• il y a 2 mois
Avec Arnaud Benedetti, professeur à la Sorbonne, rédacteur en chef de la Revue politique et parlementaire

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##C_EST_DANS_L_ACTU_5-2024-08-17##

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Transcription
00:00Et c'est avec Arnaud Benedetti, professeur à la Sorbonne, rédacteur en chef de la revue
00:07politique et parlementaire.
00:09Bonjour.
00:10Bonjour Arnaud.
00:11Bonjour.
00:12Bonjour à vous.
00:13Bonjour.
00:14Le président Macron l'a entendu encore de le flash, va donc consulter les chefs des
00:17groupes parlementaires et des partis vendredi prochain.
00:19Pourquoi attendre encore une semaine ? Comment vous l'interprétez-vous ?
00:23Parce qu'il n'a pas trouvé de solution et que d'ailleurs personne dans la situation
00:29tout à fait inédite dans laquelle on se retrouve n'a pu finalement faire avancer
00:33une solution qui apparaît comme une solution crédible.
00:36Donc chacun avance ses pions.
00:39En effet, un certain nombre de responsables politiques envoient des missives aux autres
00:44responsables politiques.
00:46On l'a vu du côté du Nouveau Front Populaire, on l'a vu du côté de M.
00:50Attal, on l'a vu du côté du groupe Horizon.
00:52Il y a beaucoup de courbiers à échanger en ce moment.
00:55Oui, chacun s'efforce finalement dans une espèce de jeu de concurrence de faire avancer
01:01ses propres positions qui sont autant propositions.
01:05Mais il est clair qu'aujourd'hui, près de deux mois bientôt après le résultat des
01:12élections législatives, on se retrouve dans une situation qui est celle du 8 juillet au
01:19matin.
01:20C'est-à-dire qu'avec un pays qui n'a pas trouvé, au stade où nous parlons d'une
01:24équation parlementaire permettant de disposer d'un gouvernement.
01:29Le problème, ce n'est pas tant la personne du Premier ministre que finalement la capacité
01:35que nous avons à fédérer autour d'un chef du gouvernement une majorité qui puisse gouverner
01:42sans être tous les matins soumise au dépôt d'une motion de censure.
01:47Nous sommes entrés dans une période d'incertitude et d'imprévisibilité.
01:53Donc chacun avance, chacun avance ses propositions, mais manifestement pour l'instant, on n'a
02:01pas trop vu la lumière surgir de ses propositions.
02:07C'est ça.
02:08Le président Macron prie à recevoir Lucie Castex.
02:10Il peut se résoudre de la nommer ou franchement non, elle ne coche pas les cases.
02:15Non mais il peut toujours le faire.
02:19Il peut décider, je nomme Madame Castex et puis à elle de charger et la charger de monter
02:27un gouvernement.
02:28Elle est prête à des coalitions, c'est ce qu'elle a dit dans son courrier parlementaire.
02:31Mais le problème, c'est qu'elle est prête à des coalitions, mais elle est prête à
02:35des coalitions toute seule, puisque ceux auxquels elle s'adresse disent clairement que si LFI
02:42participe au gouvernement et fait partie de cette alliance, ils déposeront une motion
02:46de censure, tous.
02:47Donc, si vous voulez, le problème, c'est que les autres ne sont pas prêts à une coalition
02:50avec elle.
02:51Et 192 députés, ça ne fait même pas une majorité relative à l'Assemblée nationale.
02:56Donc, on ne peut pas gouverner, si vous voulez, avec un étiage parlementaire aussi faible.
03:01Donc, il peut décider de la nommer.
03:02Rien ne l'empêche.
03:03Mais le problème, c'est de savoir comment ensuite Madame Castex peut gouverner.
03:08La vérité, c'est qu'il peut le faire, disons, d'une manière presque instrumentale, un peu
03:13technique, un peu machiavélique, pour apporter la démonstration que le Nouveau Front Populaire
