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Mercredi 12 juillet 2023, SMART JOB reçoit Marie-Liesse Morgaut (Managing Director, Nexmove) , Marianne Mercier (Consultante Philosophe) , Benoit Durand-Tisnès (Managing Director, Wayden) , Julien Breuilh (directeur relations entreprises, Groupe EDC Business School) , Catherine Pouliquen (Directrice RSE et innovation, Crédit Agricole Immobilier) et Katia DAYAN (Présidente fondatrice, Les papillons de jour, entreprise adaptée)

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00:00 [Musique]
00:08 Bonjour à tous, ravi de vous retrouver dans Smart Job, votre rendez-vous emploi RHC tous les jours du lundi au vendredi.
00:13 Débat, analyse, expertise et vos rubriques habituelles évidemment.
00:16 Bien dansons le job, aujourd'hui on va faire du sport, oui le sport pour bien vivre, mieux vivre en entreprise.
00:22 On en parle avec Catherine Poulikin, la directrice RSE et Innovation au Crédit Agricole Immobilier.
00:28 Elle va tout nous raconter sur ce programme global, holistique, elle est notre invitée.
00:32 Smart philo, ça tourne bien, on va faire de la philosophie des vacances.
00:36 Oui, ça veut dire quoi prendre des vacances, se reposer ?
00:39 Pas seulement, on en parlera avec Marianne Mercier, elle est consultante, philosophe pour les organisations.
00:45 Et puis dans le cercle RH, on s'intéresse à un sujet qui vous a peut-être touché, impacté, la vie professionnelle après un licenciement.
00:53 On appelle ça une petite mort, on en parlera avec nos invités, des experts de ce sujet.
00:58 Ils ont eu à traverser d'ailleurs cette douloureuse expérience.
01:01 Et puis pour terminer notre émission Fonnet sur l'emploi, la situation des jeunes diplômés à l'été 2023.
01:07 Où en sommes-nous eu égard à la crise Covid ?
01:10 On en parlera avec Julien Breuil, il est directeur des Relations Entreprises au sein du groupe EDC Business School.
01:15 Voilà le programme, tout de suite c'est bien dans Sonne Japon.
01:19 [Musique]
01:30 Bien dans Sonne Japon, tiens on va chausser nos baskets, on va mettre un short et on va aller faire du sport.
01:36 On parle de sport aujourd'hui, pas le sport pour le sport, le sport en entreprise.
01:41 On en parle avec Catherine Pouliquin, bonjour Catherine.
01:43 Bonjour.
01:44 Je suis très heureux de vous accueillir, directrice RSE Innovation Crédit Agricole Immobilier.
01:48 On va commenter ce projet qui est baptisé United Heroes pour faire du sport, mais bien plus d'ailleurs, aux collaborateurs du Crédit Agricole Immobilier.
01:59 Comment a démarré l'idée, vous et vos équipes, l'idée de faire faire du sport aux collaborateurs ?
02:06 Comment c'est né ? C'était l'idée de la sénantarité, c'était l'idée de redonner du dynamisme.
02:11 Ça partait d'où ?
02:13 Ça part de loin en fait, ça part de très loin parce que c'était un projet commun comme RHRSE à l'origine d'engager nos collaborateurs dans des courses solidaires.
02:25 Et on a démarré il y a plus de dix ans par la Parisienne, que tout le monde connaît, célèbre parisienne, réservée aux filles, mais voilà c'était la toute origine.
02:36 Et au fil des années, on a enrichi l'offre pour nos collaborateurs de leur proposer de participer à des courses partout en France,
02:47 leur permettant d'associer une activité sportive avec de la solidarité.
02:52 Et plus récemment, je dirais, le Covid nous a empêchés de participer à des courses physiques.
03:02 Et United Heroes est arrivé tel la solution. Ce n'est pas qu'une solution virtuelle, je vais pas trop y revenir.
03:10 Oui parce qu'il y a du sport virtuel, les gamers, vous le faites, mais il n'y a pas que ça.
03:16 Il n'y a pas que ça et United Heroes c'est une plateforme qui permet de rassembler par le sport, mais via une plateforme numérique.
03:24 Donc c'est une boîte à outils numérique où vous offrez la possibilité de faire plein de choses.
03:30 J'ai vu qu'il y avait l'habitude de faire du sport, mais on accompagne aussi à travers des outils de sophrologie, de santé mentale.
03:38 C'est-à-dire que vous utilisez le sport comme un prétexte en fait ?
03:41 On utilise le sport parce que ça fait du bien à notre santé déjà, et que c'est bon pour le moral, c'est bon pour notre santé.
03:50 Et c'est une base finalement qui nous permet au travers de ce prétexte de proposer aux collaborateurs de se rassembler par équipe au travers d'activités sportives.
04:02 Mais je dirais que ce n'est pas uniquement le sport, puisque au travers de la plateforme on peut faire du jardinage.
04:10 Tout ce qui consiste à se mettre en mouvement contribue à cette intention-là et au bien-être qui en découle.
04:20 Il y a plusieurs effets à votre programme, parce que c'est un programme global.
04:25 Il y a évidemment ce bien-être pour soi-même, puis il y a quand même l'idée d'appartenir à une entreprise qui donne des outils à ses collaborateurs.
04:33 En termes d'abord d'effectifs, d'évolution du nombre de participants.
04:37 Quand vous allez dans une entreprise, vous dites à des personnes "on va faire du sport", il y a les sportifs qui sont convaincus, puis il y a tous ceux qui vont à la machine à café et qui prennent l'escalier pour le parking.
04:46 Comment vous les mobilisez et comment vous avez senti une mobilisation sur ces sujets ?
04:50 Alors on avait, comme je le rappelais, un terrain déjà favorable au travers des courses, où on avait un taux de succès qui était quand même très important.
04:59 Donc on avait ce socle de collaborateurs déjà mobilisés, motivés.
05:04 Ça nous a aidés à entraîner les autres. On est partis en début 2022 avec 50 inscrits.
05:10 Et à l'heure où je vous parle, il sont 250 à avoir rejoint les équipes.
05:15 On les a organisées par team professionnel.
05:19 Ça nous permet aussi de rassembler des collaborateurs qui sont, je dirais, répartis dans les grandes métropoles partout en France.
05:26 Et donc de les rassembler virtuellement au travers de cette plateforme.
05:30 Sophrologie, ces outils-là, comment ça marche ? Le collaborateur les utilise en direct ?
05:37 Il peut avoir des formations dans l'entreprise ? Les formateurs viennent chez vous ? Comment ça marche ?
05:43 Il y a les deux. Au travers de la plateforme, nous, on propose un certain nombre de challenges.
05:48 La plateforme propose aussi des défis santé, des défis bien-être, dans lesquels la plateforme United Heroes intègre ses propositions d'activité.
05:59 Puis chez Crédit Agricole Immobilier, avec les équipes COM et RH, nous organisons des formats hybrides de conférences sur l'alimentation, le sommeil, la sophrologie,
06:09 qui nous permettent de rassembler entre midi et deux quelques dizaines de collaborateurs,
06:14 ou en ligne ou en présentiel, pour dialoguer sur ces sujets ou pratiquer.
06:19 La semaine dernière, moi, j'ai participé à une séance de sophrologie dans mon entreprise.
06:25 Un mot quand même sur vos activités de directrice de l'innovation et de la RSE. On est au cœur de la RSE.
06:31 J'ai envie de dire, ce que vous nous dites là, c'est presque du bon sens et très peu d'entreprises prennent à bras-le-corps comme vous le faites ce sujet.
06:39 Les enjeux de la réussite des transformations qu'on doit faire aujourd'hui en matière de RSE et d'innovation, le cœur du sujet, c'est le facteur humain.
06:47 Si on ne s'en préoccupe pas, on n'arrivera pas à faire ces transformations.
06:51 Fédérer et engager les collaborateurs, leur proposer des activités qui leur permettent de se sentir bien, c'est juste essentiel pour avancer sur nos sujets de transformation.
