes les forces politiques et de toutes les sensibilités politiques à l'Assemblée nationale et au Sénat. Je l'ai dit dès le premier jour. Nous écouterons et nous respecterons chacune et chacun d'entre vous, même si ce respect n'est pas toujours réciproque.
00:24:19— Applaudissements du public —
00:24:35Enfin, j'ai bien entendu les appels à davantage de représentativité. Je suis prêt, le gouvernement est prêt à une réflexion et une action sans idéologie sur le scrutin proportionnel.
00:24:52— Applaudissements du public —
00:25:18Je pense que la situation dans laquelle nous sommes requiert un renouveau du dialogue social et une relation exigeante et constructive avec l'État. Je fais confiance, mesdames et messieurs les députés, aux partenaires sociaux pour s'engager dans cet esprit et négocier dès les prochaines semaines sur l'emploi des seniors, sur notre système d'indemnisation du chômage.
00:25:44Ils sont, de mon point de vue, les mieux placés pour apporter des solutions. Sur les retraites aussi, il faudra reprendre le dialogue. Il est impératif de préserver l'équilibre durable de nos systèmes de retraite par répartition.
00:26:01Pour autant, certaines limites de la loi votée le 15 avril 2023 peuvent être corrigées. Les questions des retraites progressives, de l'usure professionnelle, de l'égalité entre les femmes et les hommes face à la retraite méritent mieux que des fins de non-recevoir.
00:26:25Sur ce sujet, nous proposons aux partenaires sociaux de réfléchir à des aménagements raisonnables et justes de la loi. Écoute, dialogue, contractualisation aussi avec les collectivités locales et les élus locaux qui font chaque jour la preuve de leur courage et de leur engagement.
00:26:45Je me fais, mesdames et messieurs, depuis très longtemps une très haute idée du rôle des collectivités locales dans la République. 40 ans après les grandes lois de décentralisation, il nous faut bâtir un nouveau contrat de responsabilité entre les collectivités locales et l'État.
00:27:03Nous respecterons les compétences de ces collectivités et nous regarderons les possibilités de les augmenter et de les renforcer. C'est dans cet esprit en particulier que le ministre du Partenariat avec les territoires et la décentralisation reprendra le dialogue avec les élus et les responsables socio-économiques, notamment de la collectivité de Corse.
00:27:25Écoute, respect et compte à rendre aux Françaises et aux Français qui ont des choses à dire et souvent de bonnes solutions à proposer. Je n'ai jamais pensé que les bonnes idées tombaient toujours d'en haut et qu'il fallait écouter les gens sur le terrain.
00:27:46Voilà pourquoi, madame la présidente, mesdames et messieurs les députés, je vais mettre à l'étude une idée, madame la présidente, que vous aviez vous-même soutenue, celle d'organiser régulièrement, une fois par an ou tous les deux ans, une journée nationale de consultation citoyenne.
00:28:06Ce jour-là, dans mon esprit, mais ça mérite un débat, toutes les mairies seraient ouvertes et Internet utilisé et chaque niveau de collectivité, la commune, l'intercommunalité, le département, la région et l'État auraient la possibilité, la faculté de poser une question aux citoyens et d'ouvrir un débat pour éclairer cette question.
00:28:35Écoute, respect, dialogue. Enfin, avec trois millions de Français qui vivent dans nos départements et territoires d'outre-mer et qui font vivre la France dans trois océans.
00:28:53Nous reprenons avec le ministre des Outre-mer, placé auprès de moi, le fil de la concertation avec les parlementaires et les élus locaux.
00:29:20Je présiderai dans cet esprit, durant le premier trimestre 2025, un comité interministériel des Outre-mer afin, avec les élus et les organisations professionnelles, de valoriser les ressources propres, agricoles, forestières, maritimes, énergétiques, au bénéfice direct, le plus direct de leurs habitants.
00:29:41Ensemble, je pense que nous devons aussi lutter rapidement contre la vie chère qui frappe nos compatriotes dans ces territoires et dans ces départements.
00:29:53Si vous me le permettez, je voudrais, mesdames et messieurs les députés, dire un mot particulier à propos de la Nouvelle-Calédonie, dont je salue amicalement et cordialement les élus qui sont ici.
00:30:12Depuis maintenant 4 mois et demi, ce territoire connaît une crise d'une gravité exceptionnelle. J'ai conscience des souffrances et de l'angoisse que ressentent les habitants de Nouvelle-Calédonie et je veux leur redire que l'État et mon gouvernement seront à leurs côtés.
00:30:31Je veux saluer aussi toutes celles et tous ceux qui s'engagent pour l'apaisement. En premier lieu, nos forces de l'ordre, les fonctionnaires de l'État, mais aussi les responsables politiques et syndicaux, les acteurs de la société civile, qu'ils soient du monde économique, religieux ou coutumier.
00:30:51Une nouvelle période doit maintenant s'ouvrir, consacrée à la reconstruction économique et sociale de la Nouvelle-Calédonie, à la recherche d'un consensus politique sur son avenir institutionnel. Ce travail sera conduit dans le respect des convictions de chacun et du respect de la diversité du peuple calédonien et des principes démocratiques.
00:31:13Je m'y emploierai personnellement et je veux aussi vous remercier, Madame la Présidente, remercier le Président du Sénat, puisque vous avez accepté tous les deux de conduire une mission de concertation et de dialogue qui se rendra en Nouvelle-Calédonie prochainement.
00:31:30Afin de garantir une gestion dans la durée de l'ensemble des enjeux calédoniens, les discussions ont été depuis quelques jours et seront soutenues à Paris et en Nouvelle-Calédonie par une délégation interministérielle placée auprès du Premier ministre et du ministre de l'Outre-mer.
00:31:46Je suis en dur d'annoncer, en accord avec le Président de la République, la décision de reporter les élections provinciales jusqu'à fin 2025. Les assemblées parlementaires auront donc prochainement à se prononcer sur ce report par une loi organique.
