Pensez vous comme Macron que personne ne l’a emporté ?

  • il y a 3 mois
Les Vraies Voix avec Philippe Bilger, Françoise Degois, Sebastien Menard

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##LE_COUP_DE_PROJECTEUR_DES_VRAIES_VOIX-2024-07-11##

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Transcription
00:00La presse quotidienne régionale hier, Emmanuel Macron en déplacement à Washington pour le sommet de l'OTAN a demandé aux forces politiques de se reconnaissant, dans les institutions républicaines, de bâtir une majorité solide.
00:10Le président ne précise pas lesquelles seront amenées à construire cette majorité, mais il exclut la participation du RN et une partie au moins de LFI pour ce projet,
00:18en ajoutant que les Français ont choisi par les urnes le Front républicain, les forces politiques doivent le concrétiser par leurs actes.
00:24Parlons vrai, c'est le principe ici sur Sud Radio, le RN, le Front populaire, Ensemble et LR, tous exhibent leur force et revendiquent des responsabilités.
00:32Beaucoup se voient à Matignon et pourtant personne ne détient la majorité absolue.
00:37Question pour ce coup de projecteur, pensez-vous comme Emmanuel Macron que personne ne l'a emporté ?
00:43Et vous votez sur X et vous réagissez au 0,826,303. Sur X vous nous dites non à 65%.
00:51Raphaël Enthoven est notre invité, philosophe et éditorialiste à Franc-Tireur. Dans un instant, nous lui soumettons cette lettre, je vous en donne juste un petit extrait.
01:00Emmanuel Macron dit personne ne l'a emporté, cela suppose de laisser un peu de temps aux forces politiques pour bâtir ses compromis avec sérénité et respect de chacun.
01:09D'ici là, le gouvernement actuel continuera d'exercer ses responsabilités puis sera en charge des affaires courantes comme le veut la tradition républicaine.
01:18Alors on lance Philippe Bilger, est-ce que vous pensez qu'il y a vraiment une absence de vainqueur clair Philippe ?
01:22Philippe Bilger Je ne crois pas, alors je me réfugie derrière le grand politologue ou analyse politique qui était Brice Tinturier
01:31qui le lendemain du 7 juillet, le 8 juillet a indiqué qu'on savait au moins qui avait perdu.
01:41Et il considérait que le macronisme était le camp qui avait le plus perdu et qu'on avait tort finalement de réduire à presque rien la montée des députés du Rassemblement National
01:54et la victoire très surprenante du nouveau Front Populaire. Mais il me semble qu'à partir du moment où on admet la thèse du Président de la République
02:06qui consiste à dire qu'au fond, seul l'intéresse ceux qui ont participé au Front Républicain, eh bien ce qu'il propose dans sa lettre,
02:15même si je n'aime pas le procédé qui n'appelle pas de réplique immédiate, est presque, je dirais, incontournable comme diraient certains aujourd'hui en France
02:29et donc ça n'est pas la solution qu'il propose qui est discutable, c'est cette manière en amont dont il discute un certain nombre de choses,
02:41notamment le fait qu'il a été le responsable exclusif du désastre.
02:46Alors bon, chacun va évidemment intervenir. Raphaël Antoven sur la question, pensez-vous comme Emmanuel Macron que personne ne l'a emporté déjà ?
02:53Est-ce qu'on est sûr que, du coup, vu la situation, Emmanuel Macron ne l'a pas un peu emporté quand on se rappelle qu'avant le premier tour,
03:02c'était a priori la voie ouverte pour le Rassemblement National ?
03:07Oui, je ne suis pas sûr, c'est très intéressant, des défaites comme ça, franchement, il faut les souhaiter, il faut se les souhaiter à soi-même.
03:15D'abord, avoir 170 députés après 7 années d'exercice du pouvoir, c'est finalement assez honorable, la gauche avait fait moins bien que ça quand elle avait été au pouvoir
03:25et qu'ensuite elle avait été confrontée à la cohabitation, d'abord ça c'est une évidence, et ensuite, au-delà de toutes ces considérations,
03:34au-delà de ces considérations arithmétiques, il y a 170 personnes qui savent ce qu'elles pensent ici, et qui savent pourquoi elles se trouvent où elles se trouvent.
