‘‘Les Yeux dans les Jeux’’. Voilà le titre de la nouvelle émission du service des sports de Nice-Matin. Jusqu’aux Jeux de Paris (26 juillet-11 août), nous vous présenterons, tous les quinze jours, un athlète azuréen qui espère se qualifier. C’est donc le rugbyman Antoine Zeghdar, natif de Monaco et qui défend les couleurs de l’équipe de France, qui ouvre le bal. Son parcours, ses objectifs, son ambition à Paris, le pilier de 24 ans se dévoile. "En 2020, on n’a pas pu participer aux Jeux, car on perd en finale des qualifications contre les Irlandais. C’était à Monaco, devant la famille. On a vraiment été très frustrés de cette défaite. Ça nous donne une hargne et une envie encore plus grandes. Mais le niveau est très homogène. Il peut y avoir des surprises et comme dans le sport, tout est possible, on rêve d’une médaille d’or".
‘‘Les Yeux dans les Jeux’’ est à retrouver sur tous nos supports numériques (Youtube, twitter, Facebook) et notre site internet
www.nicematin.com
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00:00 [Musique]
00:19 Bonjour à toutes et à tous, bienvenue dans la nouvelle émission du groupe Nice Matin,
00:24 les yeux dans les jeux.
00:26 Avec nous, toutes les deux semaines, vous pourrez suivre la préparation des sportifs azuréens
00:31 dans le cadre de l'année olympique.
00:33 L'année prochaine, les jeux se dérouleront à Paris du 24 juillet au 11 août.
00:37 Alors forcément, on s'intéresse à nos sportifs.
00:40 On va suivre leur quotidien, leurs ambitions.
00:43 Toutes les deux semaines, en plateau, nous aurons donc un invité.
00:46 Et pour commencer, avec moi en plateau, Romain Laronche, journaliste au service des sports.
00:51 Il m'accompagnera toutes les deux semaines pour interviewer ces sportifs.
00:55 Bonjour Romain.
00:56 Salut Christopher.
00:57 Et puis, premier invité aujourd'hui avec nous, c'est Antoine Zegdar,
01:01 international français de rugby à 7, né à Monaco.
01:05 Merci Antoine de lancer avec nous cette émission.
01:07 Merci à vous pour l'invitation.
01:09 Pour commencer Romain, on va présenter un petit peu le parcours d'Antoine.
01:14 Et je crois qu'il est assez copieux.
01:16 Oui, Antoine n'a que 24 ans, mais déjà un beau petit CV dans le rugby.
01:20 Donc tu as commencé le rugby à 12 ans à Monaco.
01:23 Tu t'es vite fait repérer là-bas.
01:25 Christophe Minaret loue tes qualités athlétiques, ton envie sur le terrain.
01:29 Donc rapidement, le club monégasque est trop petit pour toi.
01:32 Tu pars au stade niçois, puis au pôle espoir du RCT.
01:35 Tu signes pro là-bas.
01:37 On est en 2018, mais on connaît tous l'effectif du RCT.
01:40 C'est difficile pour un jeune d'y trouver sa place.
01:42 Tu joues quand même un match avant de partir au Iona.
01:45 Là, tu es en pro D2, tu feras tes armes.
01:47 Tu joues deux saisons là-bas.
01:49 Tu perces et Castres te repère.
01:52 Tu découvres le top 14 là-bas.
01:54 Tu vas y jouer 25 matchs et même aller jusqu'à la finale du championnat de France.
01:58 Malheureusement, perdu contre Montpellier.
02:00 Tu découvres aussi la Champions Cup.
02:02 Donc là, pour toi, c'est un bel échelon.
02:05 Déjà, tu es passé très rapidement au niveau top 14.
02:11 Oui, effectivement, ça s'est bien passé.
02:13 J'ai fait, comme tu disais, mes armes en 2e division à Iona.
02:17 Ensuite, je suis parti en top 14 à Castres.
02:22 J'ai fait une belle année.
02:24 L'équipe a fait une très belle saison.
02:26 On se retrouve en finale.
02:28 En fin d'année, malheureusement, on perd.
02:30 Mais c'était de sacrés souvenirs et des moments gravés à vie dans ma tête.
02:38 Là, on n'a parlé que des clubs.
02:40 Mais l'équipe de France, tu la connais depuis très longtemps.
02:43 Depuis 2014, elle est moins de 16 ans.
