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Les invités de Nelly Daynac débattent de l'actualité dans #180minutesInfo du lundi au vendredi

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00:00:00Bonjour, bienvenue à tous. Dans 180 minutes info, le nom du prochain occupant de Matignon, désormais connu, va falloir s'atteler à la formation d'un gouvernement.
00:00:10C'est ce qu'entend faire Michel Barnier, ça commence dès aujourd'hui, ça va se poursuivre tout au long du week-end.
00:00:14Il va évidemment beaucoup être question de politique dans cette édition, ce sera juste après l'éphéméride du jour.
00:00:20Votre programme avec Epad Invest, spécialiste de l'investissement et de la revente de biens en résidence senior.
00:00:25Epad Invest, investir pour l'avenir.
00:00:31Chers amis, bonjour. Le bienheureux Bertrand de Garrigue, dont nous célébrons la fête aujourd'hui, est une grande figure de la chrétienté médiévale.
00:00:42Il naît au 11e siècle dans le Gard, dans un village dont il portera le nom Garrigue.
00:00:48Tout jeune, il veut devenir dominicain. Il est si brillant et si pieux que Saint Dominique en personne le repère et le nomme « prieur » du couvent de Toulouse.
00:00:58Bertrand est ensuite envoyé à Paris pour y développer l'influence de l'ordre dominicain à l'université.
00:01:04C'est lui qui va fonder le couvent Saint-Jacques, qu'on appelle aussi le couvent des Jacobins.
00:01:10On lui doit d'autres fondations majeures, comme à Montpellier ou à Vignon.
00:01:15Il meurt en 1230. Son corps est inhumé dans l'abbaye du Boucher, dans la Drôme, où il est mort en pleine prédication.
00:01:24Au 15e siècle, les Dominicains d'Orange le ramènent dans leur couvent. Sa sépulture y sera profanée pendant les guerres de religion.
00:01:33Et voici pour finir un extrait du psaume 32 que l'on chante à la messe aujourd'hui.
00:01:38Nous attendons notre vie du Seigneur. Il est pour nous un appui, un bouclier.
00:01:45C'est tout pour aujourd'hui. A demain, chers amis. Ciao !
00:01:53Spécialiste de l'investissement et de la revente de biens aux résidences seniors.
00:01:57Ehpad Invest. Investir pour l'avenir.
00:02:00Et nous voici pour le début de notre émission avec bien sûr le journal d'Isabelle Piboulot.
00:02:04Bonjour Isabelle. Michel Barnier est donc depuis hier le nouveau visage du futur gouvernement.
00:02:10Oui, s'il parle à certains, le nouvel occupant de Matignon reste inconnu pour d'autres.
00:02:15Notamment les jeunes. Illustration à Lyon où Olivier Madigny est allé à votre rencontre.
00:02:21Dans les rues de Lyon, le nouveau Premier ministre souffre d'un certain déficit de notoriété.
00:02:26Surtout lorsqu'on interroge les plus jeunes.
00:02:29Est-ce que vous savez qui est Michel Barnier ?
00:02:31Non.
00:02:32Non, je ne sais pas. C'est le nouveau Premier ministre.
00:02:36Ah d'accord, ok.
00:02:37Non, pas du tout. Je ne sais pas qui c'est.
00:02:40Je crois que c'est celui qui a été élu par Macron en Premier ministre.
00:02:44C'est tout. C'est tout ce que je sais. Je ne le connais pas.
00:02:47Celui qui a fait les négociations pour le Brexit, c'est un ancien LR.
00:02:51J'ai vu sur Libération qu'il avait participé à la commémoration du 51e anniversaire de la mort de De Gaulle.
00:02:56L'organisation des Jeux Olympiques d'Alberville, la négociation du Brexit,
00:03:00ce sont les éléments du parcours de Michel Barnier qui restent dans les mémoires.
00:03:04Je l'ai connu quand j'étais plus jeune, quand il s'occupait des Jeux Olympiques en Savoie.
00:03:10C'est un monsieur qui a de l'expérience, assez consensuel.
00:03:14C'est marrant la différence d'âge qu'on va avoir entre l'actuel et le suivant.
00:03:19C'est tout. Après, on verra bien.
00:03:21Je sais que c'est un européiste convaincu, mais à mon avis, il fait un peu trop d'Europe.
00:03:28Je me méfie un petit peu.
00:03:30Il est très bon. Quelqu'un qui n'est pas partisan, qui est assez neutre, qui est très bien.
00:03:38Globalement, les Lyonnais que nous avons rencontrés saluent la compétence et l'expérience de Michel Barnier.
00:03:44Bien sûr, on y reviendra très largement dans l'émission à suivre.
00:03:48L'actualité, c'est aussi ce nouveau refus d'obtempérer qui a eu lieu dans les Alpes-Maritimes.
00:03:52Deux policiers ont été légèrement blessés hier à Cannes par un conducteur de 15 ans.
00:03:58L'adolescent a été interpellé près du lieu où le gendarme Éric Comines a été fauché par un chauffard récidiviste le 26 août à Mougins.
00:04:06Retour sur les faits avec Audrey Bertheau et Franck Triviau.
00:04:10Dix jours après le drame qui a coûté la vie à Éric Comines, un nouveau refus d'obtempérer a eu lieu dans le même secteur.
00:04:16Un mineur de 15 ans a refusé de s'arrêter à un contrôle routier.
00:04:20Celui-ci ne portait pas de ceinture de sécurité.
00:04:23Il a tenté par deux fois de se soustraire à la police.
00:04:27Un ras-le-bol selon ce policier.
00:04:29L'un des deux agents a été blessé par des éclats de verre en brisant la vitre du véhicule du conducteur.
00:04:53Les habitants réclament plus de fermeté.
00:04:56Le conducteur a été placé en garde à vue. Il n'est pas connu des services de police.
00:05:10Et puis un homme blessé par un bal près de Grenoble à Fontaine.
00:05:14Les faits se sont passés hier vers 19h non loin d'un arrêt de tramway à proximité d'un point de deal.
00:05:20Le suspect dû au détir s'est enfui à bord d'une camionnette retrouvée incendiée avec une arme longue à son bord.
00:05:27Concernant la victime, un groupe a tenté de le récupérer à l'hôpital.
00:05:31Mais les individus ont quitté les lieux quand le personnel a prévenu la police.
00:05:36Une enquête est en cours.
00:05:37Et puis dans le reste de l'actualité, les Jeux paralympiques, ça ne vous a pas échappé, s'achèvent ce dimanche.
00:05:42Avec des perturbations qui sont attendues d'ores et déjà sur les routes d'Ile-de-France.
00:05:46Et oui, dans le sens des départs et des retours.
00:05:49Dès aujourd'hui, samedi et dimanche également, sont classés orange par abysson futé.
00:05:54Les principales difficultés sont prévues sur l'autoroute A10 autour du péage de Saint-Arnoux-en-Yvelines.
00:06:00Mais aussi sur l'A6.
00:06:02Le trafic restera néanmoins vert à l'échelle nationale dans les deux sens.
00:06:06On va vous parler à présent de l'édition 2024 du Loto du patrimoine.
00:06:10Ça a démarré cette semaine.
00:06:12Annoncée en 2018 par la Française des Jeux, l'opération a pour mission de récolter des fonds
00:06:17pour restaurer un certain nombre de monuments français en péril.
00:06:21Parmi eux cette année, la Maison-forte de Prat.
00:06:24Reportage en Gironde de Jérôme Rampenaud et Antoine Esteve.
00:06:28C'est une petite forteresse cachée dans un coin de nature.
00:06:31Entourée de douves, les murs du XIIIe siècle souffrent.
00:06:34Attaqués par l'humidité et les années.
00:06:36Les parements disparaissent.
00:06:38On perd des surfaces de parements, de murs.
00:06:41Et puis surtout des parties sont soufflées.
00:06:44Il y en a des parties qui sont montées à la terre parfois.
00:06:47Depuis quelques années, quand il y a des gros coups de vent, des gros abats d'eau,
00:06:52je ne dors pas en me disant à quel moment je vais entendre l'effondrement de tel pan de mur.
00:06:59Ce couple d'enseignants achète le fort du Prat en 1997 en imaginant pouvoir le rénover petit à petit.
00:07:05Mais la tâche est immense et les finances s'amenuisent.
00:07:08Ce loto du patrimoine va leur permettre de lancer de gros travaux sur l'enceinte extérieure.
00:07:13On s'est dit ça y est, enfin, et oui c'est un soulagement parce qu'on n'a jamais eu d'aide comme ça.
00:07:18On ne sait pas à quel montant on va pouvoir obtenir par rapport au montant des travaux qui est quand même très élevé.
00:07:24Mais jamais on n'a été aidé à ce point et donc c'est un soulagement.
00:07:29Et puis ça arrive à un moment de notre vie où on a quand même beaucoup donné à ce bâtiment.
00:07:34Et c'est bien que quelque part, ce qu'on a donné nous soit rendu d'une certaine manière.
00:07:39Les propriétaires espèrent obtenir quelques centaines de milliers d'euros pour sauvegarder ce patrimoine des maisons fortes.
00:07:44Il n'en reste que deux autour de la citadelle de Blay sur les 40 construites au Moyen-Âge.
00:07:49Ils ont un rêve, pouvoir la transformer en lieu de visite pour les passionnés d'histoire.
00:07:54Et on passe à la chronique éco avec Eric de Ridematen.
00:07:57Retrouvez votre programme avec Kaisercraft Frankel pour vous équiper en solution de manutention,
00:08:01équipement industriel, stockage, bureau, Kaisercraft Frankel.
00:08:05Votre programme commence dans 8 secondes.
00:08:07Un temps record pour transformer votre canapé en vrai lit.
00:08:11Votre programme avec la maison convertible.
00:08:13On va évidemment s'intéresser au profil de Michel Barnier qui a occupé plusieurs Marocains.
00:08:18Et sur le plan économique, on lui reconnaît quelques faits d'armes cher Eric.
00:08:22Ces faits d'armes, avant tout ce sont les Jeux Olympiques d'Alberville.
00:08:25C'était en 1992 avec toutefois quand même un dérapage budgétaire traduit en euros d'aujourd'hui.
00:08:31Ce serait un milliard d'euros en trop.
00:08:33Alors autre fait d'armes, c'est la gestion du département de Savoie.
00:08:36Il a été président du conseil général pendant 17 ans et là on le reconnaît comme étant un très bon gestionnaire.
00:08:42Il a été ministre de l'agriculture et c'est très important pour le pacte agricole qui est toujours bloqué au Parlement.
00:08:49Et puis n'oublions pas l'Europe, il a été commissaire européen et il a négocié avec succès le Brexit.
00:08:54Est-ce que son profil rassure ? Oui, parce qu'avec lui pas de hausse d'impôt en vue.
00:08:58Il y ose-t-il.
00:08:59Concernant les finances publiques, il promet que ça ne se fera que par le biais d'économie.
00:09:04En revanche sur les réformes, il a la réforme des retraites.
00:09:07Là il était pour la départ à 65 ans, ce que voulait d'ailleurs Emmanuel Macron.
00:09:12Là ça risque de coincer.
00:09:14Est-ce qu'il a une fibre éco ?
00:09:15On va dire que c'est plus un politique et moins un économiste, même s'il a fait l'école supérieure de commerce avec Jean-Pierre Raffarin.
00:09:22Son expérience, elle est dans les laboratoires Mérieux en 2006, pendant un peu plus d'un an,
00:09:28côté de la famille Mérieux dans la holding de l'entreprise.
00:09:31Les économies à engager, là je dirais que Michel Barnier n'aura pas le choix.
00:09:35Il a beau être un intime des autorités de Bruxelles, la France risque une très grosse amende pour son endettement excessif.
00:09:42On parle de 0,1% du PIB, ça ferait 2 milliards et demi d'amende.
00:09:46On ne peut plus se le permettre.
00:09:48Mais Mme von der Leyen, présidente de la commission, on le sait déjà, ne lui fera aucun cadeau.
00:09:55Votre programme est fini depuis 8 secondes.
00:09:58Un temps record pour transformer votre canapé en vrai lit.
00:10:01Votre programme avec la maison convertible.
00:10:03C'était votre programme avec Kaiser Craft Frankel
00:10:05pour vous équiper en solution de manutention, équipement industriel, stockage, bureau.
00:10:10Kaiser Craft Frankel.
00:10:11Merci chère Isabelle et je vous dis à tout à l'heure bien sûr.
00:10:13Prochain rendez-vous autour de 14h30 en votre compagnie.
00:10:16On marque une très courte pause et puis dans un instant,
00:10:18Françoise Laborde et Fabrice Hakoun seront avec moi pour commenter l'actualité très politique bien sûr de cette fin de semaine.
00:10:25Les consultations se poursuivent désormais pour tenter de former un gouvernement qui tienne la route.
00:10:29Ça va durer tout le week-end pour Michel Barnier.
00:10:31On va évidemment s'intéresser à son profil, à sa marge de manœuvre
00:10:35et à la manière qu'il aura peut-être de tenter de s'émanciper de l'Elysée.
00:10:39A tout de suite.
00:10:42C'est la suite de 180 minutes infos avec le décryptage bien sûr de l'actualité de cette fin de semaine.
00:10:47A commencer par la nomination de Michel Barnier à Matignon.
00:10:51Bonjour Françoise Laborde.
00:10:52Bonjour.
00:10:53Merci d'être avec nous aujourd'hui.
00:10:54Merci à vous.
00:10:55Après nous avoir fait des infinités d'anges plaisantes.
00:10:57Bon, vous étiez là quand il y a eu la nomination.
00:10:59Mais oui.
00:11:00La nomination.
00:11:01J'étais prévue avant tout le monde, j'étais fidèle au poste.
00:11:03Donc vous étiez fidèle au poste sur une autre tranche.
00:11:05Avec Fabrice Hakoun également en plateau.
00:11:07Je rappelle que vous êtes essayiste.
00:11:08Bonjour et merci d'avoir répondu à notre invitation.
00:11:10Davantage agir que parler.
00:11:12Arrivera-t-il à imprimer sa marque, Michel Barnier ?
00:11:15S'émanciper du château comme il le promet ?
00:11:17Et mettre en œuvre ses talons de négociateur passé ?
00:11:20La tâche qui l'attend à Matignon est immense.
00:11:23Ses équilibres a priori fragiles.
00:11:25Il commence déjà à consulter ses alliés de droite pour la suite.
00:11:28Alors formation de gouvernement, établir des priorités qui ne braquent pas le pivot
00:11:33qui est de facto devenu le Rassemblement National.
00:11:35Et puis cette priorité numéro un, bien évidemment, c'est le budget.
00:11:38On va s'atteler à tous ces chantiers avec Augustin Denadieux.
00:11:43À peine arrivé à Matignon, de nombreux dossiers attendent le Premier ministre sur son bureau.
00:11:48Parmi les chantiers prioritaires, la réforme des retraites,
00:11:51le pouvoir d'achat, l'éducation avec les groupes de niveau ou la réforme du brevet.
00:11:55Mais également la santé avec notamment la crise de l'hôpital
00:11:59ou l'instauration d'une aide à mourir comme promis par Emmanuel Macron.
00:12:02Le négociateur du Brexit devra avant toute chose boucler le budget
00:12:06qui devra être présenté au Parlement au plus tard le mardi 1er octobre
00:12:10pour être voté à la fin de l'année.
00:12:12Le budget c'est la première étape la plus importante et sans doute la plus difficile pour Michel Barnier
00:12:16parce que sans majorité claire, évidemment, il sera très difficile de faire voter ce budget.
00:12:20La position du Rassemblement National là aussi sera déterminante.
00:12:24On sait que c'est un budget qui sera très difficile.
00:12:26Il va falloir faire des coupes dans ce budget.
00:12:28Il va falloir faire des économies quand les Français, eux, attendent qu'on les aide davantage.
00:12:33Donc c'est une équation qui est insoluble.
00:12:35Et on verra à ce moment-là comment est-ce que Michel Barnier s'en sort.
00:12:38Le nouveau Premier ministre devra également se saisir de la colère qui couvre toujours dans les campagnes françaises.
00:12:43Sa mission, traduire dans les actes toutes les promesses faites par son prédécesseur au printemps dernier.
00:12:49Il a été ministre de l'agriculture pendant deux ans.
00:12:52Il a eu à traiter des questions agricoles au moment du Brexit.
00:12:56Donc il est toujours en lien avec ces questions-là.
00:12:58Il a laissé un bon souvenir de son passage au ministère auprès des éleveurs français.
00:13:03Le problème c'est qu'il n'y a plus d'argent.
00:13:05Quand les agriculteurs attendent des aides, on voit de mal comment est-ce qu'il va trouver de l'argent.
00:13:10Alors même qu'il doit faire des économies dans le budget.
00:13:12Quelques heures seulement après sa nomination, Michel Barnier a été interpellé par la Fédération du bâtiment.
00:13:18La crise du logement menacerait 150 000 emplois d'ici à 2025.
00:13:22Je vais commencer avec vous Françoise.
00:13:24Négocier avec les britanniques, ce n'est pas chose aisée.
00:13:26Mais négocier avec le NFP, c'est une autre paire de manches.
00:13:29Il y a le budget, on l'a dit, c'est le gros morceau.
00:13:32Est-ce que vous voyez d'autres textes sur lesquels il peut dégager des consensus ?
00:13:36Vous avez raison de rappeler qu'il a été négociateur en chef du Brexit.
00:13:40Parce que si je puis dire, discuter avec nos amis britanniques versus la perfide d'Albion,
00:13:46ce n'est pas donné à tout le monde.
00:13:48Surtout qu'en plus, le Brexit, ça a été quand même une affaire extrêmement compliquée.
00:13:52Il a les nerfs solides, il prend son temps, il sait ce qu'il fait.
00:13:56Je trouve qu'au moment de la passation de pouvoir à Matignon,
00:13:59on a déjà eu le ton de ce que c'était.
00:14:01On a vu un Gabriel Attal qui était un peu submergé par l'émotion,
00:14:05qui évoquait ses souvenirs, ses regrets, etc.
00:14:07Et puis derrière, mine de rien, avec le sourire, mais beaucoup de fermeté,
00:14:12il a un peu recadré l'affaire.
00:14:14Il était un peu pérantoir Gabriel Attal.
00:14:16J'ai laissé ça sur votre bureau.
00:14:18Il a été drôle, il lui a dit « je peux parler quand même ».
00:14:21Il lui a dit merci pour la leçon.
00:14:23On a compris qu'il n'était pas dupe.
00:14:25Et je trouve qu'en plus, il y a quelque chose qui compte, malgré tout, en politique.
00:14:29C'est qu'en plus, cet homme, physiquement, il se tient.
00:14:33Pardon de le dire, mais il porte beau, il a de l'allure.
00:14:37Et ça accentue l'aspect confiance.
00:14:40Et puis, c'est quelqu'un qui est extrêmement serein et calme.
00:14:43Et je pense que par les temps qui courent,
00:14:45quand on a un pays qui est aussi fracturé,
00:14:47avec en effet une partie notamment de l'opposition à gauche,
00:14:50qui évidemment met de l'huile sur le feu en permanence,
00:14:53mais la faute à qui ?
00:14:55Je veux dire, ils sont quand même négociés comme des manches,
00:14:57si vous me passez l'expression.
00:14:58Enfin bon bref, ils ne sont pas négociés du tout d'ailleurs.
00:15:00Quelqu'un d'aussi calme et posé que lui ne peut qu'arranger les choses.
00:15:03Alors bien sûr, les dossiers sont extrêmement compliqués.
00:15:06On l'a dit, le budget, il y a tous les thèmes régaliens,
00:15:08de la sécurité, de l'éducation, de la santé, de la défense, n'en parlons pas.
00:15:12Mais cette grande sérénité qu'il a en toutes choses,
00:15:16les quelques phrases qu'il a données,
00:15:18quand il était donc dans cette passation de pouvoir,
00:15:21sur le respect, la sérénité, au travail,
00:15:24ça donne quand même le ton de ce qu'il veut imprimer,
00:15:29en tout cas à Matignon.
00:15:31Alors restons précisément sur le tempérament,
00:15:33puisqu'on est parti un petit peu là-dessus.
00:15:35C'est une question que je posais en guise de préambule, Fabrice.
00:15:38La vraie question, c'est certes, il nous doit sa nomination,
00:15:41mais il faut aussi qu'il signifie à Emmanuel Macron
00:15:43qu'il a perdu en substance les élections.
00:15:46Est-ce qu'il va réussir à sortir du piège
00:15:50que Macron, par habitude, va forcément tenter de lui tendre ?
00:15:55Alors c'est effectivement la grande question.
00:15:57Déjà pour rejoindre Françoise sur la tempérance, la présence, en fait.
00:16:03On a l'impression d'un retour de la France
00:16:05après une espèce de parenthèse
00:16:07pendant laquelle on a eu un président startuper
00:16:10osé par cette idée de Startup Nation
00:16:12qui voulait absolument être dans la disruption,
00:16:14quitte à mettre des gens vraiment très très jeunes à certaines fonctions,
00:16:18qui n'ont pas l'expérience, qui n'ont pas le recul, la hauteur de vie, etc.
00:16:21Puis là on a l'impression un peu d'un retour de la France.
00:16:23Qu'on partage ou pas les opinions et les idées de M. Barnier.
00:16:27Après, on va avoir une première étape, là on n'en parle pas beaucoup,
00:16:31ça va être le choix du directeur de cabinet.
00:16:33C'est-à-dire qu'en fait, en réalité, on sait bien qu'un Premier ministre,
00:16:35il ne peut rien faire seul.
00:16:36Donc il va y avoir le choix du gouvernement,
00:16:38parce qu'il faut juste rappeler que le Premier ministre
00:16:40propose le nom des ministres au Président de la République,
00:16:44qu'il les accepte ou pas.
00:16:45Donc la réalité, ça va être quelle va être sa marge de manœuvre
00:16:48sur le choix de son directeur de cabinet, sur le choix du staff,
00:16:50sur le choix des ministres et le choix des directeurs de cabinet,
00:16:52de chacun des ministres derrière.
00:16:54Et je pense que c'est là que tout va se jouer en réalité.
00:16:56À peine nommé, vous avez sans doute eu ce sondage,
00:16:59on se rend compte qu'il ne recueille pas la confiance,
00:17:01une confiance démesurée auprès des Français,
00:17:04certains qui ne l'identifient même pas.
