Jeux Paralympiques : quelle place pour le handicap en France ?

  • le mois dernier
Avec Anthony Martins Misse, entrepreneur, judoka paralympique (déficient visuel), double médaillé aux championnats du monde, Nicolas Merille, conseiller national Accessibilité pour APF France handicap (Association des Paralysés de France) et Fadila Khattabi, Ministre démissionnaire déléguée chargée des personnes âgées et des personnes handicapées

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##LES_GRANDS_DEBATS_DU_MATIN-2024-08-22##

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00:00On accueille nos invités avec plaisir, on est avec Anthony Martin-Smith, bonjour à vous !
00:05Bonjour !
00:06Bienvenue sur Sud Radio, on vous entend tous les jours en ce moment à 13h15, 1h15 dans les débats de l'été avec Maxime Trouleau et Benjamin Gleize,
00:15notamment pour parler des Jeux Paralympiques, mais pas seulement, vous êtes entrepreneur judoka paralympique,
00:20vous êtes vous-même, à titre personnel, déficient visuel, vous êtes venu avec votre adorable chien guide dans le studio de Sud Radio et vous êtes double médaillé au championnat du monde.
00:29On est aussi avec Nicolas Méry, bonjour à vous !
00:31Bonjour !
00:32Bienvenue également sur Sud Radio, conseiller national accessibilité pour APF, France Handicap, l'association des paralysés de France, l'accessibilité problème numéro 1 pour nos auditeurs,
00:42encore une fois sur le compte Twitter de Sud Radio, vous nous expliquerez pourquoi.
00:46Et on accueille notre invité politique, qu'on a le plaisir d'accueillir sur Sud Radio également, Fadila Katabi, bonjour à vous !
00:53Bonjour !
00:54Soyez la bienvenue sur Sud Radio également, ministre des missionnaires, comme tous les autres, vous êtes déléguée, chargée des personnes âgées et des personnes handicapées.
01:03Merci de nous accorder de votre temps ce matin sur Sud Radio, à une semaine des Jeux Paralympiques de Paris.
01:09Alors d'abord, la première question que j'aimerais vous poser, c'est sur la formulation de la question que j'ai eue.
01:14Quels que soient les efforts qu'on fait, on a l'impression qu'il y aura toujours du retard dans notre pays, quelle que soit la bonne volonté des uns ou des autres.
01:22Sur l'inclusion des personnes en situation de handicap, est-ce que vous le confirmez aussi ou pas ?
01:29La question s'adresse à moi, je suppose ?
01:31Oui, madame la ministre.
01:32Oui, à nouveau bonjour.
01:35Oui, bien sûr qu'il y a de gros efforts à faire encore et des freins à lever.
01:42Il n'en demeure pas moins que ces dernières années, il y a eu une amélioration, je pense par exemple à l'inclusion professionnelle des personnes en situation de handicap.
01:52Également concernant l'inclusion à l'école, en milieu ordinaire des enfants en situation de handicap.
01:58Donc on avance sur le sujet, mais bien évidemment, il reste encore beaucoup à faire et notamment, il y a encore des freins, des préjugés, des inquiétudes, des peurs.
02:09Et c'est au pouvoir public, aux politiques, effectivement, de convaincre.
02:12Moi, je le dis toujours, nous sommes un pays de droits et les personnes en situation de handicap ont des droits.
02:19Et ces droits doivent être respectés.
02:21Et en priorité, bien sûr, c'est le droit de pouvoir à la fois se mouvoir, mais aussi s'insérer professionnellement à l'école, à l'université, dans son travail.
02:31Alors, un autre aspect est important, c'est le problème matériel.
02:34Il concerne à des degrés divers tous les Français, mais c'était un de nos auditeurs qui s'exprimait sur Sud Radio, il y a une petite demi-heure, il s'appelle Emmanuel, lui-même est d'éfficient visuel.
02:43Il nous expliquait qu'il reprochait à la majorité présidentielle, notamment à Emmanuel Macron, une revalorisation trop timide de l'allocation adulte handicapé,
02:54qui ne permettait pas à ce stade, quoi qu'on en pense, de vivre décemment. Qu'est-ce que vous lui répondez ?