02:46 Tu as toujours fait partie de cette équipe de France des jeunes,
02:48 moins de 16, moins de 17, moins de 18.
02:50 Le Graal, avec ce titre de champion du monde,
02:53 chez les moins de 20 ans, on est en 2019.
02:56 Ça aussi, c'est une belle émotion, j'imagine.
02:58 Ça aussi, c'est quelque chose d'incroyable
03:00 de pouvoir être champion du monde avec sa génération.
03:05 C'est là aussi des moments exceptionnels
03:08 et des moments dont on se rappelle toute notre vie.
03:12 Et voilà, c'est super pour nous.
03:15 On a parlé du rugby à 15,
03:17 mais le rugby à 7, tu le pratiques aussi depuis longtemps.
03:19 Tu étais champion d'Europe chez les jeunes
03:21 et tu es membre de cette équipe de France depuis 2019.
03:24 Cette équipe de France, maintenant, qui prépare les Jeux Olympiques.
03:27 Tu fais partie des 18 joueurs retenus pour discuter
03:30 du circuit mondial World Seven Series.
03:32 Ça commence le 2-3 décembre à Dubaï.
03:35 Il y aura 7 étapes jusqu'à la finale à Madrid.
03:37 On sera le 31 mai jusqu'au 2 juin.
03:40 Donc tout proche des Jeux de Paris.
03:42 Le but, c'est ça, c'est de monter en puissance
03:44 pour être prêt pour les Jeux de Paris.
03:46 Exactement.
03:47 Donc là, ça fait quelques temps que l'équipe tourne bien.
03:51 On n'a pas réussi, malheureusement, l'année dernière,
03:53 à gagner un tournoi.
03:55 On a été plusieurs fois en finale,
03:56 mais on n'a jamais réussi à gagner un tournoi.
03:58 Donc c'est un peu notre objectif cette saison,
04:00 de pouvoir envoyer des signaux forts aux autres équipes
04:03 pour être préparé pour les Jeux Olympiques.
04:06 Antoine, on rentre dans le vif du sujet.
04:08 C'est ces Jeux Olympiques.
04:10 L'équipe de France est qualifiée d'office pour ces Jeux
04:12 en tant que pays organisateur,
04:14 comme l'est également le hand ou le football.
04:16 Concrètement, comment ça va se passer pour toi cette année ?
04:19 Forcément, à un an des Jeux,
04:21 une liste n'a pas été dévoilée par le sélectionneur.
04:23 Il n'y a pas encore d'équipe retenue.
04:26 C'est trop tôt.
04:27 Mais comment ça va se passer ?
04:28 Est-ce que tu peux nous expliquer globalement
04:30 comment vont se dérouler les prochains mois ?
04:31 Qu'est-ce qu'il faudra que tu fasses pour faire partie de cette équipe ?
04:34 Bien sûr.
04:35 Pour moi, j'ai eu la chance que mon club,
04:37 le club Castrolympique,
04:39 me permette de me mettre à disposition de l'équipe de France
04:42 pour espérer réaliser mon rêve qui sont les Jeux Olympiques.
04:47 Mais là, ce qui se passe,
04:50 c'est que comme tu disais, on est 18 pour l'instant
04:52 à être continuellement avec l'équipe de France à 7.
04:55 Mais il va y avoir d'autres joueurs qui viennent de Top 14,
04:58 qui viennent de Pro D2.
04:59 Ce n'est pas un groupe fixe ?
05:00 Ce n'est pas un groupe fixe.
05:01 Je pense qu'à peu près une trentaine,
05:03 30 joueurs vont passer dans l'équipe durant l'année.
05:06 Au final, on va avoir une préparation juste avant les Jeux Olympiques.
05:09 Il n'y aura que 13 élus qui partiront à Paris pour jouer cet événement.
05:16 13, c'est peu.
05:17 Les places vont être chères.
05:18 Mais comment gagner sa place ?
05:19 Qu'est-ce qu'il faut montrer aux sélectionneurs pour dire
05:22 "Attention, je suis là et j'ai bien envie d'aller faire ces Jeux ?"
05:25 Là, on a 8 tournois World Series dans l'année qui vont vite arriver.
05:31 Le but, c'est de faire les meilleures performances possibles
05:35 et d'essayer d'emmener une plus-value
05:38 et d'emmener l'équipe au plus haut niveau possible.
05:41 C'est ça qui fera qu'on sera sélectionné ou non en fin d'année.
