• il y a 9 mois
Nathalie Iannetta reçoit Michaël Jérémiasz, ancien joueur professionnel de tennis en fauteuil roulant.

Michaël Jérémiasz a été champion paralympique de tennis en double aux côtés de Stéphane Houdet lors des Jeux de Pékin en 2008. Il prend sa retraite en 2016 et créer de nombreux projets dont une association, un tournoi de tennis et se lance également dans la production de film. Michaël Jérémiasz se bat depuis de nombreuses années pour l'inclusion des personnes handicapées dans la société encore trop discriminante. Lui-même en fauteuil depuis un accident survenu à ses 19 ans, il se décrit comme privilégié ayant réussi à mener une carrière de sportif dans le tennis fauteuil, grâce à son envie mais aussi grâce au soutien de ses proches. Il refuse la conception misérabiliste, où l'on ne parle plus que du handicap comme la conception héroïsante qui invisibilise les difficultés quotidiennes des personnes handicapées. A ça, il préfère mener des projets qui lui permettent de partager son expérience et aider les autres pour une meilleure réinsertion sociale. Notamment depuis 13 ans avec son association "Comme les autres" qui accompagne des personnes en situation de handicap dans leur parcours de construction sociale dynamisée par le sport ainsi qu'avec la création d'un tournoi annuel de tennis, le French Open Riviera depuis 2017. Il montre l'importance du sport comme outil d'autonomie, outil pour créer du lien social et sortir du milieu hospitalier. En 2024, il sera chef de mission paralympique pour les Jeux Olympiques de Paris.

En cette année olympique, Nathalie Iannetta rejoint LCP, pour présenter une nouvelle collection de "Grands Entretiens" sur le sport, "Paroles de sportifs".

2024 année olympique, grande fête du sport dans l'écrin parisien : des femmes et des hommes incarneront le dépassement de soi, ils vont se surpasser sur les pistes, les rings, dans les bassins... et dans les fauteuils des « Grands Entretiens » de Nathalie Iannetta, ces grands sportifs qui ont connu le sommet des podiums, ou ceux qui en rêvent encore, viennent expliquer leur discipline et ses particularités, racontent leur parcours, leur détermination, leurs sacrifices pour des joies intenses. Les champions et les championnes se livrent sur la place du sport dans leur vie, les choix ou sacrifices que le haut niveau peut les amener à faire quant à leur vie personnelle, le travail d'équipe et l'importance de leur entourage. A travers ces témoignages et ces trajectoires hétéroclites, se dessinent le sens du sport et ses valeurs, qui mettent en lumière son caractère universel : "Paroles de sportifs".

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Transcription
00:00 (Générique)
00:20 -Un sportif, un homme engagé et un caractère énorme.
00:23 Bonjour, Mickaël Jérémias. -B.Nettoyer.
00:26 -Vous êtes un champion de tennis, fauteuil.
00:29 Vous avez laissé votre fauteuil de côté
00:31 pour vous asseoir face à moi pour cet entretien.
00:35 Vous avez toujours aimé le sport.
00:38 Et un jour, c'était le 7 février 2000,
00:41 on est à Havre-Yaz,
00:43 vous faites un saut, vous retombez mal,
00:45 et là, le verdict tombe, vous êtes paraplégique.
00:49 Vous avez 19 ans, Mickaël Jérémias.
00:53 -Sympa. -Qu'est-ce qui se passe
00:54 à ce moment-là dans votre tête ?
00:56 -J'ai 18 ans, je viens d'avoir un accident assez banal,
01:01 c'est un concours de saut à ski avec un pote,
01:04 avec mes frères qui sont là et qui m'ont vu faire le saut.
01:07 J'ai gagné le concours, celui qui saute le plus haut.
01:10 Je suis monté à 10 m, mais on n'a pas parlé de la réception.
01:14 Au lieu d'atterrir dans la descente, j'ai atterri sur le côté,
01:17 10 m plus bas, sur une plaque de verglas.
01:20 Je me casse les jambes et la colonne vertébrale,
01:22 mais j'ai 4 jours de blackout.
01:24 Je me rends compte que je suis paralysé du nombril
01:27 jusqu'aux orteils.
01:28 Et à 18 ans, votre monde s'écroule,
01:30 parce qu'en fait, vous avez rien fait pour ça.
01:33 J'ai fait le con bien avant, j'étais un peu casse-cou,
01:36 j'ai toujours fait des sports à sensations fortes,
01:39 mais j'ai pas demandé à avoir un accident comme ça.
01:42 Personne n'est préparé qu'à 18 ans, à 50, à 70 ans.
01:45 Paraplégique, alors, incomplet,
01:47 je peux récupérer un peu...
01:49 Moi qui suive un peu de motricité et de sensibilité,
01:52 je peux mettre un peu debout,
01:54 et je sais qu'à partir de là,
01:55 je vais me déplacer toute ma vie en fauteuil roulant.