03:01Alors, bien sûr, je dis à cet auditeur que les choses sont toujours perfectibles, mais regardons déjà, malgré tout, ce qui a été fait.
03:09À savoir une revalorisation de l'AAH de 200 euros depuis 2018. Entre 2018 et 2024, il y a eu cette revalorisation de 200 euros, donc il faut en prendre compte.
03:21Il y a eu également la déconjugalisation, qui a été effectivement menée au cours de...
03:27C'est important d'ailleurs, on peut rappeler ce que c'est que la déconjugalisation, ça a l'air technique, mais...
03:32Bien sûr, c'est-à-dire de ne pas prendre en compte les revenus du conjoint dans le calcul de l'allocation adulte handicapé.
03:40Ce qui a permis à 120 000 personnes de bénéficier d'une augmentation, d'une revalorisation de 350 euros supplémentaires, et pour certains, c'est une moyenne, pour certains, c'était plus.
03:50Pour le dire concrètement, en fait, si vous étiez en situation de handicap, mais que votre conjoint ou conjointe avait un bon salaire, vous aviez eu une mauvaise allocation,
03:59ou alors vous n'en aviez qu'un qui faisait que vous étiez concrètement à la charge de votre conjoint.
04:04C'est ça que ça faisait, et effectivement, c'était assez humiliant.
04:07Restez avec nous, Fadila Katabi, bien sûr, ministre déléguée, je le rappelle, chargée des personnes handicapées, notamment.
04:13J'aimerais qu'on fasse un tour de table avec nos autres invités, et notamment vous, Anthony Martin-Smith.
04:19L'allocation adulte handicapé, c'est très concret évidemment, ça revient toujours, notamment dans les commentaires, c'est pas assez.
04:25Ça sera jamais assez de toute façon, puisqu'on prend systématiquement pour index de référence le seuil de pauvreté, qui malheureusement, avec l'inflation, augmente en permanence.
04:37Donc, ça sera jamais assez. On trouvera toujours des gens qui ne sont pas satisfaits des augmentations, et on pourra toujours aussi trouver des gens qui, comme moi, pensent que ça va dans le bon sens.
04:48Madame la ministre le disait, on a dépassé la barre symbolique des 1000 euros. Oui, on peut faire plus.
04:55Il y a d'autres dispositifs dont on ne parle pas assez, la prestation compensatoire handicap, la PCH, avec les aides techniques, les aides humaines,
05:04que bon nombre de personnes en situation de handicap, d'ailleurs, n'ont pas toujours le loisir de demander, soit parce qu'elles sont mal accompagnées, mal informées,
05:12soit parce qu'il y a des freins, surtout sur les maisons départementales des personnes handicapées, avec des critères d'admission qui sont variables selon le département dans lequel on est.
05:25Donc, je crois que c'est ça aussi sur quoi il faut travailler. Et puis, un autre sujet, où en tout cas, j'en ai été touché et concerné, c'est la PCH Parentalité,
05:34qui était une première sur le premier quinquennat d'Emmanuel Macron, qui peut...
05:40Rappelez-vous la signification de l'acronyme ?
05:43Prestation compensatoire handicap à la parentalité, et qui peut vous accompagner sur les sept premières années de votre enfant, pour vous aider à couvrir la surcharge.
05:55Donc, oui, ça peut toujours être mieux, pour autant, il y a quand même des choses qui sont allées dans le bon sens, et moi, je suis d'ailleurs un fervent réac par moment,
06:07mais pour le coup, quand il y a des choses qui vont bien et qui vont dans le bon sens, il faut aussi le dire.
06:11Mais en tout cas, vous l'aurez dit sur Sud Radio, tout le monde peut dire ce qu'il veut, d'abord, c'est le propre de cette radio.
06:15On est avec notre troisième invité, que je n'ai pas oublié, qu'il me pardonne ce léger retard, et qui représente, justement, APF, France Handicap.
06:24Nicolas Méry, vous êtes conseiller national d'accessibilité. Quand on a posé la question à nos abonnés Twitter, on a demandé sur quoi il y avait le plus de retard.
