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Dans ce nouveau numéro de ZED, Valérie Brochard et les équipes de LCP ont posé leurs caméras dans une classe de 3ème du collège Moulin Joly à Colombes , dans les Hauts-de Seine
Après le visionnage du documentaire : « Citoyennes !», les élèves ont échangé avec le co-réalisateur, Jean-Frédéric Thibault, et avec Anne-Cécile Mailfert, présidente de la fondation des Femmes. Pourquoi la France a-t-elle tant tardé pour accorder le droit de vote aux femmes ? Est-il toujours difficile d'être une fille aujourd'hui au collège, et comment s'imposer ? Les droits des femmes sont-ils menacés par la mode du masculinisme ?

Un partage de réflexions et d'expériences... parce qu'il n'y a pas d'âge pour questionner le monde et ses images.

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Transcription
00:00:00Musique
00:00:01Bienvenue dans ZED, la zone d'éducation documentaire.
00:00:26Pour vous donner la parole et vous aider à décortiquer le travail journalistique,
00:00:30LCP apporte ses films et pose ses caméras dans un établissement scolaire.
00:00:34Mais on est où là ?
00:00:34Dans le collège Mont-Joli.
00:00:35Qui se trouve ?
00:00:36À Colombe.
00:00:37Et vous avez regardé quel documentaire ?
00:00:39Le documentaire citoyen.
00:00:40Alors vous savez quoi ? On va laisser les téléspectateurs le regarder eux aussi
00:00:43et on se retrouve ensemble dans votre CDI pour en discuter.
00:00:46L'histoire du droit de vote des femmes européennes n'a rien d'un long fleuve tranquille.
00:01:02De la Révolution française à la fin du XXe siècle, des groupes de femmes, aidés de
00:01:08quelques hommes, se sont engagées pour faire valoir leur statut de citoyenne.
00:01:12Elles l'ont obtenue en battant le pavé, se sont fait railler, humiliées, emprisonnées, torturées.
00:01:20Elles l'ont arrachée aux législateurs, quelquefois par la force, toujours par conviction.
00:01:25Pourquoi les pays européens ont-ils tant hésité à prendre cette décision politique
00:01:29qui semble aujourd'hui si évidente ?
00:01:32Comment, depuis le XVIIIe siècle, ces citoyennes sans citoyenneté ont-elles pris part à la vie politique et sociale ?
00:01:39Quels ont été leurs combats et qui les a menées ?
00:02:02L'histoire de ces femmes combattantes remonte presque à l'histoire des femmes,
00:02:26puisque ça commence en vérité au Moyen-Âge avec les saintes, les preuses en armes.
00:02:33La plus célèbre, évidemment, c'est celle qui a ensuite été récupérée par le roman national, c'est Jeanne d'Arc.
00:02:38Mais en fait, il y en a eu plusieurs centaines, ce qu'on ignore un petit peu.
00:02:41Et puis, il y a eu les militantes depuis toujours, et en particulier à partir de la fin du XVIIe siècle et du début du XVIIIe siècle.
00:02:51Les aristocrates et grandes bourgeoises tiennent des salons littéraires et scientifiques
00:02:55et offrent ainsi aux femmes la possibilité de débattre sur un pied d'égalité avec les hommes.
00:03:02Dans la deuxième partie du XVIIIe siècle, l'individualisme est à la mode
00:03:06et les écrits de Jean-Jacques Rousseau, qui remet l'homme au premier plan dans la société, font l'actualité.
00:03:13On est dans un mouvement qui est plutôt humaniste, finalement, et qui milite pour un droit fondamental,
00:03:18quelque chose qui fera partie bientôt des droits de l'homme.
00:03:21Et puis ensuite, on a évidemment un moment très important qui est la Révolution française,
00:03:24avec les premières militantes, au sens propre du terme.
00:03:28On a notamment des femmes de milieux plutôt petites bourgeoisie et populaires,
00:03:33qu'on appelle les dames de la Halle.
00:03:34Pourquoi ? Parce qu'elles tiennent les marchés, finalement, au centre de Paris.
00:03:38Ou les poissardes, puisqu'il y a parmi elles beaucoup de marchandes de poissons.
00:03:41Les haranguères, puisqu'elles vont apostropher les gens.
00:03:44Et surtout, c'est les premières pétitionnaires.
00:03:46C'est celles qui vont aller à plusieurs reprises pendant tout le XVIIIe siècle
00:03:49à Versailles, plaider la cause du peuple.
00:03:52Alors, on ne peut pas vraiment parler d'un mouvement féministe.
00:03:55C'est plutôt un mouvement féminin qui milite pour du pain pour le peuple,
00:03:59du pain pour leurs enfants.
00:04:00On pense notamment aux citoyennes tricoteuses.
00:04:10C'était les femmes qui allaient assister aux procès nombreux à cette période
00:04:14et qui, dit-on, tricotaient en fond de salle
00:04:18pendant qu'elles écoutaient les gens se défendre.
00:04:21Et le mot tricoteuse, ça désigne à l'origine,
00:04:24très concrètement, ces femmes qui n'avaient pas le droit de parole,
00:04:26elles avaient juste un droit d'écoute.
00:04:27Donc, tout à coup, dans la propagande royaliste,
00:04:30on va dire que ces femmes, elles ne se contentent pas
00:04:32d'assister aux délibérations en faisant du tricot.
00:04:35Elles vont aussi aller au pied de la guillotine
00:04:36se délecter du spectacle de la mise à mort des victimes.
00:04:39Donc, ça devient des espèces de figures vampiriques, en fait.
00:04:43Ce qu'on voit surtout, c'est quelques groupes de femmes
00:04:46qui essayent d'avoir accès à plus d'éducation, à quelques droits,
00:04:51avoir accès à la parole publique,
00:04:52ce qui n'est pas une évidence pour beaucoup d'hommes,
00:04:54mais alors encore moins pour les femmes,
00:04:56dont on attend malgré tout qu'elles restent dans la famille
00:05:00pour ne pas la déstabiliser.
00:05:02Une des figures évidemment marquantes, c'est Olympe de Gouges,
00:05:05qui s'est mobilisée en France au moment de la Révolution,
00:05:09donc bien avant beaucoup d'autres,
00:05:12qui a été guillotinée pour cela.
00:05:13Et ce qui est intéressant aussi dans son cas,
00:05:15c'est qu'elle s'est aussi beaucoup mobilisée,
00:05:17notamment contre la misère, pour d'autres droits
00:05:20que le suffrage féminin, et ça montre que souvent,
00:05:23cette lutte était en fait au carrefour de plein d'autres.
00:05:27On ne retient qu'Olympe de Gouges,
00:05:29à juste motif, puisqu'elle est quand même l'autrice
00:05:32de la Déclaration des droits de la femme,
00:05:33qui est vraiment le premier manifeste féminin.
00:05:36Je n'utilise toujours pas le mot féministe,
00:05:38mais il y en a bien d'autres autour d'elle.
00:05:40Manon Roland, Terwang de Méricourt,
00:05:42qui est plutôt une figure de femme d'action,
00:05:45Claire Lacombe, Pauline Léon,
00:05:47qui sont elles aussi à l'origine d'une pétition très importante
00:05:50à l'Assemblée nationale pour, cette fois-ci,
00:05:53le droit des femmes à assurer leur propre défense,
00:05:56leur autodéfense, et en particulier à s'armer
00:05:58pour pouvoir faire face à la violence de genre
00:06:00qui s'exprime aussi bien par la réaction royaliste
00:06:03que par un certain nombre de républicains misogynes.
00:06:06Et donc c'est ça qui va être finalement un moment de rupture
00:06:09très important dans l'histoire du mouvement révolutionnaire français
00:06:12puisqu'on considère qu'elles vont trop loin.
00:06:18Les femmes ne gagnent pas beaucoup de choses
00:06:20avec la Révolution française de 1789.
00:06:24Et donc, qu'est-ce qui se passe après ce mouvement,
00:06:28ces émotions de 1789 et des années qui suivent ?
00:06:32On va chercher à se rassurer en remettant en valeur
00:06:36cette cellule familiale.
00:06:38Donc il y a une sorte de grand renfermement des femmes
00:06:41qui préfigure la révolution conservatrice de Napoléon Bonaparte
00:06:47puisqu'en 1804, on va même créer un cadre légal
00:06:50à cet enfermement des femmes qui vont être dès lors
00:06:53complètement cantonnées à la sphère domestique.
00:06:56Donc on resserre les écrous,
00:06:58et notamment en laissant moins de liberté aux femmes.
00:07:01Ce qui va être traduit en texte avec le code civil de Napoléon en 1804.
00:07:09Néanmoins, ce code civil n'apparaît pas complètement de nulle part.
00:07:14Il est aussi la traduction des mœurs et des us et coutumes de l'époque.
00:07:19À partir du moment où on donne le droit de vote à tous les hommes,
00:07:22il y a quand même quelques femmes qui se disent
00:07:24« Mais super, pourquoi pas nous ? »
00:07:27La révolution de 1830 va ouvrir les consciences.
00:07:31Les femmes commencent à s'organiser en groupe
00:07:33afin de défendre leurs droits.
00:07:35Des suffragistes, des femmes qui, à partir des années 1830,
00:07:40en France, en Angleterre, dans d'autres pays européens,
00:07:43avec des tactiques militantes qui vont être différentes, voire opposées,
00:07:46mais qui vont en tout cas toutes militer deux droits fondamentaux.
00:07:50D'abord le droit de participer à l'élection, le droit de vote, le suffrage,
00:07:54mais également le droit d'être élue démocratiquement,
00:07:57c'est-à-dire de présenter des femmes à des fonctions électives.
00:08:00Donc là, on va avoir un petit noyau de femmes
00:08:04avec certaines figures, et notamment Jeanne Derouin,
00:08:07qui va être, en 1849, la première française
00:08:10à se présenter à une élection législative.
00:08:13Donc là, on a ce petit noyau de femmes qui milite,
00:08:16qui fait des pétitions,
00:08:18qui va voir le maire de Paris pour réclamer le droit de vote,
00:08:20qui fait des journaux.
00:08:22Donc elles sont très actives.
00:08:24À partir de 1848, le sujet est posé sur la table.
00:08:28C'est-à-dire qu'on voit quand même apparaître
00:08:31cette revendication dans la presse.
00:08:34Et donc, des auteurs féminins et masculins s'en emparent.
00:08:40Georges Sand, c'est un cas particulier,
00:08:42c'est vraiment la figure féminine du 19e siècle.
00:08:45Georges Sand qui s'habille en pantalon,
00:08:47qui fume le cigare,
00:08:49qui revendique des amours homosexuels, lesbiennes, etc.
00:08:53Bon voilà, il y a une provocation sur le plan des mœurs.
00:08:55Et pour autant, elle est très contre le vote des femmes.
00:09:00Elle dit que les femmes ne sont pas assez éduquées,
00:09:01elles ne veulent pas le droit de vote, ça ne les intéresse pas.
00:09:04Et de toute façon, la priorité, ce doit être les droits civils.
00:09:08Et il n'est pas impossible qu'elle pense la même chose pour les hommes.
00:09:11Elle considère que ce n'est pas un combat prioritaire,
00:09:14et que c'est même un combat probablement prématuré
00:09:17au motif que la femme du 19e siècle est une femme sous emprise
00:09:22et que son vote ne pourrait qu'au mieux redoubler le vote de son mari
00:09:26ou au pire, subir l'autre influence importante de l'époque,
00:09:31qui est celle de l'Église,
00:09:32et donc s'opposer à la mise en place d'une république laïque
00:09:36qui puisse se démarquer justement de tout pouvoir de l'Église.
00:09:39Victor Hugo est favorable aux droits des femmes,
00:09:46et il le dit, et il l'écrit,
00:09:48et il est notamment invité à un banquier républicain en 1872,
00:09:53et lors de ce banquier républicain,
00:09:57il fait un discours pour le vote des femmes.
00:09:59Et là où c'est très très intéressant,
00:10:01c'est que ce discours est imprimé,
00:10:03et que c'est probablement un des éléments
00:10:07qui est tombé sous les yeux d'une jeune orpheline
00:10:10qui est dans l'allié, qui s'appelle Hubertine Auclair,
00:10:13et qui est libre de ses mouvements,
00:10:15prend ses affaires et arrive à Paris en 1873
00:10:18avec l'ambition de rejoindre ces groupes
00:10:22pour militer en faveur des droits des femmes.
00:10:29Hubertine Auclair est la première militante
00:10:31quant à se déclarer féministe.
00:10:34Elle rejoint en 1877 la Ligue française pour le droit des femmes
00:10:37avec Victor Hugo comme ancien président d'honneur.
00:10:41Elle dira,
00:10:42une république qui maintiendra les femmes
00:10:43dans une condition d'infériorité
00:10:45ne pourra pas faire les hommes égaux.
00:10:49Elle s'attaque aux droits de vote,
00:10:50à l'indépendance financière des femmes,
00:10:52à la séparation des biens dans les contrats de mariage,
00:10:55et même à la féminisation de certains mots.
00:10:59En avril 1910,
00:11:01elle se présente comme candidate aux élections législatives,
00:11:04imitée par deux autres femmes.
00:11:07Leur candidature n'est pas retenue.
00:11:10Ces actions de revendication
00:11:11sont largement relatées dans les médias
00:11:13qui la font connaître davantage,
00:11:15mais qui la marginalisent.
00:11:19De l'autre côté de la Manche,
00:11:21les femmes, organisées depuis le milieu du XIXe siècle,
00:11:24font entendre leur voix.
00:11:27Le mouvement des femmes pour le vote
00:11:29a commencé à prendre de l'ampleur,
00:11:31surtout à partir de 1865,
00:11:35lorsque John Stuart Mill
00:11:37a fait campagne pour être élue au Parlement
00:11:39et que le vote des femmes
00:11:41a fait partie de son discours.
00:11:44Certaines féministes de la première heure
00:11:46lui ont alors demandé
00:11:47de présenter une pétition au Parlement
00:11:49en faveur des femmes.
00:11:52John Stuart Mill,
00:11:53qui est un philosophe bien connu,
00:11:55va prendre le sujet en main.
00:11:57Il est élu au Parlement anglais
00:11:59et il va profiter d'un texte de loi
00:12:03sur la réforme du vote
00:12:05pour essayer d'intégrer le vote des femmes.
00:12:09Et donc, en 1865,
00:12:11il se lance, il dépose ce texte-là.
00:12:12Il a alors bien sûr compris
00:12:15qu'il avait le pouvoir
00:12:16de faire bouger les choses.
00:12:18Mais l'année 1865 a été très importante,
00:12:22car par la suite,
00:12:23des petits groupes de femmes
00:12:24se sont constitués
00:12:25dans toute la Grande-Bretagne
00:12:26pour faire campagne
00:12:28en faveur du droit de vote des femmes.
00:12:29En 1897,
00:12:32elles se sont regroupées
00:12:33pour former
00:12:34la National Union
00:12:35of Women's Suffrage Societies.
00:12:39Et John Stuart Mill
00:12:48va remettre encore et encore
00:12:50le texte à chaque session parlementaire.
00:12:53Et ça ne marche pas.
00:12:55Inspirée par les Anglaises
00:12:56et les Françaises,
00:12:58le mouvement féministe
00:12:59gagne bientôt toute l'Europe.
00:13:00A l'autre bout du monde,
00:13:04la Nouvelle-Zélande
00:13:05est le premier pays
00:13:06à accorder le droit de vote aux femmes.
00:13:09Les femmes ont pu voter
00:13:11en Nouvelle-Zélande
00:13:12dès 1893.
00:13:15Il ne faut pas oublier
00:13:16que c'était une jeune nation
00:13:18et qu'il y avait
00:13:18beaucoup d'émigrés.
00:13:20Je pense donc
00:13:21que tout cela a joué un rôle,
00:13:22alors qu'en Grande-Bretagne,
00:13:24c'était une société
00:13:25très ancienne,
00:13:27avec de vieilles traditions.
00:13:28et vous aviez
00:13:30certains parlementaires
00:13:31qui cherchaient
00:13:32à tirer profit
00:13:33du vote des femmes.
00:13:39Les femmes ont obtenu
00:13:42le droit de vote
00:13:42en Nouvelle-Zélande
00:13:43en 1893
00:13:44et en Finlande
00:13:46en 1906.
00:13:52Ce que beaucoup de gens
00:13:54connaissent de la Finlande,
00:13:55c'est qu'il s'agit
00:13:56d'un pays au mille lacs.
00:13:57C'est un pays magnifique
00:13:58avec beaucoup de forêts,
00:14:00des gens sympathiques
00:14:01et de longs hivers.
