Le journaliste Dimitri Pavlenko, était invité dans l'émission Face à l'info, ce lundi 8 juillet, sur CNEWS. Il s'est exprimé à propos des résultats du second tour des élections législatives : «On peut gouverner la France dans cette situation, mais la question est : comment on fait pour légiférer ?».
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00:00sort d'une majorité relative. Là, la précédente mandature, celle qui s'est achevée avec la dissolution du 9 juin dernier,
00:06c'était ensemble... Enfin, comment ça s'appelait d'ailleurs ? Je ne me rappelais plus. Le groupe formé autour de les macronistes, on va dire ?
00:12– Oui, les macronistes, Renaissance, Ensemble. – Non, non, c'est pas Ensemble, c'est ce que vous avez dit, Horizon, bref, l'Alliance,
00:17on va dire, l'Alliance présidentielle, la coalition présidentielle. 245 sièges.
00:21– On est dans la culture, non ? – Oui, oui, non, mais voilà, ce que je voulais dire,
00:24c'est qu'il ne leur manquait que 45 sièges pour avoir la majorité absolue.
00:27À leur époque, on se dit « 44 sièges, mais où est-ce qu'ils vont les trouver ? »
00:30Et on a vu qu'Élisabeth Borne, d'ailleurs, l'a souvent revendiqué en disant « On peut bâtir des majorités de circonstances,
00:35selon les textes, alors sur l'énergie, sur l'immigration, etc., un coup avec des élus de gauche, un coup avec des élus de droite,
00:42en allant chercher des personnalités qui viennent servir de force d'appoint pour faire passer les textes. »
00:47Mais comment on fait quand, effectivement, on a, comme on a là, dans l'Assemblée qui est sortie décembre-dimanche,
00:53trois blocs à qui il manque au moins 100 députés ? Parce qu'effectivement, le Nouveau Front Populaire,
00:59ils sont à 182, donc 107 sièges, 107 députés pour avoir la majorité absolue.
01:05L'ERN, c'est plus de la moitié, 146, et ensemble, c'est à peu près 130.
01:12Alors, vous avez trois options face à ça. On peut gouverner la France dans cette situation-là,
01:18d'ailleurs, ce n'est pas impossible. La question, c'est comment on fait pour légiférer ?
01:21Alors, trois options. La première, c'est peut-être la moins technique, mais moi, je la trouvais quand même extrêmement spectaculaire.
01:26C'est Jean-Luc Mélenchon, tout le monde s'est attardé hier sur le fait qu'il avait revendiqué Matignon en disant
01:30« c'est nous qu'on a gagné l'élection, c'est nous qu'on doit aller à Matignon ».
01:32Il y a de quoi faire, quand même.
01:34Mais il a aussi dit quelque chose, rappelez-vous ce qu'il a dit à 20h05, il dit « j'interdis aux macronistes
01:40de voter avec le Rassemblement National contre nous, contre la gauche, si nous allons à Matignon ».
01:45Non mais vous voyez l'intimidation morale, il leur dit « si vous faites ça, vous aussi, vous êtes des fachos ».
01:50Et il leur ordonne de se taire. Silence, c'est entre le Rassemblement National et la gauche que ça se joue.
01:55Vous êtes 163, mais vous allez vous taire. La seule chose que vous pouvez faire, c'est éventuellement voter avec nous.
02:00Non mais vous vous rendez compte, quand même, ce coup de pression, c'est extrêmement violent.
02:04J'ai été frappé que les commentateurs relèvent assez peu cette phrase de Jean-Luc Mélenchon.
02:08Bon, dans ce cas-là, alors je dirais, si effectivement, imaginons que Jean-Luc Mélenchon ait un tel charisme,
02:13qu'il arrive à faire taire 163 députés, ça peut marcher dans les situations de ce qu'on appelle majorité relative,
02:19c'est-à-dire, pour faire passer le texte, il faut la moitié des députés présents, qu'ils soient 10, qu'ils soient 100, qu'ils soient 500,
02:26plus une voix. Mais des fois, vous devez faire passer à la majorité absolue.
02:29Il vous faut vraiment 289 députés, le cas d'une motion de censure, par exemple.
02:33Des fois, il faut aussi les majorités qualifiées, c'est-à-dire trois cinquièmes des voix,
02:37ou bien deux tiers des voix pour les textes constitutionnels, par exemple.
02:40Bon, ben là, évidemment, avec 182 députés, vous ne pouvez rien faire, vous êtes un pouvoir boiteux.
02:44C'est pour cela qu'il y a deux autres options, et on va voir celles et celles lesquelles dans un instant.