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Dimitri Pavlenko, journaliste, était invité dans l'émission Face à l'info, ce mardi 9 juillet, sur CNEWS. Il s'est exprimé sur l'avertissement de l'agence S&P à la France : «Vu la configuration politique, il y a de sérieuses raisons de s'inquiéter».  

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Transcription
00:00Pendant que l'attention se concentre sur des scénarios de coalition à l'Assemblée nationale,
00:05l'agence de notation standard Indepours vient de prévenir que la note de crédit de la France serait sous pression,
00:12vous allez me dire ce que ça veut dire sous pression quand même,
00:14en cas de croissance faible dans les prochains mois ou si le pays ne réduit pas son déficit budgétaire.
00:21La question du poids de la dette et de la dépense publique pourrait rapidement s'imposer, selon vous, comme urgence nationale.
00:29Oui, et là on a les discussions sur le budget qui vont commencer au mois de septembre ou octobre.
00:35Vu la configuration politique, il y a vraiment des sérieuses raisons de s'inquiéter.
00:41Je vous évoquais les scénarios du 12e provisoire hier, c'est-à-dire cette idée qu'on pourrait refaire tous les mois une loi de financement
00:49pour tenir sur le long terme parce qu'on n'arrive pas à trouver un accord.
00:52Alors oui, croissance faible.
00:54La ligne C vient de nous dire qu'on va avoir 1,1% de croissance cette année.
00:59Franchement, c'est ça la croissance faible, c'est vraiment ça.
01:02Et sous pression, ça veut dire que dans ce contexte de croissance faible,
01:06si votre dette continue à grimper, vous allez vous faire dégrader.
01:10Et Standard & Poor's, c'est la dernière agence à l'avoir fait.
01:12Rappelez-vous, c'était fin mai, on passe de AA à AA-.
01:16Alors rappelez-vous, les commentateurs à l'époque disaient
01:18« Mais c'est bien, AA-, c'est 17 sur 20, c'est formidable. »
01:22Oui, mais vous savez, dans ces choses-là, c'est pour regarder les tendances.
01:25Et la tendance n'est pas positive.
01:27Donc moi, je suis frappé de voir que pendant ces deux mois,
01:31deux mois et demi de campagne qu'on vient de traverser,
01:33toutes ces réalités comptables,
01:35elles sont là un petit peu comme une angoisse un peu lointaine.
01:37Mais enfin, quand vous regardez les programmes des partis politiques,
01:40on a eu droit à quoi ?
01:41Mais des programmes massifs de dépenses publiques,
01:44des cadeaux à tous les étages.
01:46Et quelle que soit la formation politique,
01:48même les sérieux, les soi-disant budgétaires du centre et du camp d'Emmanuel Macron,
01:53eux aussi se sont laissés aller à faire des promesses dans tous les sens.
01:56Comme si on pouvait se le permettre.
01:58Et vous savez, un truc de bas, c'est que la bonne santé de l'économie,
02:01c'est un peu la promesse politique fondamentale.
02:04Les gens veulent avant tout la prospérité,
02:07ils veulent vivre convenablement,
02:08ils ne veulent pas payer trop d'impôts,
02:09ils veulent que leurs enfants aient du boulot
02:11quand ils entreront sur le marché du travail.
02:13La base de la société, c'est ça.
02:15Et une société en bonne santé,
02:17c'est une société avec une classe moyenne prospère.
02:19Les ennuis commencent quand la classe moyenne
02:21commence à se dire que ça va mal tourner pour elle.
02:23Et en la matière, franchement...
02:25Excusez-moi, je m'étouffe.
02:27On cherche les adultes parmi les prétendants au pouvoir.
02:31Sérieusement.

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