Licencié à Antibes et membre de l'équipe de France de gymnastique, Samir Ait Said constitue une belle chance de médaille aux JO de Paris. Il est l'invité du nouveau numéro de notre émission Les Yeux dans les Jeux.
Porte-drapeau des derniers Jeux Olympiques de Tokyo, Samir Ait Said avait terminé quatrième du concours aux anneaux. Cette année, le gymnaste antibois sera de retour pour les JO. Ce sera à Paris et il essaiera d'y décrocher sa première médaille olympique pour sa troisième participation. A 34 ans, il a ferraillé dur pour se remettre de blessure et être présent au rendez-vous. Son état d'esprit, ses souvenirs de porte-drapeau, sa vision des Jeux : le gymnaste né à Champigny-sur-Marne prend le temps de se livrer dans le nouveau numéro des Yeux dans les Jeux, l'émission de Nice-Matin. Il est accompagné sur le plateau par son préparateur physique, Christophe Keller, et son préparateur mental, Olivier Moriano.
Porte-drapeau des derniers Jeux Olympiques de Tokyo, Samir Ait Said avait terminé quatrième du concours aux anneaux. Cette année, le gymnaste antibois sera de retour pour les JO. Ce sera à Paris et il essaiera d'y décrocher sa première médaille olympique pour sa troisième participation. A 34 ans, il a ferraillé dur pour se remettre de blessure et être présent au rendez-vous. Son état d'esprit, ses souvenirs de porte-drapeau, sa vision des Jeux : le gymnaste né à Champigny-sur-Marne prend le temps de se livrer dans le nouveau numéro des Yeux dans les Jeux, l'émission de Nice-Matin. Il est accompagné sur le plateau par son préparateur physique, Christophe Keller, et son préparateur mental, Olivier Moriano.
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00:00Musique
00:28Salut à tous, bienvenue dans Les Yeux dans les Jeux,
00:30l'émission qui s'intéresse à la préparation des athlètes azuréens
00:33pour les Jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024.
00:37Et à mes côtés, François Patur, l'aujourd'hui journaliste
00:39au service des sports de Nice matin.
00:41Salut François.
00:42Salut Vivien.
00:42Merci d'être avec nous.
00:43Et aujourd'hui, on s'intéresse à la gymnastique
00:45avec notre invité Samir Haïd Saïd.
00:47Il a 34 ans.
00:48Il est né à Champigny-sur-Marne.
00:49Il est licencié en type depuis de nombreuses années.
00:52Il est membre de l'équipe de France de gymnastique,
00:54déjà qualifié pour les Jeux de Paris de l'été prochain.
00:57Il a également été porte-drapeau aux Jeux de Tokyo.
01:00Merci Samir d'être avec nous.
01:01Merci à vous.
01:02Et bienvenue sur ce plateau.
01:04Et tu es accompagné aujourd'hui de Christophe Keller,
01:06ton préparateur physique.
01:07Salut Christophe.
01:08Salut Vivien.
01:08Et d'Olivier Moriano, ton préparateur mental.
01:10Bien adoré.
01:11Salut Olivier.
01:12Bonjour Vivien.
01:12Et tu es aussi entraîné par Kevin Dupuis,
01:15qui n'est pas présent aujourd'hui,
01:15mais voilà, c'est un staff assez étoffé.
01:17Et pour mieux te connaître Samir,
01:18eh bien c'est François qui va te présenter.
01:21Eh bien Samir, on est vraiment très heureux de t'accueillir aujourd'hui
01:24parce que tout simplement, tu es l'un des plus grands champions
01:27du sport français actuel.
01:30Tu as été le porte-drapeau, excuse-moi,
01:33j'en suis ému encore, tu vois, des Jeux de Tokyo,
01:37porte-drapeau de l'équipe de France.
01:40Tu as été le premier gymnaste de l'histoire
01:43à porter l'étendard national.
01:46Tu vas te participer à tes troisièmes Jeux olympiques.
01:51Tu es allé chercher la qualification de manière encore assez incroyable.
01:55Tu es encore revenu nulle part.
01:56Enfin, c'est ton secret, c'est ta personnalité, c'est toi quoi.
01:59Tu réussis des choses extraordinaires.
02:01Et voilà.
02:02Et donc, tu es un garçon qui a commencé la gymnastique tout petit.
02:06Tu avais, je crois, six ans.
02:08Exact.
02:09Une sortie scolaire, c'est ça ?
02:10Oui, exactement.
02:12On faisait des sorties avec l'école
02:14et on avait une salle de gym juste à côté.
02:19Et voilà, on allait faire un peu de trampoline avec toute la classe.
02:22Et je pensais que la gym, c'était ça.
02:24C'est ça.
02:25Tu pensais que c'était le trampoline au départ.
02:27Oui, complètement.
02:28Je suis atterri dedans par hasard.
02:32Mon père était sportif, mais rien à voir avec la gym.
02:35Il était plutôt dans les sports de combat.
02:36Il allait pour m'inscrire au judo
02:38parce que la salle de judo était juste au-dessus de la salle de gym.
02:42Et en allant m'inscrire, on passe devant la salle
02:46et je dis à mon père,
02:48« Attends, attends, attends, la bagarre, j'en fais assez à l'école.
02:50Donc pour ceux qui nous écoutent,
02:52c'est pas terrible, mais je préfère m'amuser au trampoline.
02:56Voilà comment j'ai atterri dedans. »
02:59Et tu gagnes assez rapidement des compétitions
03:02et puis tu te fais repérer par le Pôle d'Antibes.
03:05Je crois que c'est Philippe Carmona.
03:08Oui, c'est ça en fait.
03:08J'ai intégré le Pôle France en 2001, il me semble.
03:13Je rentrais en sixième.
03:16En toute honnêteté, le niveau comparé aux autres était catastrophique.
03:20Le tien, tu veux dire ?
03:21Ouais, mon niveau était catastrophique.
03:24Donc j'arrive dans une salle où il y a des mecs de mon âge
03:28qui étaient déjà champions de France.
03:31Et ouais, il y avait un sacré écart.
03:33Il y avait un sacré écart entre eux et moi.
03:36Je me souviens quand il y avait des rassemblements nationaux,
03:41eux partaient et moi j'étais « puni » à rester à la maison
03:47parce que je n'avais pas forcément le niveau.
03:48Donc dès petit, je me suis pris une claque.
03:50Mon égo a pris une claque et je me suis dit
03:52« il est hors de question que je continue comme ça,
03:54les regarder partir et moi de rester ici. »
03:57Et finalement, petit à petit, tu as franchi les marches
04:02et tu as remporté tes premiers titres.
04:04Je crois que tu avais été un peu snobbé par l'équipe de Français Sport
04:06et puis tu t'es retombé ensuite, non ?
04:08Je ne vais pas dire « snobbé ».
04:10J'ai eu un petit moment, entre guillemets, d'injustice.
04:16Donc j'étais en Espoir et je pars à Lille,
04:20non, je pars à Mont-Soleil-Mines pour faire un test
04:24pour rentrer en équipe de Français Sport.
04:26Donc je fais le test sur le concours général, sur tous les agrès
04:29et je gagne, je gagne le test.
04:31Donc avec mon ancien entraîneur, on s'est dit « bon bah chouette,
04:33ça y est, tu rentres à la maison,
04:36tu vas porter ton premier sur le vêtement France. »
04:38J'étais tout gamin, j'étais heureux comme tout.