00:32:02Le projet de loi constitutionnel sur le dégel du corps électoral, adopté en mai dernier par les assemblées parlementaires, ne sera pas soumis au Congrès, comme le confirmera le Président de la République aux élus de Nouvelle-Calédonie, comme il a l'intention de le faire en les réunissant au mois de novembre.
00:32:26Mesdames et Messieurs les députés, avec l'écoute et le dialogue, nous avons besoin de renforcer l'efficacité de l'action publique. Nous allons reprendre avec vous le chantier ouvert par la loi simplification.
00:32:44Mais tous les progrès ne passent pas par la loi. Bien des améliorations peuvent être mises en place par des mesures de mutualisation, de simplification, de déconcentration.
00:32:56J'étais, il y a quelques jours, dans mon pays de Savoie, pour visiter l'une des maisons France Service. Il y en a près de 3 000 aujourd'hui, qui apportent un service près des gens.
00:33:15J'ai vu des citoyens, parfois âgés, souvent en difficulté, y trouver l'aide administrative dont ils avaient besoin. Ce qui marche sera poursuivi. Ce qui marche sera consolidé.
00:33:29Nous devons encourager ce type de solution, quitte à expérimenter et en donnant de la flexibilité aux préfets. Je signerai d'ailleurs rapidement une instruction pour leur permettre de déroger davantage au cadre national à chaque fois que cela sera utile.
00:33:45Nous allons développer partout une culture de l'évaluation. Nous ne pourrons pas dépenser plus. Nous dépenserons mieux. Nous voulons, par exemple, continuer de soutenir l'apprentissage, mais en évitant les effets d'aubaine.
00:34:02Nous allons mutualiser et regrouper les agences, les opérateurs et les fonds qui ont des objectifs communs, comme Business France et Atout France. Nous devons mieux détecter ensemble, sans doute, mesdames et messieurs les députés, les cas de surtransposition des normes européennes, qui pénalisent la compétitivité de nos entreprises et de nos explorations agricoles.
00:34:30Enfin, pour conserver ou reconstruire une vraie capacité de prospective – et j'ai toujours pensé que les acteurs publics, députés, membres du gouvernement en ont besoin –, nous fusionnerons France Stratégie avec le Haut Commissariat au plan.
00:34:48Il y a dans les services de l'État de l'intelligence, de l'expertise, qui peuvent être utilisées, mieux utilisées, sans avoir recours à des cabinets de conseils privés.
00:35:03Mais ce qui est vrai au niveau de l'État, il est aussi au niveau des collectivités territoriales. Nous allons passer en revue méthodiquement pour les débloquer, les projets ou les actions locales qui sont empêchées en raison de la complexité de la réglementation.
00:35:27Et nous ferons remonter du terrain les propositions concrètes de simplification pour lesquelles nous demanderons au Parlement de lever les obstacles qui relèvent de la réglementation à vigueur.
00:35:39Je demanderai aux membres de mon gouvernement, sous la coordination du ministre chargé de la simplification, de limiter au strict minimum – je dis bien « au strict minimum » – les nouvelles normes.
00:35:53Enfin, mesdames et messieurs, nous allons faire du dialogue et de la culture du compromis un principe de gouvernement.
00:36:03Le mot de « compromis », ce n'est pas un gros mot. On ne se compromet pas quand on fait un compromis, surtout s'il est dynamique.
00:36:13Michel Rocard ne disait d'ailleurs pas autre chose dans sa propre déclaration de politique générale en 1988. Et j'ai le souvenir qu'Édouard Philippe avait lui-même fait référence à cette déclaration de Michel Rocard dans la sienne en 2017.
00:36:29Je le cite. « Nos priorités ne sont pas celles d'une moitié de la France contre l'autre moitié, mais celles de tous les Français. Défaire ce que les autres ont fait, faire ce que les autres déferont, voilà bien le type de politique dont vos électeurs ne veulent plus ».
00:36:53Et cela est toujours vrai aujourd'hui. Je ne suis donc pas le premier à le penser, mais je sais qu'il reste du chemin. Regardons l'exemple souvent donné dans les collectivités locales où on sait bâtir des compromis dynamiques.
00:37:13Regardons aussi autour de nous, mesdames et messieurs les députés, ce qui marche chez nos voisins. En Europe, on mène campagne, on se confronte parfois durement, on défend ses idées, on est élu, souvent, pas toujours, et puis on discute et on se met d'accord pour travailler ensemble sur quelques grandes réformes.
00:37:38Madame la Présidente, mesdames et messieurs les députés, j'ai entendu que certains ont des lignes rouges, parfois très rouges, d'ailleurs.
00:37:52Applaudissements.
00:38:01Mais il se trouve qu'acceptant la proposition du président de la République d'être le Premier ministre de notre pays, j'ai, depuis ce moment-là, gardé en mémoire mes propres lignes rouges, qui sont celles, d'ailleurs, de tout le gouvernement.
00:38:23Il n'y aura aucune tolérance à l'égard du racisme et de l'antisémitisme.
00:38:54Il n'y aura aucune tolérance à l'égard du violence des femmes.
00:39:11Il n'y aura aucune tolérance à l'égard du communautarisme.
00:39:24Il n'y aura aucun accommodement sur la défense de la laïcité. Aucun.
00:39:33Applaudissements.
00:39:45Nous n'accepterons aucune discrimination. Nous n'accepterons aucune remise en cause des libertés conquises au fil des ans. Je pense à la loi portée par Simone Veil.
00:40:00Applaudissements.
00:40:07Et ça reste, faut-il vous dire, l'un des grands honneurs de ma vie d'avoir sigé dans le même gouvernement que Simone Veil.
00:40:16Il n'y aura aucune remise en cause de cette loi, désormais protégée par la Constitution. Aucune remise en cause de la loi sur le mariage pour tous.
00:40:26Applaudissements.