01:58 Votre monde s'écroule, et j'ai une chance extraordinaire,
02:01 je suis très bien entouré.
02:03 Je les appelle les aimants, j'ai deux frangins
02:06 qui sont mes meilleurs potes, mes associés...
02:08 -On va en parler. -Voilà.
02:10 -Cette bande. -Ma garde rapprochée,
02:12 c'est comme ça que je les appelle, et mes parents aussi.
02:15 Ce noyau-là m'accompagne.
02:17 Malheureux avec moi quand je suis malheureux,
02:19 être heureux avec moi, me bouscule quand il faut y aller,
02:23 être déveillant, car je peure l'arme de mon corps,
02:25 on est là aussi. Mon grand frère a un rôle déterminant,
02:28 celui qui est le plus à même,
02:30 mon petit frère à 13 ans devient une tierce personne.
02:33 Après 9 mois d'éducation, c'est ma tierce personne.
02:36 Il ne peut pas faire sa crise d'adolescence.
02:39 Mon père et ma mère, c'est des parents.
02:41 Je l'ai compris que quand votre enfant vit ça,
02:44 vous faites ce que vous pouvez. -Vous le vivez aussi ?
02:47 -Oui, je me rends compte.
02:49 Quand je suis en soins d'éducation,
02:51 je me dis que ça va bien.
02:53 Je leur ai menti, forcément, je les ai protégés,
02:55 mais je sais que si je leur dis que ça va pas,
02:58 j'ajoute à leur souffrance ma souffrance.
03:01 Je le faisais parce que j'étais capable de le faire,
03:04 parce que j'avais d'autres activités...
03:06 -Mais très vite, vous savez que ça va aller ?
03:09 Ou pas du tout ?
03:10 -Non, au début. -C'est la fin du monde.
03:12 -Ça fait 24 ans que j'ai eu mon accident.
03:15 Les gens qui me voient aujourd'hui, qui voient la vie que j'ai,
03:19 c'est pas la vie que j'ai eue les premiers mois.
03:21 Il n'y a pas un soir où je ne perds pas l'arme de mon corps.
03:24 Même quand vous êtes avec un voisin de chambre
03:27 qui, là, lui, était tétraplégique, Philippe,
03:30 on pleure tous les deux, on attend que l'autre s'endorme,
03:33 il dort pas, il y a une fausse pudeur,
03:35 parce qu'on est terrorisés, on a peur de ce que la vie nous réserve.
03:39 C'est aussi une période de ma vie très heureuse,
03:42 parce que je découvre des gens formidables,
03:45 avec aucun filtre. J'aime bien quand il n'y a pas trop de filtres.
03:49 C'est une période du meilleur et du pire de mon existence.
03:52 -C'est important que vous disiez qu'on a peur,
03:54 qu'on pense que la vie est finie,
03:56 parce que les modèles de sportifs de haut niveau en dit,
04:00 ça donne la sensation que, allez, si tu veux, tu peux.
04:04 C'est pas si simple.
04:05 -C'est dangereux. On est tout sauf des super-héros.
04:08 C'était un phénomène de mode. Depuis les Jeux de 2012,
04:11 Channel 4 a décidé, pour nous mettre en lumière,
04:14 de faire des grandes campagnes en nous héroïsant.
04:17 -Les Jeux paralympiques. -On nous a mis en lumière.
04:20 Ca a cartonné, c'était parfait.
04:22 Sauf qu'en réalité, les gens se disent que ça va,
04:25 qu'ils soient aveugles, amputés, paraplégiques.
04:28 C'est la spécialité des gens, de se comparer.
04:30 C'est normal, c'est notre métier, on fait ça 6 heures par jour.
04:34 On est meilleurs que vous, dans nos disciplines,
04:36 avec nos spécificités.
04:38 Sauf qu'on a l'impression d'être des super-héros.
04:41 Quand le matin, je dois me mêler dans mon fauteuil roulant,
04:44 faire mon transfert,
04:46 me faire discriminer parce que handicapé...
04:48 La vie ordinaire d'une personne handicapée,
04:51 même les champions de paralympique,
04:53 ont une vie de personne discriminée parce qu'handicapée.
04:56 Ce côté-là est dangereux.
04:57 On a besoin de vous attirer pour venir regarder ce qu'on fait,
05:01 pour acheter des places, pour aller au jeu.
05:03 Mais on est des hommes et des femmes,
05:05 entravés au quotidien,
05:07 parce qu'on vit dans une société discriminante.
05:10 Il faut trouver le bon équilibre.
05:12 On a un rôle important, c'est pas de raconter des histoires.
05:15 On peut être des grands champions,
05:17 mais on dit pas que c'est un super-héros.
05:19 On dit que c'est une légende, mais pas un super-héros.
05:22 -C'est ça qui vous agace,
05:24 dans le regard qu'on peut porter sur les champions paralympiques.
