L'édito de Paul Sugy : «Philippine et les indignations sélectives de la gauche»

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Dans son édito du 27/09/2024, Paul Sugy revient sur les réactions de classe politique de gauche suite à la mort de Philippine.

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00:00Oui, mais de toute évidence, Romain, face au ministère insondable du Mal et face à cette violence, face à l'émotion d'une famille endeuillée,
00:06au fond, tout le monde préférerait se taire et ne pas avoir à en parler.
00:09S'il faut le faire malgré tout, et si on le fait encore ce matin, c'est qu'inévitablement, la mort de Philippine est politique.
00:15Elle est d'abord politique parce qu'elle a ému le pays tout entier. La vie de la cité, c'est la vie politique.
00:20Elle est politique encore parce que Philippine n'est pas morte d'un crime isolé,
00:24mais les coups auxquels elle a succombé sont la dernière itération d'une longue liste de récidives
00:28commises par d'autres étrangers dangereux avant elle, avant eux, et qui auraient dû être expulsées.
00:34Et que cette vertigineuse impression, au fond, d'accumulation, d'impuissance, c'est un fait politique.
00:39Enfin, ceux qui s'émeuvent de la récupération politique n'ont pas compris que si le débat public s'en empare,
00:43c'est moins pour proposer des conséquences politiques à ce drame,
00:47ce qui d'ailleurs ne relèverait pas forcément non plus d'une instrumentalisation honteuse,
00:50mais enfin surtout pour déplorer les causes politiques qui l'ont rendu possible.
00:54Ce qui inquiète des personnalités à gauche, Sandrine Rousseau, par exemple, c'est la généralisation.
01:00Ce n'est pas parce qu'un étranger sous OQTF commet un crime
01:02que tous les étrangers sont des violeurs et des meurtriers, personne ne dit ça.
01:06Et personne ne dit ça, et l'argument s'entend bien sûr.
01:08Ce qui est étonnant, c'est que la gauche a des indignations ou des essentialisations sélectives.
01:12Lorsque l'atroce procès de Mazan avec 50 hommes sur le banc des accusés commence,
01:17Sandrine Rousseau, d'autres disent, regardez, ce sont tous des hommes.
01:21Donc au fond, tous les hommes sont violeurs, au nom d'une culture du viol
01:25ou d'un patriarcat qui se serait répandu dans l'inconscient collectif
01:28et qui ferait qu'au fond, chaque homme serait un dangereux violeur en puissance.
01:32C'est ce discours-là qu'on entend à gauche, dans une certaine gauche féministe.
01:35Et en même temps, lorsque un étranger sous OQTF commet un crime de la sorte,
01:41c'est-à-dire le meurtre de Philippine, à ce moment-là,
01:43il ne faudrait surtout pas essentialiser ou généraliser.
01:46Pourtant, cette prise en otage de la pensée empêche, à mon avis,
01:49de se pencher sur le caractère criminogène d'une certaine immigration clandestine.
01:54Prenez le profil du meurtrier, c'est un homme seul, privé de toute attache,
01:57avec un écart culturel important, très peu de ressources sociales pour se discipliner.
02:01Et c'est d'ailleurs ce qui est relevé dans la décision du juge de la liberté et de la détention,
02:05qui hésite à le remettre en liberté, à le sortir du centre de rétention administrative
02:10avant de finalement prendre la décision de le relâcher quand même.
02:13Du reste, Manuel Bompard, par exemple, hier, se rassure en disant que 87% des viols en France
02:18sont commis par des personnes de nationalité française.
02:20Mais donc, si on fait le calcul inverse, ça veut dire que 13% des violeurs sont des étrangers,
02:24alors les étrangers ne sont pas plus de 8% de la population française.
02:27Vous voyez bien qu'il y a une surreprésentation dans les criminels étrangers
02:33qui pourrait être interrogée plus qu'elle ne l'est.
02:35Ce que disent aussi certains, c'est que le débat sur le QTF n'a pas lieu d'être.
02:40Si le meurtrier avait été expulsé au Maroc, il aurait pu tuer une femme marocaine et c'est tout aussi grave.
02:45D'abord, rien n'est moins sûr. J'ai essayé de montrer comment est-ce que l'immigration,
02:48le déracinement de ces personnes, peut aussi les faire passer plus facilement à l'acte.
02:51Donc, il n'est pas certain que le meurtrier de Philippines aurait tué une femme marocaine
02:55s'il avait été expulsé.
02:57D'autre part, l'argument est peut-être valable moralement, mais pas politiquement.
03:00La police, la justice française ne peuvent pas s'occuper des violeurs du monde entier.
03:03Elles ont déjà assez à faire avec ceux du pays pour ne pas en plus pouvoir s'occuper
03:08de tous ceux qui viennent d'autres pays.
03:10Et enfin, il faut oser le dire, il y a peut-être quelque chose de plus grave encore,
03:13ou de plus infamant, lorsqu'un crime est commis par une personne que l'on protège au titre
03:18de la politique d'asile, qui est une offre généreuse que la France fait à des réfugiés
03:21du monde entier.
03:22Et lorsque ces personnes-là que l'on protège finissent par mettre en danger les résidents
03:26français, alors oui, il y a effectivement une atrocité sans nom qui doit être nommée.

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