00:14:02Mais ce que la plupart
00:14:03des gens ignorent,
00:14:04c'est que nous avons été
00:14:04le premier pays en Europe
00:14:06à accorder aux femmes
00:14:07le droit de voter
00:14:07et de se présenter
00:14:08aux élections.
00:14:09Cela a été possible
00:14:10grâce à des femmes
00:14:11des régions rurales
00:14:12et des villes
00:14:13qui se sont réunies
00:14:14et qui ont dit
00:14:14« Nous avons une opportunité,
00:14:17nous sommes en train
00:14:17d'écrire l'histoire,
00:14:19nous nous détachons
00:14:19lentement de l'Empire russe,
00:14:21faisons en sorte
00:14:21que cela compte,
00:14:23pour tout le monde. »
00:14:23Ce moment critique de l'histoire
00:14:26où la Finlande
00:14:27a commencé à se libérer
00:14:28de l'Empire russe
00:14:29a réellement créé
00:14:30un sentiment d'unité
00:14:31entre les hommes
00:14:32et les femmes.
00:14:34Parce que nous avions déjà
00:14:35eu notre mot à dire
00:14:36au niveau de la communauté,
00:14:38en organisant
00:14:39la charge de travail,
00:14:40en jouant différents rôles.
00:14:41Les femmes ne travaillaient
00:14:42pas seulement
00:14:43dans les zones rurales
00:14:43ou dans des emplois
00:14:44spécifiquement féminins.
00:14:46Elles avaient également
00:14:47une certaine égalité
00:14:48ou équité
00:14:48entre les différents rôles
00:14:50qu'elles occupaient
00:14:50dans la société.
00:14:52Une des hypothèses
00:14:53pour le caractère
00:14:54très précoce
00:14:55du droit de vote
00:14:56des femmes
00:14:56en Nouvelle-Zélande,
00:14:57en Australie
00:14:57et en Finlande,
00:14:58c'est peut-être
00:14:59que justement
00:14:59on est dans des mondes
00:15:01qui sont imprégnés
00:15:01d'une culture
00:15:02plutôt des affaires.
00:15:03On est chez des hommes
00:15:05qui ont été des pionniers,
00:15:06qui ont été des découvreurs,
00:15:07qui ont été aussi des pilleurs,
00:15:09qui sont mêlés
00:15:11à toutes sortes d'affaires
00:15:12et qui peut-être
00:15:13considèrent que
00:15:14le vrai lieu de pouvoir
00:15:16ce n'est pas le lieu
00:15:17de la représentation politique,
00:15:18mais précisément
00:15:19celui des affaires,
00:15:21ce qu'on voit aussi
00:15:21en particulier
00:15:22dans le nord de l'Europe.
00:15:24Dans le nord de l'Europe,
00:15:24on vous dit
00:15:25où il y a aussi
00:15:26beaucoup de femmes
00:15:26à la fois élues
00:15:28à des postes
00:15:29parfois importants.
00:15:29On vous dit
00:15:30c'est bien,
00:15:31elles gèrent
00:15:31les affaires courantes
00:15:32et puis pendant ce temps-là,
00:15:32nous on fait vraiment
00:15:33les affaires sérieuses
00:15:34que sont le commerce,
00:15:35le business, etc.
00:15:36Les Finlandais
00:15:40et les Finlandaises
00:15:41ont compris
00:15:41qu'ils seraient plus forts
00:15:42s'ils s'unissaient.
00:15:44Ce principe de solidarité
00:15:45a vraiment été
00:15:46l'argument principal
00:15:47pour justifier
00:15:47de l'importance
00:15:48de la participation
00:15:49des femmes en politique
00:15:50et de son intérêt
00:15:52pour l'ensemble
00:15:53de la société finlandaise.
00:15:56C'est arrivé assez vite.
00:15:59C'est à cette époque
00:15:59que ce sentiment
00:16:00s'est développé
00:16:01de plus en plus,
00:16:02notamment en Europe.
00:16:03Et nous l'avons saisi
00:16:04parce qu'une fenêtre
00:16:05d'opportunité
00:16:06s'est ouverte.
00:16:06Si en Finlande,
00:16:10la loi est passée
00:16:11en douceur,
00:16:12dans le reste de l'Europe,
00:16:13on considère encore
00:16:14ces féministes
00:16:15comme une incongruité,
00:16:17voire un danger extrême
00:16:18pour les hommes.
00:16:20Une véritable chasse
00:16:21aux sorcières
00:16:21est organisée.
00:16:22Le film
00:16:31Les conséquences
00:16:32du féminisme
00:16:33réalisé en 1906
00:16:34par la première
00:16:35femme cinéaste,
00:16:36Alice Guy,
00:16:37entre pamphlets
00:16:38antiféministes
00:16:39et charges
00:16:40contre le machisme
00:16:41présente un monde
00:16:42inversé,
00:16:43sorte de grand
00:16:43remplacement des hommes
00:16:44par les femmes.
00:16:45Donc une femme
00:16:48qui cherche
00:16:49à faire valoir
00:16:49ses droits,
00:16:50c'est forcément
00:16:51une femme
00:16:51dans le discours
00:16:52masculiniste,
00:16:53misogyne,
00:16:54qui va remettre
00:16:56en question
00:16:57finalement
00:16:57la personnalité
00:16:58et l'intégrité
00:16:59de la personne
00:17:00du masculin.
00:17:01Donc elle ne cherche
00:17:01pas simplement
00:17:02à conquérir un droit,
00:17:03mais elle cherche
00:17:04à spolier
00:17:05le reste de la société
00:17:06de ce même droit.
00:17:07D'où cette image
00:17:08très très forte
00:17:09visuellement
00:17:09d'un retournement
00:17:10de situation
00:17:11et des hommes
00:17:12qui deviendraient
00:17:12en quelque sorte
00:17:13les esclaves
00:17:14de ces femmes
00:17:14affranchies
00:17:15ou émancipées.
00:17:23Il y a une sorte
00:17:24de passage
00:17:25à l'action directe,
00:17:27à l'action violente
00:17:28et à la rue
00:17:28avec, alors là,
00:17:30c'est les suffragettes
00:17:31anglaises
00:17:32qui vont être
00:17:33les plus radicales
00:17:34dans cette action
00:17:34au début du XXe siècle.
00:17:37On a une grande figure
00:17:38qui s'appelle
00:17:38Emeline Polkhorst
00:17:39qui a trois filles
00:17:41qui elles-mêmes
00:17:41vont toutes s'impliquer
00:17:42dans le mouvement
00:17:42et qui vont donc
00:17:43incarner finalement
00:17:45ce combat
00:17:45qui commence avec
00:17:47des manifestations
00:17:48spectaculaires,
00:17:49très théâtralisées,
00:17:51avec un grand renfort
00:17:53de femmes artistes
00:17:54issues des écoles d'art
00:17:55qui vont faire
00:17:55des slogans magnifiques,
00:17:57organiser des processions
00:17:58assez incroyables.
00:17:59Je pense que les femmes
00:18:20radicales qui voulaient voter
00:18:22avaient généralement
00:18:23des maris
00:18:23qui les soutenaient.
00:18:25Mais elles étaient
00:18:26très peu nombreuses
00:18:27et il est important
00:18:28de se rappeler
00:18:28que c'est pour cette raison
00:18:29que l'union sociale
00:18:30et politique des femmes
00:18:31a été fondée
00:18:33par Emeline Pankhurst
00:18:34et sa fille aînée
00:18:35Christabel
00:18:36et quelques femmes
00:18:37médecins socialistes
00:18:38dans leur maison
00:18:39de Manchester
00:18:40en 1903.
00:18:46Emeline et Christabel
00:18:49étaient las de faire
00:18:50campagne
00:18:50depuis 1865
00:18:52pour l'obtention
00:18:53du droit de vote
00:18:53au Parlement
00:18:54pour n'avoir en retour
00:18:55que des belles paroles.
00:18:57Maintenant,
00:18:58elles voulaient des actes.
00:19:02Donc,
00:19:02elles ont créé
00:19:03ce slogan
00:19:04« Des actes,
00:19:05pas des mots ».
00:19:06Le pacifisme
00:19:08n'ayant pas été payant,
00:19:09les suffragettes
00:19:10partent en guerre.
00:19:12Armées de bidons d'essence
00:19:13et de bâtons de dynamite,
00:19:15elles incendient,
00:19:16font exploser ponts
00:19:17et bâtiments d'État.
00:19:18Ces pétroleuses
00:19:22iront jusqu'au suicide politique
00:19:23comme Emily Davidson
00:19:25qui n'hésite pas
00:19:26en 1913
00:19:27à se faire piétiner
00:19:28par un cheval
00:19:29de l'écurie
00:19:29du roi Georges V
00:19:30lors du derby de Londres.
00:19:34Ces obsèques,
00:19:35presque nationales,
00:19:36secouent toute l'Angleterre.
00:19:40Les suffragettes anglaises
00:19:42sont régulièrement arrêtées
00:19:43et violentées
00:19:44par les forces de l'ordre
00:19:45et certaines d'entre elles
00:19:48apprennent le jujitsu
00:19:49afin de pouvoir
00:19:50terrasser les policemen
00:19:51trop zélés.
00:19:59C'est la première fois
00:20:00qu'on utilise le mot terroriste
00:20:02pour autre chose
00:20:02que la violence de l'État.
00:20:04Les actions se multiplient,
00:20:05on a un certain nombre
00:20:07de monuments publics
00:20:08qui sont incendiés,
00:20:09notamment des églises
00:20:10très célèbres,
00:20:11la résidence
00:20:12d'un représentant de l'État.
00:20:14Il y a une attaque
00:20:15qui est menée
00:20:16au moment d'un derby
00:20:17sur le cheval du roi
00:20:19et qui d'ailleurs
00:20:20entraîne la mort
00:20:20de la suffragette.
00:20:22Enfin, voilà,
00:20:22on a toutes ces actions
00:20:23qui se mettent en œuvre
00:20:24et parallèlement à ça,
00:20:25une violence d'État
00:20:27dans les prisons
00:20:28qui va, pour le coup,
00:20:30choquer l'opinion
00:20:31puisque les femmes
00:20:32qui se sont capturées
00:20:33à l'occasion
00:20:33de ces actions d'éclat
00:20:35vont revendiquer
00:20:36le fait d'être
00:20:36des prisonnières politiques
00:20:37et non pas des prisonnières
00:20:39de droit commun
00:20:39puisqu'elles sont en fait
00:20:40arrêtées au motif
00:20:42du trouble à l'ordre public.
00:20:45À partir de mars 1912,
00:20:53une campagne massive
00:20:54de bris de vitre
00:20:55a été menée
00:20:56dans l'Est de Londres
00:20:58qui s'est poursuivie
00:20:58par des actions
00:20:59comme incendier
00:21:01des immeubles vides,
00:21:02couper des fils téléphoniques,
00:21:05brûler des tracts
00:21:06à l'acide
00:21:07sur des terrains de golf
00:21:08réservés aux hommes
00:21:09car n'oubliez pas
00:21:11que les femmes
00:21:12n'étaient pas admises
00:21:13dans les clubs de golf
00:21:14à l'époque.
00:21:15Elles ont aussi
00:21:16mis le feu
00:21:17aux boîtes aux lettres.
00:21:20C'est ainsi
00:21:20qu'elles ont poussé
00:21:21la forme la plus extrême
00:21:22du militantisme,
00:21:24ce qui ne les a pas
00:21:25rendues très populaires
00:21:26en Europe.
00:21:29Elles entament
00:21:30une grande grève
00:21:31de la faim
00:21:31qui conduit
00:21:32au bout de quelques semaines
00:21:33à du gavage forcé,
00:21:35c'est-à-dire un médecin
00:21:36qui va user
00:21:37de toute son autorité
00:21:38pour pratiquer
00:21:40à l'aide
00:21:41d'un entonnoir
00:21:42le dépôt
00:21:43de mie de pain
00:21:44mélangé à du lait
00:21:45dans le gosier
00:21:46de ces femmes.
00:21:47Donc aujourd'hui,
00:21:47on appellerait ça
00:21:48un viol finalement
00:21:49puisque c'est
00:21:50l'intrusion violente
00:21:51d'un corps étranger
00:21:52dans le corps
00:21:54d'une femme
00:21:54sans son consentement.
00:21:56Il s'agissait
00:21:57d'un procédé horrible.
00:22:01Il existait
00:22:02deux méthodes principales
00:22:03pour l'alimentation forcée.
00:22:05L'une d'elles
00:22:05comportait un tube
00:22:07d'environ un mètre,
00:22:08un mètre vingt
00:22:09que l'on faisait
00:22:09rentrer dans la narine
00:22:11jusqu'à l'estomac.
00:22:13La méthode
00:22:14la plus douloureuse
00:22:14consistait à l'enfoncer
00:22:16dans la gorge
00:22:17et dans ce cas,
00:22:18la bouche
00:22:19était maintenue
00:22:20ouverte
00:22:21par des baillons
00:22:22en acier
00:22:23qui coupaient
00:22:24le côté des joues.
00:22:28Et comme le montre
00:22:32l'un des journaux
00:22:33du mouvement
00:22:33des suffragettes
00:22:34au début
00:22:35de l'année 1914,
00:22:37certaines de ces femmes
00:22:39étaient droguées
00:22:41pour faciliter
00:22:42l'introduction
00:22:43des tubes.
00:22:47Et ça,
00:22:48ça va faire
00:22:48complètement basculer
00:22:49la majorité silencieuse
00:22:51qui n'avait pas
00:22:52d'avis particulier
00:22:53ni pour
00:22:53ni contre
00:22:54finalement
00:22:54ces mouvements de femmes.
00:22:56Il va dire
00:22:56voilà,
00:22:56ce n'est pas possible
00:22:56qu'en Angleterre
00:22:57au début du XXe siècle,
00:22:58on continue
00:22:59à pratiquer
00:23:00une violence institutionnelle
00:23:02à l'égard des femmes.
00:23:06Les militantes américaines
00:23:07organisées
00:23:08depuis les années 1840
00:23:10manifestent en nombre
00:23:11devant la Maison-Blanche
00:23:12en 1913
00:23:13et en 1917.
00:23:15Comme leurs consoeurs
00:23:16anglaises,
00:23:17elles sont arrêtées.
00:23:20Certaines d'entre elles
00:23:21entament une grève
00:23:22de la faim
00:23:23et connaîtront
00:23:24elles aussi
00:23:24la prison
00:23:25et l'alimentation forcée.
00:23:30L'extrémisme anglo-saxon
00:23:32n'est pas du goût
00:23:33des Françaises
00:23:34qui choisissent
00:23:35pour plaider leur cause
00:23:36des femmes issues
00:23:37de la bourgeoisie
00:23:38conscientes
00:23:39de la piètre condition
00:23:40de leurs consoeurs
00:23:41moins privilégiées.
00:23:43Comment ces femmes-là
00:23:44arrivent sur ce combat
00:23:45pour le vote des femmes ?
00:23:47Tout simplement
00:23:47parce que
00:23:48dans leurs œuvres charitables,
00:23:50elles accompagnent
00:23:51des femmes
00:23:52qui sont en difficulté
00:23:53parfois à cause
00:23:55de l'alcool,
00:23:56à cause des jeux d'argent,
00:23:57à cause des maladies
00:23:58et elles vont avoir
00:24:00un impact réel.
00:24:01Pourquoi ?
00:24:02Parce qu'elles,
00:24:03elles vont rendre
00:24:04ce sujet
00:24:05disons acceptable.
00:24:08Tout d'un coup,
00:24:09on va voir
00:24:09que là,
00:24:09c'est raisonnable
00:24:10et qu'on peut réfléchir
00:24:13à cette idée-là
00:24:13parce que
00:24:15ces femmes
00:24:16qu'on ne peut pas accuser
00:24:18d'être d'extrême-gauche
00:24:20ou de vouloir
00:24:20la fin de la société
00:24:21se portent garantes
00:24:23en fait du sujet.
00:24:25Donc là,
00:24:26tout d'un coup,
00:24:27aux yeux du grand public,
00:24:28on arrive sur une idée
00:24:31qui peut même être
00:24:32peut-être souhaitable.
00:24:35Déjà en 1790,
00:24:37Condorcet,
00:24:37aux côtés d'Olympe
00:24:38de Gouges,
00:24:39s'était prononcé
00:24:39en faveur du vote
00:24:40des femmes.
00:24:42C'est donc en son honneur
00:24:43que les suffragettes
00:24:44manifestent le 5 juillet 1914
00:24:46dans les rues de Paris
00:24:47à l'appel de Séverine,
00:24:49journaliste libertaire,
00:24:50féministe
00:24:51et pacifiste.
00:24:52Mais la déclaration de guerre,
00:24:57un mois plus tard,
00:24:58va tuer leurs espoirs.