00:40:31Et aucune remise en cause des dispositions législatives sur la PMA.
00:40:38Applaudissements.
00:40:42Mesdames et Messieurs les députés, depuis le premier jour de mon engagement politique, depuis le début de mon travail parlementaire, ici même à l'Assemblée nationale,
00:40:54quand j'ai eu l'honneur d'en être le Benjamin, depuis cette époque, je me fais une certaine idée de la République et de ses institutions.
00:41:09Et c'est cette idée qui animera aussi longtemps que vous le déciderez, et c'est bien vous qui le déciderez, c'est cette idée qui animera l'action de mon gouvernement.
00:41:22Un gouvernement que j'ai voulu équilibrer, représentatif, pluriel, avec comme seule boussole l'intérêt général de notre pays.
00:41:32Et vous me permettrez, peut-être que ce n'est pas habituel, de dire mes remerciements personnels à celles et ceux qui ont accepté de faire partie de cette équipe de France
00:41:42à une période très difficile, de travailler ensemble, et même s'ils ne viennent pas du même endroit, d'être solidaires au-delà de leur sensibilité.
00:41:53Un gouvernement qui ne fera pas de miracle, je l'ai dit lors de ma toute première visite aux côtés des équipes du SAMU de Paris, à l'hôpital Necker,
00:42:02tant le chemin est escarpé, mais un gouvernement qui est prêt à gravir un à un les obstacles et à s'efforcer de répondre aux préoccupations des Français.
00:42:12Mesdames et Messieurs les députés, la déclaration de politique générale que je suis en train de prononcer devant vous,
00:42:19c'est souvent l'occasion de passer en revue toutes les politiques animées dans notre pays par des agents publics dont je salue l'efficacité, le sens du service et le dévouement.
00:42:29Mais cette instation de l'exhaustivité, elle se heurte à l'urgence. L'urgence d'apaiser, de trouver des solutions.
00:42:38Voilà pourquoi je vais me concentrer dans cette deuxième partie sur cinq grands chantiers prioritaires. Le premier chantier concerne le niveau de vie des Français.
00:42:51Notre objectif est que tous les Français frappés par la vie chère constatent dès l'année prochaine une amélioration de leur niveau de vie.
00:43:02Pour cela, nous avons besoin d'une économie vigoureuse où chacun puisse bien vivre des fruits de son travail.
00:43:09Il y a dans notre pays de nombreuses créations d'emplois et de plus en plus de personnes au travail.
00:43:15Grâce à l'attractivité de la France pour les investissements internationaux, qui depuis sept ans a été une priorité du président de la République.
00:43:24Grâce à la réussite de nos entrepreneurs, de nos entreprises, où qu'elles soient grandes, petites ou intermédiaires, de nos artisans et de nos commerçants
00:43:33qui travaillent et produisent en France dans beaucoup de secteurs, y compris le numérique et l'intelligence artificielle.
00:43:39Notre pays doit et veut amplifier son ambition industrielle. Le gouvernement encouragera une meilleure mobilisation de l'épargne des Français
00:43:48pour soutenir cette dynamique industrielle, par exemple à travers un nouveau livret d'épargne dédié à l'industrie.
00:43:55Pour autant, nous ne sommes pas encore, nous le savons tous, au plein emploi.
00:44:01Le RSA ne doit pas être uniquement un filet de sécurité. Nous devons en faire un tremplin vers l'insertion.
00:44:08Un nouveau contrat social fait du droit d'être aidé et du devoir de chercher vraiment un travail.
00:44:16Cela passe notamment, mais pas seulement, par l'action de France Travail qui va désormais accompagner progressivement,
00:44:25en lien avec les départements et l'ensemble des acteurs de l'emploi, tous les allocateurs du RSA et toutes les entreprises qui ont besoin de recruter.
00:44:33Là, mesdames et messieurs les députés, où la réforme du RSA a été engagée, ça marche.
00:44:38Comme à Marseille où, après six mois d'accompagnement, une personne sur trois est sortie du RSA.
00:44:46Enfin, nous avons beaucoup de dispositifs d'insertion auxquels je suis attentif, par l'activité économique,
00:44:54le travail adapté notamment pour les personnes en situation de handicap, d'expérimentation aussi,
00:44:59que je connais assez bien, comme territoire zéro chômeur, qui donne des résultats et seront encouragés.
00:45:07Encore faut-il que le travail paye. Nous revaloriserons le SMIC de 2% dès le 1er novembre, par anticipation de la date du 1er janvier.
00:45:17Ensuite, il reste dans notre pays des branches professionnelles dans lesquelles les minimas sont inférieurs au SMIC.
00:45:26Ce n'est pas acceptable et ça fera l'objet de négociations rapides. L'État y veillera.
00:45:33En outre, il est désormais démontré que nos dispositifs d'allègement de charges freinent la hausse des salaires au-dessus du SMIC.
00:45:40Nous le reverrons. Enfin, mesdames et messieurs, et n'en soyez pas étonnés, plus d'un demi-siècle après une déclaration prémonitoire du général De Gaulle,
00:45:49nous allons relancer la participation, l'intéressement et l'actionnariat salarié, pas seulement dans les grandes entreprises.
00:45:56Le niveau de vie des Français dépend aussi de leur salaire. Il dépend aussi des prix. La baisse de l'inflation est très nette dans les tableaux économiques.
00:46:10Il faut maintenant la répercuter sur les factures d'électricité et à la caisse du supermarché.
00:46:16Il faut aussi, mesdames et messieurs les députés, agir sur le logement. C'est le premier poste de dépense des Français.
