• il y a 2 mois
Les 3 mots dans l'actu présenté par Clément Arion.

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Transcription
00:00Les vraies voix Sud Radio.
00:02Alors, vos trois mots du jour Clément.
00:04Émotion, décevant et paralympique.
00:07Eh oui, on commence avec émotion.
00:09Émotion pour l'hommage à Éric Comun, le gendarme décédé lundi soir,
00:13percuté par un conducteur lors d'un refus d'obtempérer.
00:16Sa veuve a pris la parole.
00:18Je vous propose d'écouter une partie de son discours.
00:21Je l'affirme haut et fort.
00:23La France a tué mon mari.
00:25La France a tué mon mari.
00:27Le père de mes enfants.
00:30La France a tué mon mari par son insuffisance,
00:34son laxisme et son excès de tolérance.
00:37La France a tué mon mari.
00:40Comment, pourquoi,
00:43pourquoi cet homme multirécidiviste
00:45peut-il évoluer en toute liberté ?
00:48Quand est-ce que nos législatifs ouvriront réellement les yeux ?
00:52Faut-il qu'il soit touché directement pour agir ?
00:56Combien de morts avant que ces assassins soient vraiment punis ?
01:00Voilà, dans cette affaire, l'audition du principal suspect a eu lieu aujourd'hui.
01:04Il affirme n'avoir pas vu le gendarme sur la chaussée.
01:07Il l'a percuté involontairement et pris de panique.
01:10Il aura ensuite quitté les lieux.
01:12Voilà ce qu'il y a noté dans la déclaration du procureur en charge de l'enquête.
01:15Ce dernier va être déféré pour meurtre sur personne dépositaire de l'autorité publique.
01:20Le parquet va requérir le placement en détention provisoire du suspect.
01:24Une information judiciaire sera ouverte prochainement.
01:27Bon, réaction des vrais voix.
01:29Évidemment, la veuve d'Éric Comines sous le coup de l'émotion.
01:33Et bien sûr, on ne vous demandera pas, les vrais voix, d'apporter un commentaire sur son intervention.
01:41Maintenant, peut-être sur le choix des mots.
01:44« La France a tué mon mari », vous le percevez comment, Mickaël Sadoun ?
01:48Je le perçois un peu comme une partie de la communauté juive a perçu l'incendie récemment de la Synagogue de la Grande Motte.
01:57C'est-à-dire que l'inaction de l'État, en fait, est une forme d'action.
02:00Donc, je ne pense pas dans ces termes-là que la France a tué cette personne.
02:05C'est un drame épouvantable et je ne saurais apporter de commentaire à la peine de cette dame,
02:11qui a tous les droits dans l'instant et on doit écouter ce qu'elle dit.
02:14Mais en effet, je pense que l'inaction de l'État finit par devenir coupable.
02:19Quand on voit une série d'actes qui se ressemblent tous avec le même profil de suspect et qui se répètent,
02:25et qu'on voit qu'il n'y a pas de loi qui font suite à ça,
02:28je ne sais pas, pour interpeller d'une autre manière ces personnes-là,
02:31pour condamner plus durement les multirécidivistes,
02:33pour peut-être ouvrir de nouvelles places de prison, un problème qu'on pointe souvent du doigt dans les médias.
02:38Oui, il y a une forme, à la fin, de complicité de l'État.
02:41Evidemment pas active, mais vous voyez ce que je veux dire.
02:44Elle a dit notamment une chose, cette dame Naïma M. Fadel,
02:47c'est qu'elle regrette 1981.
02:50C'est-à-dire que très directement, elle regrette l'abolition de la peine de mort.
02:54Oui, alors ce propos lui appartient.
02:57Moi, si je devais parler de 1981, je dirais que c'est à partir de là qu'a débuté ce laxisme.
03:04Vous savez, les politiques de la vie, les politiques liées notamment à la délinquance,
03:09et notamment à la délinquance des mineurs,
03:11c'est ces années-là où, en fait, on a mal répondu.
03:14On a répondu par l'excuse misérabiliste.
03:18On a répondu par l'excuse misérabiliste, par le laxisme.
03:22On n'a pas mis en place des lois qui permettent de dissuader,
03:25d'aider souvent ces jeunes-là à sortir de la délinquance.
03:28Aujourd'hui, moi, je suis outré de voir combien de jeunes sont en perdition.
03:34Les émeutes de l'année dernière qui ont conduit à cette guérilla urbaine,
03:38c'est 50 % de moins de 18 ans.
03:41Vous voyez, et ce qu'elle pointe dans son émotion et sa colère,
03:44c'est tout simplement la question des refus d'obtempérer.
03:47Il y en a tous les 20 minutes, c'est devenu même banal.
03:50Donc, c'est comme un État de droit qui est en charge de notre sécurité et de notre protection,
03:56qu'il confie à nos forces de l'ordre, n'arrive pas à se faire respecter.
04:02Voilà, c'est ça le problème.
04:04Et les difficultés aussi pour nos forces de l'ordre de pouvoir exercer leur métier,
04:09parce qu'ils ont peur, la peur au ventre.
04:11C'est ça la réalité.
04:12Et moi, je la comprends vraiment, dans son émotion que je partage, et dans cette colère.
04:19Nicolas Corateau, inévitablement, ce drame va être très politisé
04:26dans les heures, dans les jours qui vont suivre, après la déclaration de la veuve d'Éric Comines.