00:25:00Il y a évidemment
00:25:00une union sacrée
00:25:01entre les femmes
00:25:02et les hommes
00:25:04pour partir en guerre.
00:25:06Les femmes vont
00:25:07symboliquement déposer
00:25:08les armes,
00:25:09en tout cas,
00:25:09déporter la violence civile
00:25:11sur le terrain armé,
00:25:14participer à l'effort de guerre
00:25:15en étant notamment
00:25:16munitionnettes.
00:25:17Les fameuses munitionnettes,
00:25:18c'est ces femmes
00:25:18qui travaillent
00:25:19dans les usines d'armement.
00:25:19en remplaçant les hommes
00:25:21dans la plupart
00:25:22des fonctions économiques
00:25:23importantes
00:25:23pour pouvoir les libérer
00:25:24pour partir au combat.
00:25:26On est en 1916.
00:25:27Il y a eu des massacres
00:25:28énormes
00:25:29et une bonne partie
00:25:31de la jeunesse française
00:25:33qui est décédée.
00:25:35Maurice Barès,
00:25:36leader de la droite
00:25:38nationaliste française,
00:25:40va tout d'un coup
00:25:41proposer
00:25:41ce qu'on appelle
00:25:42le vote des morts.
00:25:44Maurice Barès se dit
00:25:45que ce n'est pas normal
00:25:46que tous ces jeunes hommes
00:25:48qui auraient porté
00:25:49la France,
00:25:50la nation
00:25:51aux élections
00:25:52ne puissent plus
00:25:53être représentés.
00:25:55Et donc,
00:25:55qui est-ce qu'on peut
00:25:56aller chercher
00:25:56pour voter à leur place ?
00:25:58Ça peut être
00:25:59le vieux père,
00:26:00éventuellement,
00:26:01mais la mère,
00:26:02la sœur,
00:26:03la femme.
00:26:04Et là,
00:26:05c'est vraiment
00:26:06très important
00:26:06parce qu'on vient
00:26:08imaginer
00:26:09que la femme
00:26:11puisse aller
00:26:12devant l'urne
00:26:13et déposer un bulletin.
00:26:14Si la France
00:26:15abandonne bientôt
00:26:16le projet,
00:26:17le vote des morts
00:26:17est adopté au Royaume-Uni
00:26:19et en Belgique.
00:26:22En 1914,
00:26:24Emmeline a suspendu
00:26:25le type d'action militante
00:26:27dont nous avons parlé
00:26:28lorsque toutes les suffragettes
00:26:30emprisonnées
00:26:30ont été libérées.
00:26:33Elle a donc attendu
00:26:35qu'elles soient libérées
00:26:36pour suspendre
00:26:37ces activités.
00:26:37mais il ne faut pas oublier
00:26:42que pendant
00:26:43la Première Guerre mondiale,
00:26:45elle a encouragé
00:26:46les femmes
00:26:47à soutenir
00:26:48l'effort de guerre.
00:26:51C'était très patriotique,
00:26:52mais elle a également
00:26:54intégré dans ses discours
00:26:55l'idée que si les femmes
00:26:56s'engageaient dans ce travail,
00:26:58elles ne pourraient pas
00:26:58se voir refuser
00:26:59le droit de vote.
00:27:01En 1918,
00:27:11le storytelling raconte
00:27:13que le roi,
00:27:14pour remercier les femmes
00:27:15pour leur engagement
00:27:16dans la guerre,
00:27:16va leur accorder
00:27:17finalement ce vote
00:27:19pour service rendu
00:27:20à la nation.
00:27:21Et donc,
00:27:21c'est évidemment
00:27:22une supercherie politique
00:27:22intéressante
00:27:23puisqu'on fait oublier
00:27:24pendant ce temps-là
00:27:25les 10-15 années
00:27:26de lutte armée
00:27:28à l'intérieur
00:27:29de la société civile
00:27:30de ces suffragettes
00:27:31et ont faim
00:27:33de ne pas avoir
00:27:34cédé à la rue
00:27:35alors même
00:27:36qu'au début de la guerre,
00:27:38finalement,
00:27:38l'opinion majoritaire
00:27:39est devenue favorable
00:27:40à ces femmes.
00:27:44Il est important
00:27:45de souligner,
00:27:46je crois,
00:27:47qu'en 1918,
00:27:48certaines catégories
00:27:49de femmes
00:27:49de plus de 30 ans
00:27:51ont eu accès
00:27:52au droit de vote.
00:27:53Elles étaient
00:27:54soit chefs de famille,
00:27:56soit épouses
00:27:57de chefs de famille,
00:27:59propriétaires
00:28:00d'un bien immobilier
00:28:01d'une valeur
00:28:01d'au moins 5 livres par an
00:28:03ou diplômées
00:28:05de l'université.
00:28:06Et les femmes
00:28:07ont dû attendre
00:28:08encore 10 années
00:28:09supplémentaires
00:28:10jusqu'en 1928
00:28:11pour enfin
00:28:12obtenir le droit
00:28:14de vote
00:28:14sur le même pied
00:28:15d'égalité
00:28:16que les hommes.
00:28:19Et là,
00:28:20on a des grands pays,
00:28:22la Russie,
00:28:23l'Allemagne,
00:28:25beaucoup de pays
00:28:26du centre de l'Europe
00:28:27qui accordent
00:28:28le droit de vote
00:28:29aux femmes.
00:28:30Ce qui s'explique
00:28:31par le fait
00:28:32quand même
00:28:33que ces pays-là
00:28:34ont tous changé
00:28:34de régime
00:28:35à ce moment-là.
00:28:36L'Allemagne
00:28:36n'existait pas
00:28:37avant 1918.
00:28:39Donc,
00:28:40ce sont à chaque fois
00:28:41des pays
00:28:41qui sont nés
00:28:43de l'éclatement
00:28:45des empires,
00:28:46de l'Empire
00:28:46austro-hongrois
00:28:47et puis du Saint-Empire
00:28:48germanique,
00:28:50qui font que tout d'un coup,
00:28:51on a une tyrielle
00:28:51de pays
00:28:52qui naissent,
00:28:54qui n'existaient pas avant.
00:28:54Entre les deux guerres,
00:28:59les pays européens
00:29:00en grande majorité
00:29:01accordent aux femmes
00:29:02le droit de vote,
00:29:04certains sous condition.
00:29:09Reste encore
00:29:10quelques irréductibles
00:29:11qui rechignent
00:29:12à traiter les femmes
00:29:13comme des citoyennes
00:29:14à part entière.
00:29:16Au cœur de l'Europe,
00:29:16les militantes
00:29:17poursuivent le combat.
00:29:18Alors,
00:29:22il y a évidemment
00:29:23beaucoup de Suissesses
00:29:24qui se sont mobilisées
00:29:25dès le XIXe siècle,
00:29:27qui ont revendiqué
00:29:27avec des méthodes différentes,
00:29:30des arguments différents,
00:29:31mais je pourrais en citer une
00:29:33parce que je trouve
00:29:33qu'en plus,
00:29:33elle est assez représentative
00:29:35de l'esprit suisse.
00:29:37C'est Antoinette Quinch,
00:29:38une vaudoise,
00:29:40qui disait
00:29:40qu'il fallait modifier
00:29:41la loi
00:29:42en faveur des femmes
00:29:43pour pouvoir la respecter,
00:29:44contrairement aux suffragettes
00:29:45anglaises,
00:29:46par exemple,
00:29:46qui prenaient
00:29:47une forme de désobéissance civile
00:29:49et qui disait
00:29:49que quand les lois
00:29:50sont injustes,
00:29:51finalement,
00:29:51on peut les contourner.
00:29:53Antoinette Quinch
00:29:54est devenue avocate,
00:29:55une des premières avocates
00:29:56du canton de Vaud.
00:29:58Elle a défendu les femmes
00:29:59très souvent gratuitement
00:30:00et puis elle s'est engagée
00:30:02en faveur du suffrage féminin
00:30:04avec cet argument
00:30:05que d'après
00:30:06la Constitution suisse
00:30:07de 1848,
00:30:09tous les Suisses
00:30:10sont égaux en droit
00:30:12et donc les Suissesses
00:30:13sont aussi des Suisses,
00:30:15donc elles devraient
00:30:15avoir également
00:30:16les mêmes droits
00:30:17que les hommes
00:30:18et donc le droit de vote.
00:30:20Et pendant ce temps-là,
00:30:21en France,
00:30:22on assiste à une série
00:30:23de rendez-vous manqués
00:30:24puisque plusieurs textes
00:30:27vont être déposés,
00:30:29mais à chaque fois,
00:30:30le Sénat, finalement,
00:30:31va débouter
00:30:32les tentatives de réforme.
00:30:34Le texte,
00:30:35qui est voté en 1919
00:30:36à la Chambre des députés,
00:30:38arrive au Sénat en 1922.
00:30:40Il arrive lentement,
00:30:42très lentement.
00:30:43il a été confié
00:30:45à un sénateur
00:30:46qui s'appelle
00:30:47Alexandre Bérard
00:30:48et qui va mettre
00:30:51trois ans
00:30:51à sortir un petit rapport
00:30:53d'une vingtaine de pages
00:30:54qui est extrêmement négatif,
00:30:58qui remet évidemment
00:30:59les femmes
00:31:00sur un piédestal
00:31:01indiquant que leurs mains
00:31:02sont faites
00:31:02pour être baisées,
00:31:04dévotement,
00:31:05amoureusement, etc.,
00:31:06mais certainement pas
00:31:06pour mettre
00:31:08un bulletin
00:31:09dans une urne.
00:31:09Les mains des petites femmes
00:31:11sont admirables
00:31:12et toutes semblables
00:31:13à des oiseaux.
00:31:16Elles agitent leurs doigts
00:31:17mignons et frêles
00:31:18comme des ailes
00:31:20de passerots.
00:31:23Ce qui fait que,
00:31:24en 1922,
00:31:25en 1928
00:31:26et à nouveau
00:31:27au début des années 30,
00:31:29ça bloque
00:31:29et on n'arrive jamais
00:31:30à avoir vraiment
00:31:31une décision
00:31:32qui potentiellement
00:31:33serait négative
00:31:34de toute façon.
00:31:36C'est à cette période
00:31:37qu'apparaît un personnage
00:31:38incontournable
00:31:39de l'histoire
00:31:40du vote féminin,
00:31:41Louise Weiss.
00:31:43Elle entend bousculer
00:31:44l'inertie
00:31:44des élus nationaux
00:31:45par des méthodes radicales
00:31:47et fonde en 1934
00:31:48l'association
00:31:49La Femme Nouvelle.
00:31:52En 1935,
00:31:53elle se présente
00:31:53symboliquement
00:31:54aux élections municipales.
00:31:57Je vais poser
00:31:58ma candidature
00:31:59aux élections municipales
00:32:01dans les sept circonscriptions
00:32:03de la butte Moma.
00:32:05arrondissement
00:32:06aux idées généreuses
00:32:08et par tradition
00:32:09acquis au noble cause.
00:32:11Pour le jour du scrutin,
00:32:13nous avions organisé
00:32:1436 sections
00:32:16de vote officieuses
00:32:17à l'aide
00:32:18de 100 volontaires.
00:32:21La police,
00:32:22ayant dispersé
00:32:23nos installations,
00:32:25nos sections de vote
00:32:27se sont réfugiées
00:32:28sous les portes cochères
00:32:30et dans les cafés
00:32:31grâce à l'obligence
00:32:33de commerçantes
00:32:34et de concierges féministes.
00:32:36Cependant,
00:32:37j'ai cru devoir
00:32:38tenir jusqu'au bout
00:32:39une urne symbolique
00:32:41de notre droit
00:32:41et pour la défendre,
00:32:44j'ai manié la poudre.
00:32:45La poudre de riz,
00:32:46s'entend.
00:32:48On dirait aujourd'hui
00:32:49qu'elle est très forte
00:32:50en marketing
00:32:50parce qu'elle va réutiliser
00:32:53tout ce qui se fait
00:32:54par ailleurs,
00:32:55par d'autres associations
00:32:56qui sont très bien ancrées
00:32:57et qui ont vraiment
00:32:59labouré le terrain
00:33:00pendant des années
00:33:00et des années
00:33:01et qui fait que
00:33:03depuis les années 1920,
00:33:05toutes ces associations
00:33:07réussissent enfin
00:33:08à être entendues.
00:33:09Et Louise Weiss arrive
00:33:10en disant
00:33:11non,
00:33:11il faut tout révolutionner,
00:33:12il faut faire différemment,
00:33:13il faut communiquer différemment
00:33:15et en ça,
00:33:16en fait,
00:33:16elle reprend un petit peu
00:33:17ce qu'avait fait
00:33:18Hubertine Auclair
00:33:19dans les années 1880.
00:33:21Les militantes
00:33:22du groupement
00:33:23La Femme Nouvelle
00:33:24donnent une obat
00:33:24de burlesque
00:33:25à M. Merlin,
00:33:26sénateur.
00:33:26Elle a finalement
00:33:28développé une forme
00:33:29d'action
00:33:30qui était
00:33:32des happening.
00:33:34Et donc,
00:33:35par exemple,
00:33:36en 1935,
00:33:37elle s'est portée
00:33:37candidate au municipal
00:33:38de Montmartre
00:33:39alors qu'elle n'avait
00:33:40pas le droit de le faire.
00:33:41Elle a fabriqué
00:33:42des urnes
00:33:42avec des boîtes
00:33:43à chapeaux,
00:33:44les boîtes à chapeaux
00:33:44de l'époque.
00:33:45Elle a quand même
00:33:45obtenu 18 000 votes,
00:33:47ce qui n'est pas rien.
00:33:49Un autre jour,
00:33:50avec ses compagnes
00:33:51de l'association
00:33:52La Femme Nouvelle,
00:33:53elles ont organisé
00:33:54une grande distribution
00:33:55de tracts
00:33:56pendant la finale
00:33:56de coupe
00:33:57de football français
00:33:59au-dessus du stade.
00:34:00Elles ont accroché
00:34:01leur tract
00:34:01à des ballons
00:34:02et puis balancé
00:34:03les ballons
00:34:04dans le stade
00:34:05de football.
00:34:06Louise Weiss,
00:34:07elle s'enchaînait
00:34:07aussi parfois
00:34:08avec ses compagnes
00:34:09pour bloquer
00:34:09la circulation
00:34:10dans les rues.
00:34:12Et donc,
00:34:12elle avait finalement
00:34:13des modes d'action
00:34:14hyper modernes
00:34:15qu'on a pu voir
00:34:16ensuite utilisés
00:34:17par des groupes
00:34:18comme Greenpeace
00:34:19ou les Femen.
00:34:21Et voilà,
00:34:21je trouve qu'elle était
00:34:22d'une modernité
00:34:23assez incroyable
00:34:24pour les années 30.
00:34:25Et puis,
00:34:26elle faisait aussi ça
00:34:26avec de l'humour.
00:34:31Jusqu'à l'aube
00:34:32de la Deuxième Guerre mondiale,
00:34:33on n'a quasiment rien,
00:34:34à l'exception
00:34:35d'un court épisode
00:34:36qui a été parfois
00:34:37d'ailleurs un petit peu
00:34:38surévalué,
00:34:39c'est le Front populaire.
00:34:41Pendant le Front populaire,
00:34:42on a effectivement trois femmes
00:34:43qui rentrent au gouvernement,
00:34:45mais attention,
00:34:46elles ne sont pas ministres,
00:34:46elles sont secrétaires d'État.
00:34:48Madame Léon Brunchvik,
00:34:50sous-secrétaire d'État
00:34:51à l'Éducation nationale.
00:34:57Suzanne Lacorre,
00:34:59sous-secrétaire d'État
00:35:00à la Protection de l'Enfance.
00:35:07Madame Joliot-Curie,
00:35:09sous-secrétaire d'État
00:35:09aux Recherches scientifiques.
00:35:11Trois femmes,
00:35:12pour la première fois
00:35:13dans l'histoire de la France,
00:35:14dégurent dans un ministère.
00:35:19J'ai été pressentie,
00:35:21la première,
00:35:22par Léon Blum,
00:35:24qui avait promis
00:35:25de prendre des femmes ministres
00:35:27dans son gouvernement,
00:35:29s'il devenait, en effet,
00:35:30le chef du gouvernement.
00:35:33Alors, il m'a demandé,
00:35:34après la campagne
00:35:35que j'avais faite,
00:35:36si j'étais disposée
00:35:37à entrer dans son cabinet.
00:35:40L'idée me séduisait,
00:35:43mais, Léon Brunchvik a ajouté,
00:35:46il est bien entendu,
00:35:48qu'il ne sera plus question
00:35:49du vote des femmes.
