Chloé Morin : "Le PS comme LR ne pensent qu’à leur survie et à la conquête du pouvoir en 2027"

  • il y a 2 semaines
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Transcript
00:00Il est 8h12, nous recevons Chloé Morin, j'en suis très heureux, bonjour Chloé.
00:03Bonjour.
00:04Politologue Chloé Morin, qui tous les lundis sera avec nous pour parler politique.
00:08Politique, Emmanuel Macron reçoit beaucoup.
00:12Aujourd'hui, il va recevoir Bernard Cazeneuve, il va recevoir Xavier Bertrand, puis aussi d'anciens présidents Nicolas Sarkozy, François Hollande.
00:21Est-ce la fin du suspense ? Est-ce que nous allons connaître le nom du premier ministre Chloé ?
00:28Vous dites ce matin mais ce n'est pas le cœur du problème.
00:31Eh bien non, le problème ce sont les prochaines élections, et notamment la présidentielle qui congèle le jeu politique.
00:38Pour sortir du blocage actuel, on le sait, il faut que les uns et les autres, les uns tendent la main vers les autres.
00:43Et les français le réclament, sondage après sondage.
00:46Les deux partis qui détiennent paradoxalement les clés du jeu aujourd'hui, même s'ils sont mal en point, c'est le Parti Socialiste d'un côté et les Républicains de l'autre.
00:55D'ailleurs c'est extraordinaire, voilà deux partis mal en point qui détiennent les clés du problème.
00:59Exactement, c'est le grand paradoxe du moment.
01:01Et c'est là qu'on arrive au cœur du problème politique que je veux souligner, c'est que l'EPS comme LR ne pensent qu'à leur survie et à la conquête du pouvoir en 2027.
01:10Ils ne pensent qu'à leur survie, survie des partis et conquête du pouvoir en 2027, ce qui explique le blocage.
01:15C'est exactement ça, les socialistes sont tiraillés parce que s'ils se fâchent avec les insoumis, ils vont perdre leur siège de député en cas de nouvelle dissolution dans un an ou après.
01:24Et puis ils vont aussi perdre des mairies l'année suivante, donc en 2026.
01:29Et de leur côté les Républicains redoutent la déculottée face au Rassemblement National.
01:33Vous prenez également les présidentiables comme François Hollande ou Laurent Bloquier, eux, s'ils veulent incarner l'alternance après Emmanuel Macron, il ne vaut mieux pas qu'ils se grillent tout de suite avec lui.
01:46Dites-moi ces ambitions personnelles, ces ambitions présidentielles, mais c'est la plaie pour la vie politique française, Chloé, au mépris des attentes des Français.
01:54Oui, et ce qui est nouveau, ce qui est très nouveau, c'est que là on a trois blocs à l'Assemblée avec aucun qui ne dispose d'une majorité.
02:00Donc les concurrents de demain pour la présidentielle sont obligés quelque part de coopérer.
02:05Oui, ils sont obligés de coopérer.
02:07Et donc ce qui me dérange, ce ne sont pas les ambitions personnelles en soi, il y en a toujours eu, c'est que ce qui m'exaspère aujourd'hui, c'est que ces ambitions personnelles-là, elles ne soient pas ouvertement assumées.
02:18On nous rabâche les mêmes éléments de langage depuis quelques semaines du côté de Bloquier, du côté d'Hollande, pour expliquer pourquoi on ne peut pas, on doit rester dans une opposition ferme au président.
02:29Et ce, alors que le pays a des urgences, le pouvoir d'achat, tous les sujets dont vous parlez tous les matins.
02:37Et nos élus font de la politique comme il y a 20 ans, à coups de petits arrangements, de stratégies, de bières à 10 bandes.
02:44Et je suis donc navrée de leur apprendre, ce système-là, c'est terminé.
02:49Ils sont candidats, qu'ils le disent.
02:52Et qu'ils assument de dire à leurs électeurs, écoutez, je préfère gouverner en 2027, serrez-vous la ceinture d'ici-là.
02:58C'est étonnant quand même qu'il n'ait pas compris que pour la plupart d'entre nous, un tien vaut mieux que deux tu l'auras.
03:04Les réformes pour changer notre quotidien, c'est tout de suite et pas dans trois ans.
03:08Oui, mais une fois le blocage levé, qui pour gouverner ?
03:10Le futur Premier ministre doit parler à la droite, qui réclame de la sécurité, de la fermeté sur l'immigration et sur les comptes publics.
03:24Il doit aussi parler à la gauche, soucieuse de justice sociale, fiscale et aussi préoccupée par le climat.
03:30Et donc, il n'y a pas 36 profils qui cochent toutes ces cases-là.
03:34C'est la raison pour laquelle le nom de Bernard Cazeneuve, entre autres, revient avec insistance ces derniers jours.
03:40Voilà, parce qu'Emmanuel Macron est obligé, il va finir par être obligé de choisir Bernard Cazeneuve, ce qui est quand même extraordinaire.