06:33La réponse numéro un, c'est la plus concrète, c'est l'accessibilité. Pourquoi ?
06:37Parce que, tout simplement, on en est à trois lois inappliquées depuis 49 ans.
06:44La première loi datait de 1975, elle n'a pas été appliquée, ni la loi de 2005, et encore moins l'ordonnance de 2014.
06:53Ce sont des textes qui obligent, vous allez me corriger si je me trompe, les bâtiments publics à être accessibles aux personnes en situation de handicap à mobilité réduite.
07:03Oui, ce sont les ERP, donc les établissements recevant du public, qu'ils soient de nature publique ou privée, ainsi que les transports publics.
07:11Et il y a une coïncidence extraordinaire, c'est que l'échéance légale de cette loi tombe au 26 septembre 2024, soit 15 jours après les Jeux paralympiques.
07:22Et on peut s'apercevoir qu'effectivement, il y a un énorme retard.
07:25Et du coup, les chiffres que vous citez sont d'air étonnants, puisqu'il y a quatre ans, on avait mené une enquête avec l'IFOP.
07:32On avait eu un panel de 12 000 répondants, dont 3 000 personnes valides.
07:37Donc, un quart des répondants étaient des personnes valides.
07:39Le résultat final était 86 % des personnes interrogées éprouvent des difficultés dans leur déplacement au quotidien dans leur ville.
07:49Oui, ce qui est considérable, quand même, 86 % effectivement.
07:52À ce propos, j'aimerais proposer à Anthony et Martin Smith de témoigner, parce qu'il vous est arrivé une mésaventure qui concerne précisément l'accessibilité à certains grands événements.
08:03Vous avez un coup de gueule à passer sur Sud Radio.
08:05Effectivement, hier soir, je me suis rendu à Rock en Seine, Rock en Seine.
08:08Festival de musique.
08:09Exactement, dans le parc de Saint-Cloud, qui est censé recevoir la flamme paralympique le 25 de ce mois-ci.
08:15Lorsque je me suis présenté à une plateforme PMR, on m'a dit que je n'avais pas le bon bracelet, qu'il fallait un bracelet vert.
08:21Je leur ai dit « Ok, où est-ce que je prends ce bracelet ? »
08:24Et puis, il me semble-t-il que ce n'est pas très légal.
08:27J'ai ma carte mobilité inclusion à vous présenter.
08:30« Ah oui, mais ici, ça ne marche pas. »
08:32« Mais comment ça ? C'est pas possible qu'une carte mobilité inclusion ne marche pas. Vous n'êtes pas au-dessus de la loi et je ne suis pas en-dessous. »
08:38Ils m'ont dit « Non, non, non, il faut que vous retourniez à l'entrée, qui se trouvait à plus de 800 mètres, et que vous reveniez. »
08:43Je leur ai dit « La pénibilité de la personne handicapée, vous en faites quoi ? »
08:46« Ah ben ça, ce n'est pas notre problème. Vous savez, nous, on est bêtes et disciplinées. »
08:49C'est un agent de sécurité qui me dit ça.
08:52Et puis, je croise une personne en fauteuil qui, elle, de son côté, me dit « Moi, je n'ai pas rempli le bon formulaire. »
08:56Et donc, j'ai attendu 30 minutes au parking que l'on veuille bien m'accueillir et accepter mon fauteuil.
09:03Donc oui, je suis un peu stupéfait aujourd'hui sur un festival aussi reconnu et culturellement impactant dans notre pays
09:12qu'il y ait une interprétation de la loi de cette façon-là.
09:15Le problème, ce n'est pas la loi, parce que la loi, elle est là.
09:17La loi, je pense qu'elle est bien faite.
09:20Nos législateurs, à l'époque, l'ont quand même bien pensée.
09:23On peut toujours faire mieux.
09:25C'est ce qu'on dit depuis tout à l'heure.
09:27Pour autant, je crois que la problématique, c'est est-ce qu'on veut l'appliquer
09:31ou est-ce qu'on veut la réinterpréter parce qu'on veut faire toujours mieux que la loi ?
09:36En tout cas, c'est le sentiment, moi, que j'ai eu hier.