00:35:50Et j'ai compris
00:35:52qu'il craignait beaucoup
00:35:54ce vote,
00:35:56parce que,
00:35:56il n'y avait pas énormément
00:35:58de Français socialistes.
00:36:02En principe,
00:36:03il était pour le vote,
00:36:04mais en fait,
00:36:05il y voyait
00:36:06de très graves inconvénients.
00:36:07accepter d'être ministre
00:36:10dans ces conditions
00:36:11ressemblait faire acte
00:36:14de renégat.
00:36:16Je ne voulais pas être désignée,
00:36:19je voulais être élue.
00:36:21Léon Blum va se heurter,
00:36:22en fait,
00:36:22à son propre camp.
00:36:24Les femmes au pouvoir,
00:36:25c'est le début de la décadence.
00:36:26C'est vraiment
00:36:27le déclin de civilisation.
00:36:28Il y a plein de textes
00:36:28qui racontent ça.
00:36:29Mais à l'intérieur même
00:36:30du groupe majoritaire,
00:36:32à savoir les communistes,
00:36:35les radicaux socialistes,
00:36:36on a aussi une très grande
00:36:37hostilité à l'égard
00:36:38de ce vote des femmes.
00:36:41Si les radicaux socialistes
00:36:43sont persuadés
00:36:43que les femmes pencheraient
00:36:44vers un vote catholique,
00:36:46le régime de Vichy
00:36:47du maréchal Pétain
00:36:48voit d'un très mauvais œil
00:36:49ce nouveau privilège
00:36:50qu'on pourrait leur accorder.
00:36:53On peut considérer
00:36:54que finalement,
00:36:55cette expérience malheureuse
00:36:57dans les suites
00:36:58qu'elle a eues
00:36:58du Front populaire,
00:36:59elle a dressé finalement,
00:37:02elle a désinhibé,
00:37:03on va dire,
00:37:03une droite et une hyper-droite
00:37:04dures
00:37:05qui vont,
00:37:06cibler dans une espèce
00:37:07d'amalgame d'ailleurs,
00:37:08les juifs,
00:37:09les femmes,
00:37:09les homosexuels,
00:37:10comme toutes les parties
00:37:12de la population
00:37:13finalement qui sont responsables
00:37:14du déclin de la civilisation
00:37:16que Vichy est censé contrarier
00:37:18en refondant
00:37:19sur des bases nouvelles
00:37:20la République,
00:37:23enfin la Révolution nationale.
00:37:25Mesdames, Messieurs,
00:37:26nous avons le regret
00:37:27de vous informer
00:37:28que nous sommes dans l'obligation
00:37:29de suspendre le spectacle
00:37:30la région parisienne
00:37:32venant d'être mise
00:37:32en état d'aller.
00:37:38La déclaration de guerre
00:37:39en 1939
00:37:40va encore une fois
00:37:42reléguer le vote
00:37:42des femmes
00:37:43au second plan.
00:37:44à partir de 1943,
00:37:47la France pense au futur régime
00:37:48d'un pays libéré.
00:37:52La République française
00:37:54s'est réfugiée à Londres
00:37:55et surtout en Algérie.
00:37:57Le général de Gaulle
00:37:58signe le 21 avril 1944
00:38:00à Alger
00:38:01une ordonnance
00:38:02du Comité français
00:38:03de la libération nationale
00:38:04confirmée le 5 octobre
00:38:06donnant officiellement
00:38:07aux femmes majeures
00:38:08sans restriction
00:38:09le droit d'être élue
00:38:11et électrice.
00:38:14C'est absent des débats.
00:38:16Ça va arriver tardivement
00:38:17en fait
00:38:17dans le discours
00:38:18du général de Gaulle
00:38:19qui va accorder
00:38:20donc qui va promettre
00:38:22finalement
00:38:22ce droit de vote aux femmes
00:38:23qui va signer l'ordonnance
00:38:25et qui va leur permettre
00:38:26donc un an plus tard
00:38:28en 1945
00:38:29d'avoir une double implication
00:38:30à la fois aux élections municipales
00:38:32en mai 1945
00:38:33puis aux élections législatives
00:38:34ce qui conduira même
00:38:35à la nomination
00:38:36des premières femmes
00:38:37finalement députées
00:38:39représentantes du peuple
00:38:40en petit nombre
00:38:41à l'époque.
00:38:45Pour la première fois
00:38:46depuis 9 ans
00:38:47le peuple français
00:38:48a fait entendre sa voix
00:38:50pour la première fois
00:38:51depuis toujours
00:38:52ce cœur de 20 millions de voix
00:38:54comportait voix d'hommes
00:38:56et voix de femmes
00:38:57on a fait la queue
00:38:59sans grenier
00:38:59on a glissé deux bulletins
00:39:01dans deux urnes
00:39:02les français
00:39:03et les françaises
00:39:04les plus variées
00:39:04ont dit leur mot
00:39:06oui ou non
00:39:06C'est indifférençable
00:39:08que les femmes votent
00:39:09une nécessité
00:39:10absolue
00:39:11normale
00:39:13un droit
00:39:14parce qu'en fait
00:39:16beaucoup d'hommes
00:39:17avaient été prisonniers
00:39:18de guerre
00:39:18ou certains blessés
00:39:20donc il y avait
00:39:21des places à prendre
00:39:22et les femmes
00:39:23se sont imposées
00:39:24volontairement.
00:39:25dans la deuxième guerre mondiale
00:39:29elles sont au cœur
00:39:30de l'action
00:39:30puisque c'est une guerre
00:39:31en tout cas pour la France
00:39:32qui se porte principalement
00:39:34à l'intérieur
00:39:35de la société civile
00:39:36elles sont victimes
00:39:37à parts égales
00:39:38d'un certain point de vue
00:39:39puisqu'elles sont victimes
00:39:41autant que les hommes
00:39:42des rafles
00:39:43elles sont victimes
00:39:44autant que les hommes
00:39:45des bombardements
00:39:45donc il y a une sorte
00:39:47d'égalité devant la mort
00:39:49qui n'a jamais existé
00:39:50dans aucune guerre précédente.
00:39:51Je me souviens bien
00:39:56de la première fois
00:39:56que j'ai voté
00:39:57ah oui
00:39:57je m'en rappelle
00:39:58c'était la place
00:40:01d'Omenil
00:40:01et on descendait
00:40:02la rue
00:40:03oh comment elle s'appelle
00:40:04cette rue
00:40:05et c'était au bout
00:40:06dans une école
00:40:07et il y avait
00:40:09beaucoup de femmes
00:40:10je pense
00:40:13qu'elles ont quand même
00:40:15compris
00:40:15la valeur
00:40:16oui
00:40:17de leur vote
00:40:18certains ne savaient pas
00:40:20ce qu'ils pouvaient en faire
00:40:21mais petit à petit
00:40:22on leur a obtenu
00:40:24l'éducation
00:40:24qu'elles ont pris
00:40:26et elles se sont affirmées
00:40:28par la force des choses
00:40:29et se sont avérées
00:40:31compétentes
00:40:31une fois que j'ai eu
00:40:37le droit de vote
00:40:38j'en ai utilisé
00:40:39j'avais l'impression
00:40:42de servir à quelque chose
00:40:44la politique
00:40:46c'est important
00:40:47parce que l'on peut imposer
00:40:49ses volontés
00:40:50on peut choisir
00:40:54ce qu'on espère
00:40:55de la vie future
00:40:56on peut s'étonner
00:41:04que la patrie
00:41:05des droits de l'homme
00:41:06arrive en queue de peloton
00:41:07le viril coq gaulois
00:41:09aurait-il réussi
00:41:10à supplanter
00:41:11les représentations féminines
00:41:12pourtant combattantes
00:41:13de la république
00:41:14de la liberté
00:41:15ou de la justice
00:41:16il faut des figures
00:41:20d'incarnation
00:41:21et donc la femme
00:41:23allégorisée
00:41:24c'est-à-dire une femme
00:41:25très érotisée aussi
00:41:26en général
00:41:26le rôle de la poitrine
00:41:27est central
00:41:28ce qu'on retrouve d'ailleurs
00:41:29dans les bustes de Marianne
00:41:30jusqu'à aujourd'hui
00:41:31quand vous allez vous promener
00:41:34dans les couloirs
00:41:35de l'assemblée nationale
00:41:37ou quelques lieux phares
00:41:39comme ça
00:41:39de la république
00:41:40il y a beaucoup
00:41:41de statuts de femmes
00:41:42assez dénudés
00:41:43par ailleurs
00:41:44fort jolis
00:41:44et ça rejoint un petit peu
00:41:46cette idée de
00:41:47Marianne
00:41:48qui vient incarner
00:41:49la France
00:41:50et qui vient incarner
00:41:51la France
00:41:52à un moment
00:41:52où les françaises
00:41:53n'ont pas le droit
00:41:53de vote
00:41:54la république
00:41:55ou la nation
00:41:55donc c'est toujours
00:41:56des figures
00:41:56très généreuses
00:41:57et en fait
00:41:59qui arrivent
00:41:59à fédérer tout le monde
00:42:01puisqu'on peut y voir
00:42:02soit cette maternité
00:42:05heureuse et épanouie
00:42:06ou au contraire
00:42:07une figure stylisée
00:42:08de l'engagement
00:42:09puisque ces figures
00:42:10généralement
00:42:10elles ont aussi des armes
00:42:12pour le volet
00:42:13un peu révolutionnaire
00:42:13on lui rajoute
00:42:14un bonnet phrygien
00:42:15mais on est vraiment
00:42:18de cet ordre là
00:42:19la France
00:42:20est un pays
00:42:21qui n'a jamais
00:42:22dénigré
00:42:23les femmes
00:42:24qui leur a même
00:42:25laissé une vraie place
00:42:26dans une vie
00:42:27intellectuelle
00:42:28donc ça existe
00:42:31mais de là
00:42:32en effet
00:42:33à aller jusqu'au bout
00:42:35et à ce qu'elles aient
00:42:36des droits politiques
00:42:37c'est autre chose
00:42:39je pense que
00:42:41l'omniprésence
00:42:42de ces figures féminines
00:42:43dans l'ordre symbolique
00:42:43républicain
00:42:44c'est une façon
00:42:45de faire oublier
00:42:46leur absence
00:42:47dans l'espace public
00:42:48démocratique
00:42:48c'est un système
00:42:50de compensation
00:42:50en fait
00:42:51je me suis souvent
00:42:53demandé pourquoi
00:42:53la France
00:42:54avait autant tardé
00:42:55à donner le droit
00:42:56de vote aux femmes
00:42:57parce que vous aviez
00:42:58eu la révolution
00:42:58en France
00:42:59et alors pourquoi
00:43:00pourquoi est-ce
00:43:01arrivé si tard
00:43:01pouvez-vous me l'expliquer
00:43:03comme on l'a vu
00:43:05pour d'autres pays
00:43:07c'est au moment
00:43:07des changements
00:43:08de régime
00:43:08que le déclic
00:43:09s'est fait
00:43:10et en France
00:43:11ça se révèle
00:43:12aussi exact
00:43:13puisque 1944
00:43:15c'est la fin
00:43:16de la troisième république
00:43:17et donc on va partir
00:43:18sur un nouveau régime
00:43:19parmi les retardataires
00:43:22européens
00:43:22la Suisse
00:43:23toujours sous la même
00:43:24constitution
00:43:25depuis 1848
00:43:26et malgré les revendications
00:43:28des mouvements féminins
00:43:29refuse à ses concitoyennes
00:43:31le droit de voter
00:43:32la particularité de la Suisse
00:43:56c'est qu'on est un des derniers
00:43:58pays du monde
00:43:58à avoir octroyé
00:43:59le droit de vote
00:44:00aux femmes
00:44:01donc c'est vraiment
00:44:01pas une histoire glorieuse
00:44:03ça a été long
00:44:03ça a été très très long
00:44:05entre 1919
00:44:07et 1990
00:44:08il y a eu plus de 50 votations
00:44:10sur ce sujet
00:44:12donc au niveau
00:44:13communal
00:44:14cantonal
00:44:14et au niveau national
00:44:15je pense qu'il y a vraiment
00:44:16trois raisons principales
00:44:18en tout cas
00:44:18qui expliquent le fait
00:44:19que la Suisse
00:44:20ait donné si tardivement
00:44:21le droit de vote
00:44:22aux femmes
00:44:24d'abord notre système politique
00:44:25donc cette démocratie
00:44:26semi-directe
00:44:27qui fait que le peuple
00:44:28est consulté très souvent
00:44:29sur tout un tas de sujets
00:44:30la Suisse
00:44:31c'est le seul pays
00:44:32au monde
00:44:33dans lequel on a demandé
00:44:34au corps électoral
00:44:35donc aux hommes
00:44:36ce qui est oui ou non
00:44:37ils avaient envie
00:44:37finalement de partager
00:44:39le pouvoir
00:44:40avec les femmes
00:44:41donc ils ont répondu non
00:45:00en tout cas
00:45:00il y a pas mal de fois
00:45:02avant qu'on en arrive
00:45:03à l'ultime
00:45:04votation sur le sujet
00:45:06une autre raison
00:45:07c'est que
00:45:08la Suisse est un pays
00:45:09quand même relativement
00:45:10conservateur
00:45:12assez influencé
00:45:13par le modèle germanique
00:45:15et donc dans lequel
00:45:15on a longtemps considéré
00:45:17que la place des femmes
00:45:18était à la cuisine
00:45:18auprès des enfants
00:45:20plutôt qu'au bureau
00:45:20ou dans une assemblée politique
00:45:22et puis peut-être
00:45:23une dernière raison
00:45:24il y a plusieurs pays
00:45:26dans lesquels finalement
00:45:27le droit de vote
00:45:28a été octroyé aux femmes
00:45:30suite aux guerres mondiales
00:45:31je pense notamment
00:45:32à la France
00:45:32où elles l'ont obtenu
00:45:33en 1944
00:45:34en récompense
00:45:36notamment
00:45:36de leur participation
00:45:38à la résistance
00:45:39de leur participation
00:45:40au monde du travail
00:45:41la Suisse a été épargnée
00:45:43par les guerres
00:45:44et donc cette dimension-là
00:45:45n'a pas à jouer pour nous
00:45:46la Suisse
00:45:48c'est à plusieurs titres
00:45:49intéressant d'abord
00:45:49parce qu'on est vraiment
00:45:50dans une société
00:45:51très patriarcale
00:45:52pour le coup
00:45:53avec des stéréotypes
00:45:54de gens qui restent
00:45:54extrêmement marqués
00:45:55plus une culture politique
00:45:57globale
00:45:58pas seulement
00:45:58sur la question du féminisme
00:45:59qui est plutôt justement
00:46:00celle du consensus
00:46:02de la concertation
00:46:03de la voie réformiste
00:46:05du temps long finalement
00:46:06de l'évolution des mentalités
00:46:07et donc le pari
00:46:09des femmes suisses
00:46:09ça a été encore plus radicalement
00:46:11que les françaises
00:46:12de se démarquer justement
00:46:13de toute action violente
00:46:14l'action violente
00:46:15est vraiment considérée
00:46:16comme contre-productive
00:46:17politiquement
00:46:18et donc un suffragisme
00:46:20de pétitionnaires
00:46:21c'est les femmes
00:46:22qui vont aller régulièrement
00:46:24monter des pétitions
00:46:25les porter dans les assemblées
00:46:27délibératives
00:46:28dans les différents cantons
00:46:29essayer de convaincre
00:46:31communiquer
00:46:32persuader
00:46:33fabriquer des tracts
00:46:34on est vraiment
00:46:35dans un féminisme
00:46:37extrêmement pacifique
00:46:38oui c'est à dire
00:46:39qu'on aime bien
00:46:41entendre parler
00:46:42du souffrage féminin
00:46:43mais moi ça ne m'intéresse pas
00:46:44ça ne m'intéresse pas
00:46:45parce que je ne connais pas
00:46:47beaucoup la politique
00:46:48beaucoup de femmes
00:46:49n'ont pas osé voter
00:46:50tout de suite
00:46:51elles ne savaient pas toujours
00:46:53très bien quoi faire
00:46:54de ce bulletin
00:46:54ça a été un apprentissage
00:46:56mais pour énormément
00:46:57d'autres
00:46:59ça a été une victoire
00:47:00incroyable
00:47:01un plaisir
00:47:02une joie
00:47:02une fierté
00:47:03de pouvoir aller
00:47:03mettre ce premier bulletin
00:47:05dans l'urne
00:47:06en Europe
00:47:08il faudra que les habitantes
00:47:09du Liechtenstein
00:47:10et de la Moldavie
00:47:11attendent respectivement
00:47:121984
00:47:13et 1993
00:47:15pour exercer
00:47:16leur droit de vote
00:47:17et que la carte de l'Europe
00:47:18puisse enfin être complète
00:47:20et si en France
00:47:23les femmes peuvent désormais
00:47:24s'exprimer dans les urnes
00:47:25d'autres combats
00:47:26restent à mener
00:47:27si on
00:47:30on atteint
00:47:31le sommet de la vague
00:47:32avec l'obtention
00:47:33du droit de vote
00:47:33en 1944
00:47:34on n'a pas encore
00:47:36tout à fait fini
00:47:37notamment sur la question
00:47:38des droits civils
00:47:39on va devoir attendre
00:47:401965
00:47:41et 1970
00:47:43pour qu'il y ait
00:47:44des réformes
00:47:45qui viennent
00:47:45donner un statut
00:47:47d'adulte
00:47:49aux femmes mariées
00:47:50et aux femmes mères
00:47:51puisque c'est à ce moment-là
00:47:53qu'elles vont avoir accès
00:47:55à l'autonomie
00:47:56sur leur compte en banque
00:47:57qu'elles ne vont plus
00:47:58avoir besoin
00:47:59de l'autorisation
00:47:59de leur mari
00:48:00pour accepter un travail
00:48:01par exemple
00:48:02j'aimais le métier
00:48:05que j'avais
00:48:05mais mon mari m'a dit
00:48:08si nous avons des enfants
00:48:10j'aimerais que tu les élèves
00:48:11toi-même
00:48:12c'est ce que j'ai accepté
00:48:14donc je ne travaillais pas
00:48:17et à la maison
00:48:18je faisais du travail
00:48:19plus que n'importe qui
00:48:21bah oui
00:48:22j'ai pas de mari
00:48:24j'ai pas eu de mari
00:48:26ça donne du travail
00:48:29à mari
00:48:29et souvent
00:48:31les discussions
00:48:32qu'on n'est pas
00:48:34toujours d'accord
00:48:35on ne pouvait pas
00:48:37reprendre
00:48:38aucune initiative
00:48:39sans avoir
00:48:41vu le mari avant
00:48:43j'ai fait
00:48:45ce que je veux
00:48:47de mon argent
00:48:47je me suis acheté
00:48:50un appartement
00:48:51déjà
00:48:51je faisais
00:48:53les voyages
00:48:54que je voulais
00:48:55je restais libre
00:48:57et puis
00:48:59à partir de 1970
00:49:01où on va reconnaître
00:49:02l'autorité parentale
00:49:03et plus l'autorité paternelle
00:49:05c'est à dire
00:49:06que là aussi
00:49:06ça avait des incidences
00:49:07sur la vie familiale
00:49:08assez importante
00:49:09donc ça
00:49:10quelque part
00:49:11c'est la fin
00:49:12de cette question
00:49:13des droits civils
00:49:14après les suffragettes
00:49:29du début du siècle
00:49:30et leur combat
00:49:30pour le droit
00:49:31à l'expression
00:49:32et celui des femmes
00:49:32des années 70
00:49:33pour la libération
00:49:34des corps
00:49:34et l'égalité des sexes
00:49:36un troisième acte
00:49:37féministe
00:49:37se fait entendre
00:49:38le féminisme
00:49:42de troisième vague
00:49:43il apparaît
00:49:43grosso modo
00:49:45dans les années 1990
00:49:46et c'est le début
00:49:48de ce qu'on appelle
00:49:49aujourd'hui
00:49:49l'approche intersectionnelle
00:49:50c'est à dire
00:49:50l'idée selon laquelle
00:49:51en fait
00:49:52les formes de domination
00:49:53se cumulent
00:49:54les formes de handicap
00:49:56au sens stigmatisation
00:49:57se cumulent
00:49:58et les privilèges
00:49:59aussi se cumulent
00:50:00donc en gros
00:50:01il vaut mieux
00:50:01être un homme blanc
00:50:02dans la force de l'âge
00:50:04qu'une femme racisée
00:50:07comme on dit aujourd'hui
00:50:08jeune
00:50:09ou issue
00:50:09des quartiers sensibles
00:50:10etc.