05:28 Il y a cette dimension presque mystique
05:30 de vous seriez des sur-femmes ou des sur-hommes,
05:33 alors qu'on le dit pas sur des très grands champions.
05:36 Vous voulez pas de ce truc-là ?
05:38 -Je veux plus de ce truc-là.
05:39 Je me suis fait embarquer là-dedans.
05:42 Je trouvais ça séduisant d'être un super-héros.
05:45 C'est pas forcément humain, c'est un gros dark side,
05:47 qui est souvent un peu trauma, pas complètement humain,
05:50 ou un peu dépressif.
05:52 La réalité, c'est qu'on est des sportifs de haut niveau.
05:55 La différence, c'est que je le fais du sport assis dans un fauteuil.
05:59 D'autres sportifs décident de marcher pendant 50 bornes.
06:02 D'autres, de tordre un truc dur et de monter à 6 m.
06:05 Tous les sports sont aussi intéressants et cons.
06:07 C'est la spécificité de mon sport.
06:09 -C'est ce que vous appelez, vous avez raison,
06:12 les sports à la con.
06:13 -Oui, mais... -Vite, y a plein de sports.
06:15 -Tous les sports, c'est les sports à la con.
06:18 Le saut en longueur, c'est de sauter le plus loin possible
06:21 dans un bac à sable.
06:22 Tout les sports, si on les décompose,
06:24 ils sont tous aussi cons que les uns que les autres.
06:27 -Bien sûr, et on les aime.
06:29 -Moi, je suis très fier de ce que j'ai pu faire.
06:32 "Bonjour, vous ne pouvez plus marcher."
06:34 "T'inquiète pas, je vais faire du tennis."
06:36 -C'est pas si simple. -C'est un travail,
06:39 c'est une passion.
06:40 Aujourd'hui, moi, je fais ce que je veux,
06:42 et je voudrais que les journalistes, la société,
06:45 parlent de nous de la manière la plus juste possible.
06:48 -C'est quoi, la manière la plus juste ?
06:50 Il y a un moment, on est face à face,
06:52 on se connaît depuis longtemps,
06:54 donc moi, je sais comment vous aimez qu'on parle
06:57 et comment on parle l'un et l'autre,
06:59 y compris de votre handicap,
07:00 mais vous pouvez comprendre qu'il y ait parfois
07:03 une forme de gêne, de pudeur,
07:05 voire de peur, aussi, d'aborder certains sujets
07:09 où vous ne comprenez pas que ça puisse...
07:12 Voilà, à un moment donné, gêner les gens.
07:14 -Je peux tout comprendre.
07:16 Si je ne suis pas en colère, que j'ai une vie heureuse,
07:19 épanouie et constructive,
07:20 je suis un militant de la cause, je veux que les personnes écapées
07:24 soient citoyennes, je comprends, mais ça ne veut pas dire pardonner.
07:28 Quelqu'un dont c'est le métier, je veux qu'il fasse son travail
07:31 à un moment de banaliser la différence.
07:33 Nous, on a fait un travail, vous ne me parlez pas
07:36 juste pour me faire plaisir, vous ne me parlez pas
07:39 pour me faire plaisir, c'est comme ça que j'aime qu'on en parle.
07:42 Vous voyez un mec qui se déplace en fauteuil roulant,
07:45 mais ce n'est pas un sujet, ce n'est pas ça qui va conditionner
07:48 ce qu'on va se raconter.
07:50 Si vous m'interviewez pendant les Jeux paralympiques
07:53 et que vous commencez à me raconter pendant une demi-heure
07:56 ce qui m'est arrivé, mon accident, le fait d'être en fauteuil roulant,
08:00 alors que je suis là pour parler de la médaille,
08:03 je vais dire "de quoi vous me parlez ?"
08:05 -Il y a aussi une question de moment.
08:07 -Il y a une question de grand champion paralympique,
08:10 on parle de sport, de sportif.
08:12 Là, on va parler de ça et aussi d'engagement.
08:14 -Moi, je peux faire une émission pendant deux heures
08:17 où on va parler uniquement de mon accident.
08:20 On peut parler de médical, de rééducation,
08:22 de pathologie, de recherche, d'innovation, ce que vous voulez.
08:25 Là, ce sera le moment de le faire.
08:27 Quand vous venez de gagner une médaille,
08:30 encore aujourd'hui, on a des articles, des interviews,
08:33 parce que c'est la sensibilité du journaliste
08:36 qui voit un grand champion qui s'est dépassé.
08:38 Quand il se dépasse, il se dépasse.
08:40 On voit un handicapé qui se dépasse,
08:42 il y a un côté "quel courage, quelle leçon de vie",
08:45 encore plus que l'athlète qui ira au-delà de ses limites.
08:48 On l'a fait, ce travail-là.
08:50 On s'est reconstruits quand c'est un accident de la vie,
08:53 on s'est construits, si c'est une maladie de naissance,
08:56 autour de ces spécificités-là.