00:17:06Je vous propose de regarder ce que ça donne en chiffres à travers ce sujet.
00:17:13Selon un sondage CSA, pour ces news européens
00:17:16et le journal du dimanche, il serait seulement 42% des Français
00:17:20à faire confiance au nouveau Premier ministre Michel Barnier
00:17:23contre 57%, une cote de popularité plus basse
00:17:26que celle de ses prédécesseurs.
00:17:28Si Gabriel Attal obtenait 48% de vote de confiance,
00:17:31Elisabeth Borne, elle, réussissait à convaincre 53% des Français.
00:17:36Selon les sensibilités politiques des sondés, les avis divergent.
00:17:39Sans surprise, la gauche fait preuve de méfiance vis-à-vis de l'ex-commissaire européen.
00:17:43Ils sont 70% à ne pas lui faire confiance,
00:17:46même constat du côté de la droite conservatrice.
00:17:49Autre fait notable, parmi les soutiens de la majorité présidentielle,
00:17:53ils sont 81% à accorder leur confiance à Michel Barnier
00:17:57contre seulement 77% parmi les Républicains, son propre camp.
00:18:02La confiance des Français envers le nouveau Premier ministre
00:18:05est plus importante chez les 65 ans et plus que chez les 18-24 ans.
00:18:09On pourrait dire aussi qu'il part d'assez bas,
00:18:12donc qu'il a une marge de manœuvre en termes de progression.
00:18:15Non, mais à la limite, c'est pas si mal pour quelqu'un que personne ne connaît
00:18:19qui ne représente aucune espèce de majorité à l'Assemblée
00:18:22et qu'en effet les jeunes découvrent, c'est pas si mal 42%.
00:18:25Ça vous paraît pas excessivement bas.
00:18:27Oui, c'est un score assez satisfaisant.
00:18:29Après, est-ce que la côte de confiance dans ce genre de législature
00:18:32où il est là pour faire du liant et rassembler,
00:18:35tenter de trouver une majorité, c'est primordial ?
00:18:38Auprès des Français, je veux dire.
00:18:40C'est plutôt auprès des politiques que ça va jouer.
00:18:42Oui, ça va jouer à l'Assemblée, ça va jouer sur sa capacité à en effet
00:18:45créer des majorités ponctuelles, au coup par coup, sur certains dossiers.
00:18:50Le premier gros enjeu, vous l'avez dit aussi Fabrice,
00:18:53c'est en effet le budget.
00:18:55On sait que c'est le 5 septembre, je crois,
00:18:57que la Commission européenne menace la France d'une sanction
00:19:00si en effet on ne prend pas des mesures pour éviter le dérapage budgétaire.
00:19:04Alors la force en effet de Michel Barnier,
00:19:06c'est qu'il connaît quand même par cœur les arcanes de tout ça.
00:19:09Il connaît Madame Van der Leyen aussi par cœur, si je puis dire.
00:19:12Donc il est sans doute le plus à même de pouvoir négocier
00:19:15peut-être un petit délai supplémentaire ou quelque chose.
00:19:18En tout cas, il a des relais à Bruxelles
00:19:20qui seront forcément les bienvenus.
00:19:23Après, son choix budgétaire, on l'a bien compris,
00:19:26ce n'est pas d'augmenter les impôts,
00:19:28c'est plutôt de limiter les dépenses.
00:19:30Mais en même temps, il a eu, si je puis dire,
00:19:32le quittus indirectement des marchés financiers qui ont souligné ça.
00:19:36Vous avez vu que les taux d'intérêt d'emprunt à long terme ont baissé.
00:19:40On a le monde de l'entreprise qui se félicite quand même.
00:19:44Il se faisait du souci d'une perspective LFP.
00:19:48On échappe au pire.
00:19:50On est dans des domaines,
00:19:53la croissance, ça n'obéit pas à quelque chose de mathématique.
00:19:56Ça obéit à un moment donné à un élan, à une confiance,
00:19:59au fait que les gens se disent que ça va aller mieux.
00:20:01Donc en effet, j'ai envie d'investir, j'ai envie d'acheter, j'ai envie de consommer.
00:20:04La croissance, ce n'est pas juste quelque chose de mathématique.
00:20:06Donc s'il arrive en effet à persuader
00:20:08qu'une voie médiane est possible,
00:20:12ça peut en effet fonctionner.
00:20:14On n'est pas surpris que ce soit l'extrême gauche
00:20:16et la droite extrême qui trouvent que ce n'est pas l'homme de la situation.
00:20:19Forcément, il n'est pas de leur camp.
00:20:21L'ERN quand même devient, Fabrice Hakoun, maître du jeu
00:20:24dans ce nouveau scénario.
00:20:26Dans ses premières déclarations, d'ailleurs, Marine Le Pen
00:20:29et ses lieutenants dans la foulée qui ont suivi le message,
00:20:32les éléments de langage,
00:20:34disent qu'il n'y aura pas de censure automatique,
00:20:36mais ce n'est pas pour autant un blanc-seing,
00:20:39ce qui veut dire qu'il sera obligé là aussi
00:20:42de mettre sur les rails une réforme institutionnelle
00:20:45qui permette la proportionnelle.
00:20:47Parce que c'est un petit peu ça qu'il y a dans la balance.
00:20:49On est devenu en démocratie parlementaire.
00:20:51En fait, en 1958, le général de Gaulle
00:20:53en a fini avec effectivement cette démocratie parlementaire,
00:20:57même si on est encore sur un parlement, etc.
00:20:59pour arriver vers un régime qui est un régime présidentialiste.
00:21:01Et là, on revient à la logique parlementaire.
00:21:03Sauf que la difficulté, c'est que les institutions
00:21:05ne sont pas prévues pour ça
00:21:07et que les politiques français
00:21:09ne sont pas les meilleures
00:21:11en matière de discussion, d'échange et de consensus.
00:21:15Donc, on va avoir quand même une difficulté là-dessus.
00:21:17Je trouve que le RN fait quand même preuve
00:21:19globalement de responsabilité.
00:21:21C'est-à-dire qu'il a censuré au préalable
00:21:23la candidature, ou en tout cas
00:21:25l'administration de Xavier Bertrand
00:21:27dont il considérait qu'il était vraiment
00:21:29impossible de le soutenir.
00:21:31Et là, ils font preuve de mesure.
00:21:33Je trouve qu'ils sont dans leur logique
00:21:35depuis maintenant quelques années,
00:21:37qui est une logique un peu d'esprit constructif.
00:21:39Est-ce que vous croyez qu'un pays comme le nôtre
00:21:41peut s'inventer ou s'improviser
00:21:43une culture du consensus comme ça
00:21:45dans quelques semaines, quelques mois ?
00:21:47C'est clair que la culture du consensus
00:21:49et du compromis, ce n'est pas nonogène.
00:21:51La culture, c'est en effet le village gaulois,
00:21:53je te déteste, non, oui, machin.
00:21:55L'opposition systématique.
00:21:57On est très fort là-dessus.
00:21:59D'ailleurs, on l'a vu à un moment donné.
00:22:01Quand on entend aujourd'hui
00:22:03la gauche, que ce soit la France insoumise
00:22:05ou le PS, en disant
00:22:07c'est un déni démocratique,
00:22:09en même temps, on a envie de leur dire
00:22:11enfin les enfants, vous n'aviez pas la majorité.
00:22:13Il fallait s'ouvrir au compromis
00:22:15si à un moment donné vous vouliez avoir une chance.
00:22:17Vous avez été les premiers à refuser Bernard Cazeneuve
00:22:19en votant une motion contre lui
00:22:21alors que son nom circulait.
00:22:23Donc maintenant, il ne faut pas venir pleurer en disant
00:22:25mon Dieu, quelle tristesse, on n'a pas quelqu'un
00:22:27issu de nos rangs. Je veux dire, vous n'êtes pas majoritaire.
00:22:29Ils sont sans doute le premier groupe
00:22:31à l'Assemblée Nationale,
00:22:33mais ils n'ont pas la majorité
00:22:35à l'Assemblée Nationale. Il ne faut pas confondre.
00:22:37Il ne faut pas confondre premier groupe et majorité.
00:22:39Il faut apprendre à compter.
00:22:41On a envie de leur dire.
00:22:43Et c'est clair qu'ils ne sont pas du tout dans une culture
00:22:45de compromis. Il y a déjà une manif
00:22:47annoncée samedi où on a vu
00:22:49notre ami Mélenchon
00:22:51appeler tous les jeunes du pays
00:22:53à se soulever pour protester, etc.
00:22:55Donc on n'est pas du tout là-dessus.
00:22:57Maintenant, en même temps, on est dans un pays où
00:22:59et je trouve que c'est intéressant, rappelez-vous ce qui s'est passé
00:23:01au moment des Jeux Olympiques. Il y a aussi
00:23:03une France qui a envie d'être contente
00:23:05et fière d'être française.
00:23:07On est capable, ponctuellement, spontanément
00:23:09d'être capable face à quelque chose.
00:23:11Donc peut-être que dans un moment de crise
00:23:13comme ça, il va y avoir une France
00:23:15un peu silencieuse qui peut dire
00:23:17après tout, pourquoi pas Barnier.
00:23:19Florian Tardif nous a rejoints.
00:23:21Merci Florian. Je sais que vous êtes
00:23:23en lien avec les
00:23:25cabinets, avec les groupes politiques.
00:23:27Quelques infos coulisses à nous divulguer aujourd'hui
00:23:29où on est sur
00:23:31des négociations, des consultations classiques
00:23:33en vue de former un gouvernement.
00:23:35J'étais justement au téléphone avec certains membres
00:23:37de l'entourage, soit du président de la République
00:23:39soit de la Macronie, un peu
00:23:41plus tôt ce matin avec des membres de l'entourage
00:23:43de Michel Barnier.
00:23:45Il y a des consultations
00:23:47qui vont se poursuivre
00:23:49tout au long du week-end. Michel Barnier notamment
00:23:51compte rencontrer. C'est assez intéressant
00:23:53et j'en discutais juste avant avec
00:23:55un membre de la majorité sortante
00:23:57du groupe Ensemble
00:23:59pour la République actuellement
00:24:01au Parlement
00:24:03sous la houlette de
00:24:05l'ancien Premier ministre Gabriel Attal
00:24:07pour être tout à fait complet
00:24:09de ses différents rendez-vous
00:24:11programmés à l'agenda de Michel Barnier.
00:24:13Il a rencontré Gabriel Attal, son
00:24:15prédécesseur, c'est plutôt normal. Ensuite il a rencontré
00:24:17les ténors de la droite et ce
00:24:19week-end il va rencontrer Elisabeth Borne
00:24:21et Edouard Philippe.
00:24:23Directement
00:24:25la personne avec qui
00:24:27j'échangeais.
00:24:29C'est peut-être ses prédécesseurs à Matignon.
00:24:31Oui mais il ne rencontre pas Jean Castex.
00:24:33Donc il ne rencontre pas tous ses prédécesseurs.
00:24:35Il rencontre certains de ses prédécesseurs.
00:24:37Et pourquoi c'est intéressant de rencontrer
00:24:39Elisabeth Borne et Edouard Philippe ? Edouard Philippe
00:24:41tout simplement parce qu'il est très influent
00:24:43au sein du groupe Horizon. Horizon
00:24:45qui a
00:24:47expliqué peu ou prou assez rapidement
00:24:49qu'ils étaient très enclins à
00:24:51travailler avec Michel Barnier
00:24:53et Elisabeth Borne. Pourquoi ?
00:24:55Tout simplement parce qu'elle
00:24:57représente l'aile gauche.
00:24:59Vous avez Edouard Philippe qui est
00:25:01l'aile droite de cette ex-
00:25:03majorité.
00:25:05Et de l'autre côté vous avez Elisabeth Borne
00:25:07qui représente l'aile gauche.
00:25:09Donc ils comptent sur elle pour forger des liens.
00:25:11Oui il va falloir forger des liens parce que
00:25:13si vous montrez
00:25:15que vous allez donner un coup de barre
00:25:17à droite, et il faut donner un coup de barre à droite
00:25:19compte tenu de la physionomie de l'Assemblée
00:25:21nationale dans ce
00:25:23pays, on pourrait y revenir,
00:25:25il ne faut pas non plus faire sécession
00:25:27avec l'aile gauche de
00:25:29l'ancienne majorité, tout simplement parce que
00:25:31et on parlait de comptage tout à l'heure des voix
00:25:33à l'Assemblée nationale, chaque voix compte.
00:25:35Et je peux vous le dire qu'on va en parler
00:25:37ces prochaines années
00:25:39à minima.
00:25:41Oui et d'ailleurs on va commencer par les compter
00:25:43assez rapidement ces prochaines semaines parce qu'il y aura
00:25:45des motions de censure etc. Il y aura des textes
00:25:47qui vont passer dans la douleur parfois
00:25:49et je peux vous mettre,
00:25:51on peut commencer à faire les paris, il y a des textes qui vont
00:25:53passer à 3, 4, 5, 6 voix près.
00:25:55Vous voulez dire que l'année qui s'annonce sera encore plus
00:25:57tente que celle qu'on vient de vivre ?
00:25:59Je pense qu'on va beaucoup parler de politique et qu'effectivement
00:26:01il va y avoir énormément, énormément, énormément
00:26:03de tractations.
00:26:05Les français globalement se sont réconciliés quand même.
00:26:07Merci, on va marquer une courte
00:26:09pause et puis on se retrouve pour parler
00:26:11d'un tout autre sujet mais vous avez
00:26:13forcément lu
00:26:15les rapports d'audience
00:26:17de ce qu'on a appelé le procès de l'horreur,
00:26:19c'est-à-dire le procès des viols de Mazan
00:26:21et le courage extraordinaire
00:26:23de cette femme qui se tient debout
00:26:25et qui tente de ne pas fléchir face à
00:26:27son agresseur, c'est bien sûr
00:26:29Gisèle Pellicot, on en parle avec
00:26:31Noémie Chouls tout à l'heure.
00:26:37De retour avec le JT d'Isabelle
00:26:39Piboulot, rebonjour Isabelle,
00:26:41on évoque évidemment les prochains
00:26:43jours de Michel Barnier
00:26:45dont Laurent Wauquiez dit qu'il a tous les atouts
00:26:47pour réussir, tiens c'est une grande surprise.
00:26:49Des propos peu surprenants puisque le président
00:26:51du groupe droite républicaine à l'Assemblée
00:26:53nationale, anciennement LR,
00:26:55a appuyé pour que son ami soit nommé
00:26:57à Matignon, explication de
00:26:59Sarah Fenzary et Auguste Indonazio.
00:27:03Laurent Wauquiez, patron
00:27:05des députés de la droite républicaine
00:27:07avait jusque-là exclu
00:27:09toute participation de son parti
00:27:11à une coalition gouvernementale.
00:27:13Il a finalement
00:27:15largement encouragé la nomination
00:27:17de Michel Barnier,
00:27:19un homme de consensus.
00:27:21Pour nous aujourd'hui, incontestablement,
00:27:23on a contribué et on a aidé à ce que la
00:27:25situation soit débloquée et c'est un motif
00:27:27de satisfaction.
00:27:29La France a un premier ministre,
00:27:31c'était important,
00:27:33on a un premier ministre qui n'est pas sous l'influence de la
00:27:35France insoumise, ce qui était pour nous
00:27:37fondamental,
00:27:39et nous sommes convaincus que la personnalité de Michel Barnier
00:27:41a les atouts qui peuvent permettre
00:27:43de réunir les conditions de réussir.
00:27:45Sa fidélité à son parti
00:27:47est un avantage
00:27:49pour échapper à la motion
00:27:51de censure souvent évoquée
00:27:53par le Rassemblement National.
00:27:55A l'exicolaire, secrétaire
00:27:57général de l'Elysée, ce serait également
00:27:59ajouté à l'équation
00:28:01et aurait poussé la nomination
00:28:03de Michel Barnier.
00:28:05Autre scrutin,
00:28:07à l'approche de la présidentielle américaine,
00:28:09Donald Trump et Elon Musk
00:28:11ne cachent plus du tout leur proximité.
00:28:13Et oui, le candidat républicain
00:28:15à la Maison Blanche envisage de lui
00:28:17faire une place dans son gouvernement
00:28:19s'il est élu en novembre. Il souhaite
00:28:21lui confier une réforme de l'administration américaine.
00:28:23Et selon Donald Trump,
00:28:25le patron de Tesla est plutôt partant.
00:28:29A la suggestion d'Elon Musk,
00:28:31qui m'a donné son aval total
00:28:33et entier, ce type
00:28:35sympathique et intelligent, il sait ce qu'il fait.
00:28:37Il sait ce qu'il fait.
00:28:39C'est très, très apprécié.
00:28:41Je créerai une commission sur l'efficacité
00:28:43du gouvernement chargée de réaliser
00:28:45un audit financier et de
00:28:47performances complètes de l'ensemble du gouvernement
00:28:49fédéral et de formuler
00:28:51des recommandations en vue des réformes
00:28:53drastiques. Nous devons
00:28:55le faire.
00:28:57Nous ne pouvons pas continuer comme ça.
00:28:59Elon, qui n'est pas très
00:29:01occupé, a accepté de diriger
00:29:03ce groupe de travail.
00:29:05Ce serait très intéressant. S'il a le temps,
00:29:07il serait bien placé pour le faire.
00:29:09Mais il a déjà
00:29:11accepté de le faire.
00:29:16Des images du pape François,
00:29:18à présent, qui est en Papouasie-Nouvelle-Guinée
00:29:20jusqu'à lundi.
00:29:22Deuxième étape de sa tournée en Asie
00:29:24du Sud-Est et en Océanie,
00:29:26après son déplacement en Indonésie.
00:29:28Le souverain pontife achèvera son périple
00:29:30le 13 septembre en passant par le Timor-Oriental
00:29:32puis Singapour. En attendant,
00:29:34les habitants de Papouasie-Nouvelle-Guinée
00:29:36se réjouissent de cette visite.
00:29:40Je suis tellement heureux
00:29:42d'être ici pour voir le pape.
00:29:45Jamais je n'aurais imaginé
00:29:47pouvoir vivre cela.
00:29:49Je suis très heureuse
00:29:51de venir ici.
00:29:53C'est la première fois de ma vie
00:29:55que je prends l'avion pour venir à Port-Moresby.
00:29:59Je suis impatient.
00:30:01Je me prépare en priant
00:30:03et en faisant tout ce que je peux pour voir le pape.
00:30:05C'est donc une grande joie pour moi
00:30:07et c'est aussi très excitant à voir.
00:30:10Alors qu'on a de cesse de parler
00:30:12du pouvoir d'achat des Français
00:30:14avec l'inflation, la fin des vacances
00:30:16et donc la rentrée,
00:30:18les demandes d'acompte sur salaire
00:30:20explosent en ce moment.
00:30:22Le début du mois de septembre peut être tendu
00:30:24financièrement pour de nombreux Français
00:30:26qui n'hésitent pas à faire appel
00:30:28à leur entreprise.
00:30:30Reportage à Mérignac-en-Gironde
00:30:32de Jérôme Rampenaud.
00:30:34Dans cette entreprise de rénovation
00:30:36de bâtiment du Bordelais,
00:30:38la direction a mis en place la possibilité
00:30:40d'un officier pour la première fois ce mois-ci.
00:30:42Je me suis retrouvé un peu en galère ce mois-ci,
00:30:44après le mois dernier,
00:30:46donc je me suis renseigné dans les bureaux.
00:30:48Si on me demande à la banque, ça met du temps.
00:30:50Là, si on me demande à ma compte,
00:30:52ça met un peu plus de temps.
00:30:54Avec l'application Rosalie,
00:30:56c'est instantané.
00:30:58C'est en fonction du temps que vous allez travailler.
00:31:00Vous avez la somme que vous empruntez au maximum
00:31:02et vous prenez ce que vous avez besoin.
00:31:04L'entreprise a mis en place une application sur mobile
00:31:06avec un partenaire qui gère directement
00:31:08les demandes d'acompte pour les salariés.
00:31:10C'est une application qui permet de percevoir des acomptes
00:31:12une fois, voire plusieurs fois dans le mois.
00:31:14On a remarqué que sur nos 130 collaborateurs sur Bordeaux,
00:31:16nous avons chaque mois
00:31:18entre 10 et 15 utilisateurs
00:31:20qui profitent de ce service.
00:31:22De manière simple, rapide et discrète,
00:31:24vous avez la possibilité en deux clics
00:31:26d'avoir un acompte qui est perçu directement
00:31:28sur votre compte en banque.
00:31:30Les demandes d'avance varient de 300 à 600 euros
00:31:32dans cette entreprise.
00:31:34Les gestionnaires de l'application ont remarqué
00:31:36que dès la rentrée, le nombre de demandes d'acompte
00:31:38avait bondi de 6%.
00:31:42En Gironde, l'imam de Pessac doit être fixé
00:31:44sur son sort aujourd'hui, a priori.
00:31:46Abdourahmane Ridouane a déposé un recours
00:31:48devant le Conseil d'Etat pour contester
00:31:50son expulsion du territoire français.
00:31:52L'imam de 59 ans, de nationalité nigérienne,
00:31:54est considéré par les autorités
00:31:56comme d'obédient salafiste.
00:31:58Il lui a été reproché la diffusion
00:32:00sur les réseaux sociaux d'une idéologie hostile
00:32:02aux valeurs de la République française
00:32:04et des publications antisémites.
00:32:06Merci beaucoup. Voici qui conclut votre journal.
00:32:08Et on se retrouve bien sûr à 15h
00:32:10pour le grand journal de 180 minutes.
00:32:12Il faut marquer une courte pause.
00:32:14On retrouve Françoise Laborde,
00:32:16Fabrice Hakoun et Florian Tardif
00:32:18pour évoquer ce procès de l'horreur.
00:32:20C'est Noémie Chouz qui viendra
00:32:22nous faire part des derniers témoignages.
00:32:24A tout à l'heure.
00:32:28Nous voici de retour pour la suite
00:32:30de 180 minutes d'infos
00:32:32aujourd'hui après-midi.
00:32:34On va parler du procès de l'horreur.