00:50:13les femmes ont pris
00:50:15leur place progressivement
00:50:17une place que j'avais dit
00:50:18en principe déjà
00:50:19et elles se sont affirmées
00:50:21en tant que responsables
00:50:23dans la société
00:50:23ce qui était secondaire
00:50:26pour aller avant
00:50:26et c'est devenu
00:50:27un rôle principal
00:50:28rôle des femmes
00:50:29et maintenant
00:50:34qu'est-ce que vous en pensez
00:50:35vous ne croyez pas
00:50:37que c'est un peu pareil
00:50:39le genre des femmes
00:50:41je ne sais pas
00:50:43si c'est une réussite
00:50:45parce qu'il y aura encore
00:50:47des choses à changer
00:50:49pour la femme
00:50:50nous on avait du travail
00:50:54mais on travaillait chez nous
00:50:57alors que maintenant
00:50:58les femmes elles travaillent
00:50:59à l'extérieur
00:51:00et chez elles
00:51:01il faut quand même
00:51:02qu'elles fassent encore
00:51:03qu'est-ce qu'il faudra
00:51:05faire de plus
00:51:06je ne vais pas vous dire
00:51:08on va faire la révolution
00:51:10et alors sur la question
00:51:24de savoir si on va
00:51:25vers une quatrième vague
00:51:26je crois qu'aujourd'hui
00:51:27on a deux évolutions majeures
00:51:29tout d'abord
00:51:30le mouvement MeToo
00:51:31qui est un mouvement mondial
00:51:33c'est la première fois
00:51:34qu'on a un mouvement féministe
00:51:35d'une telle globalité
00:51:37qui est comme une sorte
00:51:38de traînée de poudre
00:51:39depuis le milieu
00:51:40du cinéma américain
00:51:41jusqu'à l'ensemble
00:51:42du monde occidental
00:51:43quand même
00:51:44il ne faut pas non plus
00:51:44se leurrer
00:51:45ça c'est aussi
00:51:45une troisième limite
00:51:46de l'analyse
00:51:47en termes de vagues
00:51:47c'est que là
00:51:48on ne parle que
00:51:49des femmes occidentales
00:51:50principalement
00:51:51l'Europe de l'Ouest
00:51:52et les Etats-Unis
00:51:53donc on laisse pour compte
00:51:55une grande partie
00:51:55de l'humanité
00:51:56souffrante de ces femmes
00:51:57qui pour beaucoup
00:51:58n'ont même pas accès
00:51:59au début du commencement
00:52:00des réformes
00:52:02en cours
00:52:02dans nos pays
00:52:03je pense que le combat
00:52:15aujourd'hui à mener
00:52:16n'est plus
00:52:17exclusivement
00:52:19un combat féministe
00:52:20plutôt un combat humaniste
00:52:22on parle
00:52:24beaucoup aujourd'hui
00:52:25de masculinité
00:52:26on a quand même
00:52:27pendant très longtemps
00:52:29encadré
00:52:30très fortement
00:52:31la masculinité
00:52:31en en faisant une norme
00:52:34de performance
00:52:35de violence
00:52:37de non-émotion
00:52:38et à mes yeux
00:52:40je pense que c'est là-dessus
00:52:42qu'il faudrait
00:52:42qu'on travaille
00:52:43aujourd'hui collectivement
00:52:44pour autoriser les hommes
00:52:45à avoir finalement
00:52:46cette liberté
00:52:48d'être soi-même
00:52:48après avoir libéré
00:52:50les femmes
00:52:50je pense qu'il faudrait
00:52:51libérer les hommes
00:53:01c'était citoyenne
00:53:06un film
00:53:07ô combien essentiel
00:53:08plus de 80 ans
00:53:09aujourd'hui
00:53:10après le tout premier vote
00:53:11des femmes en France
00:53:12un documentaire écrit
00:53:13et réalisé par Jean-Frédéric Thibault
00:53:15bonjour
00:53:16bonjour
00:53:16merci de participer
00:53:18à la zone d'éducation
00:53:19documentaire
00:53:20et puis pour enrichir
00:53:21la discussion
00:53:21pour comprendre
00:53:22ces combats du passé
00:53:24qui se prolongent
00:53:24et s'intensifient
00:53:25aujourd'hui
00:53:26nous avons le plaisir
00:53:27d'accueillir
00:53:27Anne-Cécile Maïfer
00:53:28bonjour
00:53:28vous êtes la présidente
00:53:30de la fondation
00:53:31des femmes
00:53:32merci à vous deux
00:53:33merci de bientôt
00:53:34répondre aux questions
00:53:35des élèves
00:53:36du collège
00:53:37Moulin-Joli
00:53:38à Colombes
00:53:38bonjour les élèves
00:53:39bonjour
00:53:40alors dites-moi
00:53:41un petit peu
00:53:41je sais que vous avez
00:53:42travaillé ce documentaire
00:53:44vous l'avez vu
00:53:45vous l'avez décortiqué
00:53:46vous avez plein de questions
00:53:46à poser à nos invités
00:53:47mais tout d'abord
00:53:49j'aimerais savoir
00:53:50qui dans la classe
00:53:52se sent féministe
00:53:54levez la main
00:53:55ah ouais
00:53:56qu'est-ce que ça veut dire
00:53:58pour toi
00:53:58Cyril
00:53:59d'être féministe
00:54:00c'est de défendre
00:54:01les droits des femmes
00:54:02tous les droits
00:54:05notamment
00:54:05et de dire
00:54:06que les femmes
00:54:07sont libres
00:54:07Zoé
00:54:09n'y moi
00:54:09que dans une société
00:54:10on a le droit
00:54:11tous à des droits
00:54:13peu importe
00:54:14femme ou homme
00:54:15et que
00:54:16tout le monde
00:54:17peut être égaux
00:54:18ok
00:54:18je te voyais
00:54:20Emmanuel
00:54:20lever la main
00:54:20toi tu te sens féministe
00:54:21oui
00:54:22pour moi
00:54:22c'est la légalisation
00:54:24enfin c'est
00:54:25l'équitabilité
00:54:27des droits des femmes
00:54:28et des hommes
00:54:29qu'ils ont les mêmes droits
00:54:30et devoirs
00:54:32c'est ça
00:54:32c'est important pour toi
00:54:34le combat féministe
00:54:36oui
00:54:37parce que
00:54:38on sait que
00:54:39en général
00:54:40être une femme
00:54:40en société
00:54:41c'est toujours pas
00:54:42tous les jours facile
00:54:43c'est pour ça
00:54:44et qu'ils ont besoin
00:54:46d'avoir plus de droits
00:54:47toi tu t'en rends compte
00:54:48tu t'en rends compte
00:54:49par exemple
00:54:50dans le collège
00:54:50que c'est pas toujours pareil
00:54:53d'être une élève fille
00:54:54et un élève garçon
00:54:56oui
00:54:57par exemple
00:54:58en sport
00:54:58par exemple
00:55:00il y a un terrain à côté
00:55:01où il y a plus de garçons
00:55:02qui font du sport
00:55:03que d'autres
00:55:04que les filles
00:55:05oui tu trouves que
00:55:06les garçons envahissent
00:55:07envahissent
00:55:08en tout cas
00:55:08jouent plus
00:55:10sur le terrain
00:55:11c'est ça
00:55:11oui par exemple
00:55:12c'est très intéressant ça
00:55:13il y a des chercheurs
00:55:14tu sais qui travaillent sur ça
00:55:15sur les cours de récré
00:55:16comment mieux les répartir
00:55:18pour que tout le monde
00:55:18puisse jouer
00:55:19de manière équitable
00:55:20est-ce que vous avez l'impression
00:55:21que par exemple
00:55:23dans le collège
00:55:23tout le monde
00:55:25est traité de la même manière
00:55:25personnellement
00:55:27je trouve pas
00:55:28je trouve que
00:55:29par exemple
00:55:30les élèves
00:55:32les garçons
00:55:33ils vont sûrement dire
00:55:36des grossièretés
00:55:36sur les filles
00:55:37les filles se permettent moins
00:55:40de dire des grossièretés
00:55:41sur les garçons
00:55:41oui
00:55:42pourquoi
00:55:42parce que
00:55:44on peut dire
00:55:45que
00:55:46dès que
00:55:48les filles
00:55:49vont dire une grossièreté
00:55:50après les garçons
00:55:51vont
00:55:52la frapper
00:55:53ah oui
00:55:54ok
00:55:54je te voyais
00:55:55dire oui
00:55:57de la tête
00:55:57sirène toi aussi
00:55:58t'es d'accord
00:55:58il y a
00:55:59comme ça
00:56:00il y a une différenciation
00:56:01quand même
00:56:01entre les élèves
00:56:02garçons et les élèves filles
00:56:03dis moi
00:56:04oui
00:56:04qu'est-ce que tu ressens
00:56:05exactement
00:56:05il y a plusieurs situations
00:56:07comme quoi
00:56:08par exemple
00:56:10quand ça parle
00:56:12des choses
00:56:13des rumeurs
00:56:14etc
00:56:14c'est souvent
00:56:14les filles
00:56:15qui sont visées
00:56:15et c'est souvent
00:56:17les filles
00:56:17qui sont insultées
00:56:18par les garçons
00:56:19mais l'inverse
00:56:20c'est pas forcément
00:56:21non ça arrive jamais
00:56:22ça arrive jamais
00:56:23oui
00:56:23il y a encore
00:56:24beaucoup de
00:56:25beaucoup de travail
00:56:25à faire
00:56:26j'avais une dernière
00:56:27question
00:56:27juste comme ça
00:56:27vous savez un peu
00:56:28ce que vous voulez faire
00:56:28dans la vie
00:56:29plus tard
00:56:29ou pas
00:56:29c'est trop tôt
00:56:30pour vous le demander
00:56:31oui
00:56:31dis moi
00:56:32je voudrais être
00:56:34mécanicien d'aéronautique
00:56:36génial
00:56:37Emmanuel
00:56:37j'aimerais être avocat
00:56:39avocat
00:56:40les filles
00:56:42moi j'aimerais être
00:56:43médiatrice familiale
00:56:44médiatrice familiale
00:56:45super métier
00:56:46difficile mais
00:56:47super métier
00:56:48Tania dis moi
00:56:48moi je voudrais faire
00:56:50avocate et députée
00:56:51ok super
00:56:52bah t'es au bon endroit
00:56:53on en parlera après
00:56:55alors ok très bien
00:56:56Cyril tu sais toi
00:56:57avocate
00:56:57ok
00:56:58ok c'est super ça les filles
00:57:00Raphaël tu sais toi
00:57:01je suis pas sûre
00:57:02mais j'aimerais bien
00:57:03m'orienter dans la cuisine
00:57:05parce que c'est quelque chose
00:57:05qui me plaît
00:57:06ok
00:57:06et peut-être critique culinaire
00:57:08ok
00:57:09super beau métier aussi
00:57:10c'est chouette
00:57:11ok est-ce que vous avez
00:57:12pourquoi je vous pose
00:57:13cette question
00:57:14c'était pour savoir
00:57:16si vous aviez l'impression
00:57:17que des métiers
00:57:18ne s'adressaient pas
00:57:20à vous particulièrement
00:57:21les filles
00:57:21ou que vous ne vous sentiez
00:57:22peut-être pas
00:57:23capable
00:57:25de les faire
00:57:26ou qu'on vous faisait
00:57:27comprendre peut-être
00:57:28que c'était pas des métiers
00:57:29pour les filles
00:57:29par exemple
00:57:31les métiers
00:57:31où c'est beaucoup
00:57:32avec les mains
00:57:33ou avec de la force
00:57:34c'est un peu mal vu
00:57:35d'être une femme
00:57:36par exemple
00:57:36et de travailler
00:57:37dans le bâtiment
00:57:38ou inversement
00:57:40pour les hommes
00:57:40par exemple
00:57:40sage-femme
00:57:41on sait que c'est mal vu
00:57:42ou je sais plus
00:57:44comment ça s'appelle
00:57:45mais le métier
00:57:46où on ausculte
00:57:47le corps d'une femme
00:57:48en particulier
00:57:50c'est mal vu
00:57:51exactement
00:57:51c'est mal vu
00:57:53quand c'est un homme
00:57:53qui fait ce travail
00:57:56ou c'est mal vu
00:57:56qu'une femme
00:57:57travaille dans le bâtiment
00:57:58avec ses mains
00:57:59qui doit être
00:58:00un métier
00:58:00plus physique
00:58:01j'arrête de vous poser
00:58:02des questions
00:58:02parce que je sais
00:58:03que c'est vous
00:58:04qui avez plein
00:58:04plein de questions
00:58:05à poser
00:58:06à nos invités
00:58:07et ils savent déjà
00:58:08plein plein de choses
00:58:09et on commence
00:58:11avec Ikram
00:58:12pour quelles raisons
00:58:13avoir choisi
00:58:13de réaliser un documentaire
00:58:15à propos du droit
00:58:16des femmes
00:58:16ça a été un hasard
00:58:18c'est en fouillant
00:58:19en regardant un petit peu
00:58:20les anniversaires
00:58:21parce qu'on sait
00:58:21que l'anniversaire
00:58:23commémorer un anniversaire
00:58:24c'est toujours un argument
00:58:25pour une chaîne de télévision
00:58:26pour prendre un documentaire
00:58:27parce que ça correspond
00:58:28à une date
00:58:28et que c'est assez justifié
00:58:30et donc je suis tombé
00:58:31par hasard
00:58:32sur le net
00:58:33sur les 80 ans
00:58:35du vote des femmes
00:58:35en 2024
00:58:36et là je me suis dit
00:58:3880 ans
00:58:39ok mais ça me paraît bizarre
00:58:40parce que le vote des femmes
00:58:42on en parle en France
00:58:43on a été un des premiers pays
00:58:44à en parler
00:58:45à la fin du XVIIIe siècle
00:58:47à la révolution
00:58:47pourquoi on a tenu
00:58:49il y a si longtemps
00:58:50et puis j'ai regardé
00:58:51on arrive en 56ème position
00:58:53la France
00:58:54pratiquement toute l'Europe
00:58:57avait voté le vote des femmes
00:58:58après la guerre de 1914
00:58:59donc en 1918
00:59:00et nous on arrive en 1944
00:59:02donc il y a un truc
00:59:03et je me suis dit
00:59:03qu'est-ce qu'a bugué
00:59:04qu'est-ce qu'a coincé
00:59:05pourquoi la loi
00:59:06n'est pas passée plus tôt
00:59:07et c'est ça
00:59:09j'avais pas la réponse
00:59:10et donc voilà
00:59:11c'est effectivement
00:59:12nos intervenants dans le film
00:59:13qui nous ont donné la réponse
00:59:14et c'est ça qui m'a intéressé
00:59:15c'est ce décalage
00:59:16entre cette image de la France
00:59:19plutôt
00:59:20enfin avec des images féminines
00:59:21c'est Marianne
00:59:22la liberté etc
00:59:24qui sont quand même
00:59:24des images fortes
00:59:25des images féminines fortes
00:59:26de la France
00:59:27et cette loi
00:59:29qui arrive
00:59:29très très tard
00:59:31donc c'est ça
00:59:32qui m'a donné envie
00:59:33d'expliquer
00:59:34parce que moi
00:59:34je ne me l'expliquais pas
00:59:35moi-même
00:59:36Cyrine
00:59:38j'ai une question
00:59:39pour monsieur le réalisateur
00:59:41est-ce que quelqu'un
00:59:42ou quelque chose
00:59:42vous a inspiré
00:59:43pour réaliser ce documentaire ?
