Nathalie Iannetta reçoit Émile Ntamack ancien joueur de rugby international français et au Stade Toulousain.Émile Ntamack nous partage son parcours en tant que joueur au Stade Toulousain, en Équipe de France, son parcours d'entraineur mais aussi son rôle de père pour ses fils qui suivent aujourd'hui la même voie dont Romain à la carrière déjà impressionnante. L'homme d'un club, le Stade toulousain. C'est là-bas qu'Émile Ntamack fera ses classes dans le rugby et entrera dans la légende avec de nombreux titres nationaux et européens. Comme il aime le dire, à Toulouse le rugby n'est pas seulement considéré comme un sport mais comme une religion. Il grandira au sein de ces valeurs fortes de partage, ces traditions et ces perpétuations qui forgeront l'homme qu'il est aujourd'hui. Il marque également le rugby français par ses sélections en Équipe de France notamment pour les Coupes du monde de 1995 et de 1999. Après sa carrière de joueur Émile Ntamack entame une carrière d'entraineur pour les jeunes du Stade Toulousain. Réfutant l'idée de créer uniquement des champions, il décrit son rôle comme accompagnateur et transmetteur de valeurs pour que ces jeunes deviennent « de bonnes personnes ». Mais comment former des jeunes dans un sport qui évolue, qui fait face à la fois à une ferveur de plus en plus grande et voit son image abimée ces dernières années par des faits de dopage et de violence ? Pour Émile Ntamack il ne s'agit pas de fermer les yeux sur ces incidents mais d'en sortir par l'esprit du sport qui tisse les liens fraternels. En cette année olympique, Nathalie Iannetta rejoint LCP, pour présenter une nouvelle collection de "Grands Entretiens" sur le sport, "Paroles de sportifs".2024 année olympique, grande fête du sport dans l'écrin parisien : des femmes et des hommes incarneront le dépassement de soi, ils vont se surpasser sur les pistes, les rings, dans les bassins... et dans les fauteuils des « Grands Entretiens » de Nathalie Iannetta, ces grands sportifs qui ont connu le sommet des podiums, ou ceux qui en rêvent encore, viennent expliquer leur discipline et ses particularités, racontent leur parcours, leur détermination, leurs sacrifices pour des joies intenses. Les champions et les championnes se livrent sur la place du sport dans leur vie, les choix ou sacrifices que le haut niveau peut les amener à faire quant à leur vie personnelle, le travail d'équipe et l'importance de leur entourage. A travers ces témoignages et ces trajectoires hétéroclites, se dessinent le sens du sport et ses valeurs, qui mettent en lumière son caractère universel : "Paroles de sportifs".Abonnez-vous à la chaîne YouTube LCP : https://bit.ly/2XGSAH5Suivez-nous sur les réseaux !Twitter : https://twitter.com/lcpFacebook : https://fr-fr.facebook.com/LCPInstagram : https://www.instagram.com/lcp_an/TikTok : https://www.tiktok.com/@LCP_anNewsletter : https://lcp.fr/newsletterRetrouvez nous sur notre site : https://www.lcp.fr/#LCP #LesGrandsEntretiens
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NewsTranscription
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00:20 -Milou ou la panthère noire,
00:22 ça pourrait être le titre d'un film,
00:24 mais c'est le titre de votre vie.
00:26 Bonjour, Emile Ntamak. -Bonjour.
00:28 -Merci d'avoir accepté notre invitation.
00:30 Ce sont deux de vos surnoms, Milou et la panthère,
00:33 à cause de ça, évidemment, en tout cas pour la panthère,
00:37 c'est-à-dire à la fois cette grâce qui est très la vôtre,
00:40 et cette puissance que vous aviez sur le terrain.
00:44 Vous avez dit un jour, "Le rugby m'a sauvé la vie".
00:48 Pourquoi il vous a sauvé la vie, ce sport ?
00:50 -Parce que j'ai trouvé un équilibre,
00:53 j'ai trouvé un chemin de vie, tout simplement.
00:55 J'ai essayé beaucoup de sports,
00:57 et le rugby m'est tombé dessus, par hasard.
01:00 -Pourquoi plus lui que les autres ?
01:02 -Pas le premier, parce que mon père était arbitre de foot,
01:05 né à Lyon, j'ai bien sûr pratiqué le foot en premier,
01:08 puis après, je suis allé à l'athlétisme.
01:10 Le rugby, c'est une rencontre, un hasard,
01:12 un ami à mon père, qui était président d'un club,
01:15 qui nous a présenté ça à un soir.
01:17 Par curiosité, j'ai dit, "Pourquoi pas ?"
01:19 Je savais pas du tout ce que c'était, le rugby.
01:22 J'ai découvert, finalement, une atmosphère différente.
01:25 -Même différente du foot.
01:27 -Oui, complètement différente.