00:32:36Gisèle Pellicot, femme courage
00:32:38qui s'élève dans la salle d'audience
00:32:40face à ses agresseurs au procès de Mazan.
00:32:42Un immense respect pour cette femme salie
00:32:44et ses mots qui résonnent encore.
00:32:46Et puis on a entendu aujourd'hui,
00:32:48on va y revenir dans un instant avec vous,
00:32:50Noémie Chouz, le témoignage de sa fille
00:32:52que je vous propose d'écouter
00:32:54à côté de sa mère tout à l'heure.
00:32:56Elle fait preuve d'une dignité
00:32:58et d'un courage qui forcent le respect.
00:33:02Je suis très fière d'elle
00:33:04et c'est tout ce que je peux vous dire aujourd'hui.
00:33:06Merci.
00:33:08Bonjour Noémie Chouz.
00:33:10C'est un procès que vous suivez de près.
00:33:12Elle a eu des mots très durs à l'encontre de son père.
00:33:14Cet homme qu'elle ne qualifie plus
00:33:16de père depuis de nombreuses années,
00:33:18depuis qu'elle a sorti un livre.
00:33:20C'est donc son témoignage qui était très attendu aujourd'hui.
00:33:22Oui, attendu à double titre.
00:33:24D'abord parce qu'effectivement,
00:33:26Caroline Darrian a écrit
00:33:28J'ai cessé de t'appeler papa.
00:33:30Elle avait besoin de raconter
00:33:32cette histoire.
00:33:34Elle racontait ce qu'elle a pu observer
00:33:36aussi de sa mère.
00:33:38Elle-même se demande
00:33:40si elle n'est pas victime
00:33:42de Dominique Pellicot
00:33:44puisque les policiers
00:33:46avaient trouvé dans les fichiers
00:33:48de l'ordinateur de l'accusée
00:33:50des photos d'elle dénudée
00:33:52en train de dormir.
00:33:54Elle est convaincue qu'elle ne dormait pas
00:33:56mais qu'elle avait également été droguée.
00:33:58Cependant, elle n'est pas considérée
00:34:00comme une victime de Dominique Pellicot
00:34:02parce qu'il n'y a pas de preuve tangible
00:34:04d'un viol ou d'une agression sexuelle
00:34:06à son encontre.
00:34:08La preuve tangible étant une vidéo.
00:34:10C'est comme ça que Dominique Pellicot
00:34:12a été confondu ainsi que les 50 autres
00:34:14accusés qui sont jugés depuis le début
00:34:16de la semaine parce qu'il avait tout filmé,
00:34:18tout gardé dans son ordinateur
00:34:20et que par le plus grand des hasards,
00:34:22alors qu'il filmait des femmes
00:34:24dans un supermarché, il a été arrêté
00:34:26ont poussé les investigations
00:34:28et sont allés fouiller son téléphone
00:34:30et son ordinateur.
00:34:32C'est comme ça qu'ils ont découvert
00:34:34ce qui est, selon sa fille,
00:34:36le plus grand prédateur sexuel
00:34:38des 20 dernières années en France.
00:34:40Fabrice Hakoun,
00:34:42je vais commencer avec vous.
00:34:44C'est quelque chose qui nous a bouleversées.
00:34:46Je pense qu'on est tous un peu tombés
00:34:48de notre chaise quand on a appris
00:34:50l'ampleur du drame
00:34:52subi par cette femme.
00:34:54C'est un peu le procès
00:34:56de la nature humaine dans tout ce qu'elle a
00:34:58de plus noir, dans toute sa noirceur ?
00:35:00Oui, probablement.
00:35:02C'est vrai que ça sert à rien de commenter plus
00:35:04le fond tellement cette affaire
00:35:06est sordide et terrible,
00:35:08mais je crois que tout ça n'aura de sens
00:35:10que si on l'utilise pour progresser
00:35:12dans cette société.
00:35:14La nature humaine est effectivement
00:35:16très noire et terrible comme on peut le voir,
00:35:18mais aujourd'hui c'est exacerbé
00:35:20par l'usage des réseaux sociaux.
00:35:22Cette dame, je crois, aujourd'hui,
00:35:24il y a une enquête pour cyberharcèlement
00:35:26parce qu'elle fait l'objet de cyberharcèlement.
00:35:28Le fait seulement de se défendre
00:35:30suffit à ça.
00:35:32Comme la veuve du gendarme qui est mort
00:35:34parce qu'elle a mis en cause à France,
00:35:36elle subit du cyberharcèlement.
00:35:38Je crois qu'il faut se poser la question
00:35:40de l'usage des réseaux sociaux
00:35:42et de l'usage, c'est un site en l'occurrence là
00:35:44qui était à l'origine, parce que tout ça n'est possible
00:35:46que parce qu'aujourd'hui on a des outils
00:35:48qui permettent de faire ça de façon massive
00:35:50et presque industrialisée.
00:35:52Je pense qu'il faut se poser effectivement cette question-là
00:35:54et approfondir
00:35:56et peut-être en profiter pour établir
00:35:58une forme de régulation
00:36:00parce qu'on a les moyens aujourd'hui
00:36:02de détecter ce genre de choses,
00:36:04de détecter les signaux faibles
00:36:06informatiques qui permettent en tout cas
00:36:08d'arrêter des sites tels que celui-là
00:36:10avant que les gens puissent sévir à ce point.
00:36:12C'est vrai que ce matin,
00:36:14les avocats de Gisèle Pellicot
00:36:16ont appelé à la mesure
00:36:18en début d'audience. D'abord, ils ont demandé
00:36:20la fermeture des cagnottes de soutien.
00:36:22Plusieurs personnalités avaient créé
00:36:24des cagnottes de soutien pour Gisèle Pellicot
00:36:26en disant qu'il faut l'aider. C'est une affaire
00:36:28qui suscite beaucoup d'émois et d'émotions
00:36:30dans toute la société.
00:36:32Ils ont dit qu'elles ne souhaitaient pas
00:36:34qu'il y ait
00:36:36des cagnottes
00:36:38pour Gisèle Pellicot
00:36:40qu'elles ne souhaitaient pas.
00:36:42La fille, Caroline Darrian, a créé
00:36:44une association pour lutter
00:36:46contre la soumission chimique. C'est éventuellement
00:36:48un moyen de participer et de donner
00:36:50plutôt à cette association.
00:36:52Plusieurs avocats
00:36:54se sont inquiétés
00:36:56de ce qui se passe sur les réseaux sociaux.
00:36:58Les noms des accusés ont été
00:37:00diffusés. Ils ont rappelé
00:37:02qu'il y a certes des accusés
00:37:04mais dont les familles n'ont rien demandé
00:37:06non plus. Ils ont appelé
00:37:08à de la mesure. Il y a des avocats eux-mêmes
00:37:10qui se font attaquer parce qu'ils font leur travail
00:37:12d'avocats de la défense. Effectivement,
00:37:14un avocat de la défense, parfois,
00:37:16ça pose des questions délicates.
00:37:18Ça peut remettre en cause aussi
00:37:20ce que va dire la victime, la partie
00:37:22civile, s'interroger. Notamment, il y a eu des questions
00:37:24qui ont été posées à Gisèle Pellicot sur
00:37:26le fait, est-ce que c'était évident
00:37:28qu'elle était totalement inconsciente ?
00:37:30Est-ce que les clients avaient pu croire
00:37:32qu'elle avait donné son consentement ?
00:37:34C'est délicat, mais c'est le rôle de l'avocat.
00:37:36En prendre aux avocats en leur reprochant
00:37:38de le faire est toujours
00:37:40très néfaste.
00:37:42Ce qui me sidère
00:37:44et qui m'émeut au plus haut point,
00:37:46c'est vraiment, je vois les images en même temps que vous parlez,
00:37:48Françoise, c'est vraiment le courage de cette femme.
00:37:50Elle est d'une dignité absolue. Je ne sais pas si...
00:37:52Moi, je pense que j'aurais
00:37:54été incapable de pouvoir réagir.
00:37:56Elle le dit, elle se sent
00:37:58salie, brisée de l'intérieur, etc.
00:38:00Et la reconstruction sera peut-être
00:38:02même impossible pour elle, mais en tout cas,
00:38:04elle donne le change et elle veut que ce qu'elle a
00:38:06subi comme épreuve ne soit pas vain.
00:38:08Moi, ce que je trouve
00:38:10formidable,
00:38:12le mot est évidemment mal choisi, mais
00:38:14on évoque les prédateurs sexuels.
00:38:16En France, pendant très longtemps,
00:38:18on a eu une sorte d'indulgence coupable
00:38:20à l'égard des prédateurs sexuels.
00:38:22On se rappelle d'un certain nombre de procès,
00:38:24récemment, où un procureur
00:38:26sur un site donnait ses enfants
00:38:28à la clientèle.
00:38:30Il a été condamné à la prison avec sursis.
00:38:32Il y a eu certains procès
00:38:34en effet de violence.
00:38:36Il y a eu ce médecin
00:38:38qui a abusé
00:38:40une quantité absolument industrielle
00:38:42d'enfants et d'adultes, profitant du fait
00:38:44qu'ils étaient en effet anesthésiés
00:38:46pour abuser d'eux,
00:38:48ou qu'ils étaient complètement innocents.
00:38:50On découvre qu'il y a quand même des prédateurs sexuels
00:38:52extrêmement importants.
00:38:54Pendant très longtemps, on dit oui, mais on ne sait pas.
00:38:56Là, dans le procès Mazan,
00:38:58ce qui est de Amazon
00:39:00et dans le procès de la famille
00:39:02de Gisèle Pé, c'est que
00:39:04comme il y a des éléments filmés,
00:39:06il n'y a pas de doute sur le fait
00:39:08que ça a existé.
00:39:10Très souvent, dans ces affaires de prédation,
00:39:12c'est un peu la parole de la victime
00:39:14contre la parole de l'accusé.
00:39:16C'est un peu ce qu'on a ici de manière détournée.
00:39:18Je trouve que c'est très important aujourd'hui
00:39:20que les prédateurs sexuels soient condamnés
00:39:22de la façon la plus virulente
00:39:24et la plus violente, et qu'il y ait un soutien
00:39:26qui soit apporté
00:39:28à cette femme et à sa famille.
00:39:30Parce que c'est vrai qu'en France, on a eu
00:39:32trop longtemps, trop souvent,
00:39:34la France a considéré que les prédateurs sexuels
00:39:36étaient des malades avant d'être
00:39:38d'immondes personnels et d'immondes porcs.
00:39:40Noémie, on rappelle quand même
00:39:42parmi les 51
00:39:44accusés, il y en a un certain nombre
00:39:46qui réfutent le fait que ce soit
00:39:48un viol et qui restent encore persuadées
00:39:50que puisque le mari
00:39:52était d'accord et sans doute
00:39:54se livrait elle-même à un jeu,
00:39:56ça leur paraissait acceptable.
00:39:58Effectivement, sur la cinquantaine
00:40:00des 51 accusés, tous ont été
00:40:02interrogés sur les faits qui leur sont reprochés.
00:40:04Il y en a 14 qui ont reconnu
00:40:06l'effet de viol et
00:40:0835 qui
00:40:10reconnaissent, alors ils ne peuvent pas
00:40:12nier le rapport sexuel puisqu'il y a des vidéos,
00:40:14mais qui disent,
00:40:16qui réfutent la qualification de viol parce qu'ils
00:40:18disent qu'ils n'avaient pas cette intention-là.
00:40:20Dans le viol,
00:40:22il faut qu'il y ait l'intention. Ils disent qu'ils n'avaient pas
00:40:24cette intention-là puisque le mari leur avait
00:40:26dit qu'elle était d'accord.
00:40:28C'est une mise en scène, c'est un jeu de couple.
00:40:30La question est de savoir s'ils
00:40:32croient vraiment à ce qu'ils disent, si on est sur
00:40:34une ligne de défense,
00:40:36c'est une ligne de crête, mais vraiment sur
00:40:38s'ils ont conscience
00:40:40s'ils ont conscience
00:40:42qu'ils violaient, mais
00:40:44c'est une ligne de défense, ou si encore
00:40:46aujourd'hui, ils ont le sentiment, ils sont
00:40:48persuadés parce qu'elle était endormie, parce
00:40:50qu'elle ne s'est pas débattue, parce qu'elle n'a pas crié,
00:40:52parce qu'ils n'ont pas le sentiment de lui avoir
00:40:54tordu le bras pour arriver à leur fin,
00:40:56qu'ils ne l'ont pas violée. Si c'est le cas,
00:40:58on peut, je ne sais pas
00:41:00s'il faut parler de déni ou pas,
00:41:02mais on rappelle que ces hommes devaient suivre des
00:41:04consignes extrêmement claires
00:41:06et strictes, de garer leur voiture loin
00:41:08du domicile pour ne pas se faire repérer par les voisins,
00:41:10de se déshabiller dans la cuisine pour ne pas laisser de vêtements
00:41:12dans la chambre, de se réchauffer les mains.
00:41:14Les mains, c'est quand même un signe.
00:41:16Pour ne pas la réveiller, ne pas porter de parfum,
00:41:18ni d'odeur de cigarette. Parfois
00:41:20certains, il y avait le
00:41:22forum à travers lequel
00:41:24ils discutaient avec Dominique Pellicot, ça s'appelait
00:41:26à son insu. Oui, donc ça laisse
00:41:28peu de place aux doutes quand même. Donc voilà, mais en tout cas
00:41:30ce sont des hommes à qui ça n'a pas posé
00:41:32de problème, de ne pas s'interroger sur le consentement
00:41:34sur cette femme, était-elle consentante de ce qui lui
00:41:36arrivait, quand même elle était endormie, elle était bien plus
00:41:38qu'endormie. Certains récidivistes en plus qui sont revenus
00:41:40plusieurs fois.
00:41:42Merci beaucoup, on continue bien sûr de suivre ce procès.
00:41:44Merci beaucoup Fabrice d'avoir été parmi nous cet après-midi,
00:41:46on marque une courte pause et puis on accueillera de nouveaux invités
00:41:48et puis bien sûr le journal laisse suivre
00:41:50d'Isabelle Piboulot, à tout de suite.
00:41:53Le retour de l'info
00:41:55dans 180 minutes avec Isabelle Piboulot.
00:41:57Après Gabriel Attal, Isabelle
00:41:59est responsable de la droite et le chef de l'État
00:42:01Michel Barnier enchaîne
00:42:03les consultations. Franchement nommé,
00:42:05le Premier ministre doit désormais constituer
00:42:07son gouvernement. Il faut encore
00:42:09patienter pour connaître les détails
00:42:11de sa ligne directrice. En attendant,
00:42:13je vous propose de revenir sur les points principaux
00:42:15de sa campagne de 2022
00:42:17pour la primaire de la droite avec Sarah Fenzari.
00:42:22Le nouveau Premier ministre
00:42:24avait défendu une politique libérale
00:42:26doublée d'une grande fermeté sur le régalien.
00:42:28Michel Barnier voulait
00:42:30restaurer l'autorité de l'État en
00:42:32appliquant notamment l'expulsion
00:42:34systématique des étrangers condamnés
00:42:36à de la prison ferme. L'ex-négociateur
00:42:38en chef du Brexit proposait
00:42:40aussi un moratoire pour geler l'immigration
00:42:42pendant 3 à 5 ans
00:42:44avec des propositions telles que le
00:42:46durcissement des conditions de ressources
00:42:48et d'assimilation pour le regroupement
00:42:50familial ainsi que le renforcement
00:42:52des moyens aux frontières européennes.
00:42:54Candidat lors de la présidentielle
00:42:56de 2022, il promettait à l'époque
00:42:58une stricte trajectoire d'économie
00:43:00pour le budget de l'État et une maîtrise
00:43:02de la dette. Il préconisait
00:43:04de réduire les impôts de production,
00:43:06de baisser les charges sociales sur les salaires
00:43:08intermédiaires, tout en prévoyant
00:43:10d'augmenter les salaires dans les services
00:43:12publics essentiels de la santé
00:43:14et de l'éducation. Côté environnement,
00:43:16Michel Barnier disait vouloir relancer
00:43:18le nucléaire et investir dans les énergies
00:43:20renouvelables comme le photovoltaïque,
00:43:22la biomasse et l'hydraulique.
00:43:24Le nouveau
00:43:26locataire de Matignon n'en est donc pas
00:43:28à ses débuts en politique, pourtant son nom ne parle pas
00:43:30à tout le monde. Aux jeunes notamment,
00:43:32alors que pensent les Français
00:43:34de Michel Barnier ? Vos réponses
00:43:36ont été recueillies à Lyon par Olivier Madinier.
00:43:38Dans les rues de Lyon,
00:43:40le nouveau Premier ministre souffre
00:43:42d'un certain déficit de notoriété
00:43:44surtout lorsqu'on interroge
00:43:46les plus jeunes.
00:43:48Est-ce que vous savez qui est Michel Barnier ?
00:43:50Non, je ne sais pas.
00:43:52C'est le nouveau Premier ministre.
00:43:54Ah d'accord, ok.
00:43:56Non, pas du tout. Je ne sais pas qui c'est.
00:43:58Je crois que c'est celui qui a été
00:44:00élu par Macron en Premier ministre.
00:44:02C'est tout, c'est ce que je sais.
00:44:04Je ne le connais pas.
00:44:06C'est celui qui a fait les négociations pour le Brexit.
00:44:08C'est un ancien LR et j'ai vu
00:44:10sur Libération qu'il avait participé à la commémoration
00:44:12du 51e anniversaire de la mort de De Gaulle.
00:44:14L'organisation des Jeux Olympiques d'Alberville,
00:44:16la négociation du Brexit,
00:44:18ce sont les éléments du parcours
00:44:20de Michel Barnier qui restent dans les mémoires.
00:44:22Je l'ai connu quand j'étais plus jeune,
00:44:24quand il s'occupait des Jeux Olympiques
00:44:26en Savoie.
00:44:28C'est un monsieur qui a de l'expérience,
00:44:30assez consensuelle.
00:44:32C'est marrant la différence d'âge
00:44:34qu'on va avoir entre l'actuel
00:44:36et le suivant, c'est tout.
00:44:38Après on verra bien.
00:44:40Je sais que c'est un européiste convaincu
00:44:42mais à mon avis
00:44:44il fait un peu trop d'Europe
00:44:46et donc je me méfie un petit peu.
00:44:48Il est très bon.
00:44:50Quelqu'un qui n'est pas partisan,
00:44:52qui est assez neutre,
00:44:54qui est très très bien.
00:44:56Globalement, les Lyonnais que nous avons rencontrés
00:44:58saluent la compétence
00:45:00et l'expérience de Michel Barnier.
00:45:02Dans le reste de l'actualité, à présent
00:45:04soumis aux fins de mois difficiles,
00:45:06de nombreux salariés français n'hésitent pas
00:45:08à demander un coup de pouce à leur entreprise.
00:45:10Les demandes d'avance sur salaire
00:45:12explosent pour faire face à l'inflation
00:45:14et les dépenses de la rentrée scolaire.
00:45:16Les patrons peuvent être conciliants.
00:45:18Reportage à Mérignac en Gironde
00:45:20de Jérôme Rampneau.
00:45:22Dans cette entreprise de rénovation
00:45:24de bâtiment du Bordelais,
00:45:26la direction a mis en place la possibilité
00:45:28de faire des avances sur salaire.
00:45:30Jonathan a pu en bénéficier pour la première fois
00:45:32ce mois-ci.
00:45:34Je me suis retrouvé un peu en galère ce mois-ci.
00:45:36Je me suis renseigné dans les bureaux.
00:45:38Ça met du temps.
00:45:40Si on demande un compte à la compta,
00:45:42ça met un peu plus de temps.
00:45:44Avec l'application Rosalie,
00:45:46c'est instantané.
00:45:48C'est en fonction du temps que vous allez travailler.
00:45:50Vous avez la somme que vous empruntez au maximum
00:45:52et vous prenez ce que vous avez besoin.
00:45:54L'entreprise a mis en place une application
00:45:56sur mobile avec un partenaire
00:45:58qui gère directement les demandes pour les salariés.
00:46:00C'est une application qui permet de percevoir
00:46:02des accomptes une fois, voire plusieurs fois
00:46:04dans le mois.
00:46:06Nous avons chaque mois
00:46:08entre 10 et 15 utilisateurs
00:46:10qui profitent de ce service.
00:46:12De manière simple, rapide et discrète,
00:46:14vous avez la possibilité en deux clics
00:46:16d'avoir un accompte qui est perçu
00:46:18directement sur votre compte en banque.
00:46:20Les demandes d'avance varient de 300 à 600 euros
00:46:22dans cette entreprise.
00:46:24Les gestionnaires de l'application ont remarqué
00:46:26qu'en France, au moment de la rentrée,
00:46:28le nombre de demandes d'accompte avait bondi de 6%.
00:46:32Les cours d'école se mettent ouverts
00:46:34pour faire face à la chaleur.
00:46:36Des cours oasis fleurissent de plus en plus.
00:46:38L'idée ? Moins de bitume
00:46:40et plus d'espace vert
00:46:42pour s'adapter aux changements climatiques
00:46:44et permettre aux élèves de s'épanouir
00:46:46lors des récréations. C'est le cas notamment
00:46:48à Toulouse.
00:46:50Ecoutez les précisions de la première adjointe
00:46:52en charge de l'éducation.
00:46:54L'idée de départ, c'est de remettre de la nature
00:46:56dans les cours, de revégétaliser
00:46:58et de débitumer,
00:47:00d'écrouter, c'est-à-dire enlever le bitume
00:47:02pour remettre de la planète Terre
00:47:04sur au minimum 30% de la surface,
00:47:06mais aussi d'avoir des cours qui soient plus inclusifs
00:47:08et que les filles et les garçons
00:47:10puissent jouer de la même manière.
00:47:12Après l'Indonésie, le pape François poursuit
00:47:14sa tournée en Asie du Sud-Est et en Océanie.
00:47:16Le Saint-Père est arrivé en Papouasie
00:47:18et Nouvelle-Guinée. Aujourd'hui,
00:47:20il restera jusqu'à lundi.
00:47:22Il devrait notamment renouveler ses appels
00:47:24pour la défense de l'environnement
00:47:26dans ce territoire du Pacifique.
00:47:28Son périple s'achèvera le 13 septembre
00:47:30par le Timor-Oriental puis Singapour.