00:59:45j'ai surtout été
00:59:46très très étonné
00:59:48par les suffragettes anglaises
00:59:50et par cette violence
00:59:52invraisemblable
00:59:54les suffragettes anglaises
00:59:56sont régulièrement arrêtées
00:59:58et violentées
00:59:58par les forces de l'ordre
00:59:59et certaines d'entre elles
01:00:02apprennent le jujitsu
01:00:03afin de pouvoir
01:00:04terrasser les policemen
01:00:05trop zélés
01:00:06elles apprennent le jujitsu
01:00:09pour pouvoir se défendre
01:00:10pour se défendre
01:00:11qu'est-ce que vous vous êtes dit
01:00:12c'est un combat
01:00:13qui est donc violent
01:00:14on est obligé
01:00:15d'apprendre le jujitsu
01:00:16et encore peut-être
01:00:17aujourd'hui
01:00:17on est obligé
01:00:19de se défendre
01:00:20ça prouve que la police
01:00:21est devenue très violente
01:00:22envers les femmes
01:00:23pour une cause
01:00:24où elles avaient raison
01:00:25et que pour se défendre
01:00:27elles ont dû
01:00:28être obligées
01:00:29à apprendre un sport
01:00:30quasi de combat
01:00:32pour se défendre
01:00:33contre la police
01:00:34qui est censée
01:00:35nous protéger
01:00:35aussi
01:00:37que les femmes
01:00:38elles peuvent faire
01:00:39beaucoup de choses
01:00:40comme du coup
01:00:41apprendre ce sport
01:00:42qui de base
01:00:43était consacré
01:00:45aux hommes
01:00:46et
01:00:47elles nous prouvent
01:00:48qu'elles peuvent
01:00:50tout faire
01:00:50aussi
01:00:51aussi
01:00:52ok
01:00:52tu vois
01:00:53le côté positif
01:00:54de la chose
01:00:55on continue avec
01:00:56Jasmine
01:00:56j'ai une question
01:00:58pour madame
01:00:58Anne-Cécile Melfet
01:01:00qu'avez-vous pensé
01:01:02du documentaire ?
01:01:04je l'ai trouvé
01:01:06très bien
01:01:06ce documentaire
01:01:07vraiment très bien
01:01:08je me suis dit
01:01:08qu'il faudrait
01:01:08que je le montre
01:01:09à toute mon équipe
01:01:10à la fondation des femmes
01:01:10parce que
01:01:12je trouve que
01:01:13ce qui est intéressant
01:01:13c'est que
01:01:14déjà ça montre
01:01:15que les femmes
01:01:16elles ont dû se battre
01:01:17tout le temps
01:01:18et en fait
01:01:19ça ne remonte pas
01:01:19encore plus loin
01:01:20mais en fait
01:01:21on pourrait remonter
01:01:21encore plus loin
01:01:22et on pourrait voir
01:01:23qu'en fait
01:01:23de tout temps
01:01:24ou presque
01:01:25les femmes
01:01:26elles ont dû
01:01:26se battre
01:01:27pour leurs droits
01:01:28et ce que ça veut dire
01:01:28aussi
01:01:29malheureusement
01:01:30c'est qu'il faut
01:01:31rester vigilante
01:01:31et il faut continuer
01:01:32aussi à se battre
01:01:35aujourd'hui
01:01:36et peut-être
01:01:37dans les années à venir
01:01:38aussi
01:01:38pour défendre nos droits
01:01:39donc il ne faut pas penser
01:01:40que ce qu'on a
01:01:41une fois qu'on l'a
01:01:42on l'a pour toujours
01:01:43l'histoire des femmes
01:01:44elle montre
01:01:44qu'il y a des moments
01:01:45c'était mieux
01:01:45c'était moins bien
01:01:46et puis en fait
01:01:47les femmes
01:01:47elles ont dû toujours
01:01:48se bagarrer
01:01:48pour faire en sorte
01:01:49d'être les égales
01:01:50des hommes
01:01:50on continue avec Zoé
01:01:52j'ai une question
01:01:54pour le réalisateur
01:01:55est-ce qu'on trouve
01:01:56facilement
01:01:56toutes les archives
01:01:57qui sont présentes
01:01:58dans votre documentaire
01:01:59et où peut-on trouver
01:02:00toutes ces images
01:02:01et affiches
01:02:02nous on a
01:02:03évidemment
01:02:03sur ce sujet
01:02:04beaucoup travaillé
01:02:04avec l'INA
01:02:05qui est l'Institut national
01:02:06d'audiovisuel
01:02:07et puis après
01:02:07on va voir
01:02:08dans les collections privées
01:02:09c'est vrai que
01:02:10June notre anglaise
01:02:12avait une collection
01:02:12absolument incroyable
01:02:13sur les suffragettes
01:02:14donc on a filmé
01:02:15ce qu'elle avait
01:02:16on est allé à Carnavalet
01:02:18pour certaines gravures
01:02:19au musée Carnavalet
01:02:20à Paris
01:02:20voilà
01:02:21on essaie de piocher
01:02:22comme ça
01:02:23et puis
01:02:24on a récupéré
01:02:25des archives
01:02:26un petit peu partout
01:02:27chez les loueurs
01:02:28dans les collections privées
01:02:29etc.
01:02:30Si moi demain
01:02:31où je veux emmener
01:02:32une classe
01:02:33voir ces archives
01:02:34ces photos
01:02:35non ça n'existe pas
01:02:37on a quelque chose
01:02:37à la Fondation des Femmes
01:02:38ou ailleurs peut-être
01:02:39ça fait partie des choses
01:02:40pour lesquelles on se bat
01:02:42et qu'on essaie
01:02:43de financer à la Fondation des Femmes
01:02:45c'est pour qu'il y ait un musée
01:02:46des droits des femmes
01:02:47en fait vous pouvez regarder
01:02:48il y a je ne sais pas
01:02:48combien de musées
01:02:49du sabot
01:02:50du camembert
01:02:51maison de l'eau
01:02:52de la terre
01:02:52de la mer
01:02:53de tout ce que vous voulez
01:02:54mais il n'y a pas de musée
01:02:55des femmes
01:02:55il n'y a pas de musée
01:02:56de l'histoire des femmes
01:02:57en France
01:02:57il n'y a pas de musée
01:02:58de l'histoire du féminisme
01:02:59encore moins
01:02:59donc Christine Barr
01:03:01qui est une historienne
01:03:02du féminisme
01:03:03à l'université d'Angers
01:03:04elle a ce projet
01:03:05de monter un musée
01:03:06des féminismes
01:03:07parce qu'elle a
01:03:08elle récupéré
01:03:09tout un stock
01:03:10d'archives
01:03:11et elle aimerait
01:03:12en faire un musée
01:03:13donc il n'est pas encore
01:03:14sorti de terre
01:03:15et c'est sûr
01:03:17que tout ce qui est
01:03:17de l'ordre
01:03:17de l'histoire des femmes
01:03:19en fait
01:03:19il y a des histoires
01:03:21de tout ça
01:03:21que très récemment
01:03:22en fait
01:03:23avant l'histoire
01:03:24c'était surtout
01:03:25et vous vous avez sûrement
01:03:26appris ça à l'école
01:03:27l'histoire pour vous
01:03:28c'est l'histoire des guerres
01:03:30et l'histoire des rois
01:03:31donc
01:03:31du coup
01:03:33et les femmes là-dedans
01:03:34et donc
01:03:36toute cette histoire-là
01:03:38elle reste encore
01:03:39à construire
01:03:41à propager
01:03:42et on a besoin
01:03:43pour la vulgariser
01:03:44de musées
01:03:44par exemple
01:03:45d'endroits
01:03:45mais on n'en a pas encore
01:03:46en France
01:03:46Pensez-vous qu'un jour
01:03:47les femmes auront
01:03:48le même droit
01:03:49que les hommes ?
01:03:50Oui
01:03:51de fait
01:03:52en France
01:03:53on peut dire
01:03:54que c'est à peu près
01:03:55le cas déjà
01:03:55c'est-à-dire que
01:03:56dans la constitution française
01:03:58c'est écrit que
01:03:59globalement
01:04:00pour résumer
01:04:01on n'a pas le droit
01:04:02de discriminer quelqu'un
01:04:03en fonction de son sexe
01:04:05donc normalement
01:04:05quand on est une femme
01:04:06ou un homme
01:04:07en France
01:04:08on a le même droit
01:04:09dans la loi
01:04:09après
01:04:11comme vous avez pu
01:04:12le constater
01:04:13par vous-même
01:04:14malheureusement
01:04:15dans la vraie vie
01:04:16c'est pas tout à fait
01:04:16comme ça
01:04:17c'est-à-dire
01:04:17même si on a
01:04:18le droit
01:04:19les femmes et les hommes
01:04:20d'être élus
01:04:21c'est plutôt les hommes
01:04:22qui sont élus
01:04:23que les femmes
01:04:23même si on a
01:04:24les mêmes droits
01:04:25les femmes et les hommes
01:04:26de marcher dans la rue
01:04:27c'est pas des femmes
01:04:28et des hommes
01:04:28qui marchent dans la rue
01:04:29à la même heure
01:04:30la nuit
01:04:31on voit plutôt des hommes
01:04:32dans la rue
01:04:32on voit pas trop de femmes
01:04:33donc en fait
01:04:35c'est pas des règles
01:04:36de la loi
01:04:37mais c'est des règles sociales
01:04:39c'est des règles
01:04:40qui malheureusement
01:04:41continuent d'exister
01:04:42alors que la loi
01:04:44elle dit
01:04:44pourtant que c'est
01:04:45l'égalité
01:04:46mais dans la vraie vie
01:04:47de tous les jours
01:04:48vous le voyez
01:04:49quand vous êtes une fille
01:04:50vous ne vous autorisez pas
01:04:51la même chose
01:04:52qu'un garçon
01:04:53pourrait s'autoriser à faire
01:04:54j'ai une question
01:04:56pour Anne-Cessine Maïfer
01:04:57on le voit dans le documentaire
01:05:00pourquoi y a-t-il
01:05:00une division entre les femmes
01:05:02celles qui combattent
01:05:03pour leurs droits
01:05:04et celles qui se tiennent
01:05:05en retrait
01:05:06voire contre ces derniers
01:05:07c'est petit à petit
01:05:08qu'on ouvre les yeux
01:05:09et il y a des femmes
01:05:11qui mettent beaucoup de temps
01:05:12à ouvrir les yeux
01:05:13il y a des femmes
01:05:14qui ne veulent pas
01:05:14ouvrir les yeux
01:05:15parce qu'en fait
01:05:16c'est peut-être
01:05:16trop difficile pour elles
01:05:17par exemple
01:05:18il y a des femmes
01:05:19qui sont dans des coupes
01:05:21dans des familles
01:05:22dans des histoires
01:05:23où en fait
01:05:23si elles commencent
01:05:24à ouvrir les yeux
01:05:25sur tout ce qu'elles vivent
01:05:26mais par où
01:05:28par où commencer
01:05:29et que faire avec ça
01:05:30donc en fait
01:05:31elles préfèrent se dire
01:05:32je vais bien
01:05:33tout va bien
01:05:34je vais bien
01:05:34tout va bien
01:05:35et pas trop
01:05:36se poser de questions
01:05:36il y a des femmes aussi
01:05:39qui vont peut-être
01:05:40par un petit calcul
01:05:42se dire
01:05:42bon
01:05:42ok
01:05:43elles ont peut-être
01:05:44un peu raison
01:05:44mais
01:05:45je m'en sortirai mieux
01:05:47si je ne le dis pas
01:05:49ça c'est des techniques
01:05:52qu'on peut voir aussi
01:05:53par exemple
01:05:53en entreprise
01:05:54ou autre
01:05:55où en fait
01:05:55on préfère ne pas
01:05:58aller du côté
01:05:59de celles
01:06:00qui ont l'air
01:06:01d'être en train
01:06:01de râler
01:06:03on voit bien
01:06:03par exemple
01:06:04vous l'avez vu
01:06:04un petit peu
01:06:05dans le documentaire
01:06:05les suffragettes
01:06:06elles étaient caricaturées
01:06:08alors vous avez vu
01:06:09ce petit film aussi
01:06:10d'Alice Guy
01:06:11on disait
01:06:11ah là là
01:06:11mais si les féministes
01:06:12elles gagnent
01:06:13c'est la fin du monde
01:06:14c'est un faux film
01:06:15où les filles
01:06:16sont à la place des garçons
01:06:17les garçons
01:06:17elles fument des cigares
01:06:19et puis on voit
01:06:20un homme qui coud
01:06:20et un homme qui repasse
01:06:21je crois
01:06:22c'est ça
01:06:22il y a une inversion
01:06:23des rôles
01:06:24vous vous rappelez
01:06:25de ce passage là ?