03:42Il y a vraiment un parti qui émerge là, je trouve, mais par ailleurs, c'est vraiment trois tiers, c'est vraiment trois tiers, personne ne peut revendiquer la victoire.
03:50Ce qui est très intéressant dans cette histoire, ce sont les gens qui tenaient Macron pour un dictateur, parce qu'il osait gouverner avec une majorité relative de 250 députés,
03:59et qui, ayant 170 députés, en déduisent qu'ils doivent aussitôt appliquer l'intégralité de leur programme, au dépens des deux tiers de l'Assemblée Nationale.
04:08Ça va être un plaisir de parler avec Raphaël, c'est tard de la mauvaise foi, mon cher Raphaël, je pensais qu'il allait finir comme ça, je pensais qu'il allait finir comme ça, on ne dit pas non, non, non, non.
04:23Et donc, je finis, au-delà de ça, ce qui est intéressant, il y a effectivement trois tiers, mais il y a trois tiers dont deux tiers sont homogènes,
04:37et connaissent leur identité, connaissent leur champion, personne ne doute au centre que c'est Attal qui les représente, personne ne doute à l'extrême droite que c'est Bardella qui les représente.
04:46En revanche, pour le nouveau Front Populaire, on change de champion chaque semaine, il y a deux ensembles qui savent qui ils sont, qui sont homogènes,
04:53et il y en a un qui est un gloubi-boulga, qui va de Raphaël Arnault jusqu'à François Hollande, qui est un monde merveilleux, qui est le monde d'une gauche unie,
05:02mais alors ce n'est pas l'union qui fait la force, c'est la force qui fait l'union, et bref, qui n'a aucun avenir, voilà, c'est ça qui est intéressant.
05:09Il ne faut pas se méprendre sur ce qui s'est passé, c'est-à-dire que le gonflement artificiel de la gauche telle qu'elle est aujourd'hui,
05:28est une occasion de méconnaître le fait que la gauche est aussi morte que la droite dans ce pays, et que le seul face-à-face, c'est celui du centre et effectivement de l'extrême droite, c'est-à-dire son antipode.
05:39François Asselineau, je vous aime Raphaël, vous savez pourquoi ? Parce que vous êtes très intelligent, comme toutes ces boussons qui indiquent le sud.
05:45Bon, ça commence mal.
05:46Non, mais je vous adore, je vous adore parce que vous vous êtes trompé dans toutes vos anticipations avant, parce que je vous lis avec attention, vous vous êtes trompé avant, et vous continuez votre...
05:54Quittez-moi une fausse prédiction, François Asselineau.
05:56D'abord, je vais vous dire un truc, moi je fais partie des gens qui avaient anticipé la victoire de la gauche, tout le monde est témoin ici, alors que tout le monde l'a donné battu.
06:03Donc parce que je connais peut-être un peu le pays...
06:05Mais elle a gagné la gauche, Françoise ?
06:06Oui, bien sûr qu'elle a gagné. Vous savez, je le redis, il y a un premier, un deuxième, un troisième, si vous n'êtes pas capables, autour de cette table...
06:12Mais c'est pas ça à gagner, mais c'est pas ça à gagner, François Asselineau, vous êtes de mauvaise foi.
06:17Tais-toi, très intelligemment, Sébastien Ménard qui ricane, qui ricane bêtement, parce qu'il ricane comme...
06:24Avec le psittacisme, c'est les perroquets depuis dimanche, personne n'a gagné, personne n'a gagné.
06:28Pas d'invectives, allez-y, François, allez-y.
06:30Quand Raphaël, je reprends point par point, un groupe homogène de 170, m'enfin les bras m'en tombent, la majorité Macron, il est battu trois fois, elle part en quenouille.
06:39Vous avez la moitié de l'aile gauche qui va se barrer pour faire, comment dirais-je, pour faire son groupe.
06:44Vous avez les macronistes de droite, j'en ai un là, ils ne savent plus où ils crèchent.
06:48Vous parlez de Sébastien Ménard.
06:51Vous allez nous crècher. Vous avez 99 députés macronistes, il y en a à peine 60 inscrits.
06:56Vous allez m'expliquer qu'Horizon, c'est où ils crèchent, vous allez m'expliquer que François Bayrou est particulièrement...