01:28 Le foot, l'athlétisme, c'était une pratique sportive,
01:31 c'était aussi s'évaluer, c'était la compétition.
01:34 J'aimais ça, c'était aussi une capacité
01:37 à montrer qui on pouvait être,
01:39 à aussi être dominant,
01:41 et c'était important pour moi d'être dominant,
01:44 pour régler certaines choses, le regard sur le père,
01:46 surtout, apprendre de la valeur, être valorisé.
01:49 Et au rugby, j'ai trouvé quelque chose d'autre,
01:52 j'ai trouvé une sorte de famille, un accompagnement,
01:55 une bienveillance autour.
01:57 Et je suis resté pour ce qu'on appelait les 3 imitants,
02:00 les gâteaux de maman, les jus d'orange,
02:02 après l'entraînement, que je connaissais pas.
02:05 C'était atypique, mais c'était riche.
02:07 -Ces valeurs-là, c'est pas un mythe,
02:09 les fameuses valeurs de l'Ovalie ?
02:11 -Non, on a la chance, et je le répète,
02:13 c'est un bonheur d'avoir une pratique comme ça.
02:16 On voit qu'il y a beaucoup de pratiques
02:18 qui sont des bienfaits pour plein de choses,
02:20 mais le rugby, quand on parle d'éducation,
02:23 c'est de ne rien lâcher, justement,
02:25 pour éduquer des garçons, des filles,
02:27 à être épanouis dans la vie.
02:29 Le rugby nous apporte tout ça.
02:31 C'est plus qu'un sport, c'est l'excuse
02:33 pour pouvoir les façonner.
02:34 -Ce sport a aussi changé votre vie,
02:36 parce que vous êtes devenu l'un des plus grands joueurs
02:40 de l'histoire du rugby français.
02:42 On vous a vu sous le maillot de l'équipe de France,
02:45 vous êtes aussi, on peut le dire, d'ailleurs,
02:48 j'aperçois l'écuisson sur votre pull,
02:51 l'homme d'un club, quand même,
02:53 celui, le Stade Toulousain.
02:55 Là-bas, vous vous êtes totalement épanoui,
02:59 vous avez décollé, on vous a plus arrêté, Emile.
03:03 -Non, ça m'a donné des ailes.
03:05 On est partis de Lyon à 15 ans,
03:07 en sport-études, parce que le rugby n'était pas professionnel.
03:10 Je suis parti dans les années 88-89,
03:12 parce que des gens du sud-ouest m'avaient dit
03:15 que le rugby, là-bas, c'est plus haut,
03:17 c'est mieux, tu vas te mieux accompagner,
03:19 c'est ce que j'ai fait, sport-études à Toulouse.
03:22 Là, je suis tombé sur une religion,
03:25 une religion, une ville, un territoire
03:27 qui vibrait à l'unisson à travers le rugby.
03:30 -Ca, il faut que vous nous expliquiez.
03:32 On ne dit même pas le Stade Toulousain,
03:34 on dit le stade, ça suffit à désigner ce club mythique.
03:38 Qu'est-ce qu'il a de plus que les autres, ce club ?
03:40 -Je sais pas ce qu'il a de plus,
03:42 mais en tout cas, je pense qu'il reste fidèle à son ADN,
03:46 aux transmissions de ces valeurs-là,
03:48 à ce côté panache, à avoir le coeur de bien faire les choses,
03:52 de les réussir aussi, d'aller toucher le haut, les sommets,
03:55 tout en mettant une certaine manière dans la construction.
03:58 Gagner un match suffit pas, il faut faire lever les foules,
04:02 embarquer le coeur des personnes,
04:04 qu'elles soient fières de voir, je dirais,
04:06 un rugby toulousain épanoui,
04:08 vibrant, plaisant, osé,
04:11 et c'est tout ça.
04:12 -Il y a une exigence supérieure, vous trouvez,
04:15 à Toulouse, dans le public toulousain,
04:17 par rapport à d'autres endroits de France ?
04:20 -On les a très mal habitués, c'est sûr.
04:22 Maintenant, c'est une référence.
04:24 C'est le seul club où on met des annotations,
04:28 "jeu de main, jeu de Toulousain",
04:30 ça veut dire que c'est identifié, ce jeu toulousain.
04:33 On sait qu'il est efficace, mais il est aussi ponctué
04:36 d'un savoir-faire, d'une certaine ancestralité
04:39 des compétences qui ont été transmises.
04:41 C'est vrai que le stade toulousain d'aujourd'hui
04:44 ressemble au stade toulousain d'il y a 10, 20 ans,
04:47 qui jouait déjà ce jeu-là. -Il y a une perpétuation.
04:50 -Oui, la tradition. -Des traditions.
04:52 -Je pense que c'est là-dedans où on est exigeants,
04:55 c'est qu'on veut, au-delà de gagner,
04:57 parce qu'on a toujours gagné, finalement,
04:59 mais être persévérant dans cette forme de jeu.
