Depuis le 26 février dernier, Donald Trump a décidé de couper massivement dans les programmes d'aide internationale. Près de 92 % des financements ont ainsi été suspendus. A l'heure de ce désengagement sans précédent quelles conséquences pour les populations touchées par la baisse des programmes de développement ? Revient-il à l'Europe de suppléer le départ des Américains ? Est-ce une manière pour les européens de continuer à peser dans des régions du monde où ils ont perdu en influence ? Et en a-t-elle les moyens ? Cette semaine Caroline de Camaret et Alexandre Poussart ouvre le débat dans Ici l'Europe.
Francisco Assis, eurodéputé portugais (S&D) président de la délégation Afrique, Caraïbes, Pacifique (OEACP)
Charles Goerens, eurodéputé luxembourgeois (PPE)
Julien Sanchez, eurodéputé français (RN), Patriotes pour l'Europe
Chaque semaine, LCP Assemblée nationale, Public Sénat et France24 vous plongent au coeur des questions qui secouent l'Europe : Covid-19, questions migratoires, « Green deal », Brexit ou encore souveraineté digitale. Quel avenir pour l'Union et ses 450 millions d'habitants ? Une demi-heure d'information pour mieux comprendre les enjeux européens.
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Charles Goerens, eurodéputé luxembourgeois (PPE)
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00:00France 24, LCP, Public Sénat, présente.
00:04– Sous-titrage ST' 501
00:34– Sous-titrage ST' 501
01:04– Vous avez enseigné en France au Collège de France avec cet ouvrage qui en est ressorti,
01:12« Le réveil géopolitique de l'Europe » en 2021, fondateur du Think Tank Big,
01:17Brussels Institute for Géopolitique.
01:20Est-ce que l'Europe, dont vous souhaitez le réveil géopolitique,
01:24n'est pas plutôt chaos debout sous les coups de boutoir de l'expansionnisme russe
01:28et l'imprévisibilité américaine ?
01:30– Le moment de réveil est vraiment venu maintenant effectivement avec une vraie guerre
01:36à l'Est et une guerre commerciale, au moins si ce n'est pas pire,
01:40venu de l'Ouest et des États-Unis.
01:43Donc là, je crois que c'est vraiment un moment de vérité pour les Européens
01:47qu'on se le rend compte tant au niveau des dirigeants européens,
01:52que ce soit le président Macron et ses collègues, les ministres, etc.,
01:55mais aussi, je pense, les opinions publiques.
01:59Vos auditeurs se rendent bien compte que le monde est en train de changer.
02:04Il faut changer d'habitude, il faut s'armer aussi,
02:09savoir mieux se défendre en tant qu'Européens
02:11et en plus avec des risques en effet sur le plan économique.
02:17Donc je crois que cette prise de conscience est large
02:21elle a, on peut dire, commencé déjà avec la guerre en Ukraine
02:27depuis 2022, depuis trois ans maintenant,
02:31mais on peut dire quand même qu'avec l'arrivée pour la seconde fois
02:34au pouvoir du président Trump, il y a des événements qui en effet,
02:38comme vous dites, choquent les Européens,
02:43même s'il avait bien écouté tout ce qu'il avait dit lors de la campagne.
02:48On ne devrait pas être si surpris que ça.
02:50Donald Trump, cette semaine, nous a déclaré la guerre commerciale
02:55et puis il s'est rétracté, une suspension des droits de douane
02:59pour 90 jours décrétés finalement par le président américain.
03:03C'est la surprise donc.
03:05Seule la Chine reste concernée par des taxes conséquentes à 125%
03:08mais le reste du monde repasse à 10%.
03:10Qu'est-ce que vous comprenez de la valse hésitation de Trump ?
03:15En fait, il y a peut-être deux idées dans la tête du président américain.
03:21D'une part, il veut avoir les droits de douane, les tarifs
03:25pour une réindustrialisation des États-Unis.
03:30Donc c'est vraiment un but pour qu'il y ait la production qui rentre au pays.
03:35Mais là, il se rend compte que les frais et les coûts sont trop élevés par rapport à ça.
03:41Donc je pense que c'est vraiment la réaction des marchés qui a forcé,
03:45après sept jours où il est resté cool, malgré ce qu'on appelle quasi le bain de sang
03:51dans les bourses mondiales.
03:54Après sept jours, il y a eu cette volte-face en effet.
04:00Et là, aujourd'hui, on ne sait plus très bien si ces tarifs,
04:03c'est uniquement ces droits de douane, c'est pour négocier des meilleurs accords
04:07avec les partenaires commerciaux des États-Unis, dont l'Europe,
04:12ou si ça reste toujours un objectif à long terme.
04:16Ce qui me paraît intéressant et pertinent,
04:21c'est que le seul rival qui reste dans ce contexte-là, c'est la Chine.
04:28Et donc, on voit quand même une intensification de la guerre commerciale avec la Chine
04:36et un apaisement avec tous les autres.
04:40L'émergence de la Chine comme rival stratégique
04:44et qui risque de prendre la première place dans le monde,
04:48que ce soit au niveau économique ou stratégique et militaire, etc.
04:51Ça, c'est la vraie obsession des Américains.
04:54Et Trump, il en a pris conscience très tôt.
04:59Et tout ce qu'il est en train de faire avec aussi cette guerre commerciale,
05:03mais aussi avec nous, les Européens, sur le plan de la défense et avec la Russie, etc.,
05:09c'est un effort de sa part, avec sa vision très radicale,
05:16mais de repositionner les États-Unis pour cette rivalité stratégique avec la Chine.
05:25Et pour ça, ils sont prêts à tout détruire, même l'ordre mondial qu'ils ont construit.
05:32On peut même dire, si vous permettez, Caroline, après 1945.
05:36Donc, Trump, il met terme à une période de 80 ans
05:40où les États-Unis nous ont protégés en Europe.
05:44On peut dire, depuis le débarquement en Normandie, en France, en 1944,
05:48les États-Unis et l'armée américaine ont toujours été présentes en Europe.