04:41Et un jour, mon coach reçoit un coup de téléphone,
04:47je le vois un peu tirer la tronche.
04:48Je dis « ça va ? »
04:50Il me dit « oui, oui, l'entraîneur national m'a appelé,
04:55on va devoir refaire un deuxième test. »
04:58« Ça ? »
04:59Il me dit « oui, on va devoir refaire un deuxième test,
05:02le test va se passer à Lille. »
05:04Et moi, à cette époque-là, j'avais une maladie de croissance
05:07qui s'appelle le Zgutschlater,
05:09qui m'empêchait de faire du sol et du saut.
05:13Donc le coach lui a dit « bon bah écoutez, il n'y a pas de souci,
05:16on va faire le deuxième test,
05:17sauf que Sam, on va le préserver de sol et de saut
05:20pour la compétition, pour qu'il arrive à 100% à la compétition. »
05:24Donc je fais le deuxième test à Lille, ça s'était super bien passé.
05:27Et quand j'entends l'annonce de l'équipe,
05:30je n'entends pas mon nom.
05:31Et là, waouh, grosse claque.
05:34Donc on revient sur Antibes et là,
05:39Philippe Carmona,
05:40qui lui était à la tête de l'équipe de France Junior,
05:44qui préparait le championnat d'Europe Junior,
05:48vient voir mon ancien coach et lui dit « bon bah,
05:52on va tester Samir,
05:53on va le mettre dans la préparation des championnats d'Europe Junior
05:57et on va voir ce qu'on peut faire. »
05:59Et dans ma tête, je me suis dit « attendez,
06:00mais ils sont en train de se foutre de moi, clairement.
06:02Je ne suis même pas retenu pour un match amical. »
06:05Mais en fait, ce n'est même pas ça.
06:06Je ne suis pas retenu pour un match amical,
06:09avec les espoirs.
06:11Et là, on me demande de faire des sélections
06:13pour le championnat d'Europe Junior.
06:15Donc...
06:16Ça manquait de cohérence à tes yeux.
06:18Ouais, tu vois, je ne comprenais rien.
06:20Et sauf qu'il s'avère que j'ai réussi à me qualifier
06:22pour ces championnats d'Europe Junior.
06:24Et en plus, avec fierté, je suis la seule médaille européenne.
06:28Donc ouais, j'ai commencé directement dans le grand bain.
06:30Philippe Carmona, qui est, juste pour préciser,
06:32toujours au Pôle France d'Antibes aujourd'hui.
06:33Oui, bien sûr.
06:33Dans les tauliers presque de cette structure.
06:35Il fait partie des murs, comme Marcus,
06:38Marc Touché, qui sont des piliers là-bas.
06:43Et voilà.
06:44Et après, tes premiers championnats du monde,
06:45tu as 19 ans.
06:47Et après, c'est le début de la grande aventure.
06:49Exactement.
06:50Et après, François, il y a le départ, je crois, de Samir,
06:53l'arrivée à Antibes sur la cause.
06:56Entre temps, comment ça s'est fait tout ça ?
06:58Avec ta famille qui t'a rejoint.
06:59Comment s'est passé ce grand déménagement ?
07:01Quand tu avais 11 ans, tu es venu à Antibes un peu tout seul.
07:04Tu avais été tout petit.
07:05Comment tu as vécu ?
07:06En fait, voilà, moi, je suis issu de la région parisienne,
07:09Champigny-sur-Marne.
07:10J'ai quitté Paris en 2001, justement,
07:14pour intégrer le Pôle France.
07:16J'ai été quelques temps à l'internat, pas longtemps.
07:20Mes parents sont venus un petit peu plus tard
07:23et je suis resté à Antibes du collège,
07:28de ma sixième jusqu'à ma terminale.
07:29Et ensuite, je suis reparti sur Paris,
07:33donc là où j'ai intégré l'INSEP,
07:34pour la préparation des Jeux de Londres.
07:37Et depuis, tu habites entre Paris et Antibes.
07:40Voilà, alors j'ai été très, très longtemps à l'INSEP.
07:44L'INSEP, pour moi, c'est une deuxième famille.
07:47Je leur dois beaucoup.
07:48Et on va dire que j'ai fait de 2008-2009
07:54jusqu'à 2017 à l'INSEP.
07:58Et après, je suis revenu pour préparer les Jeux de Rio, ici.
08:01Voilà.
08:02Et là, tu t'es donc qualifié pour les Jeux de Paris
08:06depuis le 19 avril, c'était à Doha.
08:08Comment tu l'as vécu ?
08:08Est-ce que c'était un soulagement de par le format ?
08:11C'était une succession de compétitions.
08:13On sait aussi que toi, tu reviens de loin.
08:14François en parlera un peu plus tard.
08:16Voilà, ça a été quoi, synonyme de quoi,
08:17cette qualification pour Paris, finalement ?
08:19Parce que c'est aussi qu'une étape, peut-être, à tes yeux.
08:21Oui, c'est une étape, mais c'est une grosse étape.
08:23C'est une étape très, très importante.
08:25Pour moi, il était inconcevable de louper ces Jeux.
08:27Je ne pouvais pas me dire, bon, si je loupe ces Jeux,
08:30ce n'est pas grave, il y aura Los Angeles derrière.
08:31Non.
08:33Franchement, dans ma tête, c'était interdit.
08:35Interdit, je n'avais pas le droit à l'échec.
08:40Interdiction.
08:40Donc, voilà, on a fait un gros, gros boulot en amont
08:45avec Chris à ma droite, Olivier et Kevin Dupuis,
08:49qui, malheureusement, n'est pas là.
08:51Voilà, on s'est réunis plusieurs fois, chacun à son propre poste.
08:55Et voilà, aujourd'hui, le travail a payé et on en est très fiers.
09:00Je pense que tout seul, je n'y serais peut-être pas arrivé.
09:03Et pour expliquer un petit peu aux gens qui nous regardent,
09:06c'était un petit peu une mission, cette qualification,
09:07il fallait passer par des manches de Coupe du Monde.
09:09Il y a eu, je crois, en Allemagne, en Égypte.
09:11Après, c'était à Doha.
09:12Voilà, ça devait être éprouvant physiquement, les transports.
09:15Comment on organise tout ça ?
09:17Alors, on viendra après sur la prépa physique, mentale, etc.
09:19Mais comment on arrive à cette qualification
09:21qui passe par beaucoup d'étapes, finalement ?
09:23Alors, en octobre dernier, malheureusement,
09:28l'équipe de France ne s'est pas qualifiée.
09:29Donc, pour pouvoir prétendre à faire les Jeux,
09:33on avait quatre étapes de Coupe du Monde à faire.
09:37Et il fallait être numéro un ou numéro deux sur le ranking mondial
09:40pour pouvoir obtenir ce ticket olympique.
09:44Donc, la première étape, c'était le Caire, en Égypte.
09:47Ensuite, on enchaînait directement avec la Coupe du Monde à Cotebus, en Allemagne.
09:52Je suis revenu, je crois, une semaine en France.
09:56Je suis reparti à Bakou, en Azerbaïdjan.
09:59Et la dernière, où justement j'ai pris le ticket, c'était au Qatar, à Doha.
10:04Mais tu as pris le ticket à Doha,
10:05mais aussi en faisant des bons résultats sur les manches d'avant.
10:08C'est pas juste à Doha où tu as fait le ticket.