05:03 Il faut, je le répète, embarquer les gens,
05:07 embarquer les gens dans cette aventure,
05:09 être fiers de ce qu'ils voient, de ce qu'on représente.
05:12 -Est-ce que vous vous sentez Toulousain,
05:14 vous qui ne l'êtes pas ? Vous êtes devenu ?
05:16 -Oui, je suis devenu Toulousain, oui.
05:19 Parce que les gens m'ont adopté,
05:21 parce que j'ai adoré cette région,
05:23 parce que je me suis intéressé à son histoire,
05:26 j'ai compris ce qu'était le territoire qatar,
05:29 et il n'y a pas de hasard,
05:31 ce peuple ancestral qui était déjà ouvert sur le monde,
05:36 mais qui avait aussi ses propres codes,
05:38 qui avait aussi cette fierté de faire les choses différemment
05:41 du franc-pays de l'époque.
05:44 C'est ça, ce côté rebelle,
05:46 mais en étant aussi imprégné d'Aragon,
05:49 ouais, c'est une belle région.
05:51 -Il y a de la poésie aussi.
05:54 -Je ne suis pas poète pour autant,
05:56 mais je pense qu'on veut réciter un rugby poétique, c'est sûr.
05:59 -On va parler aussi de l'équipe de France,
06:02 parce que c'est une grande page de votre vie, le XV.
06:05 Vous êtes la deuxième génération bénie du rugby français.
06:11 Après la première génération,
06:13 qui est celle de Jean-Pierre Ribes, on va la qualifier comme ça,
06:16 celle qui est allée en Coupe du monde aussi.
06:20 Vous avez vécu deux finales de Coupe du monde,
06:25 vous, Emine Tamak.
06:26 La première en tant que joueur, c'était en 99.
06:29 La deuxième en tant que membre du staff
06:32 de Marc Lievremont, à l'époque, en 2011.
06:35 C'est quoi la différence entre les deux ?
06:38 Qu'est-ce qui est le plus dur ?
06:40 C'est être sur le terrain ou être sur le banc
06:42 quand une finale de Coupe du monde se joue ?
06:44 -Le plus épanouissant, c'est d'être sur le terrain,
06:47 de pouvoir maîtriser, de pouvoir les partager
06:49 avec ses copains, ses frères d'armes.
06:52 Et puis on était aussi représentants,
06:54 on parlait des anciens,
06:56 on avait rêvé, on avait vu ces finales,
07:00 en 87, notamment, en Nouvelle-Zélande,
07:02 la première Coupe du monde.
07:03 On était aussi bercés par ces grands anciens
07:06 et avoir la chance, finalement,
07:08 d'être dans cette lignée, d'être aussi représentant
07:11 de ton pays, d'être fier de la famille
07:13 qui pouvait t'encourager, des personnes
07:15 qui t'ont accompagné, et de représenter
07:17 au mieux l'équipe nationale, c'était fort.
07:20 Et cette finale, c'était...
07:23 Ouais, c'est ce qu'on pouvait prétendre de plus haut,
07:26 être dans l'équipe nationale qui représente
07:28 la finale de la Coupe du monde de ton sport.
07:31 On ne pouvait pas rêver mieux.
07:32 Après, rêver mieux, c'était de l'emporter.
07:35 Il manque quelque chose.
07:37 Avant 99, il y a eu celle de 95,
07:39 en Afrique du Sud.
07:41 C'est pas une Coupe du monde anodine,
07:43 parce que c'est celle de Nelson Mandela,
07:45 c'est comme ça qu'on l'appelle.
07:47 Vous avez perdu face à l'Afrique du Sud
07:52 avec un truc autour de...
07:55 On a compris plus tard qu'en fait, tout ça avait été
07:58 plus ou moins, on va dire...
08:01 Comment dire ça diplomatiquement ?
08:03 Un peu arrangé, parce qu'il fallait que l'Afrique du Sud
08:06 soit plus ou moins.
08:07 Vous êtes quelques-uns à avoir dit,
08:09 quitte à perdre, autant perdre pour Nelson Mandela.
08:12 Est-ce que vous avez ça en vous ?
08:14 -Bien sûr, mais c'est toute, finalement,
08:17 la philosophie du rugby.
08:20 Ca sert à ça.
08:21 Notre sport sert à ça.
08:23 Le sport, en général, doit servir des causes plus nobles.
08:26 -Là, c'était l'histoire. -Exactement.
08:28 Mais l'histoire d'un pays,
08:30 comparée à l'histoire de 15 ou de 30 joueurs français,
08:34 vu le staff, c'est pas en balance.
08:37 Bien sûr qu'on regrette, il y a des amertumes pour certains,
08:40 mais si on a contribué à rendre, pendant quelques années,
08:43 parce que c'est pas tout réglé non plus,
08:45 les problématiques politiques,
08:47 mais à améliorer le quotidien de ces millions de personnes,
08:50 tant mieux, tant mieux qu'on ait été, nous,
08:53 la Nouvelle-Zélande, je dirais...