05:53Alors, est-ce que les Européens, finalement, qui ont suspendu leurs réponses,
05:57ils avaient préparé des représailles avec des taxes un peu plus faibles, de 25 %,
06:03d'un certain point de vue, on pourrait même dire,
06:05heureusement que c'est géré par la Commission européenne,
06:07parce qu'ils sont très, très unis sur ce dossier commercial, les 27.
06:11Oui, c'est toujours le dossier le plus facile,
06:16où il y a le défi pour rester unis.
06:19Elle est le plus abordable, parce qu'en effet, pour les affaires commerciales,
06:25la Commission européenne a beaucoup de pouvoir.
06:29C'est elle seule qui représente l'Europe dans les négociations commerciales,
06:35bien sûr, en accord avec les ministres, etc.
06:37Mais donc, pour traiter ce sujet de la guerre commerciale,
06:42l'Europe, là, pour une fois, parle d'une seule voix,
06:46qui est la voix de la Commission européenne.
06:49Et Trump, il le sait, mais il ne l'aime pas,
06:52parce que ce que lui préfère, comme d'autres rivaux de l'Europe,
06:58c'est bien sûr diviser pour mieux régner.
07:00Donc, c'est-à-dire, essayer d'avoir des accords bilatéraux,
07:05comme on dit, avec tel ou tel pays, avec la France, l'Allemagne, l'Italie, les autres,
07:11et pour qu'en face de lui, il ne trouve pas un bloc ferme et uni,
07:17mais des partenaires beaucoup plus petits que les États-Unis,
07:20et donc beaucoup plus facilement dominés par les États-Unis.
07:25En matière de défense, parlons justement de cette stratégie de défense.
07:30Donald Trump, qui n'a pas mis fin à la guerre entre l'Ukraine et la Russie en 24 heures,
07:34comme il l'avait promis, négocie avec les Russes en attendant,
07:38sans les Européens, ils ne sont pas dans la boucle.
07:40Est-ce qu'on va réussir, Luc Van Middelhaar, à rentrer dans le jeu un jour ?
07:45Il faut bien l'espérer, parce que ce qui est en jeu dans ces négociations
07:48en Arabie saoudite entre Américains et Russes,
07:50c'est bien l'avenir du continent européen,
07:54de l'ordre de sécurité sur notre continent.
07:57Bien sûr, il s'agit de l'Ukraine,
08:00qui est concernée,
08:01premier étant donné l'agression russe vis-à-vis de l'Ukraine,
08:06mais plus largement,
08:08il y va de l'architecture de sécurité du continent européen.
08:11Donc c'est un peu humiliant, on doit l'admettre,
08:14que les Européens ne soient pas présents lors de ces négociations.
08:19Mais pour Trump, comme pour Poutine,
08:23il préfère traiter de superpuissances,
08:27ou de grandes puissances à grandes puissances,
08:29voire d'homme à homme.
08:31Et donc, il est important que les Européens s'organisent.
08:35Le président français Emmanuel Macron a pris d'importantes initiatives
08:41depuis ce moment de rapprochement soudain américano-russe,
08:47un rapprochement qui nous a pris de court les Européens,
08:50parce que tout à coup, en effet,
08:52les États-Unis prennent une partie de la Russie,
08:56de la Russie, de Poutine, contre l'Ukraine,
08:59que nous, en tant qu'Européens, depuis trois ans,
09:02essayons d'aider à se défendre.
09:04Et donc, le président Macron, il a organisé plusieurs sommets,
09:06d'ailleurs aussi son homologue,
09:08par le premier ministre britannique aussi.
09:11Est-ce qu'à l'occasion de ces sommets,
09:12on est en train d'avancer sur une vraie défense européenne ?
09:16Parce que justement, on voit bien que ce n'est plus dans le cadre,
09:18d'ailleurs, de l'UE à 27.
09:20Il y a toujours la Hongrie,
09:21qui d'ailleurs s'oppose à toute aide très directe
09:25et très immédiate à l'Ukraine.
09:27Est-ce que vous voyez se structurer une Europe de la défense
09:30ou c'est encore finalement un peu un vœu pieux
09:33et puis c'est en ordre un peu dispersé,
09:35avec plusieurs cercles ?
09:37Je crois qu'il faut distinguer deux sujets.
09:39Le sujet financement de la défense,
09:41comment est-ce qu'on trouve les moyens financiers
09:44pour acheter nous-mêmes des armes de produire
09:48et aussi de livrer aux Ukrainiens
09:50pour qu'ils puissent se défendre ?
09:52Et là, il y a un vrai effort,
09:53vraiment au niveau aussi de l'UE,
09:55à 27, parfois à 26, comme vous dites.
09:58Mais c'est bien orchestré par les institutions européennes.
10:02Il y a maintenant un plan
10:03à hauteur en fait de 800 milliards d'euros
10:07sur une période bien sûr plus longue,
10:12mais d'investissements supplémentaires dans la défense.
10:16Donc ça, c'est en route.
10:17Après, il y a des rencontres, des sommets
10:20en dehors de l'UE,
10:22parfois aussi en dehors de l'OTAN,
10:25où il s'agit d'avoir une coalition de pays
10:28qui sont prêts peut-être à mettre aussi
10:31des hommes et des femmes sur le terrain
10:34pour garantir un éventuellement
10:37cessez-le-feu qui aura lieu.
10:40Donc là, on parle vraiment d'une action militaire.
10:42Et ça, évidemment, ce n'est pas l'UE
10:44qui s'en occupe,
10:45parce que ce n'est pas une affaire de Bruxelles,
10:47entre guillemets.
10:48Et c'est des pays, des puissances,
10:51comme la France, le Royaume-Uni,
10:52d'autres partenaires européens,
10:54et même de l'OTAN,
10:55parce que le Canada est intéressé aussi
10:57par ce genre d'action.
10:59Il ne faut pas oublier qu'eux aussi,
11:01les Canadiens, ils sont très inquiets
11:02de ce qui se passe pour eux tout près
11:04aux États-Unis.
