• il y a 4 mois

Aujourd'hui dans "Punchline", Olivier de Keranflec’h et ses invités reviennent sur la présence des forces de l'ordre du Qatar à Paris, accompagnés de véhicules blindés et armés.
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Transcription
00:00PUNCHLINE, 18h-19h, Olivier DECARENFLEC sur Europe 1.
00:08Et de retour dans PUNCHLINE, sur CNews et sur Europe 1, Sarah SALMAN, Véronique JAQUIER,
00:16Marc VARNOE, Eliott MAMAN et Vincent ROY, toujours présents pour décrypter l'actualité.
00:21Une actualité marquée ces dernières heures par un convoi qui provoque beaucoup de réactions.
00:25Un convoi dans les rues parisiennes pour nos amis qui sont en province et qui ne seraient pas au courant,
00:31des véhicules de force de police du Qatari, avec affût de mitrailleuses sur le toit,
00:37circulent actuellement dans les rues parisiennes.
00:39Une présence dans le cadre de la coopération pour les Jeux Olympiques, mais une démonstration de force,
00:46il est vrai, qui interpelle quand vous êtes parisien et que vous vous retrouvez face à ces véhicules
00:52qui ressemblent fortement à des véhicules de guerre, bien évidemment, ça peut susciter un peu la peur.
00:57On va essayer de comprendre pourquoi ces véhicules blindés sont actuellement dans les rues parisiennes.
01:03Je vous le disais, pour sécuriser les Jeux Olympiques.
01:05Oui, mais dans quel contexte ?
01:06Eh bien, Claude MONIQUET, spécialiste du renseignement et des questions liées au terrorisme,
01:11est en liaison avec nous.
01:12Mon cher Claude, bonsoir.
01:14Alors, expliquez-nous pourquoi ces véhicules blindés Qatari sont aujourd'hui en plein cœur de la capitale parisienne ?
01:22Puisque l'image interpelle, on le disait.
01:25Bonsoir, Olivier.
01:26Oui, effectivement, c'est une image assez surprenante, il faut dire les choses comme elles sont.
01:30Mais en même temps, ça s'inscrit dans un cadre qui est très contraint,
01:35qui est le cadre d'un accord qui a été passé entre la France et une quarantaine,
01:39exactement 43 pays étrangers, essentiellement pour les trois quarts des pays européens.
01:45Et ces pays se sont engagés à fournir à la France un appui pour la sécurisation des JO, des effectifs.
01:52Alors, des effectifs spécialisés, ce sont des mineurs, des maîtres chiens accompagnés de chiens formés à la détection des explosifs,
02:02des spécialistes de la lutte anti-drone, pour l'essentiel.
02:06Et les Qataris qu'on voit sur cette image, ils sont 43, essentiellement accompagnant des chiens à bombe,
02:14mais certains aussi seront chargés de missions de sécurisation plus générales.
02:18On les verra à Roissy-Charles-de-Gaulle et on les verra aussi au contrôle d'accès de cérémonie,
02:25certainement le 26 juillet, par la cérémonie d'ouverture, ou de compétition olympique.
02:30Alors, il est vrai, Claude Molikek, nous avons l'habitude de voir des policiers, notamment de pays européens.
02:35Je pense aux policiers roumains, aux policiers bulgares qui viennent régulièrement lors d'événements sportifs.
02:40Les Qataris, me semble-t-il, c'est la première fois qu'ils viennent lors d'une compétition internationale sur le sol français, non ?
02:49Alors, à ma connaissance, effectivement, c'est la première fois.
02:51C'est d'ailleurs la première fois, je pense, que des policiers non européens,
02:55puisqu'il y a aussi des Marocains qui vont être là,
02:57il y a une dizaine de pays extra-européens qui ont envoyé des forces spéciales, enfin des forces de police,
03:03et ça, je pense que c'est essentiellement une première, parce qu'effectivement,
03:07on est habitué à voir des spotters, donc ces policiers spécialement formés à reconnaître, par exemple,
03:11les hooligans quand il y a un match de football international.
03:14Ça, c'est devenu assez banal ces dernières années,
03:17mais ce déploiement de policiers étrangers, c'est effectivement une première à laquelle il faut peut-être s'habituer.
03:26Alors, il y a un plus, bien entendu, c'est que ces gens sont formés, outre leur spécialité technique,
03:31à mettre chien, détection de bombes, déminage, lutte contre les drones,
03:35qui est aussi une spécialité des Qataris.
