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Jeudi 26 septembre 2024, COMEX INSIDER reçoit Grégory Sanson (Chief finance, digital transformation and development officer, Bonduelle) , Xavier Unkovic (CEO, Bonduelle) , Christophe Bonduelle (Président, Bonduelle) , Julie Dion (Directrice service juridique, Bonduelle) , Alexis Wattinne (CFO Adjoint, Bonduelle) , Jean-François Crabot (Directeur Export, Bonduelle) , Olivier Touchaud (Directeur financement trésorerie, Bonduelle) , Martin Delbos (Directeur de la performance contrôle de gestion - consolidation, Bonduelle) , Frédéric Dumortier (Directeur du contrôle financier, Bonduelle) , Anne Cécile Ségui (Directrice RH en charge de la fonction finance, Bonduelle) et Guillaume Vigneron (Directeur audit interne, Bonduelle)

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00:00:00["Musique du générique de fin"]
00:00:20["Musique du générique de fin"]
00:00:28Bonjour et bienvenue dans ce premier épisode du Comex Insider,
00:00:32une émission qui est dédiée à la compréhension et à l'analyse
00:00:34de ce qui se passe dans les comex de nos grands groupes français.
00:00:37Aujourd'hui, nous vous retrouvons à Lille, capitale des Flandres,
00:00:40pour vous présenter à un groupe bien connu des Français, Bonduelle,
00:00:43et la direction financière notamment, avec l'équipe de Grégory Samson,
00:00:46directeur financier groupe.
00:00:48Alors, nous allons rencontrer l'équipe, la découvrir,
00:00:51les hommes et les femmes qui dirigent les différentes fonctions
00:00:53au sein de la finance de Bonduelle.
00:00:55Nous allons repasser ensemble les projets,
00:00:57comprendre la genèse de ces projets, la mise en place
00:01:01et les retours d'expériences qu'ils ont pu observer au sein du groupe.
00:01:04Nous allons enfin prendre un café à un moment intime
00:01:07avec le directeur financier pour voir un petit peu effectivement
00:01:11comment il voit son métier, comment il le voit évoluer.
00:01:13Enfin, nous aurons le plaisir d'échanger avec Christophe Bonduelle,
00:01:17président du groupe Bonduelle, et Xavier Hunkovic,
00:01:20qui a été récemment nommé CEO du groupe.
00:01:22Merci infiniment pour votre présence.
00:01:23Nous vous retrouvons dans un instant pour la suite de l'émission
00:01:25« Vous regardez 4change ».
00:01:26Bonjour et bienvenue au siège du groupe Bonduelle à Villeneuve-d'Ascq,
00:01:55dans la métropole linoise.
00:01:58J'ai le plaisir d'avoir autour de moi l'équipe financière du groupe,
00:02:02une équipe dynamique, une équipe engagée au service de nos métiers,
00:02:06au service de la direction générale.
00:02:09Alors, la direction financière groupe, c'est 30 personnes ici au siège,
00:02:13mais la filière dans son ensemble, c'est 300 collaborateurs dédiés à la finance
00:02:18qui accompagnent 11 000 collaborateurs, équivalent temps plein dans le groupe,
00:02:22avec une organisation, une direction financière groupe, d'une part,
00:02:26qui rayonne sur des business units au nombre de 4,
00:02:30qui représentent nos métiers.
00:02:31Nous avons 3 métiers, concert, surgelé, frais transformés.
00:02:35Nous avons également différentes géographies.
00:02:38Nous sommes organisés Europe, hors Europe.
00:02:41Et puis, nous avons également des pays,
00:02:43puisque nous avons près de 50 filiales aujourd'hui de par le monde,
00:02:48qui comprennent également des directeurs financiers et des équipes financières.
00:02:52Qu'est-ce que la direction financière groupe fait ?
00:02:57Eh bien, la mission, c'est de construire et transformer la finance de demain
00:03:04pour accompagner le groupe dans sa stratégie de croissance durable à impact positif,
00:03:11en ayant en tête en permanence l'amélioration continue et l'innovation.
00:03:16Alors, à notre niveau, évidemment, on est membre et acteur permanent
00:03:20de la direction financière, donc à la direction juridique.
00:03:23Mais on s'approprie et on vit cette mission au quotidien.
00:03:26On la transforme un petit peu pour coller à nos missions
00:03:29et à nos fonctions propres que de la direction juridique.
00:03:31Donc, une direction proactive qui veille au respect de la conformité,
00:03:37à la maîtrise des risques, mais tout en étant proche du business
00:03:41et surtout ouverte, à l'écoute et véritable allié de tous,
00:03:46la direction générale, les directions opérationnelles et les actionnaires.
00:03:51Nous célébrons cette année les 170 ans du Groupe Bonduel.
00:03:58170 ans d'une histoire familiale, d'une histoire d'entrepreneurs,
00:04:01de connexion forte avec la nature que nous retrouvons dans nos sept valeurs d'entreprise.
00:04:06La simplicité, la confiance, l'intégrité, l'équité, le souci de l'homme,
00:04:12l'ouverture et l'excellence.
00:04:14Ces valeurs ont aussi inspiré notre modèle de leadership Becom.
00:04:19Merci Anne-Cécile.
00:04:20Effectivement, parmi ces valeurs sont largement incarnées,
00:04:25également encouragées à la direction des services financiers.
00:04:29Et parmi ces valeurs, j'en retiendrai quelques-unes.
00:04:33La confiance et une responsabilisation accrue de nos équipes,
00:04:38avec une notion qui est reprise, une notion de leadership,
00:04:42d'attitude de leadership qui est engagée et responsable.
00:04:46Autre valeur, l'excellence opérationnelle de nos équipes au jour le jour.
00:04:52Les membres de la direction des services financiers sont reconnus en tant que tels
00:04:57comme réels business partners de nos business units, de la direction générale
00:05:03et également contributeurs de l'amélioration de la performance,
00:05:06tout en limitant les risques.
00:05:07Je rappelle ici que la trésorerie est aussi un métier de gestion des risques.
00:05:11Et enfin, parmi ces valeurs, l'ouverture, l'ouverture à se développer.
00:05:16Les conditions que nous connaissons nous amènent aussi à évoluer
00:05:20dans un environnement challenging et également à embrasser de nouvelles perspectives.
00:05:27Et parmi celles-ci, je retiendrai les objectifs issus de notre démarche à impact positif
00:05:33qui s'appelle BIPACT, repris notamment que nous avons repris
00:05:35dans notre documentation de financement.
00:05:39Tout d'abord, il est important de rappeler que Bondeux est un groupe coté,
00:05:41ce qui nous amène de la rigueur à court terme et une vision à long terme,
00:05:45ce qui est d'autant plus important dans un groupe qui a plus de 100 ans.
00:05:48En tant que financiers, nous jonglons donc entre le court terme et le long terme.
00:05:52Sur le court terme, tout d'abord, notre rôle est de nous assurer
00:05:55que nous sommes en mesure de délivrer la performance sur laquelle nous nous sommes engagés.
00:05:58C'est important.
00:05:59Cela implique de travailler en étroite collaboration avec les business units,
00:06:03de compter sur les valeurs de nos équipes,
00:06:04cela implique de travailler en étroite collaboration avec les business units,
00:06:07de comprendre leurs enjeux et les impacts financiers associés
00:06:11et d'être capable de projeter ou de reprojeter la performance future,
00:06:15tenant compte du passé, mais aussi et surtout des actions et opportunités à venir.
00:06:20Sur la vision à long terme, nous nous focussons plus sur ce qu'on appelle le retour de nos capitaux employés,
00:06:24ce qui nous amène à regarder de plus près régulièrement nos besoins en fonds de roulement
00:06:29et tout particulièrement la rotation de nos stocks.
00:06:31Et un rôle d'équilibriste, c'est ce qu'on disait.
00:06:33On est à la fois gardien du temple et aussi business partner.
00:06:36Donc, on travaille avec tout le monde au quotidien et on est là pour créer de la valeur.
00:06:40Et on est reconnu pour la valeur qu'on apporte.
00:06:43Moi, je vais rebondir sur ce que Julie disait sur la valeur qu'on crée.
00:06:48J'ai travaillé quelques années en business unit chez Bonduelle
00:06:50et le fait de travailler en proximité avec les opérationnels, les industriels, les commerciaux
00:06:56qui ont besoin de nous, qui viennent nous voir, qui nous sollicitent.
00:07:01On sent qu'ils ont besoin de nous, qu'on leur apporte quelque chose.
00:07:04Et pour ça, c'est une fierté.
00:07:07Et on a vraiment ce rôle de partenaire de toutes les opérations avec lesquelles on travaille.
00:07:12On a de la chance dans nos fonctions de travailler dans une entreprise
00:07:17qui a à la fois une dimension familiale et dont on se connaît tous.
00:07:21Et de l'autre côté, comme Frédéric l'a mentionné, une société qui est cotée en bourse,
00:07:25donc avec les exigences d'une cotation,
00:07:28qui nous permet finalement d'adresser des sujets très techniques et larges.
00:07:33Et quand on vient faire de la finance, on cherche un petit peu d'expertise.
00:07:37Et cette expertise, on l'a finalement dans l'ensemble de nos métiers,
00:07:40des métiers de la direction financière.
00:07:42Donc, ce côté à la fois familial, de taille humaine, avec des valeurs.
00:07:47Et de l'autre côté, cette dimension de société cotée permet d'attirer un certain nombre de talents.
00:07:55Alors, ce n'est peut-être pas spécifique à la fonction finance,
00:07:58mais ce qui caractérise Bonduelle, c'est la taille,
00:08:01à la fois une dimension de groupe cotée, internationale,
00:08:05et en même temps, un ancrage local très fort.
00:08:08Ce qui fait que quand on intègre des collaborateurs chez Bonduelle,
00:08:11ils ont vraiment le sentiment de voir un impact concret de ce qu'ils font.
00:08:15Il y a un ancrage local, il y a une proximité avec les équipes
00:08:19et une proximité aussi avec les propres résultats et ce qu'on délivre.
00:08:23Choisir une fierté, ce n'est pas évident, il y en a beaucoup.
00:08:30Mais si je devais n'en retenir qu'une, ce serait l'efficacité et la réactivité
00:08:34dont font preuve nos équipes financières pour accompagner les métiers
00:08:38et prendre les bonnes décisions.
00:08:40Et on n'oublie pas non plus d'être innovants à nos échelles.
00:08:43Et on peut citer en exemple la mise en place en 2021
00:08:45d'une captive de réassurance basée en France.
00:08:48Et en cela, c'est une première et ça souligne bien l'esprit pionnier
00:08:52de la fonction finance chez Bonduelle.
00:08:54La fierté, ce qui me fait lever le matin, c'est la matière que l'on manipule.
00:08:59Elle est technique, la finance, et mettre de la pédagogie autour de ça,
00:09:04la rendre simple, la rendre compréhensible et embarquer les équipes
00:09:08au sens large de l'entreprise non financière dans ces sujets-là,
00:09:12c'est ce qui m'anime personnellement.
00:09:14Ce que je trouve extraordinaire, c'est la mosaïque de métiers
00:09:17qu'on trouve chez Bonduelle, quel que soit le pays,
00:09:19quel que soit le continent, du champ à l'assiette,
00:09:23une myriade de compétences et c'est extraordinaire
00:09:25de pouvoir travailler à leur contact tous les jours.
00:09:29Moi, je suis assez fier de le fait qu'aujourd'hui, la finance n'est plus poussiéreuse.
00:09:33C'est-à-dire que depuis quelques années,
00:09:34on a fortement focussé sur l'intérêt de business partner.
00:09:38Moi, ce que j'apprécie beaucoup dans cette fonction finance chez Bonduelle,
00:09:43c'est qu'elle a permis d'offrir de très belles opportunités
00:09:47de développement aux collaborateurs, avec des mobilités au sein de la fonction
00:09:52ou en dehors de la fonction aussi, vers d'autres métiers opérationnels de l'entreprise,
00:09:56de la mobilité géographique.
00:09:58Et je vois depuis quelques années des personnes grandir,
00:10:00évoluer au sein de la fonction finance.
00:10:02Et voilà, c'est ma fierté et ce qui caractérise,
00:10:05je pense aussi, la filière finance chez Bonduelle.
00:10:07Le challenge, il est simple, c'est l'amélioration de la rentabilité de l'entreprise
00:10:17pour nous permettre d'avoir les moyens de nos ambitions.
00:10:21Donc, c'est un challenge sur lequel toute l'entreprise est mobilisée.
00:10:25Et les équipes financières que l'on anime ont un rôle clé à jouer en monitorant
00:10:32et en donnant de la visibilité sur cette performance économique.
00:10:36Et de montrer que la finance, ce n'est pas que du Excel, c'est autre chose.
00:10:39C'est la capacité à apporter du conseil et les bons indicateurs au bon moment
00:10:42pour prendre les bonnes décisions.
00:10:44Sur la partie communication financière, je rencontre des investisseurs,
00:10:48des analystes régulièrement.
00:10:50Et le niveau de jeu s'est considérablement élevé puisqu'on a en face de nous
00:10:55des gens qui sont spécialisés ESG, RSE et qui viennent nous chercher sur nos démarches.
00:11:02Et donc, pas simplement de belles promesses,
00:11:05mais derrière de venir creuser sur les engagements,
00:11:07les métriques qui sont présentées et les résultats que l'on est capable de délivrer.