11:07Et donc là, sur les deux plans,
11:08il y a quand même le plan financement
11:10et le plan action militaire.
11:11Il y a quand même une vraie volonté politique,
11:14mais aussi qui se traduit d'ores et déjà
11:16dans des décisions concrètes
11:18pour l'industrie de la défense européenne,
11:20etc.
11:20et aussi pour assouplir
11:22les règles budgétaires.
11:24Ça, c'est un point très important aussi
11:25qui est venu de l'Allemagne.
11:27Alors, Luc van Middelaar,
11:29c'est venu de l'Allemagne,
11:30mais de votre pays,
11:31les Pays-Bas restent un pays
11:32rigoriste, orthodoxe, budgétairement.
11:35Votre Premier ministre a été ébranlé
11:36par un vote négatif de son Parlement
11:38contre le plan de la Commission
11:39pour réarmer l'Europe, justement.
11:41Et on parle justement pas du tout
11:43comme en France
11:44de passer à un grand emprunt
11:47pour mieux financer la défense européenne.
11:49Est-ce que les Pays-Bas
11:50ne sont pas devenus les empêcheurs
11:52de construire la souveraineté
11:55militaire européenne ?
11:56Les Pays-Bas, il est vrai
11:58qu'ils ne sont pas toujours
11:59le partenaire le plus constructif
12:02dans ce sujet,
12:03mais là aussi, il faut distinguer
12:05le financement et l'action militaire.
12:08Les Pays-Bas, ils sont très actifs
12:09aussi dans le soutien à l'Ukraine
12:12où ils ont donné beaucoup d'argent,
12:14comme des pays scandinaves aussi.
12:17Donc là, ils sont aux Américains.
12:19Et je pense qu'il y a eu ce moment
12:23où le Premier ministre
12:24n'a pas tout de suite
12:27obtenu le feu vert
12:28pour le soutien néerlandais
12:30à ce plan de réarmement,
12:32mais il l'a obtenu par la suite.
12:34Donc c'est venu quand même
12:36assez rapidement après.
12:38Les Pays-Bas ne seront jamais
12:40des grands fans
12:42des emprunts collectifs,
12:44mais une fois que l'Allemagne
12:48change de position,
12:51le grand voisin des Pays-Bas
12:54comme de la France,
12:56je pense que les Pays-Bas vont
12:58d'une façon ou d'une autre
13:00suivre le mouvement d'ensemble.
13:01Ils sont en train de changer de position
13:03avec l'accord de coalition
13:04obtenu par Friedrich Mertz,
13:07le conservateur,
13:08le chrétien démocrate,
13:09avec les sociodémocrates,
13:11qui a d'ailleurs débloqué
13:12500 milliards d'euros
13:13pour investir dans les infrastructures
13:16vieillissantes
13:17et qui a l'intention
13:17d'investir massivement
13:18dans la défense.
13:19C'est un changement
13:20de logiciel total, non ?
13:24Un changement total
13:25de logiciel
13:26en Allemagne même
13:27qui a débloqué
13:32la situation
13:33pour les investissements
13:34qu'on voulait
13:34pour les transports,
13:35mais aussi pour la défense
13:36où il y aura
13:37une somme
13:38de la même ampleur
13:39ou voire plus.
13:41Donc encore
13:42500 milliards
13:42d'investissements
13:43dans la défense
13:44en Allemagne,
13:45mais qui permet aussi
13:46au niveau européen
13:47de complètement
13:50en fait réécrire
13:51les règles budgétaires
13:53pour permettre
13:54l'investissement
13:55dans la défense.
13:56C'est quelque chose
13:56que les Allemands
13:57avaient encore bloqué
13:58lors de la crise euro,
14:02lors de la pandémie,
14:04etc.,
14:04où il y avait aussi
14:05un besoin réel
14:07et vital
14:08d'avoir
14:08cet emprunt commun.
14:10Là, aujourd'hui,
14:12face à la guerre
14:13et face
14:14au double choc
14:15de Poutine
14:16et de Trump
14:17qui nous tombent dessus,
14:19le nouveau chancelier
14:20Friedrich Merz,
14:21en fait,
14:22il saisit l'occasion
14:23pour changer de ligne
14:24et c'est peut-être
14:25au niveau européen
14:26l'une des décisions
14:26les plus importantes
14:28qui ont été prises
14:29cette année.
14:30Ça change
14:31vraiment la donne
14:32et il ne faut pas
14:33sous-estimer
14:34l'effet que ça peut avoir
14:35aussi plus largement
14:36sur l'industrie
14:38allemande
14:40et donc européenne
14:41étant donné
14:42l'imbrication
14:43des chaînes
14:44de valeur,
14:44etc.,
14:45parce que de l'argent
14:46qui a investi
14:47en Allemagne
14:47et ça a aussi
14:48un effet
14:48sur tous les voisins,
14:50y compris la France.
14:51Alors, la France,
14:52c'est un pays
14:52que vous connaissez bien,
14:53justement.
14:54Le tribunal de Paris
14:54a reconnu
14:55neuf anciens députés
14:56européens
14:57coupables
14:57de détournement
14:58de fonds publics,
14:59préjudice de 2,9 millions
15:01d'euros
15:01pendant 11 ans
15:03au Parlement européen,
15:04sans oublier
15:05au titre de la complicité
15:061,2 million.
15:08Marine Le Pen
15:08condamnée à quatre ans
15:09d'emprisonnement
15:10dont deux fermes
15:11avec bracelets
15:12et une inéligibilité
15:14de cinq ans
15:14avec exécution provisoire.
15:16Est-ce que
15:17la polémique
15:18vous surprend ?
15:19La polémique
15:20ne surprend pas.
15:21Je veux dire,
15:22il est normal
15:23que les juges
15:24agissent
15:25de façon à faire
15:26respecter
15:27les règles
15:28et les tels de droit,
15:30y compris
15:30par rapport
15:31à des élus,
15:32qu'ils soient élus
15:34au Parlement européen
15:36ou à l'Assemblée nationale
15:37ou au niveau local
15:39ou quoi que ce soit.