08:58 -Ce message du dépassement de soi,
09:00 au même titre que des champions valides,
09:03 comment est-ce que vous voulez le transmettre
09:05 pour des gens qui ont un accident
09:07 ou qui naissent avec un handicap,
09:10 ou au contraire pour des sportifs,
09:12 ou bien juste pour le grand public ?
09:14 Quel est votre niveau de discours, à vous ?
09:16 -Je veux que les gens comprennent
09:18 que vous avez des sportifs de haut niveau.
09:21 Ce sont des personnes excellentes dans leur discipline.
09:24 -Vous avez fait des Jeux olympiques,
09:27 vous avez gagné une médaille d'or en double,
09:29 en fauteuil tennis.
09:33 Vous avez une grande carrière, un grand palmarès,
09:37 en tant que champion.
09:39 -C'est ça que le sport m'a apporté.
09:41 Je suis devenu un champion qui savait pratiquer son sport
09:44 dans un fauteuil roulant, mais c'est tout.
09:46 Quand j'étais en tournoi du Grand Chlem,
09:49 à côté des plus grands champions de la planète,
09:51 dans les vestiaires, les Nadas, les Fédérales, les Agassis,
09:55 que j'ai eu le plaisir de rencontrer,
09:57 c'était mon idole, on fait la même chose.
09:59 On se réveille le lundi matin,
10:01 et toute la journée, notre vie est conditionnée
10:04 par le fait d'être le plus performant possible.
10:06 On s'accorde peu de temps de libre, on sort de temps en temps,
10:09 on fait attention à ce qu'on bouffe,
10:12 on est plus de six mois par an à l'étranger.
10:14 C'est une vie de sportif de haut niveau.
10:16 Le sport m'a apporté une identité différente,
10:19 c'est qu'on m'a considéré comme un sportif de haut niveau
10:22 avant de me considérer comme un handicapé.
10:25 Je suis un handicapé, j'ai aucun problème avec ça,
10:27 mais comme plein d'autres caractéristiques,
10:30 je suis un frère, un pote, c'est tout ça.
10:32 Donc, juste de parler normalement,
10:34 que ce soit pas quelque chose qui nous bloque.
10:37 -Du coup, ça, c'est un champion de tennis
10:40 sur un cours qui, après sa carrière,
10:44 a décidé de créer un tournoi de tennis aussi,
10:49 qui a lieu tous les ans, juste après Roland-Garros,
10:51 en général, c'est mi-juin, le French Open Riviera.
10:54 C'était nécessaire de continuer ?
10:57 -Je m'étais toujours dit que je voudrais rendre
11:00 le tennis le plus important possible.
11:02 Même s'il y a des choses plus importantes
11:04 que bien taper dans une belle jaune,
11:06 c'est l'outil qui m'a permis de me reconstruire,
11:09 de faire le tour du monde,
11:11 de rencontrer toutes les cultures du monde,
11:13 de parler plusieurs langues.
11:15 J'ai fait des études de langue, donc ça m'a toujours botté.
11:19 Je me suis nourri de ça,
11:20 c'est ce qui a fait que je fais ce que je fais,
11:23 les métiers que j'exerce, et je me suis dit
11:25 qu'est-ce que je peux faire sans rentrer dans des institutions
11:29 où je peux faire des activités ?
11:30 -C'est un tournoi international de tennis,
11:33 mais pas n'importe lequel.
11:35 On va organiser un tournoi qui correspond
11:37 à tous les critères les plus exigeants de performance,
11:40 pour que les athlètes disent que c'est le tournoi
11:43 où tout a été pensé.
11:44 Il faut que ce soit fait par un athlète,
11:46 mais aussi le plus utile, le plus impactant.
11:49 Ça fait depuis 8 ans, le French Open,
11:51 qui aura lieu du 11 au 16 juin,
11:53 qui accueille des milliers d'écoliers et collégiens
11:56 et qui est un des premiers événements de parasport
11:59 dit en direct à la télévision française.
12:02 Ce qui n'était pas le cas il y a encore un an,
12:04 à part les Jeux, il n'y avait pas d'événement en direct.
12:07 C'est que récemment.
12:09 Je voulais que ce soit un outil.
12:11 Toutes les structures que j'ai créées depuis ma retraite sportive
12:14 sont des outils qui, au bout d'un moment,
12:17 me permettent de défendre la minorité à laquelle j'appartiens.
12:20 J'ai une éducation qui était plutôt politisée,
12:23 plutôt engagée, donc c'est normal.
12:25 -C'est comme l'ASSO. -C'est comme les autres.
12:28 C'est une association où vous embarquez des gens
12:31 pour faire des choses qu'a priori, on se dit,
12:33 "Si j'ai un handicap, je ne vais pas réussir à le faire."
12:36 Ça peut être de l'aventure, etc.