00:11:13Donc, les discussions ne tournent plus uniquement autour de la rentabilité
00:11:17court terme de l'entreprise et l'évolution de son bilan,
00:11:20mais de plus en plus, ces sujets de performance extra financière sont abordés,
00:11:25y compris lors de forums dédiés à la dimension RSE.
00:11:36Bon Duel soit vraiment le référent mondial de l'alimentation végétale.
00:11:40Pour le bicentenaire de Bon Duel, je lui souhaite d'être implanté
00:11:44dans tous les pays du monde avec un rayonnement international.
00:11:48Notre bicentenaire, ce sera 2050.
00:11:51Et j'espère que Bon Duel apparaîtra comme un des contributeurs essentiels
00:11:55à cette lutte contre le changement climatique.
00:11:58Ce défi qui s'impose à tous d'ici 2050.
00:12:01Pour le bicentenaire de Bon Duel,
00:12:03je lui souhaite de maintenir et cultiver cet esprit d'effricheur,
00:12:07pionnier, entrepreneurial qui a fait sa force et qui fera son avenir.
00:12:11Pour le bicentenaire, je souhaite à Bon Duel beaucoup d'innovation,
00:12:19de territoire et également de marché dans lequel il n'est pas.
00:12:24C'est l'ambition que l'on se donne, mais je crois qu'à cette occasion là,
00:12:28ce ne sera plus une ambition, ce sera une réalité.
00:12:31Pour le bicentenaire de Bon Duel,
00:12:33je lui souhaite de conserver des collaborateurs engagés
00:12:36aux valeurs terriennes telles qu'ils sont aujourd'hui.
00:12:38Pour le bicentenaire de Bon Duel, je souhaite au groupe
00:12:41de garder son ancrage local.
00:12:44On est né dans le nord de la France, à Renescur,
00:12:47et ces valeurs de la terre et du nord de la France sont très présentes
00:12:50dans le groupe et en même temps, d'avoir grandi,
00:12:53d'être développé partout dans le monde pour offrir de belles opportunités,
00:12:57de grandir avec le groupe pour nos collaborateurs.
00:13:01Je souhaite qu'on soit vraiment solution provider
00:13:03pour l'ensemble des collaborateurs et que la filière finance
00:13:06soit aussi porteur d'avenir.
00:13:20En 2012, on a lancé un programme de vision dans l'entreprise
00:13:23qui s'appelait VG Go.
00:13:25L'ensemble des managers, à peu près 300 collaborateurs,
00:13:29ont travaillé sur ce que l'on imaginait pour Bon Duel en 2025.
00:13:34Ça a donné naissance à 21 priorités et le chantier numéro 21
00:13:40s'appelait « Mettre une dimension financière dans la gestion opérationnelle ».
00:13:45J'ai fait partie de ce chantier-là, on a donné un certain nombre
00:13:48de recommandations en travaillant à une quinzaine de personnes.
00:13:53Ces recommandations ont été retenues, ça a donné naissance à Finance for Growth,
00:13:58qui est devenu un programme autour de l'amélioration des capitaux employés.
00:14:04J'ai eu la chance de piloter ce programme et de l'animer
00:14:06pendant un peu plus de cinq ans.
00:14:08Avec un lancement officiel et opérationnel en 2014,
00:14:13où on a scindé cette idée en plusieurs items,
00:14:17en se disant qu'il faut qu'on vulgarise des éléments financiers,
00:14:20il faut qu'on choisisse les éléments financiers,
00:14:22les indicateurs, les KPIs que l'on a envie de suivre.
00:14:26On en a inscrit un certain nombre,
00:14:29on s'est arrêté sur des choses simples et universelles
00:14:34autour du retour sur capitaux employés,
00:14:36en disant qu'on a d'un côté la rentabilité au numérateur
00:14:39et de l'autre les capitaux employés au dénominateur,
00:14:42et on vient piloter cet indicateur-là.
00:14:45On avait défini une stratégie en disant que c'est ça que l'on veut piloter
00:14:48et on s'est donné une trajectoire.
00:14:50Ensuite, il a fallu former les collaborateurs autour de cette notion-là,
00:14:55parce qu'elle était complètement nouvelle dans l'entreprise.
00:14:58On était passé des notions de volume au chiffre d'affaires,
00:15:00de chiffre d'affaires à la marge et à la rentabilité,
00:15:03mais on ne mesurait pas nécessairement les capitaux employés nécessaires
00:15:06à la création de valeur pour l'entreprise.
00:15:11Donc, il a fallu former,
00:15:12et on s'est dit aussi qu'il fallait absolument communiquer de façon large,
00:15:16et donc il y a eu toute une démarche marketing
00:15:18qui est allée de la création d'un logo « Finance for Growth »,
00:15:22ce qui est encore aujourd'hui repris dans nos écrits,
00:15:25autour de la distribution de goodies dans les formations,
00:15:30les calculatrices « Finance for Growth » ou des choses comme ça,
00:15:32mais qui permettaient d'ancrer un petit peu le projet.
00:15:36Et de façon à ce que ça prenne également au niveau des collaborateurs,
00:15:40on a ouvert un volet rémunération en disant que finalement,
00:15:44si les collaborateurs comprennent par la formation
00:15:47les indicateurs sur lesquels ils peuvent agir,
00:15:49qu'ils viennent agir dessus et qu'ils améliorent la rentabilité
00:15:52des capitaux employés,
00:15:52ça doit se retrouver dans la rémunération variable des collaborateurs.
00:15:55Donc, on bouclait un peu la boucle comme ça.
00:15:58Et donc, moi, j'ai pu piloter une équipe autour de top leaders,
00:16:03donc de managers dirigeants chez nous,
00:16:06un spécialisé en finance, un spécialisé en communication,
00:16:11une personne spécialisée en RH
00:16:12et une personne spécialisée sur les éléments de rémunération.
00:16:15Et donc, on avait ces chantiers qui ont travaillé en parallèle
00:16:19pour aboutir à, finalement, un programme de formation
00:16:22qui a été le point de départ assez innovant à l'époque.
00:16:26Donc, on est en 2014-2015 où, pour la première fois dans l'entreprise,
00:16:30on a fait des formations qui étaient à la fois multilingues,
00:16:34mais sur de l'e-learning au démarrage
00:16:37pour essayer d'appréhender les notions financières chacun dans son coin
00:16:42et pour pas arriver dans une formation dite finance avec beaucoup d'appréhension.
00:16:47Donc, il fallait vulgariser au maximum.
00:16:48C'était le premier e-learning qui a été fait dans l'entreprise.
00:16:52Et ensuite, on a mis en place des modules de formation
00:16:55sur des demi-journées ou des deux journées d'affilée
00:17:00avec des niveaux différents.
00:17:02Ensuite, par la suite, on a développé des modules basiques
00:17:06et des modules advanced, donc un peu plus élaborés.
00:17:09On a créé des business case.
00:17:11Donc, les gens ont travaillé sur des cas concrets au sein de l'entreprise
00:17:17et on est allé chercher de la performance au sein de nos capitaux employés
00:17:23en venant vraiment vulgariser tous ces éléments-là.
00:17:26On a formé sur les premières années un peu plus de 1500 collaborateurs,
00:17:30c'est-à-dire chez nous l'équivalent de tout ce qui est jusqu'au middle management.
00:17:35Et donc, ça veut dire qu'on est allé en profondeur dans les usines également,
00:17:40là où se trouvent finalement nos capitaux employés,
00:17:42c'est nos usines, la matière, les machines,
00:17:45partant du principe qu'une bonne idée dans une usine,
00:17:48quand vous avez 50 usines, vous êtes capable de la répliquer autant de fois.
00:17:52Donc, il y avait un effet de levier énorme dans tout ça.
00:17:55Voilà, et donc ça, ça a perduré et ça s'est développé entre 2015 et encore jusqu'à maintenant.
00:18:02Sur les cinq premières années du programme,
00:18:05ce sont 150 millions d'euros de capitaux employés
00:18:08qui ont été identifiés et donc économisés.
00:18:11Quelque part, on a amélioré la copie de l'ordre de 150 millions.
00:18:15Pour vous donner une idée, c'est à peu près 8% des capitaux employés du groupe.
00:18:19Les gens aujourd'hui, à tous les niveaux de l'entreprise,
00:18:23ont cette connaissance du retour sur capitaux employés
00:18:26et du fait qu'ils sont acteurs en local, dans les usines, dans les services centraux,
00:18:31les fonctions support, les fonctions commerciales, opérationnelles,
00:18:34de leur rôle à jouer et cette création de valeur qui peut être générée.
00:18:41Sur 2023-2024, on est dans des environnements d'inflation,
00:18:45donc des environnements d'inflation qui peuvent mettre à risque notre écosystème.
00:18:50On a évidemment des sujets de prix.
00:18:54De faire une vente, c'est parfait, on génère du chiffre d'affaires.
00:18:58La vente, elle est encore mieux quand elle est encaissée
00:19:01et donc on travaille sur ces délais clients.
00:19:04Mais on travaille aussi au monitoring de notre écosystème,
00:19:08nos clients, nos fournisseurs, qui peuvent être dans des situations un petit peu plus tendues
00:19:12compte tenu de cet environnement volatil et inflationniste.
00:19:16Donc le programme s'est adapté au fur et à mesure de l'évolution de notre écosystème.
00:19:21Sa force, c'est qu'il est aujourd'hui toujours aussi présent et partagé au sein de l'entreprise.
00:19:27Il est, quelque part, affranchi et embarqué dans ces sujets de culture financière
00:19:35pour être un acteur de demain.
00:19:36Le programme a continué à tourner, évidemment, dans des conditions différentes.
00:19:42Mais la force et l'ancrage de cette initiative,
00:19:46c'est que même pendant la période un peu bouleversée que l'on a connue de Covid et de confinement,
00:19:52on est passé en foule digitale dans nos façons de travailler
00:19:55et dans le programme de Finance for Growth également,
00:19:57puisque maintenant la formation a été transformée en module digital, donc en distanciel,
00:20:04ce qui nous permet de réunir des équipes encore plus internationales
00:20:08et avec des profils et des parcours différents.
00:20:12On essaie toujours dans ces modules de formation de mixer des équipes opérationnelles,
00:20:16terrain, usine, des gens des fonctions support, des gens des fonctions commerciales,
00:20:20de façon à confronter un peu les différents enjeux
00:20:23et qu'on ne soit pas toujours dans les mêmes sujets.
00:20:26Et donc la force de cette initiative,
00:20:30c'est qu'elle a réussi à traverser ces années un petit peu particulières de Covid, de confinement,
00:20:37en se transformant, comme on l'a tous fait finalement, en se digitalisant.
00:20:42Aujourd'hui, les éléments de rémunération qui avaient été mis à l'origine
00:20:46ne sont plus dans les parts variables des collaborateurs au sens bonus annuel fin d'année,
00:20:51mais intégrés dans les politiques de rémunération à long terme.
00:20:53Donc c'est quelque chose qui s'est un petit peu généralisé.
00:20:56Le levier est un petit peu différent.
00:20:58On a embarqué au plus haut niveau de l'entreprise.
00:21:00La conviction que l'on avait, c'est qu'il nous fallait le sponsorship de bon niveau,
00:21:05en l'occurrence la direction générale.
00:21:08Et donc on a embarqué non seulement la direction générale,
00:21:11mais les directions de business unit pour qu'elles soient réellement actrices de ce changement.
00:21:17Et donc la première étape que l'on a passée, ça a été de former,
00:21:20on a développé ce programme de façon top down.
00:21:23Donc on est allé former les 50 principaux cadres dirigeants du groupe
00:21:27dans un format qui était inédit à l'époque,
00:21:29puisqu'on les a rassemblés autour de ce business game et dans un environnement externe.
00:21:36Donc quelque chose qui n'avait pas été fait auparavant
00:21:39et qui a permis d'embarquer ces gens-là dans quelque chose de nouveau
00:21:42et qui ont été finalement les meilleurs ambassadeurs.
00:21:44Donc c'était notre plus grosse crainte au départ en se disant,
00:21:47si on n'arrive pas à embarquer les 50 principaux cadres du groupe,
00:21:51on aura du mal à embarquer les équipes derrière.
00:21:53Et en fait, ça s'est avéré être un formidable levier.
00:21:56Alors je vais commencer par peut-être être un peu provocateur.
00:21:59Je n'ai pas compris la thématique au départ, excuse-moi Alexis,
00:22:03et je ne voyais pas en quoi l'activité commerciale
00:22:06pouvait avoir une action spécifique et importante sur cette thématique des capitaux.
00:22:15Donc un peu surpris, mais bon, je crois qu'on n'avait pas vraiment le choix d'être embarqués.
00:22:22Et donc on a été embarqués et moi j'ai travaillé à deux niveaux.
00:22:26J'ai été impliqué à deux niveaux.
00:22:27Un premier niveau qui était, j'étais formé à cette démarche
00:22:32et ensuite j'ai été formateur.
00:22:34Alors ce que j'ai retenu, c'est que la finance pouvait être fun.
00:22:40Donc ça, c'était quelque chose de, pour moi, extrêmement intéressant.
00:22:45On a souvent une image un peu triste, difficile,
00:22:48une approche difficile parce qu'on a un vocabulaire bien spécifique,
00:22:51assez éloigné de notre quotidien de commerciaux.
00:22:54Et donc là, je pense qu'il y a un gros travail qui a été fait de vulgarisation par l'équipe.
00:22:59Ce qu'on a compris aussi, c'est que ce n'était pas seulement une démarche financière,
00:23:06c'est que l'ensemble des directions pouvaient être impliquées dans cette démarche.