15:40et je trouve
15:41qu'il n'est pas toujours
15:45important
15:47de dire
15:48que s'il y a
15:49un élu
15:50qui est mis
15:51en cause,
15:54que c'est
15:54une attaque
15:56à la démocratie.
15:56Il ne faut pas
15:57confondre les choses.
15:58Les élus,
15:59les premiers,
16:00doivent
16:00respecter
16:02et agir
16:03selon les règles
16:04et les lois
16:04qui ont été
16:06agréées
16:07démocratiquement,
16:08encore une fois,
16:09que ce soit
16:09au niveau européen
16:10ou en France.
16:11Justement,
16:11est-ce que
16:12nous sommes suffisamment
16:13protégés
16:14et suffisamment
16:16transparents
16:17de ces institutions
16:17européennes ?
16:18On peut toujours
16:19faire mieux.
16:20Je pense que
16:21c'est le but.
16:22Aussi,
16:23au Parlement européen,
16:24il est important
16:25qu'ils prennent ça
16:27plus au sérieux
16:28parce que là,
16:29c'est vraiment
16:29une institution
16:30avec des députés
16:32directement élus
16:33qui représentent
16:34les électeurs
16:35des 27 pays européens
16:37et ils doivent
16:39eux-mêmes
16:39avoir les standards
16:43les plus élevés
16:44possibles.
16:45Tout à fait.
16:46Merci à vous,
16:46Luc Van McDowell,
16:47d'avoir été notre invité.
16:49Nous poursuivons
16:50sur l'idée
16:50de l'aide au développement.
16:52L'Union européenne
16:52va-t-elle se substituer
16:54aux Américains
16:55pour aider le monde ?
16:57C'est notre débat
16:57tout de suite
16:58au Parlement européen
17:00avec nos confrères
17:01de la chaîne parlementaire.
17:02Merci de nous rejoindre
17:09à Bruxelles
17:10au Parlement européen
17:11où les eurodéputés
17:12n'en finissent plus
17:13d'être sidérés
17:14par les décisions
17:14de Donald Trump.
17:15Alors pas seulement
17:16sur le plan militaire,
17:18commercial,
17:18mais aussi en matière
17:19d'aide humanitaire.
17:21En effet,
17:21la nouvelle administration
17:22à Washington
17:23a brutalement coupé
17:24l'USAID,
17:26l'aide américaine
17:27au développement
17:27qui s'élevait
17:28à 38 milliards d'euros
17:30par an
17:30avec des conséquences
17:32dramatiques
17:33dans le monde
17:33selon l'Organisation
17:34mondiale de la santé.
17:36Près de 24 millions
17:38de personnes
17:39en situation
17:40de crise humanitaire
17:41risquent de ne plus
17:42avoir accès
17:42aux services de santé
17:43essentiels.
17:44Plus de 2600 établissements
17:46de santé
17:46qui gèrent 12 crises
17:48humanitaires
17:48ont déjà suspendu
17:49leurs services
17:50au moins partiellement
17:51ou vont le faire
17:52très bientôt.
17:54Dans de nombreux pays,
17:55la fin brutale
17:56du financement américain
17:57va entraîner
17:58un retour en arrière
17:59en matière de lutte
18:00contre les maladies
18:01d'amélioration
18:02de la vaccination
18:03de la santé maternelle
18:04et infantile
18:05et de la préparation
18:06aux situations d'urgence.
18:11Alors on le rappelle
18:12Alexandre,
18:13les Européens
18:14sont les premiers
18:15donateurs
18:16d'aide au développement.
18:18Ils financent en effet
18:1943% de l'aide mondiale
18:20avec un pic
18:21à plus de 90 milliards
18:23d'euros en 2022
18:24pour l'ensemble
18:25des 27 Etats membres
18:26dont 2 milliards
18:27du budget propre
18:29de l'Union Européenne.
18:30Mais là encore,
18:31la tendance est largement
18:32à la baisse
18:33car de nombreux pays
18:34comme la France
18:35ont décidé
18:35de coupes budgétaires
18:36drastiques
18:37dans l'aide humanitaire.
18:39L'Europe doit-elle
18:40remplacer
18:41les Etats-Unis
18:42dans la lutte
18:43contre la pauvreté ?
18:44Nous allons poser
18:45tout de suite la question
18:45à nos 3 invités,
18:473 eurodéputés.
18:48On accueille Francisco Assis.
18:49Bonjour.
18:50Bonjour.
18:50Vous êtes eurodéputé portugais,
18:52membre du groupe
18:53des sociodémocrates
18:54au Parlement européen.
18:55Vous êtes président
18:56de la délégation
18:57Afrique Caraïbe
18:58et Pacifique.
18:59On accueille également
19:00un autre membre
19:01de cette délégation
19:02et de la délégation
19:03du développement
19:03ici au Parlement européen.
19:05Charles Goerens,
19:06bonjour.
19:07Vous êtes eurodéputé
19:08luxembourgeois
19:09et membre du groupe
19:10Rigno Europe
19:10ici au Parlement européen,
19:11c'est-à-dire
19:12au centre de l'hémicycle.
19:13Bonjour Julien Sanchez.
19:15Vous êtes eurodéputé,
19:16membre du Rassemblement
19:17national en France
19:18et du groupe
19:18Les Patriotes pour l'Europe
19:19ici au Parlement européen.
19:21Et vous,
19:21vous dénoncez l'idée
19:22d'une hausse
19:23de l'aide européenne
19:24au développement
19:24face au retrait américain.
19:26Alors,
19:27Francisco Assis,
19:28parlons de cette suppression
19:30brutale
19:31de l'aide américaine.
19:32C'est un bouleversement
19:33mondial
19:33dans cette aide
19:34au développement
19:35avec de graves
19:36conséquences humanitaires.
19:38L'Europe s'en est émue
19:39un peu,
19:39j'ai envie de dire,
19:40peut-être pas assez ?
19:42Oui, bien sûr.
19:42Je dois saluer
19:44mes collègues
19:45et vous.
