«La Serva Amorosa» : Isabelle Carré et Jackie Berroyer sont les invités de Culture médias

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Transcription
00:00Mais d'abord, d'abord, j'ai la chance de recevoir celle qui a une carte platinum de membre de Culture Média, c'est la troisième fois que je vous reçois en neuf mois, ça va finir par chasser.
00:10Bonjour Isabelle Carrel !
00:12Je m'inscris pour revenir encore d'ici peu !
00:14C'est toujours un bonheur de vous voir et à vos côtés ce matin, un comédien qu'on a connu comme standardiste en chef de nulle part ailleurs et c'est un bonheur de rencontrer Jacky Berroyer.
00:24Bonjour Jacky, merci d'être là, vous êtes réunis tous les deux.
00:28Je suis content de vous apporter du bonheur.
00:30C'est beaucoup de bonheur, c'est beaucoup de bonheur pour nous et surtout d'aller voir cette pièce où vous êtes réunis pour la première fois sur scène, une grande pièce écrite en 1752 par le Molière italien Carlo Goldoni, ça s'appelle La Serva Amorosa.
00:45Ils viennent à présent ces prétendus sages, qui disent du mal des femmes, qu'ils viennent ces messieurs les poètes, qui croient ne pouvoir être applaudis qu'à nos dépens, je les ferai rougir de honte, et tant d'autres le feront mieux que moi, tant de femmes nobles, courageuses, qui surpassent les hommes en vertu et n'arrivent jamais à leur cheville dans le vice.
01:06Et alors, comme dit Anissa, il y en a du Goldoni en ce moment à l'archi-cirque, pour les plus fidèles auditeurs de Culture Média, ils se demandent peut-être si on n'a pas déjà parlé de cette pièce de Goldoni, mais non, c'est qu'il y a une autre pièce de Goldoni jouée en ce moment à Paris, c'est La Veuve Rusée.
01:25Pourquoi d'ailleurs, selon vous, il y a cet engouement pour cette auteur en ce moment ? Est-ce que c'est justement parce qu'il est finalement très actuel ?
01:33On était susceptibles de jouer dedans !
01:35C'est grâce à nous, non pas du tout !
01:38Il était aussi en avance sur son temps, Goldoni.
01:40Bah oui, on l'entend avec ces phrases que vous avez mises dans la bande-annonce, c'est vrai qu'on se posait la question avec Catherine Yégelle, qui signait donc la mise en scène, quel auteur classique était aussi féministe que lui ?
01:55Molière non, Marivaux non, Musset encore moins.
01:591752, il devait pas y en avoir beaucoup.
02:01Voilà, et il parlait des femmes d'une façon extraordinaire.
02:04En plus, en inversant les rôles, c'est-à-dire que c'était plus les jeunes premières, les héroïnes, mais les servantes.
02:09Donc un féministe révolutionnaire, c'est pas mal, qui dit mieux.
02:14C'est peut-être pour ça qu'on a envie de le réentendre aujourd'hui.
02:16On a eu une actualité un peu chargée à ce niveau-là tout à l'heure, on l'a entendu.
02:20Ces hommages, ces viols, ces questions qui se reposent sur le consentement, bah Goldoni a son mot à dire dans tout ça.
02:29C'est la serva amorosa, que l'on peut donc traduire par la servante aimante.
02:33Et cette servante, c'est vous, Isabelle Carré.
02:35Et celui que vous aimez, c'est Florindo, qui n'est autre que votre fils, Jacqui Beroyer.
02:41En tout cas, dans la pièce, parce que je crois pas que vous ayez un fils qui s'appelle Florindo.
02:44Non, il vérifie quand même.
02:47Oui, oui, dans la pièce.
02:49Et le problème ?
02:51C'est un peu tôt, il sait plus.
02:53Oui, peut-être.
02:56Qu'est-ce qu'il est venu faire là-dedans, mon fils ? Je l'ai même pas vu.
02:59Le problème, c'est que votre fils, vous allez le mettre à la porte, toujours dans la pièce,
03:03et c'est votre nouvelle femme qui veut absolument que vous le déshéritiez.
