Une association de défense des animaux veut déprogrammer l'avant-première du film «Bambi»

  • il y a 5 heures

Pascal Praud revient pendant deux heures, sans concession, sur tous les sujets qui font l'actualité.

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00:0011h-13h, Pascal Praud sur Europe 1.
00:03Une association de défense des animaux veut déprogrammer l'avant-première du film Bambi,
00:18l'histoire d'une vie dans les bois prévue le dimanche 29 septembre. Le film est inspiré du
00:24célèbre roman raconté par la chanteuse Mylène Farmer avec la présence de vrais animaux. L'association
00:31estime que les animaux sont privés de liberté toute leur vie pour quelques minutes à l'écran
00:36et subissent la violence du dressage. Alors est-ce que vous comprenez cette polémique ? Moi ce qui
00:42m'enduit c'est que je ne l'ai pas vu ce film Bambi. Alors j'imagine c'est la même histoire que le
00:47dessin animé Bambi monsieur Laurent Tessier ? Est-ce que c'est la même histoire qu'on nous
00:53racontait lorsqu'on nous étions enfants ? Ça parle de la même histoire. Et l'histoire tragique.
00:58Ah oui puisque Bambi effectivement c'est une histoire tragique. Alors Amandine Sanvissenne,
01:06et là je ne sais pas si je prononce bien votre nom. Bonjour, alors on est dans une société où les
01:13positions sont souvent radicales et on est parfois étonné parce que c'est un film qui a été fait
01:20et sans doute pour la bonne cause ce film. Mais évidemment il utilise des animaux et c'est ce
01:25qui vous a mis madame sans doute en colère et c'est pourquoi vous souhaitez déprogrammer
01:31l'avant-première de ce film. Oui puisqu'en fait on a ce film Bambi carrément on peut dire qu'il
01:37trompe le public. Puisque vous voyez cette belle histoire qui est racontée où on peut se dire,
01:42ça donne l'impression, l'illusion que les animaux sont heureux dans la forêt etc. En fait c'est
01:47tourné avec des véritables animaux sauvages qui sont malheureux puisqu'ils sont placés en
01:52captivité. Donc on parle de lapins, ratons laveurs, loups, chouettes, sangliers, fangs évidemment.
01:57Et en fait pour quelques minutes à l'écran les animaux, ces animaux là qui sont des animaux
02:03sauvages, qui ont des besoins très importants, ils sont placés en captivité durant toute leur vie et
02:08ils sont dressés. Et donc en fait si vous voulez nous on appelle le monde du cinéma à prendre
02:14conscience que les animaux sauvages ne sont pas des acteurs et qu'il est temps de se tourner vers
02:18des techniques alternatives qui existent comme les effets spéciaux, les banques d'images,
02:22l'animatronique etc. Où on le voit déjà en fait, il y a déjà des films, des productions qui font
02:27appel à ce type de technique sans pour autant faire souffrir les animaux. Vous le savez en
02:32France on a évolué puisque le parlement a légiféré pour interdire les animaux sauvages
02:37dans les cirques. Ça rentre en vigueur en 2028. Là en fait c'est la même chose. Ce qui change
02:42juste c'est le décor. D'un côté on a un chapiteau, de l'autre on a un plateau de tournage. Dans les
02:46deux cas ce sont des animaux sauvages qui sont dressés, qui sont placés en captivité, qui sont
02:50transportés juste pour qu'on s'amuse en fait, juste pour un divertissement. Et c'est une vie de
02:55souffrance parce que ce sont des animaux dont leur place, si vous voulez, elle est en liberté. Elle
02:59est là en l'occurrence dans la forêt à vivre leur vie tranquillement. Et donc nous vraiment on
03:03appelle le gouvernement à légiférer. Il faut qu'on interdise l'utilisation des animaux sauvages pour
03:08la création artistique, c'est-à-dire pour le cinéma, la publicité. Et puis le monde du cinéma aussi,
03:12les producteurs, les réalisateurs, les acteurs, les actrices, à prendre position. On peut faire
03:17autrement. C'est-à-dire que oui on peut représenter des animaux en racontant une belle histoire,
03:21quelle qu'elle soit, mais avec des techniques alternatives plutôt que les faire venir sur un
03:27plateau où c'est du stress, du dressage, où ils n'ont pas leur place en fait.