08:55 -Les victimes. -Les victimes, complètement.
08:58 Mais tant mieux, franchement.
08:59 -Vous avez senti, à ce moment-là,
09:01 qu'il y avait quelque chose qui vous dépassait ?
09:04 -On était trop jeunes, j'étais dans l'action,
09:06 dans le feu, on voulait gagner, on était sportifs.
09:09 Il a failli du temps pour comprendre
09:11 le contexte politique, aussi.
09:13 Mais avec le recul, je changerais rien du tout.
09:16 Bien sûr. -Vous la leur laissez,
09:18 cette couronne ? -Je la laisse pas, Mandela.
09:20 Je la laisse par rapport à l'immensité de son oeuvre,
09:23 ce qu'il a provoqué dans ce pays-là.
09:25 On a passé un mois et demi dans cette compétition.
09:28 Dans le pays où on a vécu,
09:30 avec les gens de couleur qui nous expliquaient leurs conditions,
09:33 j'ai été marqué, même si on était dans notre sport,
09:36 on a été marqué par leur vie,
09:38 de pouvoir quitter la ville à 6h du matin,
09:40 de ne pas pouvoir rentrer dans des lieux particuliers.
09:44 Nous, on jouait qu'au rugby,
09:45 y a un ballon à se faire plaisir.
09:47 Donc, y a pas comme une mesure.
09:50 -Et pourtant, vous êtes métisse, Emine Tamak.
09:52 C'est pas, en tout cas, au début,
09:54 quand vous avez commencé, c'était pas fréquent dans le rugby,
09:58 contrairement au foot, où y a eu plus de métissage.
10:01 Mais vous, vous subis le racisme,
10:04 vous sentis quelque chose à votre endroit ?
10:06 -Non, je parlais tout à l'heure, justement, d'être en haut.
10:09 C'est vrai que quand tu es tout en haut,
10:12 finalement, c'est pas que ça te glisse,
10:14 mais y en a moins.
10:15 On reconnaît l'athlète, le joueur qui fait des différences.
10:18 C'est vrai qu'on va être plus indulgents sur plein de choses.
10:22 Indulgents, je sais pas, mais on va être moins serbes.
10:25 C'est vrai que j'en ai pas souffert,
10:27 parce que j'étais souvent en haut de la pyramide.
10:30 Je pense que, à la limite, ça m'a obligé à rester en haut,
10:33 à toujours me battre pour être le top.
10:36 -Mais vous avez pas l'impression
10:38 qu'il y a un retour de bâton, aujourd'hui,
10:42 dans les stades, en rugby, en foot, beaucoup.
10:45 On entend des cris de singes dans les tribunes,
10:49 alors même qu'il s'agit de gens qui sont en haut,
10:53 comme vous dites.
10:54 Est-ce que ça vous inquiète ?
10:56 -Ça m'inquièterait...
10:58 Ça m'inquiète, bien sûr, en général,
11:00 parce que c'est pas...
11:01 -Mais que le monde du sport donne des échos
11:05 à ces paroles, qui sont des paroles inacceptables.
11:09 -Il faut comprendre que le monde du sport
11:11 n'est pas hermétique à tout ça.
11:13 Il y a aussi ce genre de comportement.
11:15 Même si on est privilégié dans notre sport,
11:18 encore une fois, je le reconnais,
11:20 dans le rugby, on est, entre guillemets, je dirais...
11:23 On est vite, on ne sent pas encore ça,
11:25 parce qu'il y a beaucoup de joueurs de couleur, des hyliens,
11:29 donc il y a un mélange de métissage
11:30 qui se fait très fort depuis longtemps,
11:33 et c'est rentré, je dirais, dans le coeur des gens,
11:36 dans l'habitude, dans leur regard.
11:38 On n'a pas ça.
11:39 Il y a les formes d'éducation du public,
11:41 des gens qui le composent, qui sont toutes différentes.
11:44 -Vous n'avez pas l'impression que même dans le rugby,
11:47 il y a quelque chose de différent qui tourne ?
11:50 En France, en l'occurrence, on entend quand même
11:53 des cas de dopage, la consommation de cocaïne.
11:56 Il y a des joueurs qui sont mis en cause
11:59 dans des violences.
12:00 Ils sont, pour certains, même jugés.
12:03 Est-ce que vous avez l'impression
12:05 qu'il y a comme une forme de dérive
12:07 qui commence à toucher le rugby français,
12:10 ou est-ce que ça participe d'une évolution
12:13 dans une société qui, elle-même, est en train de glisser ?
12:16 -Je pense qu'on participe,
12:18 qu'on n'est pas épargnés, on n'arrive pas à s'affranchir de ça,
12:21 c'est un système qui nous hermétique.
