• il y a 3 mois

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00:008h moins le quart, l'invité de la rédaction ce matin, Maïa est le directeur de la fédération
00:08de chasse du Gard.
00:09On va parler ensemble du fléau dont vous parliez il y a quelques instants, celui des
00:13sangliers qui envahissent les rues de nos communes.
00:15Ils renversent nos poubelles et ils causent pas mal de dégâts.
00:19Bonjour Marc Vallat.
00:20Bonjour.
00:21Alors déjà, est-ce que c'est une impression ou est-ce que oui, il y a vraiment beaucoup
00:25de sangliers dans le Gard ?
00:26Alors, ça dépend des secteurs.
00:28On dirait que les populations sont stables puisqu'on était au-delà de 30 000 prélèvements
00:34dans la campagne précédente, qu'actuellement on va dire que suivant les secteurs il y a
00:39autant d'animaux que ce qu'on pouvait avoir l'an dernier à la même époque.
00:42Le fait est qu'à un moment donné on se retrouve par contre en zone périurbaine avec
00:47des vraies problématiques de régulation puisque bon, on ne peut pas chasser en zone
00:50périurbaine, vous le savez, et on a des concentrations de compagnie qui se font, c'est-à-dire
00:55des marcassins qui se fixent sur ces zones de quiétude qu'on appelle et donc du coup
01:01elles ne s'étendent non pas vers les zones boisées puisqu'elles sont chassées, elles
01:06se retournent vers les zones urbanisées.
01:09Et ça c'est nouveau ? Elles sont plus souvent vers les villes désormais ?
01:12Elles identifient qu'en fait il y a de la tranquillité, il n'y a pas de chasse et
01:16automatiquement elles y trouvent leur confort de vie.
01:21On salue les communes qui collaborent avec nos services, les agents de la fédération
01:26et les agents de développement, les lieutenants de l'ouverture qui interviennent pour la
01:29sécurité, il faut le rappeler, qui sont sous le contrôle des services de l'État
01:33et les sociétés de chasse qui travaillent en partenariat très étroit avec toutes les
01:38mairies.
01:39Au niveau de la ville de Nîmes par exemple, il y a une vraie coopération, la ville d'Alès
01:44également et puis toutes les petites communes.
01:47Et comment est-ce qu'on l'explique ? Qu'est-ce qui fait que les sangliers prolifèrent en
01:51ce moment ? Est-ce qu'il y a une raison ?
01:53La prolifération des sangliers, il y a plusieurs facteurs.
01:57Le premier facteur, on va dire, dans le sud de la France, puisque c'est les zones où
02:01il y a le plus de population de sangliers, le Gard est le premier prélèvement de sangliers
02:05de France, il y a plus de 35 000 animaux abattus chaque année.
02:08Ah oui, donc effectivement on fait partie quand même des départements où il y a très
02:12nombre.
02:13Tout à fait, donc il y a plusieurs facteurs.
02:14Le premier facteur, on va dire, c'est les conditions climatiques qui sont extrêmement
02:17favorables à la douceur des températures, qui sont extrêmement favorables à l'espèce,
02:21qui lui permet d'ailleurs, Jair, de faire des reproductions tardives et qui ne souffrent
02:29pas du froid de l'hiver.
02:31D'accord.
02:32Premier facteur.
02:33Donc, deuxième facteur, c'est les milieux naturels qui se ferment.
02:37On voit de l'embroussaillement partout, c'est visible autour des villes bien sûr, mais
02:43aussi en zone agricole, et ça c'est la déprise agricole.
02:45Il y a un moment donné, on a malheureusement un secteur agricole qui est extrêmement sinistré,
02:51il y a de moins en moins d'exploitants, et donc aujourd'hui on se retrouve avec des
02:55assolements qui sont variables et beaucoup de friches, qui sont favorables à l'espèce,
03:00qui lui permet, Jair, de se réfugier, de se protéger de l'homme et du chasseur.
03:06Et donc, le troisième facteur, c'est les denrées alimentaires, et donc principalement
03:11dans les ressources alimentaires fruitiers sauvages qu'on appelle, voilà, chez nous
03:15c'est le gland, les fènes en cévennes, les châtaignes, et qui donc sont une alimentation
03:21idéale pour l'espèce, et ce fait est qu'on arrive aujourd'hui à des capacités de reproduction
03:27de trois compagnies, trois portées chaque deux ans, voilà, ce qui est énorme.
03:33Ce qui est beaucoup.
03:34C'est au-delà de la moyenne.
03:35Au-delà, oui, bien sûr, bien sûr, traditionnellement on pourrait dire qu'on est sur une portée
03:40par an.
03:41Dans le Gard, on arrive à trois portées chaque deux ans.
03:43Marc Vallat est avec nous, directeur de la fédération de chasse du Gard à 7h49, on
03:49vous pose la question d'ailleurs, est-ce que les sangliers vous gâchent la vie ? Est-ce
03:52que vous avez des solutions peut-être pour éviter qu'ils fouinent dans vos poubelles
03:56? Vos appels ce matin, on veut vous entendre jusqu'à 8h, 0466 21 36 37.