12:38 Et vous vous dites, "Tu vas voir, on va le faire."
12:41 -On a créé l'association avec ma femme et mon grand frère
12:44 pour accompagner les personnes handicapées,
12:47 victimes de la vie, dans leur parcours de reconstruction.
12:50 On leur met à disposition des travailleurs sociaux
12:53 qui ont un rapport à Sensation Forte.
12:55 "Vous ne pourrez plus jamais le faire."
12:57 "Ca, ça va être compliqué, laissez tomber."
13:00 En sortant de l'éducation, je me suis dit,
13:02 "Il y a une chose qui va se passer,
13:04 "c'est que je vais décider ce que je suis capable de faire."
13:08 Je n'ai pas arrivé à tout, il y a plein de choses
13:11 que je ne peux plus faire, mais je me suis prouvé
13:13 que je pouvais faire un certain nombre de choses.
13:16 Quand vous vous embarquez dans ces séjours
13:18 à Sensation Forte, vous faites faire du soin à parachute,
13:22 à des gens qui s'en foutent au roulant,
13:24 qui se retrouvent à faire des choses
13:26 qu'ils n'ont jamais faites auparavant,
13:28 en plus dans des situations où c'est le valide,
13:31 même si je déteste ces termes-là,
13:33 qui n'est pas forcément le plus gaillard
13:35 pour aller faire ces activités-là,
13:37 ça rouvre le champ des possibles.
13:39 On propose cet accompagnement.
13:41 L'objectif est simple, de retrouver une vie sociale,
13:45 un logement, une vie sociale avec des amis,
13:47 l'accès à la culture, au sport, à l'emploi,
13:50 donc une personne équipée, aujourd'hui,
13:52 a le droit et peut être heureux,
13:54 et même très heureux.
13:55 Je ne suis pas là pour survivre.
13:57 J'ai été élevé dans la croyance qu'il n'y en a qu'une,
14:00 c'est pour jouir de ce que la vie a à offrir.
14:03 C'est ce que nous, on essaie de transmettre.
14:06 -Le tennis-fauteuil, vous dites,
14:08 c'est ça aussi qui m'a permis de me reconstruire.
14:10 En fait, c'est quand même la valeur du sport,
14:13 le sport dans sa globalité, ce dépassement de soi,
14:16 les performances, les médailles, les tournois,
14:19 qui, d'une certaine manière, vous ont remis debout.
14:22 -C'est le sport, plus que le tennis.
14:24 Quand vous êtes en centre d'éducation,
14:26 vos bras deviennent vos jambes.
14:28 Le sport devient un outil d'autonomie,
14:31 pas de performance ou de loisir.
14:33 Tu veux sortir de ton lit pour te mettre dans un fauteuil roulant,
14:36 et il faut que tu développes ton haut du corps.
14:39 Je ne comprenais pas pourquoi on m'a mis des haltères
14:42 dans mon lit d'hôpital après une semaine.
14:45 J'avais des poids d'un kilo que je n'arrivais pas à lever.
14:48 C'était un peu comme les jours et semaines qui avaient suivi.
14:51 Je comprenais pas.
14:52 Le sport était d'abord un outil d'autonomie.
14:55 C'était un formidable outil pour créer du lien social.
14:58 Vous êtes enfermé dans un environnement protégé.
15:01 Vous pouvez sortir parce que le sport vous a permis
15:04 d'être autonome, d'aller vous confronter aux autres.
15:07 C'est un message que je dis à tous mes congénères à roulettes,
15:10 parce que j'ai 24 ans de charrette,
15:12 je peux vous assurer qu'aujourd'hui, le sport santé,
15:15 c'est vital pour des personnes sédentaires.
15:18 Même si je suis de sportif et de dynamique,
15:20 faire du sport pour être en bonne santé,
15:22 pour vivre longtemps et bien vieillir,
15:25 c'est vital. Notre espérance de vie dépendra que de ça.
15:28 On peut avoir la même qualité de vie à la condition.
15:31 C'est ça que le sport m'a apporté.
15:33 -Cette espérance de vie, le sport,
15:35 qui nous permet de nous sentir mieux et plus longtemps,
15:38 c'est valable pour tout le monde.
15:40 -Encore plus pour nous,
15:41 parce que nous, on est plus sédentaires.
15:44 -Mais on peut quand même pouvoir le faire.
15:46 Donc avoir accès à...
15:48 C'est pas n'importe quel gymnase,
15:50 c'est pas vrai que c'est n'importe quel club qui permet de faire...
15:54 On parle d'un handicap, vous, c'est le fauteuil,
15:57 mais d'autres souffrent d'autres handicaps.
15:59 Comment on fait pour y arriver ?
16:01 L'accessibilité d'une ville, l'accessibilité de sport,
16:05 l'accessibilité dans la vie, comment on y arrive ?
