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Ronan Roudaut, délégué syndical Ufap-Unsa au centre pénitentiaire de Bordeaux-Gradignan répond aux questions de Dimitri Pavlenko.
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Ronan Roudaut, délégué syndical Ufap-Unsa au centre pénitentiaire de Bordeaux-Gradignan répond aux questions de Dimitri Pavlenko.
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00:007h12 sur Europe 1, très bon début de journée. Dimitri Pavlenko, vous recevez ce matin le secrétaire local du syndicat Unfa Punsa à la prison Bordeaux-Gradignan.
00:09Et cette prison, c'est l'un des symboles de la faillite carcérale française. Bonjour, Ronan Roudeau.
00:14Oui, bonjour.
00:16Bienvenue sur Europe 1. Alors, Gradignan, c'est l'un de nos 187 centres pénitentiaires. C'est l'un des plus modernes puisque après 20 ans d'attente, il est entré en travaux en 2021
00:26et un premier bâtiment, flambant neuf, a été livré juste avant l'été. C'était justement censé, ce nouveau bâtiment, améliorer à la fois les conditions de vie des détenus, de sécurité et les conditions de travail des surveillants.
00:39Bon, visiblement, ça ne se passe pas très bien. Trois agressions viennent d'avoir lieu, des agressions de surveillants. Qu'est-ce qui s'est passé exactement, Ronan Roudeau ?
00:48Alors, ce qui s'est passé, c'est que samedi dernier, nous avons donc eu, dans un premier temps, une agression très grave au quartier d'isolement.
00:55Un détenu qui, avec une arme blanche, a sauté sur un collègue malgré toutes les consignes de sécurité. Il était menotté, mais bon, particulièrement déterminé.
01:07Un collègue aura 17 points de souture au niveau de l'oreille, au niveau du cou et les collègues qui seront intervenus tout de suite seront blessés au niveau des genoux et au niveau du poignet.
01:18Le soir même, il va essayer à nouveau d'agresser un autre gradé au quartier disciplinaire et dès le lendemain, il va essayer de le menacer.
01:28Il accrache au visage de plusieurs membres de l'équipe locale de sécurité pénitentiaire et il les menacera de mort.
01:35Lorsqu'on regarde un petit peu le profil de ce détenu, on se pose des questions sur l'orientation qui a été faite.
01:44Pour nous, il aurait l'afflux d'un établissement psychiatrique ou d'une UDV, une unité spécialement prévue pour les détenus violents.
01:52La conclusion qu'on peut tirer de tout ce que vous nous racontez, c'est qu'aussi neufs soient les murs, ça ne change pas ce qui se passe à l'intérieur de la prison.
02:01Vous en êtes à combien de détenus pour combien de places ? Parce que l'objectif de cette grande rénovation carcérale, ce nouveau bâtiment qui vous a été livré, c'était aussi de faire baisser la pression du nombre de détenus.
02:13Combien de détenus pour combien de places ?
02:15Tout à fait. Ce que nous avait promis, on nous avait dit, vous allez voir ce que vous allez voir. Avec la nouvelle prison, il n'y aura plus de maca au sol.
02:23La réalité, c'est qu'au bout de trois mois, on est déjà en souffrance.
02:27Pour vous donner les chiffres, pour l'ensemble du centre pénitentiaire, on a une capacité opérationnelle de 633 places. On est déjà à 1057 détenus.
02:35Sur le bâtiment A, la vieille structure, on était à 198 places opérationnelles et en réalité on a 475 détenus.
02:44Et sur le nouveau centre pénitentiaire, on a une capacité opérationnelle de 353 places et on est déjà à 485 détenus.
02:53On a cité ces deux agressions, mais on pourrait évoquer aussi les problèmes habituels des centres pénitentiaires,
03:00des problèmes de circulation de la drogue, circulation d'armes.
03:03Vous avez retrouvé des couteaux de combat quand même, ce sont des armes assez imposantes, ça circule dans la prison.