03:31Bon, je rappelle à Mandine Sanvissance que vous êtes cofondatrice de l'association PAZ, qui veut dire
03:39projet animaux zoopolis. Zoopolis, pardonnez-moi. Zoopolis, je lisais mal. Bon, je suis toujours
03:50en difficulté dans ces sujets-là. Je peux pas vous dire autre chose. D'abord parce que vous parlez
03:59d'animaux malheureux et effectivement ce concept-là, c'est un concept le bonheur et le malheur qui est
04:05chez les hommes et vous le transférez dans un cerveau de raton laveur. On imagine que leur place est dans une forêt en fait.
04:13Et c'est pour ça que je suis toujours, lorsque ce sujet arrive, la place d'un lion c'est pas d'être dans une cage.
04:24Donc je peux pas dire autre chose. Voilà, on est d'accord. Et c'est toujours une difficulté. La souffrance animale, c'est un sujet qui a été
04:32assez nouveau dans la société. On n'en parlait pas. Vous êtes jeune, madame, mais moi quand j'avais 10 ans, dans les années 74,
04:43c'est quelque chose, on ne parlait jamais de la souffrance animale. On allait au cirque, on était très content.
04:47Il y a une prise de conscience. Bon, il y a une prise de conscience. Donc je ne sais pas quoi penser et c'est finalement à l'auditeur.
04:53Parfois, il y a des sujets sur lesquels on n'a pas forcément d'avis parce que c'est vrai que... Alors, ces animaux, qu'est-ce qu'ils sont devenus ?
05:02Ils ont été remis dans la nature ensuite ?
05:04Ah non, non, non, pas du tout. C'est des animaux, si vous voulez, qui sont toute leur vie en captivité.
05:07Toute leur vie, ils sont en captivité pour faire...
05:09Dans un port, un enclos, dans des cages. Voilà, c'est des dresseurs. Bon, le métier est de dresser ces animaux pour des tournages.
05:15Et ils sont pour le cinéma.
05:15Voilà, ou la publicité. Et je tiens, par exemple, parce que c'est des exemples quand même importants. Vous voyez, la pub Feuvert où il y a un chat blanc,
05:20c'est pas un véritable chat. C'est des images d'un chat, donc c'est possible. Le Roi Lion de 2019, ce sont, encore une fois, des techniques alternatives.
05:28Le phénix d'un Harry Potter...
05:30Non, mais j'entends, j'entends. Là où vous avez raison et là où vous êtes convaincante, c'est que si on peut faire la même chose avec une technique différente,
05:40ben là, au moins, il n'y a pas de débat. Alors, je vais vous mettre avec quelqu'un que vous ne devez pas aimer du tout, Amandine Sanvissance.
05:46C'est un chasseur. Il s'appelle Etienne. Donc, j'espère qu'il ne va pas vous heurter et qu'il restera courtois, même s'il n'est pas d'accord.
05:55Etienne, que voulez-vous nous dire sur ce sujet ? Le film Bambi avec une association de fêtes des animaux.
06:01Alors déjà, bonjour. Bonjour à tout le monde. Déjà, je ne suis plus chasseur depuis trois ans.
06:06Ah, bon ben écoutez, comme ça vous dirait Olivier Guénet.
06:10Je ne chasse plus parce que je ne suis pas en accord avec la politique générale du monde cinégétique par rapport aux grands prédateurs, à savoir l'ours, le loup et le lynx.
06:20Moi, je suis un chasseur qui pense que tous les animaux ont leur place dans la nature, surtout quand ils reviennent de façon naturelle ou un peu aidés par l'homme comme l'ours.
06:31Voilà, c'est bon. Pour en venir à Bambi, ce que je trouve complètement un peu aberrant, cette scène nous parle d'animaux sauvages, en parlant des animaux qui ne sont pas dressés mais éduqués.