10:10Non, il y a tout un système de points.
10:12C'est un peu compliqué et long.
10:15Je pense que les téléspectateurs, si je rentre dedans,
10:17vont commencer à se gratter la tête.
10:20Mais voilà, tout simplement, il fallait être numéro un et numéro deux
10:24sur le ranking mondial, donc sur les podiums,
10:27sur les podiums, sur ces Coupes du Monde.
10:29Précisons que Samir sera le seul athlète gymnaste masculin français
10:34qualifié pour les Jeux de Paris.
10:36Je serai le seul représentant, malheureusement, de l'équipe de France aux Jeux.
10:41Et pour être complet, tu parlais de l'équipe de France masculine pas qualifiée.
10:44Les filles, elles sont qualifiées en équipe.
10:47D'ailleurs, leur sélection en interne se fera assez soupeuse.
10:54Samir, on voulait un peu revenir sur ton caractère, ta personnalité.
11:00Tu es un garçon qui a l'impression que tu reviens toujours de nulle part.
11:05Tu as cette force en toi.
11:06On se souvient à Rio, quand on t'a vu malheureusement la jambe cassée
11:11et qu'on était venu te voir à l'hôpital avec Seb, avec tes amis.
11:16Moi, j'étais rentré démoralisé dans la chambre.
11:19Finalement, c'est toi qui nous avais redonné le sourire parce que tu nous avais dit
11:22non, non, mais les Jeux de Tokyo, je vais les faire.
11:25Tu les as faits, tu es allé en finale, t'as fait quatrième.
11:28Après, tu t'es blessé en finale à Tokyo.
11:30T'as eu biceps, t'as eu un an et demi pour revenir.
11:32C'était dur, c'était dur.
11:34Tu t'es dit non, non, non, mais Paris, je vais le faire.
11:37Oui, effectivement, le chemin n'a pas toujours été de façon linéaire,
11:44j'ai envie de dire.
11:45Il y a eu des petits pépins qui se sont mis sur la route,
11:48mais voilà, ça fait partie du sport de haut niveau.
11:50Ça fait partie du quotidien d'un sportif.
11:55Donc après, voilà.
11:56Heureusement que pas tout le monde se fait des fractures ouvertes type diapéronée,
12:01mais on a très vite, très tôt appris à apprivoiser la blessure.
12:08La blessure fait partie de notre quotidien.
12:10Les douleurs font partie de notre quotidien.
12:12On est obligé d'apprendre à travailler avec.
12:14Celui qui dit je ne me suis jamais fait mal durant ma carrière
12:18ou je n'ai pas eu un petit bobo dans ma carrière,
12:21je n'y crois pas ou alors chapeau, bravo.
12:24Donc voilà, oui, il y a eu des moments compliqués,
12:27mais ce qu'il faut retenir, c'est voilà.
12:29Si moi, j'étais capable de le faire, beaucoup le sont aussi.
12:33Et ça, c'est le plus important pour justement la future génération,
12:37les jeunes qui arrivent.
12:39Se dire voilà, ce n'est pas parce qu'il y a un petit pépin de travers
12:42qu'il va falloir abandonner.
12:43Non, quand tu as un objectif en tête, bats-toi, bats-toi,
12:47donne-toi les moyens de réussir.
12:48Ah, c'est sûr que si tu restes assis sur ton canapé à attendre,
12:51je ne suis pas sûr que ça va fonctionner.
12:53Mais si tu te bouges un peu et tu te fais violence, ça peut le faire.
12:57Et en revanche, tu dis rester sur le canapé,
12:59je me souviens quand on en a parlé il y a quelques années en Thibs
13:01et Christophe et Olivier en parleront sûrement derrière,
13:03mais il y a aussi ces plages de récupération qui sont importantes.
13:06Des fois, rien faire et se reposer,
13:07c'est aussi progresser et travailler d'une certaine façon.
13:09Exactement, la récup' fait partie de la performance.
13:13Le sommeil fait partie de la performance.
13:15La nutrition fait partie de la performance.
13:17Il n'y a pas que l'entraînement.
13:19Et c'est vrai qu'aujourd'hui, dans la tête d'un sportif de haut niveau,
13:22en tout cas dans la mienne, des fois, je me dis ah ben non,
13:25si je prends repos là, je vais perdre du temps.
13:29Mes concurrents, pendant que je suis sur mon canapé, s'entraînent.
13:33Alors je ne dis pas que j'ai toujours envie, bien évidemment que non.
13:36Il y a des fois où j'ai la flemme, je suis fatigué.
13:38Oui, mais c'est ces moments-là où tu dois te mettre un coup de pied aux fesses.
13:42Puis si tu n'y arrives pas, il y a le staff qui sont là pour te le mettre.
13:47Et c'est là où tu progresses.
13:48Et d'ailleurs, j'ai remarqué pas mal de fois, peut-être pas tout le temps,
13:51mais c'est dans les moments où tu arrives à la salle et tu te sens fatigué,
13:56tu es un peu mou, tu n'as pas envie.
13:59Des fois, c'est ces séances-là qui sont les meilleures et vice-versa.
14:03Combien de fois ça m'est arrivé d'arriver à l'entraînement,
14:06j'avais une pêche de fou, mais je monte sur les anneaux, rien du tout.
14:11Olivier Moriano, tu connais Samir depuis de très longues années.
14:14Tu es son préparateur mental, notamment depuis Tokyo.
14:16Un mot justement sur cette persévérance qu'il a, le fait de ne jamais lâcher,
14:20même s'il y a toujours des moments de doute ou des phases plus compliquées.
14:23Comment tu le vois, toi, d'un regard extérieur, finalement ?
14:26Déjà, vous aurez bien compris que Samir, il part d'un mental déjà fort naturellement.
14:32Donc, mon travail, ce n'est pas de mesurer son niveau mental,
14:35c'est de le faire performer là où il est.
14:37Donc, on met en place un tas de choses environnementales,
14:44au niveau personnalité, au niveau de Samir, au niveau de ses entraîneurs, Kevin et Christophe.
14:50Et on essaye de provoquer un environnement très positif qui le mette en avantage.
15:03C'est une forme de confort, finalement ?
15:04Exactement, un confort, un bien-être, du plaisir, tout simplement,
15:07pour qu'il puisse performer et rendre ce mental performant
15:11pour ce que va lui demander Christophe et Kevin, tout simplement.
15:14Christophe, au niveau de la préparation physique,
15:15sans rentrer dans du très technique spécifique,
15:18mais comment on planifie tout ça ?
15:19Parce que Samir passe son temps en ce moment entre Antibes et l'INSEP.
15:23Comment on organise ça, finalement ?
15:25Parce que ce n'est pas, je suis à l'INSEP, je m'entraîne, je suis à l'ANTIBES, je m'entraîne.
15:27Oui, mais il y a beaucoup de choses là-dedans.
15:29Comment ça s'organise ?
15:31La première chose, déjà, c'est ce qu'exprimait Samir.
15:34C'était de planifier la problématique de qualification,
15:37parce que Samir, on a l'impression que c'était facile,
15:42mais ce n'était vraiment pas facile d'enchaîner quatre compétitions de suite comme ça,
15:45enfin trois compétitions, revenir un mois, repartir.
15:48Donc, en fait, avec l'entraîneur, on regarde quels sont les éléments que Samir,
15:54le programme que Samir veut mettre en place sur les anneaux,
15:56et derrière, on ondule la charge d'entraînement,
15:58c'est-à-dire qu'entraîner, c'est fatiguer, sinon il n'y a pas d'adaptation.