07:03 C'est de la RSE, c'est aussi de la marque employer, c'est de dire aussi que cette entreprise, d'une manière indirecte voire même directe, prend soin de ses collaborateurs.
07:11 On est dans le cœur. Les retours que vous avez, parce qu'on a compris que ce n'était pas qu'à Paris, c'est tout le maillage territorial du crédit agricole immobilier.
07:20 C'est quoi les retours qui vous arrivent ?
07:22 Les retours sont très positifs. Il y a des effets liés au plaisir de la compétition, tout simplement.
07:28 Des liens qui se créent entre collaborateurs qui ne se connaissaient pas, mais qui se voient dans les classements et qui échangent parce qu'ils pratiquent la même activité.
07:36 Et ils bossent dans la même entreprise.
07:37 Et ils travaillent dans la même entreprise, mais l'un travaille à Annecy et l'autre à Rennes et ils ne se croisent pas tous les jours.
07:42 Et puis, je pense que les retours qu'on a aussi, c'est la satisfaction de dire "je fais du sport, mais derrière, il y a des dons à des associations".
07:51 Et ça, ça fait sens parce que c'est aussi en lien avec les valeurs de notre groupe, les valeurs du crédit agricole et les valeurs qu'on s'applique au sein du crédit agricole immobilier
08:01 autour de l'accompagnement des sujets de santé, de cancer, de handicap.
08:06 - Octobre Rose, auquel vous participez, qui était un historique sur le cancer du sein, auxquelles vos équipes sont très impliquées.
08:13 Merci du sport, du bien-être, de la générosité, de l'engagement.
08:18 C'est finalement les piliers sous-tendus par ce vaste programme avec une application.
08:24 Merci d'être venue nous en parler.
08:25 Ça vous a fait du bien la sophrologie, d'ailleurs ?
08:27 - Top.
08:28 - On sent.
08:29 - Je pratique déjà, mais moi, je suis une cliente du United Rose et j'enregistre notamment mes séances de natation toutes les semaines sur la plateforme.
08:40 C'est là aussi très encourageant.
08:42 - Vous montrez l'exemple. C'est important aussi d'être le moteur.
08:45 Merci, Catherine Pouliquin, d'être venue nous éclairer.
08:48 Directrice RSE et Innovation Crédit Agricole Immobilier, merci de nous avoir rendu visite.
08:53 Tiens, on part en vacances.
08:54 Et la philosophie dans tout ça, c'est quoi les vacances exactement ?
08:57 C'est se reposer ou c'est faire gonfler son emploi du temps dans les loisirs ?
09:01 Justement, on en parle tout de suite.
09:02 C'est Smart et Philo.
09:03 Smart, Philo, c'est les vacances pour certains d'entre vous.
09:10 Peut-être êtes-vous d'ailleurs sur votre lieu de vacances ou d'autres en train de préparer, de ranger le bureau pour partir.
09:15 Mais c'est quoi exactement les vacances ?
09:17 On en parle avec Marianne Mercier.
09:19 Vous êtes consultante, philosophe, Marianne, pour les organisations.
09:22 D'abord, commençons par le début. Les vacances, c'est savoir se reposer.
09:27 Est-ce qu'on peut déjà commencer à réfléchir ? C'est la question.
09:31 Oui, voilà. Est-ce que les vacances telles qu'on les vit aujourd'hui, ça se limite à se reposer ?
09:36 Et là, pour répondre à ça, j'ai envie de faire un petit détour historique.
09:40 Pas forcément de la Philo, du coup, mais remettre ça en perspective.
09:43 Donc voilà, il y a des historiens qui ont travaillé là-dessus.
09:46 Alain Corbin sur le repos.
09:48 Georges Vigarello sur la fatigue aussi.
09:50 Et ça, déjà, ça nous permet d'avoir quelques éléments de réponse sur le sujet.
09:55 Déjà, de voir que le repos tel qu'on l'entend aujourd'hui pendant les vacances,
10:00 ce n'est pas du tout quelque chose qui a été vrai à toutes les périodes de l'histoire.
10:03 Avant, quand on était plutôt sur le rythme de la vie agricole,
10:07 donc le rythme de la nature, on se reposait naturellement en conséquence.
10:12 Au gré des saisons.
10:13 Au gré des saisons.
10:14 Exactement.
10:15 Et avec l'industrialisation, c'est là qu'on est passé au rythme des machines.
10:18 Donc pas du tout la même chose.
10:20 Et pour se reposer, il a fallu instituer des moments de repos,
10:24 parce que sinon, on avait une cadence très, très rapide en permanence.
10:27 On va revenir quand même sur l'idée philosophique de remplir son temps de vie.
10:30 Et ça, c'est très Philo.
10:31 Mais est-ce que l'idée même du repos a évolué au fil des siècles ?
10:37 Oui, bien sûr.
10:38 Le repos, déjà, il y a des dimensions en Occident, en France, très liées au catholicisme.
10:43 Le repos éternel.
10:45 Exact.
10:46 Là, c'est les vacances.
10:47 Temporaire.
10:48 On ne parle pas de repos permanence.
10:50 C'est ça.
10:51 Mais l'idée, c'est que le repos, en tout cas, a toujours été vu de façon assez ambivalente dans l'histoire.
10:58 Donc, dans l'Antiquité, c'était quelque chose de très positif.
11:01 C'était lié au bonheur, à un moment de liberté, de contemplation.
11:05 Après, du coup, on a une vision un peu plus jugeante du repos.
11:08 On s'est dit, le repos, c'est aussi de la giveté, de la paresse, de la fainéantise.
11:13 C'est vrai.
11:14 C'est en contradiction avec le fait de mettre de l'ardeur au travail.
11:17 Donc, quand on va parler de repos, on va se dire, ok, mais c'est juste pour pouvoir être plus efficace ensuite,
11:21 quand je vais reprendre le boulot.
11:22 C'est exactement ça.
11:23 Je prends de bonnes vacances pour être encore meilleur à la rentrée.
11:26 C'est une vision très instrumentale, en fait.
11:28 L'homme devient un outil, finalement, j'allais dire, mettons-le dans la catégorie marxiste,
11:33 l'outil d'un capitaliste qui a besoin d'avoir des hommes performants.
11:37 C'est ça, il faut récupérer sa force de travail.
11:39 Mais quand même, sur la notion d'être en vacances, on voit qu'il y a plusieurs profils, même d'individus,
11:44 on passe à la sociologie.
11:45 Il y a ceux qui ont besoin de remplir leurs vacances et qui arrivent plus fatigués en sortant des vacances,
11:49 puis d'autres qui décident de vraiment retirer la prise et qui ne font strictement rien.
11:53 Est-ce que les philosophes ont eu un regard, ont un regard sur ces sujets ?
11:58 On peut, sur cette histoire du fait de remplir ses vacances, penser plutôt à Blaise Pascal, par exemple,
12:05 qui nous a dit que tout le malheur des hommes vient de ne pas savoir rester en repos dans une chambre.
12:11 Et ça, ça nous dit qu'on a un peu besoin de ce divertissement permanent,
12:16 parce que quand on est en repos, qu'on s'ennuie, qu'on prend un temps de vide,
12:20 on se retrouve confronté à nous-mêmes.
12:22 Ce n'est pas toujours évident, ce n'est pas toujours facile ni agréable à vivre,
12:26 donc on va avoir tendance à remplir, à se dire qu'il faut que je comble ça et que j'ai absolument des distractions.
12:31 Ça, c'est l'enjeu, ça, c'est le levier. C'est-à-dire que je comble le vide pour ne pas être confronté à moi-même.
12:37 C'est ça.
12:38 Et ensuite, sur les aspects peut-être un peu plus sociologiques, il y a quand même une dimension de performance sociale dans les vacances.
12:45 Une petite comédie qu'on joue, "Ah, ben regardez, moi je suis parti à l'autre bout de la planète, j'ai les moyens de le faire."
12:52 Ça veut dire que c'est un signe de réussite quand même.
