• il y a 3 mois
Lors de la deuxième session du Think & Do Tank du 25 juin 2024 "Plus de femmes dans les métiers de la Défense et de la Cybersécurité" au ministère des Armées, nous avons eu le plaisir d'écouter Gabriela Belaid : Présidente de CentraleSupélec au Féminin, Ons Jelassi : Directrice de l’Executive Education chez Télécom Paris, Léa Le Pezron : Les Cadettes de la Cyber et Cyril Zimmerman : Président de La Plateforme, autour de la question : Comment promouvoir les femmes dans la cybersécurité ? Quel est le rôle de l'enseignement supérieur ?

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Transcription
00:00Et enfin, comment les écoles encouragent-elles les femmes à faire carrière dans la défense ?
00:11Pour en parler, j'invite à me rejoindre sur scène Once Gélassie pour Télécom Paris,
00:18Gabriela Belaïd pour faire carrière dans la cybersécurité d'ailleurs.
00:22J'ai dit la défense mais c'est la cybersécurité.
00:24Gabriela Belaïd pour Centrale Supéleco Féminin et elle est vice-présidente de l'association 2GAP.
00:33Léa Le Pézeron, cadette de la Ciber et Cyril Zimmermann, fondateur et président de la Plateforme. On peut les accueillir.
00:41Merci tous les quatre. Attention derrière, j'aimerais pas que vous vous blessiez.
00:53Once Gélassie, est-ce que vous souhaitez déjà réagir aux témoignages de Laura Chobard ?
01:03Déjà j'étais ravie d'assister aux témoignages de Laura aujourd'hui.
01:09L'école Polytechnique et Télécom Paris font partie du même groupe d'école qui est l'Institut Polytechnique de Paris.
01:17Donc c'est une fierté pour chacun d'entre nous d'avoir à la direction de l'école Polytechnique une femme polytechnicienne
01:26qui rayonne en tout cas et qui puisse être rôle modèle à la fois en interne pour chacun des personnels de l'école
01:37mais aussi pour toutes les jeunes filles et toutes les jeunes femmes qui suivent nos cursus de formation.
01:43Donc vraiment c'est une grande chance pour nous de l'avoir.
01:47Alors justement chez Télécom Paris, est-ce que vous pouvez nous dire combien de femmes composent les rangs Vauban ?
01:55Donc déjà ce qu'on peut dire à Télécom Paris, on a à la fois, d'ailleurs comme dans toutes les écoles,
02:03on a les jeunes filles qui sont dans nos cursus ingénieurs et on a aussi des femmes qui participent à nos programmes de formation professionnelle.
02:14J'ai trouvé très très intéressant tous les témoignages qui ont été faits dans la précédente table ronde,
02:22en particulier justement Anne je crois qui parlait des certifications qui permettent d'acquérir les compétences en technologie du numérique.
02:32Et donc voilà il y a à la fois les jeunes femmes qui composent nos cursus d'ingénieurs dans nos différentes écoles
02:38mais aussi toutes celles qui se forment, qui continuent à se former, à être certifiées en particulier sur les sujets de la cybersécurité.
02:47Un monde où il n'y a pas que des experts techniques et opérationnels, il y a aussi des managers, je l'utilise exprès,
02:57ou des femmes qui travaillent sur la gestion de risque.
03:02Sur la gestion de risque, ça doit être Marjorie qui en parlait, ou sur les sujets de gouvernance, sur les sujets éthiques, juridiques, économiques,
03:09des technologies du numérique et de la cybersécurité en particulier.
03:13Donc voilà, nous recrutons des femmes avec tous les profils et pour toutes les filières qui composent nos formations.
03:25Pour ce qui est du cycle ingénieur, je peux parler de nos objectifs, c'est d'atteindre 30% de femmes en 2030.
03:32Merci beaucoup. Cyril Zimmermann, vous êtes à l'origine de La Plateforme, une école un peu particulière.
03:38Elle est basée à Marseille, elle forme au métier du numérique, elle est ouverte à tous et à toutes, surtout sans condition de ressources ni de diplômes.
03:50Expliquez-nous cette politique un peu particulière qui vous permet d'avoir des taux de féminisation assez importants.