16:03Mais tu le disais tout à l'heure, c'est que si tu fatigues trop, en fait, tu sur-entraînes.
16:06Donc toute la stratégie, c'est en lien avec Olivier,
16:09sur justement l'approche, la disponibilité de Samir,
16:13d'un point de vue déjà mental,
16:15on va dire que c'est un jeune papa ou encore des enfants bas âge,
16:19donc c'est une incidence vraiment dans la vie de tous les jours,
16:22puis se travail sur les anneaux,
16:23donc comment on arrive à coupler la préparation mentale,
16:26la préparation physique et la préparation sur les anneaux.
16:28Donc ça, c'était la première étape.
16:30Et après, voilà, c'était, tu l'as dit, qu'une étape,
16:33mais en fait, cette étape fallait la passer.
16:34Et derrière, on a l'échéance après.
16:36Alors l'échéance, c'est la qualif pour les Jeux et aussi la finale.
16:39Donc tu imagines bien qu'on ne vise pas la qualif,
16:42il faut se qualifier pour la finale, mais on vise aussi la finale.
16:45Donc derrière, on met en place et on essaie de battre la mesure
16:49en prenant vraiment au cœur du système Samir et son niveau de disponibilité.
16:53Mais ma définition de la planification, planifier, c'est limiter les incertitudes.
16:58Donc on essaie de limiter les incertitudes en fait.
17:01Oui, parce qu'on ne peut pas les éviter, les impondérables,
17:03on ne les maîtrise pas par définition.
17:05Oui, et surtout que Samir, comme il est, tu l'as bien compris,
17:09ce n'est pas un sportif joueur,
17:10il veut rentrer un nouvel élément qui n'a jamais été réalisé.
17:13Donc voilà, il faut bien se coordonner avec Olivier,
17:18avec notamment Kevin, Kevin Dupuis, l'entraîneur,
17:21pour savoir comment on va amener Samir en termes de préparation physique
17:26et être capable de réaliser les entraînements pour après potentiellement
17:30performer et réaliser l'enchaînement qu'il a choisi de présenter au Jeux.
17:35Et on y reviendra sur cet enchaînement avec François un petit peu plus tard.
17:38Les qualifications aux anneaux au Jeux auront lieu le 27 juillet.
17:40Est-ce que l'idée, c'est de préparer Samir pour ce jour-ci
17:43ou finalement qu'il monte en puissance au fil de cette compétition ?
17:45On l'entend des fois de la part des entraîneurs de Sporco de dire
17:48voilà, le but, c'est que le groupe monte en puissance
17:50pour les échéances vraiment finales.
17:51Comment on s'organise à ce niveau-là pour un sport individuel
17:54comme les anneaux en l'occurrence ?
17:55C'est différent des Sporco parce que les Sporco, au Jeux,
17:57tu vas jouer tous les deux jours, en fait.
17:59Donc tu as un jour où tu joues, tu as un jour où tu es off,
18:01un jour où tu rejoues.
18:02Donc là, Samir, alors le format, il n'est pas traditionnel
18:05parce qu'habituellement, ils ont deux jours entre la qualif et la finale.
18:10Là, il y a six jours, sept jours.
18:11Donc ça veut dire que ça nous laisse du temps derrière
18:14pour, un, récupérer, deux, retravailler.
18:17Donc ce ne sont pas des mathématiques,
18:19mais en fait, l'objectif serait d'arriver à 95% d'un potentiel,
18:23on va dire un potentiel niveau de condition physique
18:27et on va dire technique spécifique aux anneaux pour la qualif
18:31et puis aller 110% le jour de la finale.
18:36Et je reviens sur Olivier pour que ce soit la relation même amicale
18:38qui est née entre vous de préparateurs mentaux.
18:41Ça arrive les jours où vous ne vous parlez pas
18:42ou c'est des échanges de messages, d'appels constants,
18:45ou que ce soit même avec Christophe.
18:46Mais voilà, quand on a un staff comme ça,
18:47est-ce qu'il y a des moments où tu peux être dans une forme d'autonomie
18:49et tu n'as pas besoin d'eux,
18:50ou à l'inverse, on se parle un peu tous les jours,
18:52je ne sais pas qui peut répondre ?
18:53Tout évolue, il n'y a rien qui est vraiment stable en fait.
18:55Vous avez vu tout ce qui t'arrive à Samir en toutes ces années.
18:58Il y a eu des changements de staff, il y a eu des blessures,
19:01il y a eu des tas de choses qui ont « up down », on va dire.
19:04Donc vu que tout est en mouvement,
19:06automatiquement, on est constamment, comme disait Christophe,
19:08en adaptation constante.
19:11Voilà, donc du coup, ça fait que des fois,
19:15il y a des ambiances qui sont meilleures que d'autres fois.
19:18Et voilà, donc c'est de l'adaptation.
19:21Exactement comme au niveau physique ou au niveau technique,
19:23on est constamment en train de s'adapter
19:25pour chercher la performance au quotidien.
19:28Et puis il y a des fois, c'est plus dur,
19:29et puis des fois, c'est plus facile.
19:31Il y a les événements de Samir aussi,
19:32de son quotidien, de sa vie privée aussi, qui rentrent en jeu.
19:35Donc tout ça, ça fait une atmosphère à devoir contrôler.
19:40J'ai une dernière question avant de relaisser la parole à François,
19:42parce que pour les gens qui te suivent ou qui vous suivent sur les réseaux sociaux,
19:45peut-être que certains se posent la question,
19:46est-ce que vous pouvez nous expliquer ce que c'est cette salle un peu de torture là-haut,
19:50où tu fais un équivalent de vélo d'appartement
19:52dans une salle où la température est très haute, plus que dans ce studio.
19:55Voilà, c'est quoi, c'est la thermotraining room,
19:57je crois que c'est ça, peut-être que les suiveurs se posent la question.
20:00C'est quoi le but de cette salle de torture, vu de l'extérieur en tout cas ?
20:04Je vais laisser Chris en parler, parce que ça a été lui,
20:07il a fait partie des fondateurs de la Thermo,
20:09donc je pense qu'il est bien placé pour nous raconter cette machine de torture.
20:17Bon alors on ne le torture pas un torturé,
20:19on ne choisit pas, lui il vient tous les jours, il est à la banane,
20:21donc voilà, ce n'est pas vraiment un torturé, mais c'est vrai que ce n'est pas simple.
20:24En fait, c'est une chambre,
20:29dans laquelle on monte la température à 41-43 degrés pour Samir.
20:35Ce sont des ondes longues, qui vont chauffer 80% du corps et 20% de l'air,
20:40contrairement à un sauna traditionnel, où là tu vas chauffer 80% de l'air et même pas 20% du corps.
20:47Donc c'est pour ça que vous le voyez en petite tenue très sexy en train de faire du vélo,
20:51parce qu'en fait, il faut qu'il soit irradié.
20:53Donc quel est l'objectif ? Il y en a plusieurs.
20:55Il y en a un, ça peut être l'acclimatation à la chaleur,
20:57donc là, pour Samir, ce n'est pas le cas, puisqu'il y aura l'acclimatation à la chaleur.
21:00Il va faire chaud, par exemple.
