Après deux mois et demi d'un procès hors-norme, par l'ampleur des faits mais aussi par la couverture médiatique exceptionnelle (plus de 180 médias accrédités), Roger Arata prononcera ce matin à 9h30, le verdict pour viol aggravé de Dominique Pelicot, et de ses 50 co-accusés. Les 51 accusés au procès des viols de Mazan iront-ils tous en prison, comme l'a réclamé l'accusation? Les juges suivront-ils au contraire les avocats de la défense, qui ont plaidé des dizaines d'acquittements? La cour criminelle de Vaucluse rend son verdict, très attendu.
Dominique Pélicot risque la peine maximale de 20 ans de réclusion criminelle. Les audiences auront notamment permis d'éclaircir le mode opératoire de Dominique Pelicot, 72 ans, pour droguer son épouse avec des anxiolytiques dix ans durant, sans qu'elle s'en aperçoive.
La décision, qui sera rendue dans un palais de justice d'Avignon placé sous haute protection policière, sera scrutée de près, en France comme à l'étranger, tant ce procès a provoqué, depuis son ouverture le 2 septembre, une onde de choc, devenant emblématique des questions autour des violences sexistes et sexuelles, de la soumission chimique, du consentement et plus largement des rapports hommes-femmes.
Sauf surprise, le principal accusé, Dominique Pelicot, 72 ans, qui a reconnu avoir drogué pendant une décennie son épouse Gisèle aux anxiolytiques pour la violer et la livrer à des dizaines d'inconnus qu'il recrutait sur internet, devrait écoper de la peine maximale de 20 ans de prison réclamée par le ministère public.
Mais son avocate, Béatrice Zavarro, espérait encore mercredi, auprès de l'AFP, que la cour "s'éloigne un petit peu du quantum proposé par l'accusation" et prenne en compte "le parcours de vie pas choisi" de son client, et notamment ces "traumas" qu'il aurait subis durant son enfance, dont un viol à neuf ans.
Dominique Pélicot risque la peine maximale de 20 ans de réclusion criminelle. Les audiences auront notamment permis d'éclaircir le mode opératoire de Dominique Pelicot, 72 ans, pour droguer son épouse avec des anxiolytiques dix ans durant, sans qu'elle s'en aperçoive.
La décision, qui sera rendue dans un palais de justice d'Avignon placé sous haute protection policière, sera scrutée de près, en France comme à l'étranger, tant ce procès a provoqué, depuis son ouverture le 2 septembre, une onde de choc, devenant emblématique des questions autour des violences sexistes et sexuelles, de la soumission chimique, du consentement et plus largement des rapports hommes-femmes.
Sauf surprise, le principal accusé, Dominique Pelicot, 72 ans, qui a reconnu avoir drogué pendant une décennie son épouse Gisèle aux anxiolytiques pour la violer et la livrer à des dizaines d'inconnus qu'il recrutait sur internet, devrait écoper de la peine maximale de 20 ans de prison réclamée par le ministère public.
Mais son avocate, Béatrice Zavarro, espérait encore mercredi, auprès de l'AFP, que la cour "s'éloigne un petit peu du quantum proposé par l'accusation" et prenne en compte "le parcours de vie pas choisi" de son client, et notamment ces "traumas" qu'il aurait subis durant son enfance, dont un viol à neuf ans.
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00:00Le 2 novembre 2020, nous sommes au commissariat de Carpentras et il y a une dame, une retraitée,
00:09Marie, qui arrive parce qu'elle a été convoquée.
00:11Elle a des années-lumière d'imaginer ce qui l'attend.
00:15Quand elle va pénétrer dans le bureau des enquêteurs, c'est surtout ce qu'ils vont lui annoncer.
00:22On commence par lui poser quelques questions. Elle ne comprend pas très bien de quoi il s'agit.
00:26Elle n'est pas très à l'aise.
00:29Les enquêteurs vont poser la question « Quel genre d'homme est son mari Frédéric ? »
00:33Et elle va répondre tout simplement, honnêtement, le plus honnêtement du monde d'ailleurs,
00:37c'est un homme bienveillant.
00:39Elle explique qu'elle a une vie de couple normale, qu'elle est heureuse avec son mari.
00:45Et on lui demande si c'est un couple qui pratique l'échangillisme.
00:48Et là, elle est à la folie.
00:50Elle a cette réponse.
00:52Rien que d'imaginer les mains d'un autre homme sur moi, ça me révulse.
00:57Et puis au bout d'un moment, les policiers vont vraiment être obligés de mettre les pieds dans le plat
01:01et soumettre à Marie des photos.
01:04À ce moment-là, elle ne sait pas que ces images vont changer sa vie.
01:10Ce qu'elle voit, c'est surtout le corps d'une femme, soit en petite tenue,
01:14avec des hommes qui sont autour d'elle, soit un, soit deux, soit trois,
01:17dans des positions qui sont très subjectives.
01:20Et elle comprend de suite qu'elle a affaire à des images à caractère pornographique.
01:24À un moment donné, elle va comprendre.
01:27Elle va peut-être couper un certain nombre de choses et en tout cas,
01:30elle va s'apercevoir que sur ces photos, le corps de cette femme, c'est elle.
01:37Elle se reconnaît sans se reconnaître.
01:39Elle sait bien qu'elle n'a pas vécu ça.
01:41Elle ne reconnaît pas les sous-vêtements qu'elle porte.
01:43Et puis elle ne reconnaît pas les hommes.
01:45Il y en a un, mais il y en a deux, mais il y en a trois.
01:49Et c'est pour ça qu'elle demande à ce qu'on arrête.
01:52C'est un effondrement absolu.
01:54C'est toute sa vie, tout ce qu'elle croyait avoir bâti et avoir vécu,
01:59qui change totalement pour une face noire qu'elle n'aurait jamais soupçonnée.
02:06À cet instant-là, devant la réaction de Marie,
02:09qui est, on peut le dire, en état de sidération,
02:11les policiers qui lui font face se rendent compte qu'elle n'était pas au courant,
02:15qu'elle ne savait pas, qu'elle découvre.
02:18Les enquêteurs ne le savent pas encore,
02:20mais ils viennent de mettre la main sur quelque chose
02:23qui va véritablement détruire le couple
02:25et créer un véritable séisme pour toute une région.
02:28Cette affaire, pour les policiers, c'est quelque chose d'absolument hors norme.
02:32Aucun d'eux, dans leur carrière, n'aurait jamais pu penser
02:35se retrouver avec une affaire d'une telle dimension.