JO - Deux Français en finale de boxe

  • le mois dernier

Tous les vendredis, samedis et dimanches, Rudy Saada reçoit un invité au cœur de l'actualité pour un moment d'échange franc sur les dossiers brûlants du moment.
Retrouvez "Les invités d'Europe Soir week-end" sur : http://www.europe1.fr/emissions/l-invite-europe1-week-end

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00:00Tout est maintenant sur Amazon.
00:02Europe 1 Soir Week-end, 18h-19h, Rudi Saada.
00:06Alors que les compétitions de natation de judo et d'escrime ont enthousiasmé la France en cette première semaine olympique,
00:13eh bien on va se tourner ce soir vers les rings de boxe avec deux très belles histoires.
00:17Bilal Benhamma en poids mou chez Sofiane, ou Mia en poids léger ont décroché ce midi leur billet pour la finale.
00:23Ils seront peut-être rejoints par le poids super lourd Djamili Aboudou.
00:27Pour évoquer cette folle journée de la boxe française, nous sommes en ligne avec Brahim Asloum.
00:32Bonsoir.
00:33Bonsoir.
00:34Merci d'être avec nous ce soir sur Europe 1.
00:36Vous êtes celui qui a ouvert la voie à la boxe olympique en France en devenant à Sydney, c'était hier, en 2000, champion olympique.
00:43Ce n'était pas arrivé depuis 1936 et donc depuis, cette école de boxe en France s'est structurée à apporter des médailles à la France.
00:50On se souvient évidemment d'Estelle Mosley à Rio, de Tony Yoka et on pourrait donc avoir deux nouveaux champions olympiques dans les jours à venir.
00:57On va essayer de les présenter avec vous.
00:59Alors déjà, Sofiane ou Mia, médaille d'argent à Rio en 2016.
01:03Il est tellement toulousain qu'il a commencé par le rugby, qu'il pratique d'ailleurs encore et il a été impressionnant de maîtrise et d'expérience.
01:11On l'écoute juste après sa qualification, c'était ce midi.
01:14J'étais à Rio en 2016 et maintenant en 2024.
01:17Trois ans, c'est rêve, jamais lâché.
01:19De n'importe quelle classe où on vient, on peut arriver, se donner les moyens et jamais abandonner.
01:24Un grand merci au public français d'être venu et j'espère qu'on leur rend le mieux qu'on peut sur le ring.
01:30Comme j'ai dit, en venant ici, je suis en quête de quelque chose de grand.
01:32On va la chercher avec Bilal et moi, on va essayer d'aller au bout et écrire l'histoire ensemble.
01:37Comme je dis, c'est toujours une famille.
01:39Voilà, Sofiane ou Mia, c'était juste après sa victoire ce midi.
01:43Il a été, je le disais, impressionnant de maîtrise, d'expérience et il assume, Brahim Asloum, pleinement son statut de favori.
01:51Oui, effectivement, c'est un garçon qui est très talentueux.
01:55C'est vrai qu'on l'a découvert avec le grand public en 2016 à Rio avec cette superbe médaille d'argent.
02:01Il y a eu la désillusion à Tokyo, malheureusement, avec une sortie de route dès la première reprise qui l'a beaucoup affecté.
02:09Mais c'est un garçon extrêmement intelligent.
02:11Donc, il s'est remis en question, il s'est remis à travailler.
02:14Il a fédéré autour de lui dans cette équipe de France.
02:17Et puis, tout doucement, il a emmené tout le monde.
02:20Et lui, en premier, en chef de file, c'est vrai qu'il a une boxe assez incroyable.
02:25Vous savez, nous, en boxe, la nation qui domine un petit peu la boxe olympique, c'est les Cubains.
02:31Et les Cubains ont une manière de boxer, une manière de danser sur le ring.
02:34Et aujourd'hui, sauf la Nonga, comparé à leurs yeux, les Cubains disent que c'est le Cubain français.
02:40Tellement ils maîtrisent son sujet.
02:45C'est l'art de l'esquive, de la contre-attaque, du déplacement.
02:48C'est un boxer avec beaucoup d'intelligence, une finesse, une vitesse d'exécution qui sort de l'ordinaire.
02:56Et puis, il y a eu aussi la joie très communicative de Bilal Benhamma.
03:00On l'écoute aussi.
03:04Il vit champion d'Europe.
03:07Je me dois d'aller au bout et décrocher une très belle médaille d'or pour la France.