21:01Quoique, l'autre, c'est l'augmentation de la performance,
21:05d'un niveau, on va dire, cardio-respiratoire, musculaire,
21:09et il y a aussi un énorme avantage sur la fonte des masses grasses, c'est-à-dire séchées en fait.
21:18Donc nous, on l'utilise plutôt pour le cardio-vasculaire,
21:21pour garder un équilibre, on va dire, sur les anneaux en ratio poids-masse maigre,
21:27les muscles, les masses grasses, la graisse.
21:30Vous l'avez vu, il n'y en a pas beaucoup, mais qu'il soit le plus optimal possible.
21:33Donc c'est vrai que ce n'est pas simple.
21:36En fait, il est important aux anneaux d'avoir un bon rapport poids-puissance.
21:39Donc voilà, en tout cas, moi, je suis un gymnaste qui fait des sèches.
21:44Donc j'ai toujours fonctionné comme ça.
21:46Je me suis toujours entraîné avec, on va dire, en étant un peu plus haut que mon poids de forme,
21:53à laquelle j'arrive en compétition.
21:55Et du coup, en fin de préparation, ou même deux fois au milieu,
21:59je commence ma période d'affûtage.
22:02Et là, justement, le fait de rentrer dans la thermo.
22:04Donc un, ça me permet de sécher, et deux, de travailler mon cardio.
22:09Et oui, qu'est-ce qu'ils ont d'aussi spécial, les seigneurs des anneaux ?
22:14C'est la force, c'est la force boot, c'est...
22:19J'ai vu une interview où tu disais, moi, je suis un bourrin.
22:23Ouais, je suis quelqu'un qui est plus bourrin que technique,
22:28je suis plus bourrin qu'artistique.
22:31Voilà, et je pense que je suis plus à même de faire certains sports que d'autres.
22:35Donc voilà, quand on me regarde, on est plus sur de la force,
22:45être un peu brut que la souplesse, l'élégance, l'artistique, tu vois.
22:51Donc c'est pas moi qui ai choisi, c'est ce milieu-là qui m'a choisi,
22:57j'ai envie de te dire.
22:58Mais voilà, on est obligé de s'adapter.
23:02Quoique tu arrives à avoir cette élégance sur les anneaux.
23:04Oui, parce qu'il y a l'absence, mais effectivement, le côté artistique est vivant.
23:08Ouais, ouais, bah ouais.
23:09Le but, c'est d'essayer d'arriver le plus près possible
23:13et le mieux possible pour les compètes, quoi.
23:17Et le fait d'être le seul Français qualifié pour les JO en gymnastique,
23:21est-ce que ça va te mettre une pression en plus ?
23:24Pas du tout, pas du tout.
23:26Pourquoi je me mettrais la pression ?
23:27Justement, ça c'est un sujet avec Olive où on a débattu pendant des heures et des heures.
23:32Je vais partir sur ces JO avec une seule chose en tête,
23:35c'est de me faire plaisir.
23:37Me faire plaisir.
23:39Pourquoi je vais me mettre la pression ?
23:40Et puis je vais te dire un truc François,
23:42même si je n'ai pas la médaille,
23:44je fais les JO en France,
23:46j'ai fait les JO chez nous à Paris.
23:49Combien malheureusement auront la chance de dire j'ai fait les JO chez nous ?
23:54Donc déjà, ça c'est une victoire.
23:55Après certes, je ne vais pas là-bas pour faire d'affiguration,
23:58je ne vais pas là-bas pour participer,
23:59j'y vais pour gagner.
24:02Mais si malheureusement il n'y a pas la médaille,
24:05je l'aurai à Los Angeles.
24:07J'ai une info, c'est-à-dire que les JO de Paris, ce ne sera pas une fois en fois.
24:10Ah non, non, ce n'est pas mes derniers,
24:11mais ça je l'ai déjà annoncé, ça je l'ai déjà annoncé.
24:13Vous pouvez le croire si Samir le dit.
24:14Comment ?
24:15Je dis aux auditeurs, vous pouvez le croire si Samir le dit.
24:18De toute façon, écoutez,
24:20je vais être clair,
24:22ce que j'ai dit,
24:24je m'y suis toujours tenu.
24:26J'ai dit que j'irai à Paris,
24:28j'ai tout donné pour arriver à Paris.
24:30Là, je ferai,
24:32et là je le dis, mes derniers jeux,
24:34ce sera à Los Angeles.
24:36Après j'arrête ma carrière.
24:37Mais il va falloir faire les choses intelligemment.
24:40La planif, elle est quasiment déjà faite.
24:43Je ne vais pas m'entraîner et faire 4 ans de compétition non-stop, non-stop.
24:47Non, il va falloir faire les choses intelligemment.
24:50Je fais l'année post-Olympique sur le championnat du monde,
24:54d'accord, individuelle.
24:56Après les deux années qui arrivent derrière,
24:58c'est par équipe.
25:00Là, je ne le ferai pas.
25:01Donc, je continuerai,
25:03et j'insiste bien, je continuerai à m'entraîner
25:05dans la salle de gym,
25:07avec Chris sur la préparation physique,
25:09d'accord,
25:10avec Olive sur la préparation mentale.
25:12Et je repointerai le bout de mon nez,
25:15l'année Olympique.
25:16Comme ça, un, je m'économise,
25:19et deux, je suis en forme.
25:21Tu voulais enchaîner, je crois, François, sur le statut de porte-drapeau, justement.
25:24Juste un petit mot sur le fait d'avoir été porte-drapeau,
25:28quand même, c'était un événement très particulier.
25:30Comment tu l'avais appris, ça ?
25:33C'était un soir.
25:35C'était un soir, je me souviens, je venais de coucher ma fille,
25:38et mon téléphone sonne,
25:41un numéro que je ne connaissais pas.
25:44Je réponds, et à l'époque, c'était Brigitte Henriquez
25:49qui était la grande chef,
25:51et qui me dit, bonjour Samir et tout,
25:53ben voilà, j'ai l'honneur et la fierté de te dire que
25:57tu as été élu porte-drapeau de l'équipe de France Olympique.
26:02Et là, j'ai buggé, j'ai dit quoi ?
26:05Qu'est-ce qu'elle m'en raconte, là ?
26:06J'y croyais pas, honnêtement, j'y croyais pas, et je lui ai dit,
26:09vous savez que c'est Samir au téléphone,
26:12que c'est pas un Flomanoudou ou un Lavillény ?
26:14Vous n'êtes pas trompé ?
26:15Elle me dit, non, non, non,
26:17c'est vous qui a été élu porte-drapeau.
26:21Et là, je dis, oh, j'ai raccroché,
26:23je regarde ma compagne et je lui dis,
26:26hé, c'est moi le porte-drapeau.
26:28J'étais choqué, j'étais choqué, j'étais choqué.
26:32Franchement, c'est une fierté de ouf,
26:33rien que de m'en parler, j'ai des frissons.
26:36Je suis quelqu'un de très patriote,
26:37et quand on te dit, ben c'est toi qui vas porter toute une délégation,
26:41pouah, c'est extraordinaire.
26:43Porter l'étendard, défiler,
26:44même en période de crise, même en période de Covid,
26:48c'était extraordinaire.
26:49Et tu nous fais le salto.
26:51Exactement, exactement.
26:52Tu y avais pensé avant ?
26:54Mais pas du tout.
