Agression d’une médecin à Marseille : la blouse blanche n’est plus respectée ?

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Dans Europe midi, Mickael Dorian et ses invités débattent de dernières informations.
Retrouvez "Europe 1 13h" sur : http://www.europe1.fr/emissions/europe-1-midi3
Transcript
00:00Et on continue de décrypter l'actualité sur Europe 1 avec vous Michael Dorian et vos débatteurs Georges Fenech et Vincent Roy.
00:08Une médecin violemment agressée par des patients, la professionnelle de santé aurait refusé de prescrire une ordonnance pour une personne qui n'était pas présente au moment du rendez-vous.
00:17C'est arrivé ce lundi 12 août alors que la médecin de 35 ans était seule dans son cabinet à la maison médicale de la Viste dans les quartiers nord de la ville.
00:26D'abord une réaction sur cette information Vincent Roy.
00:30Ecoutez une réaction, j'avais envie de vous dire, on finit par s'habituer, c'est si fréquent, là c'est une médecin, on l'a vu avec des pompiers, d'autres médecins, des pharmaciens, enfin voilà.
00:50Bon là, à qui cette médecin, cette femme médecin a-t-elle eu affaire ?
00:56Visiblement à des sauvages, à des pitbulls, à des gens qui l'ont mordu, qui l'ont griffé, qui l'ont, enfin écoutez, cette femme n'a pas fait ce métier pour se retrouver dans une situation comme celle-ci.
01:09Et donc c'est à la fois, oui, on dit une affaire de plus, on est obligé de réagir ainsi, je vous le dis, on est presque habitué, c'est absolument terrible, mais c'est ainsi, et puis on sait très bien aussi qu'il ne va pas se passer grand-chose, parce que ces gens, qu'est-ce qu'on peut leur faire juridiquement, on ne va pas les enfermer.
01:33Enfin ça veut dire quoi, qu'est-ce qu'on peut leur faire, on ne va pas laisser cette agression impunie ?
01:37Mais il ne va rien se passer, enfin pas grand-chose, on va aller, et là je parle sous le contrôle d'un juge, mais s'ils ne sont pas, si c'est leur première fois et qu'ils ne sont pas récidivistes, il ne va rien se passer, je suis désolé de vous le dire, encore une fois, je ne vous dis pas grand-chose, et je n'argue pas là du laxisme de la justice, pas du tout.
01:54Enfin une telle sauvagerie, on peut imaginer qu'il y a quand même un passif sur ces personnes.
01:59L'ITT de 4 jours, je crois, de cette femme médecin, bon c'est pas... Evidemment qu'on va faire quelque chose, mais je vous dis pas grand-chose au final, la racine du mal, c'est-à-dire l'ensauvagement, ne va pas, une fois de plus, être traité comme ça par une décision de justice, évidemment, c'est plus profond.
02:23Vous voyez bien que dans certains quartiers, il n'y a plus de respect de l'autorité. Un médecin, c'est quelque part une autorité, c'est l'autorité médicale. On ne respecte plus les pompiers, effectivement, on ne respecte plus la police, les ambulances, voilà, tout ce qui de près ou de loin porte un uniforme ou a une once de pouvoir, on ne respecte plus rien.
02:45Donc il y a une exigence, je veux mon ordonnance tout de suite, tu me la donnes, ou alors je règle ton compte, c'est ça. C'est-à-dire qu'on ne respecte plus la loi, on ne respecte plus le médecin, mais c'est pas d'aujourd'hui, ça fait plusieurs décennies que ça dure. Pourquoi il y a pénurie de médecins dans certains quartiers ?
03:05Parce que les médecins ont peur, ils ne peuvent plus s'installer, vous avez même des médecins SOS qui ne vont plus, qui ne répondent plus à certaines demandes dans certains quartiers.
03:15Vous dites que c'est une façon de s'en prendre à l'autorité, mais Vincent Roy l'a également dit, on imagine que cette femme n'a pas évidemment choisi ce métier pour ça.
03:24On parle de médecins, on parle de pompiers, des personnes qui ont choisi de faire ces métiers au service de l'autre, au service des gens. Quel est le rapport là aujourd'hui ? Pourquoi est-ce qu'on s'en prend à ces personnes ?
03:38Au service des gens, sauf que ces gens-là considèrent que le médecin, le pompier est à leur service et qu'il doit obéir à ce qu'ils demandent. Il y a une espèce d'exigence, on ressent une sorte de frustration s'ils n'obtiennent pas gain de cause.
03:49Vous devez faire cette ordonnance et vous n'avez pas le choix.
03:51Voilà, vous êtes à mon service, faites-le. Et j'ai raison et vous avez tort. Et si vous ne le faites pas, eh bien je vais employer la force.
03:59C'est un problème de société là.
04:01C'est un grave problème de société. Vous avez une sorte de dérive culturelle, je dirais, qui consiste à exiger et à régler ses comptes soi-même.
04:11Voilà, donc, moi j'espère, Vincent Aurore nous dit à l'instant qu'il ne se passera rien, j'espère qu'il y aura une condamnation très ferme contre ces jeunes femmes, en plus ce sont des femmes qui ont agressé.
04:23Que ça serve d'exemple.
04:25Et puis je rajoutais, avec une ironie que vous comprendrez assez facilement, qu'on voit ce cas dans les quartiers nord de Marseille et qu'on le voit peu ou moins sur le boulevard Saint-Germain à Paris.
04:41Mais il faut le dire.
04:43Mais bien sûr, c'est pas la même population.

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