04:32Oui, d'abord, ce que je pense de la déclaration de cette femme qui vient de perdre son mari n'a aucun intérêt,
04:38donc je n'abstiendrai de tout commentaire sur ses propos.
04:41C'est-à-dire qu'il n'y a aucun intérêt ?
04:43Non, c'est-à-dire que moi je considère que je n'ai pas à commenter,
04:46ni à discuter, ni à débattre avec une femme qui est en deuil,
04:50qui vient de perdre son mari et qui a le droit de s'exprimer et d'exprimer à la fois sa peine, sa colère.
04:56C'est parce qu'elle dit qu'il n'a pas d'intérêt, mais c'est au niveau politique que ça n'a pas d'intérêt.
05:00C'est moi ce que je pense.
05:02Très bien, vous avez raison de me protéger.
05:05Sur le fond, ce débat sur la délinquance des plus jeunes est un débat compliqué.
05:15Oui, on peut revoir les peines.
05:17On n'a fait que ça ces dernières années.
05:19On a un des arsenales pénales les plus durs d'Europe.
05:23Il faut les appliquer.
05:26L'idée de créer de nouvelles peines n'est pas nécessairement la solution.
05:30On sait aussi, et ça les spécialistes des sciences criminelles ne cessent de le rabâcher,
05:34que les peines ne sont pas dissuasives.
05:37Vous pouvez avoir des peines beaucoup plus sévères, c'est pas pour ça qu'il y aura moins de délinquance.
05:42Il faut les appliquer.
05:43On sait que c'est une situation de délinquance, une situation extrêmement complexe,
05:46que la solution n'est pas unique, qu'elle est multiple,
05:49et puis peut-être qu'elle engage toute la société civile.
05:52La seule chose que j'ai envie de dire, c'est que quand j'entends la France a tué mon mari,
05:58ce que je peux retenir, moi, c'est qu'on a une responsabilité collective par rapport à ce problème.
06:04Et pas uniquement une responsabilité qui tiendrait à l'État, à ses institutions,
06:09à nos forces de l'ordre ou aux politiques.
06:11La société civile, les familles, les parents ont besoin de nouveau s'appréhender,
06:19s'imprégner, s'occuper de la sécurité publique.
06:23La sécurité publique et la sûreté publique, ça n'est pas l'affaire que défendent.
06:27Et Nicolas, justement, c'est ça la question.
06:29Parce que moi, avant d'arriver à des sanctions qui conduisent à la prison,
06:33je voudrais des sanctions qui soient débutées,
06:35et que ces gamins-là qui commettent un acte de délinquance,
06:39le premier, il y ait une butée.
06:41Il y a une sanction forte qui empêche.
06:43Et je n'arrête pas, je crois, de radoter même qu'il faut absolument une politique familiale aujourd'hui.
06:48On ne peut pas être toujours dans des cris d'orfraie quand on en appelle à la responsabilité des parents.
06:54J'ai trop vu de gamins qui sont aujourd'hui, malheureusement, livrés à eux.
06:58Regardez même concernant le trafic de drogue.
07:00Aujourd'hui, on a des gamins de 6-7 ans.
07:02Vous imaginez, l'année dernière, on a arrêté un gamin de 12 ans qui gérait un point de deal.
07:07Donc la question, c'est comment on fait pour qu'à un moment, chacun prenne ses responsabilités ?
07:11Parce que moi, j'entends quand vous dites « collectif ».
07:14Pardonnez-moi, on est hors temps en fait. On est obligés de continuer sur les mots dans l'actu de Clément Harillon.
07:18Votre deuxième mot de l'actu, Clément, c'est le mot « décevant ». Allez-y.
07:22Décevant comme l'entretien entre Emmanuel Macron et Laurent Wauquiez ce midi, écoutez.
07:26Cet entretien s'est malheureusement avéré décevant.
07:30Aucune position nouvelle, pas de véritable projet pour les Français structuré,
07:36pas de vision de ce que serait un programme gouvernemental pour les mois à venir.
07:41Nous avons dit au Président de la République qu'il fallait maintenant qu'il assume ses responsabilités
07:46et qu'il nomme enfin un Premier ministre pour sortir de la crise qu'il a lui-même provoquée avec la dissolution.
07:52Il n'y a plus aucune raison maintenant de procrastiner.
07:55Voilà, Laurent Wauquiez très déçu. Demain, ce seront les représentants des régions et des maires qui seront reçus par Emmanuel Macron.
08:03Et le troisième mot, c'est…
08:05Faut qu'on se dépêche.
08:06Oui, allez, on y va. C'est paralympique.
08:08Paralympique, cérémonie d'ouverture sur la place de la Concorde à partir de 20h.
08:12Quelques chiffres quand même, 50.000 spectateurs sont attendus pour la cérémonie,
08:1635.000 en tribune place de la Concorde, 5.000 athlètes, 170 délégations olympiques,
08:2115.000 places ouvertes au public en bas des Champs-Elysées, 15.000 membres des forces de l'ordre aussi mobilisés.
08:27Pour la première fois de l'histoire, les Jeux paralympiques vont être diffusés en intégralité sur France Télévision.
08:32Maintenant, place à la compétition et aux athlètes.
08:35Voilà ce qu'a dit Marie Amélie, le fure-présidente du comité paralympique ce matin sur France 2.
08:42Eh bien, merci beaucoup Clément Arion.

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