12:54 Oui, absolument, signe extérieur de richesse.
12:56 Voilà. Et aussi, je pense qu'on peut avoir un troisième phénomène qui est sur l'intensité et l'accélération dans nos vies,
13:04 où on ne peut pas allonger notre temps de vie, par contre on peut remplir nos vies d'expériences diverses, multiples,
13:11 se dire "Je peux vivre plus, finalement, en faisant plus."
13:14 En ultra-densité, quoi.
13:16 Voilà. Donc du coup, on va prendre les vacances, on va se dire "Je vais rentabiliser absolument ce moment de liberté en dehors du travail pour vivre un maximum de choses."
13:25 Alors, la philosophe que vous êtes, et la citoyenne aussi, Marianne, c'est...
13:28 Avant de nous quitter, parce que c'est la dernière chronique philo de la saison, donc il faut quand même, évidemment, en profiter.
13:34 Comment on peut réussir ces vacances avec philosophie ?
13:37 Alors là, je dirais qu'on peut peut-être s'inspirer de Rousseau, des rêveries du promeneur solitaire,
13:42 se dire "Les vacances, on peut assumer ce moment de repos pleinement, où on ne fait rien."
13:48 Et aussi se dire que le repos, ce n'est pas du vide, ce n'est pas de l'ennui, c'est une liberté, hors des contraintes sociales, hors des contraintes du temps habituel.
13:58 Donc on peut juste se laisser un petit peu une ouverture, se dire "Je vais me laisser surprendre, je ne vais rien prévoir aujourd'hui, je vais voir ce que la vie m'amène naturellement."
14:08 Et voir ça un peu comme un outil de créativité aussi, cette liberté.
14:12 Et aussi peut-être qu'on peut conclure sur un droit à la paresse, se dire "Je m'autorise là à ne pas être productive."
14:19 – Titre d'un livre, "Le droit à la paresse". – Tout à fait.
14:21 – Très bon livre. – Très bon livre.
14:23 Et finalement, on peut un petit peu déconstruire cette idée-là et se dire "Bah oui, c'est un droit."
14:27 – Redevenez vous-même, redevenons nous-mêmes à l'occasion de ces moments de vacances, de repos obligatoires,
14:34 puisque c'était dans le code du travail, c'est obligatoire.
14:36 Merci Marianne. Je vous dis quoi, bonnes vacances alors.
14:39 – Oui, bonnes vacances à vous aussi.
14:40 – Vous partez loin ou vous restez en repos à Larousseau, vous ?
14:43 – Je sers les oeufs.
14:44 – Hum, d'accord. L'être humain est complexe.
14:47 Merci Marianne, merci d'être venue nous rendre visite,
14:49 Consultante philosophe pour les organisations, pour cette dernière chronique Smartphilo.
14:54 On fait une courte pause et on va s'intéresser à un sujet.
14:57 Alors, un peu loin des vacances, parce que ce sont des vacances parfois forcées,
15:01 les licenciements, le choc du licenciement, on en parle.
15:04 La vie après un licenciement, comment on reconstruit sa vie après ce choc du licenciement ?
15:09 On en parle avec nos invités, c'est le Cercle RH
15:11 et c'est le débat de Smartjob comme chaque jour, juste après la pause.
15:15 [Générique]
15:28 Le Cercle RH, notre débat quotidien, le débat de Smartjob,
15:31 à quoi ressemble votre vie, une vie après un licenciement ?
15:35 Alors, c'est un acte juridique, on signe beaucoup de papiers,
15:38 on prend un avocat parfois, mais c'est surtout un choc émotionnel,
15:42 c'est tout de suite une très grande douleur et une perte de confiance
15:45 pour beaucoup d'entre vous qui avez traversé cette épreuve.
15:48 Et on en parle avec mes invités, parce qu'évidemment, il y a une vie après un licenciement,
15:52 c'est aussi l'objet de cette émission.
15:54 Katia Dailland est avec nous, bonjour.
15:56 Vous êtes ici, fondatrice Les Papillons de Jour.
15:59 Je vous ai fait une petite feinte, vous avez vu ?
16:01 Oui, bonjour.
16:02 Entreprise adaptée, c'est d'ailleurs, je crois, écrit sur votre t-shirt.
16:05 Oui, c'est vrai, voilà.
16:06 Vous êtes venue avec votre marque.
16:08 Merci, Katia, d'être avec nous.
16:10 Marie-Liès Morgot, ravie.
16:12 Marie-Liès Morgot, vous êtes la directrice générale de Nextmove.
16:15 Vous nous parlerez de votre entreprise dans quelques instants
16:18 et l'accompagnement et les conseils que vous apportez.
16:20 Et Benoît Durand, TINES président de Widen.
16:23 Et auteur de Steve, vous étiez venu il y a un peu plus d'un an et demi sur notre antenne.
16:28 Savoir rebondir après 45 ans, édition IDEO.
16:31 Juste commencer par vous, parce que votre histoire a fait naître votre entreprise et votre action.
16:39 Qu'est-ce qui s'est passé ? Qu'est-ce que vous avez traversé ?
16:42 On dit que c'est une petite mort, un licenciement.
16:44 La première fois que ça vous arrive, oui.
16:47 Moi, j'ai travaillé pour plus de 20 ans dans des grands groupes.
16:50 Puis un jour, voilà, je me suis fait licencier.
16:52 Donc, il faut réagir par rapport à ça, prendre des décisions.
16:57 Et puis la décision que j'ai prise, c'était de monter une entreprise
17:03 qui est devenue entre temps, aujourd'hui, Widen, un des leaders du management de transition en France.
17:08 Et chez Widen, on rencontre plus de 1000 dirigeants par an, physiquement.
17:13 Et on est confronté justement à cette vie post-licenciement.
17:17 C'est-à-dire, il y a une grosse partie des candidats qui arrivent au moment où ils sont entre deux jobs.
17:22 J'appelle ça entre deux jobs, parce que le licenciement, pour moi, c'est plus une sanction aujourd'hui.
17:26 - Pardonnez-moi, je pense à la pub Free. Je cite la marque, qu'importe.
17:30 On voit la nana qui veut concurrencer Free, qui dit "écoute, on a trouvé une super solution.
17:35 On a réduit de 20 centimes l'abonnement, mais toi, t'es viré".
17:38 Comment ça se passe ? Comment on apprend qu'on est licencié ?
17:41 On vient vous voir, on vous dit "écoute, Benoît, bon, là, il te reste 15 jours,
17:44 tu vas passer à la compta, tu prends ton enveloppe et on y va".
17:46 - Ça, je pense que ça dépend des cultures, des entreprises.
17:50 - Et des cultures d'entreprise.
17:51 - Il y a des entreprises un petit peu abruptes, où ça se passe comme ça.
17:54 - Donc, ça s'est passé comme ça pour vous.
17:56 - Moi, j'étais dans une entreprise qui était un peu abrupte.
17:59 Donc, ça s'est passé un petit peu violemment.
18:01 Mais après, je dirais, quand ça vous arrive, ça dépend de la manière dont vous réagissez, vous.
18:07 Est-ce que vous passez courbe de deuil en temps réel ?
18:09 Ou est-ce que vous êtes accroché à l'entreprise ?
18:11 Puis, il y a des gens qui ne les passent jamais.
18:13 - Katia et Marilia, je voulais juste, évidemment, qu'on parle de ce sujet,
18:16 mais que vous puissiez vous présenter aussi par rapport à ce que vous faites.
18:19 Parce que votre business, votre enjeu, c'est d'intégrer des personnes en situation de handicap,
18:24 invisibles pour une grande partie d'entre elles, et de dire "j'y crois".
18:27 C'est des personnes qui, dans leur parcours aussi, quand elles vous le racontent, ont été cassées.
18:32 - Complètement.
18:33 Alors, moi, les papillons de jour, ce sont des agences de communication en France.
18:39 C'est vrai, donc 360, avec toutes les expertises que l'on connaît dans une agence de com.