26:55C'est en rentrant dans l'arène,
26:57il y avait tous les copains derrière,
26:59il y avait les handballeurs, il y avait les basketteurs,
27:01ou je ne sais plus, les handballeuses,
27:02il y avait tout le monde, il y avait du monde.
27:04Et d'un coup, je ne sais plus qui dit,
27:07hé, Sam, fais un salto.
27:10Et en même temps, je me suis dit,
27:11moi, je suis encore un gamin,
27:12il ne faut pas trop me chauffer,
27:14je serais capable de le faire et tout.
27:16Et là, je regarde Clarisse et je lui dis, hé, qu'est-ce que je fais ?
27:18Avec Benyamou, la judoka qui était porte-drapeau avec toi.
27:20Exactement, oui, pardon.
27:21Je lui dis, qu'est-ce que je fais, je fais un salto.
27:23Et là, je regarde et je lui dis,
27:25imagine, je m'explose comme ça.
27:27Oui, c'est tout ce que tu fais.
27:29Je lui regarde, je lui dis, t'imagines la honte ?
27:31Si je fais un salto et je m'éclate.
27:33En plus, on avait les grandes parkas,
27:36tu sais, qui étaient vraiment basses.
27:37Oui.
27:38Et là, je me suis dit, bon, allez, vas-y, on va se faire kiffer.
27:40Et bien, effectivement, aujourd'hui,
27:42même à l'étranger, on me parle de ce fun de salto,
27:45parce que c'est vrai que tout le monde a l'habitude
27:47de défiler de manière...
27:50Sophe ?
27:51Ouais, sophe, militaires, tu vois.
27:56Et moi, je suis le seul à avoir fait un salto
27:58sur une cérémonie d'ouverture,
28:00depuis même la création des jeux, tu vois.
28:04C'est ça.
28:04Donc, non, il n'y a rien qui a été fait
28:08et décidé en amont, que du feeling.
28:10Et pareil, je me suis interdit de sortir
28:13mon téléphone portable pour vivre la cérémonie à fond.
28:17De toute façon, les images, je les aurais vues.
28:19Je les regarderai un peu plus tard.
28:21Donc, je voulais avoir tout en tête, tout en tête.
28:24Si tu avais un conseil à donner aux futurs portes-drapeaux,
28:28on parle de grands noms, peut-être Manodou, Engapet ou...
28:31Sophia Noumia, il y a plein de grands champions
28:34qui peuvent prétendre être portes-drapeaux.
28:37Donc, ça sera la surprise.
28:40On ne va pas tarder à voter et on va voir.
28:43Et le conseil, du coup, que tu leur donnerais ?
28:44Le conseil, c'est juste de kiffer le moment présent,
28:47parce que c'est extraordinaire.
28:48Et puis, on est une fois dans sa vie portes-drapeaux.
28:51Donc, kiffer, juste kiffer.
28:54C'est extraordinaire, c'est une sensation extraordinaire.
28:57C'est une fierté... pas possible.
29:00Et vous ?
29:01Vas-y, vas-y, je t'en prie.
29:03Christophe, tu veux lui ajouter quelque chose ?
29:04Oui, peut-être pas tenter le salto,
29:05parce que c'est sa mère à l'extérieur, il n'est pas qui veut.
29:08Non, mais bon, si c'est un mec comme Sophia Noumia,
29:12le mec, il va nous faire du château,
29:14il va nous faire du château avec les drapeaux.
29:17Non, je rigole.
29:18Non, vraiment, je leur souhaite de kiffer le moment.
29:22Et on rappelle à Christophe, toi aussi,
29:24tu as connu les Jeux Olympiques
29:25en tant que préparateur physique de l'équipe de France de volley,
29:27qui avait été couronnée à Tokyo,
29:28donc tu connais aussi l'Olympiade
29:30et pas seulement la prépa physique aux Crêpes d'Antibes.
29:33Samir, on demande à tous les invités qui passent sur ce plateau,
29:35est-ce que les Jeux Olympiques à Paris, c'est le rêve d'une vie ?
29:38Toi, ce sera tes troisième, donc les Jeux, tu y as déjà goûté.
29:40Est-ce que le fait, justement, qu'ils soient dans la capitale,
29:42presque chez toi, en tout cas, près de ta ville de naissance,
29:45c'est une forme de rêve ou c'est, toi, une étape de plus,
29:47une expérience de plus ?
29:49En soi, les Jeux, c'est l'aboutissement d'une carrière pour un sportif de haut niveau.
29:52Soyons clairs.
29:53Ensuite, le fait d'avoir les Jeux chez nous,
29:55c'est vrai que ça ramène un petit truc en plus.
29:58On ne va pas se mentir.
30:00Mais je pense qu'il y en a plein qui se mettent la pression sur ces Jeux
30:05parce que c'est chez nous, on a envie de bien faire.
30:07Certes, c'est important de vouloir bien faire,
30:09mais entamons ça de manière simple.
30:15Les Jeux, c'est une compétition comme une autre, un peu plus médiatisée.
30:19Donc, ce qu'on doit faire là-bas,
30:21c'est juste reproduire ce qu'on a fait à l'entraînement, tout simplement.
30:25Donc, pas plus de pression, se faire plaisir.
30:27En tout cas, moi, c'est ce que j'ai en tête.
30:28Et la ville de Paris, tu entretiens quelle relation ?
30:30Très bonne, très bonne.
30:32Des habitudes, des lieux que tu aimes ?
30:33Bien sûr, bien sûr.
30:34Moi, j'ai tous mes repères à Paris, en banlieue parisienne.
30:38J'ai ma famille encore là-bas, donc mes amis.
30:41Donc, quand je retourne sur Paris, d'ailleurs, j'y retourne dimanche,
30:44je me sens chez moi.
30:46En fait, je suis chez moi.
30:47Je suis chez moi et là-bas et ici.
30:48Donc, je suis chanceux, je suis chanceux.
30:51On va te demander de regarder l'écran à ta droite.
30:53Là, il y a quelqu'un qui a voulu te parler, te poser une question.
30:56On reviendra sur sa question dans la foulée.
30:58Salut Sam Sam, je voulais te poser une petite question.
31:02À Tokyo, malheureusement, on n'avait pas pu être là pour te supporter,
31:04malgré qu'on l'y fait à fond derrière nos écrans.
31:07Cette année, c'est différent.
31:08C'est à Paris.
31:09On sera tous présents, les petits comme les plus grands,
31:12pour notre plus grand bonheur.
31:16Sachant que Paris, c'est la ville où tu as débuté ta carrière.
31:19C'est tes premiers sauts dans la fosse aux crocodiles.
31:22Qu'est-ce que ça te fait d'avoir débuté ta carrière là-bas
31:25et de faire ces Jeux aujourd'hui dans la même ville
31:30et avec toute ta famille présente ?
31:34Je te fais des gros bisous.
31:36Pour expliquer à nos téléspectateurs, il s'agit de Sarah, ta sœur.
31:38C'est ma sœur, oui.
31:39Je crois qu'elle allait me demander des places.
31:41Ah !
31:41Rires
31:43Ça, ça se dira en interne.
31:45Visiblement, elle n'a pas abordé ce sujet.
31:47Peut-être des places, ça donne un peu plus tard.
31:49Pour répondre à sa question,
31:52le fait que ça ait lieu à Paris,
31:54tu y as déjà un petit peu répondu,
31:55mais que ta famille, visiblement, soit là,
31:57alors qu'à Tokyo, c'était des conditions particulières, sous Covid.