07:02Je vais vous expliquer, je ne vais rien vous expliquer, mais je ne vais rien vous expliquer, Françoise.
07:06Il n'y a pas de groupe homogène au centre, je termine, il n'y a pas de groupe homogène au centre.
07:11Le fait est qu'ils ont moins de chances d'éclater que le NFP dans la semaine qui vient, ça ne peut pas être mauvais.
07:16Il n'y a absolument rien de ce qui est en train de se passer au sein des démocratisations, vous n'y êtes pas.
07:21La seule différence c'est qu'eux, dans une semaine ou dans six mois, ils seront toujours là, alors que le nouveau camp populaire aura un autre...
07:27Vous êtes sur le sol, s'il vous plaît.
07:29Sébastien Ménard.
07:31Françoise, on respecte la voix de chacun, s'il vous plaît.
07:36Je réponds à Raphaël en expliquant que c'est très calme.
07:40Raphaël, le problème que vous avez avec votre ami Emmanuel Macron et avec beaucoup de gens...
07:46Le problème c'est que vous sous-estimez complètement, en permanence, la capacité de la gauche à s'unir.
07:53Vous l'avez sous-estimé une fois...
07:55Je peux lui rendre raison ? Je peux prendre la parole pour lui donner raison ?
07:59S'il vous plaît.
08:01Attendez, attendez, attendez.
08:03Stop, stop, s'il vous plaît.
08:05Attendez Raphaël, juste un mot, parce que Sébastien Ménard souhaitait répondre, et après je reviens vers vous Raphaël.
08:13Moi j'ai dit ce que j'avais à dire.
08:15S'il vous plaît François, Sébastien Ménard.
08:17Moi je souhaiterais dire tout simplement que...
08:19Moi j'aurais souhaité qu'il y ait une majorité claire qui se dessine au soir du deuxième tour.
08:24Il n'y a pas de majorité.
08:26Donc gagner les élections législatives sous la Ve République, c'est pas moi qui l'invente,
08:32donc je ne suis pas là pour réinterpréter l'histoire de France,
08:35c'est ceux qui gagnent les élections législatives et qui sont capables,
08:39et qui sont capables majoritairement de proposer...
08:43Mais ça arrive.
08:45Mais vous n'êtes pas majoritaire, votre gouvernement va tenir deux heures.
08:47Mais pas du tout ça, on va s'en gouverner avec les macronistes.
08:50Mais personne ne va vous gouverner avec vous.
08:52Regardez les déclarations.
08:54Attention, attention, regardez, regardez les déclarations.
08:57François, je vais aller au bout.
09:00François, s'il vous plaît, ce n'est pas Françoise de Gouin, c'est Françoise de Gras.
09:04Je ne parle pas...
09:05Laissez parler Sébastien Ménard.
09:07Moi, je ne parle pas au nom de la NUPES,
09:09je parle au nom du camp politique, de la famille politique qui est la mienne.
09:13Voilà, je vous dis simplement...
09:16Je vous dis simplement que même les plus à gauche d'entre nous ne soutiennent pas,
09:22ne soutiennent pas les plus à gauche d'entre nous,
09:25ne soutiennent pas, ne soutiennent pas la NUPES 2.0.
09:29Ça c'est la première chose.
09:31Donc celles et ceux, pour répondre à la question,
09:33parce qu'on est là pour répondre à la question qu'on a posée aux auditeurs,
09:36celles et ceux qui ont gagné...
09:38Ah, ça c'est très macronien.
09:39Ça a été repris par la gauche.
09:41Celles et ceux, c'est très macronien.
09:43Merci monsieur le philosophe.
09:45Je dis que celles et ceux qui ont gagné les élections
09:48sont celles et ceux qui seront susceptibles de présenter,
09:51de présenter une majorité et donc de conduire les affaires du pays
09:55de manière, je dirais, convenable et durable.
09:58Et ce n'est pas le cas, ma chère Françoise.
10:00Mais vous n'en savez rien.
10:01Vous ne savez même pas avec qui vous parlez.
10:03Est-ce que je peux dire un mot ?