00:47:32En attendant, les habitants de Papouasie
00:47:34et Nouvelle-Guinée se réjouissent
00:47:36de cette visite écoutée.
00:47:38Je suis tellement heureux
00:47:40d'être ici pour voir le pape.
00:47:44Jamais je n'aurais imaginé
00:47:46pouvoir vivre cela.
00:47:48Je suis très heureuse
00:47:50de venir ici.
00:47:52C'est la première fois de ma vie que je prends l'avion
00:47:54pour venir à Port-Moresby.
00:47:56Je suis impatient.
00:47:58Je me prépare en priant
00:48:00et en faisant tout ce que je peux
00:48:02pour voir le pape.
00:48:04C'est donc une grande joie pour moi
00:48:06et c'est aussi très excitant à voir.
00:48:08Et on passe à l'actualité
00:48:10sportive à présent.
00:48:18Retrouvez votre programme
00:48:20avec Original, le nouveau parfum
00:48:22à la coste.
00:48:24Les footballeurs aussi font leur rentrée
00:48:26pour son premier match de Ligue des Nations.
00:48:28L'équipe de France reçoit ce soir
00:48:30l'Italie au Parc des Princes.
00:48:32L'occasion pour l'attaquant
00:48:34star Kylian Mbappé
00:48:36de revenir dans l'arène parisienne
00:48:38depuis son départ du PSG.
00:48:40Sujet de la rédaction d'Infosport.
00:48:54Ce n'est qu'en Ligue des Nations
00:48:56que Kylian Mbappé préfère s'en moquer.
00:48:58Ce que pensent les gens,
00:49:00je pense que c'est le cadet de mes soucis.
00:49:02Nous on essaye toujours de donner
00:49:04le meilleur d'entre nous,
00:49:06de donner la meilleure version possible
00:49:08pour l'équipe de France
00:49:10par respect et par admiration
00:49:12qu'on a pour ce maillot et ce logo.
00:49:14Le capitaine des Bleus au cœur du problème,
00:49:16l'inefficacité.
00:49:184 buts marqués seulement
00:49:20lors des 7 derniers matchs
00:49:22Pour les joueurs qui commenceront
00:49:24demain ou lundi,
00:49:26l'objectif sera le même,
00:49:28d'obtenir le meilleur résultat
00:49:30en faisant en sorte d'avoir le meilleur contenu.
00:49:32Mieux jouer qu'à l'Euro,
00:49:34avec de nouveaux visages,
00:49:36faire émerger une nouvelle concurrence
00:49:38sans brusquer les tauliers,
00:49:40voilà peut-être aussi le but de cette Ligue des Nations.
00:49:42À travers cette Nation League,
00:49:44d'avoir la nécessité
00:49:46de pouvoir
00:49:48avoir un maximum
00:49:50de joueurs
00:49:52sur une des deux rencontres.
00:49:54Didier Deschamps, souvent habité par l'envie
00:49:56de soulever les trophées, ne semble pas
00:49:58en jouer à l'idée de gagner de nouveau
00:50:00cette compétition, son capitaine non plus.
00:50:02Maintenant cette compétition, on l'a déjà gagnée,
00:50:04ça n'a pas provoqué un engouement
00:50:06extraordinaire, mais quand on l'a
00:50:08perdue, c'était
00:50:10la fin du monde.
00:50:12Je ne sais pas où vous serez situés, je ne vais pas
00:50:14vous raconter d'histoire, je ne sais pas trop quoi dire.
00:50:16Finalement, l'issue la plus favorable
00:50:18serait de gagner en jouant bien,
00:50:20ce que l'équipe de France n'a pas fait depuis longtemps.
00:50:22Et voici
00:50:24conclut votre journal des sports de ce vendredi.
00:50:28Du coup, vous avez la liste
00:50:30de tous les assureurs qui vous font confiance ?
00:50:32Bien sûr !
00:50:34Tout à l'heure Isabelle,
00:50:46dans un instant, voici le programme
00:50:48à suivre. On parlera évidemment de politique
00:50:50avec la tâche qui attend Michel Barnier, maintenant
00:50:52en charge de former un gouvernement.
00:50:54On parlera aussi de ce nouveau refus d'obtempérer
00:50:56qui a eu lieu à Cannes, quelques jours
00:50:58seulement, après la mort
00:51:00d'Eric Comine, et puis on s'intéressera au sort
00:51:02de l'imam nigérien de la mosquée
00:51:04de Pessac, qui a fait appel de son expulsion auprès
00:51:06du Conseil d'Etat. A tout de suite.
00:51:10De retour avec vous pour la partie
00:51:12débat de notre émission
00:51:14180 minutes info, avec Françoise Laborde
00:51:16qui est restée parmi nous. Bonjour Françoise.
00:51:18Le plaisir est partagé.
00:51:20Florian Tardif, bien évidemment, pour le service politique.
00:51:22On accueille également Anthony Bem,
00:51:24qui est avocat sur ce plateau. Bonjour, bienvenue.
00:51:26Alexis Isard, qui joue les
00:51:28prolongations de la semaine. Vous étiez là pour
00:51:30l'annonce,
00:51:32l'annonce et puis l'attente de la
00:51:34passage au pouvoir hier, juste avant l'annonce,
00:51:36ancien député, je le rappelle, secrétaire général
00:51:38de renaissance de l'Essonne,
00:51:40et puis Raphaël Stainville, qui est journaliste.
00:51:42Vous l'aurez compris, on va beaucoup
00:51:44parler de Michel Barnier et du futur gouvernement.
00:51:46La tâche qui l'attend à Matignon
00:51:48est immense, avec des équilibres
00:51:50fragiles à trouver.
00:51:52Alors il commence déjà à consulter
00:51:54à la fois ses alliés de droite, pour la suite,
00:51:56et plusieurs anciens premiers ministres,
00:51:58qui sont là dans le courant du week-end.
00:52:00Formation de gouvernement, établir des priorités
00:52:02qui ne braquent pas. Le pivot
00:52:04aussi qui est devenu le Rassemblement national.
00:52:06On va regarder quelques-uns des chantiers
00:52:08qui sont sur son parcours
00:52:10dans les prochaines semaines, avec Augustin Donadio.
00:52:12A peine arrivé à Matignon,
00:52:14de nombreux dossiers
00:52:16attendent le Premier ministre sur son bureau.
00:52:18Parmi les chantiers prioritaires,
00:52:20la réforme des retraites, le pouvoir
00:52:22d'achat, l'éducation, avec les groupes de niveau
00:52:24ou la réforme du brevet,
00:52:26mais également la santé, avec notamment
00:52:28la crise de l'hôpital, ou l'instauration d'une aide
00:52:30à mourir, comme promis par Emmanuel Macron.
00:52:32Le négociateur du Brexit
00:52:34devra avant toute chose boucler le budget,
00:52:36qui devra être présenté au Parlement
00:52:38au plus tard le mardi 1er octobre,
00:52:40pour être voté à la fin de l'année.
00:52:42Le budget, c'est la première étape
00:52:44la plus importante et sans doute la plus difficile
00:52:46pour Michel Barnier, parce que sans majorité claire
00:52:48évidemment, il sera très difficile de faire voter
00:52:50ce budget. La position du Rassemblement national
00:52:52là aussi sera déterminante.
00:52:54On sait que c'est un budget qui sera
00:52:56très difficile, il va falloir faire des coupes
00:52:58dans ce budget, il va falloir faire des économies
00:53:00quand les Français, eux, attendent
00:53:02qu'on les aide davantage, donc c'est une équation
00:53:04qui est insoluble, et on verra
00:53:06à ce moment là comment est-ce que Michel Barnier s'en sort.
00:53:08Le nouveau Premier ministre devra
00:53:10également se saisir de la colère qui couvre toujours
00:53:12dans les campagnes françaises. Sa mission,
00:53:14traduire dans les actes
00:53:16toutes les promesses faites par son prédécesseur
00:53:18au printemps dernier.
00:53:20Il a été ministre de l'agriculture pendant 2 ans,
00:53:22il a eu à traiter des questions
00:53:24agricoles au moment du Brexit,
00:53:26donc il est toujours en lien avec ces questions-là.
00:53:28Il a laissé un bon souvenir de son
00:53:30passage au ministère auprès
00:53:32des éleveurs français. Le problème
00:53:34c'est qu'il n'y a plus d'argent. Quand
00:53:36les agriculteurs attendent des aides,
00:53:38on voit de mal comment est-ce qu'il va trouver
00:53:40de l'argent alors même qu'il doit faire des économies
00:53:42dans le budget. Quelques heures seulement
00:53:44après sa nomination, Michel Barnier a été
00:53:46interpellé par la fédération du bâtiment.
00:53:48La crise du logement menacerait
00:53:50150 000 emplois d'ici à 2025.
00:53:52L'emploi interdit,
00:53:54en gros, sa mission
00:53:56c'est de ne pas laisser filer la dépense publique.
00:53:58Peut-il y parvenir ?
00:54:00Peut-il trouver suffisamment
00:54:02de personnes qui se rallient à cette idée
00:54:04plutôt qu'encore creuser
00:54:06les dépenses publiques ?
00:54:08Tout à l'heure, on commentait
00:54:10le terme qu'il a utilisé lors de
00:54:12cette passation des pouvoirs
00:54:14de vérité.
00:54:16Je dirais la vérité en général lorsque
00:54:18on parle de vérité
00:54:20en politique.
00:54:22C'est d'ailleurs assez peu utilisé par
00:54:24les responsables politiques
00:54:26dans notre pays. C'est qu'on
00:54:28prépare la population à de
00:54:30mauvaises nouvelles. Moi, c'est comme cela
00:54:32que je l'ai perçu hier,
00:54:34c'est-à-dire que je tiendrai un discours de vérité face à vous.
00:54:36C'est-à-dire qu'il faudra faire des choix,
00:54:38parfois des choix difficiles,
00:54:40parfois des choix qui ne plairont pas
00:54:42à une majorité d'entre vous.
00:54:44Mais si on pense à l'intérêt du pays,
00:54:46et qu'on essaye
00:54:48de voir ce que sera
00:54:50la France dans les 5, 10, 15,
00:54:5220, 30 années à venir, et quelles seront
00:54:54nos difficultés, quelles doivent être
00:54:56les marges
00:54:58de manœuvre que nous devons
00:55:00libérer pour ensuite
00:55:02pouvoir investir dans un certain nombre
00:55:04de domaines. Quand je parle de marge de manœuvre, c'est-à-dire
00:55:06que je parle de coupe budgétaire.
00:55:08Il va falloir préparer
00:55:10tout cela. Il commence d'ores et déjà à préparer
00:55:12les esprits, je le pense.
00:55:14C'est compliqué. Je rejoins Françoise Laborde qui disait
00:55:16à l'instant que ce n'est pas sûr que le budget
00:55:18soit voté, qu'il va falloir très certainement
00:55:20faire passer tout cela
00:55:22à coup de 49.3,
00:55:24je pense. Et donc la difficulté,
00:55:26c'est lorsque il y aura ce budget,
00:55:28le budget qui sera contesté,
00:55:30que très certainement Michel Barnier
00:55:32devra utiliser de nouveau le 49.3,
00:55:34répéter un tout petit peu la séquence que nous avons vécue
00:55:36l'année dernière.
00:55:38Tout l'intérêt, ce sera d'éviter la motion.
00:55:40Donc on aura des sueurs froides à peu près à chaque passage
00:55:42de texte.
00:55:44Je veux dire, il y aura un peu de suspense.
00:55:48J'allais dire, comme tout le monde,
00:55:50comme c'est un jeu de dupe, pour ne pas employer
00:55:52un mot plus vulgaire, on peut tout à fait
00:55:54imaginer qu'on ne vote pas le budget
00:55:56mais en même temps, on ne vote pas la censure non plus.
00:55:58Voilà, c'est un jeu
00:56:00je te tiens par la barbichette.
00:56:02Il peut aussi, alors il y a la fameuse sanction
00:56:04qu'on attend de Bruxelles, parce qu'on dérape, on dérape, on dérape
00:56:06et on sait qu'à un moment donné Bruxelles
00:56:08va dire halte là, peut-être que ça peut
00:56:10l'aider, parce qu'il peut dire à un moment donné, voyez
00:56:12c'est pas que je ne veuille pas, mais en même temps, regardez
00:56:14on va se prendre une sanction monumentale, ça ne va pas ranger
00:56:16nos affaires. On ne sait pas bien
00:56:18comment il peut jouer l'affaire. Et puis ça va dépendre
00:56:20aussi qui est en effet à Bercy
00:56:22aux finances. Alors, si on regarde quand même
00:56:24les autres thèmes qu'il attend, alors
00:56:26l'agriculture, il a quand même
00:56:28de quoi faire. Enfin, je veux dire, il a été
00:56:30ministre de l'agriculture. D'ailleurs, il avait bonne presse
00:56:32auprès des agriculteurs. Je crois que ça a été un
00:56:34ministre de l'agriculture qui a été apprécié en son temps.
00:56:36Bon, là, très bien.
00:56:38L'agriculture était toujours appréciée.
00:56:40Oui, là, on sent quand même qu'il a un peu
00:56:42plus de marge de manoeuvre. Alors, sur la fin de vie
00:56:44et la question des retraites, c'est compliqué
00:56:46quand on est LR
00:56:48et qu'on apprenait la réforme des
00:56:50enfin, la retraite à 65 ans
00:56:52de trouver un consensus. Là, il va avoir
00:56:54peut-être un peu plus de mal.
00:56:56Sur les retraites, il n'est pas question d'ailleurs
00:56:58de s'aventurer à revenir
00:57:00et ce n'est pas du tout son projet.
00:57:02Mais le texte arrivera sur les niches.
00:57:04Il y aura des débats.
00:57:06Ça va quand même revenir sur le métier.
00:57:08Mais il faudra
00:57:10donc
00:57:12le Nouveau Front Populaire et
00:57:14le Rassemblement National ne suffisent pas
00:57:16à constituer une majorité
00:57:18sur...
00:57:20Ah si, ils le peuvent.
00:57:22Et la réalité, là où ça rend les choses un peu
00:57:24compliquées, c'est qu'en fait, une niche parlementaire, c'est
00:57:26une journée complète où on peut proposer l'intégralité
00:57:28des textes qu'on souhaite et le
00:57:30Rassemblement National a décidé de déposer
00:57:32une loi pour abroger la réforme des retraites.
00:57:34Ce qui est très intéressant de voir, c'est si le
00:57:36Nouveau Front Populaire vote dans son sens.
00:57:38Un, ça qui est intéressant et deux, c'est que
00:57:40dans ce cadre de
00:57:42niche parlementaire, chaque groupe politique désigne
00:57:44un responsable pour donner une ligne sur
00:57:46comment se comporter face à ce texte-là.
00:57:48Et là, le nouveau bloc qui sera constitué derrière
00:57:50le gouvernement de Michel Barnier, c'est beaucoup
00:57:52de groupes politiques différents qui vont avoir peut-être
00:57:54beaucoup de positions différentes. Donc, ça va être intéressant
00:57:56à regarder. Je pense que ça va être des moments politiques...
00:57:58Qui aura sa niche parlementaire en premier ?
00:58:00Le Rassemblement National, en octobre.
00:58:02Le 31 octobre. On n'est pas du tout assurés
00:58:04que l'NFP s'engouffre dans la brèche,
00:58:06parce que généralement, ils ne votent pas comme ça.
00:58:08Ce qui est intéressant, c'est que
00:58:10ils ont martelé, durant
00:58:12toute cette campagne des législatives,
00:58:14l'une de nos trois mesures, c'est l'abrogation de la réforme
00:58:16des retraites. Nous avons abrogé la réforme des retraites.
00:58:18Sauf que
00:58:20lors de la législature précédente,
00:58:22à chaque fois qu'il y avait des propositions qui
00:58:24potentiellement pouvaient aller, d'ailleurs, dans leur sens, mais qui n'émanaient
00:58:26pas, soit du bloc central,
00:58:28soit du bloc de gauche,
00:58:30ils ne votaient pas.
00:58:32C'est-à-dire, là,
00:58:34quel message ils vont envoyer à leurs électeurs
00:58:36s'ils ne votent pas l'abrogation de la réforme des retraites ?
00:58:38Alors que, même, je pense, le Rassemblement
00:58:40National va dire à tout le monde, non mais attendez,
00:58:42on est en capacité, effectivement, si on s'allie
00:58:44tous autour de la table, de l'abroger en une journée.
00:58:46Ce que dit Florent Tarretti, c'est extrêmement
00:58:48intéressant sur la stratégie du Rassemblement National,
00:58:50parce que le Rassemblement National a toujours demandé
00:58:52l'abrogation de la réforme des retraites,
00:58:54sauf au moment où ils étaient en capacité d'accéder au pouvoir.
00:58:56Donc au moment où ils allaient avoir les responsabilités,
00:58:58ils ont dit, on ne va peut-être pas pouvoir le faire,
00:59:00et maintenant qu'ils n'ont plus de responsabilités,
00:59:02ils reviennent sur ce projet-là, en sachant que ce n'est pas à eux
00:59:04d'atteindre l'équilibre budgétaire.
00:59:06Ça s'appelle le populisme.
00:59:08Michel Barnier-Amatignon, qui signe le retour de la droite
00:59:10au premier plan, qui sera sans doute en force
00:59:12dans le prochain gouvernement,
00:59:14on dirait qu'il vous voyez comme personnalité potentielle.
00:59:16C'est même le patron des députés
00:59:18de la droite républicaine,
00:59:20Laurent Wauquiez, qui a glissé son nom au président
00:59:22et qui a donc appuyé cette candidature.
00:59:24C'est ce qu'on va voir à nouveau avec Sarah Fanzari.
00:59:28Laurent Wauquiez,
00:59:30patron des députés de la droite républicaine,
00:59:32avait jusque-là exclu
00:59:34toute participation de son parti
00:59:36à une coalition gouvernementale.
00:59:38Il a finalement
00:59:40largement encouragé
00:59:42la nomination de Michel Barnier,
00:59:44un homme de consensus.
00:59:46Pour nous aujourd'hui, incontestablement,
00:59:48on a contribué,
00:59:50on a aidé à ce que la situation soit débloquée,
00:59:52et c'est un motif de satisfaction.
00:59:54La France a un Premier ministre,
00:59:56c'était important.
00:59:58On a un Premier ministre qui n'est pas
01:00:00sous l'influence de la France insoumise,
01:00:02ce qui était pour nous fondamental.
01:00:04Et nous sommes convaincus que la personnalité
01:00:06de Michel Barnier a les atouts
01:00:08qui peuvent permettre de réunir
01:00:10les conditions de réussir.
01:00:12Sa fidélité à son parti
01:00:14est un avantage pour échapper
01:00:16à la motion de censure
01:00:18souvent évoquée par le Rassemblement national.
01:00:20A l'exicolaire,
01:00:22secrétaire général de l'Elysée,
01:00:24ce serait également ajouté à l'équation
01:00:26et aurait poussé
01:00:28la nomination de Michel Barnier.
01:00:30Alors, Florian Tardif,
01:00:32il y aura donc des ministres de droite,
01:00:34mais pas que, parce que c'est ça aussi,
01:00:36il ne peut pas aller piocher
01:00:38que dans sa famille politique originelle.
01:00:40Non, puisqu'ils sont 47.
01:00:42Il y a un moment, on en a parlé assez longuement
01:00:44ces dernières semaines,
01:00:46190 députés ne font pas une majorité,
01:00:48mais 47 députés n'en font pas une non plus.
01:00:50Donc si vous voulez avoir une majorité
01:00:52qui ne sera qu'une majorité relative
01:00:54mais une majorité stable,
01:00:56il va falloir donner des gages
01:00:58de bonne volonté entre guillemets aux uns et aux autres.
01:01:00Donc il y aura forcément des ministres
01:01:02Les Républicains, mais il y aura aussi des ministres
01:01:04Horizons, des ministres Modem.
01:01:06Il y aura des repêchés du gouvernement actuel.
01:01:08Des repêchés du gouvernement actuel
01:01:10qui sont compatibles avec la ligne Barnier.
01:01:12Et je pense qu'il faudra
01:01:14donner quelques gages
01:01:16à des socialistes modérés
01:01:18qui seraient enclins à couper
01:01:20les cordons avec
01:01:22la mélenchonisation entre guillemets
01:01:24du Parti Socialiste
01:01:26ou d'Europe Écologie-Les Verts.
01:01:28Il y a par exemple des profils
01:01:30qui sont assez
01:01:32macro-compatibles,
01:01:34qui voit d'ailleurs assez régulièrement le Président de la République
01:01:36lorsqu'il se déplace dans leur région.
01:01:38On veut des noms. Je vais vous donner un nom.
01:01:40François Ripsamen, par exemple,
01:01:42qui est à la tête de la mairie de Dijon.
01:01:44Il n'est pas marqué du fer
01:01:46du NFP ?
01:01:48Ah non, pour le coup,
01:01:50il n'est pas marqué du seau du NFP.
01:01:52Et en plus,
01:01:54il est assez proche du Président de la République.
01:01:56Ça ne veut pas dire qu'il n'y aura pas de dissidents
01:01:58de l'accord qui avait été scellé au moment de la dissolution.
01:02:00Moi, je serais Michel Barnier.
01:02:02Justement, je n'irais pas piocher
01:02:04dans les députés qui
01:02:06se sont servis de cette alliance de circonstances
01:02:08pour conserver leur circonscription.
01:02:10J'irais chercher ailleurs
01:02:12pour tenter de fracturer et que
01:02:14les gens qui font partie actuellement
01:02:16de ce bloc de gauche
01:02:18se posent des questions.
01:02:20Mince, il y a François Ripsamen, il y a Mickaël Delafosse.
01:02:22Est-ce que ça ne serait pas le moment
01:02:24justement de couper le cordon
01:02:26avec Mélenchon et de restructurer
01:02:28un petit peu le Parti Socialiste et de le recentrer ?
01:02:30Raphaëlle, d'un mot, Marine Le Pen,
01:02:32elle ne dit pas non, et c'est pour ça qu'on a
01:02:34Michel Barnier aujourd'hui, mais elle attend
01:02:36quand même de voir ce qu'il va dire,
01:02:38notamment lors du discours de politique générale.
