• il y a 3 mois
Avec Nicolas Bouzou, économiste et essayiste

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##SUD_RADIO_VOUS_EXPLIQUE-2024-09-18##

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Transcription
00:00Aux 7h-9h, Jean-Jacques Bourdin.
00:02Bien, il est 7h48 en moins d'un, nous sommes avec Nicolas Bouzou, bonjour Nicolas.
00:08Bonjour Jean-Jacques.
00:09Économiste et essayiste, et Jean-François Ackilly est avec nous également, vous connaissez bien Jean-François.
00:14Bien sûr, bonjour Nicolas Bouzou.
00:16Nicolas, alors, j'ai plusieurs questions à vous poser, d'abord, avant de parler des augmentations d'impôts et de ce que dit,
00:23de ce que dirait, de ce que voudrait faire Michel Barnier, j'emploie toujours le conditionnel,
00:28même si j'aime pas trop ça en journalisme, je le dis, je l'emploie parce que, parce que, bon, ça a été rapporté.
00:35Mais, je suis, je vous le dis, Nicolas, je le dis clairement, je souris, je souris devant le théâtre, la pièce de théâtre,
00:46de messieurs Éric Coquerel et Charles de Courson, Charles Amédée, Charles Amédée de Courson,
00:52qui nous font un numéro invraisemblable en demandant des lettres plafond, des documents budgétaires du gouvernement
00:58qui fixent les dépenses de chaque ministère, la loi ne prévoit pas leur publication, qui est obligatoire,
01:03mais ça change quoi ? Des lettres plafond d'un gouvernement qui n'est plus en place ? Franchement Nicolas Bouzou.
01:08Écoutez, je ne saurais mieux le dire que vous, je suis entièrement d'accord avec vous,
01:12le Premier Ministre nous dit que le budget sera présenté sans doute à la fin de la première semaine d'octobre,
01:18donc encore quelques jours, tous les parlementaires auront accès à tous les documents possibles et inimaginables,
01:24et de toute façon on sait très bien que ces lettres plafond sont faites pour être changées,
01:29et on va avoir un vrai budget d'ici 15 jours, donc le sujet n'est absolument pas là,
01:34et vous avez mille fois raison de dire qu'il s'agit du théâtre.
01:37Je voudrais quand même dire que la France est sans doute le pays dans lequel l'exercice budgétaire est l'un des plus transparents au monde,
01:45c'est l'un de ceux dans lequel les parlementaires peuvent le plus intervenir, donc il n'y a aucun sujet, ça n'est que du théâtre.
01:50Oui, rien n'est caché, ce n'est que du théâtre.
01:53Ah non, rien du tout.
01:54Mais rien du tout, mais c'est pour enfumer l'opinion publique.
01:58Mais regardons la réalité Nicolas Bouzou, la réalité c'est que Michel Barnier voudrait,
02:05vous pensez qu'il veut augmenter ou qu'il doit augmenter les impôts ?
02:09Non, je pense qu'on n'est pas obligé de le faire, je pense qu'on peut parfaitement dans notre pays réduire les déficits publics qui sont beaucoup trop lourds sans augmenter les impôts,
02:18mais je pense en effet qu'il a la tentation de le faire.
02:20Alors pourquoi est-ce qu'on peut diminuer les déficits sans augmenter les impôts ?
02:23Pour une raison qui est très simple et que tout le monde va comprendre,
02:27la France est au monde le pays où les prélèvements obligatoires sont les plus élevés en proportion de ce qu'on produit,
02:34mais c'est aussi le pays dans lequel la dépense publique est la plus élevée.
02:37Donc vous comprenez bien qu'en première analyse, l'idée qui consiste à dire qu'on va baisser les déficits en augmentant les prélèvements obligatoires,
02:45alors même que ce sont déjà les plus élevés au monde, est quelque chose qui manque de logique,
02:50alors qu'on sait très bien que nos dépenses publiques sont extrêmement lourdes et qu'il y a un certain nombre d'abus,
02:56je pourrais vous parler des arrêts maladie par exemple qui ont complètement flambé,
02:59je pourrais vous parler des aides au logement qui ne sont pas efficaces, il y a vraiment plein de choses à faire.