19:47Je crois que c'est
19:48une décision
19:48vraiment dramatique
19:50avec des conséquences
19:50tragiques
19:51pour plusieurs régions
19:53du monde,
19:53en particulier
19:54pour les régions
19:55les plus pauvres
19:56du monde,
19:57comme c'est le cas
19:58de l'Afrique.
19:59Malheureusement,
20:00l'Europe,
20:00elle n'est pas en condition
20:01de combler absolument
20:02cette décision
20:03de suppression
20:04de l'aide américaine.
20:06Comme vous l'avez dit,
20:07nous sommes même
20:08confrontés
20:08à la situation
20:09d'une certaine baisse
20:10de l'effort
20:11pour l'aide
20:13au développement
20:14en plusieurs pays européens.
20:16Mais je crois
20:16que nous sommes devant
20:17une situation
20:18absolument exceptionnelle
20:19et devant
20:20une situation
20:20d'exception,
20:22nous devons avoir
20:23une responsabilité
20:24spéciale.
20:25Nous devons faire
20:25un effort additionnel,
20:27nous,
20:28l'Union européenne
20:28et nous,
20:29tous les pays européens,
20:30pour combler
20:31partiellement
20:32cette suppression
20:34de l'aide américaine
20:36parce que nous savons
20:37vraiment
20:38quelles seront
20:39les conséquences
20:40en ce qui concerne
20:41les soins de santé,
20:42la sécurité humanitaire,
20:44la mortalité infantile,
20:46etc.
20:47On va parler
20:48de la réponse européenne
20:49mais d'abord
20:49une réaction
20:50à cette décision
20:51américaine,
20:51Julien Sanchez.
20:52Est-ce que vous,
20:52en tant que membre
20:53d'un parti souverainiste
20:54de la Rassemblea nationale,
20:55vous approuvez
20:57cette décision
20:57de Donald Trump
20:58et est-ce que
20:58l'Union européenne
20:59devrait faire pareil ?
21:00Alors,
21:00nous n'avons pas
21:01à approuver
21:02ou à ne pas approuver,
21:03je vais répondre
21:03à votre question
21:03mais nous,
21:04ce qu'on met en avant
21:05c'est d'abord
21:05les souverainetés.
21:07C'est-à-dire que
21:07Donald Trump n'a pas
21:08volé son élection,
21:09il a été élu,
21:10il est légitime
21:11et donc il a le droit
21:12de prendre des décisions
21:13en matière budgétaire,
21:15en matière économique,
21:15en matière financière
21:16et donc force est
21:17de constater
21:18qu'aujourd'hui
21:18il a pris cette décision,
21:20on l'approuve
21:20ou on ne l'approuve pas,
21:22chacun fera ses choix
21:23mais en tout cas
21:24cette décision s'impose
21:25et donc la question
21:26qui se pose aujourd'hui
21:27et que certains posent
21:28c'est est-ce qu'on supplé
21:30l'absence des États-Unis
21:32ou est-ce qu'on ne supplé pas ?
21:33Et au Patriote Pôle Europe
21:34nous disons
21:35qu'il ne faut pas suppléer,
21:36pourquoi ?
21:37On soutient déjà
21:38l'aide au développement
21:39et on le soutient
21:40nous en tant que Patriote
21:41pour l'Europe
21:41dans de nombreuses régions
21:43du monde
21:43et c'est normal,
21:44il faut le faire,
21:45on a une responsabilité aussi
21:47mais nous considérons
21:49qu'il ne faut pas
21:49augmenter cette aide
21:50et que ça n'est pas
21:51à l'Europe
21:52de venir à la place
21:52des États-Unis
21:53parce que vous avez vu
21:54que Donald Trump
21:54est en train de couper
21:55beaucoup de choses,
21:56si on commence
21:56à devoir suppléer
21:57toutes les dépenses
21:58que va couper Donald Trump,
21:59je crois qu'il y en aura beaucoup.
22:00Mais en même temps,
22:02Charles Guérin,
22:02vous diriez plutôt
22:03qu'il faut qu'on renforce
22:04notre aide
22:04et que précisément
22:05pour Donald Trump
22:06ça va être terrible
22:09généreux de l'affaire ?
22:11Alors écoutez,
22:12ça fait 50 ans
22:13que l'Europe promet
22:14d'arriver à 0,7%
22:16de dépenses
22:16en faveur
22:17de l'aide publique
22:17au développement.
22:17De son PIB,
22:19de chacun des pays
22:21et de son PIB global.
22:22Exactement.
22:23On avait renouvelé
22:24la promesse
22:26à l'Isabeba
22:27en 2015,
22:28on ne l'a pas tenue,
22:30à peine cette promesse faite,
22:31deux États
22:32se sont déjà rétractés,
22:33notamment la Finlande
22:34et les Pays-Bas.
22:36Donc la promesse
22:37de 0,7%
22:39c'est l'art lésienne,
22:40la promesse toujours faite
22:41et jamais réalisée.
22:42Ce qui se passe
22:43à l'heure actuelle
22:43c'est dramatique,
22:45on ne pourra pas combler
22:46tous les déficits
22:47créés par le vide américain,
22:49mais on va devoir
22:50se réorganiser.
22:52C'est nous qui sommes
22:52les premiers
22:53bailleurs de fonds
22:55de loin.
22:56On a été jusqu'à maintenant
22:57et maintenant
22:57on a été tout premiers,
22:59tout le monde,
22:59le monde entier
23:00regarde sur nous
23:01quelles initiatives
23:02allons-nous prendre.
23:03Il y a trois échéances
23:03qui sont devant nous.
23:05Le renouvellement
23:05de la capitalisation
23:07de l'organisation
23:08Gavi
23:09pour les vaccins.
23:10Deuxièmement,
23:11le fonds de lutte
23:12contre le sida,
23:12la malaria
23:13et la tuberculose.
23:14C'est dans les tout prochains mois
23:15qu'on va devoir annoncer
23:16notre contribution.
23:18Et troisièmement,
23:18la conférence de Séville
23:20sur le financement
23:21de l'Union
23:22de l'aide au développement
23:23pour les années 2030
23:25à 2045.