03:38C'est la première fois, effectivement, qu'on les verra opérer du maintien de l'ordre, du contrôle de personnes,
03:45mais précisons-le, ils ne le feront jamais seuls, évidemment, puisqu'ils n'ont aucun pouvoir en France.
03:49Ils seront toujours accompagnés de policiers français qui, eux, rempliront les missions
03:54qui relèvent des capacités régaliennes de l'État, contre l'identité, fouille ou arrestation.
04:00Parce que c'est vrai, avant de vous libérer, Claude Monique,
04:03ces véhicules, ils sont assez impressionnants, il y a des mitraillettes,
04:06et il y a beaucoup de réactions de personnes qui disent,
04:09mais pourquoi la France n'est plus en capacité, clairement, de se défendre ?
04:13Pourquoi la France n'est plus en capacité d'assurer la sécurisation des Jeux olympiques ?
04:17Il y a certainement un aspect diplomatique derrière tout cela.
04:20Oui, bien sûr, il y a deux aspects intéressants dans votre question, il y en a d'autres d'ailleurs.
04:27Le premier, il est évident que nous assistons à une opération de relations publiques du Qatar,
04:32qui n'a pas toujours une bonne image en France,
04:35qui a été mêlée, comme on le sait, à des scandales de corruption au Parlement européen.
04:39Donc là, c'est un peu une manière de redorer le blason pour les Qataris.
04:42Pour la France, ça souligne effectivement la difficulté manifeste,
04:47comme nous avons déjà souligné à plusieurs reprises,
04:49d'assurer la sécurisation des Jeux olympiques.
04:53On sait qu'il y aura entre 35 000 et 40 000 policiers qui seront sur le terrain,
05:00il y aura des militaires, mais par exemple, il y a eu de fortes défections,
05:03de plusieurs centaines d'effectifs dans la sécurité privée,
05:07qui devaient remplir une série de missions.
05:09Donc l'absence de ces agents de sécurité privée a dû être palliée par l'affectation de policiers,
05:16qui du coup ne pourront pas remplir les missions qui étaient prévues pour eux.
05:19Et c'est dans ce cadre, effectivement, que s'inscrit l'arrivée des Qataris,
05:23des Marocains et d'autres, même s'il a été prévu de longue date.
05:26Ce sont des contrats qui ont été passés entre la France et ses États,
05:30des accords plus exactement, entre l'année dernière et le début de 2024.
05:35On espère évidemment que ça aura un effet.
05:38Il est certain que, par exemple, en matière d'antiterrorisme,
05:41les Qataris ont une grande expérience.
05:44Il est certain aussi qu'ils peuvent repérer peut-être des comportements suspects
05:48qui échapperaient à des policiers français,
05:51mais ça reste effectivement une expérience et on verra ce qu'elle va donner.
05:55Merci beaucoup Claude Moniquet, spécialiste terrorisme et renseignement pour ces précisions,
06:01puisque nous voilà rassurés au fond, Marc Varneau,
06:04que si vous n'étiez pas au courant, voir ces véhicules,
06:07cela peut faire penser à un coup d'État.
06:08Ce n'est pas le cas, nous voilà rassurés, en partie peut-être.
06:11C'est sûr que pour les gens qui étaient sur le périphérique,
06:13au moment où les engins blindés à roues,
06:15avec les affûts de mitraillus sur le toit du Qatar,
06:17avec des camouflages qu'on n'a pas l'habitude de voir,
06:20sortaient porte-maillots, je pense que ça avait en effrayé quand même plus d'un.
06:23C'est clair que c'est une opération de communication,
06:25mais alors vraiment, pour être malvenu, elle est malvenue.
06:27Je veux dire, on parle de quoi là ?
06:30On parle de 1800 policiers étrangers,
06:321800 policiers, 43 pays, 12 non-européens.
06:37Pardonnez-moi, mais j'ai quand même une autre idée de la France
06:40que celle d'un pays où il faut faire venir des Qataris et des Marocains
06:42pour sécuriser des aéroports et des stades.
06:44Moi, je suis particulièrement choqué.
06:46Et puis la troisième chose, c'est que de faire rouler en plein Paris,
06:49sans aucune raison,
06:51ces véhicules qui sont des véhicules de combat,
06:52avec des affûts de mitraillus sur le toit,
06:54marqué « État du Qatar » sur la porte,
06:56est-ce que vous imaginez psychologiquement...
06:58Vous y voyez une provocation.