05:45 C'est ta puissance que tu peux amener à ce collectif ?
05:48 J'ai un profil un peu atypique parce que je suis assez grand,
05:52 mais j'ai quand même des qualités de vitesse,
05:56 même si elles sont bien moindres par rapport aux autres qui font ça toute l'année
06:00 et qui sont vraiment des sprinteurs et des athlètes.
06:03 Mais moi, j'ai plus un profil aérien pour récupérer les ballons sur les coups d'envoi.
06:09 Je joue pilier à 7 alors qu'à 15, je joue centre ou ailier.
06:14 C'est assez différent.
06:17 J'ai un profil différent qui peut plaire ou non.
06:21 On va voir comment ça va se passer ensuite.
06:23 Si tu peux nous détailler ça, ça paraît fou.
06:26 On voit bien le profil de l'ailier au rugby, que tu puisses basculer d'ailier à…
06:30 Oui, bien sûr.
06:33 À 15, je joue centre ou ailier.
06:35 Quand je suis avec les 15istes, niveau vitesse, je me sens à l'aise.
06:39 Mais dès que je passe à 7, c'est un autre monde.
06:42 Les joueurs vont super vite, ils atteignent des vitesses à 37-38 km/h.
06:48 C'est vraiment des perfs vraiment pas mal pour des sprinteurs.
06:53 Quand je bascule avec le 7, je me sens un peu lourd et pas très rapide.
07:00 Donc un pilier.
07:02 Un petit peu pilier.
07:03 Là, tu fais 1m98 pour…
07:05 Pour 103 kg à peu près.
07:07 D'accord.
07:08 Et d'autres gabarits.
07:10 L'objectif, ce sera quoi concrètement à Paris ?
07:12 On va le dire, ça reste un sport récent de rugby à 7 dans le paysage des Jeux Olympiques.
07:19 Première intégration au programme des Jeux en 2016 à Rio.
07:22 Vous faites 7ème.
07:23 À Tokyo, il n'y a pas eu de qualification malheureusement.
07:26 Vous aviez perdu à Monaco sur le dernier tournoi de qualification.
07:29 C'est l'Irlande qui s'était qualifiée.
07:31 Qu'est-ce que vous pouvez espérer dans ces Jeux Olympiques ?
07:34 La médaille d'or, c'est possible quand on voit qu'il y a des grosses équipes.
07:37 Les Fidji, la Nouvelle-Zélande, l'Argentine qui sont aussi les cadors de ce sport-là.
07:41 Bien sûr.
07:42 Comme tu le disais, c'est assez récent.
07:44 En 2020, malheureusement, on n'a pas pu participer aux Jeux Olympiques
07:48 parce qu'on perd en finale contre les Irlandais.
07:50 J'y étais et on a vraiment été très frustrés de cette défaite.
07:53 À la maison, à Monaco en plus.
07:55 Là où je suis né, il y avait la famille.
07:57 C'était exceptionnel pour moi.
07:59 C'était d'autant plus frustrant de perdre en finale.
08:02 Ça donne une hargne encore plus et une envie de participer à ces Jeux Olympiques.
08:08 Là, on est déjà qualifiés.
08:10 Même si l'année précédente, les Jeux Olympiques,
08:13 les 4 premiers sont censés être qualifiés.
08:15 Nous, on est arrivés 4ème l'année dernière.
08:17 Même si on n'était pas payot, on aurait pu...
08:19 - World Series, c'est ça ? - Je parle du World Series, oui.
08:22 Les 4 premières places du World Series sont qualifiées d'office aux Jeux Olympiques.
08:29 Nous, on a été 4ème, donc c'est le 5ème qui a été pris par chance.
08:33 On a fait quand même une belle saison l'année dernière.
08:36 Après, le niveau est super homogène.
08:39 C'est possible que des grandes équipes comme la Nouvelle-Zélande
08:42 puissent perdre contre l'Espagne, par exemple,
08:45 qui est censée être une moins bonne nation,
08:47 même si c'est une très bonne nation quand même.
08:50 - Il peut tout se passer, donc ? - Il peut exactement tout se passer.
08:52 - Et même aller chercher l'or n'est pas impossible. - Exactement, il peut tout se passer.
08:55 Le favori n'est pas forcément le vainqueur à la fin du match.
08:59 Donc, comme dans le sport, tout est possible.
09:01 On rêve d'une médaille d'or et on va travailler pour.