03:04Irresponsabilité de l'Etat, irresponsabilité des citoyens.
03:08Voilà, je partage, je suis tout à fait prêt à entrer dans cela.
03:13Ensuite, est-ce qu'il va le faire ? Oui, je pense que c'est toujours une tentation, parce que c'est la tentation de la facilité.
03:18Oui, j'ai vu des élus proches de lui plaident pour le rétablissement de l'ISF par exemple, sur les surprofits, sur les très très riches.
03:28Oui, mais vous savez les très très riches, après ça devient les riches et après ça devient les classes moyennes.
03:33François Hollande plaçait les richesses à 4 000 euros par mois.
03:36Mais justement, je vais prendre ce précédent, François Hollande élu en 2012 et a voulu aussi réduire les déficits publics,
03:42c'était bien intentionné, il a augmenté la charge fiscale très lourdement, vous vous en souvenez peut-être, 30 milliards d'euros,
03:48et du coup il a complètement tué l'activité économique et au bout du compte on n'a pas eu les recettes fiscales qu'on a voulues,
03:54parce que justement ces hausses d'impôts ont tué l'activité économique, voyez ce que je veux dire.
03:58Donc en fait, le sujet il est là, c'est la raison pour laquelle, moi puisque vous me posez la question, je ne suis pas favorable à ça,
04:04mais je pense que c'est une tentation.
04:06C'est une tentation, oui.
04:08C'est pas clair, parce que le Premier Ministre a dit, dans son premier entretien sur TF1, quand il a été Premier Ministre,
04:14il a dit je ne m'interdis pas plus de justice fiscale, donc c'est quand même très vague.
04:17Jean-François Aquilier, vous vouliez poser une question à Nicolas Bouzou ?
04:20Oui Nicolas Bouzou, François Villeroy de Gallo, le gouverneur de la Banque de France dans Le Parisien ce matin,
04:25il a dit que pour être dans les clous des 3% de Bruxelles, allez, on se donne 5 ans, c'est 20 milliards d'euros à trouver par an.
04:32Nicolas, est-ce qu'il n'y aurait pas un moyen, quand vous évoquez les pistes possibles,
04:37réduire le train de vie de l'État, supprimer certaines niches qui par soi sont extravagantes,
04:42on pourrait dire même parfois aller chercher des agences paragouvernementales qui ne servent à rien,
04:47est-ce qu'on ne pourrait pas chiffrer case par case, et puis additionner tout ça et voir qu'est-ce qu'on peut, au fond, économiser ?
04:54Personne ne fait ce travail de concret.
04:57C'est énorme, oui c'est énorme, vous avez mille fois raison, et on pourrait économiser de l'ordre de 100 milliards d'euros,
05:03donc c'est absolument colossal, bien sûr, mais par contre on ne peut pas le faire en 3 secondes,
05:08c'est-à-dire que ça se fait en deux temps, c'est-à-dire que dans un premier temps,
05:12on essaie en effet de, par exemple, j'évoquais tout à l'heure la question des arrêts maladies,
05:16je ne suis pas du tout content du système des arrêts maladies, ce serait absurde ou tranché de dire ça,
05:20simplement on voit qu'il y a un dérapage depuis 2-3 ans qui est absolument colossal,
05:23et qui se chiffre en milliards, donc là, vous voyez, il faut agir sur ce genre de choses à court terme,
05:28et à moyen terme, vous avez tout à fait raison, alors moyen terme, c'est quoi ?
05:31C'est 2-3 ans, ce n'est pas au siècle prochain, mais il faut en effet supprimer un certain nombre d'agences,
05:37par exemple, qui ne servent absolument à rien et qui ont considérablement proliféré dans notre pays,
05:42et ce qu'il faut bien dire à nos concitoyens, c'est que ça rendra en plus l'État et le service public plus efficace,
05:46donc en fait tout le monde y gagnera, d'autres pays l'ont fait, le Canada, la Nouvelle-Zélande, l'Angleterre,
05:50je peux vous en citer plein.
05:52Merci Nicolas Bouzou.
05:54C'est moi qui vous remercie.

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