03:59Bonjour à tous et à toutes. La Plateforme est une école un peu moins connue que Télécom Paris et Polytechnique.
04:08On l'a créée il y a cinq ans, elle est présente dans la région sud et on ouvre à Paris au mois de septembre sous la marque Cybersup.
04:16C'est une école effectivement sans frais de scolarité qui se déroule en trois ans ou en cinq ans avec un cursus en alternance à partir de la deuxième année.
04:26Donc ça nous permet d'avoir à la fois un recrutement peut-être plus large, plus diversifié que les écoles privées habituelles dont la barrière financière décourage un certain nombre de foyers et de familles.
04:40Et ça nous permet d'avoir une pondération des publics qui est à notre main et qui nous permet d'avoir un peu plus de jeunes filles et de jeunes femmes que d'habitude dans les écoles informatiques et intérieurement dans le milieu professionnel.
04:56On a aujourd'hui à peu près 700 étudiants et étudiantes, on en aura 1000 à la rentrée. On forme à la cybersécurité, à des niveaux Bac++, Bac++5.
05:04On forme aussi au métier de la data et l'IA, etc. Mais je reviendrai peut-être tout à l'heure si vous me posez une autre question.
05:11On a malgré tout, même en ouvrant très grand les portes de cette école en se disant vous avez 18 ans, vous avez 25 ans, vous avez 45 ans, 55 ans, vous pouvez venir à la plateforme, faire une formation initiale ou une reconversion.
05:26On a malgré tout un nombre de candidats, donc je ne parle même pas des personnes qu'on sélectionne, mais des candidats qui restent limités. Et malgré tous nos efforts, on n'est jamais au-delà de 25% en fait de toute féminisation.
05:38On en parlera des efforts que vous allez faire et que vous avez fait. Gabriela, vous êtes une ancienne élève de l'école d'ingénieurs centrales supélecs. Vous présidez centrales supélecs aux féminins.
05:52Est-ce que vous pouvez nous parler de ce réseau ?
05:54Oui, donc centrales supélecs aux féminins et l'association des femmes diplômées d'école centrale. Et centrales supélecs, pardon, parce qu'il y a eu la fusion maintenant.
06:04Alors, il n'y a pas que des femmes dans l'association, mais l'objectif en fait est la promotion des femmes dans les carrières des métiers de l'ingénieur, des métiers des sciences.
06:16Donc notre objectif de cette association, c'est de se poser la question de la problématique de la non-mixité dans ces métiers.
06:24Donc on se rend bien compte qu'on a un problème de toute façon français qui est le problème quantitatif. On manque de profils scientifiques, ingénieurs.
06:35Et en même temps, on a une problématique de cette non-mixité qui a des impacts en fait sur la qualité de ce qui est produit.
06:42On sait aussi que c'est lié, l'absence ou le manque de femmes dans ces filières sont liés aux stéréotypes qui sont véhiculés.
06:50Et aussi à la réforme du bac depuis quelques temps. Je pense qu'il ne faut pas qu'on oublie celle-là, parce qu'elle a quand même éloigné quasiment plus de 60% des femmes des mathématiques et des sciences.
07:01Et qu'on est en train de vivre une très mauvaise période en ce moment, puisqu'on est en train de voir même le nombre de femmes baisser.
07:08Dans nos écoles à nous, on est en train de baisser. Et ça, ce n'est pas bon signe.
07:14Donc notre mission principale de l'association, c'est d'aller chercher ces femmes-là, ces jeunes filles.
07:21Et donc on sait très bien qu'il faut aller chercher très tôt. Donc c'est dès le collège, c'est dès le lycée.
07:26Donc là, on va aller chercher rôle modèle. Je pense qu'on a tout dit tout déjà tout à l'heure.
07:30On s'associe avec d'autres associations, les Entretiens de l'Excellence, Capital Phi, avec Elle Bouge également.
07:36Ensuite, on a le deuxième point, c'est d'aller avec les étudiantes, étudiantes de l'école centrale ou d'étudiantes de la tech, qui sont dans des écoles ou pas d'ingénieurs.
07:45Parce que je tiens à insister aussi sur ce point. C'est que là, on parle beaucoup de la voie royale, mais il y a aussi plein d'écoles qui vont recruter ou en reconversion professionnelle vers ces métiers-là.