16:08 -Il y a l'accessibilité très basique des personnes hétéroïdites,
16:12 mais aussi pour les personnes malentendantes,
16:14 malvoyantes, handicap moteur,
16:16 handicap psychique et mental.
16:18 -Qui est moins bien reconnu et valorisé,
16:20 y compris dans le sport.
16:22 -Pas que dans le sport, dans la société,
16:24 c'est la double peine.
16:25 Il y a moins de discrimination entre moi et vous
16:28 qu'entre moi et une personne avec un handicap mental.
16:31 -Vous travaillez sur ces questions depuis longtemps.
16:34 Comment vous l'exprimez ?
16:36 -Je pense que c'est une question de peur, d'ignorance,
16:39 de courage politique.
16:40 Les 4 derniers présidents, depuis Jacques Chirac,
16:43 tous l'ont dit, c'était une priorité de quinquennat,
16:46 de septennat, une carte blanche, une grande cause nationale.
16:50 Aucun gouvernement, aucun président n'a réussi
16:52 à faire qu'une personne handicapée soit citoyen.
16:55 Pour revenir à l'accès à la pratique sportive,
16:58 vous avez 1,4 % de clubs dits inclusifs,
17:00 accessible aux personnes handicapées.
17:03 Le comité paralympique a mis en place, d'ici les Jeux,
17:06 la mise en accessibilité de 3 000 clubs dits inclusifs.
17:09 Il faudra des dizaines de milliers.
17:11 Qu'est-ce que je fais ? On attend du législateur,
17:14 mais qu'est-ce que moi, individu, je fais,
17:16 président de club, boulanger, artisan,
17:19 pour que ma structure soit accessible à tout le monde ?
17:22 Que n'importe qui puisse venir consommer ou s'amuser chez moi ?
17:25 Il y a des choses qui demandent de l'argent,
17:28 mais la plupart du temps, c'est une question de volonté
17:31 et de bon sens. Ca, ça coûte pas d'argent.
17:33 Les gens me disent que ça coûte trop cher.
17:36 Ca m'emmerde d'entendre ça.
17:38 Le métro parisien, on sait, une station de métro,
17:40 en accessibilité totale, c'est 15 millions d'euros.
17:43 On sait que c'est des centaines de milliards.
17:46 -On le fera pas ? -Qu'on nous dise pas.
17:48 On va investir massivement sur des solutions de mobilité.
17:52 On a fait du vélib et de l'autolib,
17:54 on peut faire de la trottinette pour les fauteuils roulants.
17:57 Il y a des start-up qui ont lancé ça.
17:59 Aujourd'hui, si ça, c'est pas possible,
18:02 on peut mettre quelques millions plutôt que des centaines.
18:05 Il faut de volonté politique. Je demande pas
18:07 que 100 % de tout ce que la société a à offrir
18:10 soit accessible à tout le monde.
18:12 Il y a des priorités. Je préfère qu'on investisse moins là
18:15 et plus sur l'éducation.
18:17 Mais le bon sens, ça n'a pas de prix.
18:19 C'est qu'une question d'éducation et de comment chacun y prend sa part.
18:23 C'est ma plus grande frustration et mon plus grand combat.
18:26 -Vous avez vécu les Jeux paralympiques à Londres,
18:29 qui ont été probablement plus réussis
18:32 que les Jeux olympiques, même, pour les Londoniens.
18:35 Vous êtes chef de mission paralympique pour Paris 2024.
18:38 Vous l'avez dit, nous, on part de plus loin,
18:41 pour tout un tas de raisons.
18:42 Mais ça va quand même changer les choses,
18:45 ou franchement, qu'à la marge ?
18:47 -Ca va évidemment changer les choses.
18:49 -Qu'est-ce que ça va changer ? Le regard ?
18:51 -Ca va changer qu'il n'y ait jamais eu autant d'argent investi
18:55 dans la transformation de la cité.
18:57 Ce qui a été fait là depuis quelques années,
18:59 ça n'aurait jamais été engagé.
19:01 La mairie de Paris, la région Ile-de-France...
19:04 -En un temps réduit. -C'est un héritage.
19:06 On sait que tout ce qui a été investi en termes d'accessibilité,
19:10 d'accès à la pratique, du sport,
19:11 et pas que du sport de haut niveau, ça n'aurait pas existé.
19:15 Le changement de regard, évidemment.
19:17 Vous allez voir de l'handi partout.
19:19 Vous avez 350 000 visiteurs pendant les Jeux olympiques
19:22 en situation de handicap, avec des problèmes de mobilité.
19:25 La première fois que je débarque à Athènes,
19:28 j'ai jamais vu autant de personnes handicapées.
19:31 J'en voyais partout, et toutes les pathologies du monde.
19:34 -C'est pareil pour vous ? -Moi, en fait...
19:36 -Vous étiez handicapé. -Vous savez ce que j'ai découvert ?
19:39 J'ai gardé un film pour moi, c'était un peu pro.