00:23:09Et un élément aussi très important, c'est que cette démarche,
00:23:14ce n'était pas une démarche one shot, c'est qu'on devait l'intégrer à notre quotidien.
00:23:19Alors sur l'impact, moi j'y vois trois niveaux.
00:23:23Tout d'abord, c'est une réflexion au niveau du management.
00:23:28Donc toute mon équipe a été formée à cette démarche Finance for Growth.
00:23:34Ensuite également, c'est un renforcement de la proximité avec les équipes financières.
00:23:40Je pense par exemple au recouvrement,
00:23:42où on a mis en place un process de recouvrement de nos créances clients.
00:23:46Donc ça, c'était important.
00:23:48Et également, peut-être une sollicitation plus forte des commerciaux,
00:23:56de la valeur ajoutée de l'équipe d'Alexis.
00:23:59Alexis est intervenu auprès de mes clients également pour mettre en place
00:24:04des process de recouvrement, des facilités de paiement.
00:24:09Et ça, c'était aussi intéressant, il y avait une vraie interaction entre les équipes.
00:24:14On a créé par exemple un pôle prévision des ventes
00:24:17pour optimiser nos stocks qui ont un impact notamment dans notre activité,
00:24:22extrêmement important dans l'optimisation du rocet.
00:24:26On a également, et ça c'était un point sur lequel j'ai beaucoup travaillé avec les équipes,
00:24:33c'est d'intégrer cette démarche à l'extérieur.
00:24:35C'est-à-dire, c'était un point essentiel de la relation qu'on avait avec nos clients.
00:24:39Donc c'est un sujet qu'on abordait, par exemple le sujet du délai de paiement,
00:24:42qu'on abordait d'une façon systématique dans toute notre relation avec la clientèle.
00:24:49Et en termes de résultats, je peux vous en donner un qui est assez simple.
00:24:55On a optimisé sur les dernières années nos délais de paiement sur l'Afrique.
00:24:59On est passé de 120 jours à 60 jours.
00:25:02Oui, Jean-François, on peut peut-être parler des initiatives qu'on a eues autour des containers ?
00:25:07Oui, c'est un élément extrêmement intéressant qui est la genèse.
00:25:10C'est en fait le Covid qui nous a obligés à réfléchir sur la façon dont on pouvait remplir nos containers.
00:25:19Et là, on a fait un travail en transversalité où on a intégré l'équipe financière,
00:25:24l'équipe logistique de notre principal fournisseur qui est Bonduelle Europe.
00:25:30Et on a réfléchi une optimisation du remplissage de nos containers.
00:25:34En moyenne, le remplissage d'un container, c'était auparavant 16 heures.
00:25:37Et on est passé par la mise en place d'une technique qui s'appelle le Sleep Sheet à aujourd'hui une heure et demie.
00:25:45Donc ça, des incidences évidemment extrêmement intéressantes en termes de coûts,
00:25:50mais également sur la sécurité et l'intérêt des équipes supply dans le remplissage du container.
00:26:05Je vais vous parler d'un programme très ambitieux que le Groupe Bonduelle a porté sur 2021 et 2022.
00:26:11Un programme qui est un bel exemple de travail collaboratif, qui est une des forces du Groupe Bonduelle,
00:26:17puisque de nombreuses équipes ont été impliquées, passées et actuelles.
00:26:21La finance, bien sûr, le juridique, l'agronomie, la com' externe.
00:26:25Tout le monde a travaillé ensemble autour de la genèse d'un projet qui était celui de comment on peut transformer la relation qu'on a avec nos clients.
00:26:32Comment on peut transformer la relation qu'on a avec nos partenaires agriculteurs,
00:26:36qui était historiquement une relation acheteurs-vendeurs de récoltes,
00:26:41vers une relation avec plus de liens, avec un lien plus étroit et plus durable.
00:26:45Donc le programme Fine Agri, c'est une augmentation de capital qui a été réservée aux partenaires agricoles,
00:26:52qui était en relation d'affaires depuis plus de trois ans avec Bonduelle.
00:26:55C'est un investissement qui a été ouvert de 1 000 à 50 000 euros, avec l'application d'une décote de 10 % sur cet investissement.
00:27:02C'est un programme innovant.
00:27:05Ce n'est pas tous les jours qu'on ouvre son capital à une population qui n'est ni salariée, ni mandataire d'une entreprise.
00:27:11Et donc c'est une vraie réussite, puisque grâce à ce programme,
00:27:15c'est près de 200 partenaires agricoles qui nous ont rejoints en tant qu'actionnaires du Groupe Bonduelle
00:27:21et qui ont, avec un ticket moyen de 10 000 euros, participé à une augmentation de capital de près de 2 millions d'euros.
00:27:27Sur les aspects pratiques de l'opération, on a réfléchi assez longtemps à la façon dont on pouvait faire monter nos agriculteurs
00:27:35et les embarquer dans ce projet.
00:27:39Et on a cherché toutes sortes de véhicules pour arriver à la conclusion que l'augmentation de capital pure et simple était la forme la plus simple
00:27:47et que de par la taille à la fois des tickets et du nombre de personnes concernées et de l'augmentation de capital dans sa totalité,
00:27:53on serait sous les contraintes réglementaires.
00:27:57Donc on arrivait à faire quelque chose de relativement simple
00:28:01et on a simplement été aidé de notre dépositaire pour gérer finalement une population que sous des aspects de KYC,
00:28:11Know Your Customer, on ne connaissait justement pas en détail.
00:28:14Donc il a fallu administrer toute cette base de données et récolter de l'information.
00:28:19Mais sur le véhicule en lui-même, on est sur quelque chose de relativement simple.
00:28:23On a simplement mis une condition qu'évoquait Julie de dire qu'il faut au moins trois ans d'ancienneté
00:28:30puisque c'est finalement une fidélité qu'on venait récompenser d'une certaine façon.
00:28:36Et pour éviter l'effet d'aubaine, de dire que la décote de 10% est associée à une période de blocage des titres de deux ans.
00:28:43Voilà, période qui est maintenant révolue.
00:28:46Ces 200 agriculteurs sont 200 agriculteurs français,
00:28:50puisque l'opération a été limitée au périmètre de la France dans cette première initiative.
00:28:55Et ça représente à peu près 15% des agriculteurs que l'on a sollicités, qui étaient éligibles quelque part.
00:29:03C'est 15% d'entre eux qui sont venus, ce qui est une vraie performance.
00:29:06Parce qu'en réalité, quand vous... eux n'étaient pas spécialement demandeurs.
00:29:10Donc on est allé les voir un peu à froid en disant, voilà, on voudrait faire une opération.
00:29:14On a imaginé vous réserver une augmentation de capital.
00:29:16Est-ce que vous seriez intéressé ?
00:29:18Et au final, c'est 15% d'entre eux qui ont embarqué.
00:29:21Donc c'est un beau succès.
00:29:23Alors ce programme a été une belle occasion de renforcer les liens.
00:29:27Un partenariat fort, un partenariat durable, avec un partage de la valeur créée.
00:29:33C'est une des valeurs phares de Bonduelle d'embarquer ses parties prenantes dans un projet collectif.
00:29:41Bonduelle, ça fait partie évidemment des choses, des petites attentions auxquelles on fait attention.
00:29:47On aime le local, on aime le bio, on aime les entreprises qui s'engagent.
00:29:51Quand je pense à Bonduelle, honnêtement, je pense aux haricots verts surgelés.
00:29:55Alors si je réfléchis à Bonduelle, je dirais le maïs.
00:29:58Voilà, c'est le mot qui me vient.
00:30:00Les légumes, en boite.
00:30:03Des très bons légumes.
00:30:06Et la qualité, le bio.
00:30:09Le conditionnement.
00:30:10Le céleri remoulable, parce qu'il est fait avec du fromage blanc et non pas avec de la mayonnaise.
00:30:17Petits pois, haricots verts.
00:30:20Les petits pois.
00:30:21Moi personnellement, c'est plus le brocoli.
00:30:25Moi les épinards.
00:30:36Christophe Bonduelle, bonjour.
00:30:38Bonjour.
00:30:39Quel regard vous portez sur l'évolution du groupe pendant votre ère, en termes de valeur et de raison d'être,
00:30:46puisque vous êtes devenu entreprise à mission assez récemment ?
00:30:51Vaste question.
00:30:52Je ne sais pas combien de temps vous me donnez pour répondre à une telle question,
00:30:56parce qu'en 30 ans, même plus de 30 ans, je pourrais dire même 64 ans,
00:31:01j'aurai 64 ans la semaine prochaine.
00:31:03Les évolutions ont été énormes.
00:31:05Et pourquoi je dis 64 ans ?
00:31:06C'est parce que, quelque part, je suis né dans un chou-fleur, on va dire,
00:31:09ou dans une boîte de conserve, je ne sais pas comment il faut le dire,
00:31:11parce que j'ai été baigné dans l'ambiance de l'entreprise familiale depuis toujours.
00:31:15Pour autant, vous avez raison, je suis arrivé, on m'a confié la direction générale.
00:31:19En 92, je n'avais que 32 ans, mais il faut resituer le contexte.
00:31:23A l'époque, le groupe Bonduelle, c'était une entreprise,
00:31:27c'était quatre ou cinq pays très proches de la France,
00:31:30et puis de la conserver, surgir.
00:31:32Alors, des évolutions sur une telle période, il y en a eu beaucoup, beaucoup.
00:31:36Il y a eu beaucoup de croissance, tant interne qu'externe d'ailleurs,
00:31:40qui nous a menés à ce que nous sommes aujourd'hui.
00:31:43C'est un groupe de quarantaine d'usines qui est présente à la fois en Europe occidentale,
00:31:49mais aussi orientale, et qui est très, très important.
00:31:53qui est présente à la fois en Europe occidentale, mais aussi orientale,
00:31:57mais aussi en Amérique du Nord, mais aussi un peu en Amérique du Sud.
00:32:01Voilà, qui a fait des ruptures stratégiques majeures,
00:32:04en passant de la conserver et surgeler uniquement à, aussi, le frais.
00:32:08Au frais et au préparer.
00:32:10Et au préparer, absolument, il y a deux sortes de frais.
00:32:13On va l'appeler réfrigérés plutôt,
00:32:15parce qu'en fait, entre une salade en sachet et des produits traiteurs comme on fait,
00:32:18ce sont des choses différentes, ce sont d'ailleurs des usines différentes, etc.
00:32:21C'est à la fois des évolutions technologiques, des évolutions géographiques très importantes.
00:32:30Et puis, avec au passage, forcément, des passages et des transmissions de génération à d'autres, etc.
00:32:37Donc, c'est à la fois, j'ai eu la chance d'avoir une époque passionnante,
00:32:43que j'ai essayé d'assumer que j'ai pu aussi bien l'entreprise que, bien sûr, la famille,
00:32:50puisque, quelque part, j'ai eu, pendant toute cette période, des casquettes un peu différentes,
00:32:54de diriger mon duel, d'une part, mais aussi, quelque part, d'orienter la famille,
00:33:00d'organiser l'actionnariat, etc. avec une cotation au bourse au passage,
00:33:05avec le choix d'un statut de commandite par action, de choses comme ça.
00:33:10Qui est extrêmement engageant pour la famille, ce statut.
00:33:12Donc, tout ça fait beaucoup de choses.
00:33:15On a fait un chemin, je crois, significatif depuis cette époque-là.
00:33:22Le tout s'inscrivant dans une continuité.
00:33:25Parce que, si je remontais dans l'histoire, il s'était passé beaucoup de choses.
00:33:28Et avec, d'ailleurs, curieusement, à chaque génération, puisque je représente la sixième génération,
00:33:33la septième commence à arriver, des ruptures importantes, en fait, à chaque génération.
00:33:39Comme je le dis souvent, on ne peut pas gérer un existant.
00:33:42Et que, d'autre part, une génération, pour se légitimer, doit, quelque part, réussir des ruptures.
00:33:48Donc, nous, ça a été des ruptures dans le domaine technologie, dans le domaine géographique, etc.
00:33:52Il y en aura d'autres qui arriveront.
00:33:54Ceux d'avant avaient fait des ruptures importantes aussi.
00:33:56On est passé de la distillerie, etc.
00:33:58Voilà, le monde est en mouvement.
00:34:01Et l'absence de mouvement, c'est quelque chose qui tue, de toute façon.
00:34:06Le passage de flambeau, ce passage de génération en génération,
00:34:11c'est un des points les plus critiques des entreprises familiales, évidemment.
00:34:16Vous, vous êtes la sixième.
00:34:19On peut dire qu'au fur et à mesure des générations, vous avez réussi ces passages de flambeau,
00:34:23à l'échelle des 170 ans qu'on regarde aujourd'hui.
00:34:26Comment est-ce qu'on prépare une génération ?
00:34:29Vous voyez, vous dites que c'est un point...
00:34:32Alors, je suis forcément un chantre des entreprises familiales,
00:34:36parce que c'est un modèle pour moi très puissant,
00:34:40quelquefois dénigré, mais néanmoins très puissant,
00:34:43qui a ses propres écueils ou ses propres difficultés.
00:34:48Vous appelez ça des points critiques,
00:34:51et moi j'aurais tendance, j'ai tendance les obstacles à les transformer en opportunités plutôt,
00:34:55à y voir, et le mot n'est pas neutre pour moi,
00:34:59des occasions de régénération.
00:35:02Et ça me plaît, parce que passage d'une génération à l'autre, ça régénère.