07:55Et donc il faut leur présenter tout ce qui existe. Donc là, c'est sur les étudiantes. Donc là, on fait du mentorat.
08:02Et le troisième point, c'est sur les femmes en poste, parce que c'est des métiers, on parle depuis tout à l'heure de l'absence de femmes,
08:08mais qui fait aussi que c'est un milieu assez sexiste et qu'il faut accompagner ces femmes sur ces postes-là pour qu'elles restent.
08:14Parce qu'on sait très bien qu'au bout de 7-8 ans, elles partent. Elles partent parce que c'est pas un environnement qui est forcément sain.
08:21C'est un environnement qui est sexiste. Je parle du sexisme bienveillant, du sexisme d'ambiance, mais il y a aussi les violences sexistes et sexuelles qui existent.
08:29Et donc c'est les accompagner et les maintenir en poste. Et c'est aussi accompagner des hommes aussi sur ces biais sexistes-là.
08:37Merci, Léa. Vous faites partie de la première promotion des cadettes de la Ciber en 2021. Est-ce que vous pouvez nous parler de ce programme ?
08:47Oui, avec grand plaisir. Bonjour à toutes et à tous. Je fais partie de la première promotion des cadettes de la Ciber.
08:54Pour poser le cadre, c'est un programme qui vise à encourager les jeunes femmes à s'orienter dans les métiers de la cybersécurité et de la cyberdéfense.
09:02Une fois qu'on a dit ça, c'est un programme qui a été lancé par le Pôle d'excellence cyber, qui est une association loi 1901,
09:08et qui vise à encourager la mise en relation entre le secteur privé, public, les écoles, à différentes échelles.
09:17C'est un programme qui a été lancé en 2021 par Charlotte Woustik, qui est avec moi aujourd'hui. Et c'est un programme qui repose sur trois piliers.
09:26Le premier, c'est la transmission. On reçoit, on redonne. C'est-à-dire que les cadettes, c'est des promotions de dix jeunes femmes qui viennent de parcours très différents.
09:36Moi, par exemple, je suis issue de l'Institut français de géopolitique, qui propose une spécialité en cyberstratégie et terrain numérique,
09:43donc avec un parcours qui n'est pas du tout technique. Et il y avait également des étudiantes qui venaient, par exemple, de l'ENCBS,
09:50qui est une école d'ingénieurs rattachée à l'Université de Bretagne Sud. Et donc, on est chacune parrainée par des figures fortes du milieu de la cyber.
09:59Je pense, par exemple, à Guillaume Poupard, l'ancien directeur de l'ANSI, qui était l'un des parrains, ou encore à Anne-Cécile Hortemann,
10:06qui est l'une des marraines de cette promotion. On redistribue en quelque sorte, ou on essaye en tout cas à notre échelle de donner,
10:13puisqu'on va régulièrement dans les collèges et les lycées pour parler de nos profils, de la diversité des métiers aux plus jeunes.
10:21Et on est convaincus que jouer ce rôle d'ambassadrice à nos jeunes âges, pour ma part j'ai 25 ans, donc pas une grande expérience dans ce domaine-là,
10:29mais je pense que ça permet de s'identifier aussi et de ne pas avoir peur de se lancer en se disant, on peut avoir des rôles modèles qui sont assez moyens
10:37et qui ne sont pas forcément Simone Veil ou Simone de Beauvoir. C'est plus difficile de s'identifier.
10:43Le deuxième pilier, c'est le partage. Par exemple, on va chercher à sensibiliser, vulgariser, notamment sur les réseaux sociaux.
10:52On a un compte Instagram où on parle des actus et où on parle de tous les sujets numériques.
10:58On a également aussi cette possibilité en tant que cadette de monter nos propres projets, donc de s'initier un peu à la gestion de projet
11:06et à ce qu'on va faire plus tard dans le monde public ou privé. A titre d'exemple, avec une autre cadette, on a créé un podcast qui s'appelle
11:14La Matrice à Beuguer et qui parle à tous les jeunes, on va dire 15-25 ans, mais on aura l'occasion d'y revenir.