12:23 Notre jeunesse grandit aussi avec ces codes,
12:26 avec ces façons de vivre, et on est touchés par ça.
12:29 On est vigilants, on fait beaucoup de prévention,
12:32 on se bagarre et on sanctionne de façon, je dirais, stricte,
12:35 heureusement, pour perpétuer le message,
12:38 le message aux plus jeunes.
12:39 -Le sport a un rôle à jouer, là-dedans.
12:42 Après votre carrière, vous êtes passé de l'autre côté.
12:45 Vous êtes devenu entraîneur pendant une longue période,
12:48 notamment chez les jeunes, au Stade Toulousain.
12:51 Est-ce que vous avez, vous, développé
12:53 un certain nombre d'outils pédagogiques
12:56 pour accompagner les jeunes,
12:58 non seulement dans leur formation de sportif,
13:01 mais aussi de jeunes hommes et de jeunes femmes ?
13:03 -C'est tout ça, c'est exactement ça.
13:05 Comment pouvoir se mettre au service et l'accompagnement,
13:09 c'est ça. On n'est pas là, même si je suis
13:11 manageur de la formation, on est là pour faire
13:13 des futurs professionnels, mais il y en a très peu d'élus.
13:17 On est là pour avoir un côté bienveillant,
13:19 des jeunes filles, des jeunes garçons,
13:21 qui ont fait le choix de cette pratique,
13:23 en étant dans un vrai cadre.
13:25 On les ouvre à la connaissance, à la différence,
13:28 on les ouvre au monde du handicap,
13:30 au dérive, je dirais, digitale.
13:35 On fait plus que du rugby, parce que, je le répète,
13:38 ce qui est important, c'est de les épanouir.
13:40 Et pour les épanouir, il faut pas occulter
13:43 toutes les choses qu'ils vont rencontrer dans leur vie.
13:47 Notre vrai rôle et notre vraie mission,
13:49 c'est d'en faire des bonnes personnes.
13:51 -C'est le rôle des éducateurs,
13:53 quels que soient les sports. -Oui, complètement.
13:56 -Vous parliez de s'ouvrir aux autres,
13:58 le rugby s'est ouvert aux femmes.
14:00 Vous étiez hyper à la bourre, on va se le dire entre nous,
14:03 quand même, c'est un sport ultra-viriliste,
14:06 le rugby, et aujourd'hui,
14:08 y compris dans des politiques fédérales,
14:11 on met le paquet sur la possibilité
14:16 offerte à des jeunes femmes de pratiquer le rugby.
14:19 C'était nécessaire pour vous
14:21 qu'il y ait une volonté politique qui s'affirme comme celle-là ?
14:24 -C'est dans l'air du temps, c'est sociétal aussi,
14:27 aujourd'hui, la parité, on veut aussi redonner une place
14:30 qu'elle mérite. -Quand même,
14:32 d'un point de vue culturel, ça a été un peu...
14:34 -Ca a été poussé aussi par l'envie de ces jeunes filles
14:38 de pratiquer, de dire "stop, j'aime ce sport".
14:40 -Elles se sont imposées. -Complètement.
14:43 -Elles ont du caractère.
14:44 Il y a 150 ans, au Stade toulousain,
14:46 même nous, ça nous a changé un peu le quotidien,
14:49 mais ça nous a fait du bien, ça nous a fait grandir,
14:52 ça a aidé nos jeunes hommes à avoir un regard très tôt
14:55 sur la femme, avec un regard, là aussi, de bienveillance
14:58 et pas de dérive comme ils peuvent y avoir.
15:00 Il y a un respect qui s'installe.
15:02 -Il y a un peu d'admiration aussi,
15:04 elles ont du caractère, elles doivent en avoir plus que les autres.
15:08 -Elles ont du caractère, oui, complètement.
15:11 -On a pu les calmer, parce qu'elles sont très demandeuses
15:14 dans tout, elles veulent que tout arrive vite,
15:16 et le statut n'est pas encore reconnu,
15:18 mais on a mis des moyens, notamment au club,
15:21 pour les accompagner, pour qu'elles puissent épanouir
15:24 dans ce sport-là, pour celles qui font le choix
15:27 d'aller sur le très haut niveau, avec un accompagnement scolaire,
15:30 universitaire, même d'entreprise.
15:32 Le club a mis des moyens pour qu'elles puissent pratiquer
15:35 dans des bonnes conditions, pas simplement à 21h.
15:39 -C'était pas le sport pour les filles, c'était après les garçons,
15:42 c'est toujours les créneaux qui restent,
15:44 donc pas les meilleurs, et au bout d'un moment,
15:47 les filles abandonnent. -C'est pour ça
15:49 qu'on a essayé de rééquilibrer.
15:51 Ca nous permet d'avoir des demandes un peu plus grandes,
15:54 les conditions sont là, donc on peut leur demander aussi
15:57 d'être aussi à la hauteur des moyens
15:59 qui ont été mis à leur disposition,
16:01 mais à se défendre.