23:26Il ne faut pas rater
23:27ces rendez-vous.
23:28Et moi,
23:28j'affiche un niveau
23:29d'ambition très élevé,
23:31plus que pour contrecarrer
23:32tout le pessimisme
23:33et le manfoutisme
23:36qui existe ici
23:36au Parlement européen
23:37dans de très larges mesures.
23:39Beaucoup de défis
23:40qui se posent à l'Europe
23:41dans cette aide
23:41au développement mondial.
23:42Francisco Assis,
23:43est-ce que l'Union européenne
23:44a la capacité
23:45de remplacer
23:46les États-Unis
23:47dans cette aide humanitaire ?
23:49Je pense que
23:50ce serait difficile
23:51de remplacer totalement
23:52au plan immédiat,
23:54naturellement.
23:55Mais je crois
23:55que nous devons faire
23:56un grand effort
23:58pour remplacer
23:58le rôle des États-Unis.
24:01Nous avons des responsabilités
24:03spéciales devant le monde
24:04parce que nous sommes
24:05plus riches
24:05que les autres régions
24:06du monde.
24:07Et ça compte,
24:08naturellement.
24:09Nous sommes des anciennes
24:11potences colonielles.
24:13Nous avons des responsabilités
24:14à mon avis spéciales.
24:15Je suis portugais.
24:16Le portugais,
24:17c'est aussi
24:17une ancienne potence
24:18coloniale.
24:19Et nous avons
24:20des responsabilités
24:21spéciales
24:21envers ces peuples
24:23en ce qui concerne
24:23l'Afrique, etc.
24:25Et nous avons
24:25un discours,
24:26un discours humaniste,
24:28universaliste.
24:29Nous avons l'obligation
24:30d'avoir une pratique
24:31au niveau
24:32de notre discours.
24:34Et je crois
24:34que c'est ça,
24:35c'est important
24:35du point de vue
24:36strict de l'aide
24:37au développement.
24:38Mais c'est aussi
24:39important
24:40ce qui concerne
24:41l'image
24:41de ce qu'on peut
24:43appeler
24:44la culture occidentale
24:45au monde entier.
24:47Le soft power,
24:47vous dites d'un certain
24:48point de vue,
24:48le soft power,
24:49notre image,
24:50notre capacité
24:51à entrer en résonance
24:53avec le monde.
24:53Alors,
24:54Julien Sanchez,
24:55vous dites que vous êtes
24:57contre la hausse
24:58de nos budgets
25:00de développement
25:00pour pallier
25:02à l'absence américaine.
25:04Et en même temps,
25:05c'est assez paradoxal,
25:06j'ai envie de vous dire,
25:07au Rassemblement national,
25:08vous dites,
25:09il faut lutter
25:09contre l'immigration,
25:10il faut que personne
25:11ne rentre sur le sol européen
25:12et le prenne
25:12pour un Eldorado.
25:14Alors,
25:14comment on fixe les gens
25:15si on ne les aide pas
25:16au développement
25:16dans leur pays ?
25:17Non, mais madame,
25:18je crois que là,
25:19vous êtes en train
25:20de désinformer,
25:20c'est-à-dire que nous aidons
25:22déjà.
25:23Et comme ça a été rappelé
25:24par mes collègues,
25:25l'Union européenne
25:26est un des principaux participants
25:28et partie prenante
25:29de l'aide au développement.
25:30Donc,
25:30on ne peut pas dire
25:31que l'Union européenne...
25:32Mais la France,
25:33par exemple,
25:33est en train
25:33de beaucoup se retirer.
25:35Je ne suis pas ministre français
25:36et je ne soutiens pas
25:38Emmanuel Macron.
25:39Je crois que
25:40ce qu'il faut défendre,
25:42c'est encore une fois,
25:42moi je suis en commission
25:43contre le budgétaire,
25:44c'est analyser chaque dépense,
25:45mettre sur les bonnes dépenses
25:47et enlever sur les gaspillages
25:49qu'il peut y avoir.
25:50Et je crois que
25:51c'est important
25:52d'avoir un regard critique
25:53sur les dépenses
25:54parce qu'il y a
25:54de la bonne aide
25:55au co-développement
25:56et qu'il faut accentuer
25:57et il y a
25:59de la mauvaise aide
26:00qu'il faut supprimer.
26:02Laquelle ?
26:03Alors,
26:03laquelle ?
26:04Je vous renvoie
26:05à ce rapport
26:05de la Cour européenne des comptes
26:08sur le fonds fiduciaire
26:09pour l'Afrique.
26:10C'était 5 milliards
26:11qui ont été dépensés
26:11et ça fait état
26:12d'un certain nombre
26:13de gaspillages
26:14qui ont eu lieu.
26:15Donc moi,
26:15je suis d'accord
26:16pour mettre davantage
26:17sur ce qui a été dit tout à l'heure.
26:18Vous avez parlé du SIDA,
26:19vous avez parlé vraiment
26:20d'enjeux qui sont essentiels,
26:22qui sont majeurs.
26:23En revanche,
26:23sur les gaspillages
26:24qui ont été dénoncés
26:25par la Cour européenne des comptes,
26:27là,
26:27il faut les regarder,
26:28il faut les supprimer
26:29de manière urgente.
26:30Charles Goerens,
26:30vous diriez aussi
26:31qu'il y a du gaspillage
26:32dans l'aide européenne
26:33au développement ?
26:34Non,
26:34mais regardez
26:34toutes les évaluations,
26:35j'ai lu aussi ce rapport.
26:37C'est très caricatural.
26:38D'ailleurs,
26:39ce rapport,
26:40lorsqu'il parle
26:40sur le European Fund
26:42for Sustainable Development,
26:44il n'y a pas de faute de pertinence.
26:46C'était un laboratoire
26:48pour tester une nouvelle approche.
26:51Donc,
26:51il y a forcément des fautes.
26:53Il y a forcément
26:54une petite portion
26:55de gaspillage.
26:56On apprend des évaluations
26:57pour mieux faire après.