31:59Comment tu vois ça ?
32:01C'est quand même une chance de pouvoir représenter son pays
32:06devant sa famille, devant ses amis,
32:08devant tous les gens qu'on aime, devant son public.
32:11Donc ça, c'est une chance de se dire
32:13bon ben voilà, on va montrer au monde ce qu'on sait faire
32:17et également à sa famille.
32:19Moi, je me sens, encore une fois, je répète,
32:22mais je me sens chanceux, clairement.
32:24C'est peut-être l'occasion aussi, je ne sais pas,
32:25de dire un mot à tes proches.
32:26Tu parlais du staff, c'est des carrières longues, difficiles parfois,
32:29que ce soit même les blessures ou les coups un peu moins bien mentalement.
32:33Il faut être entouré par les proches aussi,
32:34pour tenir ce travail invisible, un soutien invisible.
32:36Comme je disais tout à l'heure, tout seul, on n'y arrive pas.
32:39Ou alors, on a un peu plus de difficultés.
32:41Là, aujourd'hui, j'ai toute une famille derrière moi qui me pousse,
32:46qui sont là dans les bons comme dans les mauvais moments.
32:48Et ça, sans eux, j'en serais pas là aujourd'hui.
32:51Et ça, il faut être honnête, il faut le souligner.
32:53Parce que c'est bien beau de dire ouais, on a gagné.
32:55Ouais, mais qu'est-ce qui a fait que tu as gagné ?
32:58Qu'est-ce qui a fait que tu t'es senti bien sur le moment présent ?
33:01Et il y a beaucoup de monde.
33:02Il y a beaucoup de personnes qui sont là.
33:05Moi, ma famille, ils ont toujours été avec moi.
33:09Ces énergumènes qu'on voit aussi, ils ont toujours été à mes côtés,
33:14dans les bons comme dans les mauvais moments.
33:16Et ça, c'est important.
33:17J'insiste sur les bons et les mauvais moments.
33:20Parce que c'est toujours facile d'avoir beaucoup de gens quand tu brilles.
33:24Mais les vraies personnes qui t'aiment,
33:28elles sont là aussi dans les moments les plus difficiles.
33:30Et c'est là, généralement, que tu te rends compte qui sont tes vrais proches.
33:34Comme je dis, j'ai beaucoup de connaissances, mais très peu d'amis en vrai.
33:38Et c'est ça le plus important.
33:40C'est d'avoir l'amour des gens qui t'accompagnent même quand tu es au plus mal.
33:47Et en tout cas, je vous en remercie.
33:51Et tu penses souvent à ton papa aussi ?
33:53Bien sûr, le padre, ça a été un phare et ça l'est toujours.
33:59Même s'il est décédé, c'est un traumatisme.
34:04Je ne sais pas comment trouver l'adjectif.
34:07Mais oui, j'ai perdu mon phare.
34:09Et aujourd'hui, je me bats aussi pour lui.
34:11C'est un combat que je mène pour moi, mais aussi pour lui, pour le rendre fier.
34:14Et puis, tu es devenu papa à ton tour, avec ton petit garçon.
34:21Et ça, c'est encore plus dur que l'entraînement.
34:24C'est un autre entraînement ?
34:26C'est encore plus dur que l'entraînement, les compétitions ou même les sélections olympiques.
34:31Mais je rigole, c'est vrai, c'est difficile.
34:36Mais c'est que de l'amour en vrai.
34:39C'est que de l'amour, encore une fois.
34:41Peut-être que je radote, mais je suis chanceux.
34:44Et puis ça te permet aussi de relativiser, comme tu disais, une médaille.
34:48Ok, tu as une contre-père.
34:50Tu rentres chez toi, tu as une famille, tu as un toit.
34:52Tu as l'amour de ta famille, de tes proches, de tes amis.
34:56C'est ça la vraie richesse.
34:58C'est bien de gagner des médailles, bien sûr, mais la vraie richesse, elle est là.
35:00C'est juste extraordinaire.
35:03Quand tu vois, tu embrasses tes enfants, tu vois tes amis.
35:07Ça, c'est la vraie richesse.
35:09Toutes les médailles, c'est le sport de haut niveau, la reconnaissance.
35:14C'est éphémère, il ne faut pas l'oublier.
35:16Il ne faut vraiment pas oublier cet aspect-là.
35:18Olivier, justement, sur l'aspect mental,
35:20on parle des proches qui sont des soutiens,
35:22que ce soit pour Samir ou les autres sportifs de haut niveau.
35:24Il faut aussi quantifier ça, des fois,
35:26le fait de faire penser aux proches à l'approche d'une compétition,
35:28ça peut être une force.
35:30Mais si ça l'est trop, ça peut devenir quelque chose de trop émouvant,
35:32trop prenant.
35:34Il faut aussi trouver le juste milieu au niveau sentimental, presque.
35:36Bien sûr, bien sûr.
35:38Mais ça, on en a très régulièrement parlé.
35:40Bon, ça ne se passe pas comme dans un bureau.
35:42Quand je le reçois en entretien,
35:44ce n'est pas ça,
35:46ça se passe dans la vie de tous les jours, lorsqu'on s'entraînait.
35:48Parce qu'avant, on passait du temps en entraînement ensemble.
35:50Tout ça, c'est une planification
35:52qui se fait sur des années.
35:54Il y a des stratégies qui sont mises en place.
35:56Et ça, c'est des
35:58questionnements perpétuels
36:00qui sont au quotidien.
36:02On parle naturellement de ça, finalement.
36:04Mais ça rentre dans le processus, évidemment.
36:06En fait, Olivier, avant,
36:08ça fait très longtemps que je travaille avec Olivier.
36:10Olivier était
36:12dans mon staff
36:14sur les Jeux de Tokyo.
36:16Donc, il a été préparateur
36:18physique. Et pendant qu'il faisait
36:20toute ma préparation physique,
36:22il suivait en parallèle des formations
36:24pour être dans
36:26la préparation mentale.
36:28Et comme je l'ai dit
36:30à vos collègues, à la presse,
36:32j'ai complètement
36:34changé de staff après les Jeux.
36:36De Tokyo ?
36:38Donc, j'ai gardé
36:40les bonnes choses
36:42et je me suis écarté des moins bonnes choses.
36:44Voilà. Et aujourd'hui, je ne pouvais pas
36:46préparer des Jeux
36:48sans avoir mon
36:50Moriano à côté de moi. C'était important.
36:52C'était important pour moi.
36:54Et franchement,
36:56en tant que préparateur physique, il a fait du très très
36:58bon boulot. Et ce qui est bluffant, c'est que
37:00en tant que préparateur mental, il fait
37:02un excellent boulot.
37:04C'est ça qui est ouf. A savoir qu'il a été sportif
37:06de haut niveau. Donc, il sait ce que c'est.
37:08Exactement. Il a été boxeur pro.
37:10Donc, la compétition,
37:12le haut niveau, il sait ce que c'est.
37:14Donc ça, c'est plus facile.
37:16C'est plus facile pour l'athlète de se dire
37:18ce mec sait de quoi il parle.
37:22Il m'a initié à la course à pied.
37:24Je déteste ça.
37:26Quelle belle idée. Je déteste ça.
37:28Sur le plat.
37:30Je me souviens de quelques séances de piste au four carré
37:32notamment. Ce n'était pas ton premier
37:34élément, on va dire.