04:01Marc Vallat, maintenant qu'on a posé le diagnostic, qu'on sait qu'il y a tous ces sangliers,
04:06qu'est-ce qu'on peut faire face à eux ? On a entendu dans nos journaux ce matin des
04:09témoignages de gardois qui utilisent des poubelles avec des verrous, mais ça, ce n'est
04:13pas une solution à long terme, c'est du court terme.
04:15Est-ce qu'on chasse suffisamment le sanglier ici ? Est-ce qu'il faudrait faire plus encore
04:19?
04:20Alors, la période de chasse dans le Gard, elle est le 1er juin, 31 mai, 1er juin, 14
04:24août, on est en chasse de tir d'été qu'on appelle, voilà, 15 août, 31 mars, chasse
04:29classique et avril et mai, chasse particulière.
04:31On ne peut pas aller au-delà.
04:32Toute l'année ?
04:33On ne peut pas aller au-delà.
04:34On ne peut pas aller au-delà.
04:35Nous sommes sur un dispositif qui est tendu et qui, j'allais dire, permet une certaine
04:38instabilité dans les territoires chassables.
04:40Aujourd'hui, il faut qu'on raisonne en termes de pratiques dans les territoires non-chassables.
04:46C'est-à-dire qu'aujourd'hui, on a donc des diagnostics à tirer sur les besoins,
04:50un, d'entretien de l'espace.
04:52C'est évident.
04:53Il y a des espaces qui sont embroussaillés, je l'ai dit tout à l'heure, donc il faut
04:57à tout prix que les eaux, elle le dit, l'obligation légale d'embroussaillement, s'appliquent
05:01pour qu'on évite d'avoir ces refuges qui sont forcément propices à la concentration
05:06des espèces.
05:07Deuxième approche, c'est des zones qu'on appelle de non-chasse, parce que protégées,
05:12pour x raisons, protection, et là, il faut qu'on ait des traitements, c'est-à-dire
05:17qu'il faut que les propriétaires mettent en œuvre des opérations de destruction,
05:21y compris avec l'aide des loteries, par exemple, par le poste de cage-piège, etc., pour enlever
05:27les animaux.
05:28Mais la question qui se pose aussi, c'est le fait qu'aujourd'hui, il y a des gens
05:32qui sont satisfaits de voir des animaux dans les villes, ou qui se satisfont de l'arrivée
05:36des animaux dans les villes.
05:37– Ce n'est pas des témoignages qu'on a eus jusqu'à présent, de gens qui expliquaient
05:40notre poubelle se retrouve éventrée en plein milieu de la chaussée, c'est sale, ça fait
05:44des détritus de partout, vous, vous avez vraiment des échos de personnes qui sont
05:48contentes de voir des sangliers ?
05:49– Bien sûr, alors ceux-là, on est d'accord, ceux-là se plaignent, donc ils ne sont pas
05:52contents.
05:53Les sangliers viennent dans leur jardin, détruisent leur clôture, renversent leur poubelle, c'est
05:57même dangereux, parce que, attention, vous pouvez avoir une laie qui peut être agressive,
06:01vous pouvez avoir une bête blessée qui a eu une collision, par exemple, qui est frappée
06:05sur une route et qui vient se réfugier dans votre jardin, suivant la dimension de l'animal,
06:11ça peut être dangereux pour la personne, c'est clair, mais on a quand même un problème
06:15dans les villes, notamment, c'est les gens qui donnent à manger aux animaux, donc du
06:19coup on se retrouve avec des sangliers qui identifient l'homme non pas comme un prédateur,
06:23mais qui identifient l'homme comme un faisant vie, et ça c'est grave, parce qu'en fait
06:29si vous voulez, on apporte un comportement qui n'est pas normal à l'animal, une familiarité
06:35animale, ce n'est pas un animal domestique, et donc quand je disais qu'il y a des gens
06:38qui se satisfont, c'est parce qu'en fait dans des quartiers, il y a des gens qui donnent
06:42à manger aux sangliers, et donc ça c'est des pratiques qu'il faut absolument cesser,
06:47pour éviter d'attirer les animaux, déjà qu'il y a des facteurs naturels, on est d'accord
06:51avec les longues pertes de sécheresse, forcément ils quittent les zones boisées, bien que
06:56cette année ça n'était pas si évident que ça, puisqu'on a eu quand même quelques
06:59orages dans la gare, mais on se retrouve avec des animaux qui se rapprochent des jardins,
07:04parce qu'il y a de l'irrigation, de la fraîcheur, et donc ils deviennent un gagnage en fait.
07:09D'accord, donc si on retient bien, puisque de toute façon ce n'est pas possible de chasser
07:12plus le sanglier qu'on ne le fait déjà, étant donné qu'on chasse toute l'année,
07:16il faut débroussailler absolument, trouver des manières de lutter dans les zones protégées,
07:20et surtout, surtout, ne pas nourrir les sangliers, c'est les bons conseils que vous donnez aux gardiens ?