16:03 -Et aujourd'hui, il y a le tournoi Destination aussi,
16:06 avec les filles.
16:09 On parlait de Coupe du Monde tout à l'heure,
16:12 alors évidemment, on va revenir sur celle de l'automne dernier,
16:16 où la France était payée organisateur,
16:19 la France avait probablement la plus belle génération,
16:22 avec un staff extrêmement au complet,
16:26 avec tous les moyens qui ont été donnés,
16:29 et puis là, on a fait aussi Arébufé,
16:31 face à l'Afrique du Sud, pas dans les mêmes conditions.
16:34 C'est un regret ?
16:36 -Est-ce que c'est un rendez-vous raté pour le rugby français ?
16:39 -Non, c'est pas un rendez-vous raté, c'est le sport aussi.
16:42 On a beau mettre tous les moyens,
16:44 tous les outils en place,
16:47 et se dire que voilà, on a tout fait bien,
16:50 on n'a pas de garantie, finalement,
16:52 que ça suffira pour le succès,
16:53 sachant que l'adversaire fait de même.
16:56 Ca se joue pas grand-chose, mais c'est pour ça que je dis
16:59 qu'il y a des regrets sportifs, forcément,
17:01 parce qu'on avait les moyens de pouvoir s'imposer sportivement
17:05 et de faire des choses.
17:06 On a eu des joueurs blessés,
17:08 on a eu des garçons et un groupe qui a été un peu remanié
17:12 en dernière minute,
17:13 mais il y a toute une construction.
17:15 On sait qu'on peut s'appuyer sur des choses
17:18 qui ont fonctionné, qui continuent à fonctionner.
17:21 Travailler encore, il faut pas lâcher.
17:23 C'est aussi ça, le sport, la persévérance,
17:25 la confiance, dans ce qui a été mis en place,
17:28 et on était pas loin, donc on se rapproche.
17:30 Alors, il manque encore une marche,
17:32 mais elle est plus très loin, je sens.
17:35 -Il y a quelque chose qui a été immensément réussi
17:37 pour cette Coupe du Monde,
17:39 c'est le public qui a été au rendez-vous,
17:42 à la fois dans les stades et aussi devant sa télé.
17:45 Ca a fait des scores d'audience incroyables,
17:47 cette Coupe du Monde.
17:49 Evidemment, les matchs du XV de France,
17:51 mais pas seulement. Là, vous vous êtes dit,
17:54 "On est passé dans une autre dimension pour le rugby ou pas ?"
17:57 -Oui, on s'attendait à ça.
17:59 Je m'attendais à avoir une ferveur incroyable.
18:02 J'ai eu la chance de faire beaucoup de matchs
18:04 et de voir cette énergie et finalement cette communion
18:07 du public étranger mélangé, générationnel,
18:10 avec des grands-pères, des femmes, des enfants,
18:13 et il y a eu aucun problème.
18:14 C'est vrai qu'on a aussi accueilli,
18:16 c'est aussi une image pour le pays,
18:18 d'accueillir autant de monde,
18:20 de leur faire montrer les territoires qu'on peut avoir,
18:23 la beauté de la France,
18:25 des gens qui ont été admiratifs du rugby,
18:27 mais aussi de nos vies.
18:29 C'est de la réussite.
18:30 On a reçu aussi la deuxième vague,
18:32 et l'adhésion de nombreux licenciés,
18:34 nouveaux garçons. -Ca a marché ?
18:36 Ca s'est concrétisé dans la volonté des jeunes hommes
18:39 et des jeunes filles d'aller s'inscrire au rugby ?
18:42 -Ca a fait rêver. On a tout eu dans cette Coupe du monde.
18:45 Il manquait peut-être juste, côté français,
18:48 cette Coupe du monde de tenir,
18:50 mais on a vu le petit défier le grand
18:53 et gagner, notamment le match du Portugal.
18:56 -Oui, il y a des nouvelles nations qui ont émergé.
18:59 Est-ce que ça, ça vous a surpris ?
19:01 -Surpris, non, parce qu'il y a toujours,
19:03 dans ces compétitions-là, la place pour apprendre.
19:06 Je pense qu'à un moment, il faut simplement
19:09 ne pas douter dans ce qu'ils sont.
19:11 Certains jouent pour le titre de Coupe du monde,
19:13 certains pour exister, pour avoir une reconnaissance.
19:17 Les nations comme le Portugal ont été une ferveur incroyable,
19:20 notamment le match à Toulouse,
19:22 où même les comités portugais s'est découvert
19:24 qu'il y avait une équipe nationale de ce niveau-là.
19:27 Certains étaient curieux,
19:29 ils avaient l'appétit pour les autres,
19:31 pour se dire qu'il n'y a qu'à, il faut se servir.