11:22Et puis le troisième pilier, ça va être l'aide à l'insertion et le soutien. C'est-à-dire que nous les cadettes qui venons de parcours très différents,
11:32on a du soutien en médiatraining, on a à notre disposition des cours de théâtre, par exemple, qui ont été faits par une metteuse en scène incroyable
11:41qui s'appelle Nathalie Fillon et qui nous a permis de nous apprendre à mieux nous exprimer à l'oral, même si j'ai quand même un peu la main qui tremblote
11:46quand je parle devant vous, ou encore à apprendre à prendre l'espace dans un lieu public. Et enfin, on a de l'aide au médiatraining, du networking.
11:58Et l'idée, c'est de nous coacher quotidiennement, de nous accompagner constamment et qu'on puisse s'entraider aussi, nous, dès le plus jeune âge.
12:05C'est important, on se remercie, Lea. Le mentoring, on en a parlé, les remodèles, de se soutenir, de se montrer l'exemple, de s'entraider.
12:14Vous faites aussi beaucoup ça, vous encouragez ça au sein de Télécom Paris ?
12:18Bien sûr. Au sein de Télécom Paris, je vais redire, à la fois pour les jeunes étudiantes, mais aussi dans nos cursus de formation professionnelle,
12:30nous avons plusieurs parcours d'accompagnement, d'accompagnement des jeunes filles pour choisir leur filière, pour mieux présenter leurs projets,
12:42leurs parcours académiques, leurs ambitions, etc. Et leur permettre aussi de choisir leur carrière professionnelle.
12:51Donc, ne pas se limiter, ne pas prendre en compte les freins qui peuvent être devant elles quand elles choisissent des filières ou des métiers ou des stages ou des postes.
13:04Et aussi, comme je disais, en formation professionnelle, nous accompagnons aussi les femmes qui suivent nos certifications pour qu'elles puissent concilier vie privée, vie professionnelle, études.
13:17C'est déjà compliqué pour les femmes de revenir sur les bancs de l'école, et particulièrement, malheureusement, pour les femmes.
13:24Donc, nous sommes là pour adapter les cursus, pour leur donner des cursus adaptés pour acquérir les prérequis à nos formations.
13:32Donc voilà, tout ce qui nous permet d'augmenter la diversité des profils. Je ne sais plus qui disait tout à l'heure que c'est un impératif d'avoir des profils divers
13:46qui participent à la recherche, aux applications, aux définitions politiques de cybersécurité. Ce n'est même pas un choix.
13:54C'est-à-dire que c'est un besoin pour notre société. C'est autant un besoin pour les hommes que pour les femmes d'avoir des profils divers qui participent à la définition de ces politiques
14:04et anticipent les risques, etc. Parce que, justement, dans la précédente table ronde, on a bien expliqué que nous avions des approches différentes.
14:13Et si on se limite ou se coupe de certaines approches, en particulier dans le domaine de la cybersécurité et de la cyberdéfense, on est limité et on prend des risques supplémentaires.
14:30On se tire une balle dans le pied, quelque part.
14:32Vous êtes d'accord, Cyril, à ce que vient de dire Ons ?
14:36Oui, absolument. Au-delà de la volonté de chacun d'avoir une société plus égalitariste, un monde du travail plus égalitaire, il y a même un intérêt tactique et stratégique.
14:47C'est-à-dire que pour pouvoir répondre à des menaces et à des attaques qui sont variées et très inventives, il faut avoir tout le panel des intelligences possibles en face.
14:55Sinon, on est borné. Donc, effectivement, il faut tous les profils et il faut des femmes.
15:00Et je disais tout à l'heure qu'on avait du mal à recruter autant de jeunes femmes qu'on le souhaitait parce qu'on se bat contre des idées reçues et des acquis culturels qui ont la peau dure et qui transmettent de génération en génération.
15:12Donc, maintenant, on s'adresse à des collégiennes et à des lycéennes.
15:16On a établi un programme pédagogique gratuit pour des jeunes filles en troisième qui passent au lycée ou des lycéennes qui s'appellent Cyberpark, qu'on a fait avec une entreprise de cybersécurité qui s'appelle Advents,
15:29qui est une grosse TTI présente partout en France et qui a pour vocation de jouer finalement avec ces stéréotypes.
15:36Les stéréotypes, c'est que finalement, les femmes sont plus à l'aise et destinées avec des métiers qu'on va appeler le care en mauvais français.