01:06:27oui
01:06:27donc si les féministes
01:06:30gagnent
01:06:30alors ça va être terrible
01:06:31et donc il y avait
01:06:32une sorte de caricature
01:06:33c'est à dire
01:06:33on exagère
01:06:34et donc on en vient
01:06:36même à mentir
01:06:36sur les intentions
01:06:38des suffragettes
01:06:38ou ce qui se passerait
01:06:39si elles gagnaient
01:06:40et donc du coup
01:06:41être suffragette
01:06:43à l'époque
01:06:43mais être féministe
01:06:44aujourd'hui
01:06:44c'est encore
01:06:45un petit peu le cas
01:06:45ça demande un petit peu
01:06:47de courage
01:06:48parce que
01:06:49il faut dire
01:06:51non
01:06:51je ne suis pas d'accord
01:06:53tu n'as pas raison
01:06:54c'est prendre la parole
01:06:55c'est prendre des risques
01:06:56pour toutes ces raisons
01:06:57pour certaines femmes
01:06:59soit elles ne veulent pas
01:06:59soit elles font le calcul
01:07:00que ça coûte trop
01:07:01c'est trop difficile
01:07:03d'être féministe
01:07:03c'est trop difficile
01:07:04de dire les choses
01:07:05et bien elles préfèrent
01:07:06ne pas parler
01:07:07donc laisser les copines
01:07:09qui se battent
01:07:10un peu seules
01:07:10vous avez l'impression
01:07:12que ça se réduit
01:07:14de plus en plus
01:07:14quand même aujourd'hui
01:07:15j'ai l'impression
01:07:16qu'il y a de plus en plus
01:07:17de gens qui se disent
01:07:18féministes
01:07:19et d'ailleurs
01:07:19quand vous avez tout à l'heure
01:07:20levé tout le bras
01:07:21j'ai quasiment presque
01:07:22des larmes aux yeux
01:07:23c'est trop bien
01:07:24moi à l'époque
01:07:25déjà ça n'existait pas
01:07:27dans mon collège
01:07:28ce mot là
01:07:28personne ne le prononçait
01:07:29je pense
01:07:29et moi au début
01:07:31j'ai dit des trucs
01:07:32complètement débiles
01:07:33genre
01:07:33je suis féminine
01:07:34pas féministe
01:07:35voilà
01:07:35des trucs comme ça
01:07:36donc je suis très contente
01:07:37de voir que vous ne faites pas
01:07:38cette fameuse erreur
01:07:39et non
01:07:41je trouve que
01:07:42ça progresse énormément
01:07:44on le voit dans les sondages
01:07:46la majorité de la population
01:07:47aujourd'hui
01:07:48se dit favorable
01:07:49à l'égalité
01:07:49favorable à la lutte
01:07:50contre les violences
01:07:51le mot féministe
01:07:53n'est plus vu
01:07:54comme un gros mot
01:07:55en tout cas
01:07:55comme le gros mot
01:07:56qu'il a été
01:07:56il y a encore
01:07:57quand j'ai commencé
01:07:58moi à militer
01:07:59il y a 15-20 ans
01:07:59c'était
01:08:01oui quand on disait
01:08:02qu'on était féministe
01:08:03on nous regardait comme ça
01:08:04genre
01:08:04bizarre
01:08:05voilà
01:08:06et du coup aujourd'hui
01:08:08c'est devenu un truc normal
01:08:08genre bah oui
01:08:09je suis féministe
01:08:10puisque je suis pour l'égalité
01:08:11et c'est plutôt toi
01:08:12qui n'est pas normal
01:08:12si tu n'es pas féministe
01:08:13ça donne du travail à Marie
01:08:16et souvent les discussions
01:08:18qu'on n'est pas toujours d'accord
01:08:22on ne pouvait pas prendre
01:08:24aucune initiative
01:08:26sans avoir vu le mari avant
01:08:30j'ai fait ce que je veux
01:08:33de mon argent
01:08:34je me suis acheté
01:08:36un appartement déjà
01:08:38je faisais les voyages
01:08:40que je voulais
01:08:41je restais libre
01:08:44vous avez interviewé
01:08:46vous avez interviewé des vieilles femmes
01:08:47qui ont voté pour la première fois
01:08:48en 1945
01:08:49comment vous les avez vous trouvées
01:08:52et ont-elles accepté facilement
01:08:54de vous parler ?
01:08:55très facilement
01:08:56alors on avait l'aval des familles
01:08:57etc
01:08:58bien sûr
01:08:59mais oui oui
01:09:00parce qu'elles avaient des choses à dire
01:09:01parce que c'était un sujet important
01:09:03pour elles
01:09:03parce qu'elles se souvenaient
01:09:04très très bien de ce moment
01:09:06où elles ont pris conscience
01:09:08qu'enfin
01:09:08on leur demandait leur avis
01:09:09ça c'était quand même
01:09:12un truc assez incroyable
01:09:15mais enfin
01:09:16il a quand même fallu 20 ans
01:09:17pour qu'elles aient
01:09:18un compte en banque
01:09:19un chéquier etc
01:09:20donc ça a encore pris 20 ans
01:09:22pour que les femmes
01:09:24puissent avoir une vie
01:09:25entre guillemets normale
01:09:26c'est-à-dire
01:09:26avoir le droit de vote
01:09:28c'est-à-dire qu'on leur demande leur avis
01:09:29et puis surtout
01:09:30pouvoir avoir un compte en banque
01:09:32et faire un chèque
01:09:33on continue avec Valentine
01:09:35pour Anne-Cécile Maïfers
01:09:37quel a été votre premier combat féministe
01:09:39alors
01:09:40ça s'est passé au collège
01:09:42alors je ne sais pas
01:09:43si on pourrait appeler ça un combat
01:09:44mais en tout cas
01:09:44la première fois
01:09:45que j'ai vraiment
01:09:45ouvert les yeux
01:09:46sur un truc
01:09:47qui m'est apparu
01:09:49comme totalement injuste
01:09:50c'était un cours d'éducation
01:09:51à la sexualité
01:09:52et à mon époque
01:09:53je ne sais pas comment c'est aujourd'hui
01:09:55j'espère que c'est mieux
01:09:55parce qu'on se bat
01:09:56pour que les programmes
01:09:57soient beaucoup mieux aujourd'hui
01:09:58sur ces sujets-là
01:10:00on ne parlait vraiment
01:10:01que de la reproduction
01:10:02c'est-à-dire
01:10:02on nous montrait
01:10:03l'organe reproducteur féminin
01:10:04et masculin
01:10:05et basta
01:10:05et moi à l'époque
01:10:06j'adorais être
01:10:07la petite rebelle de service
01:10:08un peu la clown
01:10:09qui faisait l'intéressante
01:10:10et qui posait toujours
01:10:11des questions
01:10:11qui déstabilisaient
01:10:13un petit peu les profs
01:10:14et donc je lève la main
01:10:15et voulant faire un peu
01:10:16mon intéressante
01:10:17je pose la question
01:10:17de la masturbation
01:10:18et particulièrement
01:10:19de la masturbation féminine
01:10:21là ça a été la panique
01:10:23dans la classe
01:10:23quelle question
01:10:25n'avais-je pas posée
01:10:25et à partir de là
01:10:27en fait
01:10:27ça n'a pas été
01:10:28des rires
01:10:30comme je m'y attendais
01:10:31en fait ça a été
01:10:32quelque chose
01:10:33de beaucoup plus menaçant
01:10:34en particulier
01:10:35de la part des garçons
01:10:35c'est-à-dire qu'est-ce que t'as dit
01:10:37etc
01:10:37qu'est-ce que tu fais
01:10:38et les insultes
01:10:39ont commencé à fuser
01:10:40contre moi
01:10:40je disais
01:10:42mais attends
01:10:42mais je ne comprends pas
01:10:43vous les garçons
01:10:44vous êtes tout le temps
01:10:45en train de parler
01:10:45du fait que vous regardez
01:10:46du porno
01:10:47et nous les filles
01:10:48on n'aurait pas le droit
01:10:49de parler de ces sujets-là
01:10:50et là tout d'un coup
01:10:52toutes les filles
01:10:53qui étaient toutes mes copines
01:10:54elles se sont un peu
01:10:55mis du côté des garçons
01:10:56parce qu'elles voyaient bien
01:10:57qu'en fait
01:10:58c'était dangereux
01:10:59de dire ça
01:11:00elles n'avaient pas envie
01:11:01qu'on les insulte
01:11:02elles aussi
01:11:03et donc tout d'un coup
01:11:04je me suis retrouvée toute seule
01:11:05et de là
01:11:06c'est suivi
01:11:08plusieurs semaines
01:11:10de harcèlement
01:11:10très grave
01:11:11s'il y avait eu
01:11:12les réseaux sociaux
01:11:13ça aurait été horrible
01:11:13heureusement
01:11:14il n'y avait pas
01:11:15les réseaux sociaux
01:11:15donc ce harcèlement
01:11:16c'est limité à mon collège
01:11:17mais j'ai dû changer de collège
01:11:19parce qu'en fait
01:11:20j'étais insultée
01:11:21tous les jours
01:11:21tous les matins
01:11:23tous les midis
01:11:23tous les soirs
01:11:24dès que j'étais dans le couloir
01:11:25toutes les classes
01:11:26c'était Anne-Cécile
01:11:28qui avait dit
01:11:28et du coup
01:11:29avec des tas d'insultes
01:11:30comme vous pouvez vous imaginer
01:11:31c'est pas la peine
01:11:32que je les dise
01:11:32vous imaginez déjà
01:11:33ce que ça peut être
01:11:35comme insulte
01:11:36et à ce moment-là
01:11:36je me suis dit
01:11:37plusieurs choses
01:11:38j'ai pas voulu dire
01:11:40j'ai pas voulu
01:11:41me renier en fait
01:11:43j'étais un peu fière
01:11:44de mon truc
01:11:44donc je voulais dire
01:11:45mais attends
01:11:45c'est pas juste
01:11:46que les filles
01:11:47n'aient pas le droit
01:11:47de dire la même chose
01:11:48que les garçons
01:11:49deuxièmement
01:11:50la sexualité
01:11:51elle est un peu
01:11:51au cœur de ça
01:11:52c'est bizarre
01:11:53qu'en fait
01:11:53il y ait tout ça
01:11:54quand on parle de sexualité
01:11:56pourquoi la sexualité
01:11:57c'est si explosif
01:11:59en fait
01:12:00entre les garçons
01:12:01et les filles
01:12:01et enfin
01:12:02je me suis dit aussi
01:12:03quand on est toute seule
01:12:04pour défendre
01:12:06quelque chose
01:12:07c'est dur
01:12:07et du coup
01:12:09je me suis dit
01:12:10plus tard
01:12:10quand je serai grande
01:12:11si je veux encore
01:12:12faire l'intéressante
01:12:12et la ramener
01:12:13il vaudrait mieux
01:12:14que j'y aille avec des copines
01:12:15parce qu'en fait
01:12:16ce sera quand même
01:12:17beaucoup moins dur
01:12:17et du coup
01:12:18à partir de là
01:12:18mes combats d'après
01:12:20et du coup
01:12:20tous les combats
01:12:21que je mène aujourd'hui
01:12:22c'est des combats
01:12:22que je mène toujours
01:12:23en bande
01:12:24en fait
01:12:25on est beaucoup plus forte
01:12:27quand on est ensemble
01:12:28quand on est en collectif
01:12:29parce que si jamais
01:12:30vous êtes toute seule
01:12:31vous pouvez quand même le faire
01:12:32et c'est très très courageux
01:12:33mais il faut vous exposer
01:12:35à beaucoup plus de violence
01:12:36donc être ensemble
01:12:38être en collectif
01:12:39se soutenir les unes les autres
01:12:41surtout entre femmes
01:12:42quand on défend quelque chose
01:12:43quand on défend l'égalité
01:12:44c'est un peu la seule manière
01:12:46de survivre
01:12:47parce que sinon
01:12:47ça peut être très difficile
01:12:48de défendre un point de vue
01:12:50J'ai une question
01:12:52pour Jean-Frédéric Thibault
01:12:53à votre avis
01:12:54comment se porterait la France
01:12:55aujourd'hui
01:12:56si le droit de vote des femmes
01:12:57n'avait pas été autorisé ?
01:12:59Mal
01:12:59Ben mal
01:13:00enfin
01:13:01Mal
01:13:02Mal et
01:13:03c'est inenvisageable
01:13:05c'est inenvisageable
01:13:06c'est
01:13:06c'est
01:13:07non ça y est
01:13:09bon ça fait que 80 ans
01:13:10mais voilà
01:13:10je pense que là
01:13:11c'est
01:13:12même si effectivement
01:13:13tous les combats
01:13:15ne sont pas gagnés
01:13:16et que
01:13:17il faut se méfier
01:13:19parce qu'on peut revenir
01:13:19en arrière
01:13:20et il y a quand même
01:13:21on a quelques exemples
01:13:22de pays
01:13:22où effectivement
01:13:24les choses
01:13:24il y a un rétropédalage
01:13:25qui est assez effrayant
01:13:26non
01:13:29ben il y aurait eu
01:13:30une révolution
01:13:30il y aurait eu un truc
01:13:31enfin évidemment
01:13:31bien sûr
01:13:32enfin là
01:13:33c'était déjà
01:13:34très très limite
01:13:3544
01:13:35c'était déjà limite
01:13:37et je pense que
01:13:38De Gaulle a été obligé
01:13:39de le faire
01:13:40je ne suis pas persuadé
01:13:42que personnellement
01:13:42il était très très
01:13:44en faveur du vote des femmes
01:13:45mais là
01:13:46il était obligé
01:13:46on arrivait vraiment
01:13:47c'est la deuxième guerre mondiale
01:13:49machin
01:13:49tous les pays avaient voté
01:13:51enfin il fallait qu'on y passe
01:13:52quoi
01:13:52mais non non
01:13:54c'est inomisageable
01:13:55de penser
01:13:56qu'un pays comme la France
01:13:57avec les images qu'on a
01:13:59soit
01:14:00qu'on peut le défendre maintenant
01:14:02c'est un grand
01:14:03Nassim
01:14:05j'ai une question pour Anne-Cécile
01:14:06Maïfer
01:14:07on le voit dans le film
01:14:10les hommes étaient rares
01:14:10à défendre les femmes
01:14:13et leurs droits
01:14:13mais aujourd'hui
01:14:14est-ce que votre entourage
01:14:15comprend votre engagement féministe ?
01:14:18alors
01:14:18oui
01:14:20mais ça n'a pas été simple
01:14:21moi je suis dans une famille
01:14:24d'ailleurs j'ai des parents prof
01:14:26mais
01:14:27ils n'étaient pas
01:14:29particulièrement féministes
01:14:31et
01:14:31ma mère
01:14:32elle avait un peu peur
01:14:33elle disait
01:14:35mais si tu es trop féministe
01:14:37comment tu vas faire
01:14:38pour trouver un copain
01:14:40ils vont avoir peur
01:14:41les hommes
01:14:41et mon père
01:14:43il avait peur pour moi aussi
01:14:44il me disait
01:14:44je m'inquiète un peu pour toi
01:14:46comme si c'était genre une maladie
01:14:47ou quelque chose
01:14:48qui allait me faire du mal
01:14:49dans la vie
01:14:49et
01:14:50et puis après
01:14:52ils m'ont vu
01:14:52m'épanouir là-dedans aussi
01:14:54ils m'ont vu me battre
01:14:55ils m'ont vu
01:14:55prendre du plaisir
01:14:58aussi
01:14:59ils m'ont vu gagner
01:15:00et donc
01:15:01maintenant je pense
01:15:02qu'ils sont fiers
01:15:02mais c'est sûr que
01:15:04ça n'a pas été
01:15:05tout à fait simple
01:15:06et après aujourd'hui
01:15:08mon compagnon
01:15:08qui est le père
01:15:09de mes deux enfants
01:15:10je l'ai aussi choisi
01:15:12parce que
01:15:14c'est un homme
01:15:15qui n'a pas peur
01:15:16d'être avec une femme
01:15:17qui veut être son égale
01:15:18c'est un homme
01:15:20qui n'a pas besoin
01:15:21de me dominer
01:15:22pour se sentir
01:15:22vivant
01:15:24qui n'a pas besoin
01:15:24de parler plus fort que moi
01:15:25pour se sentir intéressant
01:15:27ça c'est vraiment
01:15:28pour vous
01:15:29mesdames
01:15:29c'est un truc à savoir
01:15:30dans la vie
01:15:31le plus important
01:15:32si vous êtes hétérosexuel
01:15:33c'est de bien choisir
01:15:34votre mec
01:15:34ça c'est vraiment
01:15:35la base
01:15:36donc ça c'est vraiment
01:15:38très très très important
01:15:39parce qu'il faut
01:15:40choisir des hommes
01:15:42qui ne chercheront pas
01:15:45à vous diminuer
01:15:47parce que vous avez besoin
01:15:48pour réussir dans la vie
01:15:50vous avez besoin
01:15:51d'avoir quelqu'un
01:15:53qui peut vous soutenir
01:15:54y compris professionnellement
01:15:55parce que malheureusement
01:15:57beaucoup de garçons
01:15:58aujourd'hui
01:15:59sont encore élevés
01:16:00dans l'idée que
01:16:00s'ils sont avec une fille
01:16:02un peu forte
01:16:03du coup
01:16:03ils vont avoir
01:16:04une mauvaise image
01:16:05c'est pas vraiment
01:16:07des mecs quoi
01:16:08si jamais ils sont
01:16:09avec une fille forte
01:16:10alors qu'en réalité
01:16:11c'est pas du tout ça
01:16:13mais ça c'est vraiment
01:16:13quelque chose
01:16:14qu'on nous apprend pas
01:16:16à nous les filles
01:16:16parce qu'on nous raconte
01:16:18des contes
01:16:18de princesse
01:16:20et de je sais pas quoi
01:16:20mais en fait
01:16:21il faut vraiment réussir
01:16:24à bien bien bien
01:16:25faire attention
01:16:26à son compagnon
01:16:27dans la vie
01:16:27Emmanuel
01:16:29j'ai une question
01:16:30qui s'adresse
01:16:30à Anne-Cécile Maïfer
01:16:31est-ce que c'est possible
01:16:33d'être féministe
01:16:34et d'être en même temps
01:16:35un homme ?
