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00:008h moins le quart, merci d'être à l'écoute de France Bleu et de notre invité qui, vous allez le voir, a de très grosses ambitions pour nos enfants et pour le gars, c'est le président de l'université de Nîmes.
00:09Oui, bonjour Benoît Rouag. Bonjour. Merci d'être avec nous.
00:13Alors, vous voulez en fait personnaliser le parcours de chaque élève pour qu'il développe ses compétences, son talent et qu'il les mette ensuite au service du territoire.
00:21Et pour ça, vous avez décidé de vous associer notamment à des lycées, à l'école des Beaux-Arts, au Greta ou encore au Purple Campus pour monter un établissement public expérimental.
00:32Alors, on va faire très simple, qu'est-ce que ça va changer concrètement cette EPE dans le parcours d'un élève ?
00:38Le lien entre les différentes strates de la pédagogie.
00:42Notre problématique particulière sur l'enseignement supérieur, après le bac, c'est la réussite.
00:48La réussite des étudiants puisqu'au niveau national, il y a 60% d'échecs en première année, post-bac.
00:53On considère que les élèves ne sont pas bien préparés, je ne parle pas d'un point de vue scientifique et disciplinaire,
01:01ils ne sont pas bien préparés à l'entrée dans un nouveau monde, dans un environnement qu'ils ne connaissent pas.
01:05Sur Nîmes, ce n'est pas pareil parce qu'on est petit, mais quand ils rentrent dans les grands établissements universitaires,
01:10ils sont perdus, nouvelles façons de travailler, autonomie, très loin des parents parfois.
01:15Ils ne sont pas préparés à cela, donc l'idée de cette EPE, c'est surtout de faire ce lien avec le secondaire,
01:21le fameux moins un plus un, de sorte d'essayer de les préparer au mieux à l'entrée dans un nouveau monde
01:26qu'ils ne connaissent pas et dans lequel ils ont de grandes difficultés.
01:29Donc vous voulez les préparer dès le lycée ?
01:32Dès le lycée, au repart ça peut être en terminale, voire en première.
01:35L'idée déjà c'est de faire de l'immersion dans un établissement en enseignement supérieur,
01:39le fait de les mettre dans un grand amphithéâtre, le fait de leur faire prendre des notes,
01:42leur faire comprendre dans quel environnement ils vont pouvoir se véhiculer dans les années qui suivent.
01:49Après c'est peut-être, on ne sait pas trop si ça va fonctionner, mais en tout cas aujourd'hui,
01:53le fait est qu'il y a 60% d'échecs en première année, et là il faut faire quelque chose,
01:57parce que les jeunes ils prennent mûr et c'est compliqué ensuite, dès qu'il y a de l'échec,
02:03c'est difficile de se remettre sur le bon chemin.
02:05Donc c'est notamment ce que vous allez faire, c'est-à-dire les mettre en immersion ces élèves à l'université.
02:10Est-ce que vous avez prévu d'autres choses dans le cadre de cette EPE ?
02:13Oui, sur cette partie-là, on prévoit aussi de travailler avec les enseignants du secondaire,
02:19puisqu'il y a un parcours qui est direct, quand on a une spécialité par exemple en mathématiques, en biologie,
02:26ou autre chose, ensuite ils viennent chez nous dans une licence en mathématiques et biologie.
02:31L'intérêt c'est aussi de voir le niveau auquel ils sortent au niveau du lycée,
02:35et le niveau dans lequel on les attend à l'université, et voir s'il y a un gap.
02:38S'il y a un gap, il faut travailler pendant les vacances, les fameux devoirs de vacances,
02:42qui seraient proposés par l'université sous forme numérique ou autre,
02:46mais pour leur dire, voilà attention, vous avez ce niveau-là, on va vous attendre là,
02:50il y a peut-être une petite marche à travailler, sans pour autant leur gâcher les vacances,
02:55mais c'est pareil, il faut juste leur inculquer que ça ne va pas être facile.
02:59– Oui, parce que vous parlez du problème de niveau,
03:01peut-être qu'il faut qu'il hausse, ces élèves dans le lycée,
03:04et en arrivant à l'université, il y a peut-être juste aussi un problème d'orientation.