03:12Alors, Brahim Asloum, Bilal Benhamma, c'est un boxer qui est très technique, qui est un esthète,
03:17mais qui, là, a dû aller au contact pour aller décrocher sa finale.
03:20Ça a été extrêmement serré.
03:22Oui, c'est vrai que c'était extrêmement serré sur la fin de combat.
03:26Mais il nous avait montré qu'il avait du caractère, qu'il avait du tempérament.
03:30C'est un boxer qui fait 1m75 et la limite de la catégorie est de 50 kilos, 51 kilos.
03:37Il a extrêmement de mal à faire le poids et c'est une compétition sur 15 jours.
03:42Donc, il commence un petit peu à accuser le coup.
03:48Et on a la chance d'avoir un garçon qui a un tel caractère, une telle force mentale
03:53qu'il arrive à se surpasser pour aller arracher ses troisième reprises qui sont souvent décidées.
03:59Alors, il y a trois jours de récupération qui attendent les boxeurs.
04:04Comment gérer sa préparation physique et mentale avant une telle échéance, c'est-à-dire une finale olympique ?
04:10Vous l'avez vécu, Brahim Asloum.
04:12Est-ce que vous vous souvenez de votre état d'esprit la veille de votre finale à Sydney ?
04:17Oui, j'ai toujours cette détermination en mémoire, assez ancrée d'ailleurs.
04:23L'envie de gagner, l'envie d'être le meilleur à l'instant T.
04:31Je crois qu'il faut rester concentré, il faut essayer de ne pas se disperser.
04:39Le village olympique, on arrive à la fin des Jeux olympiques.
04:41Le village olympique s'est déjà transformé.
04:43Il est de plus en plus festif et c'est normal.
04:45Des athlètes sont déjà sortis de compétitions et beaucoup la fêtent.
04:50C'est d'être entre l'envie de vivre ce que tous ces athlètes vivent dans ce village,
04:56mais en même temps rester dans son univers, dans son monde.
04:59Il faut essayer de ne pas trop en sortir, éviter la frustration bien évidemment,
05:04parce que le combat n'est pas fini.
05:06Tant que le dernier combat et le gong final n'a pas retenti, pour l'instant on n'est pas champion olympique.
05:11On a deux vraies opportunités, c'est réel, deux vraies belles opportunités avec nos deux Toulousains.
05:17Et puis on n'oublie pas Djamil Aboudou, le poids lourd qu'on n'imaginait pas,
05:23qui n'a pas le gabarit qu'avait un Tony Iocca par exemple.
05:27C'est un petit gabarit, un peu rondelet, mais qui a une vitesse d'exécution, une intelligence de combat.
05:32Il est capable de se faire mal, de mettre vraiment ses adversaires en difficulté.
05:37Alors il sera médaillé, mais il pourra aller plus loin, c'est ça ?
05:41Exactement, il a face à lui un Espagnol qui est un très bon boxeur,
05:47mais je pense qu'il y a réellement la possibilité de passer.
05:50Et puis une finale, après c'est une finale, il faut la gagner la finale, il faut aller l'arracher.
05:53Alors justement, ces demi-finales se sont déroulées à l'Arena Paris Nord,
05:58qui était déjà bouillante, mais la finale elle sera grandiose.
06:02Le stade Roland-Garros va juste après la fin du tennis être transformé en salle de boxe absolument magnifique.
06:08L'ambiance risque d'être exceptionnelle pour les finales.
06:11Ça va être assez électrique, mais il va y avoir 15 000 personnes.
06:15Vous savez, quand vous mettez un ring au milieu du central, c'est un peu l'arène.
06:22Si vous surplombez, le public surpomble, le ring va y avoir une énergie incroyable.
06:27Quand on voit tout ce qui se passe dans tous les sites olympiques,
06:31on est à chaque fois sur des ambiances qui sont plus présentes les unes que les autres.
06:37J'imagine que dans cette fin olympiade, si on a la chance d'avoir ces deux finalistes,
06:42Sofiane et Bilal, aller décrocher cette médaille d'or,
06:46je pense que ce Roland-Garros peut être baptisé le chaudron de la boxe.
06:51Vous avez pronostiqué, Brahim Asloum, avant CGO, 4 médailles pour la France.
06:56On en aura 3. Vous l'avez dit avec Djamilé Aboudou,
06:59qui est qualifié pour les demi-finales des plus de 92 kilos.
07:03Quel premier bilan vous tirez de ce tournoi pour la boxe française ?
07:09On a eu une équipe de France performante, intelligente, bien construite.