09:39Et quand j'ai discuté avec cette personne handicapée, je me suis dit
09:42« Bon, ok, je ne suis pas le seul à vivre ça, donc je vais en parler ce matin. »
09:44Et ça veut dire que ça fait un autre combat à mener aussi pour vous, Fadila Katabier ?
09:49Bien sûr. En fait, ce que je dis, le sujet du handicap, c'est l'affaire de toutes et tous,
09:57de tous les citoyens, de toute la société.
09:59Et si on veut faire en sorte de changer les choses, bien sûr, il y a ce que peut faire le politique,
10:06les associations qui sont extrêmement motivées et mobilisées également sur ce sujet-là.
10:11Mais aussi, il faut faire en sorte, quotidiennement,
10:15et c'est ce que je fais depuis maintenant plusieurs mois,
10:21faire preuve de pédagogie, rendre visible ce qui est aujourd'hui invisible.
10:25Et parfois aussi, c'est une question de bon sens.
10:27Là, je suis un peu désolée à ce qui est arrivé à M. Martin Smith,
10:31mais franchement, l'agent en question, à un moment donné, il faut aussi être...
10:35C'est lui qui l'a dit, bête et disciplinante.
10:37Oui, oui, je sais, bien sûr. Mais la raison, ce coup de colère, je le comprends tout à fait.
10:41Humainement, je le comprends également.
10:43Mais il y a encore du travail, de la pédagogie à faire, de l'information à faire,
10:49et ce, à tous les échelons, à tous les échelons de la société.
10:53Mais vous le dites, Mme Katabier, il y a le politique, il y a son rôle de régulateur,
10:58son rôle aussi de donner l'impulsion.
11:02L'année dernière, j'avais eu un problème avec Uber.
11:04Votre prédécesseur, je ne sais pas d'ailleurs comment on le dit aux féminins,
11:10prédécesseur Geneviève Dariussec,
11:12qui, lorsque j'avais été refusée très violemment avec mon chien guide,
11:17avait, elle, pris le taureau par les cornes.
11:21Et vous avez suivi le dossier, d'ailleurs, avec beaucoup de vigilance.
11:25Donc, le politique a un rôle, évidemment.
11:27Et moi, je comprends et je partage le point de vue de Nicolas et de celui de l'APF,
11:31parce qu'on a toujours l'impression que, par moments,
11:35la loi, elle sert juste de variable d'ajustement,
11:37ou qu'on sert, nous-mêmes, de variable d'ajustement.
11:39Mais il faut aussi remettre le politique dans le paysage.
11:41Oui, et en même temps, casser les préjugés, tout simplement.
11:45Faire en sorte que le reste de la société fasse attention
11:47et n'attende pas simplement des signaux politiques.
11:49On va en parler avec vous tous sur Sud Radio.
11:51Et on va revenir aussi sur ce cri du cœur d'un athlète paralympique.
11:54Arrêtez, parfois aussi, de parler de nous comme si on était des super-héros
11:58ou alors des Avengers.
12:01Parlez de nous comme de personnes normales.
12:03Pourquoi on ne parle pas des personnes en situation de handicap
12:05comme de personnes normales ?
12:07On va voir ça dans un instant sur Sud Radio,
12:09avec vous tous aussi au 0826-300-300.
12:11À tout de suite.
12:169h24 sur Sud Radio, J-7, J-7,
12:19avant le rallumage de la flamme,
12:21cette fois-ci pour les Jeux paralympiques.
12:23On en parle avec nos invités,
12:25l'inclusion des personnes en situation de handicap
12:28dans la société française.
12:30On est avec Fadila Katabi,
12:32ministre déléguée chargée des personnes en situation de handicap.
12:35On est aussi avec Nicolas Méry,
12:37conseiller national accessibilité pour APF France Handicap,
12:41l'association des paralysés de France.
12:43Et puis Anthony Martin-Smith, judoka paralympique,
12:46notamment athlète champion,
12:48plusieurs fois multi-champion, on va le dire comme ça.
12:51Vous intervenez tous les jours à 12h45
12:53sur Sud Radio, cette semaine,
12:54à l'approche des Jeux paralympiques,
12:55dans les débats de l'été avec Benjamin Glaze et Maxime Trouleau.