03:07Et là, peut-être que ces liens que vous voulez créer,
03:09avec notamment les quelques lycées avec lesquels vous voulez vous associer,
03:13vous allez peut-être pouvoir travailler là-dessus, sur ces problèmes d'orientation.
03:17– La difficulté, et ce n'est pas critique ce que je dis,
03:20c'est que le lycée ne connaît pas très bien la formation à l'université, et vice-versa.
03:25Nous à l'université, on est très très loin des programmes qui se font au lycée,
03:29donc il faut absolument qu'il y ait ce rapprochement.
03:31Et ensuite, il faut éviter effectivement que, par défaut,
03:34puisqu'il n'y a qu'un parcours suivi, on sait qu'il y a une sélection,
03:37même si ça ne se dit pas, il y a des filières qui ne peuvent pas prendre autant de jeunes qu'ils souhaitent,
03:42donc forcément après on a des jeunes qui vont dans des filières par défaut, ça il faut l'éviter.
03:47Donc l'idée aussi de faire le lien avec d'autres établissements d'enseignement supérieur de la cité,
03:52c'est de pouvoir, une fois qu'ils sont dans nos établissements,
03:57si on voit qu'ils n'ont pas pris la bonne option,
04:01essayer de voir entre nous si on ne peut pas les réorienter, de sorte qu'ils ne perdent pas.
04:05– En cours d'année ?
04:06– Oui, parce que nous typiquement, en vacances de Toussaint,
04:09on va voir entre 25 et 30 pays hollandais.
04:11– On s'en va très vite.
04:12– Et ces jeunes-là, ils attendent, ils sortent du système,
04:15ils vont attendre un an avant de revenir.
04:17Si on peut les réorienter tout de suite sur notre établissement en 10 mois,
04:20c'est toujours ça qu'on aura gagné.
04:21– Donc vous voulez accroître les liens entre les établissements du secondaire
04:25et votre université, établissement d'enseignement supérieur,
04:29à travers cette EPE, établissement public expérimental,
04:33que vous allez lancer en début d'année.
04:35Comment vous allez leur expliquer ce projet à ces élèves ?
04:38Cette EPE, parce que ça paraît un petit peu flou comme ça.
04:41– Oui, ce n'est pas forcément évident.
04:43– Surtout qu'ils ne sont pas encore au courant, je crois, les élèves.
04:45– Oui, mais au-delà de ça, l'important c'est de travailler de concert avec les établissements.
04:50Aujourd'hui, on a des relations, mais on n'a pas de cohésion en fait.
04:53C'est la différence.
04:54Là aujourd'hui, en faisant cet ensemble, ce regroupement,
04:57il y a de la communication qui va se mettre en place,
04:59il y a de la méthodologie qui va se mettre en place.
05:01Et surtout, on va les faire venir.
05:02Parce qu'aujourd'hui, ils ne le savent pas parce qu'ils ne viennent pas.
05:05On reçoit de temps en temps quelques élèves,
05:08mais là, on va vraiment l'organiser.
05:10Et dès lors que ça sera organisé, ça sera beaucoup plus simple.
05:12– 7h51, est-ce que vous trouvez la marche trop haute entre le lycée et la fac ?
05:16Est-ce que vous avez encore confiance dans l'école pour offrir un meilleur avenir à nos enfants ?
05:19Vous réagissez sur notre page Facebook, France Blog à l'Auxerre.
05:22Thérésa, par exemple, nous écrit, il faut anticiper, il faut communiquer.
05:26Comment faire mieux ? Il n'y a pas de bons ou de mauvais élèves.
05:29Là, on est d'accord avec Thérésa.
05:30Vous pouvez réagir aussi par téléphone 0466 21 36 37.
05:34Benoit Rouag est notre invité, président de l'université de Nîmes.
05:38– Oui, Benoit Rouag, on parlait de cet établissement public expérimental
05:41que vous voulez mettre sur pied, avec plusieurs lycées,
05:45l'école des Beaux-Arts notamment, le Greta, le Purple Campus.
05:48Mais j'ai vu aussi que vous aviez d'autres partenaires,
05:50par exemple le pont du Gard ou le CHU de Nîmes.
05:52Qu'est-ce qu'ils viennent faire là, dans ce projet ?
05:55– Le pont du Gard, c'est un site magnifique.
05:57– Oui, je suis d'accord avec vous.