00:46:26La baisse des taux d'intérêt est une bonne nouvelle pour relancer les crédits immobiliers, mais l'État et les collectivités territoriales doivent amplifier ce signal
00:46:36pour créer de la croissance et revitaliser le logement. Pour construire, il faut du foncier. Nous devons faire évoluer de manière pragmatique et différencier la réglementation
00:46:50zéro artificiel et zone nette pour répondre aux besoins essentiels de l'industrie et du logement. Dans un contexte de crise du secteur de la construction,
00:47:07il nous faut des mesures rapides pour l'investissement locatif et l'accession à la propriété, notamment chez les primo-accédants, pour lesquels le gouvernement est favorable à l'extension du prêt à taux zéro sur tout le territoire.
00:47:25D'autre part, nous allons simplifier au maximum les normes qui pèsent sur la construction de logements neufs ou la réhabilitation des logements anciens. Quant au logement social, il ne devrait être normalement qu'une étape.
00:47:42Les bailleurs doivent pouvoir réexaminer régulièrement la situation de leurs locataires afin d'adapter les loyers à leurs ressources. C'est aussi une mesure de justice sociale.
00:47:51Pour faciliter l'accession sociale à la propriété, il y a, j'en suis sûr, des mesures innovantes à trouver avec les offices HLM, et nous y sommes prêts. Il faut également donner plus de pouvoir aux maires dans l'attribution et la priorisation des logements sociaux sur leur territoire, faisant leur confiance pour permettre une vraie mobilité dans le parc social.
00:48:17Un autre poste essentiel, Mesdames et Messieurs les députés, des dépenses quotidiennes des Français, c'est évidemment l'alimentation. Une alimentation saine, variée de qualités, traçable aussi, qui doit être à la portée de tous et qui ne l'est pas aujourd'hui.
00:48:35Pour cela, notre agriculture en métropole et outre-mer est l'un de nos grands atouts. Je pense depuis longtemps que nos agriculteurs et nos pêcheurs sont d'abord des producteurs. Leur production est vitale pour notre souveraineté alimentaire et pour la compétitivité de notre pays.
00:48:53Ils ont résolument et depuis longtemps engagé la transformation de leur filière, en investissant, en se modernisant, en s'adaptant aux changements climatiques. J'ai moi-même soutenu cette transformation quand j'étais leur ministre, en particulier avec le tout premier plan Eco-FITO que j'avais lancé.
00:49:11Et nous allons poursuivre ce travail avec eux, pas sans eux, pas contre eux, avec eux. Nous devons également les soutenir lorsqu'ils sont frappés par des crises, qu'elles soient climatiques ou sanitaires. Je pense évidemment à la crise grave actuellement de la fièvre catarale ovine.
00:49:29Nous devons enfin leur donner des perspectives à long terme. Il faut renforcer la transparence sur les marges pratiquées dans la grande distribution. Nous allons renforcer cette transparence et encourager les contrats tripartites entre agriculteurs, transformateurs et distributeurs. Pour relever, au-delà et avec les lois EGalim évidemment, pour relever ces défis, mon gouvernement reprendra sans délai le projet de loi d'orientation pour la souveraineté agricole
00:49:58et le renouvellement des générations en agriculture. Nous défendrons ainsi nos agriculteurs à Bruxelles pour poursuivre le travail indispensable de simplification des règles et s'assurer que les négociations budgétaires et la négociation des accords de libre-échange n'aient pas gagné, respectent leurs intérêts et la réciprocité dans les échanges.
00:50:25Enfin, les transports pèsent lourd dans les dépenses des ménages. Là aussi, je veux soutenir l'inertie vocale. C'est la logique du rattachement du ministère des Transports à un grand ministère des partenariats avec les collectivités.
00:50:39Nous travaillerons donc avec les collectivités et les acteurs économiques pour investir en priorité dans les transports du quotidien et offrir des solutions de transport en français des zones périurbaines et rurales à ces millions de travailleurs qui font des dizaines de kilomètres par jour et n'ont pas aujourd'hui d'autre choix que la voiture.
00:50:59Mesdames et Messieurs les députés, le deuxième chantier, c'est celui de l'accès aux services publics de qualité. Nos compatriotes sont attachés à leurs services publics dans tous les territoires. Et je comprends, vous comprenez, vous savez leur colère, leur désarroi quand il faut attendre de longues semaines pour obtenir une pièce d'identité ou quand des professeurs absents ne sont pas remplacés.
00:51:24L'école, l'école, voilà qui restera la priorité. Celle de donner à tous nos enfants une école qui leur permette d'apprendre, de forger leur jugement à force de travail, de prendre leur avenir en main et ainsi de participer à l'avenir du pays.
00:51:44J'ai confiance dans la qualité et l'engagement des enseignantes et des enseignants et de tous les personnels de l'éducation nationale. Ils doivent être partout, ils doivent être partout protégés et respectés. Et ils ont moins, me semble-t-il, aujourd'hui besoin de grandes réformes et d'une énième refonte des programmes que du bon fonctionnement de leurs établissements.
00:52:10Ensemble, nous voulons renforcer l'attractivité de la mission d'enseigner. Ensemble, nous devons trouver des réponses aux défis posés par le remplacement des professeurs absents. Au-delà des améliorations en termes d'organisation et de formation, ne pourrait-on pas, par exemple, faire plus et mieux appel à des professeurs retraités volontaires, y compris pour accompagner leurs plus jeunes collègues ?
00:52:32Ensemble, nous devons travailler pour que toute notre jeunesse ait accès à la culture et au sport. C'est la trace durable que doivent laisser les Jeux olympiques et paralympiques. Ensemble, avec les parents, nous pouvons trouver des solutions pour mieux soutenir les élèves en difficulté, consolider les savoirs fondamentaux, améliorer l'accessibilité des élèves en situation de handicap et l'inclusion scolaire,
00:52:57continuer la lutte sans merci contre le harcèlement à l'école et sur les réseaux sociaux. Ensemble, nous devons investir dans les équipes et les dispositifs d'orientation pour mieux accompagner nos élèves dans leur choix d'avenir et nous continuerons à valoriser les filières professionnelles.