12:590826-300-300, la parole à notre auditeur.
13:01Pardon Éric, je vous ai appelé Emmanuel tout à l'heure.
13:03Ça commençait par un E,
13:04je me suis juste trompé de ligne, ça peut arriver.
13:07Éric, j'aimerais qu'on parle avec vous.
13:09On va parvenir sur ce que vous aviez soulevé plus tôt,
13:10puisqu'on a répondu à ce sujet sur la location adulte handicapé.
13:13Mais parlons des préjugés,
13:15les préjugés qui font que parfois,
13:18soit on est trop méprisant avec les personnes en situation de handicap dans la société,
13:23soit au contraire, on surjoue la bienveillance.
13:25Est-ce que vous, vous l'avez vécu aussi ?
13:28Oui, bien entendu.
13:29En plus, j'ai un fils qui est à l'AESH et tout,
13:32comme je le disais tout à l'heure.
13:34Donc, au niveau de l'éducation nationale,
13:36voilà, bien entendu, il y a des problèmes.
13:39Il y a eu une petite amélioration,
13:41mais bon, on est encore très, très loin du compte.
13:43Par contre, je voudrais juste, s'il vous plaît,
13:45revenir sur ce qu'a dit madame la ministre.
13:47Excusez-moi, mais j'ai bon dit de ma chaise.
13:49C'est pas possible d'entendre ça.
13:51Bon, alors répondez.
13:52Je veux bien lui parler.
13:54Fadila Katabi est toujours avec nous.
13:55Elle nous écoute sur Sud Radio, je le rappelle.
13:57Ministre délégué chargé des personnes en situation de handicap.
14:01Éric, on vous écoute.
14:03C'est bon, je peux ?
14:04Bien sûr.
14:05Bon, bonjour madame la ministre.
14:07Excusez-moi, mais j'ai vraiment bon dit de ma chaise.
14:09J'ai entendu ce que vous avez dit sur la déconjugalisation
14:12et aussi sur la location adulte handicapé,
14:14mais c'est pas possible d'entendre ça.
14:16Je vais faire très vite.
14:17Moi, je vais dire la vérité aux auditeurs.
14:20Quand est arrivé Emmanuel Macron,
14:24quand il était candidat à la banque en 2017,
14:26il a dit « je passerai la location adulte handicapé
14:28en-dessus du seuil de pauvreté ».
14:30On en est à moins 200.
14:32Quand elle est arrivée, on était à moins 205 euros.
14:35Donc, c'est une entourloupe, première entourloupe.
14:37Après, quand vous dites que c'est vous la déconjugalisation,
14:40pendant cinq ans avec madame Sophie Cluzel,
14:43vous avez tout fait pour ne pas avoir la déconjugalisation.
14:47Et comme vous n'aviez plus la majorité,
14:49alors vous vous êtes senti obligé de le faire.
14:51Alors, s'il vous plaît, laissez la déconjugalisation
14:54à l'opposition, comme monsieur Nicolas Dupont-Aignan,
14:57comme le parti communiste, mais pas à vous, s'il vous plaît.
15:01Est-ce que vous voulez répondre, Sadila Katabi ?
15:03Oui, je veux bien répondre.
15:05En fait, j'allais dire, les faits sont là.
15:08Bien sûr, c'est une réalité.
15:09Mais sur la déconjugalisation,
15:11il y avait eu aussi une prise de parole du président de la République
15:13et qu'il l'a annoncée pendant, justement, les élections.
15:17Donc, c'était aussi une annonce.
15:18Et puis, notre système, je le répète,
15:21on s'était basé sur le fait que notre système de solidarité
15:24était basé, ainsi, sur le foyer,
15:29sur la solidarité familiale et la solidarité nationale.
15:32C'est la raison pour laquelle on était dans ce paradigme-là.
15:35Ensuite, les choses ont évolué.
15:37Et bien sûr, du fait du dialogue aussi avec les parlementaires,
15:40avec les associations, etc.
15:42Et il y a eu cette décision de faire la déconjugalisation.
15:45Je l'ai votée, et je l'ai votée à deux mains,
15:47et je ne le regrette pas, et c'est une belle avancée sociale.