00:35:06Au sens que, tout simplement,
00:35:10et je suis pas dupe, j'ai 64 ans aujourd'hui,
00:35:13j'ai 38 ans de bons nouvelles dans les pattes, etc.
00:35:16Il faut être lucide, on finit par,
00:35:20au bout d'un moment, avoir du mal à imaginer les choses autrement,
00:35:24avoir du mal à imaginer les ruptures possibles, etc.
00:35:27A peut-être commencer à vivre avec des tabous,
00:35:30et des choses comme ça, et ça c'est la fin de tout.
00:35:33Et donc je vois, moi, plus des occasions de ces passages de génération,
00:35:36comme des occasions de régénération,
00:35:39de mettre des regards nouveaux, des yeux nouveaux,
00:35:42et la plus grande difficulté étant,
00:35:46pour la génération d'avant,
00:35:49de s'organiser pour laisser les mains libres.
00:35:52J'entends trop souvent, j'ai transmis le pouvoir,
00:35:55j'ai continué à tirer les ficelles par derrière,
00:35:58et à laisser réellement le pouvoir.
00:36:01Et je suis très très reconnaissant,
00:36:04la génération qui m'a précédé, le jour où ils nous ont dit,
00:36:07il y a une espèce de règle non écrite chez nous,
00:36:10c'est autour de la soixantaine, on abandonne les postes opérationnels,
00:36:13ce qui veut pas dire qu'on abandonne les postes d'instance,
00:36:16de conseil d'administration, ou des choses comme ça.
00:36:19Et vous, c'était 2018, de mémoire, sur la partie PDG,
00:36:22en Espagne, on a fait appel à moi,
00:36:25on a changé de mode de gouvernance d'ailleurs,
00:36:28puisqu'on s'est mis en directoire à l'époque,
00:36:31avec un président d'ailleurs non familial,
00:36:34qui a été nommé pour la première fois de notre histoire,
00:36:37ce qui fait que ce n'est pas un tabou.
00:36:40Et puis, au bout de 8-9 ans, avec le président de l'époque,
00:36:43il a fini par me dire, Christophe, il vous a pas échappé,
00:36:46vous allez me succéder, il faudrait peut-être que vous y mettiez,
00:36:49je suis pas pressé du tout, on se complète bien.
00:36:52Bref, toujours est-il que j'ai été nommé président
00:36:55du directoire puis PDG en 2001 et en 2005.
00:36:58Donc voilà pour ma propre histoire.
00:37:01Mais ce que je voulais dire simplement,
00:37:04c'est que le jour où la génération qui m'a précédé
00:37:07nous a dit, voilà les clés,
00:37:10ils l'ont fait vraiment, ils nous ont fait confiance,
00:37:13et ils nous ont laissé réellement décider des choses, etc.
00:37:16Ça veut pas dire qu'ils ne siégeaient plus du tout dans les instances,
00:37:19mais en refilant vraiment les clés.
00:37:22Et ce que je m'apprête tout simplement à faire,
00:37:25parce que j'ai apprécié cette façon de faire,
00:37:28avec la génération qui me suit,
00:37:31donc la 7e génération.
00:37:34On revient à cette question de préparation de génération,
00:37:37on n'est pas en capacité totalement et de façon naturelle
00:37:40de récupérer un tel pouvoir,
00:37:43ou en tout cas de vraiment mettre les mains sur le guidon comme ça.
00:37:46Ça se prépare, ça s'anticipe.
00:37:49Est-ce que peut-être vous avez dans la famille Bonduelle
00:37:52une recette secrète un petit peu,
00:37:55ou quelques aspects auxquels vous faites particulièrement attention
00:37:58dans le cadre de cette préparation de nouvelle génération ?
00:38:01Forcément, quand vous arrivez dans ces rôles-là,
00:38:04ce sont des rôles généralistes,
00:38:07et non pas d'experts d'un domaine donné, etc.
00:38:10Nous n'avons pas chez nous de parcours professionnel.
00:38:13Il se trouve qu'en ce qui me concerne,
00:38:16si je refais ma propre histoire,
00:38:19j'ai eu la chance de commencer par usine,
00:38:22alors que j'avais fait une business school,
00:38:25j'ai insisté le jour où on m'a fait signe.
00:38:28EDEC ? Oui, je vois que vous êtes bien renseigné.
00:38:31Excellente école, au demeurant.
00:38:34Je partage votre avis.
00:38:37Je rentre le 1er mai 1985 chez Bonduelle,
00:38:40je rentrerai volontiers en même temps qu'un jeune.
00:38:43A cette époque-là, j'avais dit pourquoi pas,
00:38:46mais à la condition de rentrer par usine,
00:38:49alors que j'avais fait une business school.
00:38:52C'était contre-intuitif, un peu, quelque part.
00:38:55J'avoue que c'est un passage pendant 5 campagnes, 4 ans,
00:38:58dans une usine qui m'a beaucoup plu,
00:39:01et surtout beaucoup servi par la suite,
00:39:04parce que j'en avais marre du regard des cadres sur un héritier.
00:39:07Est-ce qu'il mérite vraiment sa place,
00:39:10ou est-ce qu'il l'a parce qu'il s'appelle Bonduelle ?
00:39:13J'avais dit stop, je vais créer ma boîte.
00:39:16J'ai été rattrapé par le fond de la culotte,
00:39:19en me disant tu as raison, après tout,
00:39:22t'es entrepreneur, va donc créer une boîte,
00:39:25mais pourquoi ne pas la créer pour nous ?
00:39:28C'est comme ça qu'on m'a envoyé créer nos filiales,
00:39:31tout ça pour dire que
00:39:34l'imaginer des parcours qui forgent un généraliste,
00:39:37je pense que c'est une peine perdue.
00:39:40Pour autant, d'y penser,
00:39:43d'essayer de faire en sorte qu'il y ait des compétences
00:39:46et une façon de se frotter aux clients,
00:39:49aux fournisseurs agricoles, en ce qui nous concerne,
00:39:52pour peu que quelqu'un en ait le goût.
00:39:55On a le droit aussi d'avoir un goût autre,
00:39:58d'avoir une expertise dans un domaine donné,
00:40:01donc très profonde.
00:40:04Mais il est clair que ça me sert aujourd'hui
00:40:07d'être passé par l'usine depuis longtemps,
00:40:10d'être passé par des équipes commerciales
00:40:13et des clients à un autre moment,
00:40:16et de me forger une compétence plutôt généraliste,
00:40:19expert en rien, mauvais en tout.
00:40:22Merci beaucoup Christophe.
00:40:25C'est de toute façon un parcours protéiforme,
00:40:28en fonction des souhaits de chacun,
00:40:31et vous ça a commencé en usine.
00:40:34Elle était où cette usine ?
00:40:37Elle était dans un village,
00:40:40c'était à Beauvais,
00:40:43qui s'appelle Varluy,
00:40:46qui malheureusement est une usine qu'on a fermée depuis.
00:40:49Ça c'est pour l'aspect professionnel,
00:40:52et là ça passe beaucoup plus par montrer
00:40:55que le bien commun passe avant tout,
00:40:58comme une famille,
00:41:01sans préjugés,
00:41:04et encore moins avec des réflexes d'atavisme.
00:41:07Alors là c'est la fin de tout.
00:41:10Merci infiniment pour ce regard
00:41:13que vous portez sur ce passage de flambeau.
00:41:16Une question peut-être sur la fonction financière.
00:41:19Cette émission est dédiée à la direction financière de Bonduelle,
00:41:22et vous avez la sympathie de venir passer un moment avec nous pour en parler.
00:41:25Comment la fonction finance est-elle créatrice de valeur
00:41:28dans ce groupe qui est à la fois familial et coté ?
00:41:31Vous savez, on a des enjeux importants.
00:41:34Les deux mamelles, je pense,
00:41:37les plus importantes de toute entreprise, c'est la finance et les hommes.
00:41:40Sans finance, sans moyens financiers,
00:41:43on ne fait pas grand-chose, et puis sans hommes, encore moins.
00:41:46J'ai l'habitude de dire d'ailleurs que je préfère
00:41:49avoir des bons dans un secteur difficile que le contraire.
00:41:52D'avoir des mauvais dans un secteur facile.
00:41:55Je préfère clairement. Nous avons un secteur difficile.
00:41:58On a des enjeux, à la fois sur le plan structurel d'ailleurs,
00:42:01et à la fois conjoncturels, qui sont importants et difficiles.
00:42:04Sur le plan structurel,
00:42:07un métier qui génère
00:42:10peu de profitabilité
00:42:13du fait des aléas climatiques,
00:42:16du fait d'un certain type de concurrence aussi
00:42:19qui ne résonne pas forcément comme nous,
00:42:22qui sont des coopératives agricoles.
00:42:25Je n'ai rien contre les coopératives agricoles,
00:42:28mais qui ont leur propre prisme, leur propre...
00:42:31Un métier avec des aléas climatiques forts, etc.,
00:42:34qui, tout ça, génère une rentabilité très faible,
00:42:37de l'ordre de 4-5%, si on la mesure en résultats d'exploitation,
00:42:40ce qui n'est quand même pas épais,
00:42:43notamment au regard de la force de nos marques.
00:42:46Il y a un autre élément qui fait que c'est structurellement peu rentable,
00:42:49c'est que le poids sur nos marchés à nous,
00:42:52des marques distributeurs, est très important.
00:42:55Il y a des aspects structurels de ce type-là
00:42:58qui font que le métier de la finance, forcément,
00:43:01est important en termes de capacité à analyser la valeur.
00:43:04L'épaisseur du trait est importante
00:43:07quand on est au centime.
00:43:10Un autre aspect de notre métier,
00:43:13c'est qu'il est extrêmement gourmand en capitaux nécessaires
00:43:16du fait de la saisonnalité, parce que malheureusement,
00:43:19on a cherché, mais on n'a pas trouvé,
00:43:22comment faire pousser des petits pois au mois de janvier.
00:43:25La saisonnalité fait qu'on a des CAPEX importants,
00:43:28parce qu'une usine va faire des petits pois,
00:43:31si je prends l'exemple des petits pois,
00:43:34qui vont tourner très peu de temps,
00:43:37pendant 4 ou 5 semaines dans l'année,
00:43:40ce qui veut dire des grosses installations industrielles
00:43:43qui ne vont tourner que 4 ou 5 semaines dans l'année
00:43:46pour un légume donné.
00:43:49Malheureusement, les machines ne sont pas les mêmes
00:43:52pour faire des petits pois ou des carottes.
00:43:55Donc on ne peut pas mutualiser, évidemment.
00:43:58Du coup, ça se traduit pour la fonction financière
00:44:01qui, à la fin de la saison estivale,
00:44:04on va se retrouver avec les 3 quarts
00:44:07de notre chiffre d'affaires annuel en stock.
00:44:10La fonction financière, ce BFR, les CAPEX,
00:44:13avec une rentabilité faible,
00:44:16il faut qu'elle trouve les astuces,
00:44:19les moyens techniques d'y répondre.
00:44:22C'est pour les aspects structurels.
00:44:25La fonction finance est très importante pour nous.
00:44:28Il y a des aspects plus structurels ou conjoncturels
00:44:31qui sont l'environnement, l'inflation
00:44:34et se traduit d'ailleurs en BFR,
00:44:37en besoin de fonds de roulement sur les stocks.
00:44:40Si vous avez des stocks qui inflatent,
00:44:43le besoin de fonds de roulement inflate aussi.
00:44:46Que ce soit l'épisode de la guerre de l'Ukraine,
00:44:49de la Russie, etc.
00:44:52Nous sommes présents en Russie depuis 30 ans.
00:44:55Il faut prendre des précautions.
00:44:58Que ce soit le coût de l'argent.
00:45:01Il n'a échappé à personne.
00:45:04On s'était habitués à un argent facile.
00:45:07Mais ce n'est plus le cas.
00:45:10Les taux d'intérêt ne sont plus les mêmes.
00:45:13Que ce soit la volatilité d'échanges.
00:45:16Quand vous êtes présents en Hongrie, en Russie,
00:45:19aux Etats-Unis, au Brésil, etc.
00:45:22Il y a des échanges qui fluctuent.
00:45:25Dieu sait qu'ils fluctuent fort avec la conjoncture.
00:45:28Cela suppose de mettre des outils en place
00:45:31de couverture, de bien produire au bon endroit.
00:45:34Tout cela fait que l'équation globale,
00:45:37que ce soit pour des raisons structurelles
00:45:40ou conjoncturelles, la fonction finance
00:45:43était absolument essentielle.
00:45:46Vous avez recruté Gregory Samson il y a 20 ans.
00:45:49Il n'était pas forcément CFO à l'époque.
00:45:52Vous l'avez vu monter en compétence,
00:45:55s'accomplir dans un groupe
00:45:58qu'il présente comme quelque chose de très...
00:46:01Il y a beaucoup d'émotion quand il nous en parle
00:46:04vu son engagement.
00:46:07Que pouvez-vous nous dire sur Gregory Samson ?
00:46:10Je pourrais en dire beaucoup de choses.
00:46:13A la fois sur l'homme qui est Gregory Samson.
00:46:16A la fois aussi sur le duo,
00:46:19ou plutôt le trio maintenant,
00:46:22puisqu'on a distingué la fonction de chairman
00:46:25et de CIO.
00:46:28Depuis des années et des années,
00:46:31j'étais PDG et j'avais mon CFO.
00:46:34C'était duo et on est passé à un trio
00:46:37puisqu'on a distingué depuis 5 ans
00:46:40les fonctions de présidence et de direction générale.