19:42 J'avais mis une caméra à l'entrée,
19:44 en me disant que c'était la cour des miracles,
19:47 des pathologies qui n'existent pas chez nous.
19:49 Aujourd'hui, il y a des pays où vous avez des amputations,
19:53 des malformations qui n'existent pas chez nous.
19:55 Je suis pas choqué, je connais bien le handicap.
19:58 J'étais dans un centre où il y a beaucoup de pathologies.
20:01 La première fois que tu vois un mec qui est assis sur son skateboard
20:06 et qui se déplace comme ça,
20:07 et puis l'autre qui a un pied comme ça et un pied comme ça...
20:11 Ça te fait relativiser toi-même,
20:13 alors que t'es paraplégique, que tu vas passer ta vie en fauteuil roulant,
20:17 même si t'es un privilégié.
20:18 -Il y a des différences. -Evidemment.
20:21 On le voit d'un pays à l'autre.
20:22 Une amputation, c'est pas la même chose.
20:25 Un fauteuil, c'est pas le même.
20:27 T'as un centre médical dans le village olympique et paralympique.
20:31 C'est peut-être le cas aussi pour nos olympiques.
20:33 Tout ce qui est opticien, soins dentaires,
20:36 les gens vont se soigner là-bas.
20:37 Ils vont chez un des partenaires se faire une prothèse,
20:41 mais pas pour être des champions, juste pour marcher chez eux.
20:44 -Il y a ça aussi.
20:45 Il y a la transformation aussi d'une certaine industrie
20:48 pour se mettre au service des personnes en situation de handicap.
20:53 J'ai la chance, je le dis, la chance d'avoir beaucoup
20:57 de personnes handicapées autour de moi, comme vous,
21:00 comme M. Michel.
21:01 Un jour, un m'a dit, "Rassure-toi, je reviendrai jamais dans ton monde,
21:05 "mais un jour, tu vas venir dans le mien."
21:07 -Un sympa copain. -Oui, parce que peut-être
21:10 je serai vieille et j'aurai des problèmes pour me déplacer.
21:13 Je le souhaite, d'être vieille.
21:15 Et donc, cet investissement-là aussi,
21:17 ça fait partie des combats que, grâce à un événement,
21:20 comme les Jeux paralympiques,
21:22 on va pouvoir mettre sur le devant de la scène.
21:24 -C'est là où j'en veux à la société,
21:27 au gouvernement successif.
21:28 -Arrêtons d'isoler la question de l'accessibilité
21:31 à des centaines de milliers de personnes.
21:33 -Ca concerne les familles avec les poussettes
21:36 et le déambulateur qui nous attend.
21:38 -La petite cheville du week-end en faisant un foot,
21:41 c'est le gamin qui, à l'école, se casse un bras ou une jambe,
21:44 ce qui arrive quand même à plein de gamins.
21:47 C'est les touristes qui ont des grosses valises,
21:49 ceux qui font la manutention,
21:51 car la ville sera de moins en moins accessible aux voitures.
21:55 Des gens qui ont besoin d'escalateurs,
21:57 de mobilité accessible à tous.
21:59 On est 12 millions, nous, de personnes handicapées.
22:02 Si on ajoute les aidants, c'est 21 millions de personnes.
22:05 On n'est pas une petite minorité,
22:07 on est une des plus puissantes.
22:08 Notre plus grosse faiblesse,
22:10 c'est qu'il y a autant d'associations
22:12 qui défendent le handicap que de pathologies.
22:15 Le jour où on est capable d'avoir un Martin Luther King à roulettes,
22:18 peut-être un jour, quand j'aurai le courage d'y aller,
22:21 mais de me dire qu'on n'est pas capables de faire
22:24 ce qu'on veut faire, c'est de faire notre révolution.
22:27 Les femmes ont fait leur révolution,
22:29 avec MeToo, c'est un tournant,
22:31 ça n'a plus été possible dans nos pays occidentaux
22:33 de se dire que ça va, qu'elles soient moins payées.
22:36 Tout ça, on ne peut plus, même s'il y a encore
22:39 plein de trucs à régler.
22:40 Ce phénomène de société a été abordé.
22:43 La question des Noirs et des Arabes à la télé,
22:45 même s'il y a encore un chemin à faire,
22:47 mais en tout cas, le fait de société a été enclenché.
22:50 Le handicap, c'est pas un fait de société.
22:53 -C'est ce que vous expliquez ?
22:55 -L'ignorance, la peur, le manque aussi de leaders.
23:00 -C'est ce que j'allais dire,
23:01 il faut des figures inspirantes.
23:03 Qu'est-ce que vous faites en 2027 ?
23:05 -Moi, je fais déjà plein de trucs.
23:07 Je suis un acteur politique,
23:09 et ça ne veut pas dire être ministre, député ou maire.
23:12 Moi, en tout cas, j'y apporte ma contribution,
23:15 des gens qui l'ont fait bien avant moi.