15:49Je le dis.
15:50Quant à la revalorisation, effectivement, de la H,
15:53elle a été revalorisée de 200 euros.
15:56L'allocation adulte handicapée.
15:57Adulte handicapé, pardon.
15:59Il y a tellement d'acronymes.
16:00C'est vrai.
16:01L'allocation adulte handicapée de 200 euros.
16:03C'est un fait.
16:04Après, j'entends Eric qui dit, bien sûr, qu'on est encore en deçà.
16:09Je l'ai dit, d'ailleurs, très honnêtement,
16:11que les choses sont encore, bien sûr, perfectibles.
16:14Il n'en demeure pas moins qu'il y a eu 200 euros de revalorisation.
16:18Ça, c'est factuel.
16:19Allez, on parle des préjugés ?
16:21Si vous le voulez en un mot, Eric.
16:22Vous disiez vous-même qu'il y avait des préjugés à l'éducation nationale.
16:24Est-ce que vous avez un témoignage concret à ce sujet ?
16:27Non, non, non.
16:29Parce que moi, ça se passe bien avec mon fils.
16:31Il faut le dire, quand ça se passe bien, c'est important.
16:33Oui, oui, oui.
16:34Ça s'est bien passé il y a très, très longtemps qu'il a eu une RUSH.
16:38Donc, non, je n'ai pas eu de gros problèmes.
16:41Si, j'en ai eu un petit peu, une phrase ou deux.
16:44Mais bon, j'ai vite remis la personne en question.
16:46Tiens, justement, cet acronyme.
16:47Accompagnant des élèves en situation de handicap, AESH.
16:52Merci, Eric, d'avoir pris la parole sur Sud Radio.
16:54Merci de m'avoir donné la parole.
16:55Toujours depuis Bourdeaux.
16:56Et chacun ses versions.
16:57Écoutez, c'est bien.
16:59Chacun sa parole aussi.
17:00La parole est libre sur Sud Radio.
17:01Et c'est pour ça aussi.
17:02Justement, je voudrais dire un mot.
17:06Moi, qui étais quand même une ancienne enseignante et qui étais aussi,
17:09j'ai été confrontée à cette problématique du handicap dans ma classe.
17:14Et je veux dire, vraiment, il y a eu un gros effort de fait.
17:16Mais bien sûr qu'il y a encore beaucoup à faire.
17:18Vous parliez tout à l'heure des accompagnants élèves en situation de handicap.
17:22Je le rappelle, c'est aujourd'hui.
17:24Aujourd'hui, c'est le deuxième poste d'éducation nationale.
17:27Nous comptons 140 000 AESH à l'éducation nationale
17:31pour accompagner 470 000 enfants en situation de handicap.
17:34Soit 40 % de plus.
17:36Donc, c'est encore perfectible.
17:38Mais il y a eu un très, très gros effort pour faire en sorte
17:41que les enfants puissent être accueillis dans de bonnes conditions à l'école.
17:45Alors, nous avons augmenté le nombre d'AESH.
17:48Mais ce qu'il faudrait faire dans cette deuxième étape,
17:50pour vraiment parfaire la qualité de l'accompagnement de l'enfant
17:54en situation de handicap à l'école,
17:56c'est de faire en sorte que les professionnels du médico-social
17:59puissent aussi intervenir en classe, à l'école,
18:03pour accompagner, c'est-à-dire, par exemple,
18:05je pense à l'orthophoniste, etc., psychologue, etc.,
18:09puissent intervenir dans l'école de la République
18:12pour améliorer l'accompagnement de nos enfants.
18:15Pour conclure cette émission, j'aimerais qu'on vienne
18:16sur ce petit coup de sang d'un athlète paralympique.
18:19C'est Sofiane Meyaoui,
18:21membre de l'équipe de France de basket-fauteuil Israël aux Jeux paralympiques.
18:25Il a piqué un coup de sang contre notre champion,
18:29multi-champion de judo des JO, Teddy Riner,
18:32qui qualifiait les athlètes paralympiques avec beaucoup de bienveillance
18:35de super-héros, d'avengers.