26:59Mais normalement,
27:00l'évaluation
27:00de l'aide publique
27:01au développement
27:01de l'Union européenne
27:02telle que confirmée aussi
27:03par l'OCDE,
27:05qui est vraiment
27:05la mère de toutes
27:06les évaluations,
27:07est très élogieuse
27:08à notre égard.
27:10On teste
27:10de nouvelles formules,
27:12on apprend
27:12des fautes légères
27:15ou absolument
27:16surmontables
27:17par le passé.
27:19On apprend
27:19en marchant.
27:20Et l'Union européenne
27:21reste loin
27:22le premier bailleur de fonds.
27:24Monsieur Sanchez
27:25a mentionné
27:26le SIDA.
27:27Dans l'aide
27:28au développement américaine
27:29maintenant qu'il reste,
27:30dans les programmes
27:31où ils sont d'ailleurs
27:32présents,
27:33en co-présentation
27:36avec d'autres
27:38ONG,
27:39ils ne veulent plus
27:40entendre parler
27:40ni de SIDA,
27:41ni de climat,
27:42ni de femmes.
27:43Est-ce que ça,
27:44c'est légitime par exemple ?
27:46Je vais vous dire
27:46ce qui va se passer.
27:47S'il n'y a pas assez
27:48d'argent pour le fonds
27:49de lutte contre le SIDA,
27:50la malaria,
27:50la tuberculose,
27:51il y a des millions,
27:52des dizaines de millions
27:53de gens qui vont crever
27:54dans l'indifférence générale.
27:55C'est ça le problème
27:56aujourd'hui.
27:57Ceux qui n'ont pas accès
27:58aux antirétroviraux,
28:00donc la trithérapie,
28:01ceux-là vont mourir.
28:03Alors s'ils manquent
28:04de moyens,
28:05ces gens,
28:06ils vont disparaître.
28:07Et là,
28:07vous êtes d'accord,
28:08M. Sanchez ?
28:08Bien sûr,
28:09il a tout à fait raison
28:10sur ce sujet-là,
28:12on ne peut être que d'accord.
28:13Donc l'Europe doit
28:13redéfinir les priorités
28:15ensemble avec les autres.
28:17C'est l'Europe
28:17qui doit prendre la tête
28:18de la gouvernance mondiale
28:20dans ce domaine.
28:21Mais nous,
28:21nous disons
28:21à budget constant
28:23et nous demandons
28:24de redéployer
28:25des fonds
28:25qui ne nous semblent
28:26pas pertinents.
28:27Je vous donne
28:27deux exemples
28:28très rapidement.
28:29Il y a
28:30dans certains pays
28:32des politiques
28:33qui sont menées,
28:33des programmes d'ONG
28:34pour exporter
28:36des schémas
28:36sur le genre,
28:37sur l'intersectionnalité
28:38pour essayer
28:39d'influencer
28:40et d'influer
28:41les populations là-bas
28:42sur leur manière
28:42de voir ces sujets-là.
28:42Ah oui,
28:43donc vous êtes aussi
28:43sur les valeurs
28:44comme M. Trump,
28:45c'est important pour vous ?
28:46J'estime qu'on n'a pas
28:47à éduquer
28:48ou à rééduquer
28:49des gens
28:50sur leur façon de vivre.
28:51Ils ont leur mode de vie,
28:52leur façon de vivre.
28:53Ce n'est pas à nous
28:54d'aller leur apprendre
28:55comment ils doivent vivre,
28:58comment ils doivent se comporter
28:59sur le genre,
28:59l'intersectionnalité.
29:00Donc vous coupez
29:01les ONG LGBT,
29:02c'est ça ?
29:03Ce n'est pas forcément
29:04que les LGBT,
29:05c'est les ONG en général
29:06qui veulent rééduquer les gens.
29:08Nous, nous sommes
29:08pour l'éducation des enfants,
29:09nous sommes pour aider
29:10l'éducation des enfants,
29:11on le fait,
29:12que ce soit en République
29:12démocratique du Congo,
29:13que ce soit au Tchad.
29:14Et je rappelle
29:15que des députés de mon groupe
29:16comme M. Mariani
29:17était en République démocratique
29:18du Congo il y a un mois,
29:19Marine Le Pen au Tchad
29:20il y a deux semaines.
29:20Francisco Assis,
29:21on sent quand même
29:22qu'il y a une bataille politique
29:23autour de cette aide
29:24au développement
29:25avec l'administration Trump
29:26qui dit,
29:27eh bien,
29:27la partie restante
29:29de l'aide américaine
29:29au développement,
29:30elle doit répondre
29:31à l'idéologie MAGA,
29:33Make America Great Again
29:34et aux valeurs
29:35de la droite
29:36ultra-conservatrice américaine.
29:37Nous avons une position
29:38très différente,
29:39nous considérons
29:40que nous avons
29:40la responsabilité,
29:42même l'obligation
29:43d'aider tous ces gens
29:45qui luttent
29:45pour les valeurs
29:47de l'humanisme
29:48en Afrique,
29:49en Asie,
29:49à tous les pays du monde.
29:50Nous n'avons pas
29:51naturellement
29:51la possibilité
29:52de changer de régime,
29:54ce n'est pas notre responsabilité,
29:55il n'est pas possible.
29:56Les peuples,
29:57ils ont une certaine
29:58défiance devant
30:00les missionnaires armés
30:01naturellement,
30:02ils l'ont armé
30:03probablement,
30:04mais la vérité
30:04c'est que nous devons
30:05aider ces gens
30:06qui sont au terrain
30:07en Afrique particulièrement
30:08et qui luttent
30:09en conditions
30:09vraiment défavorables
30:11pour l'affirmation
30:12de certaines valeurs
30:13qui sont les valeurs
30:14constitutives
30:15du projet européen.
30:16Là-dessus,
30:17on a entendu
30:17que vous n'étiez pas
30:18d'accord
30:18avec M. Sanchez.