00:46:43Il y a des recettes évidentes
00:46:46de compétences, bien sûr,
00:46:49techniques.
00:46:52Quand il s'agit d'aller swapper des taux,
00:46:55d'aller swapper des changes,
00:46:58d'aller choisir des moyens de financement.
00:47:01Créer une captive d'assurance.
00:47:04Quand on est allé se financer aux Etats-Unis
00:47:07sous forme de notes privées.
00:47:10On a été les premiers.
00:47:13Gérer ce mix de financement,
00:47:16il faut des compétences techniques.
00:47:19Ça suppose de l'engagement, bien sûr.
00:47:22Et Dieu sait que Gregory est engagé,
00:47:25je pense très attaché à l'entreprise,
00:47:28très attaché au passage à la famille aussi,
00:47:31à sa culture à la fois d'entreprise
00:47:34et sa culture de famille dont je ne sais plus
00:47:37qui fait l'oeuf qui fait la poule,
00:47:40la poule qui fait l'oeuf entre les deux.
00:47:43De transparence aussi, c'est une grande qualité.
00:47:46Il ne s'agit pas d'être politique,
00:47:49il ne s'agit pas d'aller cacher ou changer des choses
00:47:52parce que ça ferait mieux d'eux.
00:47:55Il faut de la transparence.
00:47:58Je le traduis en connivence.
00:48:01Il faut avoir du plaisir à être ensemble,
00:48:04Gregory les a, en tout cas il les a eu avec moi.
00:48:07Je suis persuadé que ça va continuer.
00:48:10C'est un collaborateur, un dirigeant,
00:48:13un membre du Comex qui est essentiel.
00:48:16Un mot sur ce trio avec Xavier,
00:48:19que nous avons interviewé également lors de cette émission.
00:48:22Xavier, Gregory, vous,
00:48:25j'imagine que ça ne s'arrête pas là,
00:48:28il doit y avoir d'autres collaborateurs,
00:48:31comment s'organisent-ils,
00:48:34comment vous le voyez évoluer ?
00:48:37Ce trio-là est récent,
00:48:40puisque Xavier est arrivé il y a 6 mois,
00:48:43presque jour pour jour, le 1er juin.
00:48:46Je lui ai fait un programme de découverte d'entreprise
00:48:49un peu dense d'ailleurs,
00:48:52en mettant à profit sa grande expérience
00:48:55de la Mairie du Nord,
00:48:58il y a déjà 4 fois, il en revient,
00:49:01il était encore pas plus tard qu'hier d'ailleurs.
00:49:04C'est un peu nouveau,
00:49:07on est des hommes, chacun doit trouver ses marques,
00:49:10mais je crois pouvoir dire,
00:49:13je ne sais pas trop ce que vous a dit Xavier à l'antenne,
00:49:16mais je crois pouvoir dire que ça y est,
00:49:19les marques sont trouvées, il a trouvé sa place,
00:49:22il amène forcément un souffle et un regard nouveau.
00:49:25Il est végétarien, ça tombe bien,
00:49:28ça n'a pas été un critère de recrutement bien sûr.
00:49:31Ce trio qui se met en place entre lui-même,
00:49:34Grégory, en tant que CFO,
00:49:37et moi-même en tant que chairman,
00:49:40avec les aspects chairman de l'entreprise,
00:49:43et sans avoir perdu les aspects familiaux bien sûr,
00:49:46dont je ne me prive pas de lui expliquer
00:49:49ce que sont les attentes, les inputs de la famille,
00:49:52je crois pouvoir dire, fonctionnent bien,
00:49:55jusque-là c'était de la découverte, maintenant on rentre dedans.
00:49:58Merci beaucoup Christophe Bonduelle.
00:50:01On fête les 170 ans cette année,
00:50:04on les a fêtés.
00:50:07D'abord, bon anniversaire Bonduelle,
00:50:10même si vous ne serez peut-être pas chairman dans 30 ans,
00:50:13qu'est-ce que vous souhaiteriez au groupe
00:50:16pour son bicentenaire ?
00:50:19Alors je ne serais peut-être pas,
00:50:22je ne serais sûrement pas,
00:50:25c'est certain que dans 30 ans je ne serais plus chairman,
00:50:2894 ans, et puis qui plus est,
00:50:31avec les règles que je vous ai dites, non écrites chez nous d'ailleurs,
00:50:34de ne pas s'incruster,
00:50:37de laisser la place à des regards nouveaux, à la génération suivante,
00:50:40en refilant réellement les clés, etc.
00:50:43Donc à l'évidence, non.
00:50:46L'ambition qui vient, c'est tout simplement que ça continue,
00:50:49qu'on soit toujours là,
00:50:52que l'ambition nouvelle, enfin en tout cas nouvellement formalisée
00:50:55pour le groupe,
00:50:58d'assurer la transition vers l'alimentation végétale
00:51:01avec cette dimension RSE,
00:51:04parce qu'on est des paysans,
00:51:07et on sait que notre actif le plus précieux c'est quand même la planète,
00:51:10c'est quand même la terre, c'est quand même l'eau,
00:51:13et que cette dimension-là est très importante chez nous,
00:51:16et que ça perdure,
00:51:19mais au passage, bien sûr,
00:51:22en essayant d'améliorer la performance, le cashflow, etc.,
00:51:25parce que, tout simplement,
00:51:28on n'a pas les moyens de nos ambitions.
00:51:31Alors ça oblige à être astufieux quelquefois,
00:51:34je pourrais donner x anecdotes,
00:51:37mais donc il y a quand même un niveau de rentabilité
00:51:40qui nous permet de servir et de financer nos ambitions.
00:51:43Mais donc voilà,
00:51:46dans 30 ans, on sera en 2050,
00:51:49que le chemin continue,
00:51:52que les gens continuent à être heureux,
00:51:55que cette dimension-là fasse qu'on ait une attractivité
00:51:58en tant que marque employeur qui demeure,
00:52:01et même qui est déjà très bonne, mais ça s'améliore encore,
00:52:04que l'ambiance et l'esprit dans la famille,
00:52:07la solidarité dans la famille perdure,
00:52:10ça fait déjà beaucoup de choses, non ?
00:52:13– C'est déjà pas mal, merci infiniment Christophe Bonduelle
00:52:16pour votre participation à cette émission.
00:52:19– Je vous en prie, merci.
00:52:22Générique
00:52:25– Xavier Hennekovic, bonjour. – Bonjour Mathieu.
00:52:28– C'est un plaisir de vous rencontrer, vous êtes appointed CEO,
00:52:31vous avez été nommé CEO du groupe Bonduelle en juin 2023,
00:52:35il y a quelques mois, donc bienvenue dans le groupe.
00:52:38J'ai une première question à vous poser, vous, vous êtes franco-canadien,
00:52:41de ce que j'ai compris, donc vous avez une carrière US,
00:52:44ça répond d'ailleurs à pas mal d'enjeux Bonduelle,
00:52:47et c'est pour cela notamment que vous avez été nommé
00:52:50puisque vous connaissez finement ce marché,
00:52:53mais au-delà de la raison stratégique, moi j'ai besoin de savoir pourquoi aujourd'hui,
00:52:56alors même que vous pouviez peut-être rejoindre pas mal d'entreprises,
00:52:59vous vous êtes orienté vers Bonduelle et vous avez fait ce choix ?
00:53:02– Oh, c'est peut-être une longue réponse à cette question,
00:53:05mais en tout cas, pour moi, elle est très claire ma réponse,
00:53:09elle est associée à la mission de l'entreprise et l'actionnariat de l'entreprise.
00:53:15La mission, parce qu'elle me parle au quotidien, moi je ne mange pas de viande,
00:53:20alors attention, je n'ai rien contre les gens qui mangent de la viande,
00:53:25au contraire, je pense qu'être flexitarien, c'est un geste qui est bon pour la santé,
00:53:31qui est bon pour la planète, moi je suis végétarien,
00:53:34donc je suis allé un peu plus loin, mais en tout cas,
00:53:38cette mission d'entreprise me parle au quotidien et m'anime,
00:53:42parce que c'est vraiment la personne que je suis,
00:53:45qui pense énormément au bienfait de l'alimentation végétale sur la santé,
00:53:51et aussi au bienfait et à l'impact de cette alimentation végétale autour de la planète,
00:53:56donc la mission, et puis l'actionnariat familial,
00:53:59j'ai travaillé pendant plus de 25 ans pour des entreprises familiales,
00:54:03et je reconnais les bénéfices, notamment dans les décisions et l'impact à long terme,
00:54:07là aussi, pour le bienfait des personnes et le bienfait de la planète.
00:54:11Donc voilà, je me sens bien, parfaitement en phase et aligné avec l'entreprise,
00:54:18sa mission et son actionnariat, et bien sûr, ces personnes qui travaillent chez Penduelle,
00:54:22parce qu'ils sont animés par, là aussi, la même raison qui m'anime,
00:54:28c'est-à-dire la mission et l'actionnariat.
00:54:31Comment on construit son rôle de leader dans une boîte familiale ?
00:54:35Comment, a fortiori, quand il y a une croissance internationale à orchestrer,
00:54:40ce lien entre le territoire, le local et les ambitions,
00:54:44ce lien avec la famille, et du coup, ce leadership que vous, vous devez trouver au milieu, cet équilibre ?
00:54:50Alors, d'abord, tu l'as dit Mathieu, la famille, c'est la clé de voûte,
00:54:56ça fait 170 ans que Bonduelle existe et est vivant grâce à cette famille.
00:55:02Et donc, cette famille, elle impulse des choses qui sont tangibles et intangibles dans l'entreprise,
00:55:09et être au cœur, être connecté à cette famille est essentiel,
00:55:15parce que cette mission d'entreprise, c'est aussi la mission de la famille,
00:55:19les valeurs de l'entreprise, c'est aussi les valeurs que l'entreprise veut défendre,
00:55:24et que l'entreprise a, donc c'est très important d'être connecté à cette famille
00:55:29et de pouvoir leur faire exprimer quelles sont ces missions, quelles sont ces valeurs,
00:55:34et donc leur faire des propositions aussi sur la façon dans laquelle l'entreprise doit avancer,
00:55:38parce qu'elle avance depuis 170 ans, et donc être capable de transcrire cette ambition familiale
00:55:45en ambition business au quotidien, à travers des plans à trois ans, à travers des budgets,
00:55:52c'est un de mes rôles, et un des rôles de mon équipe aussi, parce que je travaille pas tout seul,
00:55:59parce que vous parliez de leadership et de leader, le leader existe grâce à une équipe,
00:56:03en tout cas c'est ma vision, de la façon dans laquelle un business doit opérer,
00:56:09et donc c'est d'être capable avec une équipe de transcrire cette vision à long terme d'une entreprise
00:56:14avec des objectifs à court terme, des objectifs à moyen terme, et des priorités.
00:56:19Et des priorités, bien sûr, la priorisation. On m'a dit, dans l'oreillette,
00:56:26que vous aviez fait le tour de quasiment tous les sites lorsque vous êtes arrivé.
00:56:30Pratiquement.
00:56:31Pratiquement, en tout cas vous avez vraiment eu à cœur de voir, de rencontrer beaucoup de gens,
00:56:36est-ce que vous pouvez nous dire peut-être un élément que vous avez partagé avec eux
00:56:39lorsque vous vous êtes présenté à eux, ou alors un élément qui vous a marqué particulièrement
00:56:45pendant ces rencontres ?
00:56:48Pour moi, ce qui m'a marqué le plus pendant ces rencontres, c'est le sourire des personnes.
00:56:53On a des gens qui ont une motivation phénoménale au quotidien.
00:56:59Notre métier n'est pas si simple, et néanmoins passionnant,
00:57:04et les gens ont un engagement et une motivation extraordinaire.
00:57:09Et en fait, je n'ai pas une photo où je suis avec les personnes sans qu'ils sourient,
00:57:14sans qu'ils aient une motivation forte, et c'est ce qui m'a le plus interloqué et ravi.
00:57:21En fait, je n'ai pas été étonné, mais quel bonheur !
00:57:30Une question peut-être sur les enjeux actuels et le futur proche du groupe,
00:57:35sur la partie US notamment, puisqu'effectivement le cours a connu une correction
00:57:40suite effectivement à cette performance US.
00:57:42Juste un point sur cette mission-là, puisqu'on vous sait ici notamment pour cela.
00:57:48Comment vous allez handle, comment vous allez impulser ce retournement ?
00:57:54On m'a dit qu'il avait déjà bien commencé.
00:57:56Oui, alors j'espère que je ne suis pas là que pour ça, parce que sinon ce serait dommage.
00:58:02On a une très belle équipe aussi aux Etats-Unis, et notamment, il y a un CEO, une équipe de direction,
00:58:09des personnes qui travaillent au quotidien pour faire en sorte que ce retournement de situation ait lieu.
00:58:14Moi, j'apporte ma petite pierre à l'édifice, c'est-à-dire que oui, je connais très bien ce marché,
00:58:19j'y ai opéré depuis plus de 20 ans, donc j'apporte peut-être une certaine perspective,
00:58:24un sounding board pour mon équipe locale.
00:58:28Je suis très confiant sur la capacité de Bonduelle à réussir aux Etats-Unis.
00:58:35On a eu des problèmes structurels et conjoncturels.
00:58:38Les problèmes structurels sont en train d'être réglés.
00:58:41Donc là, on a revisité notre appareil industriel pour être plus pertinent par rapport au marché dans lequel on opère.