07:00C'est évidemment une provocation.
07:03C'est évidemment une provocation.
07:05Je veux dire, ça ne peut pas être autre chose qu'une provocation.
07:06Est-ce que vous savez que tous les véhicules que vous avez vus,
07:09combien il y a de policiers qataris qui sont arrivés ?
07:1143.
07:12Je vous l'avais dit.
07:13Eh bien, c'est pour ça.
07:1543.
07:15Moi, quand j'ai vu ce convoi,
07:17je me suis dit qu'il y a 500 Qataris qui arrivent à Paris.
07:1943.
07:19Vous imaginez l'effet de com que c'est ?
07:21Effectivement, il y a un effet Eliot Naaman évident de communication.
07:25Aussi derrière, c'est ce que nous disait Claude Moniquet,
07:27derrière, il y a aussi une question diplomatique.
07:29Précisément, on a régulièrement pu commenter sur ce plateau,
07:31ces Jeux olympiques qui, à bien des égards,
07:33relèvent davantage d'un caractère festif que sportif.
07:37Et précisément, les organisateurs des Jeux olympiques
07:39estiment qu'une chose absolument merveilleuse
07:40est la dissolution de l'intégralité des identités nationales
07:43dans un même ensemble.
07:44Et il s'avère qu'à absolument chaque rencontre olympique,
07:48chaque ville qui a été désignée pour accueillir les Jeux olympiques,
07:52s'est retrouvée à mettre en scène une espèce d'échange
07:55avec des forces de police étrangères.
07:56Par exemple, en 2012, Londres avait organisé les Jeux olympiques,
08:00la France avait envoyé quelques policiers à Londres
08:03pour aider les Britanniques dans le maintien de l'ordre,
08:05de la même manière que ce brassage national a lieu dans chaque rencontre.
08:09Peut-être pas lorsque les JO, néanmoins, ont lieu dans des États
08:13qui ne sont pas démocratiques,
08:15mais on laissera cet aspect-là de côté.
08:18Je trouve en effet que le symbole est ridicule et exaspérant,
08:22mais il relève davantage du symbole qu'un véritable besoin de la France
08:26de faire appel à des forces de police étrangères
08:28pour assurer la sécurité sur son territoire.
08:29Vous connaissez cette formule de Churchill,
08:33la démocratie, c'est bien quand on est deux à décider et que l'autre est malade.
08:37Là, on voit bien que c'est la démocratie à mi-temps.
08:40La démocratie, on peut en faire fi lorsqu'il s'agit effectivement
08:45de manœuvres diplomatiques.
08:48Mais il est vrai que c'est quand même pas très agréable
08:51de voir des voitures avec Qatar dessus et des mitraillettes
08:56et tout ce que vous voulez.
08:57Ça fait quand même un peu drôle, non ?
08:58Et c'est effectivement, je vous l'accorde,
09:00on est plus habitués de voir les blindés défiler pour le 14 juillet.
09:05Oui, on ne les verra pas.
09:06Et on ne les verra pas.
09:07Cette année, un défilé militaire contraint de réduire la voilure
09:13à cause des JO olympiques.
09:14Alors, il y aura moins de soldats, moins d'avions,
09:17aucun véhicule motorisé, vous le disiez, mon cher Marc.
09:204000 femmes et hommes défileront.
09:21Il était 5100 l'année prochaine.
09:24Un défilé moins long, moins imposant lié aux JO olympiques
09:26et une situation politique.
09:28L'année dernière, je vous ai dit quoi ?
09:30Ils étaient 5100 l'année prochaine.
09:31L'année dernière, évidemment.
09:33Je suis tellement pressé d'être au prochain défilé du 14 juillet
09:37puisque j'apprécie particulièrement de voir notamment les blindés
09:40sur les Champs-Élysées.
09:41Mais là, vous ne le verrez pas, non ?
09:42Ben non, Marc Bardot.
09:45Il y a ce qu'on nous dit et puis il y a la réalité.
09:46La réalité, c'est que le sol Avenue Foch,
09:48précisément Avenue Foch, les blindés ne passent pas sans tout casser.
09:51Donc, comme ils n'ont pas envie de refaire tout,
09:53ils ne font pas de blindés.
09:54La réalité est là.
09:55Mais néanmoins, il y a quand même cette situation politique
09:57et une interrogation qui sera dans les tribunes.
10:00Eliott Mamann, les politiques présents, ils risquent d'être scrutés.