07:14La fédération française de boxe a su gérer à merveille ce groupe de 4 garçons et de 4 filles.
07:22On avait la parité. La petite déception, c'est chez les filles,
07:26parce qu'il y avait vraiment le potentiel de passer. Elles sont passées à pas grand-chose.
07:30Sincèrement, pour être au commentaire, si c'est passé à chaque fois sur la 3e reprise,
07:35il en fallait juste un tout petit peu de plus.
07:38Je pense qu'il y a un travail à faire de ce côté-là,
07:41d'avoir sans doute un peu plus de mordant pour finir ces fins de combat.
07:46Mais le bilan est très correct.
07:52Si on en a deux qui brillent en or, je pense que le bilan sera très réussi.
08:00Il y a effectivement peu de champions olympiques français depuis vous,
08:05je le disais, Tony Iocca et Stella Sy.
08:07Il y a eu Tony Iocca après.
08:08Depuis votre titre de Sydney, vous portez cette image et cet attachement au mouvement olympique.
08:16Quand vous voyez ce qui est en train de se passer en France en ce moment,
08:19ces stades pleins, cette joie et puis cette pluie de médailles qui emporte tout le monde,
08:23que ressentez-vous en tant qu'athlète évidemment, mais aussi en tant que français ?
08:28Une fierté, mais en même temps je l'ai toujours eu.
08:32Je savais que le sport, et on le sait tous que le sport fédère.
08:36Il y a trois semaines, on était très dans cette situation.
08:42La France est un beau pays, un pays ouvert, un pays généreux, solidaire.
08:50On est vraiment des patriotes.
08:52On a peut-être été un peu gêné par le passé de porter des drapeaux français.
08:59Les athlètes montrent le pas sans doute.
09:03Ça a donné envie à tout le monde.
09:05Il y a une vraie fraternité qui se met en place.
09:07C'est la France que j'aime, c'est la France que je connais.
09:09C'est notre France.
09:11Et ce qui est exceptionnel, c'est que le monde nous regarde et le monde s'en rend compte.
09:16Donc à nous de rester dans cette lignée.
09:18Brahim Asseloum, pour terminer, je sais que c'est extrêmement piégeux,
09:22mais est-ce que vous avez un pronostic pour ces deux finales et cette demi-finale ?
09:26Est-ce que vous croyez à un carton plein de la boxe ?
09:32Sincèrement, déjà pour être très honnête,
09:36tous les boxeurs qui sont en finale dans une olympiade ont les compétences,
09:40ont les armes pour mettre en difficulté leur adversaire.
09:43Mais non, on a la chance, et sincèrement, on a la chance d'avoir deux petits génies.
09:47Sofyan Omia qui maîtrise, mais quand je vous dis à merveille le timing,
09:52c'est un danseur sur le ring.
09:53Et pour ceux qui ne connaissent pas la boxe, qui ont des a priori sur la boxe,
09:57sincèrement c'est ce style de boxe qu'il faut regarder.
10:00Je vous conseille de le regarder mercredi par exemple,
10:02en direct sur France Télévisions à Roland-Garros.
10:05Et puis vous avez un autre, toulousain,
10:07parce qu'il y en a un de Toulouse qui vient de Balagnac,
10:09comme quoi l'Occitanie nous fournit des champions.
10:11Vous en avez un autre qui est technique, avec une intensité dans ses coups,
10:17une agressivité quand il sent qu'il faut enfoncer le clou.
10:23Il arrive à nous sortir des combats.
10:25Le quart de finale que j'ai vu durant ces Jeux Olympiques devant le cubain
10:28a été sans doute l'un des premiers combats que j'ai vus aux Jeux Olympiques.
10:31Et puis je m'intéresse à la boxe, avec une vraie intensité,
10:34un vrai niveau, une vraie rivalité.
10:36Et Béal est sorti gagnant de ce duel.
10:40Donc bien évidemment que cette médaille d'or lui serait légitime, j'ai envie de le dire.
10:45En tout cas il fallait la gagner, mais elle lui va bien autour du cou.
10:48Merci Ibrahima Sloum.
10:50Je rappelle que vous êtes champion olympique de boxe à Sydney en 2000
10:53et que vous commentez également champion du monde WBA,
10:56et commentateur des Jeux Olympiques pour France Télé.
10:59On vous retrouvera avec grand plaisir pour ces grandes finales.
11:03Ce sera en milieu de semaine prochaine.
11:05Donc merci à vous.

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