15:45Donc, s'occuper d'eux, en fait, accompagner de la culture, du social, de la santé.
15:51Très bien. Écoutez, la cybersécurité, ce n'est pas qu'une histoire de guerriers barbus qui sont dans l'art.
15:56C'est le fait de prévenir. C'est le fait d'accompagner. C'est le fait d'entretenir.
16:00C'est le fait de travailler sur le moyen et sur le long terme et en jouant sur ces stéréotypes avec lesquels on doit faire.
16:09Puisqu'en fait, avec nos petits bras, on ne va pas tout changer du jour au lendemain.
16:12On essaie de montrer que ces métiers de cybersécurité jouent aussi sur le care et donc peuvent intéresser des jeunes filles et des jeunes femmes pour féminiser nos promotions.
16:21Voilà. Donc, on s'y prend tout. Peut-être qu'une sur mille, en fait, parmi les 1500 jeunes filles qui feront ce programme Cyperpark,
16:29en fait, demain, s'orientera vers les métiers de l'informatique et de la cybersécurité. Mais ce sera déjà ça.
16:36Merci beaucoup, Cyril. Je rappelle que la plateforme va se déployer un peu partout sur le territoire, je crois. C'est en projet.
16:44Oui, on est à Marseille, Toulon, Cannes, Martigues. On ouvre à Paris en septembre et on ouvrira à Lille en septembre 25.
16:50Merci, Gabriela. Une réaction à ce que vient de dire Cyril. Il faut casser le coup aux préjugés.
16:55On l'a beaucoup dit ce matin, mais surtout dans la cybersécurité. Et pour vous, c'est très important, ce rôle de transmission.
17:04Ça résonne chez vous particulièrement.
17:08Oui, moi, je prends mon bâton de pèlerin. Je prends tous les jours et je motive et je dis à tout le monde de venir dans la cybersécurité et dans l'IA.
17:14C'est le même combat aujourd'hui pour les mêmes arguments. Aujourd'hui, c'est un problème de qualité, de ce qui va être produit,
17:20de non-reproduction des biais. Parce que ceux qui vont coder, ceux qui écrivent, si c'est que des garçons, ils reproduisent.
17:29C'est déjà le cas aujourd'hui. On sait très bien que les algorithmes sont sexistes. Et donc, il faut lutter contre ça.
17:34Donc, le bâton de pèlerin, c'est exactement la même chose. C'est de montrer que le métier de l'informatique, de la cyber,
17:41ce n'est pas que des hommes. Ce n'est pas que des hommes en capuche qui sentent mauvais, qui sont dans une cave.
17:46Ou des hommes qui s'insultent toute la journée, etc. C'est des clichés qu'on a, parce que c'est véhiculé comme ça aussi.
17:52Je n'avais pas l'odeur, moi. J'avais les autres clichés.
17:55Qui ne se lavent jamais, avec les cheveux comme ça, avec la capuche. C'est l'image qu'elles ont en général.
18:01Moi, je vais être optimiste en me disant qu'il y a quand même beaucoup de filles et de reconversions de femmes dans les métiers de la cybersécurité.
18:09Là où j'ai des problématiques, c'est que beaucoup d'entre elles ne trouvent pas de stage.
18:14Ou elles ne trouvent pas d'alternance pour continuer. Contrairement aux garçons.
18:18Ou aux hommes qui, eux aussi, peuvent se reconvertir.
18:21Et là, le problème aussi est un biais. Parce que ceux qui recrutent, les stagiaires ou les alternants, sont aussi des hommes.
18:29Et souvent, ils ne vont pas aller vers des profils féminins.
18:32Moi aussi, c'est mon bâton de pèlerin. J'en prends certaines dans mon équipe.
18:36Mais je n'ai pas assez de place pour tout le monde. Mais je suis énormément sollicitée sur ça.
18:40Donc j'essaye de faire travailler le réseau.
18:42Parce qu'elles ne peuvent pas être diplômées à la fin ou avoir leur certification si elles ne finalisent pas par ces stages.
18:49Donc là, c'est le côté aussi urgent de dire, prenez en priorité ces profils-là sur des stages ou sur des alternances.
18:55Parce qu'elles sont présentes.