18:38Réponse de Sofiane Meyaoui,
18:40arrêtez, vous ne nous rendez pas service
18:43en parlant de nous comme de super-héros.
18:44Tout ce qu'on veut, c'est être considéré comme des personnes normales,
18:48ni plus, ni moins.
18:50Est-ce que vous comprenez ce coup de sang, Nicolas Méry,
18:52pour l'Association des Paralysés de France, APF France Handicap ?
18:57Oui, c'est-à-dire que, pour le dire autrement,
18:59je vais rappeler que la France a ratifié
19:01la Convention internationale des droits des personnes handicapées,
19:03et à ce titre, l'ONU a rendu un rapport
19:06sur comment la France appliquait cette convention internationale.
19:10Et il y a une phrase qui résume tout,
19:12et qui dit « en France, les personnes handicapées sont perçues
19:14comme des objets de soins et non comme des sujets de droits ».
19:19Je pense que parmi toutes les thématiques qui n'avancent pas,
19:22et toutes les problématiques,
19:24je pense que cette phrase illustre véritablement
19:26la prégnance de préjugés avec une vision extrêmement médicale
19:31du handicap, et donc du coup des personnes.
19:33Et avant de voir du coup des personnes, on voit des déficiences.
19:37Et donc, il faut espérer que les Jeux Paralympiques
19:39créent une véritable prise de conscience, un électrochoc,
19:43pour montrer qu'effectivement la vie quotidienne
19:46des personnes en situation de handicap,
19:47quelles que soient leurs déficiences,
19:49ce n'est pas du tout la même vie que pour les personnes balides.
19:52Effectivement, mais qu'en tout cas, les personnes sont exactement égales.
19:55Fadila Katabi ?
19:56Oui, je pense que notre grand champion Teddy Riner,
20:00l'a dit peut-être en pensant bien faire,
20:04par peut-être méconnaissance.
20:06Mais effectivement, les personnes en situation de handicap
20:09veulent qu'on les considère comme des citoyens,
20:11des citoyennes à part entière.
20:13Et on voit d'ailleurs les choses parfois,
20:15on peut dire les choses un peu de manière maladroite,
20:18par méconnaissance.
20:19Quand je regarde, par exemple, le film « Un petit truc en plus »,
20:23« Bouger les lignes »,
20:24et j'espère que nos Jeux Paralympiques
20:26vont faire bouger les lignes,
20:27faire bouger, changer le regard,
20:29pour pouvoir changer la vie des personnes en situation de handicap.
20:32Et le film est un véritable succès, 10 millions d'entrées.
20:35C'est un carton.
20:35C'est-à-dire que la société française n'est pas indifférente,
20:39mais parfois se comporte de manière un peu maladroite,
20:42par méconnaissance.
20:43Et le film, véritablement,
20:45rend visible le quotidien des personnes en situation de handicap,
20:49mais sans misérabilisme.
20:51Et en même temps, on se pose des questions,
20:52on dit « Ah oui, c'est vrai que là, il y a un problème,
20:54il y a des freins, etc. »
20:55Et donc, les Jeux, les artistes,
20:59par le biais de ce film, par exemple,
21:00eh bien, on peut faire changer les choses.
21:02Moi, je reste quand même optimiste,
21:04mais encore faut-il, effectivement, qu'il y ait de la volonté,
21:07et puis parfois, il faut se coller le cocotier de tous les acteurs
21:10pour avancer cette belle cause,
21:11parce que si nous voulons faire en sorte
21:13que la société soit juste et inclusive,
21:16eh bien, il faut parfois taper un peu du poing sur la table
21:19et nous dire « Attention, il y a des choses à ne pas dire,
21:21il y a des choses à faire,
21:22et il y a encore des choses, bien sûr, perfectibles. »
21:24Je veux le dire.
21:25Et le mot de la fin ?
21:26Et pourquoi, madame ?
21:27Alors, vous avez une question, allez-y.
21:30Nicolas Méry, pour APF, François Hedicap.
21:32Oui, c'est pourquoi, madame la ministre,
21:34ça serait bien que l'État puisse veiller quand même
21:37à l'application de la loi,
21:38notamment à travers son travail de pédagogie,
21:41qu'il ne fait pas forcément,
21:43et son travail de sanction et de contrôle.