19:34 -On a aussi montré, on a parlé du stade toulousain,
19:37 de Toulouse, pendant très longtemps,
19:39 le rugby, c'était quand même le sud-ouest.
19:41 Il y avait le stade français à Paris qui a émergé,
19:44 mais on a vu, par exemple, à Marseille,
19:47 un engouement incroyable au stade vélodrome,
19:49 que ce soit pour le match de l'équipe de France
19:52 ou pour les autres. A Lyon,
19:53 vous en parliez, votre ville d'origine,
19:56 il y a un très grand club, le Loup.
19:58 Est-ce que le rugby, ça y est, maintenant,
20:00 a tissé sa toile partout sur le territoire ?
20:03 -Il continue, il y a encore des territoires à conquérir.
20:06 -L'Est, il n'y a pas grand-chose à l'Est.
20:08 -Il y a des jeunes qui sortent, les potentiels sont partout.
20:11 C'est bien, c'est aussi montrer que c'est pas parce qu'on va naître
20:15 dans le sud-ouest qu'on va être, je dirais,
20:17 avec des super-pouvoirs particuliers.
20:20 -Il n'y a pas cette volonté de conserver son territoire gaulois.
20:23 Le rugby veut s'imposer partout. -Complètement.
20:26 -C'est un sport qui est recommandable,
20:28 je pense, en termes d'éducation.
20:30 Je ne vais pas défendre ma paparoisse,
20:32 mais il y a des choses... -Recommandable
20:34 et en même temps, c'est un sport dangereux.
20:38 -Non. -C'est un sport
20:39 où il y a des commotions cérébrales,
20:41 il y a une peur aussi, maintenant, pour certains parents,
20:45 quand même, parce que c'est un sport de contact
20:48 et pas de petit contact.
20:50 Il y a aussi une prise de conscience
20:52 de la part des instances de la "brutalité"
20:56 que le rugby a pu avoir pour changer un peu les règles
20:58 et protéger l'intégrité physique des joueurs.
21:01 -Il y a un travail phénoménal qui est mis en place.
21:04 Oui, c'est un sport rugueux, de contact,
21:06 il peut y avoir des accidents,
21:08 mais le rugby de haut niveau est différent du suivi des jeunes,
21:12 il ne faut pas le mélanger,
21:13 mais même chez les professionnels,
21:15 il y a beaucoup de prévention, d'attention,
21:18 il y a même aujourd'hui des docteurs, je dirais,
21:21 qui sont neutres, qui vont regarder l'aspect des joueurs
21:24 et qui vont intervenir pour dire que ce joueur-là,
21:26 je sens que son intégrité est en danger,
21:29 il n'y a rien à dire, donc beaucoup de choses sont mises en place.
21:32 Oui, il peut y avoir un mauvais contact,
21:34 parce que n'importe quelle activité
21:36 à haut niveau peut comporter, je dirais,
21:39 un côté dramatique, par moment.
21:41 -Il y a des règles à adapter pour éviter
21:43 les jeux dangereux.
21:44 -Les contacts à la tête, je dirais, sanctionnés,
21:47 intentionnels ou pas,
21:49 à nous de travailler techniquement pour régler ces problèmes-là,
21:52 pour les laisser un peu plus, et il continuera.
21:55 Si on veut être recommandable, avoir une image
21:57 encore plus ouverte, surtout, il faut qu'on garantisse
22:01 encore plus pour le côté parent, et j'en suis un aussi,
22:04 donc moi aussi, j'ai mes craintes quand je vois jouer
22:07 les garçons de l'accident, mais il fait partie du jeu,
22:10 malheureusement, mais à condition que ce soit encadré.
22:13 A partir du moment où je sais que c'est encadré,
22:15 tout sera fait pour qu'il puisse pratiquer
22:18 dans les meilleures conditions.
22:20 -Au début de cet entretien, c'était Milou, la panthère,
22:23 maintenant, peut-être que votre surnom,
22:25 c'est le papa de...
22:26 Le papa de Romain Ntamak,
22:29 qui est, on va dire, l'un des plus grands joueurs actuels
22:33 du rugby français.
22:35 Lui aussi, sous ce maillot, évidemment,
22:38 du Stade toulousain,
22:40 Romain Ntamak, c'est une promesse,
22:43 et puis ça a été aussi une terrible déception
22:47 pendant la préparation pour cette Coupe du monde,
22:50 il s'est blessé, il n'a pas fait semblant,
22:52 il a donc manqué cette Coupe du monde,
22:55 et on a compris à quel point, pour lui,
22:58 ça avait été une souffrance, cette Coupe du monde.
23:01 Comment il va aujourd'hui, et surtout,
23:04 comment est-ce que vous avez pu, ou pas,
23:06 l'accompagner dans cette terrible déception ?