18:44 Mais c'est aussi la réinsertion professionnelle et la passerelle vers l'emploi.
18:47 Pourquoi ? Parce que d'abord, je suis une entreprise adaptée,
18:50 donc nous, on est entreprise adaptée, c'est un modèle économique
18:53 qui emploie à peu près 50% de personnes en situation de handicap.
18:58 Ça, c'est l'obligation légale. Avant, c'était 80, maintenant, c'est 50.
19:01 - Et les entreprises qui font appel à vous peuvent justifier de s'appuyer sur une entreprise ?
19:05 - Voilà. Pour moi, c'est de l'emploi indirect.
19:07 Moi, ça fait plus de 10 ans que j'ai mon groupe.
19:10 Aujourd'hui, pour moi, c'est de l'emploi indirect.
19:13 Les grands groupes ne peuvent pas embaucher en interne pour plein de raisons.
19:16 - C'est vous. - D'accord ?
19:18 Donc, en passant par nous, en nous faisant de la sous-traitance sur des prestations de services,
19:22 eh bien, elles créent de l'emploi, maintenant.
19:25 L'autre partie, c'est qui sont mes salariés ? Quels sont les profils de mes salariés ?
19:28 - Et leur parcours. - Et leur parcours.
19:30 Alors, oui, ce sont des personnes qui ont un handicap, visible ou invisible,
19:35 mais qui ont des compétences. Fauteuil roulant, maladie sclérose, diabète, maladie auto-immune,
19:41 peu importe, accident de vie aussi, parce que nul n'est à l'abri.
19:44 Mais elles ont des compétences dans mon domaine d'activité.
19:47 Donc, elles ont besoin de se réinsérer.
19:49 Elles ont été aussi parfois licenciées, ou parfois, elles n'ont jamais pu trouver un job
19:54 parce qu'elles étaient en situation de handicap et qu'elles avaient décidé d'en parler.
19:58 Donc, quand elles arrivent, souvent, elles arrivent avec une appréhension en disant
20:03 "Mais qui vous êtes, en fait ? Qu'est-ce qui se passe ? Vraiment, c'est vrai chez vous ?"
20:06 Et donc, du coup, on voit qu'il y a eu...
20:09 - On voit qu'il y a eu... - Ils ont eu quoi ? Des moments de rupture ?
20:11 - Des moments d'isolement ? Des moments de discrimination ? - Il y a eu...
20:13 - Il y a eu de la discrimination ? - Oui, complètement.
20:16 De la discrimination. Pas toujours, mais oui, il y a eu de la discrimination.
20:20 Parce qu'on ne prend pas le temps d'eux, mais maintenant, aujourd'hui, heureusement, ça a évolué.
20:24 Moi, je vous parle de ça il y a plus de 15 ans.
20:26 Il y a eu aussi des licenciements qui ont été extrêmement brutales
20:29 pour des personnes qui ont fait des 20 ans de carrière.
20:32 - Donc, ça rejoint ce que vous dites, Benoît, - Benoît, elle est...
20:34 dans le sens où on a une appartenance à sa société et où on passe sa vie. C'est sa vie.
20:40 Marie-Liès, de votre côté, un mot d'abord sur Nextmove.
20:44 Concrètement, comment vous accompagnez ? Quel apport vous donnez à ceux que vous accompagnez ?
20:50 Alors, Nextmove n'accompagne pas que la transition professionnelle,
20:54 mais effectivement, c'est une part importante de nos activités.
20:56 Donc, à la différence de Benoît et de Katia, nous ne recrutons pas.
21:00 - Nous nous sommes, entre guillemets, des "passeurs". - Des passeurs.
21:02 Les personnes qui ont quitté l'entreprise pour les aider à retrouver, effectivement,
21:06 une prochaine opportunité professionnelle.
21:08 Parfois, ils vont se diriger vers le management de transition.
21:12 Et c'est super, parce que quand on atteint sa troisième partie de carrière,
21:15 c'est évidemment extrêmement important.
21:17 On a l'expérience, on est prêts à prendre un peu plus de temps, d'organiser différemment sa vie.
21:20 On a l'expérience, on a la prise de recul, on a la vraie envie de rejoindre l'employabilité.
21:26 Parce qu'on parlait de... Katia, vous parliez de la discrimination.
21:29 Il y a une discrimination qui est extrêmement importante, c'est la discrimination à l'âge.
21:33 - Plus de 55 ans, 56 % de taux d'employabilité. - Exact.
21:36 Transition de 2,5, plus importante.
21:39 Mais ceux que vous accompagnez en passerelle, ils vous disent juste...
21:43 Ils vous disent "J'ai été brisé, je ne veux plus revenir dans le monde de l'entreprise telle que Benoît l'a connue".
21:48 Parce que quand on parle en off à des dirigeants, à des cadres dirigeants,
21:51 à des gens qui ont eu des responsabilités, ils vous disent "Moi, je ne remets plus le pied dans une boîte".
21:55 C'est une machine, c'est une lessiveuse. On m'a massacré.
21:58 - Pour certains. - Exact.
22:00 Alors, en fait, c'est souvent le premier réflexe d'une personne qui a été tellement brisée.
22:04 En plus, je veux dire, plus elle a été engagée, plus elle a eu des responsabilités.
22:09 Elle quitte un statut, un sentiment d'utilité, du lien social.
22:14 - Oui, l'appartenance. - Et un statut social.
22:17 Et donc, nécessairement, le premier réflexe, c'est la protection, de se dire "Plus jamais".
22:22 Moi, je me suis fait "larguer professionnellement". C'est un divorce.
22:25 - C'est comme une histoire d'amour. - C'est très injuste.
22:27 - On n'y revient pas. - Mais on y passe plus de temps en bureau
22:29 que dans son histoire d'amour. Donc, c'est encore pire qu'une histoire d'amour.
22:32 Et donc, c'est vrai que souvent, le premier réflexe chez eux, c'est de dire
22:35 "Je ne retournerai plus dans l'entreprise où...
22:38 Je ne retournerai plus dans ce type d'entreprise."
22:41 C'est-à-dire les grandes entreprises, pour eux, effectivement.
22:43 Et ça, c'est la première étape.
22:45 Après, tu évoquais, effectivement, la courbe du deuil.
22:49 Quand ils ont avancé dans leur courbe du deuil,
22:51 ils reviennent un petit peu sur, mais en définitive,
22:54 "C'est quoi, ma valeur ajoutée ? C'est quoi, mon emprunt ?
22:57 - Donc, il faut se reconstruire. - "Qu'est-ce que je sais apporter ?"
22:59 Une fois qu'ils avancent, ils rencontrent une entreprise
23:02 et ils se rendent compte que c'est le début d'une nouvelle histoire.
23:05 - On parlait de la recueur amoureux. - Comme une histoire d'amour.
23:07 - Exactement. - Et surtout...
23:09 - Un mot, Katia et Benoît. - Surtout, enfin, vous, Benoît,
23:13 toutes les personnes qui ont été, à un moment donné, licenciées,
23:16 sur le moment, c'est un choc, un état de choc,
23:18 mais à un moment donné, quand on a fait 20 ans, 15 ans, 10 ans,
23:21 on a acquéri une expérience, on sait qui on est
23:24 et on sait de quoi on est capable.
23:26 Est-ce qu'on est capable d'apporter à une entreprise
23:28 ou pour soi-même si on monte sa société ?
23:30 Donc, à un moment donné, c'est juste le delta de temps
23:33 en disant "Posez-vous, nous, on accompagne et on reforme
23:37 et on fait là aussi de la reconversion, etc."
23:39 Mais on leur dit "Attendez, non, non, tout va bien."
23:42 Tout va bien. Parce qu'à un moment donné...
23:44 - C'est la confiance. - Voilà, tout va bien.
23:46 Vous avez été licenciée, OK, soit, c'est l'entreprise qui se sépare de vous,
23:49 mais vous, vous êtes une personne avec une expertise
23:52 et une expérience incommensurable.
