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Le procès de l’ex-mari de Gisèle Pelicot, victime de soumission chimique, et des 50 co-accusés qui a lieu depuis septembre à Avignon, doit rendre son verdict le 19 décembre.


Un visage et un nom que tout le monde désormais connaît. Le verdict du procès des viols de Mazan est attendu pour ce jeudi 19 octobre. 51 hommes sont accusés pour la plupart de viols aggravés sur Gisèle Pelicot, 72 ans, dont son ex-mari Dominique, qui a avoué l’avoir droguée pour la violer et la livrer à des inconnus recrutés sur internet au domicile familial de Mazan, dans le Vaucluse.

L’affaire a eu un retentissement national mais aussi international. Mais cette couverture médiatique exceptionnelle n’est pas la seule chose qui rend ce procès historique, comme on vous l’explique dans la vidéo en tête d’article.

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Transcription
00:00Le visage et le nom de Gisèle Pellicot sont partout
00:03depuis l'ouverture en septembre du procès de son ex-mari et de 50 co-accusés,
00:07dont le verdict est attendu cette semaine.
00:10Surnommé le procès des viols de Mazan, il a aussi été celui de la soumission chimique.
00:15L'affaire a eu un retentissement national.
00:17Mais d'abord ce procès hors normes,
00:19qui s'ouvre ce matin devant la cour criminelle du Vaucluse à Avignon.
00:22Le mari Dominique Pellicot postait des annonces sur un site de rencontre le soir venu.
00:27Il lui administrait des calmants à son insu.
00:29Et faisait venir des hommes qui la violaient dans son sommeil,
00:32alors qu'elle était inconsciente.
00:34Tous ces hommes comparaîtront pour viols aggravés
00:36et en cours jusqu'à 20 ans de réclusion criminelle.
00:39Mais aussi internationale.
00:41Sont été demandés 20 ans de prison pour Dominique Pellicot.
00:45Lâche-toi !
00:46En sortant d'un journaliste, il est l'un des 51 hommes à l'entraînement
00:50pour violer allégeablement Gisèle Pellicot.
00:52Et elle l'a dit elle-même,
00:53c'est comme une bombe dans ses mains et ses pieds.
00:57Ce sont les violateurs de Gisèle Pellicot.
00:59Sauf que la couverture médiatique exceptionnelle
01:02n'est pas la seule chose qui rend ce procès historique.
01:05On vous explique pourquoi cette affaire marque un tournant.
01:08D'abord, la décision de Gisèle Pellicot de refuser le huis clos
01:11a joué un rôle essentiel.
01:13La femme de 72 ans avait alors déclaré
01:15qu'elle souhaitait une publicité complète totale jusqu'au bout
01:18afin que plus aucune femme ne soit victime par soumission chimique.
01:22Dominique Pellicot a reconnu avoir drogué son ex-femme
01:25pour la livrer à des inconnus qui l'a violée.
01:27Les faits ont duré plus de 10 ans et durant ce laps de temps,
01:30Gisèle Pellicot a souffert de fatigue, d'absence
01:33et de douleurs gynécologiques pour lesquelles elle a consulté.
01:35On a tout cherché sauf au bon endroit.
01:38Elle a vu des médecins, elle a vu des neurologues.
01:41Le corps médical n'a pas su détecter le problème.
01:45Plusieurs hôpitaux ont assuré avoir reçu une vague de demandes
01:47de la part de professionnels de santé pour mieux connaître les symptômes.
01:51Et mi-octobre, une plateforme a été lancée par les pouvoirs publics
01:54pour informer et orienter les victimes.
01:56Si peu de politiques se sont exprimées sur le procès,
01:59une mission parlementaire sur la soumission chimique
02:01a été néanmoins lancée.
02:03Elle est dirigée par Sandrine Jossot, une députée
02:05qui a elle-même été victime de soumission chimique.
02:08Et Caroline Darrian, la fille de Gisèle Pellicot, y participe.
02:11Les conclusions doivent être rendues au printemps.
02:13Outre la soumission chimique, l'affaire a aussi placé au centre du débat
02:17un sujet sur lequel les féministes alertent depuis des décennies,
02:21le poids du patriarcat et ce, jusque dans la sphère privée.
02:24Le procès a souvent été qualifié de hors-norme,
02:26ce qui suppose que les faits sont exceptionnels.
02:29À la barre, une cinquantaine d'hommes ont défilé.
02:31Mais bien loin d'être des monstres,
02:32ils étaient ordinaires et ressemblent à M. Tout-le-Monde.
02:35Une banalité qui a amené les débats sur la domination masculine
02:38aussi bien dans les médias que dans la rue.
02:40Il faut quand même qu'au niveau des hommes,
02:42on se pose un petit peu des questions.
02:44Je pense que ça va changer les mentalités petit à petit.
02:47Des fois, c'est tu, les gens ne parlent pas, n'osent pas témoigner.
02:51Aujourd'hui, je pense qu'il y aura un avant, un après là-dessus.
02:54Côté justice, certains plaident pour que ce procès
02:57soit aussi l'occasion pour faire changer la loi.
02:59En effet, le procès Mazan est souvent comparé à un autre,
03:02vieux de plus de 40 ans.
03:03C'était en 1978, lorsque Gisèle Halimi avait défendu deux jeunes femmes violées.
03:08Elle avait ainsi contribué à faire reconnaître le viol comme un crime.
03:11Avec l'affaire Pellicot, des magistrats suggèrent par exemple
03:14de revoir la définition du viol en y introduisant la notion de consentement.
03:19Si le procès des viols de Mazan a déjà marqué un tournant,
03:22il ne manque plus que le verdict pour connaître l'empreinte
03:25qu'il laissera dans l'histoire.

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