18:57Et le dernier point aussi qui doit être important, sur lequel on doit beaucoup oeuvrer et que j'oeuvre avec elles,
19:03c'est une violence qui est très forte. C'est celle de l'inégalité de salaire.
19:08Et je pense qu'il faut le mettre aussi parce qu'il y a une différence de salaire dans ces métiers-là entre les hommes et les femmes.
19:14Et qu'il faut qu'on travaille dessus pour que ça devienne aussi attractif.
19:18Parce que le travail est là. On le sait qu'il y a une égalité de salaire qui est autour de 20%, ce qui est énormissime.
19:25Et je pense que si on rend le milieu beaucoup moins sexiste et plus mixte, en tout cas, on en aura de plus en plus des femmes qui viendront.
19:35Évidemment, il faut casser les codes, etc., comme a été très bien expliqué. Mais ça, ça va se faire avec le temps.
19:42Peut-être juste une date importante, c'est que si on ne fait rien, il faudra attendre 2154 pour qu'on arrive à une parité dans le milieu de la tech.
19:50Donc si on ne fait rien, si on ne se booste pas aujourd'hui, qu'on reste, c'est 2154.
19:55L'égalité de salaire, 2082.
19:572082, on espère que ça changera. En tout cas, Léa, si y a tel, en donnant de son temps, en étant bénévole,
20:05c'est important aussi pour vous d'être bénévole pour cette cause-là et pour faire bouger les lignes.
20:10Et notamment avec le podcast dont vous nous avez parlé, la matrice a bugué.
20:15C'est ça. Donc juste à parter, mais je suis sûre qu'on peut faire plein de choses.
20:18Avec les cadettes de la CIPER, c'est totalement l'objectif du programme.
20:21Aider les jeunes femmes à trouver des alternances, des stages.
20:24Il y en a chez nous qui sont chez Capgemini, qui sont dans les ministères aussi, donc c'est hyper intéressant.
20:29Et la transmission, pour nous, c'est vraiment central.
20:32Et ça passe par les cadettes qui vont elles-mêmes dans les collèges et les lycées.
20:36Et on pense que ce rapport d'âge assez proche nous aide à capter une attention différente.
20:41Par exemple, on arrive à leur expliquer qu'on peut pirater la bouloire connectée de quelqu'un.
20:46Et donc là, on capte une première vague d'attention.
20:49Et qu'ensuite, avec l'osinthe, on peut retrouver quelqu'un qu'on avait croisé en vacances cet été.
20:53Et là, on capte encore plus d'attention.
20:55Et on essaye de faire comme ça de la sensibilisation,
20:59donc en posant les questions, qui est sur Instagram, qui change son mot de passe tous les ans,
21:04tous les six mois, tous les trois mois.
21:06Et comme ça, on arrive à les faire s'intéresser à la diversité des métiers.
21:09Et c'est à partir de là que les questions générales épleuvent.
21:11Si moi, je veux faire du droit, est-ce que la cyber, c'est pour moi ?
21:14Oui, tout à fait, il y a des métiers là-dedans.
21:16Et si au contraire, je veux faire une licence d'anglais ?
21:20Aussi.
21:21Et donc, tout ça permet de permettre aux jeunes de s'intéresser à tous ces métiers.
21:26Et donc, on essaie de poursuivre cette vulgarisation.
21:31Et ça passe aussi par le podcast, que vous pouvez tous retrouver sur toutes les plateformes,
21:35qui s'appelle « La matrice à buguer »,
21:37et qui parle du sujet du numérique, de tout ce qui bug pour les plus jeunes.
21:42Donc ça va être l'IA, ça va être le métier de hacker, hackeuse éthique,
21:47est-ce que je peux faire ça dans ma vie ?
21:49Ou la haine en ligne aussi, qui intéresse beaucoup les plus jeunes.
21:52Donc voilà, on essaie vraiment d'aller au plus proche de toutes ces personnes
21:56pour les intéresser à ces métiers.
21:58Et donc, n'hésitez pas à en parler aussi à vos filles, à vos nièces, à vos cousines,
22:03pour leur dire qu'on les attend et que c'est avec plaisir qu'on viendra les soutenir dans leur insertion.
22:09Le message est passé. Merci beaucoup à tous les quatre pour votre intervention.

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