23:54 Benoît a parlé de la courbe de Deusch, le modèle Kubler-Ross,
23:57 parce que c'est une courbe assez intéressante
23:59 sur laquelle vous vous êtes appuyée.
24:01 Elle dit quoi, cette courbe de Deusch ?
24:03 Elle dit quand même qu'avant de retourner au combat
24:06 et d'aller séduire une autre entreprise
24:08 pour faire une métaphore amoureuse
24:10 ou d'essayer d'être séduisant, il faut d'abord se reconstruire.
24:12 Mais la courbe de Deusch, elle est valable dans tous les moments de la vie
24:15 où il y a des changements. Et donc, ça passe par des étapes
24:17 qu'il décrit très... Voilà, refus, colère, tristesse, etc.
24:21 Résignation, refus de comprendre.
24:23 Avant de reconstruire vers le positif et de regarder devant.
24:26 La seule chose qu'on ne maîtrise pas, c'est le temps.
24:28 Et ça dépend de chacun.
24:29 Vous avez mis combien de temps ?
24:30 Les gens qui passent le temps en temps réel
24:31 et puis d'autres qui ne le passent jamais.
24:33 Vous, ça a pris combien de temps ?
24:35 Bon, déjà, on focus sur mon aventure,
24:39 mais c'était il y a 15 ans et ça a été la plus belle chose
24:43 qui me soit arrivée a posteriori.
24:45 C'est pour ça que vous êtes là aujourd'hui.
24:46 C'est ce que Marie-Ès disait tout à l'heure.
24:48 Moi, je crois qu'il y a une équation aujourd'hui
24:50 qui est encore fortement engrammée,
24:52 on va dire, dans les gens de plus de 45 ans,
24:54 c'est mon écosystème, c'est compétent = protégé.
24:58 C'est fini, ça.
24:59 On est compétent, mais ce n'est pas pour autant
25:01 qu'on est protégé par l'entreprise.
25:03 Et aujourd'hui, ce sont des choses qui ne sont encore pas assez
25:08 comprises par les salariés,
25:12 j'aime bien dire qu'ils se font quitter par l'entreprise,
25:15 tout simplement, et ils ne le prennent plus eux.
25:17 D'où ces courbes de deuil.
25:18 Le sentiment de culpabilité, c'est assez typique.
25:20 Aujourd'hui, la compétence dure 6 ans.
25:22 Donc, il faut en permanence vivre en permanente bêta.
25:25 - Benoît, vous avez...
25:27 Et tous les 3 masculins qui le remportent, c'est la grammaire.
25:30 Vous avez licencié, vous, ou pas ?
25:32 Maintenant que vous êtes patron.
25:34 - Alors, pas chez Waylon, mais dans des vies antérieures,
25:36 oui, ça m'est arrivé, j'étais un des dirigeants,
25:38 j'étais un dirigeant, donc voilà.
25:40 Mais pour moi, ça fait partie de l'entreprise.
25:44 Le licenciement n'est pas forcément quelque chose,
25:48 on va dire, sanctionnant pour...
25:52 Voilà, c'est...
25:53 - Vous aussi, Catherine ?
25:54 - C'est aussi pour sauver des entreprises, parfois.
25:55 - Parce que vous accompagnez des...
25:56 Oui, exactement.
25:57 Vous accompagnez des personnes et vous les insérez,
25:59 vous leur donnez un travail, un épanouissement,
26:01 mais vous êtes une chef d'entreprise,
26:03 vous parlez d'un groupe.
26:04 Vous avez donc une responsabilité morale
26:06 quand on a quelqu'un en face à qui on dit,
26:07 "On va arrêter l'histoire."
26:09 - J'ai déjà licencié,
26:11 mais je pense aussi qu'il est important de comprendre
26:13 que la façon dont on va licencier,
26:15 les raisons pour lesquelles on va licencier...
26:17 - Les mots qu'on prononce.
26:19 - Les mots qu'on prononce, l'attitude aussi.
26:21 Et puis, on ne...
26:23 On n'est pas dans le cas de figure de grands groupes
26:25 qui ont été sur des licenciements abusifs.
26:28 - Ou massifs.
26:29 - Ou massifs. On n'est pas là-dedans.
26:31 - Les fameux charrettes.
26:32 - On n'est pas dans la charrette,
26:33 on est plutôt dans un licenciement.
26:35 Moi, j'ai licencié de par mon ancien métier
26:37 dans mes autres grands groupes,
26:38 et j'ai licencié chez moi en tant qu'entreprise adaptée.
26:41 Ça m'est arrivé parce qu'à un moment donné,
26:43 il y a des dossiers,
26:45 pour ne pas mettre l'autre à défaut,
26:47 parce que certaines personnes atteignent des...
26:49 - Un seuil de compétence ?
26:50 - Non, ce n'est pas un seuil de compétence.
26:52 C'est que, voilà, la vie fait que,
26:55 peut-être qu'à un moment donné,
26:56 on a été à 100 % dans son entreprise.
26:59 - Et on l'est moins.
27:00 - Et puis, ce n'est pas qu'on l'est moins,
27:01 c'est que c'est la vie qui veut ça,
27:02 parce qu'il y a eu le Covid,
27:03 parce qu'à un moment donné,
27:04 on a d'autres problématiques.
27:05 - Non, mais je voulais avoir le champ contre champ.
27:07 On parle des licenciés, mais il y a aussi quand même licenciés.
27:09 - Moi, ce que je veux comprendre,
27:11 c'est qu'à un moment donné, pour moi,
27:12 le licenciement dans une entreprise est un échec.
27:14 Se séparer d'un collaborateur
27:16 qui a donné 7 ans, 8 ans, 10 ans de sa vie,
27:18 pour moi, c'est dramatique.
27:19 C'est quelque chose qui me met par terre,
27:21 parce que ce que je prône,
27:23 c'est les carrières et la pérennité d'un emploi.
27:26 - Et faire grandir.
27:27 - Et faire grandir quelqu'un.
27:28 - Benoît et Marie-Liège, je veux savoir s'il y a des licenciés.
27:31 - On attend beaucoup de l'entreprise aujourd'hui.
27:33 - Benoît ne passe pas, c'est joli, son si.
27:35 - On attend beaucoup de l'entreprise,
27:38 mais il y a des efforts à faire du côté de l'entreprise, certes,
27:41 mais aussi des efforts à faire du côté du collaborateur.
27:43 Et aujourd'hui, je trouve qu'on oppose toujours
27:46 l'entreprise méchante de licencier au collaborateur,
27:49 mais le collaborateur, parfois, il est passif,
27:52 il attend, voilà.
27:54 Et aujourd'hui, dans le monde d'aujourd'hui,
27:56 on a besoin de dynamique, de soft skill,
27:59 de se prendre en main, et puis d'être créatif,
28:01 d'être esprit critique.
28:02 - Non, et d'aimer aller travailler.
28:04 - Marie-Liège, allez-y,
28:05 parce que sinon, vous n'allez pas pouvoir vous exprimer.
28:07 C'est pas possible, cette histoire.
28:08 Vous êtes licenciée du débat, là.
28:10 - J'apprends beaucoup de choses de ces débats.
28:12 Oui, bien sûr, ça m'est arrivé de licencier.
28:15 C'est toujours compliqué de licencier.
28:16 Évidemment, quand on fait notre métier,
28:18 on est très sensibilisé à la façon d'eux.
28:21 Après, malgré tout, c'est difficile
28:24 pour une personne, effectivement, qui se fait licencier,
28:27 de l'être, même si on a pris, j'ai envie de dire,
28:29 tous les égards qu'il fallait.
28:31 Qu'est-ce qui fait qu'un licenciement est violent ?
28:33 Il est violent parce que c'est soudain.
28:35 Vous avez passé, effectivement, 20 ans dans une entreprise.
28:38 Là, les personnes et les dirigeants
28:39 qui ont accompagné leurs entreprises pendant le Covid,
28:42 qui se sont surengagées, et on leur dit maintenant,
28:44 besoin de 109, ben voilà, tu fais plus partie de l'organisation.