01:16:36oui
01:16:36alors il y a des personnes
01:16:39qui vont utiliser
01:16:40d'autres mots
01:16:41par exemple
01:16:41ils vont dire
01:16:42pro-féministe
01:16:44ou alors allié
01:16:45mais globalement
01:16:46ça veut dire la même chose
01:16:47ce que ça veut dire
01:16:48c'est qu'en fait
01:16:48quand on est une femme
01:16:49et un homme
01:16:49dans ce combat là
01:16:50on n'a pas tout à fait
01:16:51le même rôle à jouer
01:16:52moi je suis persuadée
01:16:54que les hommes
01:16:55doivent être féministes
01:16:57et doivent se battre
01:16:58à nos côtés
01:16:58mais ils font pas
01:16:59le même job que nous
01:17:00nous en fait
01:17:01on a de la place
01:17:02à prendre
01:17:03on a une parole
01:17:04à prendre
01:17:05il faut qu'on
01:17:05c'est nous qui savons
01:17:07mieux que personne
01:17:08évidemment
01:17:08ce qu'on vit tous les jours
01:17:10et donc c'est nous
01:17:10qui savons
01:17:11qui pouvons dire
01:17:12c'est quoi notre priorité
01:17:13du moment
01:17:13les hommes eux
01:17:15on a besoin d'eux
01:17:16parce qu'on a besoin
01:17:17qu'ils nous soutiennent
01:17:18on a besoin
01:17:19qu'ils valident aussi
01:17:20auprès des autres hommes
01:17:21et qu'ils s'occupent surtout
01:17:23ça c'est hyper important
01:17:24qu'ils s'occupent des hommes
01:17:24qu'ils leur expliquent
01:17:26aux hommes
01:17:26et surtout aux jeunes
01:17:27aux jeunes garçons
01:17:28mais pas que tous les âges
01:17:29mais en tout cas
01:17:30aux jeunes garçons
01:17:30qu'ils leur montrent l'exemple
01:17:32ça c'est quelque chose
01:17:33que moi je peux pas faire
01:17:34moi je suis pas
01:17:34entre guillemets
01:17:35un rôle modèle masculin
01:17:36c'est à dire que moi
01:17:37voilà vous êtes deux garçons là
01:17:38je vais pas être votre modèle
01:17:41dans la vie
01:17:41parce qu'en fait
01:17:42je suis pas un homme
01:17:43donc vous allez plus facilement
01:17:44vous identifier un homme
01:17:45donc tout ce que je suis
01:17:46en train de vous dire
01:17:47si c'était un homme
01:17:48qui le disait
01:17:48probablement que
01:17:49ça vous toucherait encore plus
01:17:50et ça c'est un travail
01:17:52que les hommes peuvent faire
01:17:53on parle beaucoup aujourd'hui
01:17:55de masculinité
01:17:56on a quand même
01:17:58pendant très longtemps
01:17:59encadré très fortement
01:18:01la masculinité
01:18:02en en faisant une norme
01:18:04de performances
01:18:06de violences
01:18:07de non émotions
01:18:09et à mes yeux
01:18:11je pense que c'est là dessus
01:18:12qu'il faudrait qu'on travaille
01:18:13aujourd'hui collectivement
01:18:14pour autoriser les hommes
01:18:15à avoir finalement
01:18:16cette liberté d'être soi-même
01:18:19après avoir libéré les femmes
01:18:20je pense qu'il faudrait
01:18:21libérer les hommes
01:18:22on voit bien que toutes les images
01:18:23de la masculinité
01:18:24de la virilité etc
01:18:25sont en train de s'écrouler
01:18:26les unes après les autres
01:18:28c'est à dire qu'on voit
01:18:29dans tous les marvel
01:18:29les super-héros
01:18:31ils vont pas bien du tout
01:18:32ils perdent leur pouvoir
01:18:33ils se font des déprimes
01:18:34ils se posent des questions
01:18:36existentielles
01:18:37donc toutes ces images
01:18:39de virilité forte
01:18:41sans émotions
01:18:43combatives etc
01:18:44sont en train de se casser
01:18:45la figure
01:18:45donc il faut qu'on retrouve
01:18:47il faut que les hommes
01:18:47je pense retrouvent
01:18:48d'autres modèles
01:18:49qui sont pas ces vieux modèles
01:18:51qui fonctionnent plus
01:18:52donc il faut qu'on travaille
01:18:54qu'on se remette en question
01:18:56effectivement qu'on remette
01:18:57en question l'éducation
01:18:58qu'on a reçue
01:18:59qu'on arrive à se débarrasser
01:19:01aussi du carcan
01:19:02et du sait que les femmes
01:19:03ont eu ce carcan social
01:19:04mais je pense que les hommes
01:19:05sont aussi victimes
01:19:06d'un carcan
01:19:07parce qu'on leur demande
01:19:08beaucoup
01:19:08on leur demande d'être fort
01:19:09on leur demande
01:19:10de ne pas exprimer
01:19:11leurs émotions
01:19:11on leur demande
01:19:12de gagner de l'argent
01:19:13on leur demande
01:19:13d'avoir un pouvoir social
01:19:15parce qu'ils n'ont pas
01:19:17forcément tous envie de faire
01:19:19donc il y a ces carcans
01:19:20on a aussi ces carcans
01:19:21et je pense qu'il faudrait
01:19:22que les hommes se débarrassent
01:19:24et encore une fois
01:19:25je trouvais que
01:19:25la vision d'une femme là-dessus
01:19:27je trouvais que c'était intéressant
01:19:28de terminer le film
01:19:29en disant
01:19:30ben voilà
01:19:30maintenant messieurs
01:19:31c'est à vous de bosser
01:19:31et je crois que c'est vraiment
01:19:32à nous de travailler
01:19:33oui oui absolument
01:19:34je suis convaincue de ça
01:19:35alors il y a
01:19:36parfois en effet
01:19:37vous avez raison
01:19:38une image de la masculinité
01:19:39qui peut se dégrader
01:19:40notamment sur les réseaux sociaux
01:19:41il y a le masculinisme
01:19:42qui prend une ampleur
01:19:45absolument considérable
01:19:47est-ce que vous savez
01:19:47ce que c'est le masculinisme ?
01:19:49est-ce que c'est pas le fait
01:19:50qu'un homme doit gagner de l'argent
01:19:55beaucoup de fois
01:19:55ou c'est totalement l'inverse ?
01:19:57non ça peut être ça bien sûr
01:19:58ça peut faire partie de ça
01:20:00je suis pas sûre
01:20:01mais le masculinisme
01:20:02c'est pas quand les hommes
01:20:03se mettent une sorte de carapace
01:20:06qui font que
01:20:07moi je suis plus fort
01:20:08moi je gagne l'argent
01:20:09moi je porte tout le fardeau du monde
01:20:11sur moi
01:20:12moi je suis
01:20:12c'est pas
01:20:14c'est très très proche de ça
01:20:15c'est même très bien décrit
01:20:17est-ce que
01:20:18donc toi tu vois à peu près
01:20:19ce que c'est
01:20:19est-ce que d'autres ont vu ça
01:20:21par exemple sur les réseaux sociaux
01:20:22vous êtes sûr quoi
01:20:23vous regardez TikTok ?
01:20:24Snapchat ?
01:20:25oui
01:20:25c'est ça ?
01:20:26quoi d'autre ?
01:20:27il y en a d'autres que j'oublie
01:20:28parce que je ne les connais peut-être pas tous
01:20:29il y a Twitter, Instagram bien sûr
01:20:31vous voyez ces comptes là
01:20:33ou en tout cas des vidéos comme ça
01:20:34de mecs qui se mettent en avant
01:20:37qui parlent de ça
01:20:39c'est ça le masculinisme
01:20:40d'accord
01:20:40vous en avez vu des vidéos ?
01:20:43ouais ?
01:20:43beaucoup ?
01:20:43un peu trop
01:20:44est-ce que vous trouvez ça dangereux ?
01:20:46oui
01:20:46pourquoi Valentine ?
01:20:48je trouve ça dangereux en fait
01:20:49qu'un homme se mette toutes ses idées
01:20:51alors que je suis sûre
01:20:53la plupart des femmes
01:20:54ne veulent pas forcément
01:20:55ça c'est bon
01:20:56c'était avant
01:20:57oui prends tout
01:20:58fais tout
01:20:59prends tout
01:21:00et tout ça
01:21:00mais maintenant
01:21:01c'est bon
01:21:02nous-mêmes en tant que femmes
01:21:04on veut l'égalité
01:21:04donc on ne veut pas que toi
01:21:06en tant qu'homme
01:21:06tu portes tous les fardeaux
01:21:07tu as tous les poids sur toi
01:21:10et que nous on soit là
01:21:11la petite princesse
01:21:11non on veut l'égalité
01:21:13où le fardeau
01:21:14il est divisé en deux
01:21:15on a tout sur nous deux
01:21:16et en fait j'ai l'impression
01:21:17que c'est beaucoup
01:21:18les hommes qui se mettent
01:21:20cette auto-pression
01:21:21et cette auto-persuasion
01:21:23de faut que je sois comme ça
01:21:25ok
01:21:25alors que si c'était les femmes
01:21:26je pense qu'on
01:21:28levé la main
01:21:29ça faisait ceux
01:21:30qui ont vu
01:21:31ce type de propos
01:21:32ce type de vidéos
01:21:33sur les réseaux sociaux
01:21:34ouais
01:21:34ah oui quand même
01:21:35c'est un peu
01:21:37le nouveau combat
01:21:38d'aujourd'hui
01:21:39c'est vrai que moi
01:21:40quand j'avais votre âge
01:21:41autant le féminisme
01:21:42c'était
01:21:43je n'entendais pas trop parler
01:21:45mais alors le masculinisme
01:21:46pas du tout
01:21:46ça fait qu'une dizaine d'années
01:21:48qu'on en entend parler
01:21:49en France
01:21:49et c'est vrai que
01:21:51là il faut faire attention
01:21:52c'est que sur les réseaux sociaux
01:21:53vous savez ce que vous voyez
01:21:55vous voyez toutes
01:21:55des choses différentes
01:21:56et tous
01:21:57et bien par exemple
01:21:58ces vidéos là
01:21:59avec des hommes
01:22:00qui vont dire
01:22:01c'est important
01:22:02pour être un homme
01:22:02de montrer qu'on est un macho
01:22:04à la maison
01:22:04ma femme
01:22:04elle n'aura pas le droit
01:22:05de faire ça
01:22:05elle n'aura pas le droit
01:22:06de faire ça
01:22:06c'est des vidéos
01:22:07qui sont beaucoup plus
01:22:08montrées aux garçons
01:22:09qu'aux filles
01:22:09donc en fait
01:22:11c'est aussi ça
01:22:11il faut faire attention
01:22:12enfin vous les garçons
01:22:13c'est les algorithmes
01:22:14qui vont vous cibler vous
01:22:16et vous abreuver
01:22:17vous en mettre plein
01:22:18des vidéos comme ça
01:22:19qui vous expliquent
01:22:20qu'est-ce que c'est
01:22:21qu'être vraiment un mec
01:22:22qu'est-ce que c'est
01:22:22d'être vraiment un macho
01:22:23un mâle
01:22:24qui domine sa femme
01:22:25et c'est vrai
01:22:26ce qui est très dangereux
01:22:28c'est qu'on voit
01:22:29par la suite
01:22:30non seulement
01:22:30moi il y a quelques années
01:22:31je me disais
01:22:32mais ils sont malades
01:22:34ils ne sont pas bien
01:22:35et en fait malheureusement
01:22:36il y en a beaucoup
01:22:37et puis ils ciblent
01:22:39beaucoup les hommes
01:22:40et les garçons
01:22:40et on voit aussi
01:22:41qu'aujourd'hui
01:22:42c'est une espèce de culture
01:22:44hyper macho
01:22:46qui revient
01:22:47alors qu'on était justement
01:22:48en train de dire
01:22:49ce serait quand même mieux
01:22:50entre les femmes
01:22:51et les hommes
01:22:52si on allait vers
01:22:52des relations
01:22:53plus sympathiques
01:22:55où il y a moins de violence
01:22:55contre les femmes
01:22:56où on partage les choses
01:22:58on est à égalité
01:22:58et c'est beaucoup plus pacifique
01:23:00on voit qu'il y a une sorte
01:23:01de retour en fait
01:23:02une sorte d'agressivité
01:23:03et on voit même
01:23:05qu'à la tête des Etats-Unis
01:23:06vous avez peut-être entendu
01:23:07Elon Musk
01:23:09ce genre de choses
01:23:10qui va avoir des paroles
01:23:12assez ahurissantes
01:23:13sur les hommes
01:23:13et les femmes
01:23:14et malheureusement
01:23:15en fait
01:23:16ça fait que
01:23:16ce genre de propos
01:23:17qui était de l'ordre
01:23:19de quelques mecs
01:23:21un peu
01:23:21qui m'avait l'air
01:23:23un peu fou
01:23:24dans leur coin
01:23:24et bien en fait
01:23:25maintenant
01:23:26c'est même
01:23:26à la tête des Etats-Unis
01:23:27qu'on entend
01:23:28ce genre de discours
01:23:28donc c'est sûr
01:23:29il faut faire attention
01:23:30parce que comme on l'a dit
01:23:31tout à l'heure
01:23:31en fait
01:23:32aujourd'hui
01:23:33on trouve que l'égalité
01:23:34c'est bien
01:23:34mais peut-être
01:23:36que dans quelques années
01:23:37si ces idées-là
01:23:38elles progressent
01:23:39et s'ils continuent
01:23:41d'abreuver
01:23:42les garçons
01:23:43en particulier
01:23:44de ce genre de contenu
01:23:45qui les pousse
01:23:46à être de plus en plus agressifs
01:23:47et de plus en plus machos
01:23:49ben on sait pas
01:23:50peut-être que
01:23:51ces idées-là
01:23:52elles vont progresser aussi
01:23:54et on a vu aussi
01:23:55je sais pas si vous avez déjà vu
01:23:56des contes comme ça
01:23:57ça c'est pour vous
01:23:58les filles
01:23:58qui êtes ciblées
01:23:59par ce genre de contenu
01:24:00des tradwives
01:24:01vous savez
01:24:02les contes de filles
01:24:03qui font des gâteaux
01:24:04à la maison
01:24:05qui disent qu'elles adorent
01:24:06être soumises à leur mari
01:24:07que la place des femmes
01:24:09c'est à la maison
01:24:09ah je vois qu'on dit oui
01:24:10c'est terrible
01:24:12et par exemple
01:24:15ça c'est pareil
01:24:15mais moi il y a 5 ans
01:24:16ou 10 ans
01:24:17jamais
01:24:17on allait voir une femme
01:24:19dire ça
01:24:19enfin c'était fou quoi
01:24:20et aujourd'hui
01:24:21moi c'est pareil
01:24:22j'en ai aussi
01:24:22dans mon fil
01:24:23moi
01:24:23et donc ça
01:24:24il faut faire vraiment
01:24:25très attention
01:24:25avec ces contenus
01:24:26parce que petit à petit
01:24:27ça rentre dans la tête
01:24:28et après ça peut
01:24:29ça peut faire
01:24:30qu'on
01:24:30voilà
01:24:31qu'on
01:24:32qu'on régresse tous
01:24:33en tant que pays
01:24:33vers
01:24:34voilà un pays
01:24:35où peut-être
01:24:36un jour
01:24:37quelqu'un dira
01:24:37il faut arrêter
01:24:38avec les droits de vote des femmes
01:24:39allez on va s'arrêter là-dessus
01:24:40merci
01:24:41merci infiniment
01:24:42à tous les deux
01:24:42d'avoir participé
01:24:43à la zone d'éducation documentaire
01:24:45merci à vous les élèves
01:24:47et merci à votre professeur
01:24:48et vos professeurs
01:24:49qui vous ont si bien préparé
01:24:51nous on se retrouve très vite
01:24:51avec un prochain documentaire
01:24:53et une prochaine classe
01:24:53parce qu'il n'y a pas d'âge
01:24:54pour questionner le monde
01:24:55et ses images
01:24:56salut les élèves
01:24:57à mon à

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