01:02:40C'est quoi le point d'achoppement
01:02:42pour le RN
01:02:44si jamais Michel Barnier n'allait pas dans leur sens ?
01:02:46Qu'est-ce qu'ils font
01:02:48qui vont lui accorder la confiance ?
01:02:50L'accorder la confiance,
01:02:52c'est autre chose.
01:02:54C'est surtout ne pas voter la censure.
01:02:56Alors, ne pas voter la censure.
01:02:58C'est déjà pas mal.
01:03:00Non, je pense que dans le discours de politique générale,
01:03:02si l'on vient avoir un discours
01:03:04de fermeté sur l'immigration,
01:03:06sur la sécurité,
01:03:08qu'il consent
01:03:10à avoir des inflexions,
01:03:12ou en tout cas laisser entendre
01:03:14que le pouvoir d'achat sera l'une
01:03:16de ses priorités,
01:03:18le RN n'a aucune raison de s'opposer.
01:03:20Quant à savoir, parce que
01:03:22Marine Le Pen a mis comme condition
01:03:24l'inscription de la proportionnelle
01:03:26pour les prochaines législatives,
01:03:28je ne suis pas sûr
01:03:30qu'il prendrait le risque
01:03:32de voter la censure si jamais
01:03:34Michel Barnier n'allait pas
01:03:36dans ce sens. Et d'ailleurs,
01:03:38je ne vois pas tellement l'intérêt aujourd'hui
01:03:40du RN d'en faire une sorte
01:03:42de totem.
01:03:44D'accord, donc ce n'est pas une condition sine qua non ?
01:03:46A ce jour, c'est affiché comme tel.
01:03:48Dans les faits ? Dans les faits, je ne pense pas
01:03:50qu'ils aillent jusqu'à la censure sur ce sujet.
01:03:52Et puis, ils n'ont pas envie d'insulter
01:03:54l'avenir. Je veux dire, on voit bien depuis le début
01:03:56de cette affaire que le RN
01:03:58joue à fond
01:04:00la carte, nous sommes des Républicains,
01:04:02nous sommes sereins, nous respectons les choses,
01:04:04on va tout de suite se lancer dans une opposition
01:04:06forcenée, on est constructifs, etc.
01:04:08Et il y a de l'anti-discours
01:04:10mélenchoniste, si je puis dire. Donc, ils laissent
01:04:12à Mélenchon et à ses troupes le discours
01:04:14énervé, on manifeste, à nous la rue,
01:04:16blablabla, et nous, on est calmes,
01:04:18on est sereins, on attend notre tour et on essaie
01:04:20de... C'était un peu l'attitude déjà
01:04:22de la dernière législature. Oui, oui, absolument.
01:04:24Il y a un changement de ton
01:04:26du Premier ministre à l'égard du RN,
01:04:28c'est-à-dire que Michel Barnier,
01:04:30hier, insiste
01:04:32sur le respect qu'il aura
01:04:34pour tous les partis, c'est déjà
01:04:36un changement de ton,
01:04:38de pied, notamment vis-à-vis
01:04:40de Gabriel Attal qui, finalement,
01:04:42a fait, dans l'ordre de la législative,
01:04:44d'une sorte d'épouvantail
01:04:46que l'Oration nationale, et a fait
01:04:48campagne contre le RN,
01:04:50et presque davantage pour...
01:04:52Il a eu un mot intéressant, je trouve, au moment
01:04:54de la passation de pouvoir, quand il a dit
01:04:56notamment, moins de paroles
01:04:58et plus d'actes. Alors, c'est pas exactement ça qu'il a dit,
01:05:00mais... Davantage agir que parler. Voilà.
01:05:02Agir et pas parler. Donc, il se
01:05:04démarque assez
01:05:06fortement. Ça veut dire aussi, en substance,
01:05:08à Gabriel Attal, vous avez beaucoup parlé...
01:05:10Oui, mais ça veut dire aussi
01:05:12que la politique
01:05:14à la Macron, on tourne la page.
01:05:16On l'a vu dans sa stature, dans son allure,
01:05:18son côté légaulisme
01:05:20et de retour. Voilà, c'est une autre
01:05:22façon de faire la politique. Alors, on va s'intéresser
01:05:24à une autre fédéralité. On va parler
01:05:26d'Abdourahmane Ridouane. Vous le connaissez
01:05:28peut-être pas sous ce nom-là, mais il devra
01:05:30bientôt être fixé sur son sort,
01:05:32puisque cet imam nigérien de la
01:05:34mosquée de Pessac a fait appel de son expulsion
01:05:36auprès du Conseil d'État.
01:05:38Merci, Sandra Buisson, d'être parmi nous.
01:05:40Il est considéré comme d'obédience salafiste.
01:05:42Il a été débouté par le tribunal administratif lors d'un
01:05:44premier recours, début août.
01:05:46Mais ce que j'ai compris, c'est qu'il y avait deux procédures
01:05:48différentes auprès du tribunal administratif en ce moment.
01:05:50Alors, deux procédures qui vont dans
01:05:52des sens opposés. D'abord, en août, le tribunal
01:05:54administratif de Bordeaux a
01:05:56suspendu le refus
01:05:58de renouvellement de sa carte de résident.
01:06:00Il a demandé aux autorités administratives locales
01:06:02de réétudier sa demande de renouvellement
01:06:04de titre de séjour, puisqu'il arrivait à échéance,
01:06:06et de lui délivrer dans l'attente
01:06:08un papier provisoire pour l'autoriser à
01:06:10travailler en France. Parallèlement,
01:06:12et sans que ça ait de lien,
01:06:14un arrêté d'expulsion a été pris
01:06:16début août, arrêté ministériel,
01:06:18qui a valu à l'imam son interpellation
01:06:20le 8 août, et c'est la procédure qui nous
01:06:22occupe aujourd'hui. Les autorités françaises
01:06:24lui reprochent de propager une idéologie
01:06:26hostile aux valeurs de la République
01:06:28française, de diffuser des propos
01:06:30antisémites et haineux à l'égard
01:06:32d'Israël et des Juifs. Il a, par
01:06:34exemple, présenté le Hamas comme un mouvement
01:06:36de résistance. Il a salué
01:06:38la mémoire d'Ismail Haniyeh quand il a été
01:06:40tué. Alors, le tribunal administratif,
01:06:42vous l'avez dit, a rejeté le recours
01:06:44de cet imam contre son expulsion.
01:06:46Le tribunal a estimé que ces propos,
01:06:48dans le contexte géopolitique
01:06:50d'après l'attentat du
01:06:527 octobre, peuvent attiser les tensions
01:06:54dans la société française, et que ça peut pousser
01:06:56ceux qui l'écoutent à des passages
01:06:58à l'acte physique ou verbaux.
01:07:00Et puis, même s'il vit en France depuis plus
01:07:02de 30 ans, c'est ce qu'a avancé son avocat,
01:07:04le tribunal administratif a estimé que son
01:07:06expulsion ne porterait pas une atteinte
01:07:08d'une ampleur particulièrement
01:07:10grave à ses situations
01:07:12personnelles et familiales, puisqu'il n'a
01:07:14pas d'enfant en France, qu'il avait dit
01:07:16précédemment qu'il était prêt à retourner au Niger
01:07:18et qu'il y va, d'ailleurs, régulièrement.
01:07:20L'affaire est donc portée aujourd'hui
01:07:22en audience devant le Conseil d'Etat.
01:07:24Anthony Bem, avant d'avoir un invité qui nous attend
01:07:26d'ailleurs, on tentera d'en savoir plus
01:07:28sur ce qu'il y a derrière
01:07:30ces prêches radicaux
01:07:32et ce qu'on reproche à cet homme, avec un invité
01:07:34Tarek Oubrou qui nous attend.
01:07:36Anthony Bem, il y a eu des précédents déjà en la matière
01:07:38puisque des expulsions, on en a vu quelques-unes
01:07:40dans le passé récent. Exactement,
01:07:42ces dernières semaines, ces derniers mois,
01:07:44de nombreuses décisions d'expulsion
01:07:46ont été prises par les juges administratifs,
01:07:48car ce sont les juges qui sont compétents
01:07:50pour les mesures d'expulsion,
01:07:52qui se sont prononcées à l'égard de différents imams.
01:07:54Il y en a
01:07:56plusieurs ici, à Pessac,
01:07:58en Gironde, à côté de Bordeaux,
01:08:00mais il y en a eu de nombreux, la liste
01:08:02est longue, le but n'est plus de faire l'inventaire.
01:08:04Mais en tout état de cause,
01:08:06on constate que le ministre de l'Intérieur
01:08:08qui est compétent pour reprendre
01:08:10ces arrêtés,
01:08:12s'est, je dirais,
01:08:14appris par le devant
01:08:16ces dossiers, puisque
01:08:18il y a eu un certain nombre de décisions
01:08:20qui ont été prises déjà
01:08:22par les juges administratifs, tant des tribunaux
01:08:24que le Conseil d'Etat,
01:08:26qui est la juridiction de recours
01:08:28contre les décisions des tribunaux administratifs.
01:08:30Et la jurisprudence
01:08:32est relativement rigide,
01:08:34dure, ces derniers mois,
01:08:36puisque de nombreux imams ont fait
01:08:38l'objet de décisions qui confirmaient
01:08:40par le Conseil d'Etat
01:08:42des décisions d'expulsion validées
01:08:44par des tribunaux administratifs.
01:08:46Mais tous ne portent pas l'affaire jusqu'au Conseil d'Etat ?
01:08:48Non, pas tous, mais
01:08:50la majorité, en tout cas, ceux que l'on voit,
01:08:52je n'ai pas connaissance de toutes les procédures
01:08:54pendantes devant la juridiction
01:08:56administrative. Néanmoins,
01:08:58la presse et les médias se font l'écho
01:09:00de ces procédures, et on voit
01:09:02facilement qu'il y a beaucoup
01:09:04d'affaires depuis le début de l'année 2024,
01:09:06avec de nombreuses décisions
01:09:08de justice qui ont été rendues,
01:09:10toujours pour les mêmes infractions,
01:09:12provocation à la discrimination
01:09:14à l'égard des femmes, et provocation
01:09:16à la haine et à la violence
01:09:18à l'égard de personnes, en l'occurrence
01:09:20les juifs et les non-musulmans,
01:09:22puisqu'il ne s'agit pas que d'une question
01:09:24de juifs en l'espèce.
01:09:26Nous sommes en direct avec Tarek Oubrou, je vous le disais,
01:09:28qui est grand imam de Bordeaux.
01:09:30Bonjour, merci de nous rejoindre en direct
01:09:32sur notre antenne. Un mot quand même,
01:09:34puisque Bordeaux-Pessac, c'est pas loin,
01:09:36qui est cet homme que vous connaissez sans doute ?
01:09:38Ses propos, d'ailleurs, étaient-ils dans le viseur
01:09:40des autorités depuis longtemps ?
01:09:42Ecoutez, tout d'abord,
01:09:44je ne voudrais pas commenter
01:09:46la décision administrative.
01:09:48Abstraction faite
01:09:50du cas de Pessac,
01:09:52je pense que le problème
01:09:54est un peu plus profond.
01:09:56Généralement, malheureusement,
01:09:58on donne des lieux de culte
01:10:00et des mosquées à des gens
01:10:02qui n'ont aucune compétence
01:10:04ni théologique, ni une culture
01:10:06des sciences humaines
01:10:08qui leur confère de gérer
01:10:10le culte.
01:10:12Un lieu de culte,
01:10:14en l'occurrence, une mosquée,
01:10:16normalement, doit être
01:10:18dédiée à la transcendance,
01:10:20au recueillement, à la prière,
01:10:22la sérénité et enseigner
01:10:24le discernement et l'intelligence
01:10:26et de préparer le fidèle à être
01:10:28un bon citoyen. L'engagement politique,
01:10:30il doit être à l'écart
01:10:32et doit s'effectuer
01:10:34dans les partis politiques. Les partis politiques
01:10:36sont faits pour cela. Et ce mélange
01:10:38de genres, entre l'engagement politique,
01:10:40les revendications,
01:10:42la logique identitariste,
01:10:44tue la religion générale. Et malheureusement,
01:10:46beaucoup de mosquées,
01:10:48il y a
01:10:50dedans des imams
01:10:52qui ne sont pas bien formés.
01:10:54Abdelrahman,
01:10:56le cas en l'espèce, n'est pas vraiment
01:10:58un imam. Il n'a pas de formation théologique
01:11:00particulière. Il est
01:11:02plutôt président d'associations.
01:11:04Il est très engagé politiquement
01:11:06en parlant. Et ce mélange
01:11:08du théologique et du politique
01:11:10nuit beaucoup à la religion musulmane
01:11:12en France. À un moment très sensible
01:11:14où il y a une crise identitaire
01:11:16française, on a besoin d'une religion
01:11:18de transcendance et d'apaisement
01:11:20et une religion d'altérité.
01:11:22Malheureusement, le mélange
01:11:24de genres, le politique, l'engagement,
01:11:26l'importation des conflits
01:11:28dans la société française
01:11:30nuit énormément
01:11:32à l'intégration des musulmans dans la société française.
01:11:34Tarek Oubrou,
01:11:36vous parliez dans une vidéo d'un islam
01:11:38encore porté par une anthropologie
01:11:40des pays d'origine. Que vouliez-vous dire ?
01:11:44Écoutez,
01:11:46théologiquement parlant, nous ne sommes pas encore
01:11:48dans un islam
01:11:50occidentalisé, sécularisé.
01:11:52Nous sommes dans une configuration
01:11:54où l'islam est porté par une culture
01:11:56d'origine. Or, l'islam a l'origine
01:11:58d'une spiritualité. Mais comme toute
01:12:00spiritualité, l'islam a
01:12:02toujours été porté par des cultures et des
01:12:04anthropologies. Or, l'inconvénient
01:12:06aujourd'hui, ce n'est pas l'esprit
01:12:08de la religion tant qu'autel, mais l'enveloppe
01:12:10et l'excipient culturel qui la
01:12:12porte, maghrébins,
01:12:14turcs, etc. Nous sommes
01:12:16plutôt dans un islam
01:12:18maghrébin, turc,
01:12:20subsaharien de France. Donc,
01:12:22il y a un mélange de deux
01:12:24dimensions, le culturel et
01:12:26le théologique. Modestement,
01:12:28je fais un travail de discernement
01:12:30entre le répertoire culturel
01:12:32d'origine et le théologique qui doit
01:12:34composer avec la culture
01:12:36occidentale, ce que j'appelle la théologie
01:12:38d'acculturation. Au-delà de l'intégration
01:12:40dans le droit et les valeurs
01:12:42de la République,
01:12:44il y a la dimension historique et culturelle
01:12:46marquée par une culture catholique
01:12:48qu'il faudrait prendre en considération dans l'économie
01:12:50du discours théologique et canonique
01:12:52en France. Donc, il y a un travail intellectuel
01:12:54qui se fait doucement, mais il y a un retard
01:12:56dans la réception de ce discours par rapport
01:12:58à une orthopraxie de masse
01:13:00qui impose
01:13:02une certaine visibilité de l'islam
01:13:04qui nuit à l'intégration de l'islam en France.
01:13:06J'ai une dernière question.
01:13:08On sait que les frères musulmans s'infiltrent
01:13:10à loisir dans les mosquées, mais pas seulement.
01:13:12Dans tous les recoins de la société,
01:13:14y compris dans ceux
01:13:16qu'on ne soupçonne pas.
01:13:20Écoutez, le problème
01:13:22est plus profond. Il dépasse
01:13:24les frères musulmans parce que nous sommes
01:13:26aujourd'hui gouvernés plutôt par
01:13:28une théologie médiévale.
01:13:30Les frères musulmans n'ont rien inventé.
01:13:32Le califat, toute cette théologie politique
01:13:34du Moyen-Âge, le droit canonique
01:13:36du Moyen-Âge n'est pas en phase avec
01:13:38notre époque au-delà
01:13:40des tendances islamistes.
01:13:42L'islamisme, c'est un recyclage
01:13:44d'une théologie, d'un droit
01:13:46canonique où il y a un mélange
01:13:48de l'identité, de la civilisation
01:13:50et l'esprit de la religion,
01:13:52de l'islam qui était à l'origine
01:13:54d'une religion qui est devenue une civilisation
01:13:56sous l'effet de l'histoire. Il faut être un grand
01:13:58théologien pour faire le discernement, ce que j'appelle
01:14:00moi la séparation
01:14:02des ordres. Même
01:14:04le discours classique
01:14:06qu'on enseigne dans les
01:14:08universités théologiques dans les pays musulmans
01:14:10participe justement
01:14:12à cette séparation,
01:14:14ce que j'appelle le séparatisme mental,
01:14:16c'est-à-dire un discours religieux peut-être
01:14:18piétiste, peut-être valable au Moyen-Âge,
01:14:20mais qui procure de la violence
01:14:22mentale chez beaucoup
01:14:24de musulmans.
01:14:26Les premiers à en souffrir,
01:14:28ce sont les musulmans eux-mêmes. On leur donne
01:14:30un produit religieux qui ne leur permet
01:14:32pas de s'épanouir spirituellement
01:14:34et dans la société française.
01:14:36Donc le mal est
01:14:38profond.
01:14:40Merci beaucoup d'avoir répondu à nos questions cet après-midi.
01:14:42Tarek Oubrou, qui peut réagir sur ce plateau ?
01:14:44Raphaël Stainville.
01:14:46On voit qu'il surfe évidemment
01:14:48dans les obédiences les plus radicales
01:14:50sur l'actualité pour s'infiltrer
01:14:52encore plus.
01:14:54C'est un problème. Il faut que l'État
01:14:56ne cède rien. Là, on verra
01:14:58la décision du Conseil d'État qu'on attend avec implémentité.
01:15:00L'État ne doit rien céder. D'ailleurs, les différentes
01:15:02actions qui ont été conduites
01:15:04par un certain nombre de préfets
01:15:06sous l'impulsion de Gérald Darmanin
01:15:08vont dans le sens d'un durcissement
01:15:10à l'égard de
01:15:12cette islamo-frériste
01:15:14ou
01:15:16oui,
01:15:18c'est de l'islamo-frériste.
01:15:20Mais là où je suis un peu
01:15:22dérangé par le discours de Tarek Oubrou,
01:15:24c'est qu'il semblerait distinguer en France
01:15:26une sorte d'islam
01:15:28qu'il promeut, qu'il défend,
01:15:30qui ne serait que spiritualité, religion,
01:15:32comme s'il n'y avait
01:15:34pas d'implication
01:15:36dans la vie de tous les jours,
01:15:38comme s'il y avait une séparation
01:15:40entre le texte et son application,
01:15:42l'interprétation française,
01:15:44alors que la réalité, elle est toute autre
01:15:46et tout le monde le sait, l'islam, ce n'est pas seulement
01:15:48une spiritualité,
01:15:50ce n'est pas seulement une théologie,
01:15:52mais c'est un code juridique, c'est une politique
01:15:54et ça,
01:15:56il y a quand même une sorte d'habileté
01:15:58chez Tarek Oubrou pour laisser entendre
01:16:00qu'il serait
01:16:02totalement soluble dans la société française,
01:16:04alors qu'il y a un certain nombre de problèmes...
01:16:06Pour vous, il édulcore un peu le discours
01:16:08qui est dissociatif de l'islam ?
01:16:10Quand on voit par exemple ce qu'a écrit
01:16:12la chercheuse du CNRS Florence Berger-Blacker,
01:16:14qui en effet explique
01:16:16à quel point
01:16:18l'islam influe dans la société française
01:16:20et singulièrement toute la stratégie
01:16:22des frères musulmans, c'est d'influencer
01:16:24la société française, avec notamment
01:16:26les habitudes alimentaires, les habitudes vestimentaires, etc.
01:16:28C'est un classique, je veux dire,
01:16:30il n'y a pas en effet un islam spirituel
01:16:32qui se rend dehors de la vie de la cité,
01:16:34il y a un islam qui influence la cité.
01:16:36Il ne faut pas convaincre par le discours de Tarek Oubrou.
01:16:38Il y a une organisation qui existe, qui a été créée en France,
01:16:40c'est le Forum de l'Islam de France,
01:16:42qui est fait pour essayer de trouver une organisation
01:16:44via notamment la formation des imams,
01:16:46et je crois que c'est quelque chose qui est extrêmement important
01:16:48et qui apporte des propositions, ils se réunissent
01:16:50assez régulièrement, et ça soulève
01:16:52beaucoup de problématiques, notamment la désignation
01:16:54des imams dans les différentes mosquées de France,
01:16:56mais aussi les aumôniers dans les prisons,
01:16:58qui sont souvent liés aux fréristes
01:17:00et qui posent énormément de soucis.
01:17:02Mais est-ce que c'est la tendance majoritaire, celle qui passe par la voie,
01:17:04disons légale,
01:17:06ou est-ce qu'elle est marginale ?
01:17:08Moi je ne suis pas en capacité de vous dire quels sont les chiffres.
01:17:10Parce que ça peut exister, mais si personne ne passe par là
01:17:12et qu'il y a des mosquées sauvages qui florissent un peu partout,
01:17:14vous ne réglerez pas le problème.
01:17:16Vous représentez un islam majoritaire en France,
01:17:18c'est un islam libéral,
01:17:20intégré,
01:17:22et qu'en effet, quelques rares imams,
01:17:24dont celui aujourd'hui de Pessac,
01:17:26doivent faire l'objet d'une expulsion
01:17:28parce qu'ils véhiculent un message
01:17:30de haine et de discrimination.
01:17:32Bon, Florian, j'imagine que
01:17:34vous n'avez rien à dire là-dessus.
01:17:36On va passer à ces dix jours
01:17:38après le décès tragique de ce gendarme,
01:17:40Eric Comine, fauché par un délinquant
01:17:42lors d'un refus d'obtempérer.
01:17:44Il y a eu un délit routier à peu près similaire
01:17:46jeudi après-midi dans le même secteur.
01:17:48L'un des policiers blessés a même dû être hospitalisé.
01:17:50Regardez Audrey Berto.
01:17:52Dix jours après le drame
01:17:54qui a coûté la vie à Eric Comine,
01:17:56un nouveau refus d'obtempérer a eu lieu
01:17:58dans le même secteur.
01:18:00Un mineur de 15 ans a refusé de s'arrêter
01:18:02lors d'un délit routier.