28:48 C'est extrêmement compliqué.
28:50 Donc, il y a la dimension soudaine.
28:52 Il y a, effectivement, la façon,
28:54 et certaines entreprises savent très, très bien le faire,
28:56 et nous, nous sollicitent en définitive en amont.
28:59 C'est-à-dire que travailler avec Nextmove
29:02 sur la dimension transition professionnelle,
29:04 c'est aussi pour l'entreprise une garantie
29:06 de pacifier, entre guillemets, la séparation.
29:09 Ils nous rencontrent, ils visitent nos locaux,
29:12 ils se disent, mais ça a l'air, voilà,
29:14 ça a l'air d'être une expérience qui est sympa.
29:16 On a les égards pour moi, etc.
29:18 Donc, déjà, ça pacifie.
29:19 Et puis, j'ai envie de dire, à moyen terme et à long terme,
29:22 ça évite le ressentiment,
29:23 parce qu'il n'y a rien de pire pour une entreprise
29:25 qui ne s'attache pas sur le off-boarding,
29:27 qui fait partie de l'expérience.
29:28 Très mauvais, les ambassadeurs négatifs.
29:30 Très, très mauvais.
29:31 Et pour eux, très mauvais pour eux aussi.
29:33 Très mauvais pour eux,
29:34 parce que l'ambassadeur va démultiplier
29:36 à chaque dîner en ville et à chaque...
29:37 Mais c'est ce qu'on disait.
29:38 C'est terrible, un licenciement qui se passe mal,
29:40 vous le gardez à vif, le licenciement qui se passe mal.
29:42 C'est ça.
29:43 Et je vous rejoins beaucoup.
29:45 Et puis, Benoît, pour des raisons antérieures,
29:48 on se connaît, voilà,
29:50 de part des expériences professionnelles similaires.
29:53 Oui, effectivement, aujourd'hui, les mots que l'on emploie...
29:56 Mais je voudrais vraiment insister sur le fait du Covid.
29:58 Le Covid a changé les mentalités et la culture aujourd'hui.
30:01 Quelqu'un qui cherche du travail a envie de travailler.
30:05 Il a envie d'aller travailler.
30:06 Et il y a du travail.
30:07 Et il y a énormément...
30:09 Moi, aujourd'hui, j'ai besoin de recruter,
30:11 et c'est compliqué parce que...
30:13 Des personnes en situation de handicap ?
30:14 Pas forcément, hein.
30:15 Non, non, non.
30:16 Je recrute des personnes en situation de handicap
30:19 et je recrute aussi des personnes qui ne le sont pas.
30:21 Et on a des salaires décents.
30:23 Moi, j'adore...
30:25 C'est la mixité qui est intéressante.
30:26 Moi, c'est la mixité.
30:27 Et puis, surtout, moi, si un collaborateur est bien payé,
30:30 et qu'il réussit sa vie privée,
30:32 moi, j'ai besoin que mon salarié soit bien dans sa vie privée.
30:35 Et aujourd'hui, après le Covid, il y a un changement de culture
30:39 où, que ce soit des jeunes ou des seniors,
30:42 à un moment donné, le travail s'est devenu
30:44 comme quelque chose de pas forcément fluide,
30:48 comme quelque chose de positif.
30:50 Pas une évidence, en tout cas.
30:51 C'est pas une évidence.
30:52 Qu'est-ce que vous en pensez, Benoît ?
30:54 Pour revendiquer ce que vous dites,
30:55 je pense qu'on est au-delà du Covid
30:57 à un changement générationnel.
30:58 Vous savez, on vient des gens à partir de 45 ans.
31:01 Donc, le rapport au licenciement, excusez-moi, n'est plus tout à fait le même ?
31:03 En fait, il y a toute une catégorie de personnes qui, à 45 ans,
31:07 qui sont des gens qui ont vécu, comme moi, j'ai 52 ans,
31:10 dans l'ancien monde, on va dire, pas digital native, etc.
31:14 Je suis obligé de me transformer
31:15 parce que je vois des choses qui arrivent
31:16 qui ne sont jamais arrivées aussi vite.
31:17 Et puis, tous les gens qui ont moins de 45 ans au digital navif,
31:20 ils arrivent beaucoup plus libres, beaucoup plus...
31:22 Ce ne sont pas des gens qu'on licencie,
31:24 ce sont des gens qui démissionnent.
31:25 C'est exactement ce que je voulais vous dire.
31:26 Ils prennent leur liberté.
31:27 Aujourd'hui, il y a cette dualité qui est encore, pour quelques années,
31:31 où on est dans une charnière générationnelle
31:33 qui est accélérée par le digital.
31:34 Et voilà, à mon avis, c'est une des raisons fondamentales
31:37 qui crée tout ce broiard et ces questions.
31:40 - Juste avant de nous quitter, j'ai lu, Marie-Liès,
31:42 peut-être me trompe-t-je,
31:43 mais qu'une partie de ceux qui avaient été licenciés,
31:45 alors ça dépend des métiers, ça dépend des secteurs,
31:47 ça dépend du niveau de qualification,
31:50 mais un certain nombre d'entre eux,
31:51 au-delà du management de transition, disaient
31:53 "Tiens, je vais monter ma boîte
31:54 parce qu'en fait, je veux devenir mon propre patron,
31:56 ça me renvoie à ma liberté et à mes choix."
31:59 C'est important, ça.
32:00 - Alors, quand on accompagne un dirigeant chez Nextmove,
32:02 j'ai envie de dire, il y a la dimension, effectivement,
32:04 accueil, courbe du deuil, etc.,
32:06 donc qui est la résilience.
32:07 Donc, on les met dans des communautés d'intérêts,
32:10 des communautés de métiers, de projets, etc.
32:12 Mais surtout, on leur redonne à la fois confiance,
32:15 mais il leur dit "Mais vous êtes beaucoup plus libres
32:16 que vous voulez bien imaginer."
32:17 Et donc, évidemment, il y a différentes options.
32:20 Il y a le management de transition,
32:21 mais il y a aussi la capacité de créer une entreprise.
32:24 Alors, nous, on a un incubateur programme
32:26 qui fonctionne très bien.
32:27 Donc, hier, on avait une présentation
32:29 dans le cadre du séminaire "Human and Work",
32:31 et nous avons accompagné 45 projets d'entreprises.
32:36 Et là, ça donne une énergie énorme,
32:38 non seulement aux personnes qui ont l'idée,
32:41 mais qui vont s'appuyer sur la communauté,
32:43 avoir des compétences, etc.
32:45 - Ça reconstruit.
32:46 - Là, ça bat son plein.
32:47 - C'est le cas de Benoît, au final.
32:49 Enfin, c'est un peu votre histoire.
32:50 - Oui.
32:51 - Vous l'avez, votre boîte, vous avez pris,
32:52 vous embauchez et vous licenciez.
32:54 - Je crois fondamentalement que le CDI, tel qu'il est,
32:58 reste quand même le mode opératoire normal aujourd'hui.
33:00 - Il est majoritaire, d'ailleurs.
33:01 - Après...
33:02 - Je suis d'accord avec vous.
33:03 - C'est une volonté de liberté liée...
33:06 Parce que nous, quand on rencontre
33:08 des managers de transition candidats,
33:10 qu'on va sélectionner,
33:11 le point majeur qu'on pourrait...
33:14 Si on le résolvait tout, il irait bien,
33:16 c'est la perte d'existence sociale.
33:17 - Mais bien sûr.
33:18 - Vous quittez l'entreprise.
33:19 - Évidemment.
33:20 - Sur les managers et les dirigeants,
33:21 c'est la perte d'existence sociale.
33:22 Et on veut leur faire croire que...
33:23 - Et le statut, enfin !
33:24 - Vas-y, monte ta boîte,
33:25 parce qu'aujourd'hui,
33:26 si on vient être entrepreneur...