23:09 -Ouais, il va bien, aujourd'hui, il va bien,
23:11 tous les voyants sont ouverts, même s'il ne veut pas se précipiter
23:15 sur son retour, mais il est bien dans la tête,
23:18 il a beaucoup d'envie, ça fait partie de l'apprentissage,
23:21 c'était dur, parce que, finalement,
23:23 cette Coupe du monde en France, sur ton pays,
23:25 c'est particulier, ça se produit qu'une fois dans une vie,
23:29 et il est passé à côté,
23:30 mais il y aura d'autres challenges à aller chercher,
23:33 et le compétiteur s'est remis en question.
23:36 Donc, 10 juillet, la Coupe du monde,
23:38 ça a été une période importante, c'était bien que ça se termine,
23:41 pour lui, même pour nous tous,
23:43 mais maintenant, je crois que c'est derrière,
23:46 il est là-devant pour aller se retrouver.
23:49 -Il allait forcément faire du rugby,
23:51 son frère aussi fait du rugby.
23:53 -Ils ont eu le choix, quand même.
23:55 -C'était ça, ma question, à quel moment vous avez senti
23:58 que ça allait être ça et pas autre chose ?
24:00 -Euh...
24:02 Ils ont goûté le rugby, parce que, finalement,
24:04 ils étaient, après nous, sur les matchs,
24:06 comme on voit, les enfants, sur le terrain,
24:09 prendre un ballon avec les petits,
24:11 donc ils ont baigné dans cet ambiance,
24:13 ils comprenaient pas tout, ces gens, ces lumières,
24:16 ils comprenaient pas tout.
24:17 Après, que ça accroche ou pas, ça dépend d'eux,
24:20 ça dépend des activités qu'ils ont faites,
24:22 du foot, du judo, du karaté, du handball,
24:25 ils ont essayé plein de choses.
24:27 Le rugby s'est annoncé à eux, comme une évidence,
24:29 et très tôt, ils ont été, dans ce plaisir,
24:32 partagé de cette vie, encore une fois,
24:34 de cette communion parentale, ces goûters,
24:37 ces sorties, ces tournois, sur les bords d'autoroutes,
24:40 et le jeu, le jeu, des copains, finalement.
24:43 Et après, le pourquoi, le comment,
24:45 je pense que...
24:46 Je veux montrer le chemin du travail,
24:49 on parlait du haut niveau, mais c'est aussi des contraintes,
24:52 leur dire, si vous vous engagez là-dessus,
24:54 ce que vous risquez d'avoir, qui va se présenter à vous.
24:58 On parle souvent des contraintes, les sacrifices,
25:00 le temps, les amusements, la jeunesse,
25:03 et voilà, tout ce qui passe.
25:04 Mais ça, c'est pour atteindre les lumières,
25:07 les grands stades, les grandes compétitions,
25:09 à eux de faire le choix, et qu'il y ait pas de honte.
25:13 -Il y a une fierté, quand même,
25:14 d'être le père d'un phénomène comme celui-là,
25:17 se dire qu'il va être peut-être meilleur que moi.
25:20 C'est ça qu'on souhaite pour ses enfants ?
25:22 -Bien sûr, je crois qu'en étant parent,
25:24 on espère que les meilleurs de nos enfants...
25:27 Certains me disent qu'ils vont te dépasser,
25:29 "t'as pas les boules, j'ai mal les boules."
25:32 Quand on est parent, bien sûr que non.
25:34 -Mais ça dépend, parce qu'il y en a,
25:36 ils sont en compétition, tellement la compétition est forte,
25:39 qu'ils le sont même avec leurs enfants.
25:42 -Pour le pousser, justement, à dépasser.
25:44 Mais bien sûr, le dépasser...
25:46 On a les petits challenges,
25:47 il me dit "les mêmes nombres de sélection,
25:50 "je me rapproche", bien sûr que je te rapproche,
25:52 mais mon plus grand bonheur, ce serait qu'il soit bien au-delà
25:56 de mes attentes, mais aujourd'hui, c'est même différent,
25:59 je suis même admiratif. -Oui,
26:01 qu'est-ce que vous admirez chez lui ?
26:03 -Cette remise en question... Je pensais avoir le goût
26:06 de l'exigence forte,
26:07 très, très forte, quand même, comparée à d'autres.
26:11 Je m'aperçois que, finalement, la sienne est bien au-delà,
26:15 même des fois.
26:16 Ca me bluffe, ouais.
26:17 Ca me bluffe de pouvoir...
26:20 Les limites qu'il repousse, les exploits qu'il perpétue,
26:23 qu'il fait, qu'il va chercher, je sais pas où il trouve
26:27 ses énergies, mais il a de la ressource,
26:29 il a de la ressource phénoménale.
26:31 -Le jour où on est bluffé par ses enfants,
26:33 c'est qu'on a réussi leur éducation.
26:35 Merci d'avoir accepté notre invitation
26:38 et cette conversation autour du rugby et de ses valeurs.
26:41 -Merci.
26:42 ...