03:50Vous le pensez, Eric Grevel ? Il va être obligé, c'est quand même incroyable !
03:55Si c'est le cas, si c'est le cas, ça ne manquera pas de sel, effectivement, Jean-Marc,
03:58parce qu'il ne faut pas oublier que Cazeneuve a été un bon ministre de l'intérieur, mais surtout, c'est un pur produit de François Hollande.
04:04François Hollande qui, sans doute, tapit dans l'ombre qu'Emmanuel Macron déteste.
04:09Et inversement, d'ailleurs.
04:10Deux choses, une, où Cazeneuve mènera une cohabitation dure s'il est nommé face à Emmanuel Macron,
04:16ou bien ce serait une sorte de cheval de Troie du hollandisme de retour de François Hollande élu nouvellement député.
04:23Enfin, on marche sur la tête, on marche sur la tête.
04:25Et mais quand même, juste sur ce que disait Chloé Morin avec beaucoup de justesse, c'est que quand même, on est dans une situation apocalyptique.
04:32LR et le PS, auxquels Emmanuel Macron tend la main, mendiant de la politique, mendiant de l'amour,
04:39c'est Emmanuel Macron qui a fait tout depuis des années pour torpiller, pour assassiner le PS et les LR.
04:47Et maintenant, il leur tend la main en disant, vous n'auriez pas un petit candidat qui m'arrangerait la chose ?
04:52Parce qu'avec le fiasco de ma dissolution, je ne sais plus comment faire.
04:55Oui, puis j'ajouterais, Chloé, vous voulez réagir à ce qu'a dit Eric ?
04:59Oui, oui, et le sentiment que l'on a aujourd'hui, c'est qu'effectivement, il tend la main, mais il n'a pas envie d'une cohabitation dure.
05:06Donc c'est pour ça que l'hypothèse Cazeneuve est compliquée, et peut-être que c'est pour ça que ça traîne.
05:11C'est parce qu'on a bien compris que Bernard Cazeneuve avait l'intention, s'il gouvernait, de gouverner de manière autonome.
05:17Et on a un peu le sentiment que c'est difficile pour Emmanuel Macron de lâcher le pouvoir.
05:21Mais dites-moi, vous parliez tout à l'heure des ambitions présidentielles.
05:24Vous oubliez les ambitions présidentielles en plus de Marine Le Pen et de Jean-Luc Mélenchon,
05:28qui ne rêvent que d'une chose, c'est qu'une présidentielle anticipée ait lieu.
05:31Lui, il ne pense qu'à ça. Et donc il met de l'huile sur le feu pour...
05:35D'ailleurs, j'en parlerai à Clémentine Autain, qui connaît bien le système Mélenchon, puisqu'elle en a été exclue, plus ou moins.
05:42Plus que moins, d'ailleurs, je lui en parlerai tout à l'heure à 8h40.
05:47Oui, d'ailleurs, je rajoute, parce qu'on a eu cette séquence aussi ce week-end, la petite phrase de Gabriel Attal, Premier ministre démissionnaire,
05:54qui ironise sur le fait que ni l'EPS ne veulent désigner un candidat de leur rang, ni l'ALR.
05:59Mais attendez, moi, je serais Macron, je l'aurais appelé tout de suite.
06:02Je serais furieux, parce qu'en fait, qu'est-ce qu'il est en train de faire, Attal ?
06:05Il est en train d'essayer de se succéder lui-même en retirant le tapis sous les pieds du PS et de l'ALR.
06:10Mais est-ce que vous voyez dans quelle situation politique on est, Chloé, non ?
06:13Oui, oui, il y a beaucoup... En fait, ce qu'on ne voit pas...
06:17Et puis, il y a aussi du ressentiment personnel.
06:21Moi, ce qui me frappe, c'est que les uns et les autres se laissent déborder par la haine qu'ils ont les uns vis-à-vis des autres.
06:27On parlait d'Emmanuel Macron vis-à-vis de François Hollande.
06:30On parle de Gabriel Attal qui en veut énormément au Président d'avoir dit sous l'Assemblée Nationale.
06:34Et c'est vrai qu'on aimerait, dans une situation aussi grave,
06:38que les uns et les autres sachent mettre de côté leurs ressentiments personnels.
06:42Il y a une urgence dont on ne parle pas, parce que ça passe au-dessus de la tête des gens bien souvent, c'est le budget.
06:46Vous avez raison, Jacques, le budget.
06:48Vous savez que là, Coquerel, président de la Commission des Finances de l'Assemblée et du Courson pour les Lyottes,
06:53sont sur le point d'ébarquer à Bercy pour saisir les documents, pour voir de quoi sera fait le budget 2025.
06:58On en est là !
07:00Allez, nous vous retrouvons dans quelques minutes tous les deux pour parler d'un autre sujet.
07:05Nous reviendrons sur ce qui s'est passé à Valoris.
07:07Il est 8h19, vous êtes sur Sud Radio.

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