09:04 Il y a bien plus de surprises dans le rugby A7 que dans le rugby A15.
09:07 Oui, quand même. Il y a beaucoup plus de surprises.
09:10 C'est un jeu qui est beaucoup plus fluide, qui dure moins longtemps.
09:13 En gros, les qualités physiques sont plus importantes que dans le rugby A15
09:18 et où la stratégie est un peu moins importante.
09:22 Donc, c'est ce qui fait que des grandes nations peuvent perdre
09:26 contre des nations qui sont censées être moins bonnes.
09:29 Mais même si, comme je disais, le niveau est très homogène.
09:31 Et là, on a un format où c'est 12 équipes, cette année en World Series.
09:35 Et donc, ça va être très compliqué parce que toutes les équipes se valent.
09:39 Donc, on a évoqué Tokyo, la frustration de passer si proche de la qualification.
09:44 Les Jeux de Paris, le fait de les jouer en France, est-ce que c'est encore plus grand ?
09:48 Est-ce que c'est le rêve d'une vie, ça ?
09:50 Je pense que c'est le rêve d'une vie.
09:52 Déjà, participer aux Jeux olympiques, c'est quelque chose d'exceptionnel.
09:55 En plus, quand c'est en France, ça arrive une fois tous les centenaires.
09:58 Donc, c'est de pouvoir y participer, c'est quelque chose d'incroyable.
10:02 Et oui, c'est vraiment un rêve, c'est vraiment un objectif.
10:05 C'est quelque chose que je pense que tous les sportifs rêvent de faire.
10:10 Donc, c'est exceptionnel pour notre génération.
10:12 Tu es né ici, tu as grandi ici, mais quel rapport tu as avec Paris ?
10:15 Est-ce que c'est une ville que tu connais bien ?
10:17 C'est une ville que je connais quand même un petit peu, oui.
10:19 J'y suis beaucoup allé.
10:21 Et puis, le Centre National de Rugby se trouve là-bas.
10:24 Donc, dès qu'on avait des stages avec les équipes de France,
10:27 dès mon plus jeune âge, comme vous disiez, vers 14-15 ans, on se retrouvait là-bas.
10:31 Et puis, c'est la capitale.
10:34 Donc, voilà, c'est quelque chose d'exceptionnel de pouvoir être là-bas.
10:38 Ok.
10:39 Romain l'a dit en préambule, tu joues à 7, à 15.
10:44 Concrètement, les différences, c'est quoi entre les deux ?
10:48 C'est un jeu, tu l'as dit, un peu plus fluide, tactique.
10:55 Fluide pour le 7, tactique pour le 15.
10:57 Toi, tu préfères quoi un peu entre les deux ?
11:00 Où est-ce que tu es le plus à l'aise ?
11:01 S'il faut en choisir un des deux, peut-être ?
11:03 C'est une question un peu piège.
11:04 Oui, c'est un peu piège.
11:05 Mais qu'est-ce que tu choisirais là où tu te sens peut-être le plus à l'aise ?
11:08 Parce qu'on l'a dit, c'est un peu deux sports différents, même si c'est du rugby dans les deux cas.
11:13 C'est vrai que c'est deux sports complètement différents
11:15 parce que les intensités ne sont vraiment pas les mêmes.
11:18 De passer du 15 au 7, c'est assez compliqué.
11:21 C'est pour ça que cette année, j'ai décidé de faire l'année entière avec le 7
11:24 pour pouvoir être préparé correctement.
11:27 C'est vrai qu'au niveau des intensités, le rugby à 7, c'est continuel.
11:33 Il y a toujours des courses à haute intensité pendant 14 minutes sans s'arrêter.
11:39 Alors que le 15, c'est un peu plus lent.
11:42 On a un peu plus le temps de se reposer.
11:44 Il y a un peu plus d'arrêt de jeu.
11:46 Effectivement, il y a 35 minutes de temps de jeu effectif.
11:50 C'est-à-dire qu'en vrai, on ne joue que 35 minutes dans le match de 80.
11:54 Le reste du temps, c'est des pauses pour aller en touche, mêler, etc.
11:56 Là, je parle du 15.
11:58 Alors que à 7, c'est complètement différent.
12:00 Ça ne s'arrête jamais et les efforts sont beaucoup plus intenses.
12:03 Donc la prépa, j'imagine, il faut travailler le rythme cardiaque à un niveau très élevé.