10:04Les Français ont voté pour que l'on parte et dimanche,
10:06ils vont tous nous voir à la télé autour du président.
10:08C'est lunaire.
10:09C'est ce que confiait un membre du gouvernement à nos confrères des Echos.
10:13Effectivement, il y aura aussi cet aspect-là dimanche prochain.
10:15Oui, le calendrier de cette dissolution tombait particulièrement mal,
10:18notamment puisqu'il s'agissait en effet de parvenir à organiser des Jeux olympiques.
10:22D'ailleurs, il faut dire que le bris d'Emmanuel Macron
10:26a poussé le président à dissoudre,
10:28alors même que l'été auquel on allait faire face
10:32ne s'y prêtait pas nécessairement.
10:34Et en effet, il ne veut pas non plus faire perdre à son gouvernement
10:38la perspective d'une exposition internationale
10:41que lui confèreront les Jeux olympiques et la cérémonie du 14 juillet à suivre.
10:45D'ailleurs, à préciser que ce 14 juillet est particulièrement symbolique
10:48puisque pour la classe parisienne de manière générale,
10:51tout particulièrement pour les forces de l'ordre,
10:53le 14 juillet habituellement marque le début des vacances,
10:57précisément le début de temps beaucoup plus léger.
11:00Alors même que, en l'occurrence, les forces de l'ordre,
11:02ayant une pensée pour elles, n'ont pas eu de repos cette année.
11:05On l'a déjà précisé avec plusieurs incidents ou événements sécuritaires
11:09auxquels elles ont dû faire face et que ce 14 juillet marque en revanche
11:14le début d'un été particulièrement tendu pour elles
11:18et où elles seront mobilisées à moins égard.
11:20Alors même que normalement, c'est le début des vacances d'été et un 14 juillet.
11:25L'été sera chaud, notamment dans les cerveaux,
11:27parce qu'avec un bordel pareil dans ce pays, ça va être une merveille, ces Jeux.
11:32D'abord, Madame Hidalgo va se baigner dans la Seine.
11:341,4 milliard.
11:34Ça me fait un plaisir. Pour 1,4 milliard, ça va être extraordinaire.
11:38Et puis maintenant, on a les Qataris dans les rues. C'est génial.
11:41L'été sera chaud de la Côte d'Azur à Saint-Malo, ma chère Sarah.
11:44Voilà, c'était pour conclure cette émission.
11:48Elle n'a pas parlé de Dinard.
11:49Non, mais c'est vous, Dinard, c'est pas moi.
11:51Exactement, vous, c'est la Côte d'Azur plutôt.
11:52C'est plutôt la Côte d'Azur, oui.
11:54On va retrouver Pierre Devineau, puisque l'actualité continue,
11:57bien évidemment, sur Europe 1.
11:59Mon cher Pierre, bonsoir.
12:01Bonsoir, Olivier.
12:02Quel est le programme ce soir ?
12:03L'actualité continue, mon cher Olivier.
12:05On continue à pédaler dans la semoule, dans les parties respectives, si j'ose dire.
12:10Alors, nous recevrons Céline Hervieux du PS.
12:13On leur demandera ce qu'elle pense des quatre noms avancés par LFI.
12:17Et puis, Eric Wörth de Renaissance pour savoir qui gronde qui dans la Macronie,
12:22parce que c'est un peu l'hôpital qui se fiche de la charité, si j'ose dire.
12:26Merci, mon cher Pierre.
12:27Rendez-vous à ne pas manquer.
12:28C'est tout de suite sur Europe 1, le face à face sur ces news orchestrées par Yoann Usaï.
12:34C'est tout de suite un grand merci à tous les cinq.
12:37Merci à vous.
12:38Et puis, Vincent, vous êtes arrivé en retard, on ne vous envoie pas l'amour.
12:42Je vais partir un peu plus tôt.
12:43Vous savez, c'est la blague de connu.
12:44Je ne voudrais pas être en retard deux fois.
12:47Exactement. Petite musique.
12:48Patrick Sébastien, vous reconnaissez ou pas ?
12:53Patrick Sébastien, joyeux anniversaire, mon cher Vincent.
12:58C'est avec Patrick Sébastien, joyeux anniversaire, que nous nous quittons.
13:02Un grand merci à tous les cinq.
13:04Merci à toutes les équipes techniques, à Samuel Vallin
13:07de m'avoir aidé à préparer cette émission.
13:09L'actualité qui continue donc sur Europe 1 et sur ces news.
13:12À très vite.

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