01:18:04Celui-ci ne portait pas de ceinture de sécurité.
01:18:06Il a tenté par deux fois de se soustraire
01:18:08à la police.
01:18:10Un ras-le-bol, selon ce policier.
01:18:12Mineur,
01:18:14et positif ou supérieur.
01:18:16Là, on a une complète
01:18:18et ça commence vraiment à
01:18:20susciter un sentiment de colère chez nous
01:18:22parce qu'on a l'impression que rien n'est fait
01:18:24malgré notre demande
01:18:26chez Alliance de choc d'autorité.
01:18:28Rien n'est fait et ça continue.
01:18:30Ces deux agents ont été blessés par des éclats de verre
01:18:32en brisant la vitre du véhicule
01:18:34du conducteur.
01:18:36Les habitants réclament plus de fermeté.
01:18:38Il faudrait qu'il y ait beaucoup plus de sanctions
01:18:40et qu'ils se calmeraient peut-être un peu plus vite.
01:18:42Ils ne respectent rien à l'école, ils ne respectent rien de partout
01:18:44donc c'est normal. On essaie d'élever les nôtres
01:18:46le mieux possible.
01:18:48Le conducteur a été placé en garde à vue.
01:18:50Il n'est pas connu des services de police.
01:18:52On peut même s'étonner
01:18:54quand on regarde ce sujet
01:18:56qu'après l'affaire aussi retentissante
01:18:58du gendarme Anthony Bem
01:19:00ça n'a pas calmé les ardeurs de certains.
01:19:02C'est dire comme l'impunité
01:19:04règne en maître quand même.
01:19:06En effet ces dernières semaines
01:19:08ont été parsemées
01:19:10d'incidents de cette nature.
01:19:12Excusez-moi du terme incident, je vais me reprendre.
01:19:14De délits
01:19:16et parfois même de crimes
01:19:18puisque la semaine dernière on a eu
01:19:20une épouse endeuillée parce que son mari
01:19:22a été percuté de plein fouet
01:19:24par un automobiliste qui ne pouvait pas ne pas l'avoir vu.
01:19:26Il était en gilet, il a accéléré,
01:19:28il roulait vite.
01:19:30Donc il y a une véritable volonté
01:19:32de porter atteinte aux forces de l'ordre.
01:19:34Et on le voit ici, ce refus d'obtempérer
01:19:36est une manifestation
01:19:38du non-respect
01:19:40attaché aux forces de l'ordre
01:19:42vis-à-vis d'une certaine tranche
01:19:44de citoyens.
01:19:46Et malheureusement
01:19:48je crains que ce n'est pas prêt de s'arrêter
01:19:50car je rebondis sur la justice
01:19:52parce que la justice
01:19:54va intervenir certainement trop tard
01:19:56des années peut-être après
01:19:58des mois après ce sera trop tard
01:20:00et avec des mesures qui ne seront pas
01:20:02dissuasives parce qu'emprisonnement
01:20:04avec sursis, parce que peine d'amende
01:20:06relativement légère et parfois
01:20:08même pas d'annulation du permis de conduire.
01:20:10Et on a vu hier encore ce sondage qui disait que
01:20:12plus de 80% des Français estimaient que la justice
01:20:14n'était pas assez sévère. Ca aussi c'est une tâche
01:20:16qui attend Michel Barnier.
01:20:18Je ne sais pas s'il aura le temps de tout faire
01:20:20mais le rétablissement de l'autorité ça fait partie
01:20:22aussi des
01:20:24grandes priorités.
01:20:26Les refus d'obtempérer c'est un très bon exemple
01:20:28on a beaucoup commenté
01:20:3025 000 par an c'est à peu près
01:20:32je crois 70 par jour donc forcément
01:20:34vous pouvez avoir un titre tous les jours sur un refus d'obtempérer
01:20:36qui a lieu. La loi elle a déjà bougé
01:20:38il me semble début 2021
01:20:40un refus d'obtempérer il risquait 6 mois avant
01:20:42maintenant il risque 2 ans s'il met la vie
01:20:44de personne en danger sinon il peut risquer 5 ans
01:20:46et si il percute
01:20:48quelqu'un et qu'il commet...
01:20:50Sur les homicides routiers qui est sur le métier
01:20:52qui est resté un petit peu en plan puisqu'il y a eu
01:20:54la dissolution. Moi ce que je veux dire là-dessus c'est
01:20:56qu'on a connu un moment lors des émeutes
01:20:58il y a maintenant un an
01:21:00il y a eu une circulaire
01:21:02d'Eric Dupond-Moretti qui a été
01:21:04pris pour que les peines soient
01:21:06instantanées et qu'elles soient importantes et ça a eu lieu
01:21:08d'ailleurs certains sont venus se plaindre qu'ils avaient juste
01:21:10volé une canette et qu'ils se sont pris de la prison ferme
01:21:12donc c'est possible de faire une circulaire pour
01:21:14imposer des peines qui soient strictes dans ce
01:21:16type de situation qui ne devrait pas se produire.
01:21:18En quelques secondes, les circulaires ça peut
01:21:20donc effectivement
01:21:22régler le problème aussi.
01:21:24Non mais c'est à dire que l'impulsion
01:21:26elle doit venir d'en haut si effectivement
01:21:28le mot d'ordre qui vient
01:21:30du ministère de la justice
01:21:32affiche une fermeté et un soutien
01:21:34envers les juges
01:21:36qui appliqueront de manière
01:21:38stricte la loi telle qu'elle est prévue
01:21:40à cet effet, oui ça aura un effet.
01:21:42En un mot, tout est affaire de volontarisme politique
01:21:44quand on veut on peut y arriver.
01:21:46Il faut des mots d'ordre, il n'y a même pas besoin
01:21:48de légiférer.
01:21:50Il faut des mots d'ordre, c'est pas très compliqué
01:21:52vu l'organisation pyramidale
01:21:54de la France que ce soit le ministère
01:21:56de la justice ou le ministère de l'intérieur
01:21:58qui donne consigne au préfet, qui donne consigne
01:22:00aux forces de police, etc.
01:22:02Il y a l'indépendance de la justice quand même.
01:22:04Non mais je n'ai pas dit les deux.
01:22:06Merci beaucoup d'avoir participé à ce débat, c'est déjà la fin.
01:22:08Merci François d'être resté avec nous
01:22:10ces deux heures. Anthony Bem
01:22:12vous restez je crois en dernière heure
01:22:14On va voir ainsi d'ailleurs que Raphaël Stainville
01:22:16et bien sûr Florian va reparler politique, à tout de suite.
01:22:22Nous on voici pour la dernière partie de 180 minutes info
01:22:24le journal est signé Isabelle Piboulot
01:22:26on va parler de Michel Barnier
01:22:28qui donc depuis hier est le nouveau visage
01:22:30du futur gouvernement
01:22:32mais son nom ne parle pas à tout le monde.
01:22:34Oui notamment aux jeunes, le nouveau locataire
01:22:36de Matignon n'en est pourtant pas à ses débuts
01:22:38en politique, alors que pensent
01:22:40les français de Michel Barnier ?
01:22:42Dans les rues de Lyon, Olivier Madigny est allé à votre rencontre.
01:22:46Dans les rues de Lyon, le nouveau Premier ministre
01:22:48souffre d'un certain déficit de notoriété
01:22:50surtout lorsqu'on
01:22:52interroge les plus jeunes.
01:22:54Est-ce que vous savez qui est Michel Barnier ?
01:22:56Euh non.
01:22:58Non je ne sais pas. C'est le nouveau Premier ministre.
01:23:00Ah d'accord ok.
01:23:02Non pas du tout.
01:23:04Je ne sais pas qui c'est.
01:23:06Je crois que c'est celui qui a été élu par Macron
01:23:08en Premier ministre.
01:23:10C'est ce que je sais. Je ne le connais pas.
01:23:12C'est celui qui a fait les négociations
01:23:14pour le Brexit. C'est un ancien LR
01:23:16et j'ai vu sur Libération qu'il avait participé
01:23:18à la commémoration du 51ème anniversaire
01:23:20de la mort de De Gaulle.
01:23:22L'organisation des Jeux Olympiques d'Alberville,
01:23:24la négociation du Brexit,
01:23:26ce sont les éléments du parcours de Michel Barnier
01:23:28qui restent dans les mémoires.
01:23:30Je l'ai connu quand j'étais plus jeune
01:23:32quand il s'occupait des Jeux Olympiques
01:23:34en Savoie.
01:23:36C'est un monsieur qui a de l'expérience,
01:23:38mais c'est marrant
01:23:40la différence d'âge qu'on va avoir
01:23:42entre l'actuel et le suivant.
01:23:44Après on verra bien.
01:23:46Je sais que c'est un européiste convaincu
01:23:48mais à mon avis
01:23:50il fait un peu trop d'Europe
01:23:52et donc
01:23:54je me méfie un petit peu.
01:23:56Il est très bon.
01:23:58Quelqu'un qui n'est pas partisan.
01:24:00Qui est assez neutre.
01:24:02Qui est très très bien.
01:24:04Globalement, les Lyonnais que nous avons rencontrés
01:24:06c'est l'expérience de Michel Barnier.
01:24:08On va parler de cet
01:24:10énième fait de violence
01:24:12près de Grenoble à Fontaine.
01:24:14Un homme a été blessé au pied par balle.
01:24:16Les faits se sont passés hier vers 19h.
01:24:18Non loin d'un arrêt de tramway
01:24:20et à proximité d'un point de deal.
01:24:22Le suspect, dû au détir,
01:24:24s'est enfui à bord d'une camionnette
01:24:26retrouvé incendié avec une
01:24:28arme longue à son bord.
01:24:30Concernant la victime, un groupe a tenté
01:24:32de le récupérer à l'hôpital
01:24:34mais les individus ont quitté les lieux
01:24:36quand le personnel a prévenu la police.
01:24:38Une enquête est en cours.
01:24:40Au lendemain de l'attentat devant
01:24:42le consulat israélien de Munich,
01:24:44les interrogations des autorités allemandes persistent.
01:24:46Oui, le jeune Autrichien
01:24:48radicalisé de 18 ans a-t-il agi
01:24:50par antisémitisme ?
01:24:52L'enquête se poursuit alors que les Allemands
01:24:54commémorent le 52ème anniversaire
01:24:56de la prise d'otage des JO de Munich.
01:24:5811 athlètes israéliens avaient
01:25:00perdu la vie.
01:25:02S'agit-il
01:25:04d'un attentat terroriste à caractère
01:25:06antisémite ? L'attaque a eu lieu
01:25:08en plein jour devant le consulat d'Israël
01:25:10de Munich. Armé d'une carabine
01:25:12de modèle ancien, l'assaillant a
01:25:14tiré à plusieurs reprises en direction des
01:25:16policiers qui surveillaient le bâtiment
01:25:18avant que les forces de l'ordre n'ouvrent le feu sur lui.
01:25:20Les motifs de cette attaque
01:25:22restent à élucider. Quel était
01:25:24le véritable mobile du suspect ?
01:25:26Quoi qu'il en soit, ce qui est important, c'est que
01:25:28nous pouvons déjà affirmer aujourd'hui
01:25:30que la police a agi rapidement, correctement
01:25:32et de manière cohérente et a
01:25:34pu éviter une menace pour la vie d'autrui.
01:25:36Le suspect,
01:25:38un Autrichien de 18 ans
01:25:40connu pour radicalisation, n'a peut-être pas choisi
01:25:42ce jour au hasard. Il y a 52 ans,
01:25:4411 athlètes israéliens
01:25:46avaient perdu la vie lors de la prise d'otage
01:25:48des JO de Munich de 1972.
01:25:50Il existe
01:25:52de sérieux soupçons car aujourd'hui
01:25:54est aussi le jour du souvenir, l'anniversaire de la tentative
01:25:56d'assassinat des JO de 1972.
01:25:58Il peut y avoir un lien,
01:26:00cela doit encore être clarifié.
01:26:02Cet attentat est intervenu
01:26:04dans un contexte de montée de l'antisémitisme
01:26:06en Allemagne. Entre
01:26:082022 et 2023, le nombre
01:26:10de délits antisémites a augmenté de
01:26:1295% outre-Rhin.
01:26:14On va parler de l'édition 2024
01:26:16du loto du patrimoine qui a donc débuté
01:26:18cette semaine. Lancée en 2018
01:26:20par la Française des Jeux, l'opération
01:26:22a pour mission de récolter des fonds pour
01:26:24restaurer un certain nombre de monuments
01:26:26français en péril. Parmi eux, cette
01:26:28année, la maison forte de Prat.
01:26:30Reportage en Gironde de Jérôme Rampeneau
01:26:32et Antoine Esteve.
01:26:34C'est une petite forteresse cachée dans
01:26:36un coin de nature. Entourée de
01:26:38douves, les murs du XIIIe siècle souffrent
01:26:40attaqués par l'humidité et les années.
01:26:42Les parements disparaissent,
01:26:44on perd des surfaces
01:26:46de parements, de murs,
01:26:48et puis surtout des parties
01:26:50sont soufflées, il y en a des parties
01:26:52qui sont montées à la terre parfois.
01:26:54Depuis quelques années, quand il y a des
01:26:56gros coups de vent,
01:26:58des gros abats d'eau,
01:27:00je ne dors pas en me disant
01:27:02à quel moment je vais entendre
01:27:04l'effondrement de tel pan de mur.
01:27:06Ce couple d'enseignants achète le fort
01:27:08du Prat en 1997 en imaginant
01:27:10pouvoir le rénover petit à petit.
01:27:12Mais la tâche est immense
01:27:14et les finances s'amenuisent. Ce loto
01:27:16du patrimoine va leur permettre de lancer de gros
01:27:18travaux sur l'enceinte extérieure.
01:27:20On s'est dit ça y est, enfin, et oui c'est
01:27:22un soulagement parce qu'on n'a jamais eu
01:27:24d'aide comme ça. On ne sait pas
01:27:26à quel montant on va pouvoir
01:27:28obtenir par rapport au montant des travaux
01:27:30qui est quand même très élevé, mais
01:27:32jamais on n'a été aidé à ce point
01:27:34et donc c'est un soulagement
01:27:36et puis ça arrive à un moment de notre vie
01:27:38où on a quand même beaucoup donné à ce bâtiment
01:27:40et c'est bien que
01:27:42quelque part ce qu'on a donné
01:27:44nous soit rendu d'une certaine manière.
01:27:46Les propriétaires espèrent obtenir quelques centaines
01:27:48de milliers d'euros pour sauvegarder ce patrimoine
01:27:50des maisons fortes. Il n'en reste que deux
01:27:52autour de la citadelle de Blay sur les 40
01:27:54construites au Moyen-Âge. Ils ont un rêve
01:27:56pouvoir la transformer en lieu de visite
01:27:58pour les passionnés d'histoire.
01:28:00Et puis Anne Hidalgo, on avait déjà émis
01:28:02le souhait, les anneaux olympiques resteront
01:28:04bel et bien sur la Tour Eiffel.
01:28:06Au moins jusqu'en 2028
01:28:08soit jusqu'aux Jeux olympiques de Los Angeles
01:28:10tout comme les symboles paralympiques
01:28:12qui resteront sur les Champs-Elysées. C'est ce qu'a
01:28:14proposé la maire de Paris en conférence de presse
01:28:16Anne Hidalgo qui n'est pas fermée à ce que
01:28:18les anneaux restent au-delà de 2028.
01:28:20Et toujours à propos des JO,
01:28:22les Jeux paralympiques se terminent
01:28:24ce dimanche avec des perturbations
01:28:26qui sont annoncées sur les routes d'Ile-de-France.
01:28:28Dans le sens des départs
01:28:30et des retours dès aujourd'hui
01:28:32samedi et dimanche également
01:28:34sont classés orange par Bison Futé.
01:28:36Les principales difficultés sont prévues
01:28:38sur l'autoroute A10 autour
01:28:40du péage de Saint-Arnoux en Yvelines
01:28:42mais aussi sur l'A6. Le trafic
01:28:44restera néanmoins vert à l'échelle
01:28:46nationale dans les deux sens.
01:28:48Merci. A tout à l'heure, 16h30, nouveau journal en votre compagnie.
01:28:50On va parler politique
01:28:52à nouveau avec Raphaël Stainville
01:28:54qui est resté parmi nous ainsi qu'Anthony Bemt
01:28:56qui est avocat et on reçoit
01:28:58Arnaud Belledetti pour cette dernière heure.
01:29:00Bonjour Arnaud. Je rappelle que vous êtes politologue.
01:29:02Il souhaite davantage agir que
01:29:04parler. Arrivera-t-il à imprimer sa marque,
01:29:06à s'émanciper du château comme on dit,
01:29:08comme il le promet et mettre en oeuvre
01:29:10ses talents de négociateur passé.
01:29:12La tâche qui attend Michel Barnier à Matignon,
01:29:14comme on l'a compris, est assez compliquée
01:29:16avec des équilibres à trouver.
01:29:18Il commence déjà à consulter d'ailleurs ses alliés
01:29:20de droite pour la suite.
01:29:22Mais pas seulement. Bonjour Maxime Legay.
01:29:24Vous êtes à Matignon où
01:29:26les rendez-vous s'enchaînent.
01:29:28Et puis, il y en a d'autres à son agenda
01:29:30ce week-end. Dans l'occurrence, il a prévu de rencontrer
01:29:32deux anciens premiers ministres.
01:29:36Oui, tout à fait Nelly.
01:29:38Des consultations qui se poursuivent
01:29:40et qui ont débuté ce matin ici à Matignon
01:29:42où Michel Barnier s'est entretenu
01:29:44avec Gabriel Attal, ainsi qu'effectivement
01:29:46les ténors de sa propre famille politique
01:29:48Laurent Wauquiez, Bruno Retailleau
01:29:50ou encore Gérard Larcher.
01:29:52Gabriel Attal qui s'est exprimé
01:29:54après son entretien avec le nouveau premier ministre
01:29:56auprès des députés du groupe
01:29:58Ensemble. Par message, il leur a
01:30:00assuré qu'il n'y aurait
01:30:02ni volonté de blocage,
01:30:04ni soutien inconditionnel
01:30:06d'un futur gouvernement Barnier
01:30:08en ajoutant, je cite,
01:30:10que ce ne pourrait être fait sans nous.
01:30:12Michel Barnier qui s'est ensuite
01:30:14entretenu avec le président de la République
01:30:16à l'Elysée. C'était à la mi-journée pendant
01:30:18près de une heure et demie. Un entretien
01:30:20qui avait des allures de premier test
01:30:22entre les deux hommes qui se sont
01:30:24jaugés sur le fonctionnement
01:30:26de cette cohabitation nouvelle.
01:30:28L'ancien négociateur du Brexit qui a fait
01:30:30savoir au chef de l'Etat qu'il comptait disposer
01:30:32d'une large autonomie tant sur
01:30:34le casting de son futur gouvernement
01:30:36que sur sa feuille de route, ce à quoi
01:30:38ne s'est pas opposé frontalement
01:30:40Emmanuel Macron qui s'apprête à
01:30:42vivre une coexistence
01:30:44exigeante. Ce sont ses propres
01:30:46termes. Et puis, vous l'avez dit, ces consultations
01:30:48vont se poursuivre
01:30:50aujourd'hui, cet après-midi, à Matignon,
01:30:52par téléphone, notamment avec
01:30:54François Bayrou. Et puis, ce week-end,
01:30:56ce sera au tour d'Elisabeth Borne,
01:30:58Yves Elbron-Privet ou encore
01:31:00Edouard Philippe de s'entretenir avec le
01:31:02nouveau Premier ministre. Merci beaucoup
01:31:04Maxime et à plus tard sur notre
01:31:06émission.
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01:33:56qui est un petit peu l'antithèse des prédécesseurs,
01:34:01et j'allais dire des golden boys de la Macronie.
01:34:05C'est quelqu'un qui a des convictions fortes,
01:34:08qui a une expérience forte, une connaissance parfaite
01:34:11de tous les rouages de l'État et des collectivités locales,
01:34:14et qui est aussi un élu local, qui est ancré sur son territoire.
01:34:18Il a fait grande chose dans sa vie.
01:34:20Bon, on parle de la négociation du Brexit, bien sûr.
01:34:24C'est la chose qui l'a rendue la plus célèbre.
01:34:27Mais il a aussi, avec Jean-Claude Killy,
01:34:31initié les Jeux olympiques d'Alberville,
01:34:34et c'était un très grand moment pour la France.
01:34:36Donc, je crois que c'est quelqu'un qui a énormément de qualité.
01:34:39Et puis, il l'a dit quand il s'est présenté
01:34:44à la primaire des Républicains.
01:34:47Il a tiré des leçons de ce qu'il a pu observer à Bruxelles,
01:34:49notamment sur des sujets majeurs qui sont une grande souffrance
01:34:52pour les Français, qui sont des sujets de la sécurité et de l'immigration.
01:34:56Donc, il saura aussi tirer des leçons des difficultés
01:34:59que les Français rencontrent et surtout répondre à leurs attentes, je crois.
01:35:02À charge pour lui quand même d'arriver à s'émanciper
01:35:05de la présence parfois omniprésente,
01:35:07enfin permanente de l'Élysée, d'Emmanuel Macron.
01:35:11Donc, il ne faut pas que ce soit un énième gouvernement Macron.
01:35:15Est-ce que vous comptez sur lui pour,
01:35:16précisément, ne pas s'en laisser compter ?
01:35:19Je crois que c'est aussi le président de la République
01:35:21qui a tiré des leçons de son omniprésence, de son omniprésidence.
01:35:25Puisque moi, j'ai lu plusieurs articles comme vous dans la presse
01:35:30où il disait article 20, rien que l'article 20.
01:35:33Et d'ailleurs, c'est une exigence que nous avons, nous, chez les Républicains
01:35:36pour que le pacte législatif puisse mettre en œuvre l'article 20 de la Constitution.
01:35:42Et très clair, c'est le Premier ministre qui mène la politique du gouvernement.
01:35:45C'est le premier point.
01:35:47Et puis, vous savez que cette tutelle sur les ministres
01:35:51et notamment sur le Premier ministre va disparaître
01:35:53puisque Emmanuel Macron l'a fait savoir par la voix et par les offres d'Agnes Ticollère
01:35:59qu'il n'y aura plus de double personnel à l'Élysée et à Matignon.
