Dimitri Pavlenko, journaliste à Europe 1, à propos des sept clandestins remis en liberté car privés de téléphone : «La décision de justice est absolument cohérente avec le droit français mais elle est totalement absurde sur le fond».
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00:00 En fait, rien ne va dans cette affaire, je trouve, parce que la décision de justice en soi, elle est absolument cohérente avec le droit français,
00:06 mais elle est totalement absurde sur le fond.
00:08 Alors l'ECRA, je rappelle, Centre de Rétention Administrative, c'est là qu'on place les étrangers en situation irrégulière,
00:16 qu'on a attrapé, qu'on veut garder sous la main le temps qu'on accomplisse les procédures d'expulsion,
00:21 donc que ce soit acheter les billets d'avion, parfois pour des destinations, pour des pays où il n'y a pas de vol tous les quatre matins,
00:27 pour obtenir à laisser passer consulaires, etc. Bon, ça c'est en théorie, parce que dans la réalité, vous allez voir que c'est une procédure qui est très complexe,
00:34 et qui a un fort taux d'échec. Donc, on compte en France, environ, enfin, sur le territoire national, 2000 places de rétention, un petit peu plus, dans 25 centres.
00:43 On est en train d'en construire 11 de plus, parce que vous allez voir, il y a quand même une très forte rotation, si je puis dire, dans ces centres.
00:50 Donc, on sera, d'ici un an ou deux, autour de 3000 places dans ces crâts. Vous avez 43 000 clandestins qui sont passés dans les centres de rétention français en 2022,
01:00 et dont 26 000 rien que sur le centre de rétention de Mamoudzou, celui qui se trouve à Mayotte, qui est vraiment un cas particulier.
01:07 Voilà, et donc, depuis août 2022, la politique du ministère de l'Intérieur, c'est d'enfermer en priorité dans les centres de rétention,
01:14 les clandestins qui sont connus pour les troubles à l'ordre public, les plus violents, les délinquants, les radicalisés, etc.
01:19 Donc, vous voyez, une clientèle qui s'est vraiment nettement durcie dans ces centres de rétention.
01:24 Vous avez quand même un sur trois, aujourd'hui un retenu sur trois, qui sort de prison, c'est-à-dire qui est à peine sorti de sa cellule,
01:31 il est envoyé dans le centre de rétention en attendant qu'on accomplisse la procédure d'expulsion.
01:35 Ce n'est pas en attente de son expulsion, c'est en attente que l'administration parvienne à accomplir la très longue et très compliquée procédure d'expulsion
01:42 que Charlotte passe son temps régulièrement à nous rappeler. À chaque fois, on est effaré de voir à quel point c'est compliqué.
01:49 Donc, c'est normalement le SASS, vous voyez, avant l'expulsion ou la libération, parce qu'on a un taux d'expulsion qui est assez faible en moyenne, c'est 50%.
01:57 Vous en avez un sur deux qui va sortir du centre de rétention les mains libres, alors qu'il est clandestin, alors qu'il est emploi en instance d'expulsion.
02:06 Vous voyez, en fait, le paradoxe comme ça.
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