00:58:48Conjoncturel, parce qu'on n'était pas prêt pour subir le grand chamboulement de la situation liée au Covid.
00:58:59Et donc, on a eu des problèmes de taux de service significatifs qui ont impacté la notion de confiance qu'on avait réussie de développer avec nos clients.
00:59:13Et donc, on n'a pas eu de disponibilité de nos produits sur les étagères.
00:59:17Donc, on a accumulé les erreurs, nous sommes en train de les corriger.
00:59:22Je suis très confiant sur la capacité de correction.
00:59:25Et cette mission qui est la transition vers le végétal, elle est pertinente partout dans le monde.
00:59:33Et encore plus en Amérique du Nord où, vous le savez peut-être, le taux d'obésité est autour de 40%.
00:59:39Il y a un vrai problème de santé significatif.
00:59:44Et on est là pour aider.
00:59:46Donc, on a une mission qui est pertinente.
00:59:49On a des équipes aujourd'hui qui sont en place et compétentes.
00:59:53Ce qui n'était peut-être pas le cas à un certain moment.
00:59:56Et on a des structures en place.
00:59:58Donc, moi, je suis très confiant.
01:00:00Les progrès sont significatifs depuis un an déjà.
01:00:04On a encore beaucoup de boulot.
01:00:06Parce que c'est tout un processus qui va nous prendre entre deux ans et deux ans et demi.
01:00:13Mais pour moi, ça ne fait aucun doute.
01:00:16Merci beaucoup.
01:00:19Quelle est votre vision du duo entre le CEO et le CFO ?
01:00:23Puisque cette émission est notamment dédiée à la direction financière du groupe Bonduelle.
01:00:27Essentiel.
01:00:29J'ai l'habitude de dire qu'avec le CEO, il y a deux copilotes.
01:00:35Il y a la personne qui s'occupe des hommes et des femmes au quotidien.
01:00:39Donc, la responsable des ressources humaines.
01:00:42Et le CFO.
01:00:44Donc, la personne qui est en charge des ressources financières de l'entreprise, quelque part.
01:00:48Alors, c'est bien grand mot, les ressources financières.
01:00:51Mais qu'est-ce que ça veut dire ?
01:00:53Il y a deux rôles pour un directeur financier.
01:00:55C'est un, le rôle de gouvernance qui est essentiel.
01:00:58C'est-à-dire qu'on produit des résultats.
01:01:00On produit une situation financière dans l'entreprise.
01:01:03Il faut qu'elle soit juste.
01:01:05Et c'est très important.
01:01:07Et puis après, il y a la partie assistance financière.
01:01:12Ou plus que financière, assistance à la création de valeur.
01:01:15Et c'est pour ça que le terme CFO, c'est bien.
01:01:18Mais pour moi, il y a mieux.
01:01:20Chief value officer.
01:01:21Voilà.
01:01:22Parce que la création de valeur, c'est ce qui intéresse l'entreprise.
01:01:25Et ce qui doit intéresser les entreprises dans le futur.
01:01:29Et cette capacité au directeur financier à apporter de la valeur,
01:01:33pour moi, est beaucoup plus importante.
01:01:35Et c'est pour ça, ce terme copilote.
01:01:37C'est la création de valeur.
01:01:39Assister le CEO à créer de la valeur.
01:01:41Et l'ensemble des membres de l'entreprise à créer de la valeur.
01:01:44Valeur financière, sociétale, environnementale.
01:01:47Parce que les entreprises ne sont plus jugées que par leur bilan, aujourd'hui.
01:01:50Et c'est bien.
01:01:52C'est-à-dire que l'impact au niveau de valeur est très important pour le monde extérieur.
01:01:58Il n'y a pas que la finance.
01:01:59Il n'y a pas que les résultats financiers.
01:02:01Et tant mieux.
01:02:02Mais la création de valeur.
01:02:03Prendre les bonnes décisions.
01:02:05La prédictabilité des résultats à venir.
01:02:08La prédictabilité des 18 mois à venir.
01:02:10En fonction des stratégies qui sont développées.
01:02:13Là, le CFO a vraiment un rôle à jouer qui est essentiel.
01:02:17Donc, ce n'est plus une histoire où on constate des résultats.
01:02:21Parce que chaque fois qu'on constate et on sort un bilan, un compte de résultats,
01:02:25on est déjà dans le passé.
01:02:27On regarde derrière nous.
01:02:28C'est la capacité du CFO à regarder devant.
01:02:31À être capable d'aider son CEO à prendre les bonnes décisions.
01:02:34Parce qu'on a la capacité à vraiment se projeter sur la prédiction.
01:02:39Et donc là, le financier ou la direction financière doit jouer pleinement son rôle.
01:02:47Et on voit qu'avec la certification Bicorp,
01:02:52que vous arrivez à adosser à de plus en plus de vos activités.
01:02:55On voit que vous prenez le chemin puisque c'est une des certifications les plus exigeantes aujourd'hui.
01:02:59C'est ça.
01:03:00C'est ça.
01:03:01C'est ça.
01:03:02Tout à fait.
01:03:03Un mot sur Grégory Sanson en tant que tel.
01:03:05L'homme que vous avez rencontré il y a quelques mois.
01:03:08Comment vous le définissez ?
01:03:10Comment vous travaillez ensemble ?
01:03:12Super. Authentique. Accessible.
01:03:14Et puis humain.
01:03:16Donc c'est très important.
01:03:18L'accessibilité parce qu'il est toujours là.
01:03:21Et on a toujours besoin de son directeur financier.
01:03:24Authentique parce que le parler vrai, c'est important.
01:03:28Et de se dire les choses de façon humaine et en toute confiance.
01:03:34C'est essentiel avec son CFO.
01:03:36Pas qu'avec son CFO mais c'est hyper important.
01:03:40Et puis collaboratif parce que là on co-construit.
01:03:45Et moi je suis très dans la co-construction.
01:03:48Donc la capacité à échanger, à se dire les choses, à ne pas être d'accord.
01:03:53C'est très important de ne pas être d'accord.
01:03:56Et en tout cas de se retrouver dans un meilleur endroit après la discussion et le débat.
01:04:01Donc voilà. C'est un CFO que vous voulez avoir en fait.
01:04:05Merci beaucoup Xavier Incomic.
01:04:08Est-ce que vous avez un souhait pour Bonduelle et les collaborateurs de Bonduelle pour 2024 ?
01:04:15D'abord un souhait d'être en pleine santé parce qu'il n'y a rien de mieux qu'être en pleine santé.
01:04:20Le souhait de s'éclater au quotidien parce que la vie est trop courte.
01:04:25On n'en a qu'une.
01:04:27En tout cas ça c'est une certitude.
01:04:30J'espère qu'il y en a plusieurs.
01:04:32Mais que l'entreprise puisse les animer.
01:04:36Mais qu'ils animent aussi les entreprises.
01:04:38Le souhait qu'ils se sentent libres de faire des propositions.
01:04:41Libres d'impulser une différence dans l'entreprise.
01:04:45En tout cas c'est mon souhait.
01:04:47C'est qu'ils ne s'arrêtent jamais de proposer.
01:04:52Parce qu'on a tous un rôle essentiel à jouer.
01:04:56Tous les employés de Bonduelle ont un rôle essentiel à jouer.
01:05:00Ce n'est pas que le financier mais tous.
01:05:03On invite qu'ils puissent se sentir tous invités à faire une différence au quotidien.
01:05:09Merci beaucoup. On arrive à la fin de cette interview.
01:05:12Je vous remercie infiniment d'avoir pris quelques minutes avec nous.
01:05:14Merci Xavier.
01:05:15Un vrai plaisir.
01:05:22Grégory Samson, à nouveau bonjour.
01:05:25Bonjour Mathieu.
01:05:26On a passé un moment très sympathique où vous avez présenté un peu le vaisseau amiral, la direction financière.
01:05:30Il y avait les hommes et les femmes qui bossent avec vous au quotidien.
01:05:33Là, si vous le voulez bien, on va plutôt se concentrer sur vous pendant un petit moment ensemble.
01:05:38Avec plaisir.
01:05:39Alors l'idée c'est de comprendre un petit peu effectivement comment vous voyez votre métier.
01:05:44On commence peut-être par la question la plus ouverte finalement.
01:05:47DAF c'est rarement un rêve de bac à sable.
01:05:49Comment est-ce qu'on y vient ? Et vous, à quel moment cet intérêt pour le métier ?
01:05:54Comment s'est construit votre carrière finalement pour arriver à la direction financière du groupe Bonduelle ?
01:05:58Alors effectivement, je ne pense pas qu'on naisse DAF, voire même qu'on en rêve.
01:06:03C'est en fait un parcours qui se construit.
01:06:05Pour ce qui me concerne, c'est simplement un intérêt très grand que j'avais pour l'économie dans le secondaire
01:06:11et puis dans ma carrière universitaire.
01:06:13Puisque ensuite j'ai allé en école de commerce et études de comptabilité finance.
01:06:17Mais j'ai commencé par l'université.
01:06:19Et puis, quelque part, la finance est passée aux travaux pratiques de l'économie.
01:06:24Donc je m'y suis intéressé.
01:06:26Ma première étape de carrière professionnelle, c'était l'audit.
01:06:31Ce qui m'a permis de découvrir d'abord différents secteurs d'activité
01:06:35et de trouver que l'industrie était quand même sympa et très matérielle.
01:06:37Audit en big ?
01:06:38Audit en big, oui.
01:06:40Cooper, Célibante, donc PwC maintenant.
01:06:44Et puis surtout de voir ce que recelait l'ensemble des métiers de la finance.
01:06:49Contrôle d'édition, direction financière, contrôle financier.
01:06:52Et d'être séduit par ce métier de directeur financier
01:06:56qui rassemble l'ensemble des expertises,
01:06:58qui a une vision holistique à 360 degrés de la fonction.
01:07:02Et donc c'est comme ça que je me suis dit, ce serait peut-être intéressant.
01:07:05Et j'ai eu l'opportunité, première opportunité en dehors de l'audit,
01:07:10de rejoindre une entreprise, une PME, au titre de directeur financier groupe.
01:07:15Ok. Et là, je crois que vous fêtez vos 22 ans au sein du groupe Bonduelle cette année.
01:07:2022 ans déjà, j'imagine que c'est passé vite et que vous vous y êtes amusé et développé.
01:07:27Pourquoi une telle longévité ?
01:07:29Qu'est-ce que le groupe vous a apporté à vous en tant que CFO ?
01:07:32Alors ce qui m'intéressait lorsque j'ai rejoint Bonduelle,
01:07:37c'était de rejoindre un groupe de biens de consommation.
01:07:39Je venais du B2B, donc vente à des professionnels.
01:07:43Et puis de rejoindre une société d'une taille un peu plus importante
01:07:47et élément extrêmement important pour moi qui était tourné vers l'international.
01:07:50Donc j'ai rejoint Bonduelle dans un poste de directeur financier de business unit.
01:07:55C'était laquelle ?
01:07:56C'était Bonduelle Développement.
01:07:58Donc c'était tout ce qui était en dehors d'Europe à l'époque.
01:08:02Et en dehors de l'Europe, de l'Union Européenne, il y avait la Hongrie, il y avait la Pologne.
01:08:06Donc c'était un kaleidoscope de pays.
01:08:09Donc une très très grande diversité.
01:08:11Et cette expérience, et la suivante d'ailleurs,
01:08:14puisque j'étais pendant trois ans directeur financier de cette BU
01:08:17et trois ans directeur financier d'une BU qui était européenne dédiée au surgelé,
01:08:21ça m'a permis cette proximité avec le métier.
01:08:23Parce que je considère qu'on est directeur financier compétent, pertinent,
01:08:27à partir du moment où on a une intimité avec le business.
01:08:30Et si on ne comprend pas le rythme des saisons,
01:08:32si on ne comprend pas l'ensemble de la chaîne de valeurs,
01:08:34c'est extrêmement difficile d'être pertinent sur les décisions que l'on prend,
01:08:38sur le pilotage, sur les choix de financement.
01:08:40Et donc cette période de six années en business unit m'a été extrêmement enrichissante
01:08:45pour le poste qui a succédé, qui était celui de directeur financier groupe en 2008.
01:08:49Je suis obligé de vous prendre au mot Grégory,
01:08:50ça veut dire que vous connaissez un petit peu le calendrier des récoltes ?
01:08:53Oui absolument.
01:08:54Vous savez donc.
01:08:55Le petit pois, le haricot vert.
01:08:58Donc c'est mois de juin.
01:09:00Le maïs c'est de juillet au mois d'octobre.
01:09:02Alors ça dépend des zones de récoltes.
01:09:04Mais effectivement, je ne les connais pas exhaustivement.
01:09:06Mais en tous les cas, quelques-uns.
01:09:08Parce que derrière ces petits pois, il y a quoi ?
01:09:10Il y a du stock.
01:09:11Et derrière ces stocks, il y a du financement.
01:09:12Et ça, ça me regarde.
01:09:13Bien sûr.
01:09:14Et on a parlé à plusieurs reprises, encore une fois aujourd'hui,
01:09:18des différents projets, des différentes équipes qui composent la direction financière de Banduelle.
01:09:22Vous, vous avez, en tant que CFO groupe, vous avez laissé vos équipes parler.
01:09:26Mais qu'est-ce que vous, vous voyez comme…
01:09:29Quelles sont les spécificités de votre équipe, finalement, de cette direction financière ?