00:53:15Ensemble, nous devons aussi développer le service public de la petite enfance. C'est le lieu des premiers apprentissages et des premières protections, en particulier contre le danger des écrans.
00:53:33Avec l'école, la santé est au cœur des préoccupations des Français. Là aussi, nous devons trouver des solutions de terrain qui fonctionnent pour les patients et avec tous les professionnels de santé pour deux immenses défis que sont le fonctionnement de l'hôpital et la lutte contre les déserts médicaux.
00:53:53La lutte contre les déserts médicaux et contre la pénurie de soignants sera l'une des priorités du gouvernement. Le temps est révolu où l'on avait la crainte de former trop de médecins. Nous allons amplifier l'effort engagé.
00:54:08Je sais, mesdames et messieurs les députés, votre incompréhension à propos de la diminution des postes d'interne cette année. En 2025, la dynamique va reprendre fortement puisqu'il y aura 11 000 internes contre 8 500 cette année.
00:54:25Nous allons travailler avec tous ceux qui le voudront à ce que j'appellerai un programme nouveau, un programme hypocrate pour lequel les internes français et étrangers s'engageraient volontairement pour une période donnée et grâce à l'accompagnement de l'État et des collectivités à exercer dans les territoires qui manquent le plus de médecins.
00:54:47Nous allons nous inspirer de ce qui marche. Nous allons déployer plus rapidement les assistants médicaux, les bus de santé, les regroupements de professionnels de santé. Nous allons nous appuyer sur les nouvelles technologies, la télémédecine, la télésurveillance, le recours à l'intelligence artificielle lorsque c'est utile.
00:55:05Et puisque rien ne remplace le contact humain, pourquoi là aussi, là encore, ne pas s'appuyer davantage sur des médecins retraités en leur permettant de reprendre du service avec un cumul favorable entre rémunération et retraite ?
00:55:21Je connais l'engagement des soignants et en particulier des médecins qui font l'objet d'une revalorisation légitime et je sais qu'ils répondront présents au service des Français tant il y a urgence.
00:55:34Mon gouvernement proposera d'accélérer l'accès aux soins grâce à une loi infirmière-infirmier qui ira plus loin dans la reconnaissance de leur expertise et de leurs compétences et leur donnera un rôle élargi dans la prise en charge des patients.
00:55:49Nous pourrions dans cette même logique aller d'ailleurs plus loin aussi avec les pharmaciens et les kinésithérapeutes. La situation de notre hôpital mérite elle aussi toute notre attention afin de soulager les urgences.
00:56:02Nous devons mieux orienter les patients grâce à la généralisation du service d'accès aux soins d'ici la fin de l'année. Nous devons aussi améliorer l'organisation et la complémentarité des soins au sein de nos territoires entre la ville et l'hôpital, entre le public et le privé.
00:56:18Mesdames et Messieurs, notre système de santé est aussi sérieusement malade de sa complexité, de sa bureaucratie. J'ai rencontré récemment des médecins qui savent de quoi ils parlent, il y en a parmi vous, qui me disaient que réduire les formalités auxquelles ils sont astreints permettrait d'augmenter d'environ 15% le temps qu'ils peuvent dédier aux consultations.
00:56:41Nous allons nous attaquer à la simplification et à la suppression de ces formalités pour retrouver du temps médical utile, mais aussi pour redonner du sens au métier des soignants. Enfin, à l'heure de l'intelligence artificielle, comment expliquer que l'hôpital comme l'école et tant d'autres services soient encombrés par tant de paperasses qui minent le moral des agents comme des usagers ?
00:57:07Je voudrais dire un mot d'un autre sujet qui me tient à cœur depuis très longtemps et aussi pour des raisons familiales et qui préoccupe, je le sais, beaucoup d'entre vous. Les crises successives, notamment celles du Covid, pas si lointaines, ont eu un effet important et aggravant sur la santé mentale de beaucoup de Français et de Françaises.
00:57:33Les problèmes de santé mentale touchent un Français sur cinq et particulièrement des jeunes. L'impact sur les familles et sur les proches est immense. Les maladies psychiques sont le premier poste des dépenses de l'assurance maladie.
00:57:50Ces maladies se soignent et la prévention est essentielle. Des progrès sont réalisés dans la recherche et dans les traitements. Mais il y a encore tellement à faire dans les modes d'accompagnement des malades et des aidants.
00:58:05Et je n'oublie pas d'ailleurs le trouble du neurodéveloppement et du comportement cognitif. Et la priorité de l'accès aux soins, à l'éducation, à l'emploi des personnes concernées restera aussi une partie de ces enjeux.
00:58:21Ça, c'est un enjeu qui me tient à cœur, je le redis. Et voilà pourquoi je pense que la santé mentale qui touche tant de gens est l'affaire de tous. Etats, collectivités, entreprises, associations nous feront, si vous voulez bien, de la santé mentale la grande cause nationale de l'année 2025.
00:58:40Enfin, dans tous les domaines de la santé, la politique de prévention guidera notre action. Prévention des comportements à risque, intensification des dépistages, développement du sport santé, nous investirons et nous mènerons ces chantiers avec énergie car ils sont la seule manière d'améliorer durablement notre espérance de vie en bonne santé.
00:59:08Mesdames et Messieurs les députés, Madame la Présidente, le troisième chantier, c'est la sécurité au quotidien. Les Français nous demandent d'assurer la sécurité dans chaque territoire. Sur ce point, nous allons généraliser la méthode expérimentée pendant les Jeux olympiques et Paralympiques.
00:59:30Partout, partout, sous l'autorité des préfets et des procureurs, un plan d'action sera déployé dans chaque département par la police et la gendarmerie nationale en liaison avec les autres acteurs locaux de la sécurité, à commencer par les polices municipales.
00:59:46Les résultats doivent être rapides et concrets, visibles avec des points de situation réguliers. Les Français, tous les Français ont besoin d'être rassurés par la présence de nos forces. Elles seront encore plus visibles et présentes sur la voie publique ainsi que dans les villes et les villages de France.