01:36:05Donc, je crois que c'est même l'intérêt du président de la République
01:36:09que Michel Barnier ait les mains libres.
01:36:11Je pense que Michel Barnier peut retrouver de la confiance,
01:36:14peut retrouver le respect sur pratiquement tous les bancs de l'Assemblée nationale.
01:36:20Et ça, c'est un atout que personne d'autre ne dispose jusqu'à présent.
01:36:26Et le président de la République, aujourd'hui, s'il veut finir son mandat,
01:36:32vous avez remarqué, depuis qu'on a proposé,
01:36:35enfin, depuis que le nom de Michel Barnier circule,
01:36:37on ne parle plus de l'arrêt du quinquennat,
01:36:41l'arrêt prématuré du quinquennat d'Emmanuel Macron.
01:36:44Eh bien, c'est probablement un des enseignements de cette nomination,
01:36:49c'est que Michel Barnier devrait pouvoir, va pouvoir faire en sorte de traiter
01:36:57avec l'ensemble des élus parlementaires de l'Assemblée nationale et du Sénat.
01:37:06Et en ce qui nous concerne, nous, les Républicains,
01:37:09eh bien, on est toujours sur le pacte législatif,
01:37:12sur des sujets qui sont à même de rassembler les Français,
01:37:15de les rassurer et de répondre à leurs attentes.
01:37:18Et ça, je crois que Michel Barnier le fait à la fois sur le fond et aussi sur la forme.
01:37:22Restez avec nous quelques instants, Madame Boyer,
01:37:24je reviendrai vers vous, vous pouvez participer aussi au débat qui va s'enclencher.
01:37:29Florian, en effet, vous êtes d'accord avec elle pour dire qu'on ne parle plus de la fin du quinquennat
01:37:35ou je vous ai vu un petit peu faire la tête ?
01:37:37Oui, ça dépend des différents partis politiques.
01:37:40Je pense que si vous posez la question aux députés de la France insoumise,
01:37:43ils ne sont pas tout à fait d'accord.
01:37:45Non, mais bien évidemment, sans être caricatural,
01:37:48là où je leur rejoins, c'est qu'il y a un tout petit peu moins cette musique qui commençait à monter
01:37:54et qui a trouvé peut-être son apothéose avec cette déclaration de candidature d'Edouard Philippe,
01:38:03où très clairement, une partie de la classe politique s'attendait presque à une démission du président de la République
01:38:09avant la fin de son deuxième quinquennat.
01:38:10Là, on n'en parle plus du tout, d'ailleurs, on ne parle même plus du tout
01:38:13de cette déclaration de candidature dont on a dénoncé un timing quand même assez incompréhensible
01:38:19de la part de l'ancien Premier ministre.
01:38:21Bon, ne revenons peut-être pas sur ce point, mais voilà.
01:38:24Ensuite, elle a dit quelque chose d'assez intéressant, plusieurs choses intéressantes,
01:38:28mais quelque chose d'intéressant et de notable au point de vue politique
01:38:34par rapport à ce qui s'était passé ces sept dernières années.
01:38:37Elle a notamment parlé du fait que l'Élysée a certains de ses conseillers
01:38:43qui sont aussi les mêmes conseillers à Matignon.
01:38:45C'est-à-dire qu'il y a une sorte de navette pour faciliter les échanges
01:38:50qui avait été mis en place et qui est en train, justement, d'être détricotée par Alexis Colère,
01:38:57le secrétaire général de l'Élysée, tout simplement parce qu'on commence à couper les ponts
01:39:02entre l'Élysée et Matignon pour tenter d'instaurer...
01:39:04Alors, ce n'est pas une cohabitation, c'est une coexistence exigeante,
01:39:09c'est le terme qui a été choisi par l'entourage du président de la République.
01:39:13Mais voilà, pour montrer au moins, pour envoyer au moins le signal
01:39:16que Michel Barnier ne sera pas sous la houlette du président de la République,
01:39:24ce qui était peu ou pro tout de même le message qui avait été envoyé
01:39:26avec la nomination de Gabriel Attal.
01:39:29Quand il parlait de son frère, de son fils presque spirituel, c'était ça.
01:39:34C'est-à-dire que ce n'était pas un Premier ministre qui devait conduire la politique de la nation seul,
01:39:39c'était un Premier ministre qui devait conduire la politique de la nation
01:39:42sous la houlette du président de la République.
01:39:44Avant de vous laisser partir, Valérie Boyer, il y a quelque chose dont on n'a pas parlé,
01:39:46c'est l'agriculture. Alors, ça remonte un petit peu en ce qui concerne Michel Barnier,
01:39:49mais enfin, c'est un ministère qu'il a occupé avec succès d'ailleurs.
01:39:54Il est aussi l'homme qui peut rétablir le lien de confiance avec les agriculteurs
01:39:58et leur donner des gages qu'on puisse penser à eux à l'avenir,
01:40:02parce qu'on sait à quel point ils ont été échaudés.
01:40:04Ils se sentent un petit peu abandonnés, là, il faut le dire, depuis plusieurs mois.
01:40:07Alors, je pense qu'il faut aller plus loin que les gages, là.
01:40:09Il faut rentrer dans l'action et mettre en œuvre les promesses qui l'ont été faites.
01:40:13C'est une urgence. J'allais dire, c'est une urgence sur le plan humain,
01:40:17parce qu'on ne peut pas abandonner ceux qui font le paysage de la France.
01:40:23Moi, je pense toujours à cette phrase de Brodel, pays, paysan, paysage.
01:40:28C'est vraiment les racines profondes de la France.
01:40:31Et c'est vrai qu'on a dit avec Michel Barnier que c'était le retour de la France.
01:40:36Quand on l'a vu faire sa première déclaration de Premier ministre sur le parvis de Matignon,
01:40:44ça me semble absolument essentiel que ce dossier soit traité.
01:40:48Parce que c'est aussi une question de souveraineté.
01:40:51Et on ne peut pas abandonner aussi cet enracinement, cette souveraineté alimentaire,
01:40:57et puis continuer à creuser notre déficit.
01:41:00Puisque, vous le savez, sous Emmanuel Macron,
01:41:02on a assisté à pas mal de difficultés et de catastrophes.
01:41:06Dont celle d'un déficit sur le plan agricole, ce qui était totalement inédit jusqu'à présent.
01:41:12C'est un dossier majeur pour Michel Barnier, mais c'est un dossier majeur pour la France.
01:41:20On ne peut pas laisser les agriculteurs dans la détresse qui a été la leur.
01:41:25On ne peut pas les laisser sans réponse.
01:41:27On ne peut pas continuer à procrastiner pour ces questions absolument majeures,
01:41:31et ces questions de souveraineté, et ces questions de dignité aussi, pour cette profession.
01:41:35Merci beaucoup Valérie Boyer d'avoir été l'énoté.
01:41:38Pour votre témoignage, on va parler de ce nouveau refus d'obtempérer qui a eu lieu,
01:41:43dix jours seulement après le décès tragique de ce gendarme, Eric Comines, à l'âge de 54 ans.
01:41:48Un délit routier similaire a eu lieu jeudi après-midi dans le même secteur.
01:41:53L'un des policiers blessés a dû être hospitalisé.
01:41:55On fait le point sur cette enquête avec Audrey Bertheau.
01:41:58Dix jours après le drame qui a coûté la vie à Eric Comines,
01:42:02un nouveau refus d'obtempérer a eu lieu dans le même secteur.
01:42:05Un mineur de 15 ans a refusé de s'arrêter à un contrôle routier.
01:42:09Celui-ci ne portait pas de ceinture de sécurité.
01:42:12Il a tenté par deux fois de se soustraire à la police.
01:42:15Un ras-le-bol selon ce policier.
01:42:18Mineur et positif au supérieur.
01:42:22Là on a une complète et ça commence vraiment à susciter un sentiment de colère chez nous
01:42:28parce qu'on a l'impression que rien n'est fait, malgré notre demande chez Allianz de choc d'autorité.
01:42:34Rien n'est fait et ça continue.
01:42:36L'un des deux agents a été blessé par des éclats de verre en brisant la vitre du véhicule du conducteur.
01:42:41Les habitants réclament plus de fermeté.
01:42:44Il faudrait qu'il y ait beaucoup plus de sanctions, il se calmerait peut-être un peu plus vite.
01:42:47Ils ne respectent rien à l'école, ils ne respectent rien de partout donc c'est normal.
01:42:51On essaie d'élever les nôtres le mieux possible.
01:42:53Le conducteur a été placé en garde à vue.
01:42:55Il n'est pas connu des services de police.
01:42:57Bonjour Bruno Bartocchetti, vous êtes secrétaire nationale d'Unité Sud, on le rappelle.
01:43:03Merci d'être avec nous cet après-midi.
01:43:04Visiblement, le drame qui nous a aussi tous bouleversés de la mort d'Eric Comine n'a pas freiné les ardeurs de certains.
01:43:13On a l'impression qu'on ne tire jamais les enseignements, que l'impunité règne en maître.
01:43:16Oui bonjour, malheureusement vous avez raison.
01:43:22Ça ne donne pas une bonne leçon à tous ceux qui prennent des risques incalculés pour forcer des barrages.
01:43:30Et comme on le sait, vous avez toutes les 20 minutes des refus d'obtempérer,
01:43:34des refus d'obtempérer qui sont bien souvent qualifiés d'homicide volontaire.
01:43:40Et ces refus d'obtempérer doivent se traduire aussi par des sanctions immédiates et sévères.
01:43:46Vous savez, vous avez beaucoup de classements sans suite, beaucoup de sursis ou de rappels à la loi.
01:43:51La sanction est un sujet, bien sûr qu'il doit y avoir l'éducation, il doit y avoir l'information.
01:43:56Mais la sanction peut et doit être également dissuasive.
01:44:00C'est ce qu'a dit justement le témoin à l'instant à l'antenne,
01:44:04où cette sanction, elle doit concerner bien sûr celui qui est en infraction,
01:44:10mais elle doit concerner aussi ceux qui se sentent aujourd'hui impunis.
01:44:13Mais comment voulez-vous que ces délinquants de la route sentent une pression ?
01:44:18Ils n'ont pas peur de foncer sur des policiers puisque de toute façon ils ne seront pas sanctionnés assez sévèrement.
01:44:23Donc c'est vrai que c'est un sujet.
01:44:24Et puis je vous rappelle, si vous voulez bien avoir des chiffres,
01:44:27puisqu'on parle de refus d'obtempérer toutes les 20 minutes,
01:44:30vous avez des policiers qui sont blessés au nombre de 15 000 par an.
01:44:36Vous imaginez ce que je vous dis, 15 000 policiers blessés par an dans le service.
01:44:38Et vous en avez autant chez nos amis gendarmes.
01:44:40Donc il y a un manque de respect à l'endroit des forces de l'ordre, c'est une évidence.
01:44:44Et puis ils mettent aussi en danger bien sûr la population, les cyclistes, les piétons, les motocyclistes.
01:44:49C'est vraiment un fléau.
01:44:50Un dernier mot, puisqu'on parle des politiques à l'instant.
01:44:52Qu'est-ce que vous attendez, vous, du futur gouvernement en la matière,
01:44:56qui pourrait de nature à vous rassurer, à vous donner des gages,
01:45:00et surtout du prochain ministre de l'Intérieur ?
01:45:04Alors des ministres de l'Intérieur, sous notre Ve République, on en a connu beaucoup.
01:45:09Et je peux vous dire qu'aujourd'hui, nous avons rarement été satisfaits
01:45:13des positions qu'ils prenaient.
01:45:15Mais ça va au-delà d'un ministre de l'Intérieur.
01:45:18Moi, j'aurais aimé qu'on entende aussi ces derniers temps le ministre de la Justice s'exprimer.
01:45:23C'est ça qui est important.
01:45:24Donc il y a les ministres de l'Intérieur.
01:45:25Monsieur Darmanin s'est exprimé avec beaucoup de force.
01:45:28Mais un ministre de l'Intérieur tout seul ne pourra pas donner de sanctions plus fortes.
01:45:32Vous savez, quand le législateur apporte deux ans de prison
01:45:38pour les refus d'obtempérer au lieu d'un an, c'est très bien.
01:45:41Là, on est dans la loi, mais ce n'est jamais appliqué.
01:45:43Donc on attend aujourd'hui d'un gouvernement et non pas d'un ministre de l'Intérieur
01:45:46des mesures concrètes et sévères à l'endroit des délinquants
01:45:48qui empoisonnent la vie des citoyens et des policiers et gendarmes.
01:45:50Restez avec nous, Bruno Bartocchetti, quelques instants jusqu'à la fin de ce débat.
01:45:54Anthony Zem peut-être rappeler effectivement la recrudescence de ce genre de délit.
01:45:58Et puis, on va parler de ce que peut faire aussi en la matière,
01:46:03dans le sens d'un rétablissement de l'autorité, un certain Michel Barnier.
01:46:06Alors, sur ce genre de délit qu'on observe, il n'y a pas de baisse notable.
01:46:12Et même dans des événements retentissants, dramatiques, médiatisés,
01:46:15derrière, les faits se poursuivent.
01:46:18Il n'y a pas de baisse notable et on ne peut que le regretter,
01:46:23surtout compte tenu de l'augmentation des effectifs de police,
01:46:26malgré les changements de ministres de l'Intérieur
01:46:28et malgré les augmentations du budget de la justice,
01:46:33malgré les changements de ministres, en permanence,
01:46:36les budgets de la justice sont en augmentation.
01:46:38Et c'est ce dont se félicitait Maître Dupond-Moretti, ministre de la Justice.
01:46:44Il y avait un rattrapage à opérer, surtout, donc on partait de vraiment loin.
01:46:46On n'a pas suffisamment entendu se prononcer, prendre des mesures,
01:46:52tout en rappelant qu'il y a, il faut le rappeler,
01:46:55une séparation entre le pouvoir exécutif, le gouvernement,
01:46:58et le pouvoir judiciaire, qui n'est pas un pouvoir,
01:47:01qui est une autorité judiciaire indépendante.
01:47:04Oui, tout ne dépend pas du garde des Sceaux, mais il y a une impulsion qui peut être donnée.
01:47:08Et puis, il y a aussi un problème, c'est qu'est-ce qu'on fait des personnes
01:47:11que l'on devrait mettre en prison ?
01:47:12Parce que ce que les gens appellent de leur vœu, c'est des sanctions plus lourdes.
01:47:17C'est-à-dire que, notamment, les peines de prison qui sont encourues
01:47:21soient réellement réalisées.
01:47:22Mais on n'a plus de place dans nos prisons, vous le savez.
01:47:25Elles sont occupées à plus de 110%.
01:47:27Donc comment faisons-nous, concrètement, pour placer des gens en prison
01:47:31alors qu'il n'y a plus de place pour les mettre ?
01:47:33Arnaud Bénédicti, ça ne va pas être sa priorité,
01:47:35quoique, on imagine que le Rassemblement national l'attend là-dessus aussi, Michel Barnier.
01:47:40Ça fait partie, si vous voulez, de la question de la sécurité,
01:47:43des enjeux que les Français considèrent comme prioritaires.
01:47:47En règle générale, c'est pouvoir d'achat, sécurité, immigration.
01:47:50Donc, il va être attendu, évidemment, sur ce sujet-là.
01:47:52Et d'ailleurs, si j'en crois sa déclaration hier sur le perron de l'IGD,
01:47:57le perron de Matignon, il a explicitement mis ce sujet à l'ordre du jour.
01:48:05C'est délicat pour lui parce que, d'abord, ce n'est pas forcément une question qu'il maîtrise.
01:48:10Il s'est beaucoup exprimé sur l'immigration,
01:48:12souvenons-nous, lors de la campagne des primaires de LR.
01:48:15Mais sur la sécurité, ce n'est peut-être pas son domaine prioritaire.
01:48:19Mais ça signifie qu'il y a deux sujets.
01:48:22Il y a le sujet du garde des Sceaux et le sujet du ministre de l'Intérieur.
01:48:25Il faut qu'il envoie un signal, quand même, à ceux, en effet,
01:48:28qui, aujourd'hui, opèrent avec une sorte de neutralité bienveillante vis-à-vis de lui,
01:48:32c'est-à-dire le Rassemblement National.
01:48:35Donc, ça signifie aussi qu'est-ce qu'il va garder M. Darmanin
01:48:38comme ministre de l'Intérieur ? Première question.
01:48:41Bon, ça, c'est un sujet.
01:48:43Et qui va-t-il nommer à la justice ?
01:48:46Va-t-il conserver M. Dupond-Moretti ?
01:48:50– Je ne suis pas sûre que ce soit acceptable.
01:48:51– Tu n'es pas sûre que ce soit à l'ordre du jour, en l'occurrence ?
01:48:53Ou est-ce qu'il va prendre un profil, j'allais dire, de garde des Sceaux,
01:48:57peut-être dont l'image est un peu plus ferme en matière de sécurité ?
01:49:01– Alors, juste d'un mot, en réaction, peut-être, sur les changements à la tête,
01:49:04effectivement, de la justice et de l'Intérieur.
01:49:06– Justement, si on revient à ce cas d'espèce très précis,
01:49:09qui est le refus de tempérer une canne, il s'agit d'un mineur de 15 ans.
01:49:13Donc, bien évidemment que les peines de prison, aujourd'hui,
01:49:15elles ne sont même pas à l'ordre du jour.
01:49:17Il faudrait l'excuse de M. Darmanin, mais c'est peut-être, en revanche,
01:49:20détricoter ce que le ministre de la Justice avait fait,
01:49:23et réformer la justice des mineurs.
01:49:25Parce qu'aujourd'hui, on parle tout le temps de sanctions immédiates.
01:49:29Ce qui a été opéré, s'agissant de la justice des mineurs,
01:49:31c'est justement de différer le prononcer de la peine,
01:49:33et l'exécution de la peine, en privilégiant des mesures éducatives.
01:49:36On voit qu'aujourd'hui, c'est l'inverse qu'il faudrait faire,
01:49:40ou en tout cas, on pressent que c'est l'inverse qu'il faudrait faire,
01:49:42et qu'il faudrait une fonction immédiate pour les plus jeunes.
01:49:44– Et quid du rétablissement des peines planchers ?
01:49:45Parce que ça, c'est quand même une grande marotte à droite,
01:49:47et le Rassemblement national, s'il le veut.
01:49:49– Oui, on verra ce que proposera très prochainement Michel Barnier.
01:49:53On le dit depuis hier, il faut tenir compte de la physionomie de l'Assemblée nationale.
01:49:58C'est d'ailleurs pour cela que Michel Barnier a été nommé à Matignon,
01:50:03premièrement pour créer, certes, une majorité relative,
01:50:05mais assez stable pour résister aux motions de censure
01:50:09qui risquent de pleuvoir ces prochains mois.
01:50:11Ça, c'est le premier point.
01:50:13Le deuxième point, c'est s'il ne veut pas tomber
01:50:15sous le coup d'une motion de censure assez rapidement,
01:50:18il va falloir donner parfois des gages à certains groupes
01:50:23qui sont assez conséquents à l'Assemblée nationale,
01:50:25et je pense bien évidemment au Rassemblement national.
01:50:28Et ça, Marine Le Pen l'a compris.
01:50:30C'est-à-dire, ce qui s'est passé ces derniers jours,
01:50:32c'est justement Marine Le Pen qui, en coulisses,
01:50:35de temps en temps, agitait un chiffon rouge en disant
01:50:37« Attention, ce nom-là ne nous plaît pas.
01:50:40Donc, soit vous changez de nom,
01:50:42et à ce moment-là, on ne met pas de motion de censure,
01:50:45soit, si vous ne changez pas de nom,
01:50:46on dépose une motion de censure et on la vote. »
01:50:48Il n'y a pas trop intérêt non plus à ce que la droite réussisse
01:50:51sous sa propre impulsion.
01:50:51Oui, mais c'est pour ça.
01:50:52Elle va jouer sa partition, très certainement finement,
01:50:55et elle va tenter de pousser certaines mesures
01:50:57et peut-être tenter d'en faire reculer certaines.
01:50:59Absolument.
01:50:59Merci, Bruno Bartocci, d'avoir été des nôtres cet après-midi.
01:51:02On n'a pas fini de parler de ces nominations.
01:51:05On s'interrompt quelques secondes,
01:51:06on reviendra aussi pour parler de l'attente
01:51:08d'Abderrahmane Redouane, l'imam de la mosquée de Pessac,
01:51:12qui a fait appel de son expulsion auprès du Conseil d'État,
01:51:14qui se tâchera dans les prochains jours.
01:51:15A tout de suite.
01:51:20Nous revoici pour un dernier rendez-vous de l'Info
01:51:22avec Isabelle Piboulot dans 180 Minutes Info.
01:51:24Sept semaines après de première révélation,
01:51:27l'abbé Pierre est visé par 17 nouveaux témoignages
01:51:29qu'il accuse de violences sexuelles.
01:51:31Des agressions qui auraient été commises entre les années 50
01:51:34et les années 2000 en France, mais également aux États-Unis,
01:51:37au Maroc ou encore en Suisse,
01:51:39pour réaffirmer son soutien total aux victimes.
01:51:41La fondation Abbé Pierre a fait part aujourd'hui
01:51:43de sa décision de changer de nom.
01:51:45Emmaüs a par ailleurs annoncé la fermeture définitive
01:51:48du lieu de mémoire dédié à l'abbé Pierre à Estéville,
01:51:53en Seine-Maritime, village où il est enterré.
01:51:56Michel Barnier a tous les atouts pour réussir,
01:51:59c'est Laurent Wauquiez qui le dit.
01:52:00Des propos peu surprenants puisque le président
01:52:03du groupe droite républicaine à l'Assemblée nationale,
01:52:06enseignement LR, a appuyé pour que son ami soit nommé à Matignon.
01:52:10Explications de Sarah Fenzary et Augustin Donatieux.
01:52:16Laurent Wauquiez, patron des députés de la droite républicaine,
01:52:20avait jusque-là exclu toute participation de son parti
01:52:23à une coalition gouvernementale.
01:52:26Il a finalement largement encouragé la nomination
01:52:30de Michel Barnier, un homme de consensus.