07:24Complètement, et puis accepter aussi la régulation, les tirs, il faut accepter,
07:30c'est des animaux sauvages qui doivent se chasser, alors il y a des zones où la chasse est difficile
07:35par rapport à la sécurité, on est d'accord, à mettre en oeuvre, il y a des cages pièges
07:39qui sont très efficaces, et donc il faut accepter d'en prélever, et oui, effectivement, mais le fait est que...
07:51Alors, justement, Marc Vallat, on a une auditrice en l'occurrence qui nous vient de l'Audun,
07:56qui nous appelle, Hélène, qui nous dit, voilà, pour moi, il y a d'autres méthodes que la chasse.
08:01Hélène, vous êtes en ligne avec nous ?
08:04Oui, je vous entends.
08:05Bonjour, oui, on vous entend très bien.
08:07Oui, bonjour, voilà, donc j'aimerais un peu réagir, parce qu'il y a d'autres méthodes que la chasse, que le piégeage...
08:14Comme quoi, par exemple ?
08:15Alors, en fait, il existe, je pense que monsieur le connaît, c'est le gonacons,
08:19ça a été utilisé au Canada pour maîtriser la population des orignaux, en fait des élans,
08:24qui sont quand même des animaux encore plus gros que les sangliers qui circulaient partout dans les villes.
08:29C'est une stérilisation ?
08:30C'est une stérilisation, ben voilà, c'est des granulés, c'est des trucs, c'est une méthode de stérilisation
08:36qui permet, en fait, de réduire la population au même titre qu'on va le faire pour les chats, les chiens,
08:42voilà, donc il existe d'autres méthodes, et il n'y a pas que la chasse, que le tir, que le piégeage,
08:48parce que, bon, voilà, il faut quand même se rendre compte que dans les années 80,
08:52la population de sangliers avait été fortement réduite,
08:55et que c'est un largage de cochons normaux qui a entraîné des, voilà...
09:02Hélène, je vous coupe parce qu'on va quand même faire réagir monsieur Vallat
09:06par rapport à cette proposition de stérilisation.
09:08Est-ce que ça peut marcher chez nous, Marc Vallat ?
09:11Alors, tout d'abord, il faut expliquer quand même que l'on est sur un animal sauvage.
09:15Quand on parle de stérilisation de chats, etc., on est sur des animaux de compagnie domestique
09:20qui font l'objet de procédures d'application qui sont dans de l'espace privé.
09:26On n'est pas sur l'espace public.
09:28Donc les animaux sauvages vont et viennent, et la stérilisation est un mode chimique
09:34qui s'impacterait sur l'environnement, et là on est extrêmement prudent,
09:38pour ne pas dire aujourd'hui très réticent, parce que ces dispositifs chimiques,
09:43on a vu dans l'histoire ce que ça a pu nous amener comme problématique.
09:47Je pense qu'avant de vouloir s'en prendre à l'espèce, que l'on met sa main sur l'espèce,
09:52je pense qu'il faut qu'on raisonne en termes de pratiques humaines.
09:55C'est ça le plus important.
09:57Parce qu'aujourd'hui, je comprends que la personne puisse être offusquée
10:01par rapport à la régulation de la faune sauvage par la chasse,
10:03qui est le seul moyen efficace qui permet l'équilibre des espèces.
10:07Aujourd'hui, on ne saurait pas stériliser une espèce, je veux dire, de manière respectueuse,
10:12de manière... ce serait de toute façon quelque chose qui...
10:16Il y aurait un impact.
10:17Alors attendez, deux choses.
10:19Premièrement, là on parle d'une espèce qui est comestible à l'homme.
10:23Il ne faut pas l'oublier.
10:24Il ne faut pas oublier quand même, pareil, en termes de valeur de venaison,
10:29on parle de nourriture là.
10:32Donc aujourd'hui, quand il y a des gens qui ont des retraites très basses,
10:36est-ce que la chasse est un complément alimentaire ? Affirmatif.
10:39Affirmatif.
10:40Vous allez expliquer à des gens qui consomment de la venaison
10:43que demain ils vont pouvoir consommer de la venaison
10:45qui va être, entre guillemets, peut-être atteinte de certaines substances chimiques ?
10:49Absolument pas, pas d'accord.
10:51Ensuite, les effets nocifs.
10:53On a eu d'autres problématiques d'empoisonnement
10:55et on a vu ce que ça a pu amener dans le temps.
10:57Donc ce n'est pas possible.
10:58Aujourd'hui, ce n'est pas possible.
10:59Merci beaucoup Marc Vallat.
11:00Je suis obligée de conclure.
11:02Oui, un petit mot rapidement.
11:04Un petit bonjour.
11:05Alors, un petit bonjour à Monsieur Lolo.
11:07D'accord.
11:08Qui se reconnaîtra.
11:09C'était inattendu, mais très bien.
11:11Merci beaucoup Marc Vallat, directeur de la Fédération de chasse du Gard
11:14d'avoir été avec nous ce matin sur France Bleu Garlos Air.

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