06:44Parce que quiconque travaille avec des animaux saura qu'on n'obtient rien par la force, par la fervilité, simplement par le jeu, par une complicité, par un amour mutuel.
06:58Là, on peut arriver à quelque chose. Tous les gens qui travaillent avec des animaux vous le diront.
07:02Ceux qui ne le font pas, de toute façon, il leur arrive des bricoles.
07:04Mais au-delà de ça, ce n'est pas la place d'un animal, objectivement, de faire du cinéma, par exemple.
07:13Ce n'est pas sa vocation, ce n'est pas le mot qui convient.
07:16Les chevaux qu'on utilise pour la série Fortunes de France.
07:19Mais de la même manière, on pourrait un jour...
07:23Un jour, le débat se reposera.
07:25Dans le temps où est tournée cette série, il n'y a pas de véhicule à moteur.
07:30On utilise principalement des chevaux, des bœufs de trait.
07:33Donc, on va mettre des chevaux de synthèse, on va mettre les gens sur des chevaux de synthèse.
07:38Vous savez, il y a plein de chevaux qui sont heureux.
07:40Il y a plein d'animaux... Comme disait la dame, ce sont des animaux sauvages.
07:44Non, les animaux qui sont utilisés, ce sont des animaux qui sont en général issus d'élevage depuis très longtemps.
07:51Parce que pour les dresser, de toute façon, comme elle dit, il faut déjà des animaux qui soient familiarisés avec l'homme.
07:59Un cerf qu'on va attraper dans l'aventure, donc un cerf sauvage,
08:03qui n'a jamais connu la vie domestique, entre guillemets, la vie au contact de l'homme,
08:08on ne lui ferait pas tourner un épisode, on ne lui ferait pas tourner une seconde de film.
08:11Si vous allez au bout de la logique, même les chevaux dont on se sert pour faire de l'équitation, faire du dressage...
08:20Il y a une forme de logique à dire, laissez ces chevaux tranquilles.
08:24Qu'est-ce que vous voulez que je vous dise ? Ça s'entend. En tout cas, il y a une forme de logique.
08:28Si vous considérez que l'animal a une vie autonome et des sentiments,
08:34et le mot sentiment d'ailleurs n'est peut-être pas adapté,
08:39mais en tout cas une sensibilité, voilà. Merci, je cherchais le terme.
08:44Forcément, l'homme doit le laisser en paix.
08:48C'est une philosophie générale. J'imagine que madame Sensivans, c'est ce qu'elle pense.
08:53J'imagine. Alors évidemment, il y a des gens qui adorent les chevaux et qui ont un rapport au cheval,
08:58avec l'équitation, qui est très puissant, très fort.
09:03C'est pour ça que je dis, je ne sais pas quoi penser de ces sujets.
09:06Mais il est 12h47, donc on est en retard.
09:09Je remercie Amandine, grandement.
09:11Je remercie Étienne, grandement.
09:14Si on dit qu'un cheval, c'est l'équivalent d'un homme,
09:18si on part de ce postulat-là, si j'ose dire, en tout cas que c'est proche.
09:22Oui, vous n'aimeriez pas qu'on vous monte dessus ?
09:27Je ne suis pas aussi catégorique.
09:29Monsieur Boubouc.
09:31Pourquoi pas être un cheval finalement ?
09:33Il n'y a rien demandé le cheval.
09:35Le cheval était tranquille dans son enclos.
09:37Et puis un jour, on est venu lui mettre une selle.
09:41C'est particulier comme logique, mais pourquoi pas ?
09:43Bien sûr, c'était pour vous faire rire.
09:45J'aime vous faire rire.
09:47Et 12h48, M. Boubouc et M. Tessier arrivent.
09:51Vous nous confondez ?
09:53On ne peut pas confondre le Boubouc et le Tessier.
09:55C'est deux races bien différentes.
09:57Deux belles espèces.
09:59A tout de suite.

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