01:09:33On voit, nous, sur 4Change, beaucoup de DAF, d'hommes et de femmes,
01:09:37qui viennent nous parler de leur métier.
01:09:38Si vous deviez en retenir une ou deux spécificités ?
01:09:41Une ou deux, c'est peut-être compliqué.
01:09:43D'abord, la direction financière de Banduelle,
01:09:45elle est très liée aux caractéristiques mêmes de Banduelle.
01:09:49Donc on a…
01:09:50Comme en dites…
01:09:51Voilà.
01:09:52Alors d'abord, on est une société cotée.
01:09:54Donc il y a un certain nombre de visibilité,
01:09:57d'exigence aussi, en termes de conformité,
01:10:00l'autorité des marchés financiers, par exemple,
01:10:03d'enjeux de communication financière également.
01:10:05Donc ça, c'est le premier élément.
01:10:08Le deuxième élément, concernant la caractéristique de la société,
01:10:11c'est que nous sommes aussi une société familiale.
01:10:13Souvent, on oppose les deux mondes.
01:10:14Quelque part, on a le meilleur des deux mondes,
01:10:16on a la rigueur de la société cotée,
01:10:18mais on a la politique de long terme de l'actionnaire familial.
01:10:21Et donc, j'ai la chance d'accompagner l'actionnaire de contrôle,
01:10:24la famille Bonduelle, aux côtés de Christophe Bonduelle,
01:10:27pour l'assister sur le plan technique,
01:10:29notamment sur les aspects de passage de génération
01:10:32qui sont extrêmement critiques dans ces sociétés-là.
01:10:34Donc caractéristiques société cotée et société familiale.
01:10:38Et ensuite, il y a la stratégie de l'entreprise.
01:10:40La stratégie de l'entreprise, c'est d'abord, on est international,
01:10:43donc c'est 100 pays de par le monde,
01:10:45donc une très grande diversité,
01:10:46des environnements aussi réglementaires qui sont très différents,
01:10:50des enjeux agro-industriels.
01:10:52Pour le directeur financier, ça veut dire quoi ?
01:10:54Ça veut dire des CAPEX, ça veut dire des besoins de fonds de roulement,
01:10:57ça veut dire aussi une volatilité de la performance liée à la météo.
01:11:02Et puis, dans notre stratégie,
01:11:03on nourrit la moitié de notre croissance par de la croissance externe.
01:11:07Donc ça veut dire, pour le directeur financier,
01:11:09une très forte implication, et de ses équipes,
01:11:11une très forte implication dans les dossiers de M&A.
01:11:14Et puis, petite particularité supplémentaire concernant Bonduelle,
01:11:19la responsabilité sociale et environnementale
01:11:21sont consubstantielles à notre activité.
01:11:23Et donc là, la direction financière se doit de jouer un jeu particulier,
01:11:27et elle le joue depuis très longtemps.
01:11:29On a vu, vous parlez de M&A,
01:11:31donc on a vu Session Canada, Acquisition US,
01:11:35ça a été un projet qui vous a beaucoup occupé,
01:11:38l'international au cœur du projet.
01:11:40Quand on a demandé ce que votre équipe souhaitait
01:11:43pour le bicentenaire à venir, dans une trentaine d'années,
01:11:46pour Bonduelle, on a entendu une présence
01:11:48dans les 180 et quelques pays au niveau mondial.
01:11:51On a une idée des zones là que vous pouvez être amenés à regarder,
01:11:55des continents déjà, ça rentrait dans le secret des dieux.
01:11:59Alors, malgré ce désengagement partiel en Amérique du Nord,
01:12:03qui est lié à un métier particulier,
01:12:05l'Amérique du Nord représente encore un champ d'expansion
01:12:08très naturel pour le groupe Bonduelle.
01:12:11On y est encore, ça représente un tiers de notre activité,
01:12:13encore aujourd'hui, les États-Unis.
01:12:16Et puis, il y a plein d'endroits dans le monde où nous ne sommes pas.
01:12:19Nous ne sommes pas aujourd'hui en Asie, pour diverses raisons.
01:12:22Et puis, un continent qui va se développer en matière de population,
01:12:26et notre responsabilité, notre mission, c'est de nourrir les populations,
01:12:30c'est évidemment l'Afrique.
01:12:32Alors, ça veut dire aussi des habitudes alimentaires différentes
01:12:35et probablement des modèles économiques qui soient différents.
01:12:38Mais on a des champs d'expansion extrêmement importants aujourd'hui,
01:12:41on est très loin d'avoir couvert le monde.
01:12:43L'Afrique, ce serait en organique ou en croissance externe ?
01:12:45Est-ce que ce n'est quand même pas la même stratégie ?
01:12:47Ce n'est pas non plus forcément le même marché, les mêmes consommables ?
01:12:51Alors, on le fait aujourd'hui, d'ores et déjà, au travers de notre activité export.
01:12:56Et puis, c'est aujourd'hui des réflexions sur des produits
01:12:59qui soient adaptés au mode de consommation en Afrique.
01:13:02Donc, ce serait possiblement par l'interne.
01:13:04OK. Merci beaucoup.
01:13:07Votre vision du rôle de CFO en tant que leader ?
01:13:10Nous, chez 4Change, encore une fois,
01:13:12on voit les 3-4 grands piliers, sans être réducteur, du rôle d'un CFO.
01:13:16Le CFO stratège, aux côtés de la direction générale.
01:13:19Le CFO bâtisseur et transformant, qui accompagne les transformations du groupe.
01:13:26Le CFO performance, pilotage, garant de l'excellence des métiers
01:13:31et de la communication financière, on en parlait.
01:13:34Comment vous voyez ces piliers ? Est-ce que vous en voyez d'autres ?
01:13:38Pour moi, le directeur financier, il est orchestre et stratège.
01:13:43Orchestre au niveau de l'entreprise, puisqu'il a une importance évidente
01:13:51sur l'analyse de la performance, sur le fait de tracer une trajectoire,
01:13:55d'être sûr que cette trajectoire nous amène à la performance voulue.
01:13:59Et aux côtés de la direction générale, surtout de s'assurer
01:14:01qu'il y ait un alignement entre les différentes fonctions de l'entreprise.
01:14:05C'est là où le chef d'orchestre doit s'assurer que tout le monde joue la même partition.
01:14:09Ça, c'est son rôle au niveau de l'entreprise.
01:14:11Au niveau de son équipe aussi, il est un chef d'orchestre d'une multiplicité d'expertises
01:14:15qui doit contribuer à la performance aux côtés de la direction générale
01:14:19et aux côtés des business units.
01:14:21Nous sommes des accompagnateurs des différents métiers.
01:14:24Ça, c'est pour la partie chef d'orchestre.
01:14:26Et pour ce qui est de la partie stratégie, au-delà de délivrer la performance,
01:14:32il doit y avoir une réflexion permanente de la direction générale
01:14:35et du directeur financier sur le modèle d'affaires
01:14:38et également le portefeuille d'activités pour épouser les tendances qui se développent
01:14:43et savoir se désengager lorsque c'est nécessaire.
01:14:46C'est cette vision de moyens long terme que doit développer le directeur financier.
01:14:50Et puis, il est également chef d'orchestre, il est également stratège
01:14:54au niveau de la propre transformation de sa fonction
01:14:57puisqu'on voit apparaître l'intelligence artificielle, l'automatisation,
01:15:01des enjeux en matière de RSE.
01:15:03Et donc, il doit se remettre régulièrement en cause,
01:15:06remettre régulièrement en cause son organisation, ses outils
01:15:09pour accompagner correctement l'entreprise.
01:15:12Et donc, une main sur la boussole, une main sur le guidon.
01:15:15Un GPS.
01:15:16Un GPS, voilà.
01:15:17En n'oubliant pas que ce n'est pas le GPS qui conduit la voiture
01:15:19mais quand même garante la trajectoire et la bonne direction.
01:15:21Exactement.
01:15:22Et donc, du coup, on parle un petit peu de tout dans nos émissions.
01:15:25On a parlé beaucoup de vos succès.
01:15:27Il faut quand même qu'on parle, ce n'est pas un échec,
01:15:29mais il faut quand même qu'on parle de la correction du titre.
01:15:31Aujourd'hui, Bonduelle, on avait en tête, vous le savez certainement bien mieux que moi,
01:15:36mais on va dire un titre autour d'une trentaine d'euros
01:15:38pendant plusieurs années.
01:15:40On l'a vu dans les 30 euros.
01:15:42Aujourd'hui, on est autour de 10 euros.
01:15:44Vous avez, vous, fait beaucoup de choses aux côtés de Christophe Bonduelle.
01:15:49Qu'est-ce qui finalement aujourd'hui,
01:15:51vous avez d'ailleurs votre trajet demain.
01:15:53On profite de notre venue dans vos bureaux
01:15:56pour d'ailleurs faire quelques prises de vue demain.
01:15:59Qu'est-ce que le marché n'a pas forcément saisi ?
01:16:03Qu'est-ce que vous devez leur dire ?
01:16:05Quels sont les éléments de langage,
01:16:07les éléments de preuves et de stratégie
01:16:11qui doivent passer pour ce titre et pour l'Europe à l'échelle ?
01:16:15D'abord, le marché a toujours raison, mais il n'a pas raison tous les jours.
01:16:19Il y a probablement eu des excès en termes de valorisation.
01:16:22On est monté jusqu'à 47 euros par action.
01:16:25Et nous sommes rendus aujourd'hui à 10 euros par action.
01:16:28Simplement, c'est le reflet aussi d'une situation et d'une performance.
01:16:32Ce n'est pas un secret.
01:16:34Il y a eu trois profit warnings de rang sur la performance de Bonduelle
01:16:38depuis trois années liées en particulier à une difficulté
01:16:42sur nos affaires américaines en matière de frais.
01:16:45Donc le retournement aujourd'hui est engagé.
01:16:48On a la chance d'accueillir un directeur général aujourd'hui,
01:16:51qui connaît parfaitement ce marché.
01:16:53Qui est franco-canadien, je crois.
01:16:55Absolument, et qui est totalement instrumental sur ce retournement.
01:16:59Donc nous sommes très confiants pour parvenir à ce retournement.
01:17:03Et assez naturellement, ce retournement,
01:17:06cette amélioration de la performance du groupe aujourd'hui,
01:17:09qui est nettement insuffisante, se matérialisera dans le titre.
01:17:12Et donc, quelque part, il suffira de délivrer
01:17:15pour voir le titre se revaloriser.
01:17:17Oui, surtout qu'en termes de ratio de dette, vous n'êtes pas élevé,
01:17:20je crois.
01:17:21On sait que dans des métiers à fort enjeu CAPEX,
01:17:24ce n'est pas forcément...
01:17:26Et en même temps, avec un marché qui sera...
01:17:28Un métier, pardon, une filière qui sera toujours là,
01:17:30les gens vont toujours se nourrir.
01:17:32On en parlait en préparant cette émission.
01:17:34On sait qu'il y a d'autres groupes qui sont leveragés un peu plus haut.
01:17:37Donc ce n'est pas la dette qui pose problème.
01:17:39C'est ce sujet US.
01:17:41Et une fois qu'on l'aura réglé,
01:17:43ça devrait rentrer dans l'ordre.
01:17:45Pour faire les choses franchement.
01:17:47Absolument.
01:17:48Il y a des relais de croissance qui soient différents.
01:17:51Aujourd'hui, épouser des habitudes de consommation qui changent.
01:17:54Autrefois, le légume était à côté de la protéine animale.
01:17:58Le poisson, la viande.
01:18:00Aujourd'hui, le légume, et d'une façon plus générale,
01:18:03le végétal doit être au centre de l'assiette.
01:18:05Et donc, on doit passer, quelque part, d'un accompagnement
01:18:08à un repas complet.
01:18:10Un repas complet très largement fait de produits végétaux.
01:18:14On le voit d'ailleurs.
01:18:16Les Lunchbowls qui sont à côté de vous,
01:18:18ça passe au micro-ondes 2 minutes.
01:18:20Et vous avez un repas complet pour 3,50 euros.
01:18:23En plus, extrêmement accessible.
01:18:25C'est vers ces solutions-là que l'on doit absolument se tourner.
01:18:28Il y a une situation spécifique en Amérique du Nord.
01:18:31Un retournement et beaucoup de création de valeur.
01:18:33Mais il faut que le reste de nos activités continue à progresser.
01:18:36Merci beaucoup pour d'aborder ce point.
01:18:39Et on regardera de près l'évolution du titre.
01:18:42Et vos différentes annonces dans les prochains mois.
01:18:45On a parlé de votre rôle en interne.
01:18:47Votre rôle ne s'arrête pas là.
01:18:49Vous avez toujours été membre de différentes associations.
01:18:53Je pense que la DFCG, qu'on peut citer par exemple, ou d'autres.
01:18:57Vous avez été jusqu'à prendre la présidence.
01:18:59Et vous êtes toujours, je crois, président de l'Île-Place-Financière.
01:19:02Alors, les associations avec Ville-Place-Financière,
01:19:05on en connaît plusieurs en France.
01:19:07Vous êtes le premier président qu'on voit.
01:19:09Donc, c'est intéressant de voir, peut-être rapidement,
01:19:11quelle est la mission de l'Île-Place-Financière.
01:19:13Mais aussi pourquoi c'était important pour vous
01:19:15de porter le métier.
01:19:17Et puis peut-être aussi de porter des thématiques.
01:19:19Je sais que vous êtes très attaché également sur les sujets
01:19:21de délai de paiement, de responsabilité territoire
01:19:25et responsabilité filière.