05:59– Mais en fait, au niveau de l'enseignement supérieur,
06:03la ministre démissionnaire, maintenant l'ancienne ministre,
06:06avait demandé, et ça va être perpétué par la nouvelle ministre normalement,
06:09avait demandé que l'ensemble des étudiants
06:11de premiers cycles universitaires aient une formation,
06:13une sensibilisation à tout ce qui est biodiversité,
06:15développement durable, l'environnement.
06:17Le pont du Gard, il n'y a pas de meilleure façon
06:20de mettre un étudiant, un jeune, au milieu du pont du Gard,
06:23au milieu des gorges du Gardon, pour qu'il prenne la mesure
06:27de ce qu'est l'environnement,
06:29ce que sont les problématiques environnementales.
06:31Quand on est sur les gorges du Gardon,
06:33il peut y avoir des problématiques de biodiversité,
06:36de végétation, d'incendie,
06:38– De préservation du patrimoine.
06:40– De plageation de l'eau, de préservation du patrimoine.
06:42C'est un fabuleux outil de sensibilisation,
06:44c'est un fabuleux outil de médiation scientifique.
06:47C'est un million de personnes qui passent à chaque année,
06:49on peut faire des expositions.
06:51C'est vraiment un outil de valorisation
06:54de tout ce qui peut être fait au niveau scientifique,
06:56au niveau environnemental, au niveau écologique.
06:58– Donc vous voulez sortir vos élèves des salles de classe
07:00pour les mettre un peu plus sur le terrain.
07:02– Oui, et vice-versa, on veut aussi sensibiliser
07:04le grand public à tout ce qui est la connaissance,
07:07la science et les problématiques environnementales
07:10et du développement durable.
07:11– Oui, effectivement.
07:12Donc le but c'est, quelque part, de développer
07:14les compétences de vos élèves, leurs talents aussi,
07:17et après qu'ils restent sur ce territoire,
07:20notamment au pont du Gard, notamment à Nîmes,
07:23notamment dans le Gard évidemment,
07:24pour qu'ils mettent leurs compétences qu'ils ont apprises
07:26au service de ce territoire.
07:27Mais comment vous faites pour les garder, ces élèves ?
07:29– Oui, en fait, si on regarde d'un point de vue socio-économique,
07:32il y a beaucoup d'emplois dans le Gard qui sont non pourvus
07:34et on a beaucoup de jeunes,
07:35on a un taux de chômage des jeunes qui est le plus élevé,
07:37je crois, ou en tout cas très très fort.
07:39On a un problème d'adéquation entre une demande
07:42qui est sur le territoire et des jeunes,
07:44ou en tout cas des populations qui n'y vont pas.
07:47Donc l'idée c'est vraiment de se rapprocher aussi
07:49de ce monde socio-économique pour voir le type de formation,
07:51le type de compétences qui manquent
07:53et que l'on pourrait flécher sur des étudiants
07:57pour qu'ils soient plus en adéquation avec le monde du travail local.
08:01– Effectivement, là vous avez 9 partenaires,
08:02mais est-ce que vous pourriez en avoir plus à l'avenir ?
08:05– Oui, on pourrait, après déjà il faut arriver
08:07à faire fonctionner les 9 partenaires ensemble,
08:10on parlait du CHU tout à l'heure,
08:12mais le CHU c'est toutes les problématiques de santé,
08:14les problématiques démographiques avec un vieillissement de la population,
08:19tout ça aussi ça peut être pris en charge,
08:21en tout cas en compte dans notre approche
08:23puisque là aussi il y a de nouveaux métiers qui naissent.
08:27On est avec l'Institut de formation métier éducatif,
08:30tout ça c'est aussi en lien avec les besoins de notre territoire
08:35que l'on a identifié et dont on essaie avec très grande modestie
08:39de trouver quelques solutions pour y remédier.
08:42– Mieux faire réussir nos élèves donc,
08:44et mieux faire réussir notre territoire,
08:46ce beau département qu'est le Gardjour.
08:48Merci beaucoup Benoît Rouag d'avoir été notre invité ce matin
08:50sur France Bleu Garlousière,
08:52je rappelle que vous êtes le président de l'université de Nîmes,
08:54Nîmes Université, très exactement,
08:57merci à vous et bon début de journée.
08:59– Merci.
09:05– Sous-titrage ST' 501

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