12:08 Exactement.
12:09 Là, c'est vraiment des courses à haute intensité, des répétitions de courses à haute intensité.
12:14 Il faut se mettre dans le rouge.
12:15 Il faut se mettre tout le temps dans le rouge.
12:17 C'est ça qui est compliqué.
12:18 C'est essayer d'être lucide en étant dans le rouge.
12:20 Et avoir des réflexes.
12:23 Parce que parfois, on ne peut plus respirer.
12:26 On est obligé de faire l'effort.
12:27 Parce que sinon, les détails comptent tellement que l'adversaire peut marquer facilement
12:33 si on se loupe d'une demi-seconde.
12:35 Donc, il faut être conscient et concentré tout le temps en étant très fatigué.
12:42 Techniquement, est-ce qu'il y a des choses à travailler plus spécifiquement pour le rugby à 7 ?
12:46 Du coup, comme je disais, au niveau du rugby à 15, c'est plus des tactiques.
12:51 C'est plus des combinaisons qu'on répète.
12:54 Là, ça arrive aussi, mais c'est moins important.
12:57 Ça arrive moins souvent.
12:59 Là, c'est plus dans le jeu courant, travailler des changements de rythme.
13:04 Nous, on appelle ça l'effet miroir quand on est en face de l'autre et devoir sortir de là,
13:09 se démarquer, etc.
13:10 C'est sur tout ça qu'on travaille.
13:12 On évoque les Jeux Olympiques, le rugby à 7.
13:15 On a beaucoup entendu parler d'Antoine Dupont qui rêve de faire ses Jeux Olympiques.
13:20 Comment tu le perçois ? Est-ce que ce serait positif pour toi qu'il intègre ce collectif ?
13:25 Bien sûr, effectivement. C'est le meilleur joueur du monde à 15.
13:29 Je pense qu'à 7, il pourrait faire de belles choses.
13:32 Après, je ne sais pas trop ce qu'il compte réellement faire,
13:36 mais c'est sûr que ce serait une plus-value pour nous.
13:39 Ça serait quelque chose de très bien pour l'équipe.
13:43 Je pense qu'il sera même de nous monter, d'élever le niveau.
13:49 Avec tout ce qu'il a pu faire, il est en train de faire la Coupe du Monde,
13:53 il est champion de France, champion d'Europe, il a fait un grand chelem,
13:57 il a vraiment une carrière exceptionnelle.
13:59 C'est le meilleur joueur du monde, donc je pense qu'il peut apporter énormément au groupe.
14:02 Et puis, il s'adapterait vite aux Jeux à 7 ?
14:05 Étant donné que c'est le meilleur joueur du monde,
14:07 je pense que ça serait assez simple pour lui.
14:09 C'est censé être le boss.
14:11 Et puis, il se dit que peut-être qu'il intégrerait quelques tournois avant les Jeux
14:15 pour pouvoir lui permettre de s'adapter et pouvoir un peu aussi vous rencontrer.
14:18 Ses coéquipiers éventuels, etc.
14:20 Oui, bien sûr. Il me semble que c'est obligatoire de faire au moins 2 ou 3 tournois dans l'année
14:24 pour pouvoir participer ensuite aux Jeux Olympiques.
14:26 Et il me semble que lui a donné sa validation pour faire ça.
14:29 Ça semble se mettre en place entre la Fédération Française de Rugby, son club de Toulouse.
14:33 C'est ça, exactement.
14:34 Ça semble en bonne voie à suivre, mais en tout cas...
14:36 On l'espère, on croise les doigts.
14:38 Par rapport justement aussi maintenant à la prochaine question,
14:41 alors c'est ni Romain ni moi qui allons te la poser,
14:43 il va falloir que tu regardes le petit écran, c'est une petite surprise,
14:46 et c'est un proche à toi qui va te la poser.
14:49 Salut Antoine, une petite question.
14:52 As-tu un rituel avant chaque match, comme beaucoup de rugbymans ?
14:55 Et si oui, lequel ?
14:57 Alors, avant que tu répondes,
14:59 juste dis-nous qui est la personne qui t'a posé cette question
15:02 et ce qu'elle représente pour toi.
15:04 Alors c'est une personne importante pour moi,
15:06 puisqu'elle était là dans mes débuts à Monaco.
15:08 C'est Christophe Millaret, vous connaissez son nom et son prénom.
15:11 C'est Christophe Millaret qui a été là à Monaco pour moi.