37:36Clairement. Mais,
37:38il m'a fait
37:40découvrir un monde que je ne connaissais pas.
37:42Et je me suis rendu compte que c'est
37:44hyper important pour moi. Et même
37:46aujourd'hui, parfois je continue à courir.
37:48Je me fais des petites séances en côte.
37:54J'en ai lâché des galettes.
37:56Et avant les compétitions,
37:58est-ce que tu as un rituel, une habitude,
38:00quelque chose que tu fais tout le temps ? Est-ce que c'est au feeling ?
38:02Non, je n'ai pas de rituel. Franchement,
38:04je n'ai aucun rituel.
38:06Je passe un coup de fil
38:08à ma famille,
38:10à mes amis.
38:12On fait le travail de prévention
38:14le matin de la compétition.
38:16Avec un travail
38:18qu'a mis en place Chris.
38:22Hormis le travail de prévention à faire le matin
38:24de la compète,
38:26je n'ai pas forcément de rituel.
38:28Est-ce que tu peux nous dire un mot sur la concurrence aux anneaux
38:30pour les gens qui ne seraient pas forcément très initiés ?
38:32Il y a souvent le nom du grec Petrounias
38:34qui revient. Est-ce que c'est lui
38:36et les autres derrière ?
38:38Pour moi, tout le monde.
38:40Une fois que tu arrives aux Jeux Olympiques,
38:42tout le monde est potentiellement dangereux.
38:44Je ne mets pas Petrounias ou le chinois
38:46devant.
38:48Si tu es là-bas, tout le monde peut être dangereux.
38:50Je ne sous-estime aucun adversaire.
38:52Ça va se jouer
38:54entre combien de gymnastes
38:56pour les anneaux,
38:58au niveau des notes globales ?
39:00Je pense que ça va se jouer
39:02entre 15 mecs, je pense.
39:06On a entendu parler d'une botte secrète,
39:08la Samir 2,
39:10après la Samir 1.
39:12Comment tu es au courant de ça toi ?
39:14Il n'a pas le tête pour en parler.
39:16Effectivement,
39:18je ne vais pas rentrer dans les détails,
39:20mais j'ai inventé une deuxième figure
39:22que je ne présenterai que aux Jeux,
39:24comme je l'ai fait aux Jeux Olympiques de Tokyo.
39:26Donc là,
39:28avec Chris et Kevin,
39:30on est à fond dessus pour la travailler,
39:32pour la peaufiner.
39:34Elle commence à rentrer de mieux en mieux.
39:36C'est une grosse fierté.
39:38Hier et lundi,
39:40on a eu de gros entraînements
39:42et tu sens
39:44que ça impacte le corps.
39:46Aujourd'hui, ils ont laissé
39:48un peu repos parce que la charge de travail
39:50qui aura demain et vendredi,
39:52ça va piquer. Mais pas le choix.
39:54De toute façon, cette nouvelle figure
39:56est tellement complexe, tellement difficile
39:58que si
40:00je ne fais pas tout ça maintenant,
40:02le jour de la compétition, ça risque
40:04d'être compliqué pour moi.
40:06Si je commence le premier élément à peiner,
40:08le mouvement va être long.
40:10Un petit mot sur Bercy.
40:12Bercy, c'est une salle
40:14qui t'a souvent réussi. Tu as gagné deux fois
40:16les internationaux. Plus, je crois.
40:18Peu importe. En tout cas, effectivement,
40:20c'est une médaille.
40:22C'est une salle
40:24qui m'a beaucoup souri.
40:26J'espère que ça va continuer.
40:28J'ai mes repères.
40:30Il n'y a plus qu'à.
40:32Il faut travailler.
40:34Il n'y a plus qu'à.
40:36Une question un peu plus locale, je crois,
40:38sur l'attachement de Samir avec notre département,
40:40avec la ville d'Antim.
40:42Oui.
40:46Moi, je t'ai toujours connu
40:48en Tibois.
40:50Depuis tout petit.
40:52C'est vrai que
40:54tu as fait la navette entre
40:56l'INSEP et Antibes.
40:58Est-ce que tu pourrais vivre sans Antibes ?
41:00Est-ce que tu pourrais ?
41:02Non.
41:04Mon cœur est ici, maintenant.
41:06Je suis fier de représenter la ville d'Antibes.
41:08Antibes m'a beaucoup apporté.
41:10Beaucoup apporté. Je me sens mordevable
41:12envers la ville d'Antibes.
41:14Notre maire, Jean-Léonetti, m'a toujours soutenu.
41:16Et c'est vrai qu'il a toujours
41:18cru en moi.
41:20Je suis fier de représenter
41:22la ville d'Antibes. Très, très fier.
41:24Et justement, c'est quoi tes habitudes ?
41:26Alors, il y a la gym qui prend une grosse part,
41:28il y a la vie de famille. C'est quoi tes loisirs ?
41:30Est-ce que c'est à Antibes ? Est-ce que c'est des balades, du cinéma ?
41:32Là, il n'y en a pas beaucoup.
41:34Il n'y a pas beaucoup de loisirs.
41:36C'est vrai que...
41:40Non, je ne fais rien, en ce moment.
41:42Il récupère.
41:44Il a vraiment besoin de récupérer en ce moment.
41:46C'est les trois plus grosses périodes de charge.
41:48J'étais à l'aéroport quand on est revenu de l'INSEP.
41:50Je lui ai dit, c'est ton sac qui te porte.
41:52C'est toi qui portes le sac.
41:54On est rentré. On était sur l'INSEP
41:56la semaine dernière.
41:58Et vendredi,
42:00on a bu mon âme.
42:02Clairement,
42:04ils m'ont abattu.
42:06J'étais à Orly et je
42:08peinais à trimballer
42:10ma valise. J'étais explosé.
42:12Mais voilà. Après,
42:14c'est un sentiment de
42:16fierté parce que tu sais que tu as tout donné.
42:18Et ce qui est encore plus dingue,
42:20c'est que tu sais très bien
42:22qu'une figure de plus,
42:24tu ne peux plus la faire.
42:26Même une galipette,
42:28je n'avais même plus la force de la faire.
42:30J'avais utilisé
42:32les 100% de mes ressources.
42:34Je n'avais plus rien.
42:36Un mouvement aux anneaux, c'est combien de temps ?
42:38Une minute, une minute cinq.
42:40Du coup, on met en place
42:42une grosse charge de travail
42:44pour que le jour de la compétition,
42:46ce soit un peu plus facile.
42:48Est-ce que tu veux qu'on retienne tes torsionnaires dans les locaux de Nice matin
42:50pour avoir quelques jours un peu plus souples peut-être ?
42:52J'en ai besoin.
42:54J'aime bien. Je dois être
42:56un petit peu sado, mais j'aime
42:58avoir mal parce que je sais que le jour de la compétition,
43:00ça me fera un peu moins mal.
43:02Merci à vous trois d'être passés nous voir dans les studios de Nice matin.
43:04Merci également à Philippe Bertigny
43:06et Sophie Doncet à la préparation et à la réalisation
43:08de cette émission. Merci à toi aussi François
43:10pour ton expertise.
43:12Merci à tous de nous avoir suivis.
43:14On vous donne rendez-vous dans une semaine avec
43:16un nouvel invité et toujours évidemment pour parler
43:18des Jeux Olympiques. D'ici là, portez-vous bien.
43:20Bye bye !
43:42Sous-titres réalisés para la communauté d'Amara.org