03:17n'a pas la base politique parlementaire pour pouvoir gouverner.
03:22Ça, il peut essayer de le faire, il peut tenter de le faire, il peut avoir peut-être
03:26la tentation à un moment donné de le faire.
03:28Aujourd'hui, ça ne semble pas, en tout cas, l'idée qui est privilégiée.
03:32L'idée qui est privilégiée du côté de l'Élysée, c'est toujours la même, c'est d'essayer
03:36à partir du Bloc central de voir comment on peut élargir un peu afin de disposer d'une
03:43façon qui permette justement de gouverner.
03:46D'où, en effet, la question de savoir quelle est la personnalité susceptible ou non de
03:50pouvoir mener cette entreprise d'élargissement autour du Bloc central.
03:55Pour l'instant, des noms circulent, celui de M. Bertrand, celui de M. Casdev, mais si
04:02vous voulez, la question de l'arithmétique demeure véritablement une contrainte structurelle
04:09qui pèse sur toute tentative de solution.
04:13Évidemment, le Président Macron va également recevoir le RN, qui pourtant régulièrement
04:18exclut du champ républicain par le Président, le RN qu'on a très peu entendu durant cette
04:24trêve estivale.
04:25C'est-à-dire qu'en fait, le RN, si vous voulez, est le seul qui ne revendique rien
04:31aujourd'hui parmi toutes les forces parlementaires, puisque eux ont clairement dit qu'ils étaient
04:38dans l'opposition, qu'ils seraient dans l'opposition, quoi qu'il arrive, et qu'ils
04:45observent, si vous voulez, dans une certaine situation datante, l'évolution d'une situation
04:52qui pourrait éventuellement plus tard leur profiter.
04:56En tout cas, c'est certainement le calcul que font les leaders du RN, considérant qu'on
05:01rentre progressivement dans une situation de blocage institutionnel et que cette situation
05:06de blocage institutionnel ne pourra pas durer au-delà d'une année.
05:11C'est-à-dire que l'hypothèse que l'on revend, si vous voulez, dans quelques mois, c'est-à-dire
05:16en juillet prochain, n'est pas totalement à exclure si, bien évidemment, le Président
05:22de la République ne parvenait pas, ou les autres groupes politiques qui sont constitutifs
05:27du Parlement, ne parvenaient pas à trouver une solution qui permet justement de dégager
05:30un gouvernement.
05:31Sachant qu'il y a une date clé, celle du 15 septembre, avec un nouveau gouvernement
05:37qui doit présenter un budget.
05:38Oui, alors c'est tout, si vous voulez, on est quand même dans une situation qui est
05:43totalement anormale, c'est-à-dire qu'on a un gouvernement démissionnaire qui n'en
05:47finit pas de démissionner, dont le Premier ministre envoie des lettres de plafond au
05:53ministère pour régler un budget dont on considère que de toute façon il ne sera
05:58pas l'ordonnateur puisqu'il est démissionnaire, et qu'en effet on a cette situation qui
06:04est une situation tout à fait, j'allais dire, d'urgence, nous devons adopter un
06:10budget, nous devons d'autant plus adopter un budget, que je le rappelle, c'est que
06:14la France est sous le coup d'une procédure de la Commission européenne pour déficit
06:18excessif.
06:19Donc si vous voulez, on rajoute à la fois à la difficulté de maîtrise des finances
06:25publiques, à la dette très importante, à la question de la crédibilité de la France,
06:31la solvabilité de la France, on rajoute une instabilité politique qui, en effet, n'est
06:36pas vraisemblablement en mesure de rassurer les créanciers de la France.
06:40A suivre donc, on en sera peut-être plus samedi prochain avec vous, si vous le voulez
06:46bien d'ailleurs.
06:47Merci beaucoup pour vos lunettes, à nos vénénautiques comme à chaque fois, merci beaucoup.

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