01:19:27Et donc, pourquoi est-ce que l'Île-Place-Financière
01:19:31était une évidence pour vous,
01:19:34ou en tout cas, devait faire partie de votre parcours ?
01:19:36Alors, d'abord, je suis très attentif
01:19:39à l'ouverture sur l'extérieur.
01:19:41C'est vrai que le rythme du quotidien,
01:19:43les challenges auxquels on est confrontés,
01:19:45chargent déjà notre programme de travail,
01:19:47notre agenda.
01:19:49Mais je pense qu'il faut s'ouvrir sur d'autres expériences,
01:19:51sur d'autres idées. On s'enrichit chaque fois.
01:19:53Et moi, j'encourage mes collaborateurs
01:19:55à rejoindre les associations.
01:19:57On citait celle des directeurs financiers à la DFCG.
01:19:59Il y a celle des trésoriers d'entreprise.
01:20:01L'FTE.
01:20:03Voilà, exactement.
01:20:05Donc, tout ça, ce sont des sources d'enrichissement
01:20:07et ce n'est absolument pas du temps perdu.
01:20:09Ensuite, concernant mon engagement
01:20:11à l'île-place financière,
01:20:13l'île-place financière, ensemble,
01:20:15les acteurs, les banques, les assureurs,
01:20:17le conseil financier,
01:20:19en haut de France, avec un enjeu,
01:20:21c'est de contribuer
01:20:23au développement économique et à l'emploi
01:20:25dans les Hauts-de-France.
01:20:27Et alors, pourquoi cet engagement ?
01:20:29Moi, d'abord, j'ai un très fort attachement
01:20:31à cette région. Je suis originaire
01:20:33de cette région, cette région qui a dû,
01:20:35elle-même, se transformer. Quand on pense
01:20:37aux agents économiques qui ont été les siens,
01:20:39quand on parle du textile, quand on parle du charbon,
01:20:41quand on parle des chantiers navals,
01:20:43vous imaginez les bouleversements qu'ils ont eus.
01:20:45Chaque fois, cette région a su se régénérer.
01:20:47J'y suis très attaché.
01:20:49Et puis, j'ai une passion pour la finance.
01:20:51Et donc, comment concilier les deux ?
01:20:53C'est cette présidence de l'île-place financière
01:20:55qui m'a été proposée.
01:20:57Et donc, l'idée, c'est de promouvoir
01:20:59ce métier auprès
01:21:01de la population en général.
01:21:03Également, peut-être faire bénéficier
01:21:05l'expérience d'autres agents économiques,
01:21:07des PME, par exemple.
01:21:09Faire valoir aussi auprès de ces acteurs
01:21:11la voix des directeurs financiers,
01:21:13donc le côté demande
01:21:15par rapport à l'offre.
01:21:17Et puis, aussi, faire aimer ce métier
01:21:19aux jeunes générations,
01:21:21ceux qui sont à l'école aujourd'hui,
01:21:23et qui vont nourrir cette place financière.
01:21:25Voilà. Donc, c'est, quelque part, mon engagement
01:21:27citoyen, mais qui vient
01:21:29rejoindre deux intérêts,
01:21:31deux attachements ou deux passions.
01:21:33L'importance des ressources humaines,
01:21:35parce que vous parlez des jeunes talents
01:21:37dans le métier de CFO,
01:21:39c'est prégnant. Comment s'organise le duo
01:21:41DRH-CFO
01:21:43au sein du groupe Monduel ?
01:21:45C'est le cœur du réacteur.
01:21:47Nous sommes un métier
01:21:49d'intelligence.
01:21:51Et l'intelligence, elle est chez les collaborateurs.
01:21:53Elle ne sera jamais complètement
01:21:55vers l'intelligence artificielle.
01:21:57C'est très clair. Et donc, j'attache une très grande
01:21:59importance à l'animation de cette
01:22:01filière. Ça veut dire quoi ? D'abord,
01:22:03servir l'organisation. Donc, mettre
01:22:05la bonne personne au bon endroit,
01:22:07au bon moment. Les différents métiers
01:22:09connaissent des situations variées,
01:22:11ont des trajectoires, des
01:22:13stades d'évolution, et
01:22:15un profil adapté à un moment ne sera peut-être
01:22:17plus à un autre moment, lorsqu'on passe du
01:22:19développement à la maturité, par exemple. Et donc,
01:22:21toujours être en résonance entre
01:22:23les personnes
01:22:25et les enjeux du métier.
01:22:27Et la deuxième chose, c'est d'offrir
01:22:29aux collaborateurs des parcours
01:22:31qui soient attractifs. On est dans une guerre
01:22:33des talents. Il faut être attractif,
01:22:35il faut faire évoluer. C'est vrai aussi
01:22:37que les aspirations, aujourd'hui, des collaborateurs
01:22:39sont en train de changer. Ça veut dire
01:22:41quoi ? Ça veut dire créer des passerelles
01:22:43entre le groupe, les business units,
01:22:45les pays. Faire évoluer
01:22:47au sein des différentes structures
01:22:49les collaborateurs. Et puis, parfois, les voir
01:22:51aussi quitter la sphère financière
01:22:53ou certains d'autres fonctions, venir
01:22:55nous enrichir d'une vision différente
01:22:57au sein de la finance. Et c'est
01:22:59ce qu'on essaye de faire,
01:23:01en couple avec la direction des
01:23:03ressources humaines. Et donc,
01:23:05depuis très longtemps, et on a été
01:23:07novateur, là, chez Monduel, nous avons une organisation
01:23:09ressources humaines
01:23:11dédiée à l'ensemble
01:23:13de la filière. C'est-à-dire qu'on couvre
01:23:15le groupe, les business units et les pays.
01:23:19On passe sur la partie fierté-doute.
01:23:21Les deux dernières questions
01:23:23de cet entretien. Grégory,
01:23:2522 ans dans la boîte, si on devait retenir
01:23:27une fierté ?
01:23:29Alors, une, c'est peut-être compliqué.
01:23:33Deux ou trois, peut-être.
01:23:35La première, c'est d'avoir contribué
01:23:37à faire évoluer
01:23:39la culture de l'entreprise.
01:23:41Notre ADN, c'est l'agro-industrie.
01:23:43Ce sont
01:23:45nos usines, 40 usines de par le monde.
01:23:47C'est la relation avec le monde agricole.
01:23:49C'est assez naturel. Une évolution, ensuite,
01:23:51dans l'histoire du groupe,
01:23:53vers les ventes et le marketing.
01:23:55Parce que notre stratégie est
01:23:57articulée autour de nos marques.
01:23:59Marques Monduelles, Marques Assegrain,
01:24:01par exemple.
01:24:03Et d'avoir insufflé
01:24:05cette
01:24:07vision, cette prise en considération
01:24:09de la nécessaire performance pour accomplir
01:24:11notre ambition. Et donc, cette dimension
01:24:13de performance financière.
01:24:15Et puis, après tout, un triptyque, un tabouret
01:24:17sur trois pieds, c'est quand même beaucoup plus stable.
01:24:19Et donc, d'avoir insufflé cette dimension-là
01:24:21sans qu'elle soit aujourd'hui
01:24:23prédominante ou court-termiste,
01:24:25mais qu'en tous les cas, dans tout ce que l'on fait,
01:24:27elle soit présente. Et notamment,
01:24:29c'est le projet Finance for Growth
01:24:31qui vous a été présenté et qui a permis d'acculturer
01:24:33l'entreprise à un certain nombre de
01:24:35réflexes.
01:24:37La deuxième dimension,
01:24:39je pense, c'est l'innovation.
01:24:41Chez Monduelles, on y est dans tous les compartiments.
01:24:43L'agro-industrie, le commerce,
01:24:45mais également en finances.
01:24:47Et donc, d'avoir été, par exemple, le premier groupe
01:24:49à lancer un placement privé européen
01:24:51sur la place de Paris.
01:24:53Donc, en Europe PP, c'était à l'âte de quand ?
01:24:55C'était en 2012. Donc, on a, comme on dit,
01:24:57ouvert le marché.
01:24:59Également, accompagner
01:25:01le mouvement en matière de couverture des risques
01:25:03avec une captive d'assurance.
01:25:05Là, on fait partie aussi des
01:25:07premières entreprises
01:25:09en France à l'avoir créée.
01:25:11Ou d'ouvrir notre capital
01:25:13avec la complexité qui vous a été
01:25:15exposée également aux agriculteurs.
01:25:17Donc, rechercher l'innovation,
01:25:19rechercher la transformation en permanence,
01:25:21être en mouvement.
01:25:23Et puis, peut-être, une troisième
01:25:25fierté, pour rebondir sur votre question
01:25:27sur les ressources humaines, on a eu un vaste
01:25:29mouvement, là, cet été,
01:25:31où les retours qui me sont faits aujourd'hui
01:25:33des métiers, c'est de se dire que les profils
01:25:35sont parfaitement adaptés, et des collaborateurs,
01:25:37leur épanouissement, aujourd'hui,
01:25:39dans les fonctions qu'on leur a confiées.
01:25:41Un dernier mot, peut-être, sur la partie,
01:25:43effectivement, je vous ai posé la question
01:25:45sur un doute, ou en tout cas,
01:25:47un challenge, un moment
01:25:49difficile,
01:25:51ou un challenge pour l'avenir,
01:25:53par rapport à ce beau groupe,
01:25:55ce beau champion tricolore que vous accompagnez,
01:25:57et le rôle que vous y jouez.
01:25:59Un doute ?
01:26:01D'abord, pour moi, le doute est salutaire.
01:26:03Il permet de couvrir
01:26:05plusieurs angles d'analyse,
01:26:07d'envisager différentes options.
01:26:09La condition, c'est, à un moment, il faut en choisir une,
01:26:11et puis, il faut exécuter.
01:26:13Il faut se mettre en action.
01:26:15Le questionnement,
01:26:17ou la période de doute,
01:26:19la plus importante, a pété, peut-être,
01:26:21à ma nomination, en 2008.
01:26:23Je suis nommé en octobre 2008.
01:26:25Là, le monde est en train de changer.
01:26:27Les Man Brothers viennent se casser la figure.
01:26:29Vous étiez nommé à quel mois ?
01:26:31Premier octobre.
01:26:33Vous étiez en plein dedans.
01:26:35Absolument.
01:26:37On voit le monde se...
01:26:39D'abord, mes propres attributions
01:26:41augmenter, financement,
01:26:43communication financière.
01:26:45Autour de soi, on voit le monde évoluer.
01:26:47Des banques disparaissent,
01:26:49ce qui était absolument,
01:26:51totalement inconcevable.
01:26:53Des financements beaucoup plus difficiles à obtenir.
01:26:55Des investisseurs qui, tout d'un coup,
01:26:57plutôt que de spéculer à court terme,
01:26:59se posent la question des fondamentaux
01:27:01de l'entreprise. Et puis, autour de moi,
01:27:03une équipe très largement renouvelée,
01:27:05qui n'a pas d'expérience, et de se dire,
01:27:07comment on va arriver à faire face ?
01:27:09Ce qui était peut-être la meilleure chose,
01:27:11c'est de se dire que dans cet environnement,
01:27:13les vieilles recettes ou les vieux réflexes,
01:27:15ça ne fonctionnait plus.
01:27:17Il fallait réinventer un certain
01:27:19nombre de choses, remettre peut-être aussi
01:27:21un peu de bon sens.
01:27:23À des époques, on parlait des IFRS,
01:27:25ce qui a perturbé la vision,
01:27:27mais cash is king dans ces conditions-là.
01:27:29Et donc,
01:27:31ce renouvellement des équipes,
01:27:33cette nécessité de réinventer
01:27:35quelque chose a été une réelle opportunité.
01:27:37Je pense que c'est dans ces situations-là
01:27:39qu'on se transforme.
01:27:41Donc, ça a été extrêmement instrumental
01:27:43pour notre transformation. Ça a été aussi
01:27:45très instrumental pour ma propre formation.
01:27:47J'imagine. J'ai appris très rapidement.
01:27:49À n'en point douter.
01:27:51Mais ça a été très enrichissant,
01:27:53cette période-là, très intense.
01:27:55C'est le moment où vous pensez
01:27:57que votre duo avec Christophe,
01:27:59c'est peut-être
01:28:01encore plus matérialisé, mis en place,
01:28:03évidemment, par le fait de votre nomination,
01:28:05mais du fait de devoir passer
01:28:07cette étape ensemble.
01:28:09Alors, évidemment, ça resserre les rangs.
01:28:11Ça resserre les rangs avec la direction générale.
01:28:13Ça resserre les rangs aussi avec
01:28:15les équipes. Et il y a vraiment,
01:28:17j'espère que vous l'avez senti tout à l'heure,
01:28:19un extraordinaire sentiment du collectif.
01:28:21La direction financière n'est que le reflet
01:28:23de ce qu'est Bonduelle. Il y a un sentiment du collectif
01:28:25qui est extrêmement fort.
01:28:27Et puis, c'est la confiance que l'on a
01:28:29dans les collaborateurs. C'est pas dans
01:28:31les procès, c'est pas dans les systèmes, c'est pas dans les outils.
01:28:33Encore une fois, être convaincu
01:28:35qu'on a la bonne personne
01:28:37au bon endroit est quand même clé
01:28:39dans ces situations totalement perturbées.
01:28:41Et très clairement,
01:28:43ça soude une équipe,
01:28:45ça soude une organisation.
01:28:47Merci Grégory Samson. Merci Mathieu.
01:28:49Merci beaucoup.