23:17 Avec l'âge, j'aurais envie de plus en plus
23:19 m'engager sur cette voie-là,
23:21 mais la réalité, aujourd'hui,
23:23 c'est qu'il faut qu'on arrête de se proposer,
23:25 de demander, il faut qu'on exige.
23:27 C'est une question de droit.
23:29 En 1948, on a signé la Déclaration des droits de l'homme.
23:32 Jusqu'au 6 février 2000, minuit, j'étais un citoyen de plein droit.
23:36 Le lendemain, je me plante, un truc à la con,
23:38 et là, je perds mes droits.
23:40 -Vous avez cette conscience-là ?
23:42 Vous n'êtes pas un citoyen comme les autres.
23:45 -Mais moi, je suis un privilégié.
23:47 -Non, mais vous, dans votre monde...
23:49 -Les 100 % des personnes handicapées
23:51 qu'on accompagne avec notre association,
23:53 vivent exactement ce que j'ai vécu à 24 ans
23:55 dans mon parcours de reconstruction.
23:58 Le problème de l'accès au logement, au droit,
24:00 à la formation, la qualification ou le retour à l'emploi,
24:03 encore aujourd'hui, il y a un 6 % de travailleurs handicapés
24:07 dans les entreprises de plus de 20 salariés.
24:09 -Ca faisait partie des grosses réussites de Londres 2012.
24:12 -Un million d'emplois pourvus dans les six ans
24:15 qu'ont suivi les jeunes hommes.
24:17 -C'est le plein emploi. -On va relever le défi ?
24:19 -On va relever plein de défis.
24:21 On va relever plein de défis,
24:23 et moi, mes jeux réussis, c'est pas pendant les Jeux.
24:26 C'est quand on se reverra dans quelques années
24:29 de se dire que l'emploi, c'est ça.
24:31 -Bonjour, monsieur le président.
24:33 -J'aurais plaisir à faire ma première interview
24:35 avec vous, madame Annetta.
24:37 Mais là, on pourra se dire qu'on a réussi nos jeux.
24:40 Il faudra des stades pleins, des records d'audience,
24:43 des médias qui en parlent bien et plus,
24:45 et c'est le cas. J'ai commencé en 2004,
24:47 on avait ça d'antenne à minuit,
24:49 on a des centaines d'heures en direct,
24:51 mais il y a encore un travail considérable.
24:54 En 2027, 30, 32, on verra qu'on voit que ce soit banal
24:57 qu'une personne hypnophile puisse avoir un travail,
25:00 se bourrer la gueule un soir, être un sale con,
25:02 car on arrête de sublimer les personnes.
25:05 On a de tout, des gens très bien,
25:07 qui peuvent être aussi des sales cons.
25:09 On n'a rien inventé. On n'est pas pire.
25:11 Prenez le temps de nous accepter et de nous laisser
25:14 ce que vous souhaiteriez avoir si vous étiez dans la même situation.
25:18 -On va terminer avec ce chef de mission de Paris 2024.
25:21 Ca consiste en quoi ?
25:22 Vous venez de dire quels sont vos jeux réussis.
25:25 On a compris que c'était après la cérémonie de clôture.
25:28 -En tant que chef de mission,
25:30 pour moi, des jeux réussis, c'est des jeux
25:32 où nos athlètes français performent.
25:34 C'est des médailles, des émotions...
25:37 -On entend 80 médailles, top 5 pour les Oly,
25:40 donc les valides, les parrains.
25:42 -C'est de revenir dans le top 8 du classement des médailles.
25:47 Mais Martin Fourcade, un bon copain qui préside la commission,
25:50 m'a rappelé que la pire moisson de médaille
25:52 aux Jeux olympiques, c'était en 2016,
25:55 quand j'étais porte-drapeau.
25:56 Je ne veux pas porter la poisse à mes amis
25:59 qui préparent les Jeux de 2024.
26:01 Je ne serai que chef de mission, pas porte-drapeau.
26:04 Pour moi, des jeux réussis, en tant que chef de mission,
26:07 c'est des athlètes épanouis, qui performent,
26:10 et qui ont été protégés de cette pression,
26:12 qu'elle devienne positive, de les accompagner,
26:15 de les mettre en lumière,
26:17 que nous, anciens athlètes privilégiés...
26:19 J'ai pas de problème avec ça, même si j'ai un égo,
26:22 comme beaucoup d'entre nous.
26:24 -Transmettre un flambeau et faire émerger
26:26 de nouveaux porte-paroles, de nouveaux visages.
26:29 -On en a, et on en a, et vous allez en bouffer,
26:32 et croyez-moi, c'est eux, l'avenir,
26:34 et ils prendront le relais de nos combats politiques.
26:37 On le fait pas pour nous.
26:38 On le fait pour la nouvelle génération.
26:41 -Merci beaucoup pour ces engagements.
26:43 -Merci.
26:44 ...

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