• le mois dernier
Dominique Pélicot, retraité accusé d’avoir pendant près de dix ans drogué sa femme et invité des inconnus à la violer à leur domicile de Mazan, va être jugé sans huis clos durant quatre mois aux côtés de 50 autres hommes, accusés de l’avoir violé.

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Transcription
00:00D'abord, c'est la tension qu'on attendait tous,
00:02qui était évidente, vu la nature des faits.
00:04On voit arriver les avocats, on voit arriver les accusés,
00:07parce qu'une trentaine étaient libres.
00:08S'installer dans cette salle, on se demande un peu qui est qui.
00:10On voit certains qui se cachent,
00:11qui se dissimulent le visage derrière des masques,
00:13derrière des casquettes.
00:14Ça a été un moment très particulier.
00:24Jusqu'à ce que les parties civiles entrent dans la salle,
00:26autre moment de tension aussi.
00:28Certaines avec des lunettes de soleil,
00:29on a vu enfin cette victime,
00:30cette femme qui a eu énormément de dignité
00:32pour s'installer devant les regards de tout le monde,
00:34pour se présenter et montrer qu'elle allait faire face
00:37à tous ces hommes qui lui ont fait subir tout ça pendant ces années.
00:40Et puis, autre moment important,
00:41c'est l'entrée évidemment dans la salle de Dominique Pellicot,
00:43celui que tout le monde attendait, l'accusé principal, le mari,
00:46donc qui a violé lui-même sa femme épouse
00:48et qui l'a ensuite offerte à tous ces hommes drogués
00:51pendant toutes ces années.
00:52Un autre moment qu'on attendait avec beaucoup d'attention,
00:55notamment les médias, c'est cette question,
00:57est-ce que le procès se tiendra à huis clos ?
00:58Est-ce qu'on aura accès, nous, médias, à ce procès ?
01:01Donc la question a été posée ce matin.
01:03Les avocats ont présenté leurs arguments,
01:05le ministère public également.
01:07Le ministère public était pour un huis clos,
01:09pour que les débats se tiennent de manière privée,
01:11sans les journalistes et sans le public.
01:12Mais tout de suite, on a senti que les avocats
01:14de la partie civile de la victime, eux, ont présenté la version
01:17de vouloir que ce procès des violences sexuelles
01:19et de la soumission chimique se passe en public,
01:21qu'on puisse à visage découvert parler de ces problématiques.
01:24La victime ne veut pas se cacher,
01:26ne veut pas passer un peu sous silence tout ce qu'elle a subi.
01:28Elle veut être le visage de ce qu'elle a subi.
01:30Elle veut faire face également aux personnes
01:32qui lui ont fait subir tout ça,
01:33mais également qu'on en parle, que ce soit dans les médias,
01:35dans le public, que ce soit des problématiques
01:37qui soient plus connues et qu'elle soit finalement
01:39le visage de tout ça.
01:40Donc elle n'a pas demandé le huis clos.
01:41Et pire, ses avocats se sont même opposés au huis clos.
01:44Et donc le président n'avait pas d'autre choix
01:45que de définir les débats comme public
01:47au terme de cette matinée.
01:48Évidemment, on va devoir de fait avoir des diffusions de photos,
01:52d'images, vidéos également de scènes de viols
01:55qui vont être particulièrement marquantes
01:57et emprunter de tensions pour tout le monde,
01:58principalement pour la victime, évidemment.
02:00Ça va être très dur pour elle, mais elle le sait.
02:02Ses avocats, évidemment, l'ont préparée à cela.
02:04Et dans sa volonté de ne pas demander le huis clos,
02:07il y a aussi ça.
02:08Elle veut regarder ses vidéos et elle veut après
02:10être confrontée à ces hommes qui lui ont fait subir ça
02:12pour finalement peut-être avoir une prise de conscience
02:14aussi pour ces hommes, pour qu'ils se rendent compte
02:16qu'ils ont face à eux la victime.
02:18Ils n'ont pas un banc de parti civil vide.
02:19On aura un procès en public et c'est aussi une des raisons
02:21qui portent cette volonté de la victime.

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