10:05Non, Raphaël Antoven,
10:07tout en partageant votre hostilité
10:12à l'égard du Nouveau Front Populaire,
10:16est-ce qu'il n'y a pas quelque chose,
10:18dans ce qu'a dit Françoise de Gouin,
10:21tout de même, d'assez convaincant,
10:23lorsque vous affirmez qu'au fond,
10:26le Nouveau Front Populaire est,
10:28dans sa structure, nécessairement éclaté,
10:31divisé, conjoncturel, contingent,
10:35alors qu'au fond, on pourrait dire aussi
10:39que le camp du macronisme l'est profondément
10:44avec des rivalités, des tensions
10:47qui existent déjà aujourd'hui
10:49et qui vont se manifester encore davantage demain.
10:52Est-ce que je peux répondre ?
10:54Est-ce que je peux vous répondre à tout ce que vous dites ?
10:57Et même au sein du Rassemblement National,
11:00il y a probablement des germes
11:03de dissentiments qui vont s'extérioriser
11:07avec Bardella, Marine Le Pen et la suite.
11:10Est-ce que vous n'avez pas un petit peu
11:13surestimé les facultés d'homogénéité
11:17des deux camps que vous avez évoqués ?
11:21Je vous réponds sur les deux points.
11:25D'abord, il faut observer que,
11:28historiquement, personne ne pourra me contredire,
11:30du Front populaire, le vrai, 1936,
11:33jusqu'à la gauche plurielle,
11:35en passant par le programme commun,
11:37chaque fois que la gauche a su s'unir pour l'emporter,
11:40c'était sous l'égide d'un projet réformiste,
11:43socialiste ou social-démocrate,
11:45même s'il ne le disait ouvertement.
11:47Ça ne s'est jamais fait sous la houlette
11:49d'une gauche radicale.
11:51Parce qu'une gauche radicale,
11:53et ce qui se passe en Angleterre en témoigne,
11:55une gauche unie sous un Front social-démocrate
11:58a toutes ses chances aux élections.
12:00Une gauche unie derrière une gauche radicale,
12:03à mon avis, n'a aucune chance.
12:05Et c'est ceci qui grève considérablement
12:07le Front populaire.
12:08Outre que le nouveau Front populaire
12:10est un vélo monté à l'envers
12:12sur des questions aussi importantes
12:14qu'Israël, l'Ukraine ou bien le nucléaire.
12:17Ce n'est pas rien.
12:18Tandis que, alors, je vous accorde
12:20qu'il y a des courants, des tensions,
12:22dans la Macronie, comme on dit.
12:24Mais, force est de constater que,
12:26au centre, comme au Rassemblement national,
12:29dans les deux cas,
12:31personne ne doute du champion
12:33qui les représente.
12:34Ce n'est pas un hasard.
12:35Et deuxièmement, au centre lui-même,
12:37puisque c'est de lui qu'on parle,
12:39il y a des gens europhiles, républicains, libéraux.
12:42Il y a plus de convergences
12:45que de divergences possibles.
12:47J'en veux pour preuve...
12:48Et on conclura là-dessus, Raphaël.
12:50Je conclurai là-dessus.
12:51J'en veux pour preuve
12:53que le nouveau front populaire
12:55va très vraisemblablement imploser
12:57dans les jours qui viennent.
12:58Je doute que ce soit le cas du centre.
13:01Eh bien voilà, ça sera la conclusion.
13:03C'était passionnant.
13:04Est-ce qu'on peut souhaiter
13:05de bonnes vacances à Françoise Deloyer
13:07et à Philippe Saint-Flaurent.
13:09Oui, ça y est, on est en bon état.
13:11C'est bien les vacances, Françoise.
13:12Du chico, il faut.
13:13Ça va lui faire du bien, hein,
13:14cher Raphaël Antoven, les vacances.
13:16C'est important, les vacances.
13:18Parce qu'on a beaucoup travaillé.
13:20Merci Sébastien Ménard aussi.
13:22Un philosophe et éditorialiste à Franc-Tireur.
13:24Et qu'on aime pratiquer la dispute républicaine
13:26avec Raphaël Antoven.
13:27Et c'est ce qu'on aime sur Cibra Radio.
13:29Parlons vrai.
13:30Allez, portez-vous bien.
13:31Merci les vrais voix.
13:32Merci Raphaël Antoven.
13:33Tout de suite, qui c'est qu'on retrouve ?
13:35Thomas Binet pour la gestion du patrimoine.
13:37Eh bien voilà, c'est parti.

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