01:00:06C'est l'objectif poursuivi par la création de nouvelles brigades de gendarmerie qui sera confirmée et continuée. Il y a dans les commissariats et dans les gendarmeries, là encore, trop de procédures administratives. Nous allons les réduire méthodiquement pour augmenter le temps de présence des forces de l'ordre sur la voie publique.
01:00:26La lutte, la lutte implacable contre le trafic de drogue, la criminalité organisée et l'économie souterraine qui gangrène beaucoup de territoires urbains et ruraux sera aussi une priorité du gouvernement. Les Français, si nous les avons bien entendus, s'attendent à ce que des sanctions interviennent rapidement quand elles sont justifiées.
01:00:52Nous devons nous attaquer de manière volontariste à la réduction des délais de jugement, en particulier pour les mineurs. Nous reprendrons la discussion sur la création d'une procédure de comparaison immédiate pour les mineurs délinquants de plus de 16 ans, déjà connue de la justice et poursuivie pour des actes graves d'atteinte à l'intégrité physique des personnes.
01:01:16Nous poursuivrons la réflexion sur la zéténuation de l'excuse de minorité. Il faut stopper la montée continue de la violence des mineurs qui rend impossible la vie dans beaucoup de quartiers. Les Français demandent enfin à ce que les peines soient réellement exécutées. Il est nécessaire que les jugements soient respectés, que les peines soient exécutées sans être transformées au risque de faire perdre toute crédibilité à la réponse pénale.
01:01:46C'est pourquoi nous proposons des peines de prison courtes et immédiatement exécutées pour certains délits. Je pense qu'il nous faut également réviser les conditions d'octroi du sursis et limiter les possibilités de réduction ou d'aménagement de peines.
01:02:08Nous prévoirons enfin un recours plus important aux travaux d'intérêt général, aux amendes administratives et aux amendes forfaitaires délictuelles. Pour que ces amendes soient effectivement payées, nous recouvrerons de manière effective les retenues sur salaire et sur les prestations sociales.
01:02:25Enfin, pour réaffirmer le rôle dissuadif de la sanction, nous devons construire réellement des places de prison. La France compte actuellement 80 000 détenus pour environ 62 000 places. Ce nombre de places est très insuffisant.
01:02:49Et j'ajoute, parce que c'est un sujet qui m'intéresse, qu'il nuit à la dignité des conditions de détention. Il est donc urgent de construire de nouvelles places de prison, déjà engagées par les gouvernements précédents.
01:03:05Mais devant l'ampleur du chantier, il faut aussi diversifier les solutions d'enfermement ou de surveillance effective en fonction du profil de la personne détenue et de la peine prononcée. Notamment pour les mineurs délinquants, je suis à ce titre favorable à la création d'établissements nouveaux pour les courtes peines.
01:03:28Enfin, ou d'abord, d'une manière générale, la fermeté de la politique pénale que les Français demandent est indissociable du respect de l'État de droit et des principes d'indépendance et d'impartialité de la justice
01:03:56auxquels je suis personnellement, profondément et définitivement attaché.
01:04:02Applaudissements du public
01:04:33J'ai même un jour, dans un moment d'utopie, imaginé qu'on pouvait en faire un sujet d'intelligence nationale.
01:04:42Ce sujet, qui ne laisse personne indifférent, doit être traité avec dignité et avec gravité, plutôt que d'être instrumentalisé dans des controverses inutiles.
01:04:53L'immigration est une question que nous devons regarder avec lucidité et que nous devons affronter avec pragmatisme.
01:05:00L'an dernier, 2,5 millions de visas ont été accordés à des ressortissants étrangers.
01:05:07Chaque année, plus de 150 000 demandes d'asile sont enregistrées, dont les deux tiers en moyenne sont rejetées.
01:05:16Chaque année, plus de 100 000 obligations de quitter le territoire sont prononcées, mais des dizaines de milliers de migrants en situation irrégulière se maintiennent indûment sur notre territoire.
01:05:28Le résultat, c'est que nous ne maîtrisons plus de manière satisfaisante notre politique migratoire.
01:05:36La conséquence, c'est que nous n'atteignons plus de manière satisfaisante notre devoir républicain d'intégration.
01:05:46Le gouvernement travaillera un traitement plus efficace et en proximité des demandes d'asile pour que les demandeurs obtiennent rapidement une décision.
01:05:54Nous proposerons de faciliter la prolongation exceptionnelle de la rétention des étrangers en situation irrégulière pour mieux exécuter les obligations de quitter le territoire français.
01:06:05Et nous voulons aussi mieux contrôler nos frontières.
01:06:10Le récent pacte européen de la migration et l'asile, qui a été utilement adopté après de longs débats au Parlement et au Conseil des ministres,
01:06:19je veux remercier M. Darmanin de son engagement sur ce sujet.
01:06:26Ce pacte européen sur la migration et l'asile prévoit de maîtriser les flux en opérant les contrôles aux frontières extérieures de l'Union Européenne.
01:06:37C'est à ces frontières-là que l'on décidera qui est en droit d'entrée sur le territoire de l'Union Européenne au nom du droit d'asile et qui ne l'est pas.
01:06:46Ce pacte doit être mis en place sans délai. Il doit être aussi complété en redonnant à Frontex sa mission première de garde-frontière de l'Union Européenne.
01:07:01Nous devons, dans cet esprit, être impitoyables avec des passeurs, des trafiquants qui exploitent la misère et le désespoir au prix de la vie de milliers de migrants en Méditerranée ou dans la Manche.
01:07:18Enfin, la France continuera aussi longtemps que nécessaire à rétablir des contrôles à ses propres frontières comme le permettent les règles européennes et comme l'Allemagne vient de le faire.
01:07:33Les Français nous demandent aussi de trouver des solutions avec les pays d'origine et les pays de transit.