01:52:33Pour nous aujourd'hui, incontestablement,
01:52:36on a contribué et on a aidé à ce que la situation soit débloquée
01:52:39et c'est un motif de satisfaction.
01:52:41La France a un Premier ministre, c'était important.
01:52:45On a un Premier ministre qui n'est pas sous l'influence
01:52:47de la France insoumise, ce qui était pour nous fondamental.
01:52:51Et nous sommes convaincus que la personnalité de Michel Barnier
01:52:54a les atouts qui peuvent permettre de réunir
01:52:57les conditions de réussir.
01:52:58Sa fidélité à son parti est un avantage pour échapper
01:53:02à la motion de censure souvent évoquée
01:53:05par le Rassemblement national.
01:53:08Alexis Colère, secrétaire général de l'Elysée,
01:53:10se serait également ajouté à l'équation et aurait poussé
01:53:14la nomination de Michel Barnier.
01:53:18On va parler aussi de la Nouvelle-Calédonie,
01:53:20où le couvre-feu a été prolongé jusqu'au 16 septembre
01:53:23afin de prévenir tout trouble à l'ordre public.
01:53:26Les rassemblements et manifestations sont interdits
01:53:29sur les communes de Nouméa, Dumbéa, Païta et du Mont d'Or
01:53:32jusqu'au 30 septembre.
01:53:34On le rappelle, les émeutes de ces derniers mois
01:53:36ont fait 11 morts et causé plus de 2 milliards d'euros
01:53:39de dégâts matériels.
01:53:41Et puis aux Etats-Unis, après la fusillade survenue
01:53:42dans un lycée de Géorgie, ce mercredi,
01:53:44un adolescent de 14 ans a donc été inculpé pour meurtre.
01:53:47Son père, lui, a été inculpé d'homicide involontaire
01:53:50après la mort de 4 personnes.
01:53:52Puisqu'il était au courant que son fils possédait une arme,
01:53:55le suspect, Colt Gray, est accusé d'avoir tué
01:53:58deux enseignants et deux adolescents de 14 ans,
01:54:01étudiants comme lui.
01:54:03Enfin, après l'Indonésie, le peuple françois
01:54:04a poursuivi sa tournée en Asie du Sud-Est et en Océanie.
01:54:07Oui, le Saint-Père est arrivé en Papouasie-Nouvelle-Guinée,
01:54:10où il restera jusqu'à lundi.
01:54:12Il devrait notamment renouveler ses appels pour la défense
01:54:14de l'environnement sur ce territoire du Pacifique.
01:54:17Son périple s'achèvera le 13 septembre,
01:54:19en passant par le Timor-Oriental, puis Singapour.
01:54:22En attendant, les habitants de Papouasie-Nouvelle-Guinée
01:54:25se réjouissent de cette visite.
01:54:26Écoutez.
01:54:29Je suis tellement heureux d'être ici pour voir le Pape.
01:54:34Jamais je n'aurais imaginé pouvoir vivre cela.
01:54:39Je suis très heureuse de venir ici.
01:54:42C'est la première fois de ma vie que je prends l'avion
01:54:44pour venir à Port-Moresby.
01:54:49Je suis impatient.
01:54:50Je me prépare en priant et en faisant tout ce que je peux
01:54:52pour voir le Pape.
01:54:54C'est donc une grande joie pour moi,
01:54:55et c'est aussi très excitant à voir.
01:54:59Merci beaucoup, cher Isabelle.
01:55:00À très bientôt, bien sûr, avec l'équipe de 180 minutes
01:55:02Juste un faux de retour pour le décryptage de l'actu de ce vendredi.
01:55:05On va parler d'Abdourahmane Ridouane,
01:55:07qui sera bientôt fixé sur son sort.
01:55:09A priori, c'est un imam nigérien de la mosquée de Pessac
01:55:13qui a fait appel de son expulsion auprès du Conseil d'État.
01:55:16Bonjour, Sandra Buisson.
01:55:19L'audience avait lieu aujourd'hui.
01:55:20Mais ce qu'il faut préciser, c'est qu'il y a deux procédures
01:55:22distinctes concernant cet homme.
01:55:24Oui, celle qui est en cours au tribunal administratif de Bordeaux,
01:55:27le tribunal qui a suspendu le refus de renouvellement
01:55:30de sa carte de résident.
01:55:32Le tribunal a enjoint les autorités administratives à réétudier
01:55:36sa demande de renouvellement de titre de séjour
01:55:38qui arrivait à échéance et de lui délivrer un papier provisoire
01:55:41en attendant pour l'autoriser à travailler en France.
01:55:44La procédure qui nous occupe aujourd'hui devant le Conseil d'État
01:55:48fait suite à la décision du tribunal administratif au mois d'août.
01:55:53Il faut voir que cette procédure, elle concerne l'arrêté d'expulsion
01:55:57qui a été émis à l'encontre de cet imam début août.
01:56:01Il avait été interpellé le 8 août.
01:56:03Les autorités françaises lui reprochent de propager une idéologie
01:56:06hostile aux valeurs de la République,
01:56:09de diffuser des propos antisémites et haineux
01:56:12à l'égard d'Israël et des Juifs.
01:56:14Il a, par exemple, présenté plusieurs fois le Hamas
01:56:17comme un mouvement de résistance.
01:56:19Il a salué la mémoire d'Ismaël Anier quand il est mort.
01:56:22Alors, le tribunal administratif au mois d'août a rejeté
01:56:25le recours de cet imam contre son expulsion.
01:56:27Le tribunal qui estime que dans le contexte géopolitique
01:56:30post-attentat du 7 octobre, ses propos peuvent attiser
01:56:36les tensions dans la société française et que ça peut pousser
01:56:39ceux qui l'écoutent à des passages à l'acte physique ou verbaux.
01:56:42Alors, si son avocat met en avant le fait qu'il vit en France
01:56:45depuis plus de 30 ans, le tribunal a estimé que son expulsion
01:56:48ne porterait pas une atteinte d'une ampleur particulièrement grave
01:56:52à sa situation personnelle et familiale,
01:56:54puisqu'il n'a pas d'enfants en France.
01:56:57Il avait dit qu'il était prêt à retourner au Niger,
01:56:59ça c'était au printemps, et qu'il va d'ailleurs régulièrement
01:57:03dans ce pays.
01:57:04L'affaire est donc aujourd'hui portée devant le Conseil d'Etat.
01:57:07Merci beaucoup.
01:57:08Anthony Baime, il n'y aura pas d'a priori de surprise
01:57:10si on tient compte de la jurisprudence d'affaires récentes ?
01:57:13En effet, et avant de vous répondre Nelly,
01:57:15une petite précision sur ce que nous indiquait à l'instant
01:57:17Sandra Buisson, c'est qu'il y a deux procédures distinctes.
01:57:20Une concernant ses papiers et une concernant son expulsion
01:57:24pour des faits d'apologie du terrorisme
01:57:27ou de discrimination à l'égard des femmes
01:57:30et d'appel à la haine et à la provocation à la haine
01:57:33à l'égard des Juifs.
01:57:34Maintenant, ça s'est en réalité confondu.
01:57:40Le timing de ces deux procédures s'est confondu.
01:57:42Donc on pourrait croire que les juges ne sont pas d'accord entre eux.
01:57:46En réalité, ce sont deux procédures totalement distinctes
01:57:49qui pour une question de timing,
01:57:51a donné lieu à des décisions distinctes.
01:57:53D'une part, sur la question de la régularisation
01:57:56de son titre de séjour.
01:57:58Et d'autre part, une procédure initiée,
01:58:01on vient de le rappeler, par le ministre de l'Intérieur.
01:58:03Une procédure d'expulsion qui est fixée dans le code d'entrée,
01:58:06de séjour et d'asile des étrangers sur le territoire français,
01:58:09qui fixe les conditions.
01:58:11À partir du moment, et le texte est relativement large,
01:58:14où on manque en principe de la République,
01:58:16qui sont des principes reconnus et fixés
01:58:19par les juges administratifs.
01:58:21Et à partir du moment où on est auteur de délit,
01:58:24comme c'est le cas de cet imam de provocation à la haine
01:58:27ou à la discrimination, dans le cadre de ses prêches,
01:58:30et il ne se cache pas aujourd'hui sur les réseaux sociaux et n'importe où,
01:58:33vous pouvez voir les tenues que peut porter cet imam.
01:58:36Et l'imam de Bordeaux nous dit que cet imam-là de Pessac
01:58:39n'est pas un imam, qu'il fait des prêches
01:58:42qui ne correspondent pas à l'islam libéral
01:58:46que prêche lui, l'imam de Bordeaux.
01:58:48Donc on voit bien qu'on a un radical ici.
01:58:51Et compte tenu de la jurisprudence, pour répondre à vos questions,
01:58:54constantes, plusieurs affaires récentes.
01:58:56Non mais les deux les plus médiatisées.
01:58:58Les plus médiatisées, mais il y en a eu de nombreuses depuis janvier,
01:59:00car il y a eu une accélération du rythme d'expulsion d'imams récemment
01:59:04par les juridictions administratives.
01:59:06Volontairement, j'emploie le terme au pluriel,
01:59:08parce que ce sont à la fois les tribunaux administratifs,
01:59:12mais aussi le tribunal administratif de Paris,
01:59:14qui est compétent concernant les arrêtés du ministre de l'Intérieur
01:59:18pour les recours de contestation,
01:59:20mais aussi le Conseil d'État, juridiction de recours du jeu administratif.
01:59:23Lorsque l'intéressé n'est pas d'accord,
01:59:25il porte ce recours devant le Conseil d'État.
01:59:27Et le Conseil d'État a déjà eu l'occasion de juger récemment
01:59:30que dans ce type de situation, analogue à celle de l'imam de Pessac,
01:59:33l'imam était expulsé.
01:59:34C'est ce qui s'est produit notamment pour l'imam de Majouby en mars dernier.
01:59:39De ce recours porté auprès du Conseil d'État.
01:59:42Arnaud Benedetti, si on va un petit peu plus loin
01:59:45que le côté judiciaire à proprement parler,
01:59:49il y a de plus en plus d'affaires de ce style, de ce type.
01:59:52Ce qui veut dire que la vigilance est quand même accrue
01:59:55de la part des autorités françaises.
01:59:56On sait qu'il y a des services de renseignement
01:59:58qui vont dans ces lieux de prêche qui sont obscurs
02:00:01ou d'obédience les plus radicales.
02:00:04C'est-à-dire que le travail de veille, il est là quand même.
02:00:06Oui, on est un peu plus attentif à ces prêches.
02:00:09On est plus vigilant, on est plus attentif.
02:00:12Il y a un certain nombre de dispositions aussi
02:00:15qui ont été prises pour mieux contrôler
02:00:18un certain nombre de lieux de culte
02:00:20où on voit en effet des prêches qui sont parfois totalement contraires
02:00:25à l'esprit et à la légalité républicaine.
02:00:32Il y a aussi, si vous voulez,
02:00:34je pense que ce qui fait aussi agir à un moment donné le politique,
02:00:36il y a la pression de l'opinion publique
02:00:38qui est quand même de plus en plus exigeante
02:00:41quant à ce devoir de contrôle et de surveillance.
02:00:47C'est un sujet qui, de toute façon, traverse la vie politique
02:00:51depuis de très nombreuses années également en l'occurrence
02:00:53et qui de fait aujourd'hui devient un enjeu
02:00:58où les pouvoirs publics sont obligés d'agir en l'occurrence.
02:01:01Mais est-ce que c'est suffisant ?
02:01:02Ça, c'est une autre question.
02:01:03Un mot, Raphaël.
02:01:03Oui, je pense que la préoccupation des Français
02:01:05rejoint aussi celle du ministre de l'Intérieur,
02:01:07en l'occurrence Gérald Darmanin.
02:01:09Et c'est précisément parce qu'il y a une volonté politique aujourd'hui
02:01:12qui est une accélération de ces demandes d'expulsion
02:01:15pour ces imams radicaux
02:01:17qui font l'objet d'une surveillance des services.
02:01:21Je voulais garder quelques minutes, bien sûr,
02:01:23pour qu'on évoque la suite du procès de Mazan, procès de l'horreur.
02:01:26Alors, on précise, Noémie Chou, ça va durer quatre mois.
02:01:30C'est une longue audience, 51 accusés.
02:01:33Ça a débuté cette semaine.
02:01:34Mais déjà, on a eu notre lot de récits,
02:01:38tous plus émouvants et bouleversants les uns que les autres.
02:01:40Et donc, cette femme au centre, bien sûr,
02:01:43de cette salle d'audience qui est visible de tous,
02:01:46c'est Gisèle Pellicot qui a tenu à être visible de tous
02:01:49et qui a pris la parole sans faiblir,
02:01:51sans trop sourciller, à vrai dire,
02:01:53malgré tout ce qu'elle traverse intérieurement.
02:01:54Aujourd'hui, il y avait un autre témoignage primordial,
02:01:56c'était celui de sa fille.
02:01:57Oui, Caroline Darrian, qui est connue pour avoir écrit ce livre
02:02:01« Et j'ai cessé de t'appeler papa »,
02:02:03dans lequel elle racontait ce drame qui a frappé sa famille,
02:02:07qui a pulvérisé toute une famille.
02:02:09Caroline Darrian a été entendue ce matin,
02:02:11mais également ses deux belles sœurs,
02:02:13la femme d'un de ses frères et l'ex-compagne de son autre frère.
02:02:16Ces femmes ont tout en commun d'avoir découvert,
02:02:19elles aussi, à travers, bien sûr, les policiers,
02:02:21qu'elles avaient été photographiées dénudées ou nues
02:02:24par Dominique Pellicot, donc ce père, ce beau-père
02:02:29dont elles ignoraient absolument toute cette perversité.
02:02:32C'était un super grand-père, un très bon père.
02:02:35C'est ce qu'a raconté Caroline Darrian,
02:02:37qui a décrit ce coup de téléphone qu'elle reçoit
02:02:39un jour de novembre 2020.
02:02:40Sa mère l'appelle, elle lui dit « Ton père est en… »
02:02:43Elle lui dit « Il s'est passé quelque chose avec ton père »,
02:02:45donc elle dit qu'elle explique qu'il pense qu'il est peut-être en réanimation.
02:02:47Et puis elle lui dit « Non, il est en garde à vue.
02:02:50Il m'a droguée, il m'a violée.
02:02:52Il m'a fait violer par des dizaines d'hommes ».
02:02:54Et là, évidemment, c'est son monde qui s'effondre.
02:02:56Hier, Gisèle Pellicot avait décrit le cri presque bestial
02:02:59poussé par Caroline Darrian.
02:03:01Voilà, des femmes qui, avec beaucoup de force et de courage,
02:03:05sont venues s'expliquer à la barre face à cette cour criminelle
02:03:09et avec dans leur dos ces 51 accusés,
02:03:12ces hommes jugés pour avoir abusé de Gisèle Pellicot
02:03:17pendant son sommeil, enfin pas plus que son sommeil.
02:03:19On le rappelle, elle était très lourdement droguée,
02:03:21elle était totalement inconsciente quand ces hommes abusaient d'elle.
02:03:25On peine à trouver les mots, Anthony Bem,
02:03:26parce que cette histoire révèle son lot de côté sordide
02:03:32à chaque jour qui passe, au gré des témoignages.
02:03:36Ça dépasse l'entendement, c'est vraiment de l'ordre de l'indicible.
02:03:40Et pourtant, c'est arrivé à Avignon,
02:03:43ça aurait pu arriver dans d'autres localités,
02:03:46ça peut potentiellement arriver dans d'autres localités.
02:03:49C'est le procès de la bestialité de certains hommes, en fait.
02:03:55Aussi.
02:03:56C'est un procès unique, c'est une histoire unique.
02:03:59Cette histoire, en fait, c'est plus de 50 accusés,
02:04:03mais en réalité plus de 90 auteurs du viol de Mme Pellicot.
02:04:10Elle porte son nom, l'affaire Pellicot.
02:04:12Elle n'est pas encore jugée, mais elle a déjà un nom, l'affaire Pellicot.
02:04:16L'affaire des viols de Mazan commence sur un tchat
02:04:19sur lequel il n'y a aucun contrôle,
02:04:21où on peut s'enregistrer en cinq secondes,
02:04:23en indiquant simplement un âge, un sexe, et on va sur un tchat.
02:04:28À l'ancienne, c'est Coco.
02:04:30Coco qui a été fermée récemment par les autorités françaises
02:04:33et qui a réouvert aujourd'hui, qui réouvert actuellement,
02:04:36qui existe toujours.
02:04:38C'était coco.gg, maintenant c'est coco.cc, peu importe.
02:04:41C'est un tchat où M. Pellicot allait pour trouver des hommes
02:04:44pour violer sa femme.
02:04:46Celle-ci était sous Temesta, il donnait rendez-vous à des hommes
02:04:50où sa femme était livrée en pâture, et donc sa femme était violée.
02:04:54Elle dit ne pas être consciente, ne pas avoir été consciente,
02:04:57ne même pas se souvenir de quoi il se passait.
02:04:59Cela a duré près de dix ans.
02:05:02Donc cette affaire aussi est incroyable par la durée
02:05:05durant laquelle cette tragédie a continué.
02:05:09Et puis il y a aussi l'affaire de Coco aussi,
02:05:13parce que Coco, c'est un site sur lequel tout se passe.
02:05:17C'est des guet-apens pédophiles, c'est des guet-apens homophobes,
02:05:22où il y a des dizaines de personnes qui ont été violentées, voire même tuées.
02:05:26Pourquoi on n'arrive pas à fermer ce genre de site alors ?
02:05:28Parce que c'est l'Internet.
02:05:30C'est l'aspect technique de l'Internet.
02:05:32On peut créer des sites miroirs en un instant sur Internet.
02:05:36Si on nous fait fermer ici, on peut ouvrir ailleurs très facilement.
02:05:40Aujourd'hui .cc c'est aux Etats-Unis.
02:05:42.gg c'était à Guernesey, Paradis.
02:05:44Mais peu importe, il a changé à plusieurs prises au début Coco.
02:05:47C'était coco.fr.
02:05:49Donc on voit que Coco se transforme au fur et à mesure des fermetures judiciaires.
02:05:54Arnaud Bénédicti, il n'y a presque pas de mots pour décrire cette affaire.
02:05:58C'est absolument sordide, c'est le moins qu'on puisse dire.
02:06:02C'est vrai que c'est un procès qui est un procès unique, me semble-t-il,
02:06:07dans l'anal de l'histoire des judiciaires.
02:06:12Mais ce qui est intéressant dans ce que vous dites, c'est qu'en effet,
02:06:15le problème c'est que vous avez des plateformes qui malheureusement
02:06:20facilitent ce type de comportement.
02:06:24Et le vrai problème, en effet, c'est comment on n'arrive pas à les fermer.
02:06:27Mais vous l'avez parfaitement expliqué.
02:06:29Même quand il y a des affaires aussi dramatiques.
02:06:32Oui, mais il y a quelque chose qui est aussi glaçant et ça a été très bien dit.
02:06:36En tout cas, on l'a compris.
02:06:39Ce procès n'accouchera que d'une vérité judiciaire qui n'est pas toute la vérité.
02:06:45On parle de ces 51 accusés qui sont jugés aujourd'hui.
02:06:50Et il y en a d'autres dans la nature.
02:06:52Et d'après ce que j'ai cru comprendre aussi, c'est que cette affaire débute
02:06:55parce qu'ils ont mis la main sur l'ordinateur de M. Pellicot.
02:07:00Par hasard.
02:07:01Par hasard, mais ça ne débute...
02:07:03Pas par hasard, parce qu'il avait été attrapé en train de filmer
02:07:06sur des jupes de femmes dans un supermarché.
02:07:09Mais ça ne débute qu'avec cet ordinateur.
02:07:12Peut-être qu'il y a eu d'autres ordinateurs avant qui ont été bazardés.
02:07:15Donc cette affaire qui dure dix ans, peut-être qu'elle a une...
02:07:19Deux petites questions sur le profil de l'individu.
02:07:21Potentiellement, il est cité dans d'autres affaires.
02:07:24Il est mis dans deux autres affaires.
02:07:27Une affaire de viol et un homicide.
02:07:31Mais ce stade, les enquêtes ne sont pas terminées.
02:07:34On n'a peut-être pas encore découvert toute la noirceur et l'étendue du personnage.
02:07:40Dont la famille a...
02:07:42Il a été décrit, notamment par Gisèle Pellicot,
02:07:45comme un mari très aimant, très présent.
02:07:48Elle a vraiment tout découvert le jour où la police lui a téléphoné.
02:07:52Et deuxième mot, à propos des auteurs de ces viols
02:07:55qui n'ont été pas identifiés, mais qui ont été aperçus sur les images.
02:07:59Est-ce que l'enquête se poursuit, bien sûr,
02:08:01pour tenter de les faire venir aussi à la barre ?
02:08:04Cette enquête-là, je crois que...
02:08:06C'est fini.
02:08:07Les enquêteurs n'ont pas réussi à les identifier.
02:08:10Encore une fois, ça a été un travail extrêmement long, méticuleux,
02:08:14avec la reconnaissance faciale confrontée aux fichiers de traitement des antécédents judiciaires.
02:08:19Mais vous n'aviez que des vidéos, des images, des photos.
02:08:23On était parfois longtemps après les faits.
02:08:26Et on ne pouvait pas recueillir d'indices matériels.
02:08:29Donc il est possible que certains hommes, certains agresseurs,
02:08:31ne soient jamais renvoyés devant la justice.
02:08:33Ce qui est intéressant, c'est que ces agresseurs, c'est un peu monsieur tout le monde.
02:08:36Ils ont des commerçants, des conseillers municipaux.
02:08:38Et ils se défendent en disant que c'était pour un scénario libertin.
02:08:42Voilà leur défense.
02:08:44Merci beaucoup à tous d'avoir été parmi nous cet après-midi.
02:08:47J'ai quand même un mot pour vous Noemi.
02:08:49Je sais que c'est votre dernière participation sur ce plateau, en tout cas avec moi.
02:08:53Merci beaucoup, vous allez beaucoup nous manquer.
02:08:55Et bon vent à vous pour vos prochaines aventures professionnelles.
02:08:57Merci Nali.
02:08:58Vraiment.
02:08:59A bientôt. Bon week-end.
02:09:00Punchline avec Mickaël Dorian à suivre.

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