15:16 Donc dans mes débuts, quand j'ai commencé le rugby.
15:19 Et on a toujours gardé un très bon contact,
15:22 même ensuite quand je suis parti à Nice, ensuite à Toulon, etc.
15:25 On a toujours été proches, on s'est souvent vus sur Monaco.
15:29 Et ça a été une personne importante pour moi dans mon jeu,
15:33 et il m'a toujours soutenu,
15:35 et il m'a conseillé dans mes choix à prendre pour des décisions.
15:39 Quand j'étais petit et que je voulais partir de Monaco,
15:41 certains me disaient que ce n'était peut-être pas une bonne idée, etc.
15:44 Et lui m'a toujours aidé à chercher plus haut et plus loin.
15:49 On a toujours besoin d'avoir des gens comme ça,
15:51 qui à un moment vous montrent le chemin, vous conseillent,
15:53 vous apportent les bons conseils.
15:55 Exactement, on a toujours besoin de personnes
15:58 qui nous aident à choisir les bonnes choses,
16:01 à faire les bons choix.
16:03 Et lui, ça a été une personne qui m'a aidé pour ça.
16:06 Quand on pense au rugby et à Monaco,
16:10 ce n'est pas forcément le sport qui vient en premier à l'esprit.
16:13 Comment c'était venu, d'où est née cette passion pour ce sport ?
16:16 J'avais des amis qui jouaient au rugby,
16:21 moi je faisais du judo à l'époque,
16:23 et un de mes meilleurs amis m'a dit "viens essayer un peu le rugby".
16:26 J'avais envie de faire un sport collectif,
16:28 puisque le judo c'était, je partais tout seul avec mon entraîneur en tournoi, etc.
16:33 Donc là je voulais être un peu plus avec les copains.
16:35 Du coup j'ai fait mon premier entraînement,
16:37 et c'était une révélation pour moi,
16:39 j'ai vraiment beaucoup aimé ce sport.
16:41 Et après ça allait assez rapidement.
16:43 Mais c'est vrai qu'à Monaco, à l'époque,
16:45 ce n'était pas super développé,
16:47 mais là, ça se développe de plus en plus.
16:49 L'équipe est en Fédéral 2,
16:51 il y a beaucoup de sets qui se font à Monaco,
16:53 et donc ça se développe de plus en plus.
16:55 Et quand tu étais enfant, tu avais un joueur qui te faisait rêver ?
16:58 Franchement pas du tout,
17:00 parce que comme tu disais, à Monaco il n'y a pas énormément de rugby,
17:02 je ne connaissais pas du tout le rugby.
17:04 Je ne regardais pas de match,
17:06 je n'y connaissais rien.
17:08 Tu t'amusais juste sur le terrain ?
17:10 Voilà, c'est ça. Je m'amusais avec les copains,
17:12 on rigolait, c'était des super moments.
17:14 Après par contre, j'ai commencé à m'y intéresser beaucoup plus,
17:16 et il y a des joueurs qui étaient,
17:18 pas des idoles,
17:20 mais des joueurs que j'apprécie beaucoup.
17:22 Mais c'était un peu plus tard.
17:24 C'est qui aujourd'hui,
17:26 les joueurs que tu suis à très haut niveau ?
17:28 Alors la plupart,
17:30 ils ne jouent plus trop,
17:32 mais j'aimais beaucoup
17:34 Sonny Bill Williams,
17:36 qui est un Néo-Zélandais,
17:38 un peu
17:40 le king des offloads,
17:42 des passes après contact,
17:44 c'était vraiment un sacré joueur.
17:46 J'ai aussi eu la chance de m'entraîner à Toulon
17:48 avec Mahan Onou,
17:50 qui était un double champion du monde,
17:52 un cador dans ce qu'il faisait.
17:54 Avoir la chance de m'entraîner avec lui,
17:56 ça m'a vraiment beaucoup appris.
17:58 Et ce rituel justement,
18:00 tu peux nous en dire plus ?
18:02 Est-ce qu'il existe ?
18:04 Alors j'ai un petit rituel,
18:06 j'écoute tout le temps,
18:08 j'ai une playlist sur mon téléphone,
18:10 je me la mets à partir du moment où j'arrive au stade,
18:12 je la laisse tourner,
18:14 et après j'ai des exercices
18:16 qui me permettent de me mettre bien
18:18 dans mon échauffement,
18:20 des exercices de mobilité,
18:22 et après,
18:24 je n'ai pas de rituel,
18:26 de mettre la chaussette gauche en premier,
18:28 la chaussette droite en deuxième.