21:45Notamment sur l'accessibilité.
21:47Il manque énormément d'agents de l'État
21:49pour faire appliquer, contrôler et sanctionner
21:52les acteurs et les titrants,
21:54parce que ça fait 49 ans que ça dure.
21:56Ça fait 49 ans.
21:58Je comprends la patience des personnes et de l'APF
22:01sur le maillon faible qu'est l'accessibilité.
22:04Alors là, sur cette année, sur ces dernières années,
22:07on essaie de faire avancer les choses,
22:08notamment sur les établissements recevant du public,
22:11puisque on a mis en place
22:13le Fonds territorial d'accessibilité
22:15pour permettre justement à tous les commerçants,
22:18hôteliers, restaurateurs, etc.,
22:19d'aider un coup de pouce
22:21pour la mise en accessibilité de leurs bâtiments.
22:25Ça démarre tout doucement.
22:26Il reste encore beaucoup à faire.
22:27On a préféré effectivement les aides financières
22:29plutôt que des sanctions.
22:31Avec le Fonds territorial à l'accessibilité notamment.
22:33Voilà, le Fonds territorial de 300 millions d'euros.
22:36Les cabinets médicaux, aujourd'hui aussi,
22:39ils peuvent bénéficier de ces aides.
22:40Moi, ce que j'ai envie de dire,
22:41c'est la responsabilité de toutes et de tous.
22:43Et je dis par exemple aux élus locaux
22:44quand ils sont contents de trouver un médecin,
22:46alors qu'on parle de désert médical,
22:47eh bien quand on l'installe dans un cabinet,
22:50faisons en sorte que ce cabinet
22:52soit obligatoirement accessible
22:54et ne dérogeons pas.
22:56Parce que sinon, c'est toujours le chat qui se mord la queue.
22:58On met des aides pour améliorer l'accessibilité.
23:01D'un autre côté, on déroge.
23:02Donc plus de dérogation, il faut y aller.
23:04Et il faut que tout le monde prenne conscience
23:06que c'est un vrai problème.
23:08Les personnes en situation de handicap
23:09ont le droit de se mouvoir en toute sécurité
23:12dans la société et de manière autonome.
23:14Le mot de la fin en 30 secondes,
23:15Anthony Martin-Smith.
23:17Qu'est-ce que vous répondez à Teddy Riner ?
23:19Merci, mais je ne suis pas un Avenger.
23:20Merci, mais je ne suis pas un Avenger.
23:22Non, Teddy, je l'aime beaucoup et il le sait.
23:25Et en fait, c'est de la maladresse.
23:28Je partage le point de vue de Mme Katabi.
23:32Oui, c'est de la maladresse.
23:33C'est quelque chose, malheureusement,
23:35qu'on voit très souvent dans notre société.
23:37C'est la projection de ses propres peurs sur l'autre.
23:40Et moi, comment je ferais à sa place ?
23:43Ah ben, ça me paraît complètement insurmontable.
23:46Non, en réalité, un athlète de haut niveau,
23:47aujourd'hui, paralympique
23:48ou une personne en situation de handicap,
23:50c'est une personne totalement ordinaire
23:52qui fait avec des circonstances extraordinaires.
23:54Écoutez, merci de l'avoir dit sur Sud Radio.
23:55Anthony Martin-Smith, on vous retrouve tout à l'heure
23:57à 12h45 dans les débats de l'été.
24:00On va parler judo.
24:01Ça tombe bien, justement.
24:02C'est votre spécialité.
24:04On en parlera avec Benjamin Gleize et Maxime Trouleau
24:06dans les débats de l'été à tout à l'heure.
24:08Merci à vous, Fadila Katabi.
24:09Je le rappelle, ministre déléguée chargée
24:11des personnes en situation de handicap.
24:13Et merci à notre invité, Nicolas Méry
24:15pour APF France Handicap.
24:18Il est 9h36 sur Sud Radio.
24:20À suivre, on va parler des grandes histoires criminelles françaises.
24:23C'est avec Julie Rigoulet, du Nouveau Détective.

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