30:20faire des économies
30:21sur l'aide au développement,
30:23est-ce que finalement
30:24ça ne risque pas
30:26aussi de diminuer
30:27notre influence
30:29dans certaines régions
30:30du monde ?
30:30On pense à la Chine,
30:31à la Russie
30:32qui sont très présents
30:33en Afrique précisément,
30:34qui pourraient profiter
30:35et nous pas
30:36du retrait américain.
30:37un des seuls domaines
30:39dans lequel nous avons
30:40une autorité certaine,
30:41c'est dans le domaine
30:42du développement,
30:43c'est dans le domaine
30:44de la coopération
30:44au développement.
30:46Le reste du monde
30:47attend que l'Europe
30:48fasse des choses.
30:49Et pour revenir
30:49sur le problème LGBT,
30:52pourquoi est-ce qu'on fait ça ?
30:53Quand notre Assemblée
30:54se rend en Ouganda,
30:55il y a des parlementaires
30:56homosexuels
30:57qui ne veulent pas s'y rendre
30:58parce qu'ils ont peur
30:59d'être écrasés par la loi,
31:00ils ont peur
31:01d'aller en taule.
31:02Partager des valeurs
31:03de tolérance,
31:05partager une vue
31:06et une stratégie
31:08pour lutter
31:09contre les discriminations,
31:13c'est quand même
31:13une valeur
31:14que nous voulons partager.
31:15Et ce n'est pas
31:16une valeur européenne,
31:16c'est une valeur
31:17telle qu'inscrite
31:18dans la Déclaration universelle
31:20des droits de l'homme.
31:21Julien Sanchez,
31:21un mot sur quand même
31:22l'évolution budgétaire
31:24en Europe
31:24de ces aides au développement
31:26dans chaque pays,
31:26notamment en France,
31:27avec une coupe drastique
31:28pour l'année 2025
31:29de moins 32%
31:31qui a été votée
31:32par le Parlement en France.
31:33Je ne crois pas
31:33que le RN
31:34se soit opposé
31:35à cette coupe drastique.
31:37Est-ce que la conséquence,
31:38finalement,
31:38c'est que ça ne va pas être
31:39de perdre notre influence stratégique,
31:41notamment en Afrique,
31:42avec des coupes budgétaires
31:43de ce type ?
31:44Alors, il y a deux sujets.
31:46Il y a d'abord le fait
31:47que nous,
31:47nous sommes pour le co-développement
31:48mais contre l'immigration.
31:50Et là, le problème,
31:50c'est qu'on a les deux.
31:51On fait à la fois le co-développement
31:53et à la fois on accueille
31:53une immigration.
31:54On ne peut pas faire les deux.
31:55Nous, on est pour aider
31:56le co-développement,
31:56à faire en sorte
31:57de développer ces pays
31:58et de faire en sorte
31:59notamment qu'au niveau alimentaire,
32:01on puisse aider les gens
32:03à s'alimenter,
32:04à recréer une agriculture,
32:06à faire en sorte
32:07d'aider les gens là-bas
32:08à se développer.
32:10Et là, c'est l'inverse
32:11qu'on est en train de faire.
32:12On est en train,
32:13encore une fois,
32:14de faire venir des gens ici.
32:15Nous estimons que ça n'est pas
32:16la solution.
32:16Et pour le budget...
32:17Les budgets de l'aide de développement
32:18sont en train de baisser,
32:19notamment en France.
32:19Oui, mais je vous le rappelle,
32:20le RN n'est pas au pouvoir en France.
32:22Ce que ferait le RN,
32:24ce n'est pas une baisse
32:25des sujets de co-développement.
32:26Comme je vous le disais,
32:27c'est une réorientation
32:28vers des priorités
32:29qu'on estime de bon sens,
32:31comme sur les maladies,
32:32par exemple,
32:32ou l'alimentation
32:33ou l'éducation.
32:35Et en revanche,
32:36stopper l'immigration
32:37qui coûte très cher
32:39au budget de la France
32:40en France.
32:41C'est ça que nous voyons.
32:42Mais vous voterez
32:43pour une augmentation
32:44du budget de développement
32:45dans la prochaine plénière ?
32:47Vous parlez de l'Union européenne ?
32:48Oui.
32:48Non, je vous l'ai dit,
32:48nous voulons rester
32:49à un budget constant
32:50et par contre,
32:51redéployer,
32:52c'est-à-dire enlever
32:52les mauvaises dépenses
32:53ou celles qu'on estime mauvaises
32:54et les réorienter
32:55vers des bonnes dépenses
32:56comme la lutte
32:57contre les maladies.
32:57Monsieur Assis,
32:58pour terminer,
32:58j'ai quand même
32:59sur l'Ukraine.
33:00C'est un point particulier.
33:0270 milliards sur 3 ans
33:04en aide humanitaire
33:04à la reconstruction.
33:06Et parfois,
33:07l'Afrique a le sentiment
33:08qu'elle est moins
33:08une priorité
33:09en matière de développement.
33:10Est-ce que c'est juste ?
33:12C'est juste,
33:13naturellement.
33:13L'Ukraine a été envahie.
33:15L'Ukraine résiste.
33:16L'Ukraine a une guerre.
33:17L'Ukraine a un grave
33:18problème humanitaire.
33:20Nous avons l'obligation.
33:21Seulement,
33:21il y a une petite référence.
33:25C'est vrai
33:25que ces droits humains
33:28sont des droits
33:29reconnus
33:29pour les Nations Unies.
33:31Ils sont des droits
33:31universels
33:32et non seulement européens.
33:34Il faut dire le suivant
33:35que c'est important.
33:36La première grande
33:37déclaration au monde
33:38des caractères
33:39universels
33:40des droits de l'homme
33:40a une origine.
33:42La France.
33:42C'est ce que vous voulez
33:43mettre en avant
33:44dans l'aide au développement.
33:44Merci à vous
33:45d'avoir très bien illustré
33:47ce débat.
33:48Merci à vous
33:48de l'avoir suivi.
33:49Et très bonne suite
33:50des programmes
33:50sur nos antennes.
33:51Sous-titrage Société Radio-Canada