18:30 Et la musique, tu écoutes quoi ?
18:32 Des choses calmes, des choses qui te boostent un peu ?
18:34 Des choses qui me boostent un peu, oui.
18:36 C'est quoi ? Du rap, du rock ?
18:38 Franchement, il y a un peu de tout.
18:40 Il y a du rap, du rock,
18:42 il y a un peu de la trap,
18:44 il y a des trucs qui réveillent.
18:46 Par rapport justement
18:48 au 7 et au 15,
18:50 on l'a dit,
18:52 il y a une Coupe du Monde en ce moment en France,
18:54 il y a forcément des attentes,
18:56 le 15 et le 7, on l'a dit également,
18:58 sont extrêmement liés.
19:00 Tu es dans quel état d'esprit par rapport à cette Coupe du Monde ?
19:02 Il y a 4 matchs à Nice, j'imagine que tu as suivi ça.
19:04 Est-ce que les Bleus peuvent aller au bout ?
19:06 Selon toi, Antoine, est-ce que tu crois
19:08 que c'est possible d'aller soulever ce trophée Wabélis ?
19:10 Alors pour moi,
19:12 déjà le fait d'être
19:14 rentré aussi bien dans cette compétition
19:16 en battant les Néo-Zélandais,
19:18 c'est de bonne augure.
19:20 Après, bien sûr, c'est le sport,
19:22 donc tout est possible, comme à chaque fois.
19:24 Mais pour moi,
19:26 il y a de grandes chances que la France l'emporte.
19:28 Déjà,
19:30 le public apparemment est exceptionnel.
19:32 Moi, j'ai eu la chance d'aller voir un match,
19:34 malheureusement, ce n'était pas de la France,
19:36 je suis allé voir un match à Nice, il y avait énormément de monde
19:38 dans les tribunes, et on sentait un engouement
19:40 certain pour toutes les équipes.
19:42 Mais je pense
19:44 que lorsque la France joue, ça doit être
19:46 un niveau au-dessus, ça doit être quelque chose
19:48 d'exceptionnel de pouvoir jouer à ce moment-là.
19:50 Tu les penses capables de gérer cette pression-là,
19:52 justement, populaire ?
19:54 Je pense que ce n'est pas une mauvaise pression,
19:56 je pense que c'est quelque chose qui nous permet
19:58 de passer un niveau au-dessus,
20:00 d'être la meilleure version de soi-même,
20:02 et d'être concentré tout le temps
20:04 pour faire la meilleure performance possible.
20:06 Si tu as une pièce à miser,
20:08 tu la mets sur les bleus ?
20:10 Oui, je la mets sur les bleus.
20:12 C'est qui les autres favoris pour toi ?
20:14 Les Sud-Africains,
20:16 qui sont les derniers
20:18 à avoir une pièce à miser.
20:20 Les Sud-Africains, qui sont les derniers
20:22 champions du monde en titre.
20:24 Je pense qu'il peut y avoir
20:26 une finale France-Afrique du Sud.
20:28 Et tu mets le score, du coup ?
20:30 Jusqu'au bout du prono ?
20:32 Jusqu'au bout du prono,
20:34 je mettrais un 22 à 18
20:36 pour la France.
20:38 Pas mal, c'est serré.
20:40 Match serré, match très serré.
20:42 C'est sur ce beau pronostic
20:44 qu'on va clôturer cette première émission.
20:46 Merci Antoine, en tout cas,
20:48 d'avoir été notre premier invité.
20:50 Je ne sais pas si tu t'es senti à l'aise,
20:52 si tout s'est bien passé, mais j'ai l'impression
20:54 que tu étais bien.
20:56 Merci beaucoup à vous.
20:58 Merci à toi également Romain.
21:00 Merci à vous.
21:02 Merci également en régie à Philippe Bertigny,
21:04 Sophie Doncé, Karine Bautier
21:06 et Chloé Boirgard, qui ont été des aides précieuses
21:08 sur la réalisation de cette émission.
21:10 Merci également à vous de nous avoir suivis.
21:12 On se retrouve dans deux semaines
21:14 avec un nouveau sportif sur ce plateau.
21:16 D'ici là, portez-vous bien. Salut !
21:18 [Musique]