01:07:40Le gouvernement ne s'interdira pas de conditionner davantage l'octroi de Visun à l'obtention de laissés-passés consulaires nécessaires aux reconduites à la frontière.
01:07:49Et nous allons poursuivre les discussions déjà engagées avec les pays concernés par certains accords bilatéraux conclus de longue date, parfois de très longue date, lorsqu'ils ne correspondent plus aux réalités d'aujourd'hui.
01:08:04Voilà. C'est en mettant en œuvre ces mesures strictes de maîtrise de l'immigration que nous serons, mesdames et messieurs, parce que c'est aussi l'objectif, mieux en mesure d'intégrer correctement, dignement celles et ceux que nous choisissons d'accueillir chez nous,
01:08:19en leur ouvrant plus rapidement l'accès à un titre de séjour, à l'apprentissage du français et à un logement et un emploi.
01:08:27Je voudrais enfin parler d'un dernier chantier. Je pense que nous avons besoin dans notre pays – j'ai parlé d'apaisement – de plus de fraternité.
01:08:42La formidable réussite des Jeux olympiques de Paris et Paralympique a encouragé la pratique sportive, qui est l'une des clés pour soutenir le moral individuel et collectif des Français,
01:08:56l'apprentissage de ce qu'on appelle les règles du jeu, l'acceptation de l'autre, pour améliorer la santé aussi.
01:09:03Au-delà de belles cérémonies et des médailles françaises, la plus grande réussite de ces Jeux a été aussi de changer notre regard sur le handicap.
01:09:13Tous ces athlètes paralympiques nous ont rendus fiers. Et l'une des priorités du gouvernement sera de maintenir cet élan pour résoudre les inégalités qui demeurent,
01:09:31pour renforcer la scolarisation, l'accessibilité des transports de l'espace public et combattre les discriminations à l'embauche.
01:09:38La fraternité, c'est de renouer avec une politique familiale. C'est de soutenir toutes les familles, en particulier les familles monoparentales.
01:09:50C'est combattre aux côtés de tant d'associations avec la plus grande énergie la pauvreté qui progresse à nouveau dans nos villes et dans nos campagnes.
01:10:01La fraternité, c'est encourager le bénévolat et la vie associative qui font reculer l'isolement et la solitude et apportent à notre pays tant de générosité sur le terrain.
01:10:15Tous les ministres, à commencer par le ministre en charge du sport et de la vie associative, mais aussi ceux de la ruralité, de l'environnement, de l'éducation, de l'intérieur,
01:10:24on n'en citait que quelques-uns, s'attacheront à valoriser un volet bénévolat dans leurs actions.
01:10:31La fraternité, c'est aussi de développer une politique culturelle accessible à tous, et notamment aux jeunes, sur tout le territoire.
01:10:39Je pense depuis longtemps que l'accès à la culture est à la fois un facteur essentiel d'ouverture personnelle, une condition pour faire progresser l'égalité des chances et l'indéciment de notre lien social.
01:10:51Il y a aussi un autre formidable chantier culturel dans tous les villages, dans toutes les plus grandes villes, celui de la sauvegarde, de l'entretien, de la valorisation de notre patrimoine.
01:11:04La fraternité, c'est aussi de tisser davantage de liens entre les générations.
01:11:10La cohabitation intergénérationnelle, qui aide beaucoup de jeunes à se loger tout en aidant les plus âgés à vivre chez eux le plus longtemps possible, doit être développée.
01:11:22Enfin, Madame la Présidente, Mesdames et Messieurs les députés, être fraternel, c'est savoir accompagner les personnes en fin de vie.
01:11:34Je sais l'engagement et le travail de beaucoup d'entre vous sur ce dossier grave, où d'ailleurs les opinions étaient partagées.
01:11:44Nous allons reprendre le dialogue avec vous, avec le Sénat, avec les soignants et les associations au début de l'année prochaine sur le projet de loi dont l'examen a été interrompu par la dissolution.
01:11:56Et sans attendre, nos efforts en faveur du développement des soins palliatifs seront renforcés dès 2025.
01:12:07Voilà, Mesdames et Messieurs les députés, une double exigence, la dette financière, la dette écologique qui doivent diminuer, une méthode, le dialogue et le respect,
01:12:23cinq chantiers et je sais qu'il y en a d'autres. Cette feuille de route doit nous permettre de répondre sincèrement, sérieusement à une partie des faits de notre pays.
01:12:35Il me reste, si vous me le permettez, à mentionner un impératif conforme à notre histoire, à notre géographie, à notre culture, à notre langue,
01:12:48une belle et grande langue, à nos intérêts aussi, celui de tenir compte du monde qui nous entoure, qui est un monde de plus en plus dangereux, instable, fragile,
01:12:59et d'être influent dans ce monde. Je pense, avec l'expérience qu'on donne des responsabilités à Bruxelles, pas seulement sur le Brexit, mais aussi au Commissaire européen,
01:13:12que l'influence française, elle ne tombe pas du ciel, elle ne se décrète pas, elle se cultive, elle se construit pas à pas, jour après jour.
01:13:22Et je pense, en parlant de l'influence française, à trois millions de nos compatriotes qui portent cette influence dans tous les pays du monde, à l'étranger, et que je salue.
01:13:34Cette influence se construit patiemment en défendant nos intérêts, sans arrogance, et en prêtant de l'attention à tous nos partenaires, quels qu'ils soient.
01:13:43Tous les pays européens, la 27, grands ou petits, ont une valeur ajoutée, et doivent être respectés.
01:13:51Depuis 1950, la France et l'Europe vont ensemble. Et la France a un rôle majeur à jouer pour continuer à faire changer l'Europe.
01:13:58Ces dernières années, l'Union européenne a progressé, enfin, sur une politique industrielle, ce n'est plus un gros mot, sur la souveraineté technologique,
01:14:07sur la sécurité économique, sur la défense et la lutte, il y a encore des progrès, contre la concurrence déloyale.
01:14:14Il reste bien des choses à faire bouger en Europe, pour accélérer la transition écologique ensemble, en veillant à l'acceptabilité sociale et économique,
01:14:23à la réciprocité environnementale de nos échanges commerciaux, pour investir de façon innovante et massive dans les secteurs du numérique, de la santé, de l'espace, de la défense.
01:14:35Ce n'est pas rien que, sous l'impulsion du chef de l'État et de la chancelière allemande, pour la première fois, les pays européens aient décidé d'emprunter massivement ensemble,
01:14:46750 milliards d'euros, pour investir ensemble. Ce n'est pas rien.
01:14:51Notre influence en Europe, elle dépend aussi de vous, députés de la nation. Il faut que vous soyez précisément, objectivement informés de ce qui se fait à Bruxelles.
01:15:05Et je demanderai, d'ailleurs, aux côtés des députés européens, aux ministres de mon gouvernement, de venir régulièrement vous rendre compte des négociations qu'ils mènent au plan européen,
01:15:13mais aussi de vous aider, si vous le souhaitez, à organiser chez vous, dans vos circonscriptions, des débats publics sur les textes les plus importants.
01:15:25Tant mieux. La France doit tenir son rang en Europe. Elle doit aussi continuer, mesdames et messieurs les députés, à porter une voix singulière dans le monde,
01:15:38où notre capacité de prendre des initiatives est reconnue, respectée par nos partenaires.
01:15:44Sous l'impulsion du président de la République et avec les ministres de l'Europe et des Affaires étrangères, nous continuerons à agir au service de la paix,
01:15:53au service de l'influence française, au service de la sécurité en Europe et dans le monde.
01:15:58Mesdames et messieurs les députés, la France restera aux côtés du peuple ukrainien.
01:16:05Applaudissements
01:16:19Ce peuple, deux ans et demi après l'agression russe, continue avec courage de se battre et beaucoup de mourir pour défendre sa souveraineté,
01:16:30sa liberté, pour faire respecter son intégrité territoriale, mais aussi, nous devons bien le savoir et le dire, pour défendre des valeurs qui sont les nôtres et que nous avons en partage.
01:16:44La France restera également active aux Proches et au Moyen-Orient.
01:16:50Quelques jours avant le triste anniversaire du 7 octobre, nous pensons à toutes les victimes des attaques terroristes du Hamas.
01:16:58Nous pensons à tous les otages dont nous exigeons la libération et, parmi eux, nos compatriotes.
01:17:04Applaudissements
01:17:20Nous pensons aussi, je pense aussi à toutes les victimes civiles palestiniennes.
01:17:25Applaudissements
01:17:35Cette violence n'a que trop duré. Voilà pourquoi la France appelle, continuera d'appeler un cessez-le-feu à Gaza.
01:17:42Applaudissements
01:17:45Au-delà de cette tragédie, nous savons que la clé de la paix et de la stabilité dans cette région, et j'y ai pris ma part lorsque j'ai eu l'honneur d'être le ministre des Affaires étrangères de notre pays,
01:18:01en me rendant à Ramallah, à Gaza et évidemment à Tel Aviv, pour tous ceux qui sont là, cette clé repose sur une solution à deux États.
01:18:17Applaudissements
01:18:25L'aggravation de la situation au Liban, un pays si proche et si cher à la France et que je connais bien, exige là aussi notre pleine mobilisation avec nos partenaires de la région, les États-Unis et Européens,
01:18:42pour faire cesser au plus vite les hostilités qui menacent gravement, gravement la stabilité de toute cette région.
01:18:49Je rappelle que 20 000 de nos compatriotes vivent au Liban et que nos soldats y sont déployés au sein de la Finul.
01:18:58Face à ces conflits, mesdames et messieurs les députés, face à l'instabilité persistante et grave tout autour de nous, face à toutes les menaces hybrides, l'effort de défense est évidemment nécessaire et doit être poursuivi.
01:19:13C'est le sens de la loi de programmation militaire pour les années 2024-2030 que nous mettrons en œuvre.
01:19:20Poursuivre l'effort de défense, poursuivre cet effort de défense et de solidarité, c'est aussi exprimer la reconnaissance de la nation au militaire, en pensant aux 26 000 hommes et femmes déployés sur tous les théâtres d'opération.
01:19:39Et nous n'oublions, mesdames et messieurs, je n'oublie aucun des militaires morts ou blessés en opération.
01:19:53Et puisque j'ai évoqué le Liban il y a un instant, j'ai une pensée particulière pour les 58 parachutistes français d'il y a 41 ans à Beyrouth.
01:20:08J'en termine enfin.
01:20:35Voilà la feuille de route que je vous propose pour les deux années et demie qui sont devant nous.
01:20:45J'ai conscience des difficultés, j'ai conscience des épines, monsieur Sassagne, mais j'ai confiance en notre capacité collective à franchir des obstacles.
01:21:01Et si vous le souhaitez, puisque c'est vous qui avez la clé dans vos mains, avancez, pas à pas, pour apaiser les tensions et redonner de l'espoir aux Françaises et aux Français.
01:21:16J'en appelle à toutes les formations politiques qui composent cette assemblée, à chacune et chacun d'entre vous qui représentez le peuple français.
01:21:29Devant l'urgence de la situation et pour l'avenir, recherchons des chemins communs, dégageons des compromis, relevons la ligne d'horizon.
01:21:41Un dernier mot. Prenons soin de la République. Elle est fragile.
01:21:48Prenons soin de l'Europe. Elle est nécessaire.
01:22:02Prenons soin ensemble de la France et des Français. Ils nous demandent, je l'entends tous les jours sur le terrain, ils nous demandent de dépasser nos divisions, de dépasser nos querelles, d'agir pour l'intérêt supérieur du pays.
01:22:24Et moi, je pense que les Français méritent notre engagement. Je vous remercie.

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