• il y a 2 mois
Depuis lundi 2 septembre, le Palais de justice d'Avignon accueille le procès Mazan, dans lequel 51 hommes sont jugés pour avoir violé une femme inconsciente. Dominique Pélicot, son mari, est accusé de l'avoir droguée et livrée à son insu à ces hommes. Des « viols aggravés » par la soumission chimique.

Category

🗞
News
Transcription
00:00Il dit « Je suis un violeur, comme tous les hommes dans cette salle. »
00:03Ils ne pouvaient pas ne pas savoir ce qu'ils allaient faire.
00:12Après les questions adressées à Dominique Pellicot,
00:15on est passé au cadre d'autres co-accusés,
00:17dont un notamment qui niait l'effet de viol qui lui était reproché.
00:20Et donc, l'avocat général a demandé à diffuser des vidéos de viol
00:26pour finalement établir la matérialité des faits.
00:28Il est assez difficile de soutenir le regard face à ces vidéos
00:31parce que clairement, on entend une femme qui ronfle,
00:34donc qui dort manifestement, qui est inconsciente,
00:37et un homme qui est en train de s'adonner à des faits sexuels
00:41sur sa personne, sous le regard de son mari.
00:43Il y avait des accusés qui soutenaient le regard face à ces vidéos,
00:46pendant que d'autres regardaient leurs pieds.
00:47Le principal concerné lui regardait d'un air ébahi, la bouche ouverte,
00:51comme s'il était un petit peu surpris de ce qu'il regardait.
00:53Gisèle Pellicot regardait quelques secondes avant de détourner le regard,
00:56mais elle est restée tout au long de cette diffusion de vidéos.
00:59La veille, des avocats de la Défense ont demandé à diffuser des photos
01:03où elle était donc dénudée,
01:04dans des positions jugées aguicheuses par la Défense,
01:09qui va l'attaquer sur ce point et qui va la questionner sur ce point.
01:11Et surtout, sur certaines, on la voit avoir les yeux ouverts,
01:15ce qui pose la question de son état de conscience au moment des faits.
01:18Elle n'explique à aucun moment, je ne me souviens,
01:20de ce moment où mon mari m'a pris en photo
01:23et elle explique que tout a été fait à son insu,
01:25ce à quoi souscrit son mari,
01:27qui le répète à chaque fois qu'on l'interroge.
01:29Ma femme n'était pas au courant.
01:30Elle finit à un moment donné par dire
01:32« Je comprends les femmes qui ne portent pas plainte,
01:35et aujourd'hui, je me sens être la coupable
01:39et j'ai 50 victimes derrière moi. »
01:41Ce qui est aussi inédit, c'est aussi ce soutien à Gisèle Pellicot.
01:44À chaque fois, tous les matins, elle est accueillie
01:46par les applaudissements du public,
01:48qui lui disent « bravo », qui lui disent « merci »,
01:50qui lui disent « on est avec vous, Gisèle ».
01:51En plus du public, on peut remarquer effectivement
01:53qu'il y a aussi beaucoup de journalistes,
01:55et notamment des journalistes internationaux.
01:57Il y a tellement d'accusés.
01:58Il y a un box qui a été construit exprès
02:01parce qu'ils sont trop nombreux,
02:03donc ça a été rajouté.
02:05Et en plus, il y a des accusés dans toute la salle,
02:07et même sur les sièges qui sont normalement réservés à la presse.
02:10Gisèle Pellicot, en refusant le biclot,
02:13elle nous force finalement à regarder dans les yeux
02:15ce qu'est réellement un viol.
02:17Dans ces procès, généralement, il n'y a pas de preuves.
02:20Il n'y a pas de preuves matérielles.
02:21On ne peut pas voir la réalité de ce que c'est un viol.
02:24Aujourd'hui, grâce à Gisèle Pellicot, on peut voir.
02:27On peut savoir et on ne peut plus détourner le regard justement face à ça.

Recommandations