33:27 - Ça va être génial.
33:28 - Tout le monde n'est pas fait pour être entrepreneur.
33:30 - Et ça peut être même plus dangereux.
33:32 - Il ne faut pas confondre déposer un cabis
33:34 aux chambres de commerce
33:35 et comment on fait du chiffre d'affaires.
33:37 - La communauté.
33:38 - C'est complètement différent
33:39 et tout le monde n'est pas capable de faire ça.
33:40 - La communauté du modèle.
33:41 - Donc il faut bien se poser des bonnes questions.
33:42 - Faites-nous pas rêver,
33:43 attention aux rêves,
33:44 on va te créer ta boîte, tu vas t'éclater.
33:45 Il peut y avoir des dangers
33:46 et un effondrement supplémentaire.
33:47 - Il y a des dangers intrinsèques,
33:48 c'est qu'il faut générer soi-même son business,
33:50 c'est-à-dire que quelqu'un qui cherche un job
33:52 et qui veut par exemple être manager de transition,
33:55 le premier devoir du manager de transition,
33:57 c'est de trouver sa mission.
33:58 Donc quelque part, il est en permanence
33:59 en train de chercher son job.
34:00 - Il a lui-même un projet en train de créer.
34:01 - Il fait du commercial, il se vend en permanence.
34:02 - Oui, c'est vrai.
34:03 - Et ceux qui ont bien réussi,
34:04 c'est ceux qui ont créé leur réseau
34:05 et qui sont capables de rebondir.
34:06 Mais il y a du boulot.
34:07 - Entrepreneur de même,
34:08 c'est pas créer sa boîte.
34:09 - C'est l'entrepreneur de soi-même.
34:10 - Merci à vous trois.
34:11 Marie-Liès, un dernier mot.
34:12 - Benoît, ce que tu évoques en définitive,
34:14 c'est ce qu'on demande à une personne en transition.
34:16 - Absolument.
34:17 - Que ce soit un porteur de projet entrepreneurial,
34:19 que ce soit une personne
34:20 qui souhaite aller vers le management de transition.
34:22 - Une forme d'autonomie de soi-même.
34:23 - Il y a la dimension d'autonomie,
34:25 il y a la dimension de proactivité.
34:27 Nous, notre signature, c'est "For Leaders in Motion",
34:29 c'est "Allez-y, soyez curieux, rencontrez des personnes osées".
34:35 - Je pense aujourd'hui que de toute façon,
34:37 c'est ce qu'on demandera à tout le monde.
34:39 Il y a une phrase que j'aime bien,
34:40 c'est Reid Hoffman qui l'a dit.
34:41 Il dit "Il faut vivre en l'état de permanente bêta".
34:44 C'est-à-dire même le salarié dans l'entreprise.
34:46 Moi, je vois des gens passifs,
34:47 je vois des gens sur LinkedIn,
34:48 ils n'ont que des contacts dans leur entreprise.
34:51 Si ça leur arrive,
34:52 c'est pas là qu'ils vont trouver un job.
34:54 Donc en permanence,
34:55 il faut avoir une petite vitesse
34:57 et rencontrer du monde général.
34:58 - Merci.
34:59 - C'est super.
35:00 - Vous êtes passionnée, c'est formidable.
35:02 On dépasse un peu le temps, mais c'est pas grave.
35:04 Vous ne serez pas licenciée pour autant de ce débat.
35:07 Katia Dayan, merci.
35:09 Plus d'un mot, combien vous recrutez ?
35:10 Vous avez combien de...
35:12 - Là, j'ai 14 postes.
35:15 - 14 postes ouverts.
35:16 - 14 postes ouverts aux papillons de jour.
35:19 - D'accord.
35:20 Allez donc sur l'onglet "Papillons de jour",
35:21 parce que ça vous donnera peut-être envie
35:22 d'aller rejoindre cette entreprise.
35:23 - Ou appelez-nous, on a plusieurs agences en France.
35:25 - Personne en situation de handicap,
35:26 entreprise adaptée, c'est un terme juridique.
35:29 - Oui, oui.
35:30 - Benoît, combien de recrutement ?
35:31 - Le management de transition,
35:32 c'est une activité en ce moment qui explose
35:34 et qui prend une vingtaine de pourcents par an.
35:36 Et c'est plutôt à nous de sélectionner les bons
35:39 pour les mettre...
35:40 - C'est l'entonnoir.
35:41 - Les bonnes missions.
35:42 - C'est ça.
35:43 - Voilà, on a le problème inverse que du recrutement actuel.
35:45 - Marie-Liès ?
35:46 - A nous, la bonne nouvelle, c'est qu'on a à Vivier
35:47 de peu ou prou 150 personnes disponibles.
35:50 - Et nous, on va les chercher chez Nextmove.
35:52 - Voilà.
35:53 - Qui ont des compétences, qui savent parler de leurs projets,
35:56 qui sont extrêmement motivés.
35:58 - Et donc, c'est chez vous que ça se passe.
35:59 - Venez chez nous, cherchez les ressources dont vous avez besoin.
36:02 - Nextmove, merci.
36:03 Merci aux papillons de jour.
36:04 - Merci.
36:05 - Les papillons de jour, merci.
36:06 Et merci à Waiden.
36:07 Waiden ?
36:08 - Waiden.
36:09 - Waiden.
36:10 Je trouve ça assez joli au son.
36:11 Merci à vous trois.
36:12 Merci Benoît Durand-Thinnes, merci Katia Dayan,
36:14 merci Marie-Liès Morgaux d'avoir partagé ce moment
36:16 avec nous sur le plateau de Smart Job.
36:18 On termine avec Fenêtre sur l'emploi, évidemment.
36:21 - Bisous.
36:22 - Fenêtre sur l'emploi, c'est l'occasion de faire un point,
36:36 évidemment, au cœur de l'été, sur la situation des diplômés,
36:39 parce que le bac est passé et les diplômés ont terminé leur diplôme.
36:43 On en parle avec Julien Breuil.
36:45 Bonjour Julien.
36:46 - Bonjour.
36:47 - Directeur des Relations Entreprises, groupe EDC Business School.
36:49 Et c'est toujours intéressant de faire un point,
36:51 peut-être de votre fenêtre, parce que là c'est intéressant
36:53 aussi de voir à travers les écoles, un taux de placement,
36:56 à travers vos analyses, qui retrouve celui d'avant Covid.
36:59 - Oui, tout à fait.
37:00 - C'est très positif.
37:01 - La situation est bonne.
37:02 Elle correspond aussi à la dynamique du marché de l'emploi,
37:06 principalement sur les cadres, parce que c'est vrai que
37:08 les deux études qu'on a pu regarder, ou que j'ai pu regarder,
37:11 concernent plutôt des diplômés cadres,
37:13 ou en tout cas bac +4, bac +5.
37:15 Et c'est vrai que sur les deux études, quand on regarde,
37:17 pour ne pas les citer, celles de l'APEC,
37:19 on voit que 88% des diplômés bac +5 de la promo 2021
37:24 sont désormais en emploi.
37:26 Et si on regarde plus sur les écoles liées à la conférence
37:28 des grandes écoles, dont nous faisons partie,
37:30 là on atteint un taux d'emploi net de plus de 90%, 90,5.
37:34 En augmentation encore par rapport à la session précédente.
37:37 - Donc c'est très positif.
37:38 - Donc c'est très positif.
37:39 Les étudiants trouvent un job relativement rapidement,
37:43 et puis on le verra tout à l'heure, sur des critères
37:45 ou des indicateurs plus qualitatifs,
37:47 qui sont aussi en augmentation et qui sont intéressants.
37:50 - Justement, focus Julien sur ces fameux indicateurs qualitatifs.
37:53 C'est bien beau de trouver un job,
37:55 mais c'est quel type de job et son niveau de rémunération ?
37:58 Là aussi, les CDI progressent.
38:01 - Exactement.
38:02 Je pense qu'il y a trois indicateurs qualitatifs.