03:10Vous aviez demandé à ce qu'on teste la sécurité du nouveau bâtiment et vous avez été déçu sur ce point-là.
03:16Renan Roudoux, racontez-nous.
03:18Pour faire simple, on nous écoute, mais on ne nous entend pas vraiment.
03:22Ce qui se passe en réalité, c'est qu'on avait demandé une marche à blanc avant l'ouverture du nouvel établissement.
03:27On avait demandé une phase de test, comme on le fait normalement dans tous les établissements pénitentiaires,
03:32à savoir pendant 2-3 mois, on essaye les nouveaux équipements pour que le personnel puisse s'y habituer.
03:38Et on se rend compte, pour faire simple, que le système radio n'est pas compatible.
03:42D'un côté, vous avez un système Ecom, de l'autre côté, une marque Motorola.
03:46Il n'y a aucune compatibilité.
03:48Le réseau téléphonique n'est pas compatible d'un bâtiment à l'autre.
03:52On n'a pas de brouilleur de téléphone, ni sur l'ancien bâtiment, ni sur le nouveau.
03:58On n'a pas de dispositif anti-drone, on n'a pas de filet anti-projection.
04:02C'est-à-dire que la nouvelle prison ne dispose en réalité de pratiquement aucun système de sécurité.
04:07On a ouvert dans l'urgence, on avait prévenu.
04:09Malheureusement, une fois de plus, il n'y a qu'à Faucon.
04:11On n'est pas en co-gestion, mais les incidents qui arrivent sur la nouvelle structure étaient prévisibles.
04:17Sur l'ancienne structure, malheureusement, on n'est pas en capacité de continuer à travailler de cette manière.
04:23On est vraiment en difficulté, et là, actuellement, on subit.
04:26Quand vous dites co-gestion, vous dites co-gestion du lieu entre les surveillants et les détenus ?
04:31C'est ça que vous voulez dire, Renan Roudeau ?
04:34Notre direction nous fait comprendre qu'on n'est pas là pour décider avec eux.
04:39On est là juste pour obéir.
04:42On est écouté sur les conseils d'administration.
04:45Le problème, c'est qu'ils n'ont pas de vision pour vous donner une idée de ce qu'ils comptent faire dans les semaines à venir.
04:52Il y a une vingtaine de transferts de prévus.
04:55Ils pensent envoyer des courriaux magistrats.
04:57Un troisième courrier est en phase de rédaction.
05:01Ils vont encore faire des visites avec les syndicats de magistrature ou les magistrats.
05:08Ça, ça a été fait pendant des années et des années.
05:10Ça ne marche pas.
05:11Nous, ce qu'on voudrait, c'est qu'il y ait réellement un protocole arrivé à un certain taux d'encombrement
05:15qu'on arrête d'incarcérer ce gradillant.
05:17On n'est plus en capacité d'accueillir de populations pénales.
05:20Soyez on fait plus d'aménagements de peines ou ça, tout simplement, dans les années à venir,
05:24il faudra déjà penser à construire un nouvel établissement.
05:27En sachant qu'on est en train de démolir le bâtiment B et qu'on est sur la construction de la phase 2,
05:31on sait déjà actuellement que le futur centre pénitentiaire de Bordeaux-Gradignan sera insuffisant de capacité.
05:38C'est-à-dire que la nouvelle structure qui va sortir en 2027 sera déjà pleine et sera déjà sur-encombrée.
05:44Merci beaucoup, Renan Roudaud, de votre témoignage ce matin sur l'antenne d'Europe 1.
05:48Je rappelle que vous êtes le secrétaire local du syndicat UFAP,
05:50une SA à la prison de Bordeaux-Gradignan,
05:53dont un nouveau bâtiment a été livré.
05:55Un second doit arriver en attendant la destruction de l'ancien,
05:58mais on a bien compris que les problèmes étaient loin d'être réglés.
06:01Merci à vous, on vous souhaite une bonne journée.