03:07C'est ça l'idée.
03:08Exactement.
03:09C'est ça le point de départ de la pièce.
03:10Oui, c'est ça.
03:11Et c'est la servante qui va s'occuper un petit peu de démêler tout ça et de faire rentrer les choses en ordre.
03:20Vous, vous allez essayer, Isabelle Carré, de tout faire pour déjouer les manigances de cette horrible femme.
03:25Ah oui, c'est un sacré chemin, c'est une sacrée journée pour Coraline,
03:29qui est à la fois une servante dévouée, mais surtout une femme extrêmement forte, intelligente,
03:37qui se sert de tout ce qu'elle voit, de tout ce qu'elle entend, de tout ce qu'elle ressent,
03:41et qui les manipule, et qui est une sorte de metteur en scène finalement de la pièce.
03:46Comme je disais au début, elle exerce une sorte de machiavélisme positif.
03:52Oui, c'est vrai, c'est ça.
03:53Et ce qui est assez beau, c'est qu'en plus elle est amoureuse de son jeune maître.
03:57Voilà, mais ça je ne dois pas le jouer.
03:58Alors Catherine Iégel vraiment se bat contre moi.
04:01Elle est amoureuse, mais elle refuse cet amour.
04:04Elle n'y a pas le droit, parce que ce n'est pas sa place,
04:07parce qu'elle est dans une condition qui fait qu'elle ne peut pas épouser son maître.
04:12D'ailleurs, mon personnage tente de les marier à un certain moment,
04:15parce qu'il se croit comme s'il avait des super pouvoirs,
04:20et qu'il voulait changer les règles de la société.
04:23Il se lance, mais enfin, ça ne marche pas.
04:28Elle retrouvera sur eux.
04:29En vain.
04:30Et vous l'avez dit, c'est Catherine Iégel qui vous met en scène,
04:32qui avait joué le rôle de Coraline, c'est ça, à la Comédie Française, il y a 30 ans.
04:37Et je l'avais vu, et pour moi c'est des souvenirs inoubliables.
04:40Je pense qu'au cinéma, évidemment, il y a des films dont on se souvient,
04:43mais quand c'est fort au théâtre, quand c'est aussi puissant que ça l'était quand elle jouait,
04:48c'est gravé à vie en fait, c'est une autre mémoire.
04:52Le théâtre, c'est une autre mémoire.
04:54Et quand c'est puissant, quand c'est fort,
04:55et là je pense qu'on le voit bien la façon dont elle a mis ça en scène,
04:59avec tant de brio, avec tous ses souvenirs,
05:01la façon dont elle m'a transmis aussi ce rôle,
05:03on voit bien pour les spectateurs à quel point c'est un grand voyage.
05:06Pour nous, ça l'a été pendant toutes ces répétitions,
05:08qui ont été vraiment inoubliables,
05:10parce que c'est une grande, grande, grande directeur d'acteurs.
05:13Et il faut dire aussi, c'est du grand théâtre aussi,
05:16dans les décors, dans les costumes,
05:18parce qu'il y a des changements de décors quasiment à chaque scène,
05:21donc c'est aussi du grand théâtre à voir en ce moment.
05:24Et là, il faut saluer le directeur du théâtre de la Porte Saint-Martin.
05:28Il a mis des sous, oui.
05:29Oui, et puis c'est un sacré engagement de lancer une pièce comme celle-là,
05:33avec tous les acteurs.
05:34Alors là, je vous laisse les citer, les autres ?
05:36Oui, je ne les ai pas, mais bien sûr, bien sûr, bien sûr.
05:39Vous les avez tous en tête, j'imagine.
05:41On va les retrouver, on va les retrouver.
05:43Et on en reparle tout à l'heure de toute façon de la Serva Amorosa,
05:46c'est en ce moment au théâtre de la Porte Saint-Martin,
05:48mise en scène par Catherine Iégel.
05:50Dans un instant, on va parler de ça.

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