38:04 Il y a effectivement la pérennité du contrat.
38:06 C'est des CDI.
38:08 On a souvent dit que les étudiants,
38:10 et notamment les plus diplômés, étaient moins attachés aux CDI.
38:13 Malgré tout, ça reste quand même, non pas le graal,
38:16 mais en tout cas quelque chose qui est recherché.
38:18 Là, on voit que 85% sont aujourd'hui en CDI.
38:23 Augmentation de 3,7 points.
38:24 Donc c'est quand même une augmentation assez significative.
38:26 - C'est-à-dire que le marché de l'emploi est quand même très porteur.
38:28 - On a des besoins, des besoins sur une durée assez longue.
38:31 Donc on recrute du CDI.
38:32 C'est un risque, mais on le prend parce qu'on en a besoin.
38:35 Ce sont des profils qui sont plutôt des postes de cadres.
38:38 Alors, même si encore une fois, on dit souvent,
38:40 la notion de cadre aujourd'hui pour un jeune diplômé,
38:42 elle est moins vraie.
38:43 On parle plutôt d'experts ou de managers, selon,
38:45 mais pas forcément... - Ou de talents, parfois.
38:47 - Ou de talents.
38:48 Mais là aussi, on est plutôt sur des postes, on va dire,
38:50 si on prend la notion de cadre comme des postes à responsabilité.
38:53 Là, encore une fois, ce chiffre progresse à 87,4,
38:57 en augmentation de 1,3.
38:58 Et puis surtout, la rémunération progresse également.
39:02 Alors, pas uniquement liée à l'inflation,
39:05 mais en tout cas, elle progresse,
39:07 puisqu'on a besoin d'attirer des profils et des talents.
39:09 Donc la rémunération aussi a besoin d'être augmentée.
39:11 - 8184 euros bruts.
39:14 Donc c'est du brut, il faut le préciser.
39:16 - La rémunération moyenne.
39:17 - La moyenne, hors prime, évidemment.
39:19 Donc c'est pas mal pour un début de carrière.
39:22 - C'est une bonne rémunération, clairement.
39:25 Alors, vous verrez que tout à l'heure,
39:26 ils se plaignent quand même de cette rémunération
39:28 à court terme ou à moyen terme.
39:30 Après, c'est vrai que le conseil qu'on peut donner,
39:32 c'est que plus vous partez haut, plus c'est simple aussi
39:35 après de progresser pour avoir une rémunération
39:37 qui correspond à vos attentes.
39:38 - Ça, c'est vrai.
39:39 - Le retard est toujours difficile à rattraper.
39:40 Donc c'est vrai que la négociation du premier emploi,
39:43 on le rattrape difficilement.
39:44 - On est d'accord.
39:45 - Justement, donc c'est important de bien négocier
39:47 cette première rémunération et l'état d'augmentation.
39:49 - Alors, dynamique pérenne, hausse des CDI,
39:52 tout ça, c'est très positif, avec quand même
39:54 un point de vigilance quand même dans l'intégration
39:56 des jeunes diplômés.
39:57 - Oui, parce que finalement, le marché, a priori,
39:59 sera encore positif sur l'année à venir,
40:02 même si on voit qu'on a quand même des indicateurs,
40:04 notamment sur la croissance, qui sont un peu moins bons.
40:06 Mais il y a un tel besoin pour les entreprises
40:07 de se transformer qu'elles vont recruter
40:09 des jeunes diplômés et donc on s'attend à peu près
40:11 à 46 000 recrutements cette année.
40:13 Et puis le deuxième élément quand même,
40:14 et c'est ça qui est intéressant, c'est pour ça que je dis
40:16 point de vigilance, c'est qu'un recrutement,
40:18 c'est un matching entre des attentes de candidats
40:20 et des besoins de recruteurs.
40:21 Et là, on s'aperçoit qu'il y a quand même
40:23 quelques points d'attention, notamment effectivement
40:26 sur le manque de perspective pour 26 %
40:28 des jeunes diplômés qui ont été recrutés.
40:30 - On revient au débat du sens.
40:31 - Exactement.
40:32 On voit également qu'il y a cette notion
40:35 d'équilibre vie pro-vie perso, 19 %,
40:38 qui revient.
40:39 Donc c'est des items qu'on a bien vu apparaître
40:42 et qui sont encore très prégnants.
40:43 - En progression, ces items-là ?
40:44 - Alors, en fait, ils ne sont pas forcément en progression.
40:47 En revanche, ce qui est intéressant, c'est que si on le prend
40:49 le chiffre à l'inverse quand même, ça veut dire que
40:50 globalement, les étudiants sont plutôt satisfaits.
40:52 Mais les critères sur lesquels ils sont le plus insatisfaits,
40:54 c'est deux éléments sur lesquels on a beaucoup porté
40:56 notre attention, notamment sur l'équilibre
40:57 vie pro-vie perso, par exemple.
40:59 - Donc ça veut dire qu'on est quand même face
41:00 à une sociologie d'étudiants, même si le marché
41:02 est très porteur, qui n'ont pas de difficultés,
41:04 une sociologie peut-être plus exigeante, plus à distance ?
41:08 - C'est toujours un rapport entre l'offre et la demande.
41:11 Effectivement, là, le marché est plutôt positif pour eux.
41:13 Ils ont le droit d'être exigeants.
41:15 Ils ont la main.
41:16 Et on peut même penser, effectivement, que le recrutement
41:18 de jeunes diplômés peut être amené à progresser,
41:20 puisque face à la difficulté des entreprises à recruter,
41:22 peut-être que des recrutements qui auraient eu lieu
41:24 sur des profils à un à cinq ans d'expérience
41:26 vont un peu descendre pour aller vers les jeunes diplômés.
41:28 Donc la main, elle est clairement à leur avantage.
41:30 Mais attention à répondre à leurs attentes,
41:32 notamment aussi sur des sujets de rémunération
41:34 ou de savoir-être vis-à-vis de leurs attentes
41:36 à proprement parler.
41:38 - Donc le gros enjeu, c'est fidéliser et savoir engager
41:41 ces jeunes qui, pour certains, disent "je fais six mois,
41:44 puis après je pars un an à l'étranger".
41:46 - Exactement, parce que l'un des chiffres qui est assez marquant,
41:48 c'est notamment sur leur critère de démotivation,
41:50 c'est l'ennui.
41:52 Or, on parle d'une population zapeuse.
41:54 On parle souvent de cycles de trois ans.
41:56 Là, je crois que le cycle est encore un peu plus court
41:58 pour cette population.
42:00 - Merci Julien Breuil, merci d'être venu nous rencontrer
42:02 pour cette dernière chronique "Fenêtres sur l'emploi".
42:04 Votre éclairage est toujours très riche.
42:06 Directeur Relations Entreprises EDC Business School,
42:08 faut-il le rappeler ? Je vous souhaite de belles vacances.
42:10 - Évidemment.
42:12 - Vous êtes au contact, vous, avec les étudiants
42:14 de la prochaine rentrée 2023.
42:16 - On les attend avec impatience, sauf ceux qui sont réinscrits.
42:18 - C'est ça, en tout cas, vous êtes dedans.
42:20 - On est dedans.
42:22 - Merci à vous, Julien, belles vacances.
42:24 Merci à vous tous, évidemment.
42:26 Je veux faire un salut particulier aujourd'hui
42:28 à Ulysse, qui était à la réalisation.
42:30 C'était sa dernière émission pour Smartjob.
42:32 Il nous a accompagnés toute l'année.
42:34 Excellent réalisateur.
42:36 Un vrai plaisir de travailler avec Ulysse.
42:38 C'est un big up pour Ulysse.
42:40 Je remercie évidemment Zahid Osson
42:42 et je remercie l'équipe de programmation
42:44 Nicolas Juchat et Alexis
42:46 qui me parlaient dans l'oreille.
42:48 Merci à vous, merci pour votre fédéralité et tous vos messages.
